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Les voix amies qui, à la nouvelle de sa mort, se sont élevées de - toutes parts pour lui rendre un dernier hommage, ont salué sa mémoire en des termes oü l'on entend plus et mieux qu'un banal tribut d'éloges et de regrets. Sur son caractére et sur son ceuvre, toutes les appréciations s'unissent dans la méme nuance d'affec- tueuse vénération. Nous qui l'avons connu de plus prés, nous pourrions craindre de nous exagérer les services qui font le prin- cipal honneur de sa longue et belle carriére. Peut-étre méme ses collaborateurs devraient-ils laisser à d'autres le soin de rendre justice à ses travaux, oü sa part personnelle se confond, dans une certaine mesure,avec l'entreprise commüne. Nous sommes heureux que l'usage nous interdise de céder à ce scrupule, et qu'il nous oblige de laisser parler ici notre pieuse reconnaissance envers le vieux maítre qui nous était cher à plus d'un titre. Charles De Smedt naquit à Gand, le 6 avril 1831. Il fit ses huma- nités dans sa ville natale, au collége Sainte-Barbe. Il les compléta par le cours de philosophie et lettres, qu'il suivit au Collége Notre- - Dame de la Paix à Namur. Il venait à peine de passer son second examen, lorsqu'il entra dans la Compagnie de Jésus, à Tronchien- nes, le 13 novembre 1851. Au sortir du noviciat, il fut renvoyé à II LE P. CHARLES DE SMEDT. Namur, pour y approfondir, deux années durant, ses premiéres - études philosophiques. D'éléve, il devint professeur, dans ce méme collége, en octobre. 1855. La Compagnie de Jésus devait alors suffire, avec un personnel restreint, aux nécessités de nombreux établissements d'instruc- tion, qu'elle venait de fonder en Belgique. Il ne pouvait étre question pour le P. De Smedt de cultiver à loisir ses aptitudes variées, qui déjà s'annongaient trés brillamment. Il lui fallut payer de sa personne et passer, avec une préparation rapide, par des emplois un peu disparates. Heureusement pour lui, cette période d'isvrovisatiom forcée ne dura guére. En 1857, on le rappelait à Tronchiennes pour y faire un cours accessoire aux jeunes religieux qui répétaient leurs: études classiques Ces fonctions moins absorbantes devaient luilais- ser une certaine latitude dont il tirerait parti pour sa propre forma- tion. Il put, de la sorte, se mettre par anticipation à la théológie. Il en acheva le cycle régulier au collége de Louvain, oà il fut ordonné prétre, le ro septembre 1862. Ses études terminées,le novi- ciat devait le reprendre pour une troisiéme et derniére année. Il la passa à Tronchiennes, de 1863 à 1864, tout en exergant auprés de ses jeunes coníréres ses anciennes fonctions de professeur de rhétorique. Enfin, en octobre 1i864, il débutait à Louvain . dans la chaire d'histoire ecclésiastique. ' Jusqu'à ce moment; le P. De Smedt s'était promené en observa- teur intelligent et trés attentif à travers plusieurs domaines fort différents. Quelques essais.qu'il avait écrits sur des questions de littérature et de philosophie, dénotaient un esprit ouvert et réflé- chi, ardent à s'instruire, mais trés peu disposé à se laisser d'avance emprisonner dans des idées toutes faites. A cette initiative indépen- dante,que tempérait d'ailleurs beaucoup de rectitude et de bon sens, il n'avait manqué, pour prendre conscience d'elle-méme, que de se sentir engagée dans une direction précise. Elle: lui était dés lors indiquée. Le P. De Smedt avait enfin trouvé sa vraie carriére, sans prévoir encore la mission spéciale oü elle le conduirait. La táche qui s'étendait devant lui, à perte de vue, n'avait pas seulement le tort d'étre indéfinie. Dans les conditions oü il l'abor- dait,elle avait de quoi décourager les plus entreprenants,à supposer ' qu'ils l'eussent comprise. L'effort d'intelligence et d'énergie néces- saire pour retrouver par soi-méme la méthode et les traditions. LE P. CHARLES DE SMEDT. II d'une science peut se comparer à celui de la créer. Et, à beaucoup d'égards, il en coüte moins de s'ouvrir un passage à travers une région inexplorée, que de chercher sa route dans un labyrinthe de travaux bons ou mauvais, avec la chance d'aboutir souvent à des résultats déjà dépassés de trop loin pour étre intéressants méme à titre provisoire. | Telle est à peu prés la perspective que l'histoire ecclésiastique ouvrait alors au P. De Smedt. De secours et de conseils, il n'en devait pas attendre: oüles eüt-il cherchés ? Résolu à ne compter que sur lui-méme, il se dévoua à ce róle inattendu, mais aussi réel que méritoire, de faire ceuvre de pionnier au cceur du pays civilisé. Trés peu d'années lui suffirent pour dégager de ses recherches, certaines idées maítresses,qui gardérent à jamais, dans son esprit, une force d'impulsion d'autant plus vive, qu'il les avait conquises d'un élan plus spontané,à travers des obstacles plus embarrassants et plus nombreux. Une occasion s'offrit à lui de js formuler ávec éclat. La rédac- tion des Études religieuses, publiées par les jésuites francais, tint à honneur de s'adjoindre le P. De Smedt comme collaborateur ordi- naire. Il accepta avec reconnaissance cette invitation flatteuse qui, en l'appelant à Paris, lui donnait libre accés à d'incompara- bles facilités de travail. En février 1869,il publiait un premier árticle sur la critique et son róle en histoire, D'autres suivirent, formant une série parfaite et compléte, sous des titres un peu différents, Tel fut leur succés que, treize années plus tard, leur auteur se décida, sur les instances de plusieurs maítres éminents, àles réunir en un volume qu'il intitula : Princtpes de la critique historique. | | Le P. De Smedt conserva jusqu'à son dernier jour une prédilec- tion marquée pour ce petit livre, écrit dans la pleine force de l'áge, avec l'enthousiasme presque juvénile d'un esprit qui arrive à la lumiére, encore tout frémissant des hasards de la marche et des émotions du combat. Si on relisait aujourd' hui ce court traité, qui a été qualifié de chef-d'oeuvre, ce ne serait évidemment pas pour y trouver le dernier mot de la technique à la mode dans les re- cherches d'érudition. Sur le fond méme de la méthode historique,il semble, en maint endroit, se réduire à des vérités de sens commun, qui n'auraient jamais paru bien neuves, si l'on ne s'était persévé- ramment appliqué à les obscurcir, en certains domaines des scien- ces religieuses. Mais il faut croire que ces vérités élémentaires V —- ———— o rome ox ;—M——— — o oo 00 o8 IV LE P. CHARLES DE SMEDT. passaient alors la raison du grand nombre, puisqu'elles étaient presque universellement méconnues en théorie et violées en prati- que, par des hommes dont on ne peut incriminer à la légére l'intellirence ou la sincérité. C'est en histoire que le vrai et le faux se distinguent le moins parle dehors. Nulle part les erreurs régnantes ne réussissent mieux, par le nombre et la masse, à former un rempart à la méthode vicieuse dont elles sont les produits. Le méme préjugé impose la conclusion et légitime la preuve. Or la mauvaise histoire florissait, en ce temps-là, avec une vitalité redoutable : fausses légendes, fausses traditions, fausse apologétique. Avant qu'une premiére trouée n'eüt éclairci cette végétation qui s'épaississait tous les jours, les courtes intuitions du bon sens ne suffisaient pas: à découvrir,derriére ce taillis, les principes qui permettraient d'en faire place nette. Et s'il n'y failait que du bon sens, c'était déjà un mérite assez rare que d'en avoir gardé la mesure entiére quand tro; de gens paraissaient en manquer. Le P. De Smedt eut pour- tantla sagesse de ne pas se poser en révélateur. Au lieu de chercher à faire valoir ses idées par un air de nouveauté savante, il s'étudiaà leur donner un tour naturel et plausible. Il sutles enchaíner dans un ordre lumineux, oü leur évidence propre s'aug- mentait de leurs reflets mutuels. L'impeccable modération du ton et dela forme lui assurait d'emblée les sympathies qu'il tenait le plus à conquérir. Sans atténuer ea rien ses conclusions,il parvint à les insinuet par sa lucidité judicieuse,ou à les imposer de force par la rigueur de sa logique et la haute allure de sa probité. Il fallut bien faire bon accueil à ce hardi manifeste dont chaque page était la condamnation d'un livre ou d'un auteur et dont certaines phra- ses dévastaient des librairies: entiéres, Son plus beau triomphe fut de rencontrer une adhésion si compléte que bientót il parut lui-méme en retard sur le mouvement qu'il avait si bravement concouru à déchaíner. La guerre de 1870 avait ramené 1e P. De Smedt en Belgique. C'est à ce moment qu'il fut, pour la premiére fois, attaché à la rédaction des Acta Sanctorum. Dés cette époque il avait l'intuition trés nette des méthodes qu'il devait appliquer plus tard. Mais les temps n'étaient pas venus. Le P. Ds Smedt se rendit compte qu'à vouloir défendre son plan, il eüt risqué de compromettre l'unité LE P. CHARLES DE SMBEDT. | V de l'oeuvre, et, comme il ne se sentait pas né pour en réaliser un autre, il préféra laisser le champ libre aux pratiques alors passées en habitude. Louvain le reprit, pour six années encore. De cette période date (1876) son Introductio ad historiam ecclesiasticam critice iraclandam, oà i| trace avec une érudition, remarquable pour l'époque, un programme encyclopédique de la science oü il était passé maítre. Il joignit l'exemple au précepte dans un recueil d'études détachées, qui fut publié la méme année sous le titre de Dissertationes selectae in primam aetatem historiae ecclesiasticae, Quel- ques mois à peine aprés l'apparition de ces deux volumes, l'oeuvre bollandienne fit de nouveau appel à son savoir et à son dévoue- - ment. Le P. Victor De Buck venait de succomber à la peine. Seul, le P. De Smedt se trouvait de force à combler le vide creusé par la subite disparition de ce puissant travailleur. Il avait alors qua- rante-trois ans.La carriére qü'ilrecommengait ou plutót qu'il abor- dait pour tout de bon, lui était nouvelle par bien des aspects. Mais le sentiment du devoir et sa belle vaillance l'emportérent en avant, comme s'il edt apercu dans l'avenir les trente-cinq années d'écla- tants services qu'il devait fournir encore.Une fois de plus,il s'adap- . ta, avec sa vigoureuse facilité, aux exigences spéciales dela táche qui survenait à l'improviste. Sa formation technique d'hagio- graphe était déjà parachevée, lorsqu'en 1882, il prit la direction de l'oeuvre, àla mort du P. Benjamin Bossue. En rappelant que la longue présidence du P. De Smedt marque dans l'histoire des Acta Sanctorum une période de renouvellement, nous constatons un fait que nous n'entendons ni exagérer ni dissi- muler. Les prédécesseurs si méritants dont le P. De Smedt était appelé à reviser la méthode, avaient subi les conséquences de l'organisation insuffisante, imposée, un peu par la force des choses, à leurs premiers devanciers, qui avaient, en 1837, renoué la tra- : dition des anciens Bollandistes. De cette déviation initiale, il était résulté des erreurs de plan et certaines défectuosités de.pratique, qui menagaient de se perpétuer. Seule, une impulsion nette, éner- gique et parfaitement consciente de son but, pouvait dégager l'euvre de ses vieux errements sans la jeter en de redoutables aventures, Au P. De Smedt appartient l'honneur d'avoir conduit à bien cette évolution difficile. Il sentait venir l'heure et ne la laissa point échapper. ÀÁu moment oü le renouveau commengait à poin-. — xo V — CNRC o—- ar oom om coc VI LE P. CHARLES DE SMEDT. dre dans Phistoire ecclésiastique, il n'entendait pas que l'entre- prise confiée à sa direction se laissát gagner de vitesse par la réforme dont il était l'un des précurseurs. . Le principal tort de la critique hagiographique avait été de répandre trop d'érudition autour de ses documents, aprés en avoir mis trop peu à lestrier et à les rendre utilisables. Pour la tirer des impasses de la dissertation, il fallait la ramener aux sources. originales de la tradition écrite. A cet effet, le premier soin devait étre de lui créer de vrais et solides instruments de recherche scientifique et de contróle : inventaires de textes imprimés, inven- taires de textes inédits, répertoires spéciaux, bibliographies et autres ouvrages techniques. Le P. DeSmedt et ses collaborateurs se mirent à l'eeuvre dés qu'ils se virent les mains à peu prés. libres. Le branle fut donné par le catalogue des manuscrits hagio- graphiques latins de Ja Bibliothéque Royale de Bruxelles. Puis . vint celui des manuscrits latins de la Bibliothéque Nationale de Paris. D'autres, moins volumineux, s'échelonnérent au cours des années suivantes et la série n'en est pas close. Les manuscrits grecs de Paris, du Vatican et d'ailleurs n'attendirent pas iong- temps leur tour. Comme contre-partie à cette premiére série parurent nos trois B:bltothecae hagtographicae, grecque, latine et orientale, consacrées à la bibliographie des textes publiés. A plusieurs de ces travaux, notamment aux plus anciens, le P. De Smedt prit une part personnelle souvent considérable. I] en est dont il fournit lui-méme la premiére ébauche,d'autres qu'il se ré- serva de mettre au point. Tous rentrent dans un plan d'ensemble, qui était le développement logique de sa pensée et de ses principes. - Ces diverses publications séparées avaient été précédées d'une création, qui devait avoir des conséquences plus durables. De concert avec ses collégues, les PP.Joseph De Backer et Guillaume Van Hooff, le P. De Smedt eut l'idée de publier, parallélement aux Acla Sanctorum, une sorte de recueil périodique, qui servirait de supplément aux volumes déjà parus et d'introduction aux volumes à venir. Le recueil fut fondé et.ne tarda pas à prendre le caractére d'une revue spéciale d'hagiographie scientifique. Les /nalecta Bollandiana comptent aujourd'hui prés de trente ans d'existence. Il ne nous appartient pas de rechercher avec quel succés ils ont fourni cette carriére déjà longue, oà les ont accompagnés tant de fidéles sympathies. Au moins sommes-nous qualifiés pour estimer à son prix le service qu'ils nous ont rendu à nous-mémes, en nous . LE P. CHARLES DE SMBEBDT., . NI tenant plus attentifs au progrés incessant de la science dont nos études sont tributaires. C'est gráce à eux que l'organisation bollan- dienne a pris des allures plus modernes. Il serait peut-étre aussi vrai de dire qu'ils l'ont gardée vivante, enla préservant de mécon- naítre les nécessités actuelles des travaux d'érudition. Les vieux . .agiographes de jadis, qui poursuivaient, au pas solennel de leurs in-folios, leur labeur séculaire, ne voyaient pas, sur leurs brisées, une légion de chercheurs lancés à pleine course dans la direction du méme but. T,eurs successeurs n'ont plus cette paisible assurance . d'arriver toujours à temps, au moins pour dire le dernier mot : il. se fait de plus. en plus rare que le dernier mot reste à ceux qui ne disent jamais le premier ni le second. Et,dans la complexité crois- sante d'une táche liée à tant de conditions instables, qui sait si l'intérét d'actualité, le souci de l'information récente, certain goüt du document neuf et inédit ne sont pas devenus des stimulants nécessaires à la conscience de l'historien ? Le P. De Smedt le croyait et, en cela encore, sa clairvoyance fut heureuse. Les Analecta Bollandiana devaient cet hommage, reconnaissant à la pensée de leur fondateur, au moment oà son nom va disparaítre de | la place qu'il y tenait depuis l'origine. Ie programme que nous venons de retracer avait l'incon- vénient d'étre trop vaste,au moins par comparaison avec les forces limitées qui devaient y suffire. La publication de l'ouvrage princi- pal s'en trouva ralentie. Nós amis nous ont fait l'honneur de nous rappeler parfois que les-Acfa Sanctorum étaient attendus avec quel- que impatience. En fait, quatre volumes seulement furent publiés durant la longue présidence du P. De Smedt. Nous n'y compre- nons pas le tome XIII d'octobre qui parut en 1884 : il appartientà - la génération précédente, dont il est l'oeuvre posthume. Le travail : propre de la nouvelle école commence avec le tome I de novembre, qui fut publié en 1887; sept ans plus tard paraissait la premiere partie du tome II. L''étape suivante fut marquée par le Propylaeum ad Acla sanctorum novembris (1902).Le tome III, daté de 19ro, fut re- tenu à l'imprimerie parun contretemps,jusqu'à la mi-févrierdecette | annéé.Deux semaines plus tard, il eütété déposé sur la tombe du vé- . nérable auteur dont il contenait les derniers travaux E MBREIOETA" phiques. Ces travaux remontent à une période déjà ancienne. C'est en essayant de les achever que le P. De Smedt s'était apercu de la VIIl LE P. CHARLES DE SMEDT. marche des années.Il y revenait, avec une vigueur trés amoindrie, aprés une assez longue interruption, durant laquelle d'autres devoirs l'avaient tenu éloigné de ses chéres études. Il portait encore vaillamment le poids de l'áge, lorsque, le 220cto-. bre 1899, il avait été nommé recteur du collége Saint-Michel. Dans. cette charge nouvelle pour lui et peu en rapport avec son passé, la Providence lui réservait une derniére foisle róle d'initiateur. C'est lui qui le premier congut le projet de transférer sur un meil- . leur emplacement le vieux collége, qu'une expropriation imminente menacait de resserrer encore dayantage dans ses bátiments trop étroits.Le vaste établissement du boulevard Saint-Michel est né de cette inspiration. Le P. De Smedt aimait à faire grand. Ses plans . témoignent d'une foi robuste en l'avenir et dansle génie pratique . de ses successeurs. L'événement derechef lui donna raison. La bibliothéque des Bollandistes, comprise elle aussi dans cet exode, y gagna de pouvoir se développer à l'aise, gráce à des installations plus pratiques et plus modernes. Les forces du P.De Smedt ne résistérent pas aux préoccupations. . desa charge. Lorsqu'il la quitta, en ao&t 1r9oo, le déclin avait commencé pour lui. A l'áge qu'il avait atteint, il lui était devenu difficile de regagner le chemin que les études historiques avaient parcouru depuis qu'il avait cessé de les suivre activement. Il lessaya pourtant, puis bientót reconnut que l'heure du repos . avait sonné. - Sa carriére s'acheva dans une sereine vieillesse.Il voyait fleurir - et prospérer son ceuvre scientifique, son cher collége, tout ce qu'il avait aimé et servi dans l'ardeur de. ses belles années. Il jouissait en paix de son labeur accompli et de la bénédiction qui couronnait ses longs efforts. D'honorables distinctions vinrent le chercher dans sa retraite. Depuis: assez longtemps déjà, en 1:894, l'Académie des Inscrip- tions l'avait élu membre correspondant. A cette occasion, un groupe nombreux de ses admirateurs crganisérent une mani- festation de sympathie, oà ils empruntérent, pour le féliciter, la chaude et cordiale éloquence de son éminent ami M. Godefroid Kurth. A son tour, l'Académie royale de Belgique le nomma cor- respondant, le r juin 1896, puis membre titulaire, le 7 mai 190o. L'Académie royale d'histoire de Madrid, l'Académie royale d'Ir- lande et plusieurs autres sociétés savantes lui conférérent aussi le titre de membre effectif ou honoraire. A la décoration pontificale LE P. CHARLBS DE SMEDT. IX pro Ecclesia et Pontifice qu'il. avait regu en 1888, se joignit la déco- ration de l'Ordre de Léopold, dont il i nommé chevalier, puis officier, le 27 mars 19o7. I] accueillit ces honneurs tardifs avec sa bonne gráce sou- riante. Mais aucun des hommages publiquement rendus à son mérite, ne valait à ses yeux celui de la confiance qu'il inspirait et qu'il avait le religieux souci de rendre utile. Quand il dut renoncer. aux arides recherches d'érudition, les hautes pensées qui avaient été le mobile et l'inspiration de toute sa vie, s'emparérent de lui plus fortement. Il s'occupa de réunir les legons de sa longue expérience et de son indulgente sagesse, sous la forme d'un traité ascétique, oà l'on retrouve encore, par endroits, la saine origina- lité de son esprit. C'est sur les pages de ce livre que la mort l'a surpris, aprés une indisposition de quelques j jours, dont il semblait en voie de se remettre. Ses derniers mois avaient été éprouvés par de pénibles infir-- mités, qu'il supportait avec une résignation oü pergait le désir impatient de l'autre vie. Il redoutait d'attendre sa fin dans l'état d'affaiblissement dont il sentait les progrés. Dieu l'a préservé de cette supréme tristesse ; il est mort sans emporter le regret d'avoir pu se croire à charge à aucun de ceux qui l'entouraient. Des nombreux amis que sa mort mit en deuil, beaucoup ne l'avaient jamais connu dans l'éclat de sa belle intelligence.L''ceuvre du savant n'était appréciée que du petit nombre ; mais les quali- tés personnelles de l'homme et du religieux étaient "présentes à tous les souvehirs. On ne saurait peindre, à moins de l'avoir res- sentie, l'incomparable bonté de son áme. Son affabilité, sa lar- geur d'esprit, la fonciére droiture qui paraissait en toute sa con- duite, enveloppaient d'un charme séduisant l'autorité de ses con- seils. Tous ceux qui s'adressaient à lui étaient. assurés de rencon- trer le méme intérét sympathique pour les plushumbles choses dont ils voulaient l'entretenir. Il éprouvait un véritable bonheur à faire plaisir autour de lui, mais cette joie qu'il ne pensait pas à cacher, n'empéchait pas son obligeance d'étre d'une discrétion absolue. Le fond de son caractére était une confiance optimiste, dans laquelle l'entretenait l'inaltérable fermeté de sa foi. Elle tempérait la pénétrante rectitude de son jugement. Il arriva méme qu'elle désarma la rigueur ordinaire de sa critique, dans des questions qu'il rencontrait incidemment. Mais si cette bienveillance un peu X LE P. CHARLES DE SMEDT. trop sereine ne le servit pas toujours comme historien, elle aidait singuliéremeat à rendre persuasive l'autorité de ses exemples et de ses avis. Par ce trait encore le P. De Smedt était bien Phomme qu'il fallait à sa mission providentielle. Son róle fut d'ouvrir les voies, ae les reconnaitre lui-méme et d'y entrainer les autres. Il eut le don d'inspirer confiance, par un ascendant qui lui venait à la fois de sa personne et de son talent. On le suivit, par attachement et par respect pour l'ensemble de qualités éminentes, qui donne à son ceuvre scientifique la valeur morale d'une bonne action, dans la belle et chrétienne plénitude du terme. Nous ne pouvons mieux caractériser le vrai mérite de sa carrié- re, qu'en transcrivant ici quelques lignes d'une lettre intime, écrite au lendemain de sa mort par son illustre ami, Mgr Duchesne : . « Le P. De Smedt et moi, nous étions comme deux fréres « jumeaux. Nous vínmes en méme temps à la lumiére des études. « C'est vers 1877 que je pris conscience de mon étre scientifique. « Je m'éveillais alors,comme Dante,dans une /forét obscure.Comme « jeregardais autour de moi et n'apercevais que quelques lueurs « bien páles, bien lointaines, bien fugitives, je m'entendis appeler. « Unautre que moi cherchait sa voie, demandant qu'on püt ser- « vir l'Église par son histoire, par son histoire consciencieusement « étudiée et franchement exposée. Nous étions deux. Aussitót nos « mains se serrérent et nous commengcámes à marcher ensemble. « Depuis il en vint d'autres... Le P. De Smedt a terminé son sil- « lon... Sa chére áme est entrée tout de suite dans mes priéres : « Praecessit cum signo fidei, dormiat in somno pacis ». | C'est l'hommage et le voeu dont les collaborateurs du R. P. Char- les De Smedt etles continuateurs de son ceuvre saluent respec- tueusement la mémoire de leur vénéré maitre. ANALECTA BOLLANDIANA ANALECTA bDOLLANDIANA TOMUS XXX EDIDERUNT CAROLUS DE SMEDT, FRANCISCUS VAN ORTRÓOÓY, HIPPOLYTUS DELEHAYE, . ALBERTUS PONCELET, PAULUS PEETERS ^ A ET CAROLUS VAN.DE VORST PRESBYTERI SOCIETATIS IESU BRUXELLES : . PARIS Société des Bollandistes Librair:e Alphonse Picacd etfils 22, Boulevard Saint-Michel 82. rue Bonaparte IQII DHG?. —. Bibliotheca hagtiographica graeca. Editio altera emendatior. Druxellis, 1909. BHL. -— Bibliotheca hagiographica latina. antiquae et mediae. aetatis. Bruxellis, 1898-19or. BHO. — Bibliotheca hagtographica orientalis. Bruxellis, 191o. Catal. Gr. Paris. — Catalogus codicum. hagtographicorum. graecorum bibliothecae nationalis Parisiensis. Bruxellis, 1896. Catal. Gr. Vatic. — Catalogus codicum. hagiograbhicorum graecorum — bibliothecae Vaticanae. Bruxellis, 1899. | Catal. Lat. Brux. — Catalogus codicum hagtiographicorum bibliothecae rcgiae Druxcllensis. Pars I. Codices latini membranei. Bruxellis. 1886, 1889. Tomi duo. | | | Catal. Lat. Paris. — Catalogus codicum. hagtographicorum. latinorum antiquiorum saeculo XVI qut asservantur 1n bibliotheca nattonalt Parisiensi. Bruxellis, 3889-1853. Tomi quattuor. Catal. Lat. Rom. -— Catalogus codicum. hagiographicorum latinorum bibltothecarum. Romanarum | praeter quam Vaticanae. Bruxellis, 1909. Prodiit in appendice ad haec Zz;alecía, t. XXIV-XXVII. Catal. Lat. Vatic. — Catalogus codicum. hagtogvaphicorum. latinorum bibliolhecae Vaticanae. Bruxellis, 191o. Mir. BVM. — Index miraculorum. B. V. Mariae editus in Anar. Borr., t. XXI, p. 241-360. Synax. Eccl. CP. — Synaxarium ecclesiae Constantinopolitanae, ed. H. DgrEHAYvE. Bruxellis, 1902, in fol. (4cta sanctorum, Propy laeum ad Acta SS. Novembris). POUR L'HISTOIRE DU SYNAXAIRE ARMÉNIEN. Dans le vaste programme élaboré par les entreprenants direc-- teurs de la Pairologta ortentalis, il faut compter, parmi les initia- tives les plus heureuses,le projet de rééditer lesynaxaire arménien. Les trois éditions imprimées qui passaient pour représenter ce précieux document, sont, depuis longtemps, devenues introuva- bles. Les quelques: privilégiés qui possédent ces raretés bibliogra- phiques, n'étaient pas les derniers à souhaiter que la publication en füt refaite. Tous les genres d'altérations qui peuvent rendre un texte inutilisable, semblent s'étre donné rendez-vous dans ces in- folios d'aspect monumental. Le meilleur des trois a, pour princi- pal mérite, de n'étre pas criblé de fautes de langue. C'est donc avec une vive curiosité que tous les intéressés atten- daient la nouvelle édition, qui les dispenserait de rechercher et surtout d'employer les anciennes. Le premier fascicule, qui vient de paraítre (1), méritait à ce titre an examen attentif. Ayant essayé de voir quels services on peut demander au texte tel qu'il est repu- blié, nous n'avons pas tardé.à nous apercevoir qu'il fallait repren- dre de .plus haut l'histoire du document lui-méme. Tel estle but des notes qui vont suivre et qui reposent, malheureusement, sur des moyens d'information assez limités et fort peu originaux. Un.mot d'abord sur le volume qui en est l'occasion. Il comprend le mois de navasard,premier mois de l'année arménienne (r1 aoüt- 9 septembre). Le texte et la traduction francaise ont été préparés (1) Le-synaxaire arménicn de Tcr [srael publié et traduit par lc Dr G. BAYAN avec le concours dc S. A. R. le prince Max DE SAYE I. Mois de Navasará (— PATROLO- GtA ORIENTALIS, t. V, p. 345-556. Paris, 1910). Le second fascicule : Mois ae Ho*ít (— PATROLOGIA ORIENTALIS, t. VI, p. 173-356) nous parvient au momen! oü nous allions renvoyer à l'imprimerie les premiéres épreuves de cet article. ]!ne modifie aucune de nos précédentes observations 6 - POUR L'HISTOIRE DU SYNAXAIRE ARMÉNIEN. parles soins d'un savant arménien, M. G. Bayan. Son Altesse Royale le prince Max de Saxe a pris la peine d'en revoir les épreu- ves. Àu point de vue de la correction et de l'exactitude matérielle, on peut dire que l'édition présente toutes les garanties désira- bles. Extérieurement, elle se distingue par une élégance achevée, qui est un autre effet de la collaboration pripnciére dont la Paíro- logia orientalis est désormais honorée. Quant au travail critique d'apràs lequel le texte a été constitué, voici le programme de l'éditeur. La rédaction adoptée est celle qui porte le nom de Tér Israel. Tl en existe, comme on le verra tantót, un certain nombre de manus- crits, dont quelques-uns sont fort anciens. Néanmoins M. Bayan a cru pouvoir s'en rapporter exclusivement à un exemplaire de la Bibliothéque Nationale de Paris, le ms. armén. r8o. C'est, dit M. F. Macler, dont M. Bayan se borne à répéter la description, un manuscrit sur papier, comprenant 339 feuillets de 350 »X 250 mm., à deux colonnes, en écriture bolorgtr (1). « La date (fol. 339) est effacée ; elle figure dans une note en italien, au commencement du volume ; le ménologea été copié en 765 de l'ére arménienne (1316 de J. C.), par le scribe Siméon, en Crimée, pour le baron Sahab, fils de Djanter » (2). A la lecon de ce manuscrit, M. Bayan a joint « les variantes et lesautres rédactions de l'édition officielle de Constantinople de 1834. » (3). Ces variantes sont indiquées en note; les legons addi- tionnelles sont insérées dans le texte entre crochets. Quand deux notices s'écartent sensiblement, celle de « l'édition officielle » est ajoutée, sous sa date propre, en appendice au texte principal. Il n'y aurait pas d'inconvénient majeur à cette disposition, si le lecteur était mis en mesure de reconstituer, en cas de ^esoin, la physionomie de « l'édition officielle » et surtout d'apprécier ce que représente le texte de celle-ci par rapport à celui du manuscrit de la Bibliothéque Nationale. Mais, là dessus, pas la moindre expli- cation, et celles que l'on croirait pouvoir déduire du silence de l'éditeur sont purement illusoires. Dans l'appareil critique de M. Bayan, l'agencement du texte de Constantinople est devenu (x) C'est à dire « ronde ». — (2) F. Macrzn, Catalogte des manuscrits arméniens el. géorgiens de la. Bibliothóque Nationale (Paris, 1908), p. roo — (3) Bavaw, t. c, p. 349. Guyoiiwineipp pom. [pespgh pinnpbpuqnyh oplinulh Guyjvifu. amupuug SEp hopujLih (7— Lc synaxairc, d'aprés un excellent exemplaire du svnaxaire de Tér Israécli. Constantinople, 1834. Nous ajouterons que cette édition est l'aeuvre de Gr. PhéSdemaldZian (d$£zmpifui&buir), qui en a signé la préface. Cf. K. ZARBHANELIAN, Zuyluljuri if'unbiuunapuri, Bibltographie crménietine, Venise, 1883, p. 447-52). POUR L'HISTOIRE DU SYNAXAIRE ARMÉNIEN. 4 méconnaissable. Quelle valeur documentaire ont cette édition et partant les variantes qui en dérivent, on.ne le voit pas davantage. . M. Bayan se flatte de présenterà ses lecteurs « le texte pur du célébre synaxaire de Tér Israel, compilé au XIII* siécle directe- ment sur les.Tcharentirs (1) qui sont probablement du XI* » (2). Cette appréciation serait d'un optimisme un peu excessif, si elle prétendait qualifier le texte composite arrangé par les propres mains de M. Bayan. Elle ne peut s'appliquer qu'à l'une des deux rédactions qu'il y a fondues, et de préférence à celle du manuscrit de Paris, qui se trouve classé en ordre principal. L'édition de Con- stantinople a donc été admise à titre de recension altérée. Altérée, elle l'est au moins par les additions qu'elle a regues en 1834, et que M. Bayan reproduit sans sourciller (3). Mais si l'on entend parler du document dont les lignes principales demeurent visibles sous ces retouches et ces surcharges, il faadrait commencer par bien voir à quoi il devrait ressembler. Or pour nous renseigner à cet égard, on nous renvoie précisément aux préparateurs du texte maquillé. | | Car « l'édition officielle » n'a pas fourni que des variantes et des lecons additionnelles. Il a paru à M. Bayan qu'elle lui offrait aussi une préface toute faite ; il l'a acceptée avec une docilité surpre- nante. En la présentant à ses lecteurs comme un apercu exact et. (1) C'est à dire les recueils de « discours choisis » (Sun pin pp) - — (2) T. c., p.353. — (3) Voir,oar ex.,au IO navasard (BAvAN,t.c , p.409-411), l'histoire du néo- martyr Chacatur de Tigranocerte,mort le 20 aoüt,en 11or de l'ére arménienne— an. Chr. x652 (cf. J. MaNaNDIAN et H. ADpZARIAN, Zuyng bnp ilpuribpp — Armeniae marlyres recentiores, VagharSapat, 1903, p. 455-66). L'éditeur de Con- stantinople s'exprime en termes bien vagues sur le nombre et le choix des notices complémentaires qu'il a insérées dans son manuscrit (cf. BAYAN, p. 352)- A l'en croire, il aurait ajouté deux récits de martyres: celui de Nicolas de Brous- se (T 14 sept. 1694) etcelui de Barbe de Karin-Erzeroum (1 16 juil. 1810). Nous en avons relevé une quinzaine d'autres, Tels : au 4 janvier (t. I, p. 9-xo), Vardan - de Bitlis (T 4 janv. 1421) ; au 3 février (t.-I, p. 62), Himar de Van (t 1418) ; au 23 février (t.I,p.93.94), Avagde Salmast (i 23 févr. 1390); au IO mars .(t.I, p. 114-16), Amenavag de Dercan (t 1o mars 1335) ; au 15 avril (t. I, p. 167-68), Nicolas Manouk (« l'Enfant ») de Tiigranocerte (1 15 avr. 1642) ; au 22 avril (t. I, p. 182-83), Thamar de Mokkh (1 22 avr. 1398) ; au 24 avril (t. I. 183-84) Elisa- b*th de Charrabast (T 9 mars 1391); au 18 avril (t. L p. 172-73), Isaac (ou Jo- seph) de Tauriz (t 18 avr. 1417) ; au 23 juin (t. I, p. 267-68), Etienne de Sébaste (t 1387) ; au 26 juin (t. I, p. 27:-72). Zacharie d'Aghthamar (t 25 juin 1393) ; au Io juillet (t. II, p. 12-13), Melchiséth et Karapet de Van (t 9 nov. ou ro juillet 1403) ; au 5 aoüt (t. II, 63-64), Siroun d'Aliur (1 5 aoüt 1655) ; au 20 aoüt (t. II, p. 89-90), Chacatur de Tigranocerte (voir ci-dessus) ; au 10 septembre (t. II, p.135, cf. BAvAN, fasc. II. p. 192-93), Jean Cmi$kadag de Hiérapolis (| xo sept. 14031. Ces dates sont indiquées d'aprés MANANDIAN et AdZARIAN, ouvr. cité. * 8. POUR L'HISTOIRE DU SYNAXAIRE ARMÉNIEN. complet de la formation du synaxaire arménien, il a pris à son compte une série d'affirmations discutables ou méme tout à fait inexactes. Nous constatons, sans le lui reprocher, cet excés de confiance. Notre unique désir serait de suppléer ici, pour l'utilité de ses lecteurs, aux recherches dont il a cru pouvoir se dispenser. Ceci nous raméne au sujet plus général qui fait le but de cet article. II Puisque M. Bayan s'en est tenu littéralement à Phistoire du synaxaire arménien telle que ses devanciers la racontaient, il faut en conclure que le manuscrit de Paris ne contient pas d'indications explicites qui soient de nature à la modifier. En attendant de le savoir au juste, nous en sommes réduits à interroger l'édition de: Constantinople. | Le manuscrit qui a servi de base à cette derniére, appartient, ou du moins il appartenait alors, à la bibliothéque du couvent de Sis, siege du catholicos de Cilicie (i). Qu'il ait réintégré ce dépót ou qu'il ait pris une autre direction, il faut provisoirement le consi- dérer comme disparu (2). C'est, nous dit-on, un volume sur par- chemin, en écriture bolorgir. 1l porte au 8 septembre la mention : iir p UP, h qu-Irnau pn d'ufhinedih lr g] hot (3) : Christe, confirma pium regem nosirum Ausin nuper unctum eiusque. tenellum infantem Leonem. Au 4. du méme mois, une autre note mentionne pareillement le roi OSin, possesseur du volume, son fils Léon, son chapelain Thoros (Théodore), et le secrétaire Grégoire, auteur de la copie (4). O$in régna de 1308 à 1320 ; son. fils Léon avait dix ans lorsqu'il lui succéda (5). On reste donc dans les limites de la vraisemblance en supposant que le manuscrit dut étre exécuté vers l'année 1311 ou méme r3ro. Le texte de Constantinople débute par.le premier janvier, et il semble bien que cette disposition est conforme au manuscrit. Il est vrai «que l'éditeur, sans méme paraitre remarquer le démenti qu'il se donne(6),affirme dans sa préface que TérIsraél a commencé son (1) BAvAN, p. 351. — (a) V. Langlois qui parvint à grand peine, en 1852, a pénétrer dans cette bibliothéque, n'a donné de sa visite qu'une relation on ne peut plus iasignifianfe | Voyage dans le. Cilicie, Paris, 1861, p. 126 et sviv.). (3) P. ? deia préface (non paginée) de l'Cdition de Constantinople ; cf. BAvAN, p. 352. — (4) Ibid. — (5) Fr TounNEsizE, Histoire politique ct religieuse de J,Arménic (Paris, 1910), p. 229-31. — (6) M. Bayan aussi oublie d'expliquer pourquoi son manuscrit commcnce au Ier navasard. . POUR L'HISTOIRE DU SYNAXAIRE ARMÉNIEN. 9 synaxaire, à la mode grecque, par le premier septembre (1). Mais que sait-il de Tér Israel et de son ceuvre ? Par ses propres moyens, rien du tout. Ce qu'il en raconte est emprunté subrepticement à la dissertation publiée par le célébre J.-B. Aucher, dans l'introduc- tion de son grand recueil de Vies de saints (2). Cette étude, remarquable pour l'époque oü elle parut, est encore utile à con- sulter aujourd'hui. G. PhéSdemaldZian, qui en retient de préfé- rence tous ]es résultats controuvés ou discutables, est mal venu à la contredire sur un seul point, oà, précisément, il la confirme lui- méme en pratique. Car Aucher márque, comme date initiale du synaxaire de Tér Isra£&l, le premier janvier. On verra plus loin que le nom de Tér Israel est sujet à caution ; mais, pour le moment, il s'agit uniquement de savoir si la disposition suivie dans l'édition de Constantinople est garantie par la tradition manuscrite. Pour nous, cette question ne laisse place à aucun doute. Aucher avait entre les mains un synaxaire transcrit à Trébizonde, en 1427, par un certain Lazare de Crimée (3) ; il débute par la date: .pugng hfi h jymcnfnp IJ: khalots XXIII et ianuaràüi I. Nous aurons à revenir sur ce curieux exemplaire. . Quant au texte de Constantinople, indépendamment de la pré- somption créée par l'édition elle-méme contre la préface de l'éditeur, tout porte à croire que le manuscrit de Sis commengait lui aussi au premier janvier. Phé$demaldZian nous apprend que cet exemplaire est incomplet aux deux extrémités : au début il manque la derniére partie de la préface ; à la fin, les colophons, et vraisemblablement aussi une partie du texte répondant aux derniers jours de l'année (4). Or tout justement les deux legons qui figurent au 3r décembre dans l'édition de Constantinople, semblent des piéces de rapport, ajoutées à l'effet de combler une lacune. On en jugera par comparaison. Tous les autres exemplai- res dont le contenu nous est accessible, s'accordent à placer au 3r décembre la mémoire du roi Abgar d'Edesse. Nous citerons notam- ment le manuscrit de Trébizonde, dont il vient d'étre question (5), et Jes manuscrits de la bibliothéque des RR. PP. Méchitharistes de Vienne, n?7, daté du monastére d'Avag, en 1439(6) ; n? 219, daté (1) BavAw, p. 350. — (2) Voir. | prefer — q fouelpnenmpi [enpag br dfepupuigus.. Jim fd Eilig oppng — Supplementum ad. pleniora. sunctorum. Acta et 'osseones (— t. XI de la collection, Venise, 1814), p. ^p^4. — (31 T. c., p. 5g. — !4) Dans BAYAN, p. 35t. — (5) AUCHER, t. c., p $q. — (6) J. DAsniaN, Catalog der arme- nischen Handschriften in. der. Mechitharisten-Bibliothek zu. Wien (Vienne, 1895), nartie arménienac, pp. 24 et 54, n? 144. IO POUR L'HISTOIRE DU SYNANAIRE ARMÉNIEN. de l'an 159r (r); n^ 228, remontant au XV*/XVI* s. (2). Voilà pour la rédaction de « Tér Israel ». S'il est permis d'alléguer ici par anticipation les synaxaires du tvpe inauguré par Grégoire de Chlath, l'usage n'y parait pas moins cohstant. Lc roi Abgar est seul mentionné au 31i décembre, dans le texte imprimé (3), et dans les manuscrits des Méchitharistes de Vienne, n? ro (XVIe s.) et n? 437, daté de Lemberg, l'an 1603 (4). | A l'encontre d'une tradition si constante, le texte de Constanti- nople mentionne au 3r décembre S. Thémistocle de Myrrhe et o'* Eusébie de Mylassa (5). Pas un mot du roi Abgar, et s'il est permis de se fier aux tables du volume, on ne le retrouvera pas sous une autre date. Cette omission est d'autant plus insolite que le célébre roi d'Édesse est regardé pas les Arméniens comme une deleurs gloires religieuses et perm Elle autorise à conclure que la terminaison mutilée du manuscrit de Sis SOSTESDODGRIE exactement au 31 décembre (6;. Il y aplus. Ce manuscrit porte dans la marge inférieure une série d'annonces nécrologiques concernant les membres de la dynastie des Roubéniens. Elles nous ont été couservées par l'éditeur de Constantinople, qui s'est bizarrement avisé de les introduire dans son texte (7). Or l'on sait, par une note du regretté P. L. Alishan, qu'un obituaire de méme genre se trouve aussi dans un synaxaire manuscrit de la bibliothéque des Méchitharistes de Saint-Lazare à Venise (8). Nous devons nous tromper trés fort si ce manuscrit n'est pas le méme qui est parvenu à la connais- sance de J.-B. Aucher, entre le moment oà il rédigeait l'introduc- tion de son recueil hagiographique et celui o il écrivait l'article « Haismavourkh » (9) dans la préface du grand dictionnaire (1) DAsuiAN, t. c., pp. 559 et 560, 8 3. — (2) DasHIAN, t. c., pp. 586-87, 588, 590-91. — (3) &Mhrp np lynsh Ug uifnoncpip (— Liver qui Aismavurkh inscribitur), 23 ed. (Counstantinopoli,1750), p.281-82.— (4) DasHIAN, t. C.,pp. 55-56, 70, n? 130, 896 et 898, $ 5. Nous négligeons le ms. 213, formé de troncons mutilés, qui présente une lacune entre le 30-31 décembre et le 8janvier (DasHIAN, t. c., P- 538, $3). — (5) T. II, p. 318-x9.— (6) Et sans doute aussi que PhéSdemaldZian voudrait en faire accroire à ses lecteurs lorsqu'il prétend avoir collationné cet exemplaire sur «les meilleures ct plus anciennes copies des synaxaires de la Cilicie » (dans BAvaAN, p. 352). — (7) Ct. BaAvAs, p. 352. Vont-elles aussi passer de làdans l'édition de Paris, comme le synaxaire de Chacatur de Tigrano- Certe (cf. sup., p. 7.) ? — (8) dugunupunansaf. Quanifoc E fro $ugng — (Armenia . monumenta. Hisloria Armeniae), t. III. (Venise, x9ot), p. 153, note 3. — (9) Nom arménien du synaxaire. C'est proprement une locution substantive, formée de l'expression : « en ce jour là ». POUR L'HISTOIRE DU SYNAXAIRE ARMÉNIEN. II arménien des Méchitharistes de Venise (r). Comme le manuscrit de Sis, c'est une copie sur parchemin, calligraphiée au temps du roi OSin et pour le roi lui-méme(2).Comme dans le manuscrit deSis, les mentions nécrologiques de la famille royale arméno-cilicienne y sont. inscrites en marge. (3) et notées d'un astérisque (4). Alishan les a extraites et publiées suivant l'ordre des mois.La série qui, dans l'exemplaire de Sis, s'arréte à la mort de Marion mere du roi Constantin II (5), en 1352, a été cette fois prolongée au moins jusqu'en 1407 (6). À part cette différence, elle ne fait que répéter presque littéralement la premiére, y compris ses singulari- tés orthographiques, ses redites et ses inexactitudes. L/'étroite parenté des deux documents est évidente. Il n'en est que plus intéressant d'observer que ce méme texte marginal, trouvé à la fois sur deux manüscrits de méme áge et de méme provenance, se distribue de part et d'autre suivant un ordre identique. En effet, l'obituaire reconstitué par Alishan va du r*' janvier au 17 décem- bre: nouvel indice qu'il existait, au début du XIV* siécle, une rédaction du synaxaire arménien commengant à la méme date que le martyrologe romain. Car telle est bien la signification vraie de ce mince détail sur lequel nous avons si longuement insisté. Il est caractéristique d'une période peut-étre unique dans l'histoire arménienne. Le I*' janvier est une date sans importance dans le calendrier et la litur- gie des Arméniens. Leur année civile et religieuse commence au I'* navasard, soit au 1x aoüt (7). On peut regarder comme une exception assez naturelle que certains compilateurs de synaxaires se soient conformés à la disposition du synaxaire byzantin, qu'ils mettaient au pillage. Mais que leur importait l'usage de l'Europe occidentale ? Pour qu'ils se soient résignés à l'accepter, il faut qu'un courant d'opinion, déterminé par des causes extérieures et (1i) Gabr. AREDIKHIAN, Chac. SruRMELIAN, Mkr. AukzERIAN (J.-B. AucuER), np punqbhpp Zwyjqulpuhi tbqnep (— Novum. lexicon linguae armeniac), t. I (Venetiis, 1836), p. 15-16. — (2) Qoffh BH uuquienphi 5unfiup qpnniub dfwquimu. Bug GujyoidfF'uncncppb VEL... AcisBAN, l.c. — (3) Onremarquera lcs dates postéricures à l'árc du manuscrit. — (4) Comparer les indications de. Phesde- maldZian (dans BAvAN, p. 352) au texte Cdité par Alishan, t. c., p. 153-60. — (5) Au 2r hrotits (27 juillet) ; voir l'éd. de Constantinoplc, t. II, p. 45. Femmc du maréchal Baudouin de Nceghir. La date de sa mort est indiquée tout itu long dans le nécrologe d'Alishan, t. c., p. 157-58; cf. l'OURNENLIZE, t.c., p. 672, note.— (6) Mort d'Étienne le prétre, annoncée au 1er avril (ALISHAN, t. c., p. 155). — (7) Dans le style fixe qu'ils ont substitué, depuis le XIIe siécle au systéme des mois mobiles. i; : I2 POUR L'HISTOIRE DU SYNAXAIRE ARMÉNIEN. accidentelles, ait momentanément prévalu contre la tradition nationale. Or ce courant s'est en effet produit durant le premier quart du XIV* siecle, précisément à l'époque oü le roi Osin faisait travail- ler, pour sa bibliothéque ou sa chapelle, le secrétaire Grégoire et ses collégues. Pour des raisons auxquelles l'intérét politique n'était sans doute pas toutà fait étranger, le petit royaume d'Arméno-Cilicie, abandonné de tous et menacé dans son existen- ce, s'était résolument tourné versl'Europe chrétienne et le pape Clément V. Le courageux promoteur de ce rapprochement, le catholicos Grégoire VII d'Anazarbe, était mort (1306), mais sa pe venait de triompher au concile national de Sis (1307), qui comme son ceuvre posthume. Outre plusieurs décrets dogma - cred conformes à l'orthodoxie romaine, le synode imposa, sur certains points de liturgie, le rite catholique, contre lequel l'église d'Arménie entretenait une aversion séculaire (ri) Neuf ans plus tard, en r316, le synode d'Adana renouvelait et confir- mait les mémes décisions. Naturellement, cette réforme, qui heur- tait tant de préjugés vivaces, ne parvint pasá se maintenir ni méme à s'imposer partout. Elle demeura lettre morte en beaucoup d'endroits, notamment dans les provinces éloignées, d'oà l'on n'apercevait guére la raison d'état et le calcul diplomatique qui se cachaient derriére ces concessions à l'usage occidental. Mais à Sis, du moins, on en avait un sentiment trés vif, et il est à croire que le parti d'oppositión dut s'y tenir coi, tant que vécut le roi OSin. Aussi est-il fort significatif de voir apparaitre, juste à ce moment, un synaxaire arménien conforme au calendrier romain. Une telle innovation le situe trop bien dans son époque pour que l'on ne : soit pas curieux de savoir s'il n'a pas subi d'autres adaptations. Il en est quelques-unes qui frappent l'attention au premier regard. Dans les extraits qui seront donnés ci-aprés, on remarquera, par exemple, plusieurs saints de l'église des Gaules, qui ont l'air bien dépaysés dans leur entourage; tels S. Privat du Gévaudan, S. Sixte et S. Sinicius de Reims, S. Loup d'Orléans, S. Marcel de Chálons et d'autres encore. Mais il y aurait un indice plus caractéristique à relever. L'épitre synodale des Péres de Sis contient cette phrase : & fr irolrens fu pref. prs [2 bote inb pre lote luat ino fy, HIM 4j dira Gunfin uif apinmrhi ho, nygtl6l. hn Dplrmmrnlh s. l NL i h 'L oin" h 'L edlp pere [d [|n h l purzuhio pir e ens p rici / mui aur pte : (x) Sur ces questions voir TOURNEBIZE, t. C., p. 309, 319-20. POUR L'HISTOIRE DU SYNAXAIRE ARMÉNIEN. 13 Et Todos nobis (Gregorius) tut ceteris gentibus christianis conforina- remur in. dominicis festis celebrandis, annuntiatione, nativitate, bap- Ismo, adventu in templum post quadraginta dies, el ut martyrum festa secundum synaxaria celebraremus (x). En sanctionnant le projet présenté par le catholicos défunt, lc synode de Sis décrétait l'abandon d'une pratique ea faveur de laquelle les controversistes arméniens bataillaient, depuis des sic- cles, avec une obstination intraitable. Qu'il ait réussi à se fairc obéir, c'est une autre question (2). Mais on a pcine à croire qu'un synaxaire destiné au roi O3in en personne aurait donné le mauvais exemple de braver ouvertemen: la décision conciliaire. L'édition officielle, qui prétend reproduire ce manuscrit, maintient, il est vrai, l'ancienne tradition : fétes de la Nativité et de l'Épiphanie réunies au 6 janvier, Purification au r4 février, Annonciation au 7 avril. C'est dans l'ordre, et nul ne s'imaginera qu'il en pouvait aler autrement, par respect pour la philologie, dans un livre liturgique à l'usage de l'église grégorienne. Du reste nous n'en sommes pas réduits à de pures hypothéses touchant l'existence d'un « haismavotrkh » latinisé. Il en existe au moins un exemplaire, dans le manuscrit 219 de la bibliothéque des PP. Méchitharistes de Vienne. La féte de Noel y est annoncée au 25 décembre, P'Épiphanie séparément au 5-6 janvier, et l'Annon- ciation au 25 mars, aprés la féte de S. Abdas (3). C'est donc avec raison qu'Aucher, complétant à 22 ans de dis- tance, sa premiére dissertation,.y faisait entrer une classe nou- velle de synaxaires, qu'il appelait le synaxaire cilicien (4). 1l ajoutait, en homme qui ne se résigne pas à laisser les documents garder pour eux leur dernier mot, que l'auteur de cette rédacdaon « cllicienne » ne serait autre quele catholicos Grégoire d'Anazarbe lui-méme. Cette attribution semble avoir passé dans l'usage (5), h J] ' [1n up asean. [7 gh arsolibons E LLL L qiiohi "LLUTIL ih : (1) Cl. GarzANUS, Conctlialio ecclesiae armetiae cum romana, t. I (Romac, 1690), pp. (457), 461. Nous citons faute de mieux cette médiocre cdition.— (2) Toutelois, les Actes du synode d'Adana, en 1316, contiennent une longue dissertation cn faveur du calendrier liturgique occidental, et, chose significetive, Jet dates y sont indiquées exclusivement d'aprés le style julien (GALANUS, t. c. p. 4d^- 99). — (3) DAsHIAN, t. c., pp. 56r, $$ 5-6, 562, $8, 566, 8$ 6. Le in: nuscui , dc provenance inconnue, est daté de l'an 159r. — (4) fiwnqhpp, t. c., p. 15. ' u ker ne semble pas avoir counu à cette date l'édition de Constantinople, «qui: avait paru depuis deux ans. Nul doute que, s'il l'eát étudiée, i! ne se füt résolument prononcé contre l'attribution de ce texte à Tér Isracl. — '5| Svr 1o synaxe rc qu'aurait composé Grégoire d'Anazarbe, voir G. ZARBHANALIak Zunylolqur &hh nuppnefé uli (— Histoire littérawe de l'Arménie ascienne , 3« éd. (Venisc, I4 POUR L'HISTOIRE DU SYNAXAIRE ARMÉNIEN. bien qu'il soit difficile dc l'ctablir sur un témoignage précis. En soi, clle nc manque pas de vraisemblance. Comme on vient dc le voir, le synode de Sis fut appelé à délibérer sur la réforme des « kaisrma- vourkh ». Grégoire, qui en avait préparé les travaux, s'était chargé sans doute aussi d'claborer une sorte d'avant-projet de synaxaire, conforme aux vues qu'il s'efforcait de faire prévaloir ; et, en ce sens du moins, il peut étre considéré comme l'auteur de la rédac- tion « cilicienne ». III. Qu'elle soit de Grégoire ou d'un autre, il est certain que cette rédaction n'est pas une ceuvre de premier jet. Les circonstances historiques oü on la voit apparaitre, suffiraient à montrer qu'elle procéde, par transformation, d'une rédaction antérieure. Mais cette derniére aussi a laissé des traces, qu'il est possible de retrou- ver. Elle existait déjà un demi-siécle environ avant la mort de Gré- goire le catholicos. Aucher ne la connut d'abord que par des extraits, provenant d'un exemplaire qu'il n'était pas en mesurc de décrire (1). Sous la date du 8 septembre, on y lit une note congue en ces vermes : qljyfppurlinm — efus pig aseghrim urphhr, gf, b ode- utili rs hi argoq uni pusr-««$ Cyriacum doctorem orientalem € coeno- bis Gettcenst, compositorem. el ornatorem huiusce legati atque. eiusdem eniplorem (Arakhel episcopum)... Malgré ce terme de « legs », qui semblerait devoir s'entendre du volume, au sens matériel, comme d'un objet destiné à une ceuvre pie, on fut d'accotd (2) pour appliquer cette mention, non pas au copiste, mais bien à l'auteur méme de l'ouvrage. En ce cas, le personnage désigné est presque certainement Phistorien . Kirakos ou Cyriaque de Gandzak, moine du couvent de Nor-Getik (3) et 1897), p. 778. L. ALtisHaN, Sissouan ow l'Arméno-Cilicie (Venise, 1899), p 278; Í[uunupunnif, I. Historiens Arméniens, p. 299. M. N. Adontz est, de 'son cóté, arrivé à la conclusion que ce synaxaire est celui méme qui fut édité à Constantinople (cf. N. Mang, S3anmekm Bocrouuaro Orpybaenis Llune- paropexaro Pycckaro .ApXxeoJIOrHueckaro O6nrecrba, t. XVII, 1906, p. 287). (1) Vie des saints, t. c., p. && — &q. — (2) AucHER. l. c., p. 5q; ALISHAN, A ujumuunnnif. I. Historiens arméniens, p..266. — (3) Cf. M. BnossET, Deux historiens arméniens. Kiracos de Gandzac, XIIIe s., Oukhtanes d'Ourha, Xe s. Introduction (dans le2* fascicule, St.-Pétersbourg, 1871), p. ir-11. Le mona- stére de Nor-Getik, ou « Nouveau Getik », non loin de Gandzak, fut fondé vers 1191, par Mechithar Go$, à quelque distance de l'ancien Getik, devenu inhabi- able (voir BRossET, ouvr. cité, fasc. I, St.-Pétersbourg, 1870, p. 104-108). POUR L'HISTOIRE DU SYNAXAIRE ARMÉNIEN. I5 disciple du célébre Jean Vanakan, dont il partagca la captivité chez les Tartares (1x). Cette attribution est insoutenable, comme on le verra. Aucher, voulant peut-étrc éviter de donner tort à son document, identifiait Kirakos l'Oriental, avec un certain Kirakos d'Erzenka et le placgait au XVe* siécle : autre inexactitude. L'édi- teur de Constantinople donna téte baissée dans cette erreur, juste au moment oà Aucher était sur le point de la rétracter (2). Car, dans l'intervalle, la bibliothéque de Saint-Lazare avait acquis un autre manuscrit du synaxaire de Kirakos. Il y est écrit que - louvrage a été composé en l'année 718 de l'ére arménien- ne (3), soit en 1269. Ce manuscrit est donc à tout le moins, proche parent.de celui dont le colophon fut publié par Ali- shan (4). Voici cette piéce intéressante : greed [foin óing h uf pru] "npng Tin pur, "orsa easeesm "m / lp pushes aus pg asuphri Ü phbt yb, Fr ihe Fh un an ply h quioh upnpngu BJornneó ny [n [re pospurus fra. L|. Jhymmhh un n.pg $ Q.ph yb h upiiimb ne [d [ncm Tin gini mpeg frs Ep bra hr, 'u g b ps (uupidine ne piyh h [ome b [[- "aun [asas lpaes pag sr 4 h inpars Ira geolinepag. h ga prin. " (lg h guujer Jh, prp, "lu h gm.p g phrush.p / j lr hbiae g- h np peunchusj qul [n MDLL. Jj l h [p l gu pric[d fut bhibung $ [p bah ppp [d fies un ' Bohn. 9d 5 gp pn pg iege B bn dpqun. fo fast [2 fru n pray tiep lt [ hu e / B4 unl bling apuserg [urere [dirais lr esp, gen paalf! ana gh f afar Jjoemmeónj, | gun [unlraftu. — unlEh :/ Propter spem meam in Deum e ex amore in sanctos eius, ego mente pusillus Cyriacus doctor Oricnta- lis una. concinnavi elogia sanctorum Det, ad diem cuiusque memorta- lem. Scripsi et historias eorum, quibus antehac nulla erat in. synaxario, easdemque cum dis comimiscus, quae pridem cxstabant. Vos autem, et qui festum agitis, eb. qui. haec describetis, precor ut hunc etiam memoria- lem commentarium describatis, ut el ipsi in libro vitae scribaminit. Qui vero 10s expunget, expungatur 1pse e censu vilae. Porro haec acta sunt anno DCCXVIII (s), 1n Cilicum terra, in. Ststo inetropolti, regnante (1) Vers l'année 1235 (BRoss£T, t. c., p. tir. — (2) Dans BAvAN, r. 350. — (3) Ruuqhpp, p. 15. — (4) duugunupuinmiiif, Histoire d'Arménie, t. IJ, p. 538- 39. — (5) Voir ci-dessus. I6 POUR L'HISTOIRE DU SYNAXAIRE ARMÉNIEN. Haithone (1), anno prüuno principatus Leonis euis flit, actalis vero meae n hac peregrinatione sexagesumno sexio ; vn quo fints (huiusce operis) factus est ad gloriam Dei in saecula, amen. Aucun de ces traits ne s'applique à l'historien Kirakos, qui, d'aprés son propre témoignage, avait atteint la quarantaine lorsqu'il terminait la premiére partie de son histoire, en 1241 (2), et qui paraít avoir achevé ses jours dans son couvent de Nor- Getik (3). La notice oü le synaxaire est attribué à Cyriaque. de Getik, si vraiment clle désigne l'auteur et non le copiste (4), a dà subir une retouche, involontaire ou calculée. Il est possible que le surnom de Cyriaque Pl'Oriental ait suggéré à quelque lettré de la Grande-Arménie la pensée de revendiquer le synaxaire comme unc gloire de sa province natale. | Pour nous, le fait qui importe c'est que, dés l'année 1269, 1l. existait en Cilicie un Jaismavotrkh, qui était lui-méme une édition revue ct augmentée d'un autre Aaismavourkh plus ancien. On ne S'aventure pas bien loin en conjecturant que le recueil transcrit en 1310 pour le roi O$in, représente à som tour une nouvelle transformation de ce méme ouvrage, qui fut avant lui le synaxaire cilicien. Aucher nous apprend que la rédaction de Kirakos débu- tait par le 1*' septembre (5). Or dans l'édition de Constantinople, on observe qu'à partir de cette date le nombre des notices indi- quées pour un méme jour s'éléve tout d'un coup jusqu'à un total disproportionne, pour redescendre ensuite graduellement (6). Une explication assez simple de cette anomalie, c'est que la recen- sion de Sis est issue, par transposition, d'un autre synaxaire, que le compilateur avait commencé par le 1*' septembre avec un beau zéle, dont il s'est promptement fatigué. Il né serait pas sans intérét de savoir si cet exemplaire hypothétique est celui de Kirakos, ou quelque autre (7). (1) Z&g nif, Hethoum I, régna de 1226 à r65 abdiqua en faveur de son fils Léon III, et mourut le 28 oct. 1270, dans un couvent oü il s'était retiré sous le nom de Macaire (TOURNEBIZE, t. c., p. 208-14). Sur les différents personna- ges qui ont porté ce nom, on peut consulter une note d'Alishan (Séssouat, p. 403-404). Nos prédécesseurs y sont accusés, sans rime ni raison, de les avoir confondus en un seul bienheureux, dont ils auraient parlé au 27 mai (cf. Act. SS.,Ocr. t. I, p. 5).—(2) üfpiulqnob — iurprgurujlbun | quiidulqbgeny — &unfurnom ujuiiiifnc[d [nci — Cyriaci doctoris Gazaceni | epitome historica (Venetiis, 1865), p. 152 ; cf. BRossET, t. c., pp. rrr, x38. — (3) BROSSET, t. c., p. rii. — (4) Voir ci- dessus, p. I4. — (5) Vie des saints, t. c., p. 5b — (6) I1 en va autrement dans le manuscrit de Paris, qui par là encore présente l'aspect d'une rédaction r^nienée (aprés coup) au type normal, — (7) Le ms. 174 dela bibliothéque des POUR L'HISTOIRE DU SYNAXAIRE ARMÍÉNIEN. Is Kirakos l'Oriental eut lui-mémce un précurseur ; quel est-il ? Alishan a cru trouver la 1éponse à cette question dans un recucil intitulé. Sofrnnpurn&mnn : Argumenta festorum, comprenant 1020 (on dit ailleurs: ro7o) lecons tirées de l'Écriture sainte ou des Péres, et appropriées aux différentes fétes de l'annéc. L'auteur de cette collection écrivait cn 1253-1254 ct s'appclait Kirakos le docteur ; pourquoi ne serait-il pas Kirakos l'Oriental ? Son lection- naire héortologique nous représente fort bien. le premier essai du travail d'oà, quinze ans plus tard, sortirait le synaxaire (1). I| y a plusieurs difficultés. à cette combinaison. D'abord, les termes dans lesquels Kirakos l'Oriental parle de sa contribution au synaxaire,. prouvent que l'ouvrage existait avant lui. I2nsuite, rien n'autorise l'hypothése d'un synaxaire qui se serait. constitué sur place, en Arménie, par l'évolution spontanée d'une vague ébauche de recueil cherchant sa forme définitive. Un haismavourkh, surtout quand il commence au r1*' septembre, comme celui de kira- kos, ne peut étre qu'un imitation du synaxaire grec. Mettons, si l'on y tient, qu'il en soit unc refonte ; c'est encore l'ancien moule grec qui a servi à couler les matériaux neufs et les matériaux remployés (2). Il resterait donc à chercher le modéle intermédiaire par lequel la rédaction de 1269 se rattache à son prototype byzantin. Mais on entrevoit déjà que, s'il y avait une chance sérieuse de le trouver, un érudit comme Alishan ne seserait pas contenté de l'explication inconsistante qui vient d'étre rapportée. . IV C'est le moment de faire comparaiítre l'énigmatique personnage dont la publication de M. Bayan vient de rafraichir la trés impré- cise notoriété. Dans une copie de synaxaire,exécutée à Trébizonde en 1427 (3), Aucher a trouvé la mention suivante que nous tenons à reproduire en propres termes : SEZIZIL bp upusimdb no [d fh ung ' Lfd p P7777 77 unsyante gap Jing bus pig hr bah prdrtpt 110b. p LL Ld Méchitharistes de Vienne contient, fol. 80-113, un catalogue détaillé des fctcs pour tous les jours de l'année extrait du synaxaire de Kirakos (DasitaN, t. c., P- 490). (1) duymupunanial.. I. Historiens arméniens, p. 266-67. — (2) Le méme motif suffit à écarter la filiation par laquelle Aucher essaie de faire remonter jus- qu'au IX* siécle les origines du svnaxaire arménien (fuenqfipp, p. 16). — (3) Voir ci-dessus, p. 9. ANAL. BOLL. XXX. 2 18 POUR L'HISTOIRE DU SYNAXAIRE ARMÉNIEN. try uniri. [d eni E $£p hepuglt b fl [otn psj "ern eeg-ranns pen. : n ail]riinich Jo shrtny, 4 [rmn afhnanna. VÀ urtiilyurh LL [rpimhrin fh hw [rrquein [^ 9, r [7 ry os E p he [oral L ' XE) ' Teri pus 5 [porn ueplz U| [^ y 7 FTN uil mif 'L P777 j ph ["- P bo h. £F D 777 [ [if 9 [irm /?^ [ih Tin [rn qi justes hri hus L gan yL qo 77 Quimiilini. [d ruf nppn "L «np qn pem L Ipuj ' L [plans E upurimdm [d fob "in gun, Sunfnimnoimlr, ni Y7 E qupurbsl L £F dpi proc ifo umi ur : b [rm nr) / À Iepg bh h quipidius.. EHETIHS Jg" id an ym] brghrust urhiu uu, qumi nif Bpiarraes pl]rts $ 3441] tj mfirb.p Jii Ein bh Guarlpiin ul ri urpiap fus £F g hah yh, h ui pitis lr, b [hd p gifurhg.....i . Quorum historia in amplioribus de tisdem enarrationibus exstat, horum elogia universa deinde composita sunt Ter Israelis opera, rogante Gelal ad- Daula (1) principe Chacen, tubente vero Vanacan doctDré et Gregori? Ter. Israelis consangutneo. Qui perseverantiam eius ac soller- tem eruditionem considerantes ei praeceperunt ut adhibilis curis resci- sceret diem passtonis (cuiusque) e sanctis, qui scriptus exsiat. 1n amplio- Yibus eorum historüs, simulque conficeret in hunc (diem) epitomen mirabilis exilus eorum. Inducto novo ordine confecit et synaxarita (hais- mavourkh), quae ad concordiam redacta annum sine defectu. com- plectuntur. Verum nonnulli desipienles hutusmodt pulchras mirabslesque lectiones aspernantur... Le moindre défaut de cette notice, c'est de nous présenter avec ces détails précis, un auteur mort depuis prés de deux siécles et sur lequel la tradition manuscrite, les monuments, l'histoire reli- ligieuse, l'histoire profane et l'histoire littéraire gardent un silence inquiétant. On aurait peine, croyons-nous, à trouver aillqurs une mention de Tér Israél qui ne soit pas un écho ou un reflet de celle- ci.Son nom figure en tétede l'édition de Constantinople, uniquement parce que Grégoire Phé$demaldZian croyait, sur la foi d'Aucher, quele plus ancien synaxaire connu l'avait porté. A son tour, l'édition de Constantinople doit avoir servi de document compara- tif pour identifier le manuscrit de Paris, à moins que la rubrique la plus interessante de ce dernier n'ait échappé à l'attention de M. Ma- cler 42). Du catalogue de M. Macler, le titre complété a passé au (1) Gelal Jo», ou Gelal ad Daula 4j 323 3e, prince de Chacen, atroce- ment martyrisé par les Tartares en 1261 (KinAkos, op. c., p. 228-30 ; BROssET, t. C., D. 190 91). — 12) Tér Israel n'est pas nommé dans la description de ce méme manuscrit par l'abbé de Villefroy (Catalogus codicum manuscriptorum Bibliothecae regiae, t. I, Paris, 1739, p. 88-89). POUR L'HISTOIRE DU SYNAXAIRE ARMÉNIEN. 19 - frontispice de l'édition de M. Bayan. Et voilà, dans les limites de notre information, comment le colophon du scribe Lazare cest confirmé par la transmission manuscrite. Il a de plusle tort, non moins grave, de cadrer fort mal avec l'histoire connue d'ailleurs et de nous étre parvenu par un docu- ment oü sa présence est une contradiction. Le prince Gcelal ad. Daula et maítre Jean Vanakan ne sont pas des personnages obscurs ; on sait notamment à quelle nuance d'opinion religieuse ils appartenaient (1). Le célébre martyr de Chacen, trés vénéré à Nor-Getik, semble avoir compté de son vivant parmi les protec- teurs du monastére, dont l'illustre docteur Vanakan était l'ora- cle (2). L'esprit qui régnait à Nor-Getik n'était guére accueillant aux influences étrangéres. La tradition nationale y était gardée avec un soin jaloux, conservateur à l'excés, carrément hostile à l'église byzantine et aux Géorgiens romanisants, Naturellement, le calendrier arménien et la chronologie arménienne devaient bénéficier de ce patriotisme exclusif. On s'y faisait un point d'hon- neur de compter [nn tup brguitudlt f Sys pri [d fruits, « selon la vérité du nouveau style » (3), c'est-à-dire d'apres le calendrier fixe de Jean Sarkavag. Et quant aux dates établies dans l'église grégorienne pour les fétes de No&l, de l'Annonciation et autres, il va de soi, qu'elles s'y réclamaient de la tradition apostolique (4). S'explique-t-on par quel caprice Tér Isracl, recevant l'inspira- tion de ce milieu intransigeant et anti-chalcédonien, aurait com- pilé, d'aprés des sources arméniennes, et offert à des admirateurs obstinés de l'antiquité arménienne un synaxaire commengant par le 1*7 janvier? A parler franc, nous nele comprenons guére, et nous préférons croire que le synaxaire cilicien aura subi une ten- tative d'annexion, semblable à celle qui fut dirigée, au profit du méme centre intellectuel et religieux, contre le synaxaire de Kirakos l'Oriental. Pour nous, jusqu'à nouvel ordre, Tér Israel (1) Kirakos de Gandzak leura fait une large place dans son livrc. On peut lire notamment les pages éómues qu'il a consacrées à son maitre Vanakan (éd.dc Venise p. 144-416 ; BRossET, p. 166-68). ll n'y est pas dit un seul mot dc la part que lui ou Gelal aurait prise au travail de Tér Isracl. Naturellement, nous nc prétendon; rien conclure de ce silence. Il est plus piquant d'observer qu» Vana- kan (i 1$ r.ars 1251)a lui-mime pris place dans le synaxaire de « Tér Is-acl »- et que pas uneligae de sa notice nclaisse soupconner quce ce synaxairc lui devrait son existence (éd. dc CP., t. I, p. 56, au 29 janvier). — (2) Cf. IikAROS, l. 144-47 ; BRosszT, p. I41-32. — (3) K1iRAKOS, p. 199. — (4) Cl. KrikAKOS, pp. 22, 39, 83, 201.201; cf. p. 109-110; Brosset, pp. 20, 36, 84, 168-69 ; cf. p. 105-106. Voir aussi la lettre synodale du catholicos Nersés reproduive par Kirakos, BRossEÉT, p. 67-68. L'éditcur arménien l'a oinise. 20 POUR L'HISTOIRE DU SYNAXAIRE ARMÉNIEN. est un pseudonyme, un personnage fictif, mis en avant aux fins dc revendiquer pour l'Arménie orientale le grand recueil officiel d'hagiographie liturgique. V Il nous faut maintenant redescendre jusqu'à deux siécles environ aprés l'époque du roi O$in, pour voir apparaitre l'autre type du synaxaire arménien, celui que représentent les deux premiéres éditions imprimées (1). Ici du moins les origines sont clairement . connues. Des attestations authentiques et précises désignent com- me l'auteur de cette rédaction, le docteur Grégoire de Chlath (2), appelé aussi, du nom de son pére, Grégoire Dserents. L'cuvre hagiographique de Grégoire est décrite comme suit: par Phé$demaldZian ; nous citons la traduction de M. Bayan (3) : « Aprés lui (Kirakos l'Orientaj)), Grigor Vardapet Khlatetsi, le surnommé Tsérents, également au XV* siécle (4), ayant réuni les synaxaires de Tér Israel et de Kirakos Vardapet, y ajouta, sans aucun choix, des légendes douteuses et d'aucune utilité, età. leur aide, compila un nouveau synaxaire, auquel les copistes ulté- rieurs ajoutérent des choses peu convenables, chacun selon son caprice, détériorant de la sorte le précieux livre que Tér Israel avait fidélement abrégé du Tcharentir. » Tout cela avait déjà été dit par Aucher, avec une mauvaise humevr plus éloquente (5), sauf que l'érudit méchithariste savait trop bien de quoi il parlait pour accuser tout uniment Grégoire de Chlath d'avoir barbouillé le chef d'oeuvre de « Tér Israel ». Il mettait méme en doute que Grégoire l'ait eu entre les mains (6). Du reste, en faisant une plus large part de reproches aux copistes, éditeurs et imprimeurs, il disculpait d'autant l'auteur de la compi- lation originaire. I! convient maintenant d'écouter un autre jugement. Grégoire Dserents, qui vécut en bon et laborieux ascéte avant de mourir martyr parla main des Kurdes de Bitlis (r9 mai 1426), mérita l'houneur d'une commémoraison officielle dans le synaxaire qu'il avait composé. Son panégyriste le célébre en ces termes : ÜJL h b ra rrt e] lupini 'u uihincuihi ULT 'u "La p? [^ (r) Constantinople, 1706 et 1730 ; cf. sup. p. rio. — (2) Ou, d'aprés la pronon- ciation arabisée, Achlath, petite ville non loin de Baghés$ (Bitlis), à l'ouest du lac de Van. — (3)P. 350-51. — (4) Voir ci-dessus, p. 14-16.— (5) Vie des saints, p. 5£^4. — (6) Ibid., p. 49.5 s JopudEganytu. npnj bh àbnu sbphb ulbun op[uulju Sbp hwpuybth. POUR L'HISTOIRE DU SYNAXAIRE ARMEÉNIEN. 21 " TE tas ha ust 7, / " h J^ Hm [^^ ^ar [p" Ln a vi l J ugeij hui y J / [''* [/ HI. y bid "c1 "m ' idi /5 [^ Jj h JJ?" (1! J $ q^ tnn J L nM L" h "LÀ Y i Ó hui L " ) h ioruió ml h qurtipuiygin upiuimlii [d utn unll/tiugt "pn pr Ü [nmpt fl L*ty? uid lr, h Hr peer ge . qq hp uya«- i'i pug (1) $8 Verum et alter Philomartyr (2) dictus est in hisce temporibus ultimis. posiremoque saeculo. Multos enim libros collegit € nosiris et peregrinis, atque vetustas et. detritas, occultas ignoratasque otntutm sanctorum. historias e. tenebris ad. lucem. eductas. convertit in syhaxaruum. On reconnait le style hagiographique ; mais, à la forme prés, ce jugement dut étre celui des contemporains (3), puisque l'appari- tion du recueil de Dserents relégua dans l'oubli tous les synaxaires antérieurs. Nous ne pouvons mieux en faire ressortir la part de vérité, qu'en opposant ici, l'un à l'autre,le sommaire d'un mois de la rédaction « Tér Isratl » à celui du mois correspondant dans la rédaction de Grégoire de Chlath. Voici donc les notices contenues pour le mois de navasard dans chacune de ces deux compilations. Nous désignons parla lettre C l'édition de Constantinople ; par B, le texte de Paris dans l'édition Bayan ; par V, le manuscrit n? 7 de la bibliothéque des Méchitharistes de Vienne (4); ces trois exem- plaires représentent le texte de« Tér Israel ». Celui de Dserents est figuré par la seconde édition de Constantinople (— G), auquel nous avons joint le manuscrit n? ro de la Bibliothéque des Méchi- tharistes de Vienne (— W). C'est le seul dont nous possédions une analyse suffisamment détaillée. Encore cette analyse n'est- elle pas entiérement compléte (5) et le manuscrit lui-méme est mutilé au début. (x) MANANDIAN, ET ÁDZARIAN, t. c. p. 266-67. — (2) Allusion à Grégoire Vkaia- ser (1 1105), qui s'illustra par des traductions de Vies et de Passions des saints. — (3) Le synaxariste semble avoir résumé le panégyrique de Grégoire par son disciple Arakhel.de Bitlis (cf. DAsHIAN, t. c., p. 543). Un autre écrivain de la méme époque, l'historien Thomas de Mdsoph célébre en termes trés chaleu- reux, la vaste érudition de Dserents (F. N&vE, Étude sur. Thomas de Mcdzoph, JOURNAL ASIATIQUE, 1855, No 13, pp. 24-25 du tirage à part). Sur Grégoire de Chlath voir aussi Cawid, quuin d pi dung (— Histoire d'Arménie), t. I. (Venise, 1786), p. 451-52. — (4) Voir ci-dessus, p. 9. — (5) DasutiaN, t. c., p. 28, note (qui s'applique sans doute autant au ms. no Io qu'au ms. n» 7). Pour le zgroupement des notices du ms. no ro, il subsiste aussi quelque incertitude, résultant du [lait que le catalogue ne marque pas toujours le passazc d'unc datc à la suivante. Cf. ci-dessus, p. Io. 22 POUR L'HISTOIRE DU SYNAXAIRE ARMÉNIEN. I.C:1. Jean Daptiste. 2. Xyste, Laurent, DPolyeucte. 3. Suzanne v. m. — D: r. Jean-Baptiste. 2. Xyste, Laurent, Hippolyte. — V : I. Institution de la féte de Nava- sard. 2. Histoire dcs reliques de Jean-Baptiste. 3. Xystus... II. C. B. V : Anicet et DPhotin. C : 2. Euplius m. III. C : 1r. Marcel d'Apamée. 2. Sergius et lttienne. 3. Translation de Maxime de Conf. [4. Xene et Eudocie]. 5. Hippolyte et Concor- dia. 6. Grégoire Vkaiaser. Grégoi- re. Nenes Snorhali. Grégoire T!la. B. V. x. Grégoire Vkaiaser... 2. Marcel d'Apamée. IV. C. x. áfufbuy bh dDhiphmunk. uj. 2. Marthe m. 3. Ursicinus. 4. Michée proph. . D. V. : r. Vision d'Ed$miadsin. 2. ihfbuy Lh dhnphunku, (V: f. trang aur). — 3. Marthe. — B: 4- Ursicinus. 5. Michée. V. C. B. V : Dormition de la Vierge. — C: 2. Homélie de Ner- ses de Lampron. 3. Tharcisius. VI. C. B. V : 1. Portrait du Christ à Édesse. 2. Dioméde le médecin. — C: 3. Thyrse, Leucius et Coro- natus. VII. C: r. Miracle dela Vierge sous Léon l'Isaurien. 2. Myron pr. m.—B : Myron. — V : 1. Dormition de la Vierge. 2. Myron. VIII. C : r. Laurus et Florus. 2. É*tienne d'Ulni. — B. V : r. Étien- ne d'Ulni (notice développée dans V). 2. Laurus... I. G : Histoire du couvent de Glak, des reliques de jJ. B. et de leur invention. ]I. G : 1. Anicet et Photin.2. Lau- rent, Xyste et leurs comp. III. G : r. Marcel d'Apamée. 2. iffhbu ho Qajupbuy ho fan. nhu. 3. Marthe v. m. 4. Honoré abb. de Fondi. IV. G : 1. Vision d'EdS$miadsin. 2. Ursicinus. V. G : Dormition de la Vierge. VI. G: x. Portrait du Christ à Édesse. 2. Miracle à Édesse. VII. G: x Myron. 2. Laurus .et Florus. 3. Domitien (Doméce) mé- decin. VIII. G. W : Étienne d'Ulni. POUR L'HISTOIRE DU SYNAXAIRE ARMÉNIEN. 23 IX. C: rz. André le stratél. 2. Atom et ses comp. — B. V: 1 Atom... 2. André. X. C : r. Samuel proph. 2. Bassa et ses fils. 3. Thaddée apótre. [4. Chacatur néomartyr (*)]. — B.V: I. Samuel proph. 2. Bassa. XI. C. B. V : juste m. — C: 2. Privat de Gévaudan. XII. C. B. V : r. Thomas ap. et invention de ses reliques (récits dif- férents). 2. Agathonicus. — C : 3. Symphorien et Timothée. . XIII. C. B. V : Irénée de Sir- mium. — C : 2. Irénée de Lyon. — V : 2. Aboudimos. XIV. C: 1. Retour des reliques de S. Barthélemy. 2. Timothée m. de Gaza. 3. Agapius (s?c) et Theo- cia. — B : Timothée. — V : x. Ti- mothée. 2. Agape et Theoclia. 3. Antiochus médecin. XV. C. B. V : 1. Féte de la Vier- ge instituée par Grégoire l'Illumi- nateur. 2. Athanase et Anthusa. 3. Charisimus et Neophytus. XVI. C. B. V : Adrien et Theo- clia. — C. B : 2. Aboudimos. XVII. C. B. V : r. Sukhias et ses comp. mm. (récits différents). — 2. Adurnerseh. — C. B : 3. Antio- chus médecin. XVIII. C. B. V : r. Stratonicus, Philippe et Eutychien. 2. Onésime. (*) Voir ci-dessus, p. 7. IX. G. W : Atom et ses Pomp 2. André le stratélate. X.G.W : rx. Bassa et ses comp. — G : 2. Image de la Vierge : miracle arrivé aux funérailles de la Vierge. XI. G : x. Agathonicus. 2. Justin soldat m. 3. Samuel proph. — W: I. Bassa. 2. Agathonicus. 3. Sa- muel proph. XII. G. W : Thomas ap. XIII. G. W : r. Irénée de Sir- mium. 2. Laurent, Xyste et leurs comp. — G. 3. Photine. XIV. G. W : Daniel proph. XV. G. W : r. Aboudimos. 2. Féte dela Vierge instituée par Gré- goire l'Illuminateur. XVI. G. W : Adrien et Natalie. XVII. G. W. Sukhias et ses comp. XVIII. G. W : r. Stratonicus et Philippe. 2. Onésime. 3. Antiochus le médecin. 24 POUR L'HISTOIRE DU SYNAXAIRE ARMÉNIEN. XIX. C. D. V : Décollation Jean-Baptiste. XX.C.DB. V : Philonides. 2. Ta- tien. XXI. C. B. V: x. Translation de la ceinture de la Vierge à CP. (ré- cits différents). 2. Photine. XXII. (*) C: i. Imagede la Vierge TU v Miaconvüv. 2. Hermogéne,Cal- liste, Évode... mm. 3. Syméon stylite et Marthe sa mére. 4.Amnos diacre et les XL vierges d'Andrino- ple. 5. Aeithalas. 6. Vision de 5. Paul. 7. Themenianus de Chypre. 8. Josué. 9. Gédéon. xo. Anne la prophétesse. rr. Priscus. 12.Longin le centurion. I3. Sixte et Sinicius de Reims. I4. Agrippa et Laurent. I5. Loup év. d'Orléans. — B. V: I. Josué. 2. Syméon stylite. XXIII. C : x. Mamas. 2. Les 3628 mm. de Nicomédie. 3. Aeithalas. 4. Jean le Jeüneur. 5. Éleazar et Phi- neas. — B. V: r. Mamas. 2. Jean le Jeüneur. XXIV. C. B. V : Anthime de Ni- comédie (récits différents). — C : 2. Zoticus. 3. Aristion év. d'Alexan- drie. 4..Théoctiste abbé. 5. Étienne le confesseur. 6. Basilissa. XXV.C: 1. Babylas év. m. 2. DBabylas maítre d école. 3. Oceanus et ses comp. 4. Hermione et ses sceurS. 5. Marcel de Chálons. — B. V: Babyles év. (autres récits). — V: 2. Ácynrinos, Thécdore et Julien. ce XIX. G. W : Invention de la téte de Jean-Baptiste. XX. G: r. Philonides. 2. Tatien. 3. Adurnerseh. 4. Timothée de Ga- Za. 5. Agapius et Thécle. — W : r. Philonides. 2. Adurnerseh. XXI. G. W: Translation de la ceinture de la Vierge. — W : 2. Photine. XXII.G. W : 1. Josué. 2. Syméon stylite. XXIII. G. W : 1. Mamas. 2. Jean le Jeüneur. XXIV. G. W : x. Anthime de Nicomédie. 2. Athanase et Anthu- se. 3. Charisimus et Néophyte. 4. Miracles opérés en faveur des Jaco- bites. XXV. G. W : r. Babylas éÉv. m. 2. Théodore, Lucien (Longin), Am- mien et Julien mm. (*) 225 16 septembre. Voir ci-dessus, p. 16. POUR L'HISTOIRE DU SYNAXAIRE ARMÉNIEN. ANVI. C : x. Zacharie pére de J.-B. 2. Zacharie prophéte. 3. Am- nos diacre et les XL vierges d'An- drinople. 2. Abdas év. en Perse. 4. Ambroise et Protectus. 6. 'T'héo- dose le Jeune. — B. r. Zacharie pere de J.-B. (autre récit). — 2. Ámnos... — V : 1. Ámnos... 2. Za- charie. | XXVII. C : x. Miracle de S. Mi- chelà Colosses. 2. Hermione v. m. 3. Fauste, Vivus, Denys et leurs comp. 4. Urbain, Théodore et leurs comp. à Méliténe, — B: r. Hermione (autre récit). — 2.Fau- ste... — V : Hermione. XXVIII. 1. Vigile de la Nativité de la Vierge. 2. Sozon m. 3.Étienne pape, Bonus, Tertullianus et leurs comp. 4. Tharcisius. 5. Eupsychius et Sévére. 6. Théodore év. d'Ancy- . re. 7. Daniel et Pierre docteurs. 8. Jean de Nicomédie. — B. V : 1. So- zon (autres notices). 2. Iupsychius (it.). XXIX. C. B. V: Nativité de la Vierge (récits différents). — C : 2. Moyse, Élie, Daniel... mm. en Ar- ménie. — B. V :2. Paulin de Nole. XXX.C: r. Nativité de la Vier- ge. 2. Isaac catholicos d'Arménie. 3. Sévérien m. 4. Chariton m. 5. Synode d'Éphése. — B. V : 1. Isaac (autres notices). 2. Sévérien (it.). XXVI. G. W: xr. Ámnos et les XL vierges d'Andrinople. 2. Za- charie pére de J.-B. XXVII. G. W: r1. Hermione. 2. Les 500. vierges d'Ántioche massa- crées par les Perses. XXVIII. G. W : Concile de Ni- cée. XXIX. G. W : Nativité de la " Vierge. XXX. G. W : Isaac catholicos d'Arménie. Il nous semble que la seule vue de ce sommaire comparatif suffit à faire tomber un reproche. Le synaxaire de Dserents n'est pas un conglomérat inorganique, composé de piéces ramassecs partout et agglutinées les unes aux autres,.dans le seul dessein d'en grossir la masse. Comme plan, il est au contraire plus simple que celui de « Tér Isra&l ». Sila rédaction en est beaucoup plus développée, il S'agirait pourtant de savoirsiles matériaux employés à la rallon- 2f .POUR L'HISTOIRE DU SYNAXAIRE ARMÉNIEN. ger.sont dépourvus de valeur et dans quelle mesure le compilateur les a. gátés. Sans doute, aprés qu'on l'aurait tiré de l'état indes- criptible oà l'ont misles copistes et ses incroyables éditeurs, on y trouverait encore bien des redites, des contaminations, des qui- proquos, des raccordements gauches. bref toutes les curiosités que peut offrir un répertoire hétérogéne d'hagiographie orientale.Mais on y trouverait aussi, dans un état presque satisfaisant, nombre de piéces utiles, qui appartiennent au vieux fonds de la littérature arménienne. On les remettrait en ordre et peut-étre s'étonnerait- on ensuite de les avoir si! longtemps négligées. Nous rappellerons que c'est le synaxaire de Dserents qui nous a conservé la recen- sion abrégée du Barlaam et Joasaph arménien (1). Citons encore, au 23 novembre, une longue notice, presque une Vie compléte, de S. Grégoire d'Agrigente (2). Ce ne sont pas là des exemples iso- lés. Beaucoup de notices, assez largement résumées, permettent d'apercevoir la contexture du document primitif mieux qu'on ne la voit dans le texte plus concis du synaxaire cilicien. Elles n'y eagnent pas toujours en importance, c'est clair ; mais pour ce que vaut le« Tér Israel » comme source historique, il nedonne vraiment pas le droit de dédaigner celui-ci. Moins correct quant à la langue, moins commode pour l'usage liturgique, moins élégant de toute maniére, le recueil de Grégoire de Chlath est peut-étre, à tout prendre, plus intéressant pour l'historien ; sans compter que l'ha- giographie nationale arménienne y est beaucoup plus largement représentée. Aussi espérons-nous que M. Bayan fera des émules, et qu'ii se trouvera un philologue pour nous donner une édition critique du synaxaire de Dserents, PE. (1) Cf. BHO. 142. -— (2) P. 198-203 de la seconde édition (prés de onze colon- nes in-folio). PIERRE FERRAND 0. P. ET LES PREMIERS BIOGRAPHES DE S. DOMINIQUE fondateur de l'ordre des Fréres Préchettrs. Mombritius, dans son Sanctuarium, a mis au jour une Vie de S.Do- 3hinique, fondateur des Fràres Précheurs (x) ; elle fut vécemment publiée à nouveau par le R. P. Pie Mothon O. P. (2), avec l'idée que l'euvre élast. inédite. Le savant religieux veconnaissait à ce texle um air d'anciennelé, qui lu$. en. faisail veporter. la. composition à une. époque od le B. Humbert de Romans, Maítre général de l'ordre, m'avait pas encore wmposé à ses confrires sa réforme liturgique. Nous nous sommes empressé de rendre hommage à la perspicacité du R. P. Mothon el d'adhérer à som appréciation générale (3). Auparavant déjà mon attention avait. été. éveillée bar une autre. irowvaille de l'érudit. domi- nicain. Il avait. décrit. (4), d'aprós une. copie tnoderne prise sur un manuscril de. Stenne (5), une recension. assez différente de la Vie de- S. Domimque par Constantin Médicis O. P. (6). Chaque chapitre a sa rubrique propre. En téte on. ht, — précieuse information, — une lelire d'envoi adressée bar auteur au Maitre général de l'ordre, Jean de Wildeshausen (f 1252), et cà et là quelques récits et des formules de transition qui me se renconirent bas chez Quétif ei Échard (7). De l'ensemble de ces particularités i1 vésulle que. ceux-ci n'ont eu à leur disposttton qu "um texte tronqué de Constantin Médi- cts (8). A la fin de la recenston de Stenne, on trouve encore la iriple série de miracles, édités chez Quétif et Échavd (9) et que le R. P. Mothon a jugé bon, je ne sats trop pourquoi, de reproduire. (1) BHL. 2235. Ce texte a aussi paru dans la nouvelle édition (19:0) de Mom- britius, t. I, p. 429-43 ; cf.p.657.— (2) Analecta sacri Ordinis Fratrum Pracdicato- rum, t. IV, p. 396-319. — (3) 45nal.Boll.,t. XIX, p. 57.— (4) Anal. Ord. lr. Pracd., C., p. 184-91, note. — 15) Ce doit étre le manuscrit actuel de la bibliothéque communale de Sienne coté K. VII. 2, qui est daté du XIV* siécle, par L. [r.a Catalogo della bibl. publica di Siena, t. VI, p. sxx. — (6) BHL, 2218. —(7) Script. Ord. Praed, t. I, p. 25-37.— (8) C'est aujourd'hui le ms. 18324 (XIII* siéclc) dc la bibliothéque nationale de Paris. Cf. Catal. Lat. Paris., t. III, p. 446. — (9) Script. Ord. P*raed., t. c., p. 58-63. La transcription de Sienne a omis les nn. 49 et 52. 28 PIERRE FERRAND O. P. A notre tour, notts avons. découvert. l'owvrage de Constantin. Médt- cis dans deux manuscrits du XIII siócle: lun appartenant à la biblto- thique Vaticane, fonds de la reine de Sudde, 1? 584, l'autre. faisant partite de la. bibliothéque de la comtesse Esterhazy, à Nordkirchen (x) eL coté 5207. Sauf de léréres variantes. la védaction en est entióreimnent conforme à celle du inanuscrit de. Sienne, y compris le recuzil des mira- cles. L'aspect. nouveau et. surtout la. dédicace inconnue jusqu'ici de l'owvrage de Constantin. Médicis fournissent assez d'éléments pour faire une Yéviston «lile des plus anciens documents de la Vie de S. Dominzque. Qu'on nous permelie de donner d'abord une reproduction critique de celte lettre dédicatoire (2), à cause de l'importance qu'elle offre pour. la discussion. Reverendo in Christo patri, fratri Iohanni, magistro ordinis. Fratrum Predicatorum, frater Constantinus obedienciam debitam et devotam. | Dudum michi per litteras Vestra ! mandavit Paternitas ut mira- cula venerabilis patris beati Dominici diligenter insererem et suis locis competenti dictamine collocarem. Quamvis mentem vestram super hoc nequaquam tunc plene conicerem ; propter quod et dubitans ? distuli quod mandastis. Nuper autem in nostro provin- ciali capitulo per priorem nostrum ? provincialem iteratum pariter et expressum a vobis accepi mandatum, ut legendam ipsam totam * cum predictis miraculis, necnon et aliis que ubicumque * invenire possem *, fideli quidem attestatione probata digererem et decenti per omnia diligentia compilarem. Quapropter, quamquam ad hoc insufficiens, de obediencie tamen confisus merito, mentem adhibui, studium excitavi. Et ecce ex omnibus superflua resecans , dimi- nuta supplens, minus ordinata componens, opus offero * requisi- tum, nonnulla sane de priori legenda, prout videlicet ibi sunt posita? minime dedignatus '', et!'! maxime que? de tractatu quodam, quem prius super hoc felicis memorie magister Iordanus '* disseruit, as- sumpta cognovi. Sic autem in omnibus servare medium pro viribus studui, ut nec verborum rusticitas hystorie nobilitatem t vestras I. — ?0f. 2. — ?0m.2. — * ott. 2. — 5ubique 2. — *5 posse 3. — 7 resccavi 2. — * cffuro 2. — ? inserere add. 2. — Y dedignatur 3. — !! om. 2, 3.— I* om. 3. — !5 (p.s. h.) s. h. p. 2. — !^(m. I.) Fr. Iordanis 3. (i) Ce manuscrit renferme en outre la Vie de S. Frangois d'Assise par Julien de Spire, que j'ai utilisée dans mon édition critique (Anal. Boll., t. XXI, D. 158). — (2) Je me sersà cet effet de l'édition du R. P. Mothon (2 3), du ms. Vatic. Reg. 584 (— 2) et de celui de Nordkirchen (zz 1). (em ET LES PREMIERS BIOGRAPHIES DE S. DOMINIQUE. is diminuat, nec ornatus superfluus suspicionem pariat veritati, secure ! protestans quod nichil in ca notatum est, quod non prius debita sit examinacione * discussum, et ad unguem in singulis elimatum. | Suscipiat igitur Vcstra Paternitas quod ? iniunxit ct fclicem patrem gloriosum Dominicum miris nec minus veris splendoribus, ut ita dixerim, innovatum universitas gaudeat filiorum. Auda- cter namque * profiteor quod in comparatione corum que de novo sunt addita, pauca simul et parva cen- senda sunt que prior edicio continebat. Cum etiam ea que maioris estimacionis ? videntur discussa dili- gentius et. inspecta, prout ibi * posita, invenien- tur " propter defectum in rebus gestis plenarie " veritatis non multum ad titulum beati Dominici per- tinere. Nonnulla vero notam pocius "* et minora- cionem important. In omnibus autem et singulis quantum ex hac conpilacione laudi eius accreverit, ipsius diligens examinacio poterit indicare, si tamen pium et !? fidelem habuerit inspectorem. Ainsi, au témoignage de Constantin, un. certain nombre de miracles avaient élé rassemblés par le quairióme — Mailre général, "fean dc Wildeshausen (x), qui gouverna son ordre de 1241 à 125? ; on devait les insérer dans la légende. alors en cours : Miracula quaedam a vobis pariter destinata legendae venerabilis patris B. Dominici diligen- ter insererem. Vraisemblablement ces miracles vinurent à la conunais- sance du général en vertu de ce décret du. chapitre général, tenu. à Cologne en 1245 : Capitulum erit Parisius. Et mandamus omnibus fratribus, qui aliquod miraculum de beato Dominico sciunt, prae- ter ea quae in vita sua scripta sunt, quanto poterunt testimonio, sequenti capitulo scribant. Idem dicimus de magistro Ior- dane (2). Cornstantin ne put donc se meltre à leuvre qu'en. 12106. Et comme il fallut les. instances véltérées de son chef pour le décider, et qu'eniretemps celui-ct se. ravisa et conseilla à son inférieur de refaire la Vie du saint, utlegendam ipsam totam cum praedictis miraculis, necnon et aliis quae ubicumque invenire possem, fideli quidem ! securi 3. — ?(d. s. e.) e. d. s. 2. — » mihi add, 3. -- cnim 2. — * (m. c.) cum maiori estimacione 2. — 5 sunt add. 3. — ?* inveniantur 2, — " plenc 2. — " (n. p.) p. n. 2. — ^ ac 2. (1i) Voir, sur cet éómincnt rcliricux, l'esquisse dc A. RorTuEn, Johannes Teuto- nicus (von Wildeshauscn), vies ter General des Domintkancrordens, dans IRoMiscin QUARTALSCHRIFT, t. IX, p. 139-70. — (2) B. REicHERT OO. P. Acta capitulorum generalium, vol. I, p. 33. 390 PIERRE FERRAND O. P. attestatione probata dig:rercm et decenti per omnia diligentia compilarem, ox peut, je crois, dater de 12417 cette leltre d'envoi et la biographie qui l'accompagne. Ce ne fut bas une refonte. compléle de l'anctenne Vte. L'auteur lut- méme avoue qu'il a puisé dans la. bremióre légende : nonnulla sane de priori legenda, prout videlicet ibi sunt posita, minime dedignatus. Il lui a. surtout embrunté cc qu'il. savait provenir. d'un tratté composé sir la 1néme matiire par le. B. Tourdain de Saxe, le successeur inuné- diat. de S. Dominique dans le gouvernement de son ordre : ct maxime quae de tractatu quodam, quem prius super hoc felicis memoriae magister Iordanus disseruit assumpta cognovi. Tot cela, dit-1l, a été proprement arrangé, sans. vecherche excessive d'élésance, et aprés avoir élé passé au crible d'une minulieuse discussion : quod non prius debita sit examinatione discussum et ad unguem in singulis: elimatum., Le R. P. Mothon, trompé saus doute par l'expression prior editio, que l'auteur emplote vers la fin de sa leltre. d'envoi, a cru pouvoir en déduire que Constantin | avatt. 1nis deux. fois son ouvrage sur le métier. La recension de Quétif et Jechard veprésenterait la premire édition ; el le inanuscrit de. Stense, la. seconde (x). La lecture attenitve dis con- lexle, qui renferme l'expression prior editio, zesouffre pas qu'on s'ar- Yéte un. instant à cette explicatzton. En effet, trois nouveaux récits (2), le début un peu différent d'un quairióme (3) et un. certain. nombre. de fures. forinules. de style ne sont pas des accroissements qui autoriseratent l'écrivain à dire quod in comparatione eorum quae de novo sunt addita, pauca simul et parva censenda sunt quae prior editio continebat. E? voyez comme, dans la suite, 11. achóve de jeler le dis- crédit sur les meilleures parties de la prior editio ; ?/ va jusqu'à déclarer que le bon renom de S. Dominique en a bát: Ea quae maioris aes- timacionis videntur, ..... invenientur propter defectum in rebus gestis plenariae veritatis non multum ad titulum beati Dominici pertinere ; nonnulla vero notam potius et minorationem important. Jfamats auteur. ne se résignerail à parler de la sorie d'une premaiére édition de son livre. Danus la. pensée donc de Constantin Málicis, la. prior editio désigne toujours la premtàre légende, dont 1l est presque exclusivement question dans la letire d'envoi. Non seulement 4l en avatt le lexte sous les yeux, concturremmnent avec un recueil de miracles et l'opuscule de Tourdain de Saxe, quand 4l entreprit. la composition de la Vte du saint fondateur ; qais 1l a iravatlié sur ce texte: et ecce ex omnibus superflua resecans, (1) Anal. Ord. Fr. Praed. t. IV, p. 184, note 2. — (2) Ibid., p. x85 86, ch, xxxvi, xxxvit et xLrv. — (5! J6id., p. £86, chap. xxxix. ET LES PREMIERS BIOGRAPIIES DE S. DOMINIQUE. 3: diminuta supplens, minus ordinata componens. Zl lui a mme fai: des emprunts liltéraux, prout videlicct ibi sunt posita ; e£ il a. bien eit soin. d'écarler tout ce qui me contribuait pas, dans l'ancienne légende, à la gloire de S. Doninique. Or quelle est. cette légende primitive, répondanl au surnalement de Constantin Médicis et qu'il a. si largement utilisée ? C'est. le texte méme publié bar Mombritius. Unc étude comparative montre, en effet, qu'il dérive directement du traité de Jourdain de Saxe De initiis ordinis, qu'i ne s'est rien approprié des premiers. biographes de. S. Dommuique - qui ont. écrit au XIII siócle, Darihéleuwy de Trente, Jean de Mailly, Constantin Médicis, Humbert de Romans, Vincent de Beawvais, tandis qu'il a été exploilé par eux dans des proportions plus ou moins considérables. En láchant d'en fournir la preuve, je renverrai con- slamment à la nouvelle édition que je doune snoi-méme du texte de Mombritius, à la suite de cet arlicie. Il va de soi que je ticndrai compte dea publication du docte dominicain (1). Mais celle-ci a dü s'exécuter dans d'assez pauvres conditions, son auteur n'ayant eu à sa disposition que deux manuscrits fort lacuneux. du. XIV* stécle, qui se conservent à la bibliothóque nationale de Paris, el une cope moderne, iris. défectueuse, appartenant aux archives générales de son. ordre. L'exemplaire au contraire, qui a servi de base à mon édition, est un magnifique manuscrit du. XIII siocle, n^ 394, qui se trouve à la bibliothéque de la ville de Breslau. (2). La Vie de S. Dominique. dont nous parlons y occupe les 38 premiers feuilleis ct s'écarte de la. rocension connue par d'assez nombreuses variantes. —— | On constate la présence de la plupart de ces variantes daus les. parties de la légende que s'est littéralement appropriées Humbert de Romans; elles n'ont d'importance relative que pour le recueil final des miracles. L'ano- nyme entend rapporier les aniracles mémes approwvés par Gré&roire. IX pour la canonisation de S. Dominique et compléter aiusi son opuscule bio- graphique : Quaedam vero conscripta sunt, diligenti prius inquisi- tione discussa et coram domino papa Gregorio fidclium attestatione probata, quae huic opusculo inserenda decrevi (3). C'est la premiore série des prodiges consignés par Quétif et. Échard (4), avec la méme attestation : De miraculis, quae post haec in diversis locis ostensa sunt, et primum de iis quae in Lombardia contigctunt ct coram papa Gregorio probata fuerunt. Du reste, le.contenu des deux auircs séries yndique wn temps posiérieur à la canonisatton. (x) Cf. plus haut, p. 27, note 2. — (2) On en peut lirc la description dans Anal. Boll., t. XXI, p. 158. — (3) Voir plus loinla Vie, n. 52. — (4) Script. Ord. Praed., t. I, p. 58-60. 32 PIERRE FERRAND O. P. La comparaison des variaales qui affectent le traité des miracles,est tout à l'avantage du manuscrit de Dreslau. Celui-ci va mieux d'accord que la recension de Mombritius avec. le texte. publié par Quétif et Échard. Dc pius, 4l s'y rencontre une foule de tours de transition, inconnus à ces édi- leurs el qui, de leur nature, induisent à conclure que la copie de Dreslau représente plus fidélement la védaction des smuiracles soumise. à l'ap- probation de Grégoire IX. Un texte identique dans les moindres détails, sauf quelques noms propres. estroptós, se lit chez Thierry d' Appoldta (1) qui ccrivit sa Vie de sait Dominique à la fin du XIII: stécle (2). Le tout s'achéve, dans le sns. de Dreslau, sur cette phrase de Jourdain de Saxe: De curationibus etiam infirmitatum plura nobis innotuerunt, quae ad praesens scripto mandata non sunt, sanctitatis eius insi- enia. (3) Le reste du feutllet 38', c'est-à-dire une colonne et. demie, et tout le verso sont vacaníts. Jourdain, à la fim de som opuscule De initiis ordinis Fratrum Praedicatorum, sous a iransmis une narration un peu plus bréve des mémes miracles (4). Le style em est. beaucoup. plus plat et ne vise à aucune variété. C'est toujours la. méme formule qui revient. à la fin de chaque miracle : Facto voto B. Dominico, statim restitutus est sanitati. Par contre, on met plus de souct que. dans l'exposé officiel à uous renseigner sur la personne et le domtcile des miraculés: Thomasina filia Thomasini scriptoris, qui stat Bononiae iuxta curiam S. Am- brosil... Gilla, uxor Marscotti, qui stat in strata Castilionis... Gilla nomine, filia Ioannis de Corviago de Castro Mausolini.. Filius Iacobi Bonfantini, nomine Petriciolus... Mulier Menecuta nomine, filia Hugonis Massarii de Seno, eíc., etc. Nous avons là une rédaction voisine du procés-verbal primiüif,retravaillé plus tard pour fixer définiti- vement le texie du document pontifical, dont le codex de Breslau et la Vie de Thierry d' Appoldia nous offrent la plus fidéle transcription. Enfim, en téte de la recenston de Breslau se lit un. prologue assez insignifiant : Multifarie multisque modis olim Deus loquens pa- tribus electos ad aeternum... qut tanque à l'édition de Mombritius. (1) Act. SS., Aug. t. L, p. 605, n. 280-91. — (a) Ibid., p. 371, n. 77-78. — (3) Cf. B. Iordanis de Saxonia opera, cd. J.-J. BERTHIER, p. 31, n. Lx. C'est l'édition la plus commode à citer. Un texte critique se fait toujours désircr. À noter que le ms. Vatican a18 ou I218, signalé p. xv1, ne se rapporte pas à Jourdaia deSaxe, mais contient la Vie de S. Dominique par Thierry d'Appoldia. Enattendant, pour la chbronolozie des lettres du saint général, on peut se servir avec grand profit du tableas dressé par le R. P. Reichert, Das Itinerar des zweiten Dominikaner Generals Jordanus von Sachsen, dans FEsTSCHRIFT zUM MC. JusitEUM prs pEUrsCHEN CaMPo SaNTO IN RoM (1897), p. 153, note 2. — (4) La relation officielle dé Grégoire IX en donne sept de plus. Cf. 4c. SS., t. c., p. 606, n. 284, $3 3 et'4, et nn. 290 et 291. ET LES PREMIERS BIOGRAPHES DE S. DOMINIQUE 33 A la fin, l'auteur déclare qu'il entend. esquisser la vie, la mori et en pariie les sniracles du grand. serviteur de Dieu, rudi quidem sed veraci stilo perstringere. Ce prologue se reirouve de nouveau mot pour mol chez Thierry d' Appoldsa (x), à peu pres à la. letire chez Humbert de Romans, tandis que Constantin Médicts y a pratiqué une. forte coupure el en a modifié la fin (2) ;. cette facon. de procéder est. conforme à son jrogramme d'élaguer les inulilités de l'ancten texte. En écrivant son. précis d'histoire dominicaine, Sourdain de Saxe ne S'est. pas contenié de. retracer la carrióre du. maítre. Il a encore voulu sattuer de l'oubli ce qu'il savatt. de quelques-uns. de ses premiers disci- jles: De vita et miraculis beati viri P. N. Dominici, et de aliis quo- que quibusdam fratribus, prout se memoriae meae talium ingessit occasio, sub scripto redigere (3). L'auteur de la biographte anony- me, que j appellerat désormais F, s'en est. tenu. striclement à la. vie du fondateur et 11 a sacrtfié tout le veste. Ainsi plus d'un tiers de l'an- cten lrailé a. disparu de la nouvelle légende, sans y laisser la moindre trace (4). Les deux autres tiers, parfaitement vreconnaissables, forment le fond de F, dans une proportion de 4 à 1. Au début, l'équivalent à , peu pres des six premiers paragraphes de notre édition, F. se présente avec une pkystonomie propre. Aprós, il s'attache servilement à son modéle, dont il veproduit le texte phrase par. bhrase, mais avec de fré- quenis changements d'expresstons et. des déplacements d'inctses. D'ail- leurs bon nombre d'emprunts sont d'une lttéralité absolue. La partie neuve concerne l'esprit de mortification du saint, dont. l'ati- teur fournit quelques traits épars, puis son. dessein de prendre |a place d'un chrétien captif des Sarrazins, le vigoureux. régime qu'4l s'imposa pendant tout un caréme pour vaffermir dans la fot de nobles Toulousat- nes el, à ce sujel, une trade sur l'hypocriste (5) ; plus lotn, des rensei- gnemenis nouveaux sur Maitre Réginald. d'Orléans et. une. tout. autre version de sa guérison miraculeuse (6) ; puts. le véctt de la. défectton et du retour de quelques fróres espagnols, disciples du saint (7). Ensuite, le biographe raconte comment un prétre el un légat du saini-siege furent gagnés à l'institut en ouvrant. au hasard un livre sacré; à la fin, une tirade contre les sortilóges (8). En terminant, 1l s'élend. davantage sur les recommandations spirituelles que le saint, sur le point de mourir, adressa à ses fróres et que F' appelle son testamentum pacis (9). (1) Jbid., p. 558-59. nn. 1 et 2. — (2) Script. Ord. Praed.,t. I, p. a5. — (3) Éd. BERTHIER, p. 2, n. I. — (4) Ce sont les nn. xxxiI-XXXxVvI, XL1 8 2-Lv, LxI-LxXir (éd. Berthier). — (5) Voir plus loin le texte de la Vie, num. ax : Séim:le quidem prius - num. 24 inclus. — (6) Ibid., num 33: Htc tale conceperat - num. 36 cum episcopo Aurelianensi mare pertransiit. — (7) Ibid., num. 40 Cum autem esset. in Hispania jusqu'à la fin de ce num. — (8) Num. 42. - num. 44 inclus, — (9) Num. 49. ANAL. BOLL. XXX. 3- 34 PIERRE FERRAND O. P. C'est. gráce surtout à cet abporl nouveau qu'il est aisé de montrer que Constantin Médicis est tributaire de F, tandis que celti-cd mne lux. doit vien. Te dis surtout, car Constantin s'attache souvent à la rédaction de F, là méme oi elle n'offre qu'un emanitement du texte de Tourdazn de Saxe ; el celte préférence se trahit jusque dans les passages de son modéle qu'il abrige. Pour se convaincre du bien fondé de ces observations, qu' on veuille confronter les textes, d'aprés le tableau qui sutt. ^y note aussz ce qui appartient en propre à Constantin Médicis (1). Num.4 — F, num. 2-4, qui est le premier à donner le nom. des farents de Dominique et à rapporter la vision du chien portant un flam- beau dans la gueule. | 2 — F, num. 6. Chez JTourdain, létoile apparait à la mére de l'enfant ; chez F ei C. Médicis, à une dame qui a tenu. Dominique sur les fonts baptismaux. 8, mortification pratiquée en bas dge — F seul, num. 5. 4, études de Dominique — F, nn. 7 et 8, fort. résumés, mais avec les expressions propres à F. 5, pendant dix ans absiinence de vin, dont 1l reprend l'usage sur le iir de son évéque — F, num. 7, qui seul donne le conseil de l'évéque. 6, famine en Espagne — autant Tourdain, num. 8 que F, num. 9. 7, S. Dominique fervent chanotne d'Osma — combinaison de our- dain, nn. 9 el 10, et de F,num. 10. 8, légatton au rot de Casttlle — plus F, un. 11 et 12, que Tourdasn, num. 11. | 9, l'évéque Didace voudrait renoncer à son évéché — résumé de Tour- dain, num. 13, ou de F, num 12. 10, douze abbés Cisterctens, envoyés pour opérer la conversion des Albigeois — rédactton assez 1&dépendanle, mais plus conforme à celle de "Jfourdain, nn. 15 et. 16 qu'à celle de F, nn. 13 et 14. 11, tore. de Dominique sauvé des flammes — au commencement F, num. 15, plus que J'ourdain, num. 17 ; mais l'inverse dans la. seconde farce. 12, persécutions des hérétiques — en partie Tourdain, num. 22, et F, num. 20. 13, Dominique s'offre en vente jour la comverston d'un iios ia — autant J'ourdain, num. 23 que P, num. 21. 14, de méme pour le rachat d'un captif — F, num. 21 ; manque chez Sourdatn. (1) Les numéros se rapportent àl'édition de QuÉTIF et EcHARD, Script. Ord. Praed., t. I, p. 25-37. ET LES PREMIERS BIOGRAPHES DE S. DOMINIQUE 35 15, Dominique raffermit dans la fot quelques nobles Toulousaines — abrégé de I?, nn. 22 e 23 ; manque chez Tourdain. 16, Dominique congoit l'idée de son institut ; la dernióre phrase — FP, num. 20, blutól que Tourdain, num. 23 au début. 1", 1l se rend. au concile de Latran. Innocent III a une vision oi Dom:nique lut abparait, comme S. Frangots d'Assise chez Thomas de Celano — autant Tourdam, num. 27, que F, num. 25 à la fin. Mais ni Pun ni l'autre ne rabporteni cette vision, tandis qu' Humbert de Romans se l'est appropriée. | 18, le choix d'une régle — J'ourdain, num. 27, $ 2. Mats 1l importe de noler ict une. variante fort signtficattve.. Tourdain : sed tantum reditus eis adhuc habere complacuit — F («wum. 28) : redditus adhuc iussum est ipsis quos acceperant retinere — C. Médicis proposuerunt ex tunc terrenas possessiones etreditus prorsus abicere (cect. est. manifestement erroné), quod postmodum in primo capitulo generaii Bononiae anno Domini r220 celebrato affectu pariter et effectu per constitutionem immobilem perpetuae fuit executioni mandatum. Ceite derniàre version, sanus excepler l'erreur que je viens de Signaler, a. été adoptée par Humbert de Romans dans sa Vie. de S. Dominique. 19, confirmation de l'ordre par Honorius III — JTourdain, num. 29, el F, num. 30. 20, viston des SS. Pierre et Paul. C'est un récit nouveau. 24, 2l envoie en, mission. ses premiers disciples — F, num. 31: con- | vocatis igitur fratribus... e£ 24m. 32. 22 el 28, conquéle d'un prétre et d'un légat du saini-sidge — — seul chez F, nn. 42 et 43. 24, guérison .de Maitre Réginald d'Orléans — F, nn. 33-36. Mats C. Médicis, tout en abrézeant F, exagre le cóté merveilleux de cet événe- ment ; il prétend (p. 30, col. 2) que Domintque avait eu connaissance dans sa priere de la vision de Réginaild. 25, formule de transitton. 26, résurrection du neveu. du. cardsnal Étienne de Fossanova — F, num. 39, el Tourdain, num. 59, $ 1. | | 2*1 , résurrection d'un architecte à Rome. C'est un nouveau récit. 28 (nouveau), détresse des fróres du couvent. Saint-Sixte, à Rome ; à l'heure du repas, deux jeunes gens leur. apportent du pain à l'impro- visle. Étienne de Bourbon O. P., qui écrivit vers 1960, rapporte le méme trait, en le faisant précéder de cet. avertissement : Item audivi et in legenda nova legitur (x), (xi A. LEcov oE LA MancHsE, Anecdotes historiques, légendes et apologues tirés du recueil inédit d' Etienne de Bourbon, p. 181, no 209. 36 PIERRE FERRAND O. P. 29 (nouveau), auire pain miraculeux. — Nouvel Élisée, Dominique guérit le frere Tacques, réduit à toute extrémité. 90, Frére Bertrand esl préservé de la pluie — F, num. 31 (cf. Jour- dain, num. 59, $ 2). 81 (»ouveau), S. Dominique passe la. nuit en priére, vevétu d'habits mousllés, qui sont le snalin parfaitement secs. 82 (nouveau), 3l trouve providentiellement un denier, pour payer. son passage en barque. 38 (nouveau), d'apres le cardinal. Renier, Dominique comprend. un religteux, parlant une langue étrangóre. 84 (nouveau), d'aprós le méme, guérison d'un démoniaque. 85 (nouveau), guérison d'une démontaque, la seur Benedicta. 86 (nouveau), le saint empéche qu'on brüle lhérétique Raymond, dont 1l prédit la converston. i 87 (nouveau), apud Florentiam, $/ prédit la conversion du fréàre Hugues. 88 (inconnu à Jourdain), 4l prédit la -désertion et le retour de quel- ques-uns de ses disciples — F, num. 40. 89 (1ouveau), 1l prédit la. mort spirituelle de deux freres, et la mort corporelle de deux autres. 40 (nouveau), 1l prédit à Carcassonne la mort du roi d' Aragon. 44 (nouveau), 1l jene pendant quarante jours au pain et à l'eau. 42 (nouveai), l'évéque d? Alairi rapporte la conversion de Conrad le Teutonique, prédite par le saint. 43 (nouveau), Dominique obtient à un doyen de France la vertu de coniinence. | 44, portrait moral du saint — en. partie Tourdain, num. 60, et F, nn. 45 et 46 ; en partie des délails nouveaux. Ainsi, d'apris Con- slantin, Dominique aurait. Yenoncé à un évéché et il edit habité volontiers Carcassonne. á | 45, la mori du saint — F, num. 49. La fin est. littéralement la móme. — | 46, elle est révélée au. fróre Guala — tantót Tourdatn, num. 57, lantót F, num. 51. 4"1 (nouveau), elle est révélée au frére Raon. | 48, translation du corps — en partie F, num. 53 ; en partie des délails nouveaux. | ) Enfin, la recension la meilleure du texte de Constantin Médicis, con- forme aux manuscrits de Sicnne, de la Vaticane et de Nordkirchen, décrits. plus haut (x), Yenjerme ces trois autres faits (2), étrangers à la vecension de Quétif et Échard : (1) P. 28. — (2) Anal. Ord. Praed., t. IV, p. 185-86, note. ET LES PREMIERS DIOGRAPHES DE S. DOMINIQUE 37 Ch. xxxv1, nouveau. Déltvrance d'un. démoniaque dans les environs de Toulouse. .Ch. XxxxviL, nouveau. Apparition du démon, sous l'aspect d'un chat, à neuf dames loulousaines. Ce prodige est raconté à feu prés dans les mémes termes par. Étienne de. Bourbon, avec l'avis préliminaire : In legenda nova beati Dominici legitur (1). Ch. xLiv. Dominique prévott la mori du comie Simon de Monifort sous la figure de la chute d'un arbre, abritant sous sa ramure une foule d'otseaux — litléralement F,num. 31. En somme, toute la partie historique de la composition de F a passé dans la légende de C. Médicts, sous une forme plus ou. moins abrégée, el avec quelques retouches significatives pour le fond des choses. Une omission considérable à relever est celle de l'éloge de l'évéque Didace et. de la fon- dation faite bar lui du célóbre monastére de Prouille (2) ; ce qui fatt l'ob- Jet chez F des numéros 16 el 17. Puisque la gloire de Dominique n'esl pas intéressée à cette description, 11 est conforme au programme de C. Médi- cis de passer celle-ct. sous silence. Les biographes postérieurs ont véparé celte otmisston, mats en attribuant à S. Donuinique l'origine du monastére de Prouille. Toutefois un décrel du chapitre général, tenu à Valenctennes en 1259, prouve que jusqu'alors une tradition. contraire prévalait. dans l'ordre : In Vita beati Dominici in rubrica ubi dicitur: « Qua- lter episcopus Oxomensis instituit monasterium de Pruliano » deleatur : « episcopus Oxomensis » et dicatur :« beatus Do- minicus, » etc. Similiter ibidem in textu ubi dicitur : « Dei ser- vus Didacus, » deleatur hoc totum et dicatur : « beatus Domini- cus « (3). Le dexte imprimé par le R. P. Mothon a Dei servus Dida- cus episcopus, de méme le ms. de Breslau 394, mats avec la correctton marginale, faite plus tard : beatus Dominicus. Ce changement importe assez peu d'ailleurs, puisque S. Dominique et. l'évéque. d'Osma défri- chaient de concert le champ du Seigneur ; et l'on congott qu! Humbert de Romans, maílre général de l'ordre en 1259, ait fait définir d'office une interprétation plus glorieuse pour le fondateur. J'ajouterat que le manus- crit prototype de l'eeuvre liturgique d! Humbert, conservé aux archtves générales des Frres Précheurs, a déjà la lecon officielle : beatus Domi- nicus. A Bart celle élimination, évidemment inlentionnelle chez un auteur qui trouvait que l'ancienne légende portait cà. et là jrijudice à la renommée du sait, on constate qu'aucun détail intéressant n'a. échappé à l'ail (1) A. LEcov DE LA MancauEg, l. c., p. 34, no 27. — (2) Voir sur ce monastére la splendide publication de J. GuiRAUD, Carfulaire de Notre-Dame de Prouille, deux volumes in 4? (Paris, 1907). — (3) B. REICHERT O. P., Acta capitulorum generalium, t. I, p. 98. 38 . PIERRE FERRAND O. P. scrutateur de C. Médicis. De plus, si l'on tient compte des dix-neuf récits nouveaux iniroduits dans son. arrangement et. o le merveilleux occupe une large. part, il est tout naturel. qu'il. ait osé se vanter, dans l'épitre dédicatoire, d'avoir écltpsé son devancier : Audacter namque profiteor, quod in comparatione eorum quae de novo surít addita, pauca simul et parva censenda sunt quae prior editio continebat. Sos ouvrage recut dans l'ordre el au dehors le meilleur accueil ; et de nos jours encore on en reirouve bon nombre d' exemplaires manuscrits, malgré les autres Vies de S. Domintque qui se multiplaérent dans la suite. Une influence officielle procura surtout de la vogue parmi les Fréres Précheurs au. tlexle qu'un ordre exprós du général Humbert imposa en 1260 pour la liturgie du choeur, avec défense de transcrire d'autres légendes à cet usage : Mandat Magister quod fratres utantur legenda beati Dominici quae inserta est in lectionario ; et aliae deinceps non scribantur (ri). Sa comfosition doit donc remonter à trois ou quatre années auparavant. On en atiribue d'ordinatre la. paternité au B. Humbert de Romans, qui fut la cheville ouwvrióre de la commission chargée d'élaborer et de fixer la liturgie dominicaine (2). Déjà Quétzf el Échard avaient observé l'affinité étroite qui existe entre ce texte. des- liné aux fonctions du. choeur. et l'ouvrage de C. Médicis et n'avatent pas manqué de la. faire vessortir à l'aide de signes typographiques sbéciaux et de passages cités em mote (3). A son tour, le R. P. Mothon put fapprocher de l'ancienne Vie F la légende liturgique à! Humbert et signa- ler enire elles une forie vessemblance (4). Le résultat de cet examen saute aux yeux. Humbert dans sa nouvelle compilation a combiné ensem- ble F et C. Médicis. Il maintient intégralement et. littéralement l'an- cienne rédaction F, sauf à en élaguer certaines longueurs inutiles et à . Supprimer ou atténuer quelques assertions, quelques mantóres de s'expri- sner, capables de choquer la. créance ou l'esprit religieux de ses lecteurs. Ainsi oni disparu les tàrades sur l'hypocrtste ei les sortiéges (5). De. méme, là o FP nous apprend que le vin que S. Dominique buvatt étast si allongé d'eau ut pauci de scypho suo bibere affectarent, Humbert remplace ce dernier irati pav l'expression. bien. moins. caractéristique : . ut vix in eo saporis vestigium remaneret (6). La fameuse épreuve du livre mis aw feu et rejeté par irois fois hors du brasier se rédutt chez Humbert à des proportions bien plus modestes. A la place d'un livre, 1l (1) Ibid., p. 105. — (2) Sur les travaux de cette commission et les diverses: phases de laliturgie dominicaine, cf. 4ttal. Ord. Praed., t. III, pp. 38 et 39, en uote. — (3) Script. Ord. Praed., t. I, p. 35-37. — (4) Anal. Ord. Praed., t. IV, p. 296-317. — (5) Ibid., p. 304, note 11; p. 3II, note rir. — (6) Ibid., p. 298, note 2t ; cf. p. 309, notes 2 et 4. ET LES PREMIERS BIOGRAPHES DE S. DOMINIQUE 39 ne s'agit que d'un. feuillet, cedulam, et l'épreuve n'est. point. imposée aux hérétiques. Le tout d'ailleurs, prévient le biographe, legitur in -gestis nobilis et nominau viri Simonis comitis Montisfortis (r). Celte verston miligée se relrouve dans le ms. de la Reine 584, en appen- dice à la, Vie de Constantin Médicis et à la triple série des miracles de S. Dominique, et elle a élé adoptée par le chroniqueur dominicain Nico- las Trivet (2). à En réalité, Humbert reproduit mot. pour mot lhistotre du. feuillet tncombuslible, d'aprés le moine cistercien Pierre des Vaux-de-Cernai, qui prétend. tenir. le fait de S. Dominique lut-méme, el dont la chronique a toute l'allure d'une Vic trés partiale de Symon de Montfort (3). Le biographe dominicain place éralement la scóne à Montréal, tout en ajou- tanl qu'elle a pu se veprésenter à Fanjeaux, gros bourg qut se dresse en face de: Moniréal : Simile quiddam dicitur contigisse apud Fanum Iovis, indicta ibidem diebus illis quadam contra haereticos dispu- tatione solemni. A. Lucha?re a donc eu tort d'opposer la traditton domt- nicaine à l'autorité de Pierre des Vaux-de-Cernat (4), puisque les deux versions oni eu cours au sein de l'ordre des Fróres Précheurs. On a méme préféré celle du veligteux de Cíteaux, popularisée dans le cadre d'une légende de S. Dominique, dont le patronage du maitre général Humbert favorisa la diffusion. S£ l'auteur. atténue parfois la pensée de son modéle F, 4l. lui. est arrivé plus souveni de l'accentuer, votre d'en exagérer la. portée. A. l'entendre, bar exemple, Innocent III se serait résolu à couvrir S. Domi- nique de sa protection, pour avotr vu en songe qu'il soutenatt les murail- les croulantes de la basilique du Latran (5). Il est à vemarquer que, lorsqu' Humbert écrivait sa légende de S. Dominique, Thomas de Celano avait déjà raconté la méme viston à propos de S. Frangots d' Asstse (6). Une autre fois, toujours d'aprés Humbert, l'éclat que Dominique el ses premiers compagnons devaient rébandre sur l'Église, aurait été révélé à un maítre en théologie par l'abparition de sept étoiles (7). | Tel est le gere de modifications, fort. discrétes, iniroduites bar Hum- (x) [bid., 3oz, note 11. — (2) D'AcuERY, Sficilegium, ed. 2», t. ITI, p. 181, col. x. - — (3) Historia Albigensium, cap. vit, dans RECUEIL DES.HISTORIENS DE LA FRANCE, 1. XIX, p. r1. Il a paru un Premier fragment d'une. édition critique de la chronique de Pierre des Vaux-de-Cernai dans les Cinquiómes. mélanges d'histoire du moyen áge publiés sous la direction de M. A. Luchaire, BIBLIOTHÉQUE DE LA FACULTÉ DES LETTRES DE L'UNrivEnsiTÉ DE Panis, t. XXIV. (1908). Le récit du feuillet incombustible s'y présente (p. 22-23) sans aucune variante appréciablc. — (4) A. LucHaIRE, Innocent. III, La croisade des Albigeois (Paris, 1905), p. 98. — (5) Anal. Ord. Pracd., t. IV, p. 305, note 17. — (6) 2c Vie de S. Frangois. livre I, chap. xi, édition du Pére Édouard d'Alengon, p. 182. — (7) MaMacHIUs, Annales Ord. Praed., t. I, appendix, p. 283, num. xxxit. 40 PIERRE FBRRAND O, P. bert dans la vitetlie légende F, qu'il s'est appropriée tout entire, En dehors de quot, le texte est identique de part et d'autre. Et c'est avec la méme servilité qu'il a inséré dans sa compilation. liturgique les | dix-neuf récils nouveaux de C. Médicis. Voici, pour aider au contróle, la cor- resbondance des chafnires : C. MÉDICIS HUMBERT C. MÉDICIS HUMBERT Ch. 20 — Ch. 26 Ch. 37 — 46 27 — 54 39 —— 47 2g — 35 40 —— 48 29 LI 36 41 — D52,vers la fin a1 r— 38 42 -— 50 | 32 —s 39 43 — 51 a3 — 40 47 E 55 34 — 41 XXXVI — 43 55 — 42 XXXVII L 44 MC i | Hs ex Plusieurs des brodtges que renferment ces chapitres sont vacontés par C. Médicis sur le témoignage direct de. l'acteur principal : F. Jacobo, viro siquidem fide digno, procuratore tunc temporis similiter exis- tente et postmodum me audiente narrante, contigisse compertum est (ch. 29)... Rem promo quam tanto securius refero, quanto per eandem circa quam gesta est, sororem DBenedictam videlicet ancillam Christi, instructus certius devote scribo (ch. 35)... Viri vitae venerabilis Alatrini episcopi fidelissima attestatione quod refero comperi (ch. 42)... Eoque referente frequenter audivi, eamdemque manu propria mibi scripsit (ch. 47). Humbert s'est abstenu de reproduire ces marques de provenance immédiate, Nouvelle preuve que la btographte qui a cours sous son nom, est postérteure à celle de C. Médicts. Par. contre, Humbert renchérit. sur. la prédictton faite bar Dominique à l'évéque d' Alatri (42 — 50), eb. s'en tient, pour la guérison de Maíire Réginald, à la version plus calme de la vieille légende FL. Les abrégés de la Vse de .S. Dominique fasts au. XIII* siócle, ne sont jas moins intéressants à étudier pour. élablir la priorité du texte F. La bibltothéque de Berne possede un. manuscrit. du. XIII* siécle, coté 377, provenant de l'ancien. couvent des Célestins de Meiz et qui venferme (f. 197-95"), entre autres choses, un recueil d'une sotxanlaine de courtes ET LES PREMIERS BIOGRAPIIES DE S. DOMINIQUE 4I fióces hagiographiques (1x). Ce légendier a pour titre : Abbreviatio in gestis et miraculis sanctorum (2) ef se lermtne sur cet épilogue trés caractéristique : Explicit abbreviatio in gestis et miraculis sancto- rum. Quicumque profeceris ex hoc libello, ora pro fratre Iohanne de Malliaco, qui liboravit in eo colligendo et corrigendo anno Domini millesimo ducentesimo quadragesimo tercio. Fol. 1, ot ht la Vie de S. Dominique (3), qui a été extraite littéralement par menus bouts de phrase de l'ancienne légende F ; nulle trace de n'im- porie quelle auire biographie du saint, n$ d'aucun résumé qui aurait serui de lexie intermédiawe. Puisque le colobhon de lout le recueil porte la date de 1243, dl s'en suit. qu'à cette époque le texte F avait déjà cours. | | A peu de lemps de là, un autre. dominicain, Barthélemy de Trente, composa un ouvrage du méme genre, son liber epilogorum in gesta sanctorum. Malheureusement deux des princibaux manuscrits que l'on en connait, tous deux du XIV* stécle, sont incomplets (4). Celui de la bibliothéque cantonale de Lucerne omel les notices des saints du 31 mai au 6 juin, et du premier au 30 novembre. L'autre, qui se conserve dans le fond Barberini de la. bibliothéque Vaticane sous la cote XX XII, 91 et qui commence avec l' Adventus Domini, ze dépasse pas le second tiers du mois d'aofit et s'arréte au milieu de l'esquisse de S. Bernard de Clatr- vaux. Lütolf, qu1 a fait connaitre l'exemplaire de Lucerne (5), a pu, malgré l'élat lacuneux. du. codex, démontrer à l'aide de judicieux extraits que Barthélemy mit la (main à son vecueil en 1244. cl qu'il l'acheva l'année sutvante. D'aprés le prologue, l'auteur s'est proposé sub compendio de festis Domini et matris eius vitas, mores et actus sanctorum maxime ordinis quem profiteor et patriae quam incolo per diversa sparsa volumina et prudentum eloquiis luculentis diffusa in unum redigere (6). De toutes ces notices la plus personnelle est. apparemment celle qui raconte (7) la vte de S. Dominique et la ivanslation de ses restes morlels en 1233. Barthélemy ful lui-méme présent à cette solennité ; et il a soin de déclarer que plusieurs trasts de son. récit lui ont. été com- muntqués par des disciples contemporains du fondateur. La. mention qu'il fait de dominus Gulielmus, tunc Mutinensis, nunc autem Sabi- (1) H. HAGEN, Catalogus codicum Bernensium (Bernis, 1875), p. 354-55. — (2) Sur d'autres exemplaires de cette collection on peut consulter avec fruit Alh. PoNCELET, Le lérendier de Pierre Calo, dans ANAL. BoLr., t. XXIX, p. 21-24. — (3) Le texte en a été publié par CnaporiN O. P., Les Dominicaitis d'Auxerre, (Paris, 1892), p. 317-24. — (4) Je n'ai pas eu l'occasion d'examiner le manuscrit 322 de l'abbaye de Zwettl, signalé par le Pére Poncelet, l. c, p. 19. — (5) TAheo- logische Quartalschrift de Tubingue, t. LXIII (1881), p. 466-70. — (6) Ibid.,p. 466. — (7) BHL. 2214 et 2215. 42 PIERRE FERRAND O. P. nensis cardinalis episcopus (1r), qui fut créé cardinal et. évéque de Sabine au mot. de septembre 1244 (2), et de F. Guala piae memoriae, qui mourut ie L septembre de la méme année (3), est. une. nouvelle Breuve que le travail de Barthéleiny n'a guére élé entamé avant cette date. Outre ses souvenirs personnels eti les indications fourntes par des témoins contemporains, 1l a aussi puisé séparément, la vérification en - . €sl facile, dans l'opuscule du B. Tourdatin de Saxe et dans la légende F. Ceci ressori, motns des expressions clles-mémes, — la rédactton csi trop succincte pour qu'on. puisse les. distinguer, — que des détails pro- Bres qu'on. vetrouve dans le lexte F, à l'exclusion du iraiié de son devancier. Tels, les noms du bàre et de la mre de Dominique, inconnus à Tourdain, la vision du chten tenant un/ flambecau dans sa gueule, l'abparition de l'étoile à la marraine et non à la móre de l'enfant, l'emplot du cilice pendant le caréme (n? 5), la guérison du doyen d'Or- - léans, le testament de S. Dominique, etc. Rien ne prouve que Barthélemy ait fait des emprunts à Constantin Médicis. À la vérité, deux des brods- ges qu'il rapporie aun? 10 de son abrégé se lisent. aussi, plus au long, chez celut-ct. Mais le biographe. trentin a soin. d'indiquer. ses sources, à savoir les personnes qui y furent présentes ; ce que l'autre méglige. complitement. Au demeurant il n'esl. guére probable que Constantin etit déjà composé son ouvrage en 1244 ou 1245 (4). Un autre abréviateur ,qui tant à raison de sa profession que pour l'épo- que oii ilécrivit pourrait aussi entrer en ligne de compte,est l'encyclopédsste dominicain du milieu du XIII* siócle, Vincent de Beauvais. Aux livres XXX el XXXI de son Speculum historiale, $/ a tnséré une Vie et un recueil de miracles du saint fondateur (5). Quelque date que l'om ait assignée à un premier. achàvement de ce vaste vecuetl (6), $1. suffit d'étre un. peu familiarisé avec les textes pour s'apercevoir que la Vte de S. Dominique qu'il renferme est une. compilation: extraite de récits antérieurs. Vin- ceni a résumé, en élaguant el en condensant, la légende F, celle de Con- stantin Médicis et le recueil des miracles proposés à l'abprobation de Grégoire IX (7), de telle fagon, importe-t-il| d'ajouter, que. l'original est toujours aisément rYeconnaissable. Dans le tableau suivant, qui vepré- sente fidélement ces divers. emprunts, on remarquera que, aux premters chapitres de sa. légende, Vincent est bresque exclusivement iribulaire de la Vie F. | | (1) Act. SS., Aug. t. I, p. 557, n. ur. — (2) C. EunBEL, Hierarchia catholica medii aevi, t. I, p. 7. — (3) Ibid., p. 151. — (4) Voir plus haut p. 29-30. — (5) BHL. 2220. — (^5) Le Speculum historiale contient des indications chronologiques se rappor- tant aux années I244 et I250; cf. NATALIS DE W AILLY, Notice sur utie chronique anonyme du XIII. siicle, BrBLIoTHÉQUE DE L'ÉCOLE DES CHARTES, 2€ série, t. I (1844), p. 392-94. On peut en conclure, me semble-t-il, que l'édition défini- tive ne fut point terminée avant cette derniére date. — (7) BHL. 2212. ET LES PREMIERS BIOGRAPHES DE S. DOMINIQUE 43 BEAUVAIS. VINCENT DE L. XXX, ch. 93 — F, nn. 13 et 14 » 94 — F, nn. 2 à 8 (jusqu'à effudit abunde). » 95 — F, nn. 9 à 12 (jusqu'à summus antistes). » 96 — C. M., num. 11, littéral. » 103,$ 2 — F, nn. 16 et 17, fort abrégés. » 104 — F,nn. 18 à 21, mais au début fort abrégé. » 105 — F, nn. 22 à 25, cà et là. tris abrégé, quoi- que toujours lextuel. L. nds ch. 65 — C. M., 17 , avec la parenthése (1). » 66,9 1 — — 18, avec la parenthése. » 66,9 2 —— 19. | » 6? — — 420 et 21 avec la parenthése. » 68 — — 22 et 28 avec la parenthóse. » 69,70 | — — 24, sauf la dernióre phrase. » 71: c — 26 ei 27. » 72 — — 28 el 29, premiere phrase ; le tout. un peu abrégé, mais toujours littéral. » 73,9 1 —— 29unpeu abrégé. » 73,9 2 — — 30, un peu abrégé. » 70,8 3 — — O1, fas abrégé. » 74,9 1 — — 32, fas abrégé. » 74, $ 2 — — 33, un peu abrégé. » 75 — — J4 el 35 ; mais le. début de chaque num. est supprimé. » 76 — — 37*i* , omis par Quéttf, mais reprodui | dans l'édition de Pie Mothon O. P. (2) » 77,9 1 —— 86. » 77,89 2 —— 388 » 77,89 8 — — 39, abrégé au début. » 110,8 1 —— 42; le début est gordgé el la HHEHNUTO phrase. omise. » 111 — — 44 ; la derntére phrase esi. omise, ainsi qu'un long bassage réservé nd le chap. | suivant. |» 112 z — 44 (Tempore diurno-orationisque fer- vorem). : » 113 — -— 4b. (1) A noter que la parenthése renferme du texte qu'Humbert de Romans a négligé de transcrire en compilant l'ouvrage de Constantin Médicis. Indice clair que ces passages ont été pris directement chez le devancier d'Humbcert. — (a) Aral. Ord. Praed., t. IV, p, 185, note, ch. 37. Cf. supra, p. 36-37. 44. PIERRE FERRAND O. P. ch. 114 — (C. M. 46, absolttment littéral et 47, littéral aussi, natis avec quelques subpresstons. » 115 — — 48 depuis : Quapropter crebrescenti- bus, Attéral, mats trós abrégé. Ce qui suit concerne les Miracula coram Gregorio IX probata : ch. 116 — QufÉrIF ET ÉCHARD, f£. I, f. 60, nn. 38- 31; littéral, mats abrégé, comme ausst lcs ch. 117 et 118. » 117 — QuÉTIF ET ÉCHARD, f. I, p. 60, nn. 32 et 33. » 118 — QuÉriF ET ÉCHARD, 1. I, b. 60, nn. 34, 46 ct 47. » 11) — QuÉTIF ET ÉÓCHARD, t. I, 5. 58, nn. 1, 23, 25, 10 et 11. » 120 — QuÉTIF ET ÉCHARD, /. ], p. 62, sn. 51, 50 et 48; au cotiplet et littéral., Il existe encore une. autre. narration des faits et gestes de S. Domi- nique, datant du milizu du XIII* sidcle. Elle constitue la seconde partte du Vitas Fratrum ordinis Praedicatorum, que son auteur, Gérard de F'rachet, acheva vers 1260 (1). A cette époque, la Vie du saint fonda- leur bar Humbert de Romans avait déjà cours ; et c'est bien celle-ci que l'écrivain. veut désigner. lorsqu'il déclare dans le prologue qu'il entend vapborier quaedam de beato Dominico, quae in sua non habentur legenda (2). L'examen du texte (3) Jvonve d'ailleurs que cc dessein a élé fidélement exécuté. On n'y découvre aucun. emprunt. provenant de légendes antérieures, tandis que les biographes postérieurs, notamment l'esbagnol Rodrigue de Cerrat O. P., qui écrtvast vers 1270, et Tacques de Voragine ou Varazze O. P., l'auteur de la Légende dorée (4), ont démarqué à plaisir la rédaction du Vitas Fratrum. Ces deux derniers compilateurs ont de plus utilisé, dans des proportions à peu prés égales, le texte d'Humbert de Romans et celui de Constantin Médicis. Vazs- nement chercheratt-on dans les élucubrattons de Tacques et de Rodrigue quelques vestiges de la légende F. Ce dont personne ne s'étonnera, F étant jassé tout entier, avec de légóres modifications, dans la version offictelle d' Humbert, aprés avotr servi une premtóre fo:s de canevas à Constantin, qui s'était en outre pourvu ailleurs d'intéressants matériaux. Néanmoins, à la fin du. XIII: siecle, le souvenir de la légende prima- live F ne s'élait pas perdu au sein. de. l'ordre. Thierry. d Appoldia, um dominicain allemand. qui publia vers 1290 une Vie complete et. détaillée de son mailre, mentionne le texte F en. second lteu parmi les plus ancten- nes biographies : Sciendum, quod venerabilis pater noster Iorda- nus, secundus nostri ordinis magister, successor sancti Dominici (1) Qu£TI* et ÉCHARD, t. I, p. 260. — (a) Édition B. REICHERT, p. 2. — (3) Ibid. p. 65-98. — (4) Cf. Anal. Boli., t. XXIX, p. 24-25. ET LES PREMIERS BIOGRAPHES DE S. DOMINIQUE 45 dignissimus, libellum de initio ordinis composuit, in quo primorum patrum et fratrum sanctorum gesta gloriosa et mirabilia opera conscripsit, ne in oblivionem venirent patres tam excellentes, eorumque exempla tam eximiae sanctitatis. De quo libello prima sancti Dominici legenda conscripta est. Postea de mandato beati Iohannis episcopi, qui quartus a sancto Domi- nico magister extitit (1), frater Constantinus secundam legendam edidit, multa insignia superaddens. Sanctus pater succedens Humbertus, magister ordinis quintus, ex praedictis tertiam con- flans legendam, multis superadditis, non modicum ampliavit (2). Thierry désigne donc irós clairement les trois plus anciennes légendes de S. Dominique : la légende issue du traité de Tourdatin de Saxe, el qu'il considére comme la premiere ; la. Vte de Constantin Médicis, qui renchérit beaucoup. sur la précédente, multa insignia superaddens; el celle d' Humbert, qui est un amalgame des deux autres, ex praedictis tertiam conflans legendam. Z/ s'est point douteux qual a connu, qu'il a employé directement la premiere légende, le texte anonyme F : à preuve le prologue, identique de part et d'autre. Reste à découvrir le nom. de cel auteur anonyme. Il nous est lioré, je pense, par deux zélés conservateurs des iradittons et. des annales domi- nicaines de leur temps: Gérard de Frachet et Bernard Gui. Sur la. fot d'un dominicain espagnol fort grave, le fróre Gilles, vir auctoritatis et veritatis indubitatae, /e comfpilateur du Vitas. FF. Praedicatorum raconte la sainte mori d'un certain Petrus Ferandi, quia puero in ordine sanctissime nutritus fuerat, qui et vitam beati Dominici, patris nostri, descripsitet doctor in multis locis Hyspaniae multis annis extiterat. J] est à noter que Gilles connaissait. inlimement. Dierre Ferrand, vitam et conscientiam cius plene cognoveram, e£ qu'il l'assisia à ses derniers moments, à Zamora (3). Qu'on ne perde pas de vue non plus que cela se passait avant 1260, puisque celle année-là parut l'ouvrage oi se lrouve rapporté ce témoignage. Or on connait les auteurs des principaux abrégés de la Vie de S. Dominique publiés jusqu'alors ; le contexie indique d'ailleurs que Pierre. Ferrand composa bien plutót une Vie qu'un résumé quelconque. Des légendes du saint. qui. avatent cours à celte époque, y compris l'opuscule de Tourdain de Saxe, on sai$ à qui atiribuer la. paternité, exceplé pour ure seule, la légende FP. (x) Cf. supra, p. 28. — (2) 4c. SS., Aug. t. I, p. 562, n. 3. [Imméódiatement aprés, Thierry commet l'erzeur d'attribucr à Humbert de Rómaus la pateraité du Vitas Fratrum Praedicator im. Comme l'atteste 14. leitre méme du maitre général Humbert, placée en téte de ce recueil, celui-ci n'en fut que le principal inspirateur. — (3) Éd. REICHERT, p» 259 et 263. 46 PIERRE FERRAND O. P. Il semble donc légitime de conclure que celle-c$ ne peut avoir pour auleur que Pierre Ferrand. L'attestation de Bernard Gui est encore plus catégorique. Dans son Tractatus de tribus gradibus praelatorum in ordine Praedicatorum, dont il donna une promire édition en 1304, comune le prouve ia letire d'envoi daiée du 22 décembre de cette année (x), le chromiqueur énu- mire ex professo tous ceux d'entre les Fróres Précheurs qui jusqu'à Thierry d'Appoldia gesta praeclara B. Dominici conscripserunt. Immáédiatement apris Tourdain de Saxe figure Frater Petrus Fer- randi, Hispanus natione, de Galexia, post canonizationem S. Domi- nici ; et generale capitulum similiter approbavit (2). C'es? la piace qui revient aussi à la légende F, puisqu'il a été démontré que toutes les plus anciennes Vies en. dérivent. ei qu'elle-méme n'a rien emprunté qu'à l'opuscule de Yourdain. Pierre Ferrand. aurait donc écrit le texte. ano- nyne qui nous occupe. Mais cette conclusion, st plausible qu'elle parassse, a contre elle l'incipit par lequel. Bernard Gus désigne l'ouvrage de Per- rand: B. Dominicus adhuc puerulus sub nutricis custodia consti- tutus. Cet incipit ne rébond pas à celui de la légende F, qui commence ainsi: B. Dominicus, Praedicatorum dux et pater inclitus, qui, appropinquante mundi termino... 4 ja vérité, 1l convtent d'observer qu'aucune biographie, aucun abrégé connu ne débule par les snots que signale Bernard Gui,quoiqu'on les retrouve exactement oa àpeu prés dans la suite de plusteurs narrattons, par exemple dans la légende F : Cum enim esset adhuc puerulus nondum a nutricis diligentia segrega- tus. Chez Constantin Médicis : Adhuc parvulus sub nutricis custodia constitutus, Chez Humbert de Romans : Dum esset adhuc puerulus, nondum a nutricis diligentia segregatus, Dass la Légende dorée : Dum adhuc esset puerulus et sub nutricis custodia custoditus. Et le tratt, qui est introdus par ce bout de phrase, est exprimé chez tous en ter- mes tdentiques,provenant originairement de la légende F. En second lieu, Bernard Gui n'est pas trés sr de l'incipit qu'sl produit pour signaler la biographie de Pierre Ferrand : haec legenda incipit, ut aestimo, dit-il, tandis qu'il donne résolument l'incipit des autres légendes qu'il. men- &onne : Legenda incipit hoc modo. Et dass son langage aestimare équivaut à ne bas avoir certitudinem plenariam (3). Ersuite, st l'in- cipit en question était le véritable, 1l désigneratt le récit soit. de Constan- - (1i) Cette lettre d'envoi avec la réponse du général, a été publiée par L. DzeLisLE, Notice sur les manuscrits de Bernard Gui, NoTICE ET EXTRAITS DES MSS. DE LA BIBLIOTHEÉQUE NATIONALE, t. XXVII, 2e partie, p. 377-79. Le maítre général Aimeri encourage le frére Bernard à poursuivre le genre de travaux qu'il a comraencés. I1 promet méme delui procurer à cet effet de nouveaux ,n"atériaux, — (2) MARTENE et DURAND, Veterum scriptorum. amplissima collectio, t. VI, col. 404. — (3) Ibid., col. 463. ET LES PREMIERS BIOGRAPHES DE S. DOMINIQUE 47 lin Médicis, soit de Jacques de Voragine, qui s'en vapprochent le plus : conclusion. absurde. Sans contester à Bernard Gut sa. qualité de fidéle rabporteur de la tradition dominicaine, on peut se. demander encore ssl a jamais eu connaissance, pour. l'avoir lu, du texte de Pierre Ferrand. Car en téte. de la légende de S. Dominique qu'il. inséra dans la IV* partie de son Speculum sanctorale (1), 2] émwmére les sources oil 11 a puisé : Ex gestis eius, quae conscripserunt venerabiles viri, F.Iordanus Teutonicus successor eius (S. Dominici) in magiste- rio ordinis, et F. Constantius (7isez Constantinus) qui fuit cpis- copus Urbevetanus, et F. Imbertus ((/isez Humbertus) magister ordinis, ex quibus excerpta sunt quae sequuntur (2). Pierre Per- rand n'y apparait point. En fa, Bernard Gui copie Humbert. de Romans et enchásse au chapitre III de son. récit l'üncise de celui-ci: Cum esset adhuc puerulus, nondum a nutricis diligentia segrega- tus. Enfin, ce qui achéve d'établir la paternité du. texte F, c'est le jassage ou Bernard Giu, venant à parler de l'ouvrage. d' Humbert, comme on en parlait sans doute dans les cercles bien informés de. son ordre, déclare nellement que l'auteur a fustonné enseinble les légeudes de Pierre. Ferrand et de Constantin Médicis : conflans unam compilatio- nem ex legenda praefati fratris Ferrandi et fratris Constantini (3). Mats nous avons vu plus haut (4) que l'euvre du maitre général Humn- bert est, à ne pas s'y méprendre, une combinaison dela lézende I? et. dc celle de Consiantin. Il est donc permis de. conclure que. la lérende FE? esi bien l'ouvrage de Pierre Ferrand. . Cette solution,que nous avions déjà entrevue 1l y a quelques années (5), nous parait celle fows un résultat définitif. de l'étude. minuticuse des lexles. S'il. faul en. croire Bernard Gui, Ferrand. ne. se serai misa l'uwvre qu'apres la canonisalou de son maitre, célébrée le 5 juilet 1234 ; el sa légende de S. Dominique aurait recueilli. les suffrages d'un chapitre général de l'ordre. Cette sanction flalteuse a. dí suvere. de prés la composition de l'ouvrage. D'autre bart, il n'est. guóre vratsemblable que l'auteur ail écrit un livre destiné à la plus large publicité du. vivant de ourdain de Saxe, qui remplissait. depuis la mort du. fondateur les jremires fonctions de l'ordre et donl 1l se proposait de piller sans mesure le traité De iuitiis ordinis. Cet :llustre maitre général périt. davs uin hi naufrage, le 18 février 1236, à son retour de Palestine (6). L'année (1) La IVe partie du Sanctorale fut achevce en 1329, comme il résulte dc la lettre de remerciements que le pape Jean XXII aressa à l'auteur. Cl. L. DELISLE,l. c, p. 27/4. — (2) PERcIN, Monumenta conventus Tolosani. Ord. Praed., p. 305 cf. p. 4r. — (3) Ibid., col. 405. — (4) P. 38-40. — (5) BHL. (2235). — (6) GERARbUs DE FRacHETO, Vitas FF. Praedicatorum, éd. WRkr- CHERT, p. 129-30, od se trouve reproduite la lettre annongant la mort tragique de Jourdain de Saxe. 48 PIERRE FERRAND O. P. suivante, les Fróres. Précheurs ne. se véunirent point en. chapitre géné- ral (x). Ce fut en 1238 que leurs votes presque unanimes appellórent au supréme gouvernement de l'ordre un jurisconsulte espagnol, S. Raymond de Pennafori. Le nouvel élu étav absent ; 2l présida le chapitre général de 1239, puts t| démissionna (2). C'est. donc de 1258 ou 1239, selon toute probabilité, que date la haute. approbation octroyée à la légende de Pierre Ferrand, partant aussi sa rédaction. La question de ce biographe espagnol ne seratt pas vidée à fond, st nous ne renconirions les affirmattons risquées que le R. P. Mothon n'a pas craint de produire, sous le couvert. d'un texte hagiographique inédit et apparemment ancten, dévoilé par Ambrotise Taegto O. P. (T 1527 ). Cet exubérant compilaleur des annales des. Fróres Précheurs écrivit. vers 1495, en six volumes mi folio, un Chronicon ordihis generale (3), oii 41 a (ncorporé bon nombre de citations. textuelles, découpées dans des ouvrages dominicains de diverses époques (4). C'est un. vrai travail de marqueterte, En général, t1 a soin de placer en téte de chaque emprunt le nom de son garant. Quand un passage commence pay le mot Auctor, cela stgnifie qu'à cel. endroit le compilateur entend parler en son propre nom. Or, Darm les autorités, que Taegto avme à produire pour l.histotre du. saint fondateur, vevient. souvent Frater Iustinus in sua legenda ; et il en cile textuellement de longs et. nombreux fragments. Veut-on se vendre compte de la valeur de ces emprunis ?. Que l'on par- coure les pages oi le R. P. Mothon les a consctencteusement recueillis (s). j« doute cependant qu'on parvienne à y voir ce que son enthousiasme a fini par y découvrir. A l'entendre, ce lexte inédit aura une ymportance capitale pour les actes de S. Dominique ; 4l daterast de 1240 environ, serai antérieur à la légende anonyme F, qui l'auratt. sutvt en. mant endroit ; el malgré sa parenté avec la recension d' Humbert de Romans, 4] présenterait une. védaction. complótement divergente : « Et auctoris « anonymt ei B. LHwmberlt lextus haber? omnino. distinctos a lextu « Iustiniano. omnino certum est » (6). Examtinons si cette sentence si rigoureuse ne comporte pas quelque adouctssement. (1) Acta. capztulovum: generalium Ord. Dracdicatorum, t. I, ed. Reichert, p. ro. — i2) Cronica ordinis, faisant suittà GEeRARbUs DE FmacHETO, Vitas Fra- trim, ed. c., p. 330-31. — (3) QuéTIE ct EcHARD, l. c., t. II, p. 25; cf. ARGELATI, Bibliotheca. scriptorum Mediolan., col. 1470-71. — (4) L'onriginal de cette volumi- neuse chronique, qui s'était conservé jusqu'à l'époque napoléonienne au couvent dominicain de S. María delle Grazie à Milan, semblo irrciicdiabiement perdu ; il en existc une copie authentiquée du XVIIIe siécle aux archives générales de l'ordre à Rome, C'est à cet exemplaire que le Pére Pie Mothon a emprunté les longs extraits concernant S. Dominique et publiés dans les 4sa/. Ord Praed., t. V, pp. 50-04, 77-128, 170-92, 240-56. — (5) Ibid., ll. cc. — (6) I5id., p. 5r, col. 2. ET LES PREMIERS BIOGRAPHES DE S. DOMINIQUE 49 Tout d'abord, l'éditeur recourt à un procédé assez déconcertant :. c'est d'altérer, sans en averlir ses lecteurs, les éléments de la discussion. En effe, au. fol.1 de l'exemplatre manuscrit de sa chronique, Taegio produit à trois reprises différentes le.témoignage de "Yustin, en. l'accompagnant chaque fois d'us assez long extrait. littéral. Voici, pour l'avoir vu de mes propres yeux, comment se présente l'ancifptt de ces irots passages : I| FRATER IUSTINUS IN LEGENDA. Hic est ille Dominicus ; — 2/ Ex EODEM. Huius mater,antequam ipsum conciperet ; — 3/EX EODEM. Fuit etiam B. Dominico soror. Or en téte du troisióme incipit, le P. Mothon remplace, sans crier gare, Ex eodem far Auctor (1), à savoi* Taegto,ce qui est tout différent ; el 1l transporte le second. extrait à la page suivante (2), en. lui donnant comme incipit : Fr. IUSTINUS IN LEGENDA. Pourquoi celte manauvre, se demandera-i-on ? Tout simplement parce que le contenu du iroisióme extrait est. par trop préju- diciable à l'ancienneté du. travail. de "fustin ; car il y est. parlé d'un neveu centenaire de S. Dominique, qui. s'en fut à Rome l'an. 1300 gagner l'indulgence pléniére du. jubilé. Mais admettons que Taegto ast eu tort d'atiribuer à Tustin ce morceau comprometiant. Resterait encore à expliquer comment un ouvrage de 1240 fait plus lotn mention. d'une " chronique de Bernard Gui (3). Justin rapporte en effet. que les chanoimes d'Osma se choisirent Domintque pour sous-prieur : qui supprioratus habet in eadem ecclesia personatum, ut dicit Fr. Bernardus in Chronica sua. Or Bernard Gui s'exprime d'une facon identique dans son 'Tractatus de tribus gradibus praelatorum in ordine Praedicatorum, dont l'année 1304 marque une premiere rédaction (4) : qui subprioratus habebat in eadem ecclesia perso- natum (5). Ce n'est pas tout. En poursutvant mon enquéte sur le texte de "fustin, j'ai constaté qu'il a. plagié et Thierry d' Appoldia, qui écrivit sa biogra- phie de S. Dominique à la fin du XIII siócle (6), et. deux fots au motns Pierre Calo O. P., dont le légendter complet est. postérieur à. 1530 (7) et dont la Vie de S. Dominique, insérée dans cette collection, rappelle un prodige arrivé en. 1313 (8). Voici, comme spécimen, le passage de Thierry d' Afpoldia (9) et. sa transcription par fustin (10), qui a laissé de cóté des détails précis fournis par son modéle : (1) Ibid., p. 6r, col. 2. — (2) Ibid.,p. 62, col. 2. — (3) Ibid.,p.8o, col.1.— (4) Voir plus haut, p. 46. — (5) MARTENE et DURAND, l.c., col. 397. — (6) Voir plus haut, p. 18. — (7) A. PoucEeLET, Le Légendier de Pierre Calo, dans ANAL. BoLr., t. XXIX, p. 31. — (8) MaMacur, l. c., appendix, col. 357, xxxi. — (9) Act. SS., Aug. t. I, p. 573, n. 49. — (10) MoTHon, l. c., p. 96, col. x. | . ANAL. BOLL. XXX. 4 5o PIERRE FERRAND O. P. '(THIERRY D'APPOLDIA. Contigit ergo ut a collegiis trium cathedralium ecclesiarum episcopalis dignitas eidem offer- retur. Ipse vero, malens humi- liari cum mitibus, paupertatem Christi praeposuit sedibus et regnis, ideoque et Biterensis et Converarensis (7;sez Consera- LÉGENDE DE JUSTIN. Contigit ut a collegiis trium cathedralium ecclesiarum epi- scopalis dignitas ei offerretur. Ipse vero,malens humiliari cum humilibus paupertatem Christi praeposuit regnis et sedibus, omnesque refutavit infulas, nec cathedras acceptavit. nensis) [et Siceranensis] eccle- siarum infulas recusavit, nec cathedras acceptavit. La ressemblance est encore plus forte entre. Pierre Calo et son imita- leur. Il suffit, bour s'en convaincre, de comparer Pierre Calo, l. c., col. 338, num. VI, ei Justin, l. c.. p. 99, col. 2, les irots derniere9 lignes (Celebrato itaque) ef p. 100, col. 1, les 16 premieres lignes ; de méme Pierre Calo, l. c., col. 356, num.III, la fin et Tustin,l. c., 5.117, col. 2, hgne 8 (Mirabantur) jusqu'à la ligne 17. C'est. dune. concordance absolue. On en peul dire autant du reste du document, qui est en majeure farüte une transcription. servile de la légende d' Humbert de Romans. La correction. du texte laisse beaucoup. à déstrer. Est-ce la faute. du copiste du XVIII siécle ou de son éditeur du XX* ? De l'un ei l'autre, j'ai lteu dele croire. A part cela,les deux rédacttons se superposent-parfatte- ment daxs la plupart des cas, quoique les chapitres ne se succédent pas toujours dans le méme ordre. Cette anterverston remonte-t-elle à l'auteur lui-méme ? Ou bien. Taegto a-t-4] changé la. disposition. prumttive des chapitres, suivant. le plan qu'il s'était tracé. pour. sa chronique ?. Ce point iràs accessoire ne. pourra éire tivé au clair, que le jour ou lon aura exhumé un lexte complet de la légende de "fustin. Ce ne scra d'asleurs que d'un intérét fori mince pour. P histoire de S. Dominique, puisque le texte morcelé, que l'on retrouve chez Taegto, constitue un pur plagiat du dravail d'Humbert. de. Romans. Voici, pour aider au contróle, la suite des chapitres que, sans respecter toujours l'ordre de. l'originaly Justin s'est. appropriés emot. pour. mot. (1).' J'ajouterat que dans la mosaique de Taegto, nulle part ne .se détache le nom d' Humbert de Romans, landis qu'on y rencontre plusieurs fois celui de Constantin Médtcis. | JUsTIN HUMBERT JUSTIN HUMBERT p. 01 — cap. 1. R09 . — Cap. IV $5.0? — caf. 1I. 5.604, col. 1 — cap. ui (1) Voir d'une part 45a. Ord. Pracdic., vol, V et de l'autre MAMAacnI, l. c. ET LES PREMIERS BIOGRAPHES DE S. DOMINIQUE. — 5r JusriN HUMBERT p. 04,col. 1,77, col. 2 et 78, col. 1 — ap. v p. 78, col. 2 — ca. VI p.79, col. 1, et p. 80 — Cap. VII D. 81, col. 2, et p. 82, col. 2 (x) — cap. vii, 1x f. 88, col. 2, et .f- 84, col. 1(2) — cap. x p. 84, col. 1, infra et col. 2. — caf. x1I b. 87, col. 1 — cap. XIV p. 987, col. 1, eb. — cap. xv, les 2 col. 2 (3) , jremiers Gers. p.88 . — (p. XXXIX p. 90, col. 1, 81 — cap. xv der- nier liers el ch, XVI —(Cap.XVIL( mais le 2* exemple est omis) bb-91 et 92,col. 1 — cap. xvi b. 92, col. 1-2. 2 cap. XL1V f. 92, col. 2 (moins les 3 lignes dela fin) — cap. xu 5. 90, col. 1,982 f. 94, col. 1 — cap. XI jf. 94, c0]. 2; —caf.XLi(moins les 6 Dremaeres ltgnes) b- 95, col. 1 — cap. xLIII p. 95, col. 1- — caf. xix et HUMEERT Appoldia cité plus haut. | JUsTIN. b. 96, col.1 B. 96,c01. 1-5.97, col. 1 — Cap. XLVIII p. 98, col. 1, $ 1 — cap. xx p. 98, col. 1, $ 2 — cap. xxi p.99, col. 2-— cap. xxir, 5. 100,co.. 1 xxi -l- Pierre Caílo,n? v1,ctté plus haut. — cap. XXVI, le Bremer. quart. B. 114, col. 2- — cap. xxxi p. 115, col.1 f. 116, col. 2, $ — cap. xxiv 1 (4) p. 116, col. 2, $8 — suite de xxvI p. 118, col. 2 2 (6 lignes) p. 116,001. 2, $ 4 — cap. xrix, | moins les 8pre- niéres lignes. f. 117, col. 1-2 — sutte de xxvi -- P. Calo, w^ III p. 120, col. 2- — caf. xxxv et p.121,col.1 le .début de XXXVI (5) P: 122, col. 1 — Sittle et fin de XXXVI P 123, col. 2- — caf, XXXIV j. 124 col. 1 p. 175, col. 2- — cap. xxvn b. 176, col. 2 Ex chronica (r) Ces deux fragments sont introduits par la désignation : Fr.Bononiensis.Comme c'est à la lettre 1e texte d'Humbert de Romans, on peut croire à une fausse indication pour Iustinus in, Legenda.— (2) Méme observation. — (3) Sans indication de provenance dans le ms. Le P. Mothon conjecture: Auctor.«Justin » serait une supposition plus acceptable, le passage Ctant littérale- ment emprunté à Humbert. — (4) En téte del'extrait on lit : Ex chronicis. C'est de nouvean Humbert de Romans à la lettre. Il semble donc y avoir une méóprise, pour « Justin ». — (5! Humbert omet de raconter par le détail la dcuxióme multiplication du pain. On en peut lire un long récit chez APPorDia, Act. SS., t. c., p. 586, num. 133 et svv. 52 PIERRE FERRAND O. P. ]usTIN HUMBERT JUsTIN HUMBERT p.178,col. 1 . -—les 7 derniéres | p. 188, col. 2. — suite de caf. lignes. de caf. | XXIX | XXVII p. 191, col. 1. C'est l'histoire p.182,col. 2. — caf. xxvi, d'un movice qui, aprós s'étre sauf les 7 pre- confessé, voit un ange lui poser mieres lignes suy la iéte une couronne d'or. $. 184, col. 1 — — cap. xL Rien d'équivalent chez Hum- f.184,col. 1 . — caf. xxxvi bert. B. 184, col. 2. — caf. xxxvi | f. 240, col. 1 2 cap. xLvu f. 186, col. 1 (1) — débul de cap. XXIX En résumé, la légende de Justin est. 1e texte d' Humbert de Romans, enirecoubé de quatre ou cinq inlerpolations ; l'origine d'une seule a échappé à mes investigations. Comme 1l n'est pas sür qu'Humberl de Romariss ait écrit la Vie de S. Dominique qut circule sous son nom, 1l se pourrait qu'un ceriain fróre. Yustin en füt. le véritable auteur. 'aban- donne à d'autres le soin. de résoudre ce probléme. Pour ma part, je me contente de conclure qu'tl me semble difficile, aprés les considéra- l1ons quà précédent,de maintenir en face de la légende de Pierre Ferrand la priorité de la compilation de Justin. et les autres conséquences qu'on a vou]u en déduire. L'activité de Pierre Ferrand ne. s'est point bornée à un. simple docu- ment hagtographique, dont aucunc trace. ne se vévéle d'ailleurs dans l'exemplaire manuscrit de l'ouvrage de Taegio- En revanche j'y ai venconiré, jusqu'à dix reprises différentes, la mention : Ex cronica fratris Petri Fernandi ou Ferrandi, et chaque fois avec un assez long extrait à lapput (2). La dermiére ciatwon (3) se rapporte au meurive de S. Pierre Martyr O. P., (11252). Asnst Pierre Ferrand serait aussi lauteur. d'une chronique de son ordre, embrassani les premiers temps de. son. existence: Il y a. peut-étre moyen de l'identifier. Le manuscrit F. 28 de la bibliothàque Vallicellane, d'une écriture du XIV* stécle, se compose de deux parties (4), dont la seconde seule nous 1nléresse.Celle-ct renferme, copiés sur deux colonnes,d'abord (f. 06-175) le Vitas Fratrum ordinis Praedicatorum de Gérard de Frachet ; en- (1) L'intitulé Auctor est fautif. Il faut lire Iustinus, puisque le texte est tiré d'Humbert. — (2) Trois de ces passages se rapportant aux Zctía S. Dominici ont été édités par le P. Pie Mothon, Amal. Ord. Praed., t. V, pp. 87, 188 et 189. — (3) Ms. de Rome, t. I, fol. 65*. — (4) Catal. Lat. Rom., p. 393. ET LES PREMIERS BIOGRAPHES DE S. DOMINIQUE. 53 suite (f. 176-83), une chronique de l'ordre. (1) depuis ses débuts jusqu'à 1321. On y distingue. atsément trois écritures. différentes ;/ la bremiire "ain, qut a aussi. transcril. le Vitas FF. de G. de Frachet, s'arréte à l'élection. d' Humbert comme général de son ordre en. 12524, sur les mots cum eodem in eodem proposito concürrente ; Ja seconde main va jusqu'à 1271 (2) ; le reste est copié par une troisiéme et peut-étre méme une quatrióme main. Il est donc à présumer que la chronique primitive ne s'étendast pas au-delà de 1254. Or les dix passages que Taegio attribue à Pierre. Ferrand se. retrouvent. mot pour mot, sauf. parfois une légire interversion, dans celíe partie de la chronique Vallicellane ; ils se pré- senient de méme, avec de légàres variantes,dans la chronique dominicaine publiée bar Mamachi (3). Ainsi se trouve délimitée la section de la chro- nique, qui vYevtent à Pierre. Ferrand. ; elle embrasse. le premier desn- stécle de l'histoire dominicaine depuis la naissance du fondateur de l'ordre et latsse supposer que son auteur mourut vers 1255. Le texte en a été souvent. vemanié (4). Je suis porié à croire que la rvecension de Mamachi se rapproche davantage de loriginal. On y renconíre nolamment des indications chronologiques (bar exemple th. III et XVI), concernant des personnages encore en vie, au. temps oi le chroniqueur écrivatt, e. qui ont. disparu des. autres remaniements de l'opuscule. Elle se retrouve identique dans plusieurs manuscrits,à la suite du Vitas FF. Praedicatorum de Gérard de: Frachet, par. exemple dans le ms. 2740 de la Biblioth. royale de Bruxelles, o3. la chronique (fol. 107) est intitulée Pars ultima (de l'owrage) sive cronica ordinis. Paríout celte courie chronique se présente sous le votle de l'anonyme, sauf chez Mamachi, qui hasarde la conjecture : Chronicon Ordinis, quod Humberti dicitur. Ce qui a éndu cet érudét. du XVIII, stécle-à Denser de la sorte, c'est sans doute la particularité que dans beaucoup de manuscrits cette chrontque fait corps avec le Vitas FF. Praedicatorum, e£ que de bonne heure on a commis la bévue d'attribuer ce dernter recueil à Humbert de Romans. Cette erreur se manifeste déjà (r) En voici l'incipit: B. Dominicus cum. Oxomoensi. episcopo Tholosam vehit ; ubi tpsa die, cooperante Deo, hospitem suum hereticum ad veram fidem reduxit. — (a4) A partir de 1254, le chroniqueur procéde année par année, rappelant les - statuts principaux de chaque chapitre général, le définiteur du chapitre et son compagnon. — (3) MaMacut, Annales Ord. Praed., vol. I, appendix, p. 299-306 et CoRMizER, Édit. autographiée du Vitas FF. Praedtcat. p. 223-31. — (4) Voir le double spécimen qu'en offre Reichert O. P. en appendice à son édition du Vitas FF. Pracdicatorum, p. 321-38 ; et une autre recension, qu'a publiée le R. P. V. Laporte O. P. d'aprés un ms. du XV* siécle de la Biblio- théque Palatine de Vienne, coté XII, 29. 1507, oà la Cronica ordinis sc trouve jointe au Vitas de Frachet. Chronica ct. Chronicorum excerpta historiam. Ordinis Praedicatorum. illustrantia, MONUMENTA ORD. PRAED. HISTORICA, t. VII (1904), p. 1-47. Ici la chronique se prolonge jusqu'à l'année 1496. Hebr. 1, 1. 54 E PIERRE FERRAND O. P. , Chez Thierry d' Appoldia (x). Un des deux prologues, le plus signifi- catif en somme et composé par Humbert lui-méme, a certainement contri- bué à mettre cette méprise en circulation. Dref l'assurance vépétée d'un chroniqueur domtinicain. du. XVe sicle, dont les citations sont d'ordt- naire exactes, suffit à contrebalancer le ton hésitant de Mamachi. Et n'esl que. juste de revendiquer pour. Pierre. Ferrand. l'honneur d'avoir rédigé la premióre chronique. dominicaine. Tandis qu'l est particulirement attentif à noter les progrós de l'ordre, l'écrivata donne libre cours à son admiration pour le comte Simon de Montfort et pour les trois maitres généraux le B. Tourdain de Saxe, S. Raymond de Pennafort et ean le Teutonique, qui mirent sur l'institul naissant leur vigoureuse et brillante empreinte. Pierre Ferrand ne fut pas seulement un. hagiographe et un chront- queur dislingué ; dl prima encore par sa. science el. son. talent. oralotre. C'est. ainsi que ses contemporains, nolamment le fróre Gilles, l'appré- cient. Entré fori jeune chez les Fróres Précheurs, 21 parcourut U' Espagne en infaligable prédicateur durant de nombreuses années : doctor in multis locis Hyspaniae multis annis extiterat (2). Jj termina une carrióre st pleine peul-étre en. 1255 (3), certes avant 1260 ; et dés lors 0n peut le considérer comme une personnalité marquanie de la Pre- mire génération dominicaine, qui compte tant de célébrités. Dans noire nouvelle édition. de la légende de Pierre Ferrand, nous avons pubhé en caracteres plus pelis les passages de l'opuscule de gourdain de Saxe, que le biographe s'est appropriés à la lettre, quoique parfois avec de légires modifications, absolument insuffisantes pour masquer la provenance. Fr.V.O. VITA S. DOMINICI AUCTORE PETRO FERRANDO 0. P. 1 — cod. Vratislaviensis 394. — 2 — editio Mombritiana, — 3 — editio Pii Mothon, O. P. — 4 — cod. Parisiensis Bibl. Nat. lat. 3820, fol. 39 (insunt dum- taxat fragmenta). 1. Multifarie multisque modis olim Deus loquens patribus elec- 1. Totum prologum om. 2, 3, 4 ; prologi partem (Missus est igitur-perambulent omnem terram) om. et fincm mutavit Constantinus Mediceus ; quasi éimmutalum assumpsit Humbertus, et prorsus ad verbum Theodoricus de Appoldia. (1) 4ct. SS., Aug. t. I, p. 563, num. 3. — (2) Vitas FF. Praedicatorum, €d. Reichert, p. 263. — (3) Voir plus haut, p. 53. ET LES PREMIERS DIOGRAPHES DE S. DOMINIQUE. - 55 tos ad aeternum invitans convivium, novissime diebus istis, id est hora undecima, misit servum suum dicere invitatis ut venirent, quoniam iam parata sunt omnia. Servum hunc ordinem Predica- torum sanctus interpretatur Gregorius novissimis dirigendum tem- 5poribus ad hümanas videlicet mentes de vicino adventu iudicis commonendas. Novum enim aliquem Predicatorum ordinem fore Scriptura premonuit, quem circa finem seculi tam signanter expressit : Misit, inquiens, servum suum hora cene. Hora cene finis est mundi ; nos autem sumus, in quos fines seculorum devenerunt. Io Missus est igitur hora cene, id est diebus novissimis, ordo novus, novus, inquam, pariter et antiquus, novus institutione, antiquus Luc. 14, 17. Ibid. auctoritate, novus, imo novissimus spatio, primus autem officio. - Conductis equidem primo mane vinee ex denarii conventione culto- ribus, et hora tertia, sexta et nona, hora restat, imo jam extat I5 undecima, qua novissimi multiplicentur cultores. Hi sunt Predica- tores, quorum ordinem temporum horum novissimorum periculis dispensatio divina providit, ut appropinquante iudicio illius, cuius in humilitate iudicium est sublatum, testium numerus augeretur. Idcirco iam nunc multiplicantur in senecta uberi,ut bene patientes 20annuntient quoniam rectus Dominus Deus noster. Hec sunt tin- tinnabula, quibus pontificalis poderis extremitas decoratur. Hi Cf. Matth. 20, 1 Sqq. Ps. 9t, 16. sunt equi fortes et varii in quadriga novissima de medio duorum Cf. Zach.6,t. montium ereorum egressi, ut perambulent omnem terram. Huius ordinis primus institutor et pater inclitus extitit beatus Dominicus, 25cuius vitam virtutibus plenam Deoque gratissimam,obitum quoque et ex parte miracula et ordinis ipsius in occiduis mundi partibus et occasu temporis orientis exordium, rudi quidem sed veraci stilo perstringere opere pretium est, opitulante gratia Iesu Christi. 2 !. Beatus Dominicus, Predicatórum dux et pater inclitus, qui, 3oappropinquante mundi termino, quasi novum sydus emicuit, ex Hyspanie partibus, villa que dicitur Calaroga?, Oxomensis ? dyoche- sis *, oriundus fuit. Decebat sane ut qui olim luciferum in tempore suo produxerat, hesperum *quoque, advesperascente iam die, super filios terre consurgere faceret ab occasu, ut extremis * temporibus 35 ab extremis terre nubes educeret ; quarum imbre serotino vineam, quam dextera eius plantaverat, uberius irrigaret'.Sicut enim Iohan- nes Baptista velut lucifer solis ortum preveniens, Salvatoris pri- mum * prenunciavit ?* adventum, sic sanctus iste '* Dominicus 2.—1 2m i5 marg. add. 1; Lectio prima add. 4. —* Callaroga 2, Callavoga 3, Galaroga 4. — 5 Exoniensis 2, Exsonensis 4. — * diocesis 2, dioecesis 3, dyoce- sis4. — 5 uesperum 2, vesperum 3. — *arentibus 2, aventibus 3. — ? Tu autem. ILectio secunda add.4.— 0m. 2, 3. — * prenunciaverat 4.—'? ipse 2, 3 ; (s.i.)i. s. 4. i Luc. 1, 17. Sap. 8, 19. Cf. Ps. 20, 4. Prov. 23, 6. 56 : PIERRE FERRAND O. P. vespertini !! syderis in se gerens officium, occidente seculi luce, vicinum creditur prevenisse iudicium. 8 !. Huius mater, antequam ipsum conciperet,vidit in sompnis se gestare catulum, accensam in ore faculam baiulantem, qui egres- sus ex utero totum mundum incendere videbatur *. Quo praefigu- 5 rabatur? ex ea predicatorem eximium * nasciturum, qui facem igniti portaret eloquii, quo frigescentem in? multorum cordibus caritatem vehementius inflammaret, et sedule predicationis latra- tibus lupos arceret a gregibus, dormientes quoque in peccatis ani- mas ad virtutum vigilantiam excitaret. Quod et rei postmodum ro probavit eventus. l'uit enim mirabilis vitiorum * obiurgator, oppu- gnator heresum, fidelium diligentissimus exhortator. Verba qui- dem eius ardebant ut facule, quia in spiritu venerat et virtute Helie 7, 4'. Natus autem? ex piis parentibus et religiose nutritus cepit 15 esse puer ingeniosus, utpote qui sortitus animam bonam, a Domino siquidem in benedictione dulcedinis est preventus *. Pater eius Felix, mater vero Iohanna nuncupata est. Horum itaque pio stu- dio, priusquam seculare aliquid eius illaberetur animo, traditus est ecclesiastico imbuendus officio,ut sanctitatis odorem velut testa recens 20 imbiberet, quem * postmodum antiquata * perpetuo tenore servaret. In illa sua * puerili etate cor ei senile iam inerat, et sensus vene- randa canities'sub tenella facie latitabat 7. 5'. Cum enim esset adhuc puerulus nonduma nutricis diligentia? segregatus, deprehensus est sepe lectum dimittere quasi carnis25 iam delitias abhorreret, et eligebat potius super terram ? accum- bere quam in lecto corporali quodammodo quiete resolutus iacere. Et * ex tuncduxit in consuetudinem, declinata stratus * mollitie, frequentissime * super terram dormire. " Videbatur iam ei * quod nondum legerat intellexisse proverbium : Adolescens tuxta viam 30 suam, eliam cum senuerit, non recedet ab ea. 6 *. Volens quoque magnum aliquid proventurum ex puero? futurorum prescius Deus ostendere, cuidam matrone, que eum videlicet ? ex — t! hesperi 4. 8. — ! 3m in marg. add. x. — 1 Lectio tertia add. 4. — ?* perfigurabatur 3. — 4 esse 2, 3. — 5 om. I. — 5 (m. v.) v. m. 2, 3, 4. — " Lectio quarta add. 4. [ 4. — 1! 4m in marg. add. x. — * igitur 4. — * (utpote... preventus) om. 4.— * quam 2, 3. — 5 antiqua aste corr. x, antiquatam 2 , antiquam 3. — 60m. 2, 3. — 7 (traditus... latitabat) om. 4. | b. —! 5" in marg. add. 1, — * (n. d.) nutrice, 2, 3,4. — *(p.s.t.) s.t. p. 4. — * oin. 2, 3. — ^ strati 2, 3. — 5 om. 4.— 7 quae sequuntur usque ad num. 13. om. 4.— 8 illud 2, 3. 6. — ! 6m in marg. add. x, — 3 (ex p.) om. a, 3. —* om. 2, 5. ET LES PREMIERS BIOGRAPHES DE S. DOMINIQUE. 57 baptismi fonte levaverat, visionem huiuscemodi * per somnum demonstravit. Videbatur siquidem illi matri eius spirituali * puer Dominicus quasi habens stellam in fronte, que totam terram suo lumine perlustrabat. Quo dabatur intelligi quod dandus foret quando- 5 que in lucem habitantibus super terram ?, illuminare hiis 5 qui in tenebris et umbra mortis sedent. Ipse enim quasi stella matutina fulsit in mundo, visaque est cum eo novalux quedam oriri seculo, cuius claritas iam diffusa est ubique terrarum *. Erat autem hic matrona nobi- lis, que ** visionis !'! magnitudine stupefacta matri eius cum ingenti Io gaudio quod viderat nunciavit. 7. Post hec missus est Palentiam, ut sibi liberalium artium compara- ret studii exercitatione peritiam. Ibi enini tunc temporis generale florebat studium, abundans tam multitudine numerosa schola- rium quam studiosa perfectione doctorum. Cepit autem sancte I5puer indolis ! beatus * Dominicus non segniter agere ?, eruditioni, cuius gratia missus erat, diligenter intendere, omissisque frivolis, quibus adolescentior solet etas effluere *, maturioribus sese studiis occupare *. Et ut animum suum plenius transferret ad sapientiam, cogitavit carnem suam abstrahere a vino *. Unde et vinum per decennium non 20 bibebat. Postnodum autem, lacescente * stomaco compulsus est a bone memorie Didaco Oxomensi episcopo modico vino uti ; quod ita lymphatum sumebat, ut pauci de scypho suo bibere affecta- rent *. Unde? factum est ut in liberalium artium eruditione supra multos coetaneos suos spatio breviore '? proficeret. 25 8'.Hisergo competenter * instructus,ne in huiusmodi ? non tam scientiis * quam vere et summe philosophie preludiis tempus salu- briori discipline congruum deperiret, ad theologie studium se totum * contulit, cepitque divinis inhiare vehementer eloquiis. Quorum mellea delectatus dulcedine, hauriebat avide quod postea effudit abunde. 3o His itaque salutaribus * studiis quatuor annis invigilans, tanta diligentia tantaque discendi aviditate sacris litteris inherebat, quod ? pene noctes ducebat insomnes *. Et videbantur? ei dies pauci pre amoris magnitudine, quo ad speciose Rachelis castos anhela- bat amplexus, nec fraudatus est ^ a desiderio suo. Revera in — & Qm. 2, 3. — * (m. e. s.) om. 2, 3. — * (quasi...fronte) stellam in fronte habere 2,3. — "?(h.s. t.) gentium 2, 3. — 5 his2; om. 3. — ? (ipse... terram) in marg. add. x, om. a, 3. — 1^ om. 2, 3. — !! itaque add. 2, 3. 7.— ! (p. i.) i. p. 2, 3. — ?* om. 2, 3. —? sed add. 2, 3. — * effulgere 2, 3. — 5 occupabat 2, 3. — * (carnem... vino) a vino abstrahere carnem suam 2, 3. — 7]axante 3. — 5:pauci... affcctarent) amíe corr. Y ; vix in eo saporis vestiyium remaneret Post corr. 1. — ? Ex quo 2, 3. — !" brevi 2, 3. 8. — 1 9? in marg. Y. —?*satis 2, 3. — » huius, 3. — * scientiae 2, 3. — ? om. 2, 3.— * sapientie salutaris 2, 3. — ? ut 2, 3. — * (d. i.) i. duceret 2, 3. — * (et v.) videbanturque 2, 3. — '!?^ om. 2, 3. ' Luc. I, 79. Gen. 29, 20. Icr. 17, 1. Cf I Cor.2,4. Ps. 111, 9. 58 PIERRE FERRAND O. P. opere illius iuxta propriam existimationem *! exiguum laborarat !*, sed cito de generationibus illius percepit. Etenim divini verbi semina intenta cordis aure suscipiens !, tanquam '* terra celesti rore perfusa non solum sanctarum meditationum et affectionum segetes, sed etiam operum bonorum ** fructus uberrimos produce- 5 bat. Effudit proinde largius intellectum fons sapientie super lati- tudinem cordis eius, ut non solum facilioris doctrine lac sugeret !5, sed et solidioris cibi substantiam mira facilitate glutiret. Quod ctiam " humane peritie deerat, hoc in eo divine gratie illuminatio abundanter supplebat. Sanctitatem quidem vite ratiocinationum Io argutiis et spiritualium !* fructum verborum foliis preponebat. Et sermo '? eius et predicatio eius non in doctis humane sapientie verbis, sed in ostensione *?* spiritus et virtutis. 9. Fame autem pervalida in universis Hispanie partibus in- gruente, servus Dei Dominicus. adhuc manens Palentie, cum 15 videret egenorum miserias, neminem ! consolatorem, anxio admo- dum compassionis urgebatur aífectu. Ab infantia quippe cum eo creverat miseratio, qui * aliorum sibi coacervans miserias, nul- lius ? aspectus afflictionis * permittebat eum non esse participem. De cordis hospitio xenodochium fecerat, et misericordie viscera 20 claudere alicui nesciebat. Crebris igitur * egenorum necessitatibus stimuiatus, excogitavit uno simul opere et evangelicis obtempe- rare consiliis, et morientium proximorum subvenire miseriis ; venditisque libris, quos sibi admodum necessarios habebat, et omni suppellectili, acceptum pretium dispersit, dedit * pauperibus. 25 Quo exemplo magnos quoque et " divites ac magistros * ad miseri- cordie opera provocavit.Et ex tunc ceperunt largius eleemosynas.* erogare, proprie parcitatis ignaviam ex iuvenis liberalitate pen- santes. 10. Taliter ! virtutum floribus in beato viro gratissima scilicet * 3o venustate vernantibus, cepit odor sanctitatis eius circumquaque diffundi. Cumque honestatis eius late patens preconium Oxomen- sis episcopi Didaci attigisset auditum, percunctata diligentius veritate atque comperta, continue accersitum feciteum in sua ecclesia canonicum regularem 5, Qui statim inter canonicos * velut singulare iubar 35 emicuit, et de virtute in virtutem mira celeritate progrediens — 1! voluntatem 2, 3. — !* laboravit 2, 3. — 9? percipiens 2, 3. — !*tamque 3. — 15 (o. b.) b. o. 3. — !*suggeret 2, 3. — !? enim 2, 3. — !* spiritualem 2, 3. — 19 (Et s.) Sermo enim 2, 3. — ?? erat add. 2, 3. | | 9.— ! neminemque 2, 3. — ? quae 2, 3. — ? nulliusque 2, 3. — * (a. afflictionis) afflictionis aspecte 2, 3. — 5 ergo 2, 3. — * deditque 2, 3.— " om. 2, 3. — * magis- tratus 2, 3. — ? (c. l. e.) apparuit eos eleemosynas largius 2,3. 10. — ! talibus 2, 3. — ? 0t. 2, 3. — 5 0n. 2, 3. — * (s.i. c.) oti. a, 3. ET LES PREMIERS BIOGRAPHES DE S. DOMINIQUE. 59 omnium in se provocavit aspectum *. Mirantur * canonici tum ? subitum religionis apicem, eteum, licet invitum, constituerunt sibi * suppriorem. Ipse autem quasi lucerna super candelabrum, et quasi Cf. Matth. civitas supra. montem posita, delectabile ? cunctis clarumque ?' 14. 5sanctitatis spectaculum exhibebat, factus omnibus vite speculum, religionis exemplum. Erat enim in oratione assiduus, caritate pre- cipuus, compassione anxius, et sibi subditis '^ humilitate subiectus. Spiritualem !! gratiam contulerat ei Deus !* flendi pro peccatori- bus, pro miseris et afflictis. Et animarum pereuntium zelo succen- IOSsus,nec minus desiderio celestis habitationis affectus,crebro in oratio- nibus pernoctabat. Sepe autem et inter orationes rugiebat a gemitu cordis sui, Cf. Ps. 37, 9. nec continere se poterat, quin vox plangentis evidenter eminus audiretur. Frequenter autem et '* aures divine clementie hac speciali petitione pulsabat, quatenus cordi eius illam caritatem dignaretur infun- ISdere, qua proximorum salutem posset efficacius !* procurare, exemplo eius videlicet, qui se totum nostram obtulit '* in salutem. Sane librum, qui Collationes patrum inscribitur, studiose legens ac vigilan- ter intelligens, salutis in eo rimatus semitas, magnum perfectionis apicem apprehendit. Agit siquidem liber iste !* de cordis puritate, 20 de vitiis et de omnium perfectione virtutum. Cuius frequens lectio Christi discipulum ad multam cordis puritatem, ad contemplationis arcem et totius spiritualis !7 discipline perfectionem, gratia opitulante, provexit. 11. Factum est autem non sine divine promissionis ! ordine ut » supradictus Didacus Oxomensis episcopus ? rogatu Aldefonsi regis 25 Castelle ire ad Marchias debuisset, regis videlicet eiusdem filio Ferdinando ? cuiusdam puelle nobilis consiliaturus * connubia. Qui 5 episcopus, assumpto sibi honesto iuxta sue dignitatis exigentiam comitatu, secum ctiam * Dei servum Dominicum, ecclesie sue suppriorem adducens, profectus est. Cumque pervenisset Tholosam, intellecto loci 30 illius indigenas iamdudum heretice pravitatis fuisse pestifera infectione corruptos, cepit super eorum pernicie ? miserabili admodum cordis compassione turbari. Eadem vero nocte, qua in prefata urbe hospitio sunt recepti, beatus Domini- cus hospitem suum hereticum tam affabili persuasione deiciens * quam irrelra- gabili rationum connexione devincens, ad fidem catholicam, Dei spiritu coope- 35 rante *, convertit. Neque enim resisti poterat sapientie et spiritui, qui per bea- Cf. Act. 6, tum Dominicum !? ]oquebatur. 10. — 5 affectum 2, 3. — * mirabantur 2, 3. —7tam 2. 3. — (c. s.)s. c. 2, 3. — ? se add. 2,3. — 1 (ets. s.) om. 2, 3. — !! namque add. 2,3. — '* (c. ei D.) Deus ei C., 2, 3. — 15 0m. 2, 4. — i* (s.p. e.) e. s. p. 2, 3 — "5 (n. o.) o.n. 2. 3. — t^ ille 2, 3. — " 0m. 2, 3. 11. — ! provisionis 2, 3. — ? (O. e.) om. 2, 3. — ? Ferlando 2, 3. — * nunciatu- rus 2, 3. — * quidem add. 2, 3. — 5et 3, 3. — ? perniciem 2, 3. — * alliciens 2, 3. — ? cogente 2, 3. — '" (p. C. D.) in b. Dominico z3, 3. 60 PIERRE FERRAND O. P. 12. At vero iam dictus episcopus prosecutus iter, consecutus ! nuntium, assecutus propositum, ad regem regrediens successum ? pro- sperum et puelle nunciavit assensum. Rursus cum maiore apparatu ab eodem rege missus Marchias adiit ; sed puellam, que ducenda tanti laboris causa extiterat, defunctam invenit. Id nimirum divina ? Provi- 5 dentia disponente, ut disceret Didacus meliores et spirituales nup- tias inter * Dominum et animas dedicare, Remisso igitur ad regem nuntio, ipse cum clericis suis ? curiam Romanam adiit. Cessionem a summo pontifice postulavit, dicens suum esse * propositum Comanorum ^? gentis conversioni curam et laborem impendere, si eum dignaretur a cura pasto- IO ralis officii liberare. Non acquievit cius instantie summus Antistes ; nec sal- tem ei licentiam ad Comanos 5 eundi voluit indulgere. Revertens ita que visitavit in via Cistercium,ubi multitudinis ? servorum Christi sanctam con- versationem intuitus, religionis pulchritudine dclectatus assumpsit habitum monachalem ; adductisque '* secum aliquibus monachorum, quorum r5 instructione forma quoque religionis indueret !!, redire in Hyspa- niam festinabat !*, superna provisione, que plerumque iam eum ab lis, que mente conceperat, ad meliora reduxerat, aliud nunc. etiam sibi vie huius 5 obstaculum preparabat. 13. Eodem ! namque ? tempore missi erant a papa Innocentio 20 duodecim ? abbates Cisterciensis ordinis cum uno apostolice sedis legato in terram Albigiensium *5, ut fidem catholicam predicantes heretica venena pro viribus propulsarent. Qui, convocato archi- episcoporum et episcoporum aliorumque in partibus illis Ecclesie prelatorum concilio *, conquirebant inter se quonam modo * com- 25 modius id? cuius gratia venerant executioni mandarent *. Illis autem super hac deliberatione sollicitis, sepe dictus Didacus Oxo- mensis episcopus supervenit. Nec latebat eos quin esset vir sapiens, sanctitate precipuus, morum gravitate maturus, zelator fidei, recti- tudinis emulator. Postquam igitur eis advenisse eum * innotuit, 30 accersitur, cum honore suscipitur, consulitur et fides eius consiliis adhibetur. Hoc autem fuit eius !*, spiritu divino suggerente, con- silium ut, abiecta pompa superflui apparatus, quam equidem '' satis incongrue, qui ad Christum pauperem venerant evangelizan- dum !?, in expensis et equitibus *! ac vestibus, et !* varia suppel- 35 12. — ! executus 2, 3. — ?ipsum add. 2,3. — ? om. 3. — *in3.— 5 (c. s.) sociis 2, 3. — € (s. e.) e. s. 2, 3. — "? Cumanae 2,3. — * Cumanos 2, 3. — in multitudine 2, 3. —' !? abductis 2, 3. — '!!imbueretur 2, 3. — !? sed add. 2, 3. — 1? (provisione... huius) provisio plerumque ad meliora reducit sibi melius 2, 3. 13. -. ! Quodam 4, qui hic rursus incipit. — * 0m. 2,3. — 5 viginti 2, 3. — * Albiensium 2, 3. — consilio 4. — *(q. m.) quomodo 2, 3. — ? negocium 4. — 5 Desinit hic 4usque ad tium. 15. — * (eis a. eum) illis eum a. 2, 3. — !? eis 3. — !! quidem 2, 3. — !* (v. e.) praedicandum v. 2, 3. — !? equitatibus 2, 3. — !* ac2, 3. ET LES PREMIERS BIOGRAPHES DE S. DOMINIQUE. 61 lectili preferebant, veram atque ! evangelicam '* pretenderent pau- pertatem, et fidem Christi non verbis tantum et labiis personarent, sed rebus et manibus demonstrarent ; atque hoc modo animas, quas heretici falsa virtutis ac pietatis imagiue deludebant, ipsi vera 5sanctitatis et religionis exhibitione possent ad veritatem fidei revocare. Favent omnes eius consilio, et iuxta verbum eius se facere '!* pollicentur. 14. Ipse vero primus dictis suis facta co npensans, cepit facere quod aliis suadebat !', statimque suos misit Ox mam ? cum equis 3 ac sup- Io pellectili et * diverso quem secum tulerat apparatu. Retinuit tamen * pau- cos ex clericis et fratrem * Dominicum, Oxomensis, ut dictum est, ecclesiae suppriorem. Qui ex tunc iam ? cepit frater Dominicus *, non sup- prior appellari. Hic est frater Dominicus, Predicatorum ordinis primus pater et frater ; vere Dominicus, a Domino custoditus a corruptione peccati, vere Domi- | Ignicus, Domini sui custos, ideo utique ? glorificandus; custos quippe Domini fuit iste 19, quia voluntatem Domini custodivit; custos Domini, quia vinee Domini Sabaoth custos a Domino deputatus. Sicque qui vene- rant *! causa fidei predicande, episcopi. Didaci non minus exemplo quam consilio didicerunt, quam expeditos esse veri Abrahe verna- 20 culos expediret vel oporteret '*, Remissis igitur ad loca sua tem- poralium sarcinis ", ceperunt singuli evangelicam paupertatem amplecti, pedites discurrere, ac strenue '* fidem Christi verbo ct opere predicare, habentes super se quasi '* totius negotii ducem episcopum Oxomensem. Quod videntes et invidentes heretici cepe- 25runt et ipsi ex adverso importunius predicare. 15. Fiebant ! autem eo tempore in partibus illis frequentes inter catho- licos et hereticos disputationum conflictus sub iudicibus deputatis, convenie- batque ad hoc spectaculum virorum ac mulierum, divitum ac nobilium et populi multitudo *. Cum autem apud Fanum Iovis celebris 30 quedam esset indicta disputationis 5 contentio, nonnulli hereticorum con- tra fidem ceperunt scripta confingere. Plerique etiam * fidelium collec- tis *ad assertionem fidei rationibus et auctoritatibus suos conscripserc libellos ; quibus omnibus diligenter inspectis liber beati Dominici pre ceteris commenda- tus est et communiter approbatus. Statuto * igitur ? die adest populi — 55ac2,3. — !^inse add. a, 3. — !! (sef.) f. se a, 3. 14. — 'stüdebat 3. — ? (s. m. O.j m. suos Oxomiam a4, 3. — 3equitaturis 2,3. — *om.a, 3. — 5secum add. a, 3. — * (exc. et fr.) fratremque 2, 3. — 7 (q. ex t. i.) Ex tunc tamen ille 2, 3. — " et add. 2, 3. — " (i. u.) et idco 2, 3. — 19 ipse 2, 3. — !! (s. q. v.) At vero qui convenerant 2, 3. — '? (v. o.) om. 2, 3. — 13 (remissis... sarcinis) remissus ergo ad l. s. t. sarcinus 2, 3. — !* strentive x. — 15 om. 2, 3. 15. — 1 Hic rursus incipit 4. — ? Lectio sexta add. 4. — 5 disputationum 4. — tom. 4. — 9 collatis4. — "statuta 2, 3. — ? €rgo 2, 3; 4. 4Pr6- 80T?379 x59, 62 ".— PIERRE FERRAND O. P. plurima multitudo ; assunt * partes, assunt * et iudices; libelli utriusque partis in medium proferuntur, alter beati Dominici, alter heretici. Longa fit ?* disceptatio, quis eorum rationabilior videatur !?*, Cumque verborum hinc inde contentio non posset in partem alteram declinari, visum est arbitris ut utrosque libellos flammis inicerent !, et, 5 sj quis eorum !? illesus evaderet, ille vere fidei testis procul dubio haberetur. AÁccensa igitur pira, üterque libellus examinandus immittitur. Liber heretici " mox flammis exuritur, liber Dominici prorsus non ledi- tur, sed procul egreditur a camino. Secundo iterum iniectus ac tertio eque prosilit '* incombustus (1), manifesta probatione demon- 1o strans et fidei catholice veritatem et scriptoris '5* sui Dominici sanctitatem. | 16. Tanta vero jn Dei servo ! Didaco episcopo lux divine gratie radiabat, ut amorem sibi omnium raperet, et ipsos quoque adver-. sarios gratie vi quadam honestatis * alliceret, ut ab illis etiam 15 amaretur. Unde et de eo pronuntiabant heretici quod necesse erat? huiusmodi hominem predestinatum fore ad vitam, et ad * hoc ad partes illas directum ut vere fidei mererentur?apprehendere disciplinam. Erant autem in illis locis. nobiies quidam, qui egestate compulsi filias suas tradebant hereticis nutriendas et erudiendas,immo rc vera erroribus pestiferisilludendas*. Quarum 2o perniciosum miseratus opprobrium Dei servus Didacus episcopus "' monasterium quoddam ad earum susceptionem instituit in loco qui dicitur Pruilianum 5, ubi usque hodie ancille Christi gratum Deo exhibent famulatum. | 17. Exacto tandem ! in fidei predicatione biennio, prefatus epi- 25 Scopus, ne forte negligentie posset redargui circa sibi commissam ecclesiam Oxomensem ?, Hispaniam redire decrevit. Proponebat autem assumpta sibi 5 de ecclesiasuaaliquanta pecunia post confirmationem* prefati monasterii feminarum redire ad solitum predicationis officium, ordinare etiam de consensu summi pontificis viros aliquos ad predicationem idoneos, quorum videlicet esset 30 officii hereticorum erroribus semper obsistere et defendende contra eos fidei catholice 5 non deesse.Relictis ergo ibidem quibusdam ex sociis,quidem fratrem * Dominicum eis in spiritualium cura, quendam vero Villielmum ? Cla-: reti dictum in temporalium administratione * prefecit, ita tamen ut ad fratrem Dominicum ? referret omnium que ageret rationem.Cumque multo '? labore 35 — *adsunt2,3,4. —? (l. t.) longata fuit 2, 3. — !9 (q. e. r. v.) om. 3. — ! ijmmitterent 4. — !?illhrum 4. — !* hereticorum 4. — !* Hic sistit. 4. — 15 scripti I, 3. | ! 16. — ! (D. s) s. D. 2, 3. — ? honesta 2, 3. — *est 2, 3. — *ob 2, 3. — * mere- retur 2, 3. — *eludendos 2, 3. — ? (D. ep.) ante corr. 1; beatus Dominicus .is marg. bos corf. 1. — * (q. d. P.) quod Prulianum 4, 3. 17. — ! quidem 2, 3. —? in add. 2, 3. — 50m.2, 3. — *(p. c.) ad consuma- tionem 2, ad consumptionem 3. — * (et... catholice) om. 2, 3. — 9 (q. f.) f. q. 2, 3. — ? Guilielmum 2, 3. — $* administrationem 2, 3. — ? om. 3. — !? justo 2, 3. (1) Au sujet de ce prodige, voir plus haut p. 38-39. ET LES PREMIERS BIOGRAPHES DE S. DOMINIQUE. 63 Oxomam pervenisset, — pedes transiit !! per castella —, ad extremum vitc sue perductus, mortalibus terminum immortalis vite continuavit initio, ingrcs- sus in abundantia sepulcrum !* in requie opulenta. Fertur etiam post obitum miraculis claruisse. Ncc mirum, si regnans in patria virtutum signis claruit, qui 5 adhuc in via militans virtutibus plenus fuit. 18 '. Audito igitur transitu Oxomensis episcopi, ceteri, qui in partibus Tolosanis gratia predicandi remanserant, ad propria sunt reversi. Solus frater Dominicus cum paucis sibi adherentibus in predicatione indefessa con- tinuatione permansit. Licet autem eum aliqui sequerentur, non tamen Iocum * eo? adhuc aliquo professionis aut voti vinculo tenebantur. Ex his vero qui cum eo remanserant, erat unus * Guilelmus Clareti, de quo supra fecimus mentionem, alter vero frater Dominicus qui- dam Hispanus, qui postmodum in Hispania prior existitit in Man- tino 5, I5 319 '.Cepit interea * de mandato Domini pape Innocentii crux contra Albigenses in Francia predicari. Dolens ? siquidem Innocentius dure fore cervicis hereticos, nec posse verbis filialiter * erudiri, seve- ritatis verbera fortiter adhibere decrevit, ut infructuosos palmites, quos verbi Dei gladius putare non poterat, ipsos priusquam vine- 20am Domini Sabaoth demolirentur ad libitum, materialis gladius penitus * amputaret. Hanc cladem eis superventuram beate memoric Dida- cus Oxomensis episcopus predixit adhuc vivens. Cum enim eorum mentes nulla persuasione ab errore 9 posset avertere, illis irridentibus et blasphemiarum suarum ineptias impudenti pertinacia defendentibus, extensis in celum mani- 25 bus, ait : « Domine, manum tuam mitte? et tange illos. » Quod verbum divina inspiratione fuisse 5 prolatum subsecutum eorum probavit excidium. 20 '. Mansit autem ibi tunc temporis beatus Dominicus usque ad obitum comitis Montis Fortis, constanter annuncians verbum Dei ; nec apostolo- rum quidem fraudatus est gloria, qua * dignus est habitus pro 3onomine lesu contumeliam pati. Irridebant siquidem multipliciter Cf. Act. 5,41 et? subsannabant heretici virum sanctum et * conspuentes, et lutum et huiusmodi vilia proicientes in eum. Venit quoque post- modum aliquis ex illis penitentia ductus, qui diceret in confessione se luti * iniectione ipsum sanctum Dominicum percussisse eique 35a tergo pro derisu paleas alligasse. Sed cum nec. ista sufficerent, captabant in animam iusti.et mortis ei parabant insidias; intenta- Cf. Ps.93,21. Cf. Ier. 1, 9. ^ — 1! transiens 2, 3. — !? sepulchri 2, 3. 18. — 1 17m ín marg. 1. —*0m. 2, 3. — 9? 61 X,2,3. — *om. 2,3. — 5 (i. M) Demantino 2, 3. | 19. — ! 38m in marg. 1. — *? interra t. — 5videns 2, 3. — *filiorum morc 2,3. — 5 poenitus3. — * (n.p. abe.)ab erroris insania n. p. 2, 3. — ? (m.t. mitte) mitte m. t. 2, 3. — ? (i. f. f. i. 2, 3. 20. —!19m in marg.i. — ?quia2, 3. — ?(m.ct) et m. 2, 3. — *om. 2, 3. — 5 huius I. — * (se luti) veluti 3. — ? (c. n.) quasi nec 2; nec quasi 3. 4$»- — dti. Rosa. ls. 53, 7. 64. PIBRRE FERRAND O. P. bant atroces sacrilegis liazuis minas. Quas miles .Christi fidei magnanimitate contemnens necem ^* sibi comminantibus * aiebat : « Non sum ego dignus martirio ; nondum merui mortem istam ». Cum autem transiret !'^ locum, in quo sibi paratas suspicabatur insidias, non solum intre- pidus, verum etiam cantans et alacer incedebat !i, eius exemplum se- 5 quutus, de quo scriptum est : Oblatus est quia ipse voluit. Audientes - autem eum !? heretici ,admirantes !* eius constantiam inconcussam,dixerunt ei : « Numquid non !* tu mortis horrore terreris vel 5? concuteris ? Quid acturus «eras si comprehenderemus !6 te ? » At ille : « Rogarem vos, » inquit, « ne « michi brevi compendio mortem celerem inferretis, sed paulatim et successive IO « membra singula mutilantes. Deinde ostensis coram meis oculis detruncatis « membrorum particulis, ipsos etiam oculos eruentes ad ultimum, semivivum « laceratumque corpus sic permitteretis cruentum !? in suo sanguine volutari, « vel prorsus ad libitum necaretis:» Ad hec verba veritatis adversarii stupe- facti destiterunt ultra insidiari ei; cum sevientes in eum, servire I5 potius sibi et persequentes obsequi viderentur. Ipse vero animas Christo lucrari quas poterat totis viribus et !8 zelo ferventissimo satagebat. Et inerat ei mira et pene incredibilis salutis omnium emulatio, conterere molas !* iniqui et de dentibus illius auferre predam. 24 '. Charitatis quoque perfectione non vacuus, pro salute pro- 20 ximorum animam suam ponere promptus erat.Exhortatus enim ? aliquando quemdam dolis impietatis heretice circumventum, ut ad matris Ecclesie rediret sinum, cum didicisset eum ? temporalium egestate compulsum ab infidelium societate non posse discedere, — nam ipsi * victum 5, quem * aliunde habere non poterat, ministra- 25 bant, — deliberavit Dei famulus semetipsum venumdare atque sui pretio redimere proximum, Redemptoris omnium imitatus exem- plum. Quod ? fecisset, nisi Deus qui dives est in omnibus, aliunde providisset, quo miserabilis illius hominis relevaretur ? egestas. Simile quidem prius fecisse dignoscitur, cum adhuc in patria sua moraretur. Quedam 30 enim mulier conquesta est ei, fratrem suum apud Saracenos deti- neri? captivum. At ille, ut erat plenus spiritu pietatis, intimo compassionis affectu saucius, vendendum se obtulit pro redemp- tione captivi. Sed non permisit hoc Dominus, qui eum sibi ad ube- riores fructus iustitie et animarum quamplurium ** conversionem 3$ servabat. 22 !. Eo tempore sciens Dei famulus secularium corda exemplis — 8 necesse 2, 3. — ? comitantibus 3. — !? aliquando pertransiret 2, 3.— !! vade- bat 2, 3. — !* post haec 2,3. — !*admirantesque 2, 3. — !* om. 3. — !5(t. v.) om. 2,3. — !5comprehendissemus 2, 3. — !! cruentatum 2, 3. — !*ac 2, 3. — 1? mola 2, 3. 21. — !20m in marg. x. — * (exh. enim) hortatus ei 2,3. — * (d. e.) illum d. 2, 3. — * ipsum 3, 3. — 5 ei add. 2, 3. — * quum 3. — ? et add. 2, 3. — reve laretur 1. — ? detinere 1. — '* (q. p.) complurium 2, 3. 22. — ! 21m in marg. 1. ; ET LES PREMIERS BIOGRAPHES DE S. DOMINIQUE. 65 potius moveri quam verbis, ideoque quam plurimos subdola here- ticorum superstitione illectos * pertrahi ad errorem, excogitavit exemplis exempla retundere, et in hiis virtutibus sophisticas ver- sutias? expugnare. Erant siquidem persone * quedam nobiles in 5 partibus Tholosanis, quarum sibi familiaritatem lupi rapaces here- tici pellis ovine superducto * velamine vendicabant. Pretendebant enim, ut assolent, miram humilitatem in habitu, simplicitatem in gestu, dulcedinem in afflatu, nimiam austeritatem in victu. Exter- minabant quippe facies suas, ut viderentur ab hominibus ieiunan- Iotes. Quis vel sapiens in prima fronte non deciperetur a talibus ? Quis eos non sanctissimos reputaret ? Dolens * igitur sanctus ani- marum zelotipus huiuscemodi? figmentis seduci mentes simplicium, quasdam nobiles dominas incredulorum credentes ac familiares adiit, et apud eas hospitio receptus est, et per totam quadragesi- 15 mam ibi mansit. Igitur utet ipse eas ostensione sanctitatis allice- ret, tanta se ipsum cum societàte sua cepit austeritate afficere, quantum * sine auxilio divine gratie sustinere nequaquam infirmi- tas humana potuisset. Etenim cum sibi cibi more solito preparati ab ipsis hospitibus offerrentur: « Nos,» inquit, « huiuscemodi 20 « nunc alimentis non utimur. Panem nobis tantum et aquam frigi- « dam exhibete.» Ieiunavit ergo vir sanctus cum socio suo in pane et aqua quotidie per totam quadragesimam usque ad Pascha, ità scilicet * ut mirarentur familiares hereticorum et dicerent : « Vere « isti homines boni sunt. » Et !? stratus quoque cum ipsi !! parare- 25tur sibi !* ad quiescendum idoneus : « Non, » inquit, « in hac mol- « litie, sed super tabulas quiescemus **. » Stratis itaque sibi nudis tabulis *, accubuerunt. His lectis, his culcitris, hac suppellectili per totam quadragesimam singulis noctibus utebantur, carnemque propriam pro salute proximorum crucifigebant quotidie '* nudo 3o dormientes in ligno, exemplo eius qui sompnum cepit in crucis patibulo. Sompnus autem eorum brevis erat. Surgebant enim quam citius !'* etanticipabant "" orationibus insistentes. Allocutus etiam beatus Dominicus aliquas ex dom nabus illis rogavit ut sibi et socio suo vestes quasdam viles quidem '?, sed admodum neces- 35Ssarias querere dignarentur. Interrogantibus autem illis, cuiusmodi |J westes essent, quibus tantopere indigerent: « Cilicia », inquit. Addiditque : « Nemo sciat, servetur secretum. » Stupuerunt itaque — ? post corr. 1, electos x ante corr., infectos 2, 3. — * om. 1. — *sanctae 2, 3. — 5 subducto 2, 3. — * nolens 2, 3. — 7? huiusmodi 2, 3. — * quantam 2, 3. — ?0m.2,3. — !^0om.2, 3. — !! eis 2, 3. — !* om. 2, 3. — " quiescimus 2, 3. — 1& tabellis 3. — !5 in add. 3. — !9 (q. c.) quantocius 2, 3. — '? preocupabant 2, 3. — 18 om. 2, 3. ANAL. BOLL- XXX. 5 Cf. Matth. 6, 16. Math, 5, 16. 66 PIERRE FÉRRAND O. P. admirantes tantam excellentiam sanctitatis; et ceperunt magis ac magis allici ad fidem catholice veritatis. — 29. Hec autem faciebat vir spiritu Dei plenus, non ut sibi favo- rem humane laudis acquireret, sed ut mentes infidelium ad amo- rem ! catholice religionis alliceret, et ab errore superstitionis here- 5 tice revocaret, Qua in re si cui videatur * pater sanctus fuisse imi- tatus * hypocritas, agnoscat *hypocrisim duas habere facies, pul- chram et fedam, exteriorem et interiorem, mutuatam et propriam, pulchram *exterius qua decipit, fedam interius qua? corrumpit interiorem. Mutuatur enim? et sibi * usurpat eam !* ex- alieno, Io interiorem vero !! habet de suo. Illa exterior !? enim virtutis est species, haec interior !* vitii turpitudo. Per illam denique exterius '* se humiliat ; per hanc interiora eius plena sunt dolo. Illud igitur '* quod hypocrisi cum vera virtute videbatur esse commune exterius, videlicet boni !* apparentiam, Dei servus prudenter eligens, reli- 15 quum quod est vitii, scilicet fallaciam interiorem, resecavit !? sepa- rans pretiosum a vili. Aurum quidem, cuius fulgore subornatur hypocrita, in publicum aliquatenus pro fraterne caritatis exigentia proferebat, et !* cordi !? eius dolus non inerat, cuius conscientia nimirum obrizo amoris intus *? rutilabat. Non ergo fuit hypocrisis 20 ostensa exterius sanctitas *! cuius interius suberat veritas *?* quam- visin huiusmodi rigoris: severitate non consistat virtutum perfec- tio, si desit illa, que radix est et bonorum omuium fructus ?? dile- ctio,ex qua nihil reprehensible,sine qua nihil fieri potest laudabile. . Hinc nonnunquam pater iste sanctus ammonebat fratres suos ut, 25 cum apud seculares essent, ad proximorum edificationem ** osten- derent in se ipsis virtutis apparentiam, in abstinentiis, in ** vigiliis, verborumque ** ac gestuum *! disciplina, et sic eos sancta quadam hypocrisi ad fidei reverentiam et virtutis amorem propensius invi- tarent. Unde et apostolus sumptus recusabat accipere, ne quod 30 offendiculum prestaret Christi evangelio ?*; virtutes etiam ?? ac labores, necnon et Dei revelationes enumerat, ut plures lucrifa- ciat. Hinc quoque scriptum est : S«c. [uceat lux vesira coram homini- bus, ul videant opera vestra bona, et. glortficent patrem vestrum ?? qui $n celis est. | 35 24. Igitur Dei servus Dominicus apud Deum et homines * profi- 293. — !(ad a.) om. x. — videtur 2,3. — *(F.i)i.f. 2,3. — *noscat 4, 3. — 5 fedam 1. — 9 om. 1. — ? (decipit... qua) om. 1. — 8$ 0m. 2, 3. — ? ipsi add. 2, 3. — 1:0 5m, 2, 3. — 1! om. 2, 3. — !1 om, a, 3. — !? om. 2, 3. — !^ nequiter add. 2, 3. — 455 ergo 2, 3. — !€ (v. b.) b. v. 2, 3. — "7 cavit 2, 3. — !$sed 2, 3. — !? corda x. — 3? intimi 2, 3. -— ?! sanctitatis 2, 3.— ?? veritatis 2, 3. — ?*» (b. o. f.) f. o. b. operum 2, 3. — ** aliquam add. 2, 3. — 35 om. 2, 3. — ** verborum quoque a2, 3. — ?" gestu 8. — 1$ (C. e.) e. C. 2, 3. — 5080s Ud. 2, 3. — ? nostrum r. 24, — ! gratia add. 2, 3. ET LES PREMIERS BIOGRAPHES DE S. DOMINIQUE. 67 ciebat in ? fama ; hereticos vero torquebat invidia, quibus claritas. viri sancti gravis.erat etiam * ad videndum. Illis etiam *. subsan- nantibus, et de malo thesauro cordis sui proferentibus mala, fide- lium erga eum crescebat devotio, et cathoiici multo eum venera- 5 bantur affectu.Apud magnates etiam et archiepiscopos *, episcopos aliosque in illis partibus prelatos ecclesiarum * pro sui sanctitate ingenti dignus habebatur honore. : 25 !. Nondum ordo Predicatorum tunc temporis institutus erat, nec ulla edita constitutio ex iis que modo in ordine observantur, sed tantum ? de insti- : IOtutione ordinis tractabatur. Frater autem Dominicus predicationi pro viri- bus ? insistebat. Habebat vero ad sui et suorum sustentationem ecclesiam Fani Iovis et quedam alia. Castrum * etiam quoddam insigne, quod dicitur Cassa- muel 5, sibi a comite Montisfortis collatum fuit 5. Comitis erga eum fervebat devotio et dilectio spiritualis. De omnibus vero que habebat beatus Dominicus, I5quicquid sibi suisque sociis subtrahere poterat, dominabus monasterii de Pruil- lano impartiri stadebat, Mansit àutem beatus Dominicus in eisdem partibus quasi ? solus annis * decem a transitu videlicet beate memorie Didaci Oxomensis episcopi usque ad illud tempus,quo Lateranense conci- lium est celebratum *. 20 26 '. Eodem tempore obtulerunt se ? fratri Dominico duo viri probi et donei de * Tholosa, quorum unus exitit frater Petrus de Selam 4, prior tan- idem in eodem ordine Lemovicensis ; domos insignes et arduas, quas habebat Tholose circa castellum Narbonense, contulit fratri Dominico et eius sociis, in quibus fratres * Tholose primitus habitare ceperunt; alter vero frater Tho- 25 mas, vir admodum gratiosus *, sermone facundus. Et ex tunc ceperunt, qui fratri Dominico adherebant, magis ac magis ad humilitatem et paupertatem volunta- riam inclinari. et religiosorum se moribus conformare, Quod videns beate memorie Fulco ? Tholosanus episcopus, qui dilectum Deo et hominibus fratrem Dominicum tenerrime diligebat, exultans ad nove lucis ortum ?, de consensu 30 totius capituli sui, sextam partem omnium decimarum sue diocesis ipsi ? et eius sequacibus elargitus est ; cuius emolumenti subsidio suis ad libros atque sus- tentationem in !? necessariis providerent. 2'7 !. Proficiscente autem Romam eodem episcopo ad concilium generale, frater etiam Dominicus cum eo profectus est, ubi pari voto parique consilio 35 deprecati? sunt 5 papam Innocentium, quatinus ordinem, qui Predicatorum diceretur et esset, fratri Dominico eiusque sequacibus confirmaret j; eius * ratam etiam dignaretur habere assignationem redituum tam a comite 5 quam ab episcopo fratribus prerogatam. Quibus auditis hortabatur papa fratrem Domi- nicum ad fratres suos redire et de communi eorum consensu regulam aliquam — 3t 2, 3. — 3 0m. 3, 3. — * autem 2, 3. — ^ et add. 2. 3, — * (p. e.) e. p.2, 3. 2b. —!233m it marg. 1. — ? tamen 2, 3. — *(p. v.) om. 2, 3. — * claustrum 3. — 5 Cassaruel 2, 3. — * fuit 2, 3. — 7 05. 2, 3. — 9 fere add. 2. 3. — * (e. c.) c. e. 2,3. | | ! 247 i8 taf. X. —x 2(0.s.)se 0. 2, 3. —*5ex2, 3. — * Sela2, 3.- 5om. 2, 3. —9 et add. ^, ». — * om, x. —* exortum 2, 3. —? epi 1. — !^ om. 2, 5. 2T. — 1 agm in marg. 1. — * urecati a, 3. — ? Dominum add. 2, 3. — * 0t. 2, 3. — 5 predicto add 2, 3. P|232:A4 82, 200p — dod] A MEE t^ -a 68 PIERRE FERRAND O. P. iam approbatam eligere, quibus etiam ecclesiam aliquam assignaret episcopus, et sic tandem * reversus ad curiam, confirmationem ordinis sui et cetera que postulat rcportaret 7. 28 '. Regressus igitur post celebrationem concilii frater Dominicus, ver- bum summi pontificis fratribus patefecit, qui mox, invocato Spiritu sancto, 5 regulam beati Augustini predicatoris egregii, ipsi futuri predicatores ?, unanimi- ter elegerunt, quasdam sibi arctioris vite consuetudines insuper assumentes, in victu scilicet » et stratu pariter ac vestitu, Proposuerunt etiam, ne predicationis impediretur officium, se * terrenas possessiones abicere ; verumtamen 5 reddi- tus adhuc iussum est ipsis * quos acceperant ? retinere. IO 29 '. Porro prefatus Fulco Tholosanus episcopus tres eis * ecclesias assigna- vit, unam intra terminos civitatis, aliam in villa Appamiensi 3, tertiam inter Seradam * et Podium Laurentii, ecclesiam 5 Sancte Marie de Lescura 5, quarum quelibet conventuaiis esse debebat ; et eam quidem, que intra terminos civitatis in honore sancti Romani fundata erat,ecclesiam ? acceperunt fratres anno M9 CCo I5 xvi? ?, Erant autem ? fratres numero quasi !' xvi !!, Edificaverunt autem !* iuxta eandem ecclesiam claustrum et cellas ad studendum idoneas, et simul dor- mitorium !^satis aptum. In reliquis autem duabus ecclesiis nullus unquam ex fratribus habitavit. 80 '. Defuncto interea Papa Innocentio, Honorius post eum in 20 honorem apostolicum sublimatur. Ad quem accedens frater Dominicus confirmationem ordinis et quicquid a predecessore eius Innocen- tio ? postulaverat ad votum plenissime impetravit, 81 '. Sequenti autem * anno, postquam primitus ecclesia in Tho- losana civitate fratribus data erat, ceperunt Tholosani insurgere 25 contra comitem Montisfortis, cuius interitus fratri Dominico in visione divinitus ? premonstratus est. Videbat enim in somnis ima- ginaria quidem * visione rerum 5, sed * intellectu non vacua " arbo- rem quandam verticis sublimitate proceram, ramorum expansione diffusam densarumque frondium venustate perpulchram, quiescen- 30 tium * quoque in ramis eius avium ? multitudinem copiosam. Post paululum '? arbor corruit et omnis ille cetus volatilium dispersus aufugit. Intellexit igitur vir spiritu Dei plenus comiti Montisfortis, magno videlicet principi pupillorumque cultori !',proximum immi- nere mortis occasum !?,Convocatis igitur !5 fratribus,invocato quo- 35 — S (et s. t.) tandemque 2, 3. — "? (p. r.) postulaverat, reportavit 2, 3. 28. — 1 26m in marg. x. — *(e.i.f. p.) om. 2, 3. — *om. 2,3. — *om. 2, 3. — 5 verum 2, 3. — 6 (i. e. i.) om.2, 3. — ? placuit add. 2, 3. 29. — !27m in marg. X. — ?€i3. — ? Appasiensi 2, 3. — *Soredam a, 3. — 5 scilicet add. 2, 3. — 5 Lescuna 2, 3. — ?0m.2,3. — ? millesimo ducentesimo decimo sexto 2. — ? enim 2; ei3. — 9 om. 2, 3. — !! sexdecim 2, 3. — !* (e. a.) edificaveruntque 2, 3. — !5 (e. s. d.) dormitoriumque 2, 3. 80. —128m i5 marg. 1. — 0m. 2, 3. : 81. — !agm in marg. 1. — *om. a2, 3. — ^om. 2, 3. — * quadam a2, 3. — 5 verum 2, — 9 om. 2, 3. — ? (non v.) novaria. — ? quiescentem 2, 3. — ? civium 2, 3. — !'? paulum 2, 3. — !! tutori 2, 3. — !3 (m. 0.0. m. 2, 3. — 5 ergo 2, 3. — - ET LES PREMIERS BIOGRAPHES DB S. DOMINIQUE. 69 que Spiritu sancto, hoc dixit suum esse ** propositum ut !* fratres omnes, licet admodum paucos, per diversas dispergeret '* regiones, nec se velle eos "" de cetero insimul '* habitare, sciens quod semina dispersá fructificant, congesta putrescunt. Ammirantes autem fratres 5 cur sic eos dispergeret, altiori quidem id agi consilio ignorabant ; nemo tamen eius conscientie '? contraire presumpsit. Tanta enim sanctitatis auctoritas in Dei servo Dominico preeminebat quod ?*? ab eis omne dubietatis nubilum abigebant ?!, ne ipsius sententiam aliunde, quam de vultu Dei procedere autumarent. IO . 82. Voluit autem eos aliquem sibi ex fratribus eligere in. abbatem, cuius arbitrio ceteri regerentur, ita tamen ut tam ! super ipsum ? quam super alios 5 fratres penes «Dominicum resideret auctoritas corrigendi. Hoc autem facie- bat vir spiritu Dei plenus 5, disponens adire terram Sarracenorum I5et eis verbum Dei predicare ; unde etiam barbam aliquanto tem- pore nutriebat. Electus est igitur Frater Mathaeus canonice in abbatem, qui primus et novissimus * in hoc ordine appellatus est abbas. Nec quisquam si- quidem ipsi, nec ipse alicui in huius * dignitatis appellatione suc- cessit. Placuit namque ? postmodum fratribus, insinuande humilitatis gratia, 20ut !9 qui toti preesset !! ordini, non abbas, sed magister ordinis diceretur, ceteri vero inferiores prelati priorum vel suppriorum vocabulo censerentur. Dispersit igitur Dei nutu fidelis dispensator et pru- dens frater Dominicus fratres suos, velut quedam semina salutis animarum fructus uberrimos productura ; et quosdam quidem in 25 Hispaniam, quosdam autem '* Parisius 5, alios autem Bononiam destinavit. Illi autem profecti salutarem ubique disseminabant scientiam, magnam sustinentes angustiam !* paupertatis, et virtus Domini erat ad multiplicandum eos. 88'. Ipse autem frater Dominicus Romam petiit, Ubi, cum esset, 30 accidit magistrum Reginaldum, venerabilem Sancti Aniani * Aure- lianensis ? decanum, cum Aurelianensi episcopo mare transiturum illuc usque venire. Erat autem iste magister Reginaldus vir scien- tia preditus, virtute pariter et opinione preclarus, qui etiam in iure canonico rexerat Parisius * annis quinque. Hic tale concepe- 35rat, Deo inspirante, propositum, ut relictis omnibus que habebat, predicationi totus insisteret, Et hunc sibi vivendi modum eligere ^4 (h. d.s. e.) d.s. h. e. 2, 3. — *'?om. 2. 3. — !" dispergere 2, 3. — ? script. supra lin. x ; om. 2, 3. —* simul 2, 3. — '? sententie 2, 3. — ? uta, 3. — ?! abigere 2,3. 32. — om. 1. — * abbatem add. 2. 3. — 5 ceteros 2, 3. — * fratrem add. 2, 3. — * (S. D. p.) sanctus 2, 3. — "(et n.) om. t. — ? om. 2,3. — "huiusmodi 2, 3. — * om. 2, 3. — ?? (i.h.g.ut) ut i. h. g. 2, 3. — !! eidem responderet 2, 3. — !? vero 2, 3. — '"Parrhysios 2, Parisios 3. — !* (m. s. a.) magnas s. angustias z, 5. 83. — 130 i5 marg. 1. — * (S. A.) om. 2, 3. — * Aurelianensem 2, 3. — * (r.P.) praefuerat apud Parrhysios 2 ;... Parisios 3. — DAR S, n5 7o. PIBRRE FERRAND O. P. disponebat, sed quonam modo * id commodius ageret quod mente conceperat, adhuc animo non satis occurrerat. Nondum enim ordinem Predicatorum noverat * institutum fuisse. Habito autem cum quodam sedis apostolice cardinali familiari colloquio, suum ei * propositum revelavit, dicens se admodum affectare, si * quo- 5 modo posset huius vite genus attingere, ut, relictis omnibus, Chri- stum predicando, per diversa loca discurreret?*in voluntaria pau- pertate '?. Tunc ille: « En, » inquit, « novus ordo Predicatorum « exoritur, qui secundum quod appetis et predicationis officium, « et paupertatem voluntariam profitetur. Magister quoque ipsius Io « ordinis in hac Romana urbe predicationis insistens officio demo- « ratur. » 84'. His auditis * magister Reginaldus continuo? fratrem * Dominicum accersiri fecit, et ei cordis * sui reseravit arcanum. Illectus derique sanctitatis eius aspectu gratiosoque salutaris 15 exhortationis affectu *, ex tunc ordinis sui ? deliberavit ingressum. Sed mox sancti propositi examinatrix adversitas voto eius obicitur, et idem magister Reginaldus gravi infirmitate corripitur, morbo- que invalescente succumbit propemodum natura, mortis etiam revelantur indicia, salutisque a medicis desperantur remedia. 20 Beatus vero Dominicus concepte * sobolis intempestiva damna non sustinens, se totum ad orationem* contulit, aures divine clementie importunis cordis clamoribus interpellans, nec ullate- nus silentium ei ? prestans, ne se tam subito nondum nati, sed quodammodo '' spe concepti filii consolatione fraudaret, et, sicut 25 ipse postmodum in collatione !* fratribus referebat, obsecrans ut vel modico tempore sibi eum !5 concedere dignaretur. 85'. Eo igitur in orationibus persistente, apparuit visibiliter magistro Reginaldo vigilanti et vehementi ardore febrium estu- anti beatissima Dei genitrix, mundi domina, Virgo Maria, duabus 3o se comitantibus speciosis supra modum puellis ; ipsamque ? regi- nam se* clementer alloquentem is qui patiebatur audivit : « Pete», inquit, «a me quod vis, et dabo tibi. » Deliberanti vero quid peteret, una ex iis, que reginam celi comitabantur, puellis sugges- sit ei ne quid peteret nisi * quod regina misericordie * dignaretur 35 5 (q. m.) quomodo 2, 3. — 5 (o.P.n.) n. o. P. 2, 3. — ? (s. e.) sui eum 3. — 5 sed rx. — ? discurrent 1, — !? (in v. p.) p. v. 2, 3. 34. — ! 31 £s marg. x.—? (h. a.) hic accedit 3. — 50m. 1.— * beatum corr. alia mant it marg. 1.— 5 ordinis ate corr. in marg. 1.— 5 affatu 2, 3.— ? ipsius 2, 3.— *suscepte 2, 3. — ?(set. ado.) t. ad o. se2, 3. — !9 (n. u.s. ei) atque nullate- nus ei s. 2, 3. — !! quadam 2, 3. — !* consolatione. — !5 (s. e.) e. s. 2, 3. 85. — 32 in marg. 1. — ?ipsam2, 3. — *eum 2,3. — *0m. 2, 3. — *non 2, 3- ET LES PREMIERS BIOGRAPHES DE S. DOMINIQUE. 7t . conferre, sed totum se * committeret voluntati. Posuit itaque se ?, sano usus consilio, in beatissime Dei matris * electione, ut secun- dum beneplacitum suum ei daret quod vellet, Tunc illa manum extendens virgineam, aegrotantis oculos,aures et nares, os quoque 5et manus,pedes ac renes * salutari, quam secum detulerat,unctione perunxit, formulas verborum proprias ad singulas unctiones subin- ferens. Quorum verborum ea dumtaxat comperi, que ad renum et pedum protulit unctionem. Ad renes quidem ait: « Stringantur « reries tui cingulo castitatis ». Ad pedes autem : « Ungo pedes tuos - Io«in preparationem evangelii pacis», et addidit: «Die tertia !? , «mittam tibi ampullam restitutionis plene sanitatis. » Tunc ei. ^ habitum ordinis !! Predicatorum ostendit : « En », inquit, « hicest « habitus tui ordinis !* ; » sicque feliciter 5 egrotantis oculis corpo- ralem illam speciem sue visionis abscondit. Sicque curatus '* a celi isregina !'! Reginaldus continuo bene habens convaluit, nimirum quem mater illius perupnxerat qui novit unctiones corificere sani- tatis. Mane autem facto, venienti ad se beato Dominico, et quali- ter se habebat !'* familiariter sciscitanti : « Sanus, » inquit, « sum ». At ille de spirituali hoc "" sanitate suscipiens !5, aiebat: « Scio 20 « quod vere sanus estis '?. » Ille autem perstabat se replicans ? sanum essé.Cumque *! hoc beatus Dominicus de corporali sanitate non caperet, tunc magister Reginaldus narravit ** ei ex ordine visionem. Aguntur ergo gratie, et quidem non indevote, ut arbi- tror, Salvatori, qui sanat quos percutit, et eis, quos vulnerat, 25salutarem adhibet medicinam. Mirantur medici? tam subitam insperatamque ?*^ salutem, ignorantes cuius medicine fuisset exhibitione curatus, qui secundum eorum sententiam de vita fuerat desperatus. 86. Die autem tertio, sedente beato Dominico cum magistro 3o Reginaldo, erat cum eis quidam vir religiosus de ordine Hospita- lariorum, qui vidit manifeste * beatam Virginem venientem, et totum corpus magistri Reginaldi manu propria perungentem. Illa vero celestis unctio sic carnem viri sancti, magistri Reginaldi, non solum ab estu febrium, verum etiam ab ardore concupiscen- 35 tie tefüperavin quod, sicut ipse postmodum est. confessus ?, nec primus in eo ? motus libidinis de cetero pullulavit. Hanc visionem —$ eius 2, 3. —? 0m. 2, 3. — ? (sano... matris) in beatissime matris Dei sano usus consilio 2, 3. — ? (aures... renes) renes et pedes 2, 3. — !? (d. t.) 2, 3. — !! om. 2,3. — 8 (t. 0.) o. t. 2,3. — 5 (s. É) atque ita felicis 2, 3. — !*(s. c.) sic inunctus 2, 3. — !5ís marg. x. — !9* haberet 2, 3. — ! hac 2, 3. — !$ accipiens 2,3. — 9 es 2; 3. — ?? (s. r.) r. s. 2, 3. — ?! cum autem a, 3. — ?? nunciavit 2, 3. — 13 (mir. med.) med. mir. 2, 3. — ?* et insperatam 2, 3. 86. — ! (v. m.) m. v. 2, 3. — * (e. c.) c. e. 2, 3.— ^ ea 2, 3. Sap. 4, 13. 72 PIERRE FERRAND O. P. beatus Dominicus post eius transitum fratribus publicavit. Adiu- ratus *enim ab ipso fratre Reginaldo fuerat, ne hanc? in vita ipsius alicui revelationem indicaret *, sed secretum quasi sub sigillo confessionis servaret. Mox igitur, recepta celitus sanitate, Deo se totum obtulit et beato Dominico professionis se vinculo 5 - obligavit. Quo audito, Aurelianensis episcopus, adhuc Rome per- sistens, cepit cum magna instantia et inconsolabili cordis anxietate petere a beato Dominico, quatenus ei patrem " suum, — sic enim Magistrum Reginaldum appellare consueverat, — saltem usque ad redditum peregrinationis sue concedere dignaretur. Instabant 1o etiam quam plures * gratia ipsius episcopi et * compassione per- moti !'^, servum Dei beatum Dominicum flagitantes ut acquiesce- ret deprecanti !'!. Frater vero Reginaldus constantissime magistro suo beato Dominico parere paratus, fixus et immobilis in suo pro- ' posito permanebat. At ille, ut erat miseratione plenissimus, victus I5 compassionis affectu concessit prefato episcopo magistrum Regi- naldum usque ad maris transitum ; deinde, visitata Terra sancta, ad suos fratres !'* continuo reversurum. Igitur frater Reginaldus,. recuperatis viribus, cum episcopo Aurelianensi mare pertransiit ; et peracta illa peregrinatione Bononiam est reversus XII» '* ka- 20 lendas ianuarias, ubi predicationi totus insistens totam Bononiam salutari turbatione commovit, et Christo quam plures !* animas lucrifecit Multi etiam per eum Predicatorum ordinem sunt ingres- si et ex tunc maxime fratrum numerus cepit augeri '5. 377 !, Post hec non sine gravi desolatione fratrum, quos Bono-25 niereceptos * materno consolabatur vel * nutriebat affectu, missus est Parisius * a beato Dominico, ubi verbo-t opere Christum predicans crucifixum, post non multos dies obdormivit * in Domino, et consumma- tus in brevi explevit tempora multa. Sepultus est autem in ecclesia Sancte : Marie de Campis, eo quod fratres Predicatores nondum haberent propriam ? 30 sepulturam. 38 !. Cumautem beatus Dominicus esset Rome, quidam adolescens consan- guineus Domini Stephani cardinalis de Nova Fossa ?, lapsus * equo precipiti, graviter collisus deferebatur exanimis. Cumque risnsentium circa eum clamor incresceret, contigit advenire beatum Dominicum, et cum eo fratrem Tancre- 35 dum, virum religiosum, cuius etiam hoc relatione vulgatum est; Hic sua rela- tione cepit sollicitare beatum 'Dominicum, quatinus pro salute. — * admiratus fríus 1. — 5 hoc 2, 3. — *(r. i.) revelaret.2, 3. — ? panem suum 2, 3. — * (q. p.) complures alii 2, 3. — ? otn. 2, 3. — !€ moti 2, 3.— !! precanti 2, 3. — 1! (s. f.) f. s. 2, 3. — !* duodecimo 2,3. — ** (q. p.) complures 2, 3.— 15 (c. a.) a. C. 2, 3- : | 87, — 133 in marg. x. — 3(B.r.) r. B. 2, . — ? (c. v.) om. 2, 3. — * Parisios 2, 3. -- ^ (p. n. m. d. o.) o. p. n. m. d. 2,3. — * om. 2, 3. — " (h. p.) p- h. 2, 3. 88. — !34 in marg. 1, — 1 (N. F.) F. N.2, 3. — "^ ex add. 2, 5. ET LES PREMIBRS BIOGRAPHES DE S. DOMINIQUE. | 73 adolescentis Dominum deprecaretur *. « Ubi est, » inquit, « modo pietas tua, pater? ubi * fides nunc in Domino ? Cur non Domi- num deprecaris * ? » Ille tam fratris precibus quam pietatis motus visceribus, fecit id " pene, vel penitus, ut videbatur, exstinctum 5adolescentis corpusculum in conclave clanculo introduci. Facta autem oratione, protinus eum vite restituit et saluti. 89 *. Retulit quoque frater Bertrandus, vir fide dignus, quod cum áliquando unacum eo iter ageret, facta est subito super eos aeris intemperies. Cumque iam multa inundatio pluviarum terram infunderet, beatus Dominicus, facto ? IO signo crucis, omnem illam ante se inundationis eluviem propulsavit et de cruce quodam modo papilionem fecit ; ut dum gradientes, semper co- ram se quasi tribus cubitis terram cernerent densa imbrium infusione made- scere, super eos autem nec una quidem gutta stillaret. 40 !'. Post receptionem magistri Reginaldi in ordine, beatus Domi- I5 nicüs in Hispaniam profectus est ; ubi duas domos instituit, unam apud Maiori- tum, que modo est monialium, et *alteram apud Secobiam, que domus fratrum Predicatorum in Hispania fuit prima *. Cum autem esset in Hispania in * loco qui dicitar Guadalfaira *, quibusdam sibi fratribus sociatis $5, tentavit eos satanas, ut a beati viri societate discederent; quod 20 virum sanctum Dominicum non latuit, antequam fieret. Apparuit enim ei per visum immanissimus quidam draco, qui ? fratres illos qui secum erant absorbere apertis faucibus videbatur *. Intellexit igitur vir spiritu Dei plenus grave fratribus diabolice tentationis imminere discrimen, et visionem eis terribilem propalavit, hor- 25tans eos ut constanter resisterent tentatori *, a quo nemo, nisi . sSpontaneus, absorbetur. Brevi autera spatio temporis !? interiecto, fratres !!, quos paulo ante draco absorbuerat per visum !*, absor- buit per effectum. Nam omnes qui cum beato Dominico esse vide- bantur, exceptis tribus, scilicet fratre Adam et duobus conversis, 3o suadente diabolo recesserunt. Interrogatus autem quidam ex illis . & beato Dominico, an et ipse vellet abire : « Absit », inquit, « pater « carissime,ut, relicto capite, sequar pedes.» Át vero pater sanctus ' erga eos . qui recesserant non indignatione, sed compassione per- . miotus, continuo ad consuetum orationis refugium se convertit ; et .35 quos preceptis retinere non potuit, precibus revocavit. Nam paulo post omnes fere ad eum instinctu divine gratie redierunt. 44 *. Post hec reversus Parisius?, ibique paululum cum fratribus — 5 precaretur 2, 3. — 5 etiam est add. 2, 3. — * precaris 2, 3. — ? illud 2, 5. 89. — 135 in marg. 1. — *0fi. 2, 3. 40. —.1 36 in marg. x. — *0m.2,3. — *(f. p) p.f. 2, 3. — *om.2, 3. — 5 Gadalfaia 2,73. — * (s. f. sociatis) fratribus sociatus 2, 53. — ? om. 2, 3. — $ visus 2, 3. — * tentationi 2, 3. — !? (s. t.) tempore 2, 3. — '! illos add. 2,3. — '* (p.v) sác corr. i marg. 1, permissum affe corr. 41. — ! 37 in marg. x. — *ad Parisios 2, 3. Act. to, 20. 74 | PIERRE FERRAND OQ. P. demoratus, Bononiam adiit ; et tunc * inde fratrem Reginaldum superius memoratum Parisius * destinavit. Inerat enim ei mirabi- lis quedam * consuetudo, ut fratres huc illucque dispergeret, et quedam que humano sensui videbantur ambigua ita confidenter ageret, ac si de futuris iam eventibus certus esset. Atque, ut non 5 immerito credi potest, per Spiritus sancti revelationem edoctus, paucos a principio fratres habebat et modicum* litteratos, et hos ipsos sparsim per ecclesias ad predicandum mittebat, ut filiis huius seculi secundum suam providentiam ? iudicantibus potius inchoata destruere, quam aliquid * magnum construere videretur. Sed hec ro divino spiritu acta esse sequentes rerum exitus probavere. Deinde quos pater sanctus dispergendo periculis ERIES orationis sue clypeo protegebat. |] | 42 *. Quidam autem sacerdos videns beatam Dominicum cum fratribus suis predicationi ferventer insistere nulla terrenorum r$ premii sollicitudine, ceterisque postpositis, solis spiritualibus inhe- Tere, cepit eorum vitam pia emulatione appetere, beatum fore se reputans, si eos sequi *, si eos posset aliquando imitari, Delibera- vit quoque ? prorsus, relictis omnibus, eorum vestigiis adherere*, dummodo novi testamenti librum haberet, quem sibi ad predicatio- 2o nem necessarium estimabat *. Hoc autem eo cogitante, ecce qui- dam iuvenis venalem baiulans sub veste codicem affuit. Quem si- scitatus predictus presbiter cuiusmodi liber esset, agnovit novum . esse * testamentum, et statim " cum magno gaudio id * emit. Habito autem libro, mox irrepsit ei tentatio, et * cepit hesitare an proposi- 25 tum id !*, quod mente conceperat, expediret, et an !' forsitan Deo placeret. Cum ergo in mente ipsius varie sibi cogitationes suc- cederent, visum est ei in libro illo divinum flagitare responsum, et - fusa ad Deum prece, impressaque clauso libro exterius cruce, invo- cato !* Dei nomine, librum aperuit et oculos ad capitulum, quod 3o | primo se obtulit in ipsa libri aperitione, coniecit. Occurrit !3 ei mox illud, quod in Actibus apostolorum beato Petro de Cornelii nunciis dictum a Spiritu sancto legitur : Surge, descende et vade cum ets, nihil dubilens, quia ego mis? illos. Statim. ergo '* tanquam divino certificatus oraculo, relicto seculo, secutus est eos. 35 . 48!. De quodam episcopo de ordine dubitante, qualiter per — S5 (ett.) t. enim 2, 3. — *ad Parisios 2, 3. — 50m. 2, 3. — 9$ parum 2, 3. — 7 prudentiam 2, 3. — ? aliquod 3. 42. — 138 in marg. 1. — * (si e. s.) om. 2, 3. — ? itaque sic 2,3. — * (v. a.) a.v. 2, 3. — " existimabat 2, 3. — 5 0m. 2, 3. — " (et s.) statimque 2, 3. — illud z, 3. — 90m. 2, 3. — '^ illud 2,3. — !! (et an) om. 2, 3. — !*invocatoque 2, 3. — !3 autem add. 2, 3. — !* igitur 2, 3. 43. — ! 39 ith marg. x. ET LES PREMIERS BIOGRAPHES DB S. DOMINIQUE. 75 librum certificatus est *. Accidit ?* etiam, quodam tempore, cum iam fratrum conventus numerosior esset Bononie, ut quidam apostolice sedis legatus, episcopus videlicet Portuensis, Conradus . nomine, vir religiosus ordinis Cisterciensis, Bononiam devenisset. sHic in conventu * Fratrum Predicatorum veniens, debito cum honore susceptus est. Quedam enim * hesitationis de hoc ordine mentem eius cogitatio * agitabat, videlicet quid sibi vellet nova huiusmodi et inaudita religio : et an esset ex hominibus, an! ex Deo. Posita igitur * cathedra, residens in ecclesia Fratrum, librum 1o aliquem petiit, oblatusque est ei liber missalis. Quem, facto signo crucis *, aperiens, in superiori primi folii parte legit: « Laudare, benedicere et. predicare » ; quo tamquam celitus emisso responso exhilaratus, omnem ambiguitatis scrupulum iam certus abiecit. Tunc quasi !? totis visceribus fratres amplexus ait: « Ego quidem, I5 « etsi alterius professionis habitum exterius prefero, vestrum tamen « interius mente gero.Nec dubium vobis sit, quin totus sim vester. « Vestri ordinis sum !! ; vobis me tota devotione committo '*. » 44 *. Quod non comprobamus ? per hoc sortilegium ?. Nec ista dicimus, quod sortilegorum * approbemus * prestigia, : qui 2o0futuros et incertos rerum eventus incertioribus taxillorum, sive in libro versuum ceterarumve * sortium coniecturis inaniter auspi- cantur. Nam aliud est ex incertis casibus certitudinem futuro- rum divinando presumere, aliud in ambiguis, humano videlicet " deficiente consilio, divinum orando fideliter * oraculum exspectare. 25 Nam et David ceterique patres ? antiqui frequenter Dominum con- sulebant. Hoc autem non sine necessitatis articulo !'* faciendum, nec sine miraculi revelatione credendum. Scriptum est enim : No» Luc. 4, 12. leniabis Dominum Deum luum. Rursus scriptum est : Cum tgnora- II Par. 20,12. mus quid agere debemus !', hoc solum habemus residui ut ** oculos 3onosiros dirigamus ad te. Hinc etiam Iudeis " mos erat creberri- mus signa petere a Domino Deo suo. 45'. De sancti viri moribus ?. Tanta vero vir iste beatus morum honestate pollebat, tanto divini fervoris 5 impetu ferebatur, ut ipsum esse vas honoris et gratie, vas ornatum omni lapide pretioso haud * dubie pro- — $€(de ...est) om. 2, 3: — * occidit I. — * conventum 2, 3. — 5 autem 2, 3. — $ (hesitationis... cogitatio) cogitatio hesitationis de hoc ordine mentem eius 2, 3. — 7 (ex h. an.) ofn. 2, 3. — * sibi acd. 2, 3. — ?* (s.c.) c. $. 2, 3. — !om. a, 3. — !! (v, 0. S.) vestrique ordinis 2, 3. — !! commendo 4, 3. 44. — ! 40 iti marg. 1. — * comproleris 1. — 5 (quod... sortilegium) os. 2, 3.— * scortilegorum I ; sacrilegorum 2, 3.— 5 approbamus 24, 3.— ceterarumque 2, 3. —? om, 2,3. — " (d. o. f.) o. f. d. 2, 3. — *(D. c. p. aliud ceterisque pars r. — 1?! est add. 2, 3. — !! debeamus 2, 3. — ? (r. ut) residue quod 2, 3. — !5 Judei a. 4b. — ! 41 in marg. 1. — ? (de... moribus) om. 2, 3. — 5 (d. f.) f. d. 2, 3. — * non 2, 3. ' DERE Ps. 29, 6 Ps 41,9. Cf. Ps. 4t, 4. Rom. 12, 15. 76 PIERRE FERRAND O. P. baretur. Inerat ei firma valde mentis equalitas, nisi cum ad compassionem, misericordiam ? turbaretur, Et quia cor gaudens exhilarat faciem, placidam interioris hominis compositionem * manifesta? deforis benignitate. ac vultus hilaritate prodebat. Tantam autem servabat in hiis que secundum Deum ratio- nabiliter fieri concepisset cordis constantiam, ut vix aut nunquam semel * enun- 5 ciatum cum digna dcliberatione sermonem acquiesceret immutare.Et cum multa in eius facie, sicut commemoratum est, de bone conscientie testimonio semper cluceret hilaritas, lux tamen vultus eius non cedebat in terram. Denique per hanc omnium sibi facile vindicabat amorem, omnium sine difficultate, mox ?'ut eum aspicerent, illabebatur affectibus. Ubicumque versaretur, sive in via cum IO sociis, aut !^ in domo cum hospite, sive reliqua !! familia, aut !? inter magnates et principes et prelatos, semper !35 edificatoriis affluebat sermonibus, abundabat exempljs, quibus ad amorem Christi seculive contemptum audientium animus flecteretur. Ubique virum evangelicum verbo se exhibebat et opere. (Tempore diurno !^ cum fratribus sociisve !? nemo communior, nemo iucundior. Nocturnis I5 horis nemo vigiliis et obsecrationibus !6 per omnem !! modum instantior. Ad . vesperum demorabatur !? ei fletus et ad matutinum letitia ; diem impertiebatur proximis, noctem Deo, sciens quoniam in die mandavit Dominus suam miseri- cordiam !9?, ct nocte canticum eius. Flebat autem uberrime atque creberrime, et fuerunt lacrime sue ?? panes die ac nocte. Die quidem, tunc magis cum missa- 20 rum solemnia crebra et quotidiana celebraret ?!, nocte vero cum super omnes infatigabilibus excubaret vigiliis. | 46 !. Erat ei pernoctandi in ecclesiis creberrima consuetudo, usque adeo ut vix aut raro certum ? ad quiescendum lectulum videretur habere. Orabat igitur noctibus, et perseverabat vigilans quantum'a fragilitate corporis extorquere 25 potuisset. Et cum tandem lassitudine succedente et lacessente*? spiritu somni interpellaret necessitas, sive ante altare, sive alio quocumque in loco, aut certe super lapidem ^5 instar patriarche Iacob capite reclinato paululum requiescens, rursus evigilabat 5 ad spiritum orationisque $5 fervorem. Omnes homines largo excipiebat caritatis sinu ; et cum omnes diligeret, ab omnibus amabatur. Gau- 30 dere cum gaudentibus, flere cum fientibus sibi proprium vindicabat : affluens pietate et se totum in proximorum curam atque miserorum compassionem ? effundens. Hoc etiam cunctis eum faciebat gratissimum, quod simplici gradiens via nullum unquam verbo vel opere duplicitatis aut fictionis pretendebat vesti- gium. Verus erat paupertatis amator, vilibus utens indumentis, et in potu simul 3$ ac cibo 3 modum temperatissimum observabat, delicata vitans et libenter sim- plici pulmento contentus habens firmum sue carnis imperium, et utens vino sic temperate limpbato, ut necessitati satisfaciens corporali, numquam subtilem eius ac ?* tenuem spiritum hebetaret 19. 4". Quis huius ! hominis usquequaque umquam ? virtutem imitari sufficiat 5? 40 — 5 (c. m.) misericordiam et compassionem 2, 3. — * compassionem r. — 7 manifeste 2, 3. — 9 om. 2, 3. — ? morum I. — !9 sive 2, 3. — !! (s. r.) reliquaque 4, 3. — 13 sive 2, 3. — "^ super 2, 3. — !*(t. d.) interdiu 2, 3.' — !5 sociis r. — !6 observationibus 2, 3. — !7 omne I, — !5 demoratur x. — 1? (s. m.) m.s. 2,3. — *?ejus2, 3. — ?! (s. cr. etq. c) cretq celebraret solemnia 2. 46. — ! 42 in marg. x. — * om. 3. — ? lentescente Jordanes de Saxonia. — * ad add. 2, 3. — ^ evigilabit I. —* (sp. o.) ipsum orationis 2, 3. — ? compas- sione 3. — * (p. s. a. c.) c. simul atque p. 2, 3. — ?* atque. — !? (s. h.) h. s. 2, 3. 4". — ! huiusmodi 2, 3.— ? 0m. 2, 3.—? (i.s.) S.i. 2, 3 ; nisi quem forte miserans Dei bonitas in simile dignata fuerit prorogare sanctitatis fastigium add. a, 3. ET LES PREMIERS BIOGRAPHES DE S. DOMINIQUE. 77 Possumus ex * ipsius exemplo. pensare nostri corporis 5 inertiam. Posse vero quod ille potuit non humane virtutis est sed singularis gratie 5, nisi quem forte miserans Dei bonitas in simulata? dignata fuerit prerogare sanctitatis fasti- ,gium &, Sed ad hec? quis idoneus ? Imitemur, fratres, ut possumus, paterna pvestigia, simul et agamus gratias Redemptori, qui talem in via hac qua ambulamus, ducem exhibuit servis suis, per cum nos in huiusmodi conversatio- nis 1? Jucem regenerans et deprecemur !! misericordiarum patrem, ut illo nos regente spiritu, quo filii aguntur €*, per terminos,quos posuerunt patres nostri ad eandem metam perpetue felicitatis et sempiterne beatitudinis, ad quam ille sine IO fine felix introivit, nos quoque indeflexo tramite pertingere mereamur, pres- tante !*? Domino nostro Iesu Christo, cui cum Patre et Spiritu est honor et gloria in secula seculorum. Amen '*. 48. De ultima egritudine beati Dominici et admonitione *. At vero beatus Dominicus, appropinquante fine certaminis, cursus I5 meta et bonorum * laborum fructu glorioso, repositam sibi coro- nam iustitie accepturus in celo, cepit apud Bononiam positus gravi corporis egrotatione languescere ; spiritu tamen Deo infati- gabiliter adherebat. Invalescente siquidem infirmitate corporis, non deficiebat, sed proficiebat * et perficiebatur * in eo * potius 20 virtus interior mentis *. Convocatis igitur ex fratribus Bononiensis conventus XII ", cepit eos ad canonice religionis observantiam *, ad virtutum constantiam exhortari. Admonuit quoque cavenda esse summopere feminarum et maxime iuvencularum suspecta consortia, queillecebrosa admodum. viriles etiam animos aut 25emolliunt, aut inclinant. 49. De testamento eius et felici transitu ! Ne autem filios, quos dederat ei Dominus,exheredes et orphanos derelinquere vide- retur, utpote tanti patris ope? ac consolationum ipsius opibus destitutos, testamentum condidit, quele decebat pauperem Christi, 30 divitem in fide et coheredem regni, quod repromisit Deus diligen- tibus se : testamentum, inquam, non terrene pecunie, sed gra- tie, non materialis supellectilis, sed celestis conversationis. Denique quod possederat, hoc legabat : « Hec sunt, » inquit, « fra- « tres? carissimi, que vobis tamquam filiis hereditario iure possi- 35 « denda relinquo, Caritatem habete, humilitatem servate, pauperta- « tem voluntariam possidete. » O testamentum pacis, testamentum —^*(p. ex) possimus et 2, 3. — 5temporis2, 3. — 9(e.s.s.g.) s s. g. c. 2, 3. — ? simile 2, 3, Iord. de Saxonia. — * (nisi... fastigium) om. 2, 3. — ? hoc z, 3. — 19 conversionis 1; conservationis 2, — !! precemur 2, 3. — !? agunt 2, 3. — 13 prestare 1. — !* (prestante... Amen) om. 2, 3. 48. — ! (de... admonitione) om. 2, 3. — ? (fine... bonorum) certa finis et cursus sui meta, bonorumque 2, 3. — 50m. 3. — *(et p.) om. 3. — *(in eo) om. 1. — 6 (v. i. m.) m. v. i. 2, 3. — " duodecim a, 3. — * et add. 2, 3. . 49, — ! (de... transitu) om. 2, 3. — *om. 3, 3. — ?0om. a, 3. 78 PIBRRE FERRAND O. P. nulla oblivione delendum, nulla dedignatione spernendum, nulla superordinatione mutandum ; testamentum, inquam, non morte testatoris, sed immortalis vite adeptione sancitum. Beatus qui non negligit, qui non spernit vel abicit caritatis incorruptibile * vestimentum, fertilem humilitatis fundum, desiderabilem pauper- 5 tatis thesaurum, tanti patris sibi traditione legatum. Has virtutes virum sanctum Dominicum possedisse non ambigit, quisquis eius adhuc in carne positi conversationem novit ; quam virtutibus ple- nam fuisse, etsi taceat lingua, miracula clamant 5*, felicem eius transitum tam precedentia, quam etiam * subsecuta. Ipsa quoque ro eius grandis in morte fiducia iustum eum ? loquitur *, ut merito eius memoria cum laudibus habeatur. Fratribus namque decessum tanti patris * egre ferentibus confidenter asseruit non oportere eos de sua defunctione tristari, cum utiliorem eum forent post obitum: habituri, Certus quippe de sua, pro suorum erat salute sollicitus, 15. eo potentiorem se ad impetrandum fore non dubitans, quo in - potentias Domini securior introisset. Illud autem pater egregius quanta potuit districtione prohibuit, ne quis in hoc ordine posses- -Siones induceret temporales, maledictionem Dei et suam terribili- ter '^ imprecansei qui hunc ordinem, quem precipue paupertatis 20 decorat professio, terrenarum divitiarum pulvere praesumpserit offuscare vel maculare '!. Denique beatus !?* Dominicus post labo- res diuturnos, quibus in vinea Domini Sabaoth fideliter desudave- rat, introivit in gaudium Domini !? sui, diurnum ** accepit dena- rium, complevitque dies suos in bono et annos suos in gloria, 25 anno incarnationis dominice millesimo ducentesimo vicesimo primo !*5. 50 '.Corpus eius ubi et a quo sit sepulture mandatum *. Interfuit autem eius exequiis venerabilis Hostiensis episcopus, tunc apostolice sedis in Lombardia legatus, postmodum vero papa 3o Gregorius, corpusque eius sacrosanctum cum digna devotione per semetipsum sepulture mandavit. Noverat quidem sanctam eius conversationem in Domino, et spiritualis eum sibi, dum ?* adhuc viveret, astrinxerat dilectionis amplexu. Sepultus est autem Bono- nie in ecclesia Sancti Nicolai Fratrum Predicatorum, quorum 35 ordinis ipse primus extitit institutor. 51'.Qualiter eius transitus fuit Brixie revelatus?*. Eadem — $5 jncorporale 2, 3. — ?(m. c.) c. m. 2, 3. — 50m. 3, 3. — " (i. e.) ustum cum 2. — 5 proloquitur 2, 3. — ? (d. t. p.)t. p. d. 2, 3. — !* 0m. 2,3. — '! (v. m.) 0m. 2, 3. — !* 0m. 2, 3. — ? Dei add. 3. — !* diurnumque 2, 3. — !5 (m. d. v. p.) MCCXX r. bO. — : 46 in marg. 1. — * (corpus... mandatum) om. 2, 3. — * cum 2, 3. b1. — !47in marg. x. — ?*(qualiter... revelatus) om. 2, 3. ET LES PREMIERS BIOGRAPHES DE S. DOMINIQUE. 79 die eademque hora defunctionis sue * frater Walo *, eiusdem ordi- nis tunc prior Brixie *, postmodum * autem eiusdem civitatis epis- copus, cum se in loco campanilis fratrum in Brixia? paululum reclinasset, levi quodam depressus * est somno ; viditque interiori- 5 bus oculis quasi aperturam quandam in celo. Per aperturam vero illam submittebantur candidissime due scale. Summitatem unius scale manu tenebat Christus Dominus, summitatem vero alterius mater eius. Ángeli autem lucis discurrebant ascendentes et descen- dentes * per eas, Et ecce inter utramque scalam '? sedes posita Ioeratin imo '!, et supra sedem sedens. Et qui sedebat similis erat fratri habenti faciem velatam caputio, quemadmodum in ordine moris est fratres mortuos sepeliri. Trahentibus autem paulatim scalas illas Christo Iesu et matre eius, trahebatur et sedes pariter cum sedente, donec, psallentibus angelis, celos !? illatus est. Rece- I5 ptis igitur in celum scalis et sede et ! eo,qui in sede fuerat colloca- tus, celi apertura clausa est visioque disparuit. Excitatus a somno frater ille, quamvis ex infirmitate precedenti debilis adhuc esset, confestim Bononiam iter arripuit ; ubi réi veritatem diligenter explorans, comperit eandem diem eandemque *'* horam fuisse, qua 20 Sibi visio illa celestis apparuit, et '* qua sancta illa anima beatis- simi '* patris Dominici migravit e !! corpore, presentis incolatum miserie superne beatitudinis habitatione commutans '*, ubi ab ubertate domus Dei feliciter inebriatur, glorie regem dominumque virtutum in decore suo conspiciens Christum Iesum dominum 25 nostrum, qui cum Patre et spiritu Sancto vivit et regnat Deus per omnia secula seculorum. Àmen "*. 52'. De translatione sancti Dominici et miraculis coram papa Gregorio IX? approbatis *. Post obitum vero ? viri sancti Dominici divina non defuere miracula, quorum quidem plurima 3o indiscreta quorundam humilitas occultavit, dicentium non debere receptari * miracula ne sub obtentu devotionis notam incurrerent cupiditatis. Plura vero per negligentiam abolevit * oblivio, mater ingratitudinis, .gratie inimica. Quedam vero conscripta ^ sunt, diligenti " prius inquisitione discussa et coram domino? papa Gre- — * ejus 2, 3. — * Valo 2, Cala 3. — *Brisiensis 2, Druiecsis 3. — $ post 2, 3. — ? HBrissie 2, Brixie 3. — * pressus 2; possessus 3. — ? (et d ) om. 1. — 19 (u. s.) utrasque scalas 2, 3. .— !! (p.e. ini) ini. p.e.2,53. — celo 2,3. — i3cum add.2,3. — '* eam denique 2, 3. — !5 in 2, 3. — !6 beati 3. — ! a 2, 3. — 13 (presentis-commutans) de incolatu miserie presentis ad superne (om. 3) beati- tudinis habitationem commeans a, 3. — !? (glorie... Amen) om. 2, 3. 52.— 48 in marg. 1. — * (de... approbatis) om. 2, 3. — * quoque 2, 3. — . 4 recitará 2, 3. — * abolerat I. — ' scripta 2, 3. — ? diligenter 2, 3. — * (etc. d.) coramque 2, 3. Rn : a E Àj (tft n «o CESTA Joc .4d " ttro-4 yi i f (o 10- 9: )i$gdau' sj $0w€wWtee cs 80 | PIERRE FERRAND O. P. gorio fidelium attestatione probata, que huic opusculo. inserenda decrevi. EE 53 !. Igitur cum beati Dominici crebrescentibus evidenter mira- culis non posset ultra sanctitas occultari, fidelium duxit devotio corpus eius humili prius solo repositum ad altiorem locum reve- 5 renter transferre *. Indignum quidem ? videbatur ut eius ossa humanis subiecta pedibus humus obtegeret, cuius animam ethe- : reis subvectam * esse jam sedibus indubitata fide constaret. Erat autem monumentum ipsius, in quo primum fuit tumulatus, grandi lapide durissimoque cemento conclusum, ut.ne quid 5 vel ab inte- 1o rioribus posset procedere, vel ab exterioribus subintrare. Hoc cum fuisset, fracto vix ferreis instrumentis cemento sublatoque lapide scilicet 5, patefactum, tanta subito ex ipso erupit suavissimi odoris fragrantia, ut " hon tam sepulcrum, quam cella videretur aromatum paruisse?. Revera etenim corpus eius virgineum, quod r5 illibata integritate manserat incorruptum Spiritus sancti * orga- num, salutaris unguenti extitit alabastrum, virtutum cella, cha- rismatum apotheca. Erat etiam !* odor ille tantus tamque '! mira- bilis, ut inusitata fragrantia cuncta superaret aromata, nec '! alicuius rei naturalis !* odori similis videretur. Nec solum ossi- 20 bus '*, aut pulveri sacri corporis, vel capse !'' inerat; verum etiam fratrum manibus horum quippiam tangentium adherebat. Qua in re pensandum '* quam immensis * in celo !* deliciis per- fruatur spiritus, cuius tanta suavitate redolet adhuc in pulvere iacens corpus. ] 25 54. Quidam scholaris, nomine Nicholaus de Bosco, Anglicus natione, Vigorniensis diocesis, degens Bononie '!, gravi renium ? ac genuum dolore vexatus a festo sancti Michaelis usque ad pentecostem, nec per se iam poterat surgere, nec ? per domum sine baculo vel alterius sustentationis adininiculo ambulare. 30 Denique, invalescente morbi molestia, XV * diebus de lectulo non surrexit, sed? et levum femur eius vehementi macie attenuatum emarcuit, in tantum ut omnis ab eo secundum medicorum iudicia* spes curationis abscessit ". Adhibitis enim quam pluribus * medi- b3. — 1 49 ét marg. 1. — ?*transferri 2, 3. — 56i 2,53. — *subvectum 3. — 5 (ut ne q.) ita ut nec spiramine quidem 2, 3. — 5 om. 2, 3. — " utique add. 2, 3.— 8 patuisse 2, 3. — ? (Sp. s.) s. Sp.2, 3. — !? sane 2, 3. — !! namque ante corr. 1, — i?ne3. — !5 0m.2,3. — !* opibus 3. — !5 cassie 2. — !6 est add. 2, 3. — !! (q.i.) quantis 2, 3. — !* celis 2, 3. | 54. — !fuitadd. 2, 3. — *renum 2, renuum 3. — (iam... nec) surgere compos erat 2, 3. — * quindecim 2, 3. — 50m. 2,3. — *(in... iudicia) adeoque secundum medicorum iudicia omnis 2, 3. — " abscesserat 2, 3. — * (q. p.) com- pluribus 2, 3. ET LES PREMIERS BIOGRAPHES DE S. DOMINIQUE. 8r cine remediis, nil ei proderat, sed magis, deterius habebat. Itaque humano destitutus auxilio Christo Domino? se devovit et beato " Dominico, dicens : « Ego me voveo Christo Iesu '! et beato « Dominico, ut me ab hac infirmitate liberet ; quod utique, si 5« voluerit, et '* valebit. » Volens etiam in signum devotionis offerre candelam iuxta modum proprie quantitatis, cepit filo stup- peo, de quo facienda erat candela, corporis sui longitudinem et grossiciem'* mensurare. Cumque se totum mensus erat '!* in longum, caput eius !* et collum ac pectus, deinde renes ac femora, tandem Iogenu filo ambiente cinxisset, invocato ad quamlibet mensuram '* nomine Iesu Christi et beati Dominici, continuo se alleviatum '' sentiens, exclamavit : « Ego sum liberatus. » Et exsurgens lacrima- batur pre gaudio :5; currensque sine baculo vel aliquo fulcimento '? venit non egens vehiculo ** ad ecclesiam sancti Nicholai ubi I5corpus beati Dominici quiescebat. Distabat autem ecclesia ab eius hospitio, quantum potest iacere?! arcus. Recessit igitur ? restitutus pristine sanitati, Christi gratias agens nomini, ac beati Dominici testimonium perhibens sanctitati **, 55. Quedam puella Bononiensis, nomine Thomasina, gravem 20 morbum et pene incurabilem diebus XV ' in sinistra patiebatur maxilla. Cumque multe fluxu pütredinis et saniei ulcerata* eius facies fedaretur, impossibile videbatur quin aliqua cicatrice vel deformi macula turparetur. Tentatis igitur frustra variis medicine remediis, ad invocationem beati Dominici beneficium obtinuit sani- 25tatis. Mane siquidem dieisequentis nec vestigium quidem morbi remansit in facie, excepta quadam rubedine nullam deformitatem prestante, sed tanti miraculi memoriam commendante. Bononiensis quedam domina 5, Glisla * nomine, octo annis dextri lateris a cingulo inferius vires prorsus amiserat, ita quod? nec 3o pedem nec tibiam .movere poterat *, nisi forte manibus sicut ? lignum. Hec*, invocato beato * Dominico, adepta protinus sani- tate, caruit omni morbo !? gratias agens Deo, '! 56. Iuvenis quidam de Manzolino, nomine Manfredinus, a festo sancte Agathe ! usque ad festum Pentecostes * omnium membro- — 9 om. 2, 3. — !9 (et b.) beatoque 2, 3. — !! (C. I.) I. C. 2, 3. — !* om. 2, 3. — !5 crassitudinem 2, 3. — '!! esset 2, 3. — 5 etiam 2, 3. — !^ mensurationem 2, 3. — " allevatum 2, 3. — !* (l. p. g.) lacrimas fudit gaudio 2. 3. — t? (a. f)alia ope 2, 3. — ?? (n. e. v.) pedibus suis 2, 3. — ?! (p. i.) i. p. 2, 3. — 12 autem 2, 3. — ?5 sanctitatis 3. T 5b. — ! duodecim 2, 3. — ? lacerata 2, 3: — ? mulier 2, 3. — * Ghisia 4, 3. — 5 ut 2, 3. — * posset 2, 3. — "sicuti 2, 3. — ? itaque add.2,3. — ?*0m.2,3. — ' 49 (c. 0. m.) om. 2, 3. — !! (a. D.) Deo egit 2, 3. 56. — ! Agathes 2, 3. — * (f. Pj. P. f. 2, 3. ANAL. BOLL. XXX. : 82. PIERRE FERRAND O. P. rum viribus destitutus, nec ambulare per se poterat, nec super latus lacere, nec in terra nisi alio se deponente sedere, nec se nisi alio trahente levare.Tibias quoque proprias frustra et quasi alienas portabat. Is cum adhibita sibi * medicamina expertus esset inania et nociva, invocavit beatum Dominicum et* perfecte sanitatis con- 5 tinuo assecutus est donum. Ghislina quedam mulier apud Manzolinum commorans, ab introitu quadragesime usque ad translationem beati Dominici gravi totius corporis infirmitate detenta, brachii sinistri et usum pariter et sensum amiserat ; quod ita erat emortuum et penitus 1o arefactum, quod * nec vulnus in eo * causa minutionis ? illatum sentire poterat, nec ex ipso vulnere sanguinem emittebat ; eratque ipsum brachium dextio ? gracilius, quod etiam ? nimium extenua- verat longus morbus '^. Que ut beato'' Dominico se devovit, . statim perfecte curationis beneficium '* reportavit. 15 Alia quoque manens apud Manzoliaum mulier, nomine Mana- cheta *5, labii inferioris iam per anni spatium privata erat officio, ut nec loqui posset, nec sine '' magna difficultate sumeret ali- menta '5, eo quod enormiter labium !'* intumuerat et quasi mor- tuum dependebat. Invocavit opem beati Dominici, et dudum amisse 20 reddita est continuo sanitati. Nec mirum si sanat labia corporis, cuius labiis sepe curate sunt pestes mentis. 5*7. Sed et iuvenis quidam, nomine Cyminianus !, per quattuor annos et amplius gravi languore detentus, ita ut capillis elapsis ' a capite et sanie defluente gravissime passionis preferret indicia, 25 beati Dominici ? meritis potitus * est beneficio sospitatis *. Cum enim * iuvari non posset a medicis, invocato ' Dominico, a longo BISNHSE 3 liberatus est morbo *. Quidam Cambius nomine de Batitoribus '? aud Pragatuli *' dum purgaret aream, ingressam in guttur atque inherentem re- 30 icere non valebat aristam. Octo denique diebus gravi gutturis '? gravatus dolore, per dies quatuor, increscente gravamine 5, nec cibum sumpsit, nec sermonem emisit. Cumque sibi medicine remedio '* subveniri non posset, ad invocationem beati Dominici statim redditus est saluti. 35 —3 9m. 2, 3. — * quainobrem 2, 3. — ? ut 2, 3. — * illud 2, 3. —7 munitionis 2, 3. — * lextra 3. — ? et 2, 3. — !" (e.l.m.) diuturnus m.e.2, 3. — '! om. I, 2. — *? commodum 2, 3. — !» Monacheta 2, 3. — !* om. 3. — '? alimentum 3. — 16 illud add. 2,3 67. — ! Ceminianus 2, 3. — ? lapsis 2, 3. — 5 precibus et add. 2, 3. — * potius 3. — * sanitatis 2, 3. — 5 0m. 2, 3. — ? beato add. 2, 3. — * (al. b.) om. 2, 3. — ? om. 2, 3. — !? (de B.) vm. 2, 3. — !! Pergatuli 2, 3. — !? in gutture 2, 3. — !5 'j g.) om. 2, 3. —!* remedium 3. ET LES PREMIERS BIOGRAPHES DE S. DOMINIQUE. 83 Alius quoque, nomine '* Marsilius de Suavitis '5, febri continua et gravi pectoris dolore vexatus,et quasi in extrema iam '" vite sue regula constitutus, beato se Dominico commendans, statim '* con- valuit, admirantibus pie cunctis 1n sübitatione insperate salutis !?. 5. $8. Quedam ! mulier, Ioanna ? nomine, ultramontana respectu Bononie ?, usum digiti XX * annis amissum, — incurabiliter siqui- dem arefactus fuerat et contractus *, — sancti Dominici devota invocatione statim recepit. Raphanellus quidam nomine, ruptus in inguine *,descendentibus IO quoque in virilia intestinis vehementer afflictus, invocato beato Dominico, continuo liberatus est. Ante translationem autem corporis beati Dominici quidam puer nomine Petriciolus rupturam passus in inguine * annis duobus detluentia intestina gestabat. Cumque nulla posset ope medicorum I$curari, matre eius invocante beatum Dominicum, preter spem diu desperatam recuperavit salutem. Quedam ? mulier *, nomine Alda *, quindus annis habens scrofu- las '? et glandulas '!! sub ascella, vessicas circa mammillas in dex- tero latere fetida valde sanie defluentes, gravi admodum '? afflige- 20batur dolore, ita ut nec etiam super ' dextrum latus posset iacere '*. Hanc quoque ad invocationem *5 beati !* Dominici Iesu Christi pietas continuo liberavit. . 59. Scholaris quidam, nomine Guilelmus Alacre !, de castro Vauri *? diocesis Tholosane, studens Bononie ?, duplici tertiana gra- 25 viter cruciatus jam incusserat * desperationem suis * de recupe- rande remedio sanitatis *. Ad ecclesiam Sancti Nicholai veniens, ut super lapidem superpositum ? sepulchro beati Dominici iacuit, percepta continuo sanitate surrexit. Quedam mulier,nomine Bonafilia *,nasi et superioris labii tumore 3o non mediocriter gravabatur. Obortus siquidem morbus, qui ficus dicitur, sic labium illius et nasum inflaverat, quod ad modum ovi galline !'? ori eius deformis grossicies imminebat'!, ac fetorem hor- — "5 om. 2, 3. — !* (de S.) om. 2, 3. — "' (ine. iam) i. in e. 2; i.in externa 3. — 15 (D. c. s.) c. D. 2, 3. — !* (admirantibus... salutis) om. 2, 3. 58. — ! om. 2. 3, — * Iohannina 2, 3. — ^ (u. r. B) 0m.2,3. — * viginti 2, 3. — 5 (f. e. c.) e.c. f. 2, 3. — *ingrane r. — ? (ante... quedam) om. 2, 3. — ? quoque add.2,3. — ?*(n. AJ A. n. 2, 3. — !^ scrufulas 2, 3. — !! ciaudulas2, clandulas 3. — '"? autem 3. — !5 supra 2, 3. — !*(p. i.) i. P 2, 3. — ^ (ad 1.) invocatione 3.— !5 sancti 2: 3. 59. — ! (G. A.) Guillielmus allacrc 2, 3. — ? Lauri 2, 3. — ? (s. D.) B. s. 2, 3.— 1 incurrerat 2, 3.— 5 0m. 2, 3. — "is add. 2, 3. — " (l. s.) lapide posito super 2, lapidem posito super 3. — " (q. m. n. B.) Bonafilia mulier 2, 3. — *? (i. q. ad m.) intumescere fecerat instar 2, 3. — !" ut add. 2, 3. — ': immineret 4, 3. Li IDEAE . *-tí74ad Cf. Ps. 8, 3. 84. | PIERRE FERRAND O. P. ribilem exhalabat'*. Hoc malum igitur '* perpessa biennio, nec quidquam proficiens medicorum auxilio'*, beatum Dominicum pre- cibus adiit, et diu desideratam salutem subito impetravit. Puer quidam ', Iohannes nomine '*, gravissima per tres dies recubuit '" infirmitate. Cumque iam evidenter apparerent! mortis 5 indicia, omnes etiam medicine artis periti de eius desperabant vita !?. Mater autem eius beatum Dominicum petiit et ab ipsis mor- tis ianuis revocatum et *?^ incolumem filium mox recepit ?!. 60. Mulier, nomine Cortesina !, gravi per annum et dimidium et amplius ? infirmitate confracta ?, omnium fere membrorum erat xo officio destituta * et inutilis prorsus effecta, ita ut non posset quip- piam operis exercere. Invocatione autem facta ad beatum Domini- cum * liberata, continuo vires corporis recuperavit et usum *. Quidam puer, nomine Hemerycus ?, per octo dies et amplius. gravissima egrotatione decumbens, nec loqui iam? poterat nec 15 cibum aut potum sumere prcvalebat *, totumque corpus eius lethali iam frigore congelatum vicine mortis preferebat '? indicium. Cunctis igitur de salute eius desperantibus, invocatur beatus Dominicus, et subito redit salus !'. Alius quoque similiter !?, nomine Petrinus, per XV '* dies et20 amplius gravissime infirmitatis molestiis occupatus, miserabiliter intuentium molestabat aspectus. Ab umbilico !* siquidem 5 inferius grandi tumore inflatus suique impotens effectus !5, ita ut nec ire posset aut !! stare, vel aliquatenus se iuvare, nec erat quisquam qui eum cerneret !*, qui non ipsum quasi unum ex mortuis reputaret. 25 Facto autem voto ad beatum Dominicum, contra spem omnium adeptus est celerem sanitatis effectum *?. 61. Nec silenda est pueri Radulfi ! mira curatio, ad eius gloriam qui ex ore infantium et lactentium perficere novit laudem, ut des- truat inimicum et ultorem sive perfidie defensorem ?*. Languens 3o siquidem per tres septimanas ? et amplius dictus puer * ad portas — !3 exhalaret 2, 3.— !5 (h. m. i.) hunc i. morbum 2, 3. — !* (m. a.) a. m. 2, 3. —— I5 Qm. 2, 3. — 1^ om. 2, 3. — '" decubuit 2, 3. — !? in eo add. 2, 3. — 9? (d. v.) v. d. 2, 3. — ?? on. 2, 3. — t! recessit 3. 60. — ! (m. n. C) C. m. 3, 3. — ? (ct d. et a.) cum dimidio 2, 3. — ? con- fecta 2, 3. — * (e. o. d.) o. d. e. 2, 3.—5 (f. a. b. D.) beati Dominici 2, 3.— * (et u.) om. 2,3. — ?(q. p. n. H.) puer Amycus nomine 2, 3. — ita x. — ? om. 2, 3. — 19 proferebat 3. — !! (r. s.) salus ei redditur. — !?puer2,3. — 55 (P. per XV) Perinus quindecim 2, 3. — !*umbiculo, r umbelico 2. — !5scilicet 2, 3. — 6 (1, s. i. e.) tumefactus 2, 3. — !! nec 2, 3. — '5 (q. e. c.) om. 2, 3. — '* (a. e. c. s. elfectum) celerem adeptus est sanitatem 2, 3. 61. — ! Redulfi 2, Rodulfi 3. — ? (ad... defensorem) orm. 2, 3. — » hebdomadas 2, 3. — * (d. p.) om. 2, 3. ET LES PREMIERS BIOGRAPHES DE S. DOMINIQUE. 85 mortis evidenter et secundum rationem inferioris nature irrevo- cabiliter propinquabat *. Denique diebus octo nec cibum sumere poterat * nec mamillam ? suggebat *. Eratque iam illud corpuscu- lum summa confectum macie, naturali quoque calore adeo destitu- $tum, ut nemo esset qui ? ipsum ad '? vitam presentem confideret redditurum '!. Facto autem pro eius salute a parentibus voto ad beatum Dominicum '!*, invenerunt !* protinus liberatum. Adiciendum et hoc laudibus viri sancti ad conterendas molas obloquentis iniqui.Quedam '* mulier, Guisla !* nomine, apud Imo- I0]lam gravi dentium urgebatur dolore. Itaque vehementissimi cru- ciatus aculeis '* agitata, nec !' quiescere poterat, nec sompnum oculis capiebat, sed velut furiosa continuis clamoribus ululabat. Facto autem voto ad beatum Dominicum, incolumitatem obtinuit in momento !*, : | I5 62. Illud quoque nulla oblivione delendum ', quod Andulphus * nomine de Manazello ? in se ipso * expertus est patratum miracu- lum. Qui * periculosi admodum apostematis per mensem et amplius in afflictione * gravatus ab omnibus ? videntibus iudicabatur mali illius gravamine * moriturus. Erat enim apostema illud preturgi- 20 dum ? in parte interiori dexteri lateris sub ascella !?^, nec videbatur ulla ei posse succurrere !! medecina. At ubi !? facto voto '? invo- catus est beatus Dominicus, statim sanitatis effectrix Dei virtus affuit. Nam protinus ulcus !* detumuit, etis de cuius vita !* des- perabatur homo '* sanus evasit. 25 Scribatur et hec !" in generationem alteram '*, ut populus qui Cf.Ps.xor, 19. creabitur laudet Dominum in Dominico servo suo ** ; et nihilomi- nus Dominicum laudibus attollat in Domino, qui aperit os muto- Cf.Sap.10;21. rum et linguas infantium facit disertas. Duo namque pueri, cuius- dam ?* Alberti de Cusignato *!' filii, muti a nativitate permanse- 3orunt?*, etatis quidem alter super quintum et dimidium, alter — S5 propinquavit 2, 3. — * potuit2, 3. — " mammillam3. — * suggere 2, 3.— ? (esset qui) 0m. 2, 3. — !? om. 2, 3. — !! retenturum 2, 3. — !* (v. ad b. D.)ad D. v. 2, 3. — ^ eum add. 2, 3. — !*(adiciendum... quedam) om. 2, 3. — '!* Gisia 2, 3. — !* (v.c. a.) vehementissimo cruciatu 2, 3.— !? iam add. 2, 3.— !* (facto... momento) emisso itaque B. Dominico voto subitam adepta est sospitatem 2, 3. 62. — ! est add. 2,3. — ? Adinfus 2, 3. — ? Mazencllo 2, Mazanello 3. — * om. 2, 3. — ^ enimvero 2, 3. — * (i. a.) inflatione 2, 3. — ? (ab 0.) a 2, 3. — " (m. i. g.) om. 2, 3. — "om. 2, 3. — '" intumescens add, 2, 3. — '! (u. ei p. s.) aliqua posse ei succrescere 2, 3.— !* vero 2, 3. — !* ct ut add. 2, 3. — !* (statim... ulcus) et vulnus(ulcus 2) protinus 2, 3.— ^ (is de c.) qui 2, 3.—'!5 om. 2, 3. — ? (ct h.)etiam hoc 2, 3. — 5 (g. a.) generatione altera 2, 3.—'!? (laudct... suo) in DB.(ors.2) Domi- nico servo suo Dominum laudet 2, 3. — ?" (p. c.) om. 2, 3. — ?! Tensignato a, 3. — 3! erant 2, 3. 86 : | PIBRRE FERRAND O. P. vero supra tertium et dimidium** agens annum. Facto autem voto, pater eorum invocavit beatum Dominicum, et statim utrique datum est divinitus ?* expedite locutionis officiumi, et vetus absol- vit silentium novum verbum *?*, 63. Huc accedat ! et Berte ? puelle diu quidem perdita, sed mira 5 celeritate restituta loquela. Huius enim lingua tenus gutture cor- nupete bovis ? percussione discissa *, muti ? oris ut legitur * occu- pabat claustra, coactoque pressa silentio nulla formare prorsus poterat verba ?. Invocato autem beato Dominico fecit votum, et integritatem lingue pariter recuperavit et usum *. IO Nec sane pretereundum ? sanctitatis habundans quidem, sed evidens argumentum, quod beati Dominici meritis non tantum- modo salus egris, gressus claudis, facundia mutis !*, sed etiam lumen cecis redditur et surdis auditus. Nam quedam mulier '*,. Druda nomine,oculorum privata lumine'?*.per tres annos et amplius 15 extincti sustinuit damna visus ", nec ullius potuit medicaminis exhibitione !* iuvari. Invocato autem beato Dominico, votum fecit et statim lumen ** oculorum recepit. | Quedam autem '* puella,nomine Gilborga !",surditatem incurre- rat; itaque !' per mensem et amplius nihil prorsus intelligere 20 poterat vel audire !?. Clamans eius mater ad ** beatum Dominicum exaudiri meruit, et auditum filie impetravit. - similiter quedam ?! mulier, nomine Ricaldina,de Serra? diocesis Imolensis, per annum et amplius tante surditatis ** sustinuit ** in- commoda, ut nihil auditu perciperet, nisi quis super eam auribus25 eius fortiter inclamaret ?*. Invocatus igitur ** ab ea beatus Domi- nicus clamosis ** precibus aures prebuit, et auditum surdis auri- bus restauravit. | 64. Multa quidem et alia tam in vita gloriosissimi patris huius !, quam post obitum ? perpetrata innotuere miracula, que non sunt 3o stili officio designata ?*. Hec autem breviter advocata * sunt ad — $5 (alter vero ... dimidiüm) 0m. 1. — ?* (d. e. d. PODES d. e. 2, 3. — $5 (et... verbum) om. 2, 5. 63. — ! accedebat 3. — * beate 2, 3. — (c. b.) bovis cornu 2, 3. — * decisa 2, 3. — 5 mutis 3. — *$(u. l.) inutiliter 2, 3. — ? (occupabat ... verba) claus- trum occupabat 2, 3. — * (integritatem ... usum) integrum perdite lingue usum recuperavit, 2, 3. — ? pretereundem r. — !? muti r, — ! (necsane ... mulier) 0m. 2, 3. — 1? (p. 1.) l. p. 2, 3. — !* (s. d. v.) v. d. sustinebat 2, 3. — !* ope 2, 3. — 15 (s. 1.) 1. s. 2, 3. — '!9(q. a.) om. 2,3. — " (G. n.) n. Guilborca z, n. Gil- borca 3.— !* ita ut 2, 3. — '" (p. v. a.) v. a. posset 2, 3. — ?? om. 3. — ! (s. q.) alia 2, 3. — * (R. de S.) Cicaldina de Secta 2, 3. — ?*sorditatis 3. — ?* susti- ncbat 2, 3. — ?5 (f. i.) vehementius inclamasset 2, 3. — ?9 autem 2, 3. — ?? devo* tis 2, 3. 64. —! om. 2, 3. — ? (p. o.) obitu xz. — ? exarata 2, 3. — * annotata 2, 3. ET LES PREMIERS BIOGRAPHES DE S. DOMINIQUE 87 : . . : . : , LI sanctitatis eius astructionem *, ad fidelium edificationem, ad lau- dem quoque * et gloriam.eius,qui fecit " mirabilia magna solus,qui Ps. 135, 4. trinus in personis et unus in essentia vivit et regnat per infinita seculorum secula *. Amen. 5 De curationibus etiam infirmitatum plura nobis innotuerunt, que ad presens scripto mandata non sunt sanctitatis eius insignia ?. — 5 ostensionem 2, 3. — 5 (1. g.) laudemque 2, 3. — ? facit 1. — 9 (seculorum s.) s. seculorum 2, 3. — ? (de... insignia) om. 2, 3. À PROPOS DE S. BRICE. « Je toucherai » , écrit un peu solennellement M. J. Rabory (x), « à la grande cuvre élevée par Grégoire de Tours, non pour « l'ébranler (ce serait une prétention téméraire), mais pour resti- «tuer un texte oü les copistes ont certainement introduit une « erreur; car ils'agit d'un chiffre qui a étémal lu par eux ou mal. « reproduit. » La correction de M. R. porte sur deux passages dans lesquels Grégoire dit, au sujet du successeur de S. Martin : Tricesimo tertio vero ordinationis suae anno oritur contra eum lamenta- bilis causa pro crimine ... (Hist. Franc. II, x) et : cué irigesimo terito episcopatus anno crimen adulterii est ampactum a civibusTwurontcis (ibid. X,31). M. R. est choqué de l'invraisemblance du récit, mais n'in- siste pas sur ce point. « Ce qui est plus décisif » , ajoute-t-il, « c'est « que ce récit est en contradiction avec des documents certains de « l'histoire. » Voyons cela. La trente-troisiéme année de l'épiscopat de S. Brice n'est pas antérieure à l'an 430 (2) ou,en tout cas, à l'an 429. Or deux lettres du pape Zosime, datées du 2x et du 22 septembre 417 (3), attestent que le prétre Lazare, plusieurs années avant de devenir (vers 408) évéque d'Aix, avait porté devant divers conci- les des accusations calomnieuses contre S. Brice. On en avait conclu, toüt simplement, que les ennemis de Brice n'avaient pas désarmé et que, accusé par Lazare tout au commencement du V* . siécle, il avait été l'objet, en 430 environ, de nouvelles et graves attaques (4). Mais M. R. s'est persuadé, — il ne dit pas pourquoi, — que l'accusation dont parle Grégoire de Tours,ll. cc., a été por- tée par Lazare. et que c'estlà la calomnie flétrie par le pape (1) J. RABonv, Saint Brice. Correction à un texte de Grégoire de Tours, dans le BULLETIN TRIMESTRIBL DE LA SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE DE TOURAINB, t. XVI (1908), p. 275-77. — (2) Car S. Martin est mort au plus tót en novembre 396, plus probablement l'année suivante. Cf. 4saJ. Boll.,t. XXVII, .p. 462. — (3) Jarr£- KALTENBRUNNER, 330, 331. — (4) Voir, par éxemplé, E.-Ch. ad Le concile de Turin (Paris, 1904), p. a6. A PROPOS DE S.'BRICE. 89 Zosime. « Et je dis », conclut-il, « qu'il faut lire, dans Grégoire de « Tours, non pas zrtgestmo anno, mais bien Zertio anxo (x). » Sans nous attarder aux détails de l'argumentation, il suffira de constater qu'il ne peut étre question d'une erreur « certaine » des copistes, mais que, s '.üly a quelque chose de certain, c'est que M. R. corrige ici, de son propre chef, Grégoire de Tours lui- méme. Le cas est limpide. En effet, au témoignage de Grégoire, S. Brice, chassé de Tours par ses diocésains, se rendit à Rome, oü il séjourna sept ans : Septimo t1situr anno regressus a Roma, cum auctoritate papae tllius Toronus redire disposuit (H. F. YI, 1) ; Bricius vero septem apud papam Urbis annis üegens, idoneus invenius a crimine, ad urbem suam redire iussus est (ibid. X, 31). D'aprés le méme Gré- goire (ibid. II, 1), il survécut sept ans à son retour : Bricius in cathedram regressus est, septem, postea feliciler vivens annos. 33 ans d'épiscopat, 7 ans passés à Rome, 7 ans ensuite à Tours, cela fait en tout 47. Or Grégoire attesté avec toute la clarté désirable que l'épiscopat de S. Brice dura, de fait, 47 ans : Cw post quadragesir/o septimo episcopatus anno defuncto sanctus. Eustochtus successit. (ibid., I); fuerunique ommes ebiscopatus es anni quadraginia seplem (ibid., X, 31). Ce ne sont donc pas les copistes, c'est Grégoire qui a écrit ! tricesimo terlio anno. Aussi bien, dans son édition de P7Tés- toria Francorum, faite d'aprés de nombreux manuscrits, dont plu- sieurs datent du VII* siécle, Arndt ne signale pas la moindre variante pour aucun des chiffres (33, 7, 7, 47) que nous avons cités (2). | . A.P. (1) M. R. continue : « En chiffres romains, l'erreur était facile pour les copistes : trois I barrés donnaient trois X »... Je me demande si les paléographes feront bon accueil à cette affirmation au moins étrange. Mais ce qui est plus étrange encore, c'est la facon dont M.R. s'est facilité sa táche de correcteur et a préparé les voies à l'explication qu'il donne de « l'erreur » des copistes. Car, avant de corriver le texte, il a commencé par le soumettre à une amputation, qui n'est pas précisément sans importancc, En effet, les manuscrits de Grégoire de Tours donnent Tous pour H. E. X, 3x : trigesimo tertio episcobatus anno et, pour H. E. IL. z,*PRESQUE TOUS: íriccsimo lertio vero cpiscopatus anto. — (2) M. R., qui emploie l'édition périmce de Ruinart, affirme que « les divers manuscrits de Grégoire dc Tours différent ». Mais la: seule variante qu'il a trouvéé dans Rui- nart c'est éricesimo vero au lieu £ricesimo tertio vero; et encore ce scrait là la lecon de deux ou trois manuscrits dans le premier des deux passages cités, et dans le premier seulement (cf. note 1). Inutile, je pense, d'insister. ANAL. BOLL. XXX. —— | 7 BULLETIN DES PUBLICATIONS HAGIOGRAPHIQUES N. B. Les ouvrages marqués d'un astérisque ont été envoyés à la rédaction. | 1. — Acta sanctorum novembris. Tomus III. Bruxellis, apud Socios : Bollandianos, 19ro, in-fol., xir-ooo pp., portrait. — Ce nouveau volume des Acta, dont S. M. le Roi des Belges a daigné accepter l'hommage, suit à seize ans de distance le tome II de novembre. Si nous devions continuer du méme pas, nos arriére-neveux n'auraient nulle chance de voir, je ne dis pas la fin de la collection, mais méme la fin du mois de novembre. Nous comptons, d'ici à quelque temps, pouvoir prendre une allure plus rapide; relativement plus rapide, bien entendu. Car, outre que notre marche est retardée par la publication des Axalecta Bollandiana, dont les vingt-neuf volumes, on veut bien nous l'assurer, n'ont pas été inutiles à l'histoire et spécialement à l'hagiographie, les exigences sans cesse crois- santes dont est grevée désormais l'édition scientifique des textes anciens et médiévaux empéchera toujours les hagiographes d'aller vite. Pour le moment, c'est de propos délibéré que nous ralentissons le pas. En pré- sence des exigences dont nous venons de parler, nous avons constaté, il y a quelque vingt-cinq ans, la nécessité de renouveler et de compléter notre outillage. Le point essentiel était de faire l'inventaire de tous les textes hagiographiques iriprimés dans les différentes langues anciennes et, ce qui . est encore plus long et non moins important, le recensement, aussi com- plet que possible, des exemplaires manuscrits de ces textes. .. Un grand effort a été continué dans ce sens depuis l'apparition du . tome II de novembre et, à cóté des trois Dribitothecae hagtographticae : la grecque, la latine et l'orientale, parues respectivement en 1895 (2* édition en I909), en 1898-19o1, en 19Io, et dont la mise sur pied a demandé de longues années de recherches, une série de volumes séparés a donné le catalogue des manuscrits hagiographiques grecs et latins de là Vaticane (en 1899 et x9ro), des manuscrits latins des autres bibliothéques de Rome (en 1909), des manuscrits grecs de la bibliotháque nationale de Paris (en 1896), tandis qu'apparaissaient, dans nos /4zalecía, une bonne quinzaine . de catalogues de moindre étendue et que nous poursuivions dans les BULLETIN DES PUBLICATIONS HAGIOGRAPHIQUES 9I bibliothéques de l'étranger ce travail minutieux et absorbant: déjà nous avons dans nos papiers un nombre double ou triple de catalogues, qui n'attendent qu'une occasion favorable pour paraitre. Ainsi, s'il a fallu patienter depuis 1894 pour publier un nouveau volume de novembre, nous croyons n'en avoir pas moins fait avancer, et d'une facon peüt-étre plus utile, la continuation des Zcía sanctorum. Au reste, cet espace de seize ans n'est pas demeuré entiérement vide; car en 1902 a paru un volume hors série, contenant l'important synaxaire de l'église de Constanti- nople. Le tome III de novembre, qui sort des presses, renferme les Actes des saints honorés les 5, 6, 7 et 8 de ce mois ; cela fait quatre jours, tout juste autant qu'il y en a dans les tomes I et II pris ensemble. La chose vient de ce que nous avons en général fait un effort marqué pour étre concis dans les introductions ou commentaires mis en téte des textes à publier. Nous aurions méme volontiers ajouté un jour de plus et poussé jusqu'au 9 la con- tinuation des Acía, si lalongueur, parfois considérable, des documents à reproduire n'y avait mis obstacle. Parmi ceux-ci, il en est un certain nom- bre d'inédits ; la plupart sont en latin, mais les meilleurs sont des textes grecs. Nous citerons en premiere ligne les Vies grecques de S. Lazare le Galésiote, qui occupent à elles-seules un diziéme du volume (p. 508-608). Viennent ensuite, en grec : la plus ancienne Passion des SS. Galaction et Epistéme (p. 35-41) et de S. Hiéron et de ses compagnons martyrs à Méli- téne (p. 329-35), une traduction de l'antique Passion des Quatre Couronnés (p. 765-79, en dessous de l'original latin) ]la plus ancienne Vie de Ste Matrone de Perge (p. 790-813) et une Vie abrégée dela méme sainte (p. 822-23), la Vie de Stc Euphrosyne la jeune, de Constantinople (p. 861- 877), et, en appendice, le recueil des miracles de la Vierge dans l'église de la Fontaine dans la méme ville (p. 878-89); en latin, la Passion de Ste Marcienne d'Albi (p. 57-58), les Miracles de S. Lié et de S. Georges à Pithiviers (p. 78-79), la Vie et les Miracles de S. Léonard par Waléran évéque de Naumbourg (p. 173-82) et des extraits de l'ample recueil des miracles du méme saint à Inchenhofen, en Baviére (p. 182-204); la plus ancienne Vie de S. Sévére, évéque de Barcelone (p. 242-45), une troisiéme Vie de S. Winoc, de basse époque (p. 285-89), la Vie et les Miracles de S. Émilien de Faenza (p. 293-97), la Viede S. Étienne évéque d'Apt (p. 311-14), la Vie de S. Castus, martyr honoré à Bénévent (p. 341-44), la Vie de S. Bauld, évéque de Tours, et deux autres documents à son sujet (p. 388-94), la Vie de S. Florent, évéque de Strasbourg (p. 400-402), dont on n'avait qu'une édition incompléte, la Passion des Quatre Couronnés par Pierre de Naples (p. 780-84), une Vie de S. Kebius, évéque au pays de Galles (p. 828-29), la légende de S. Trémeur (p. 830-31); en italien, la déposition du Frére Précheur Bernard de Medina au procis de canonisa- . tion du B. Martin de Porras (p. 115-25). Il convient d'ajouter au moirmg trs, T Cle P3 SE ami dE 14 - 92 BULLETIN deux docu7nents importants, dont on ne possédait que l'édition remaniée et abrégée de Surius: la Vie de S. Engelbert de vologne (p. 644-81) et celle de S. Geoffroy d'Amiens (p. 905-44). Ces textes, comime aussi ceux qui, déjà publiés, ont été revus, autant. qu'il était possible et utile, sur tous les manuscrits ou du moins sur la pla- | part des manuscrits connus, — par exemple la vieille Passion des Quatre Couronnés (p. 765-79) et les Vies de S. Willibrord (p. 435-500) et de S. Willehad (p. 842-51), — ces textes, il est à peine besoin de le dire, n'ont pas tous la méme valeur. Il en est dont les historiens tireront bon parti. D'autres ne font qu'augmenter, sans proprement toujours l'enrichir, le . fonds déjà si vaste de la littérature hagiographique. iA. P. 2,.— * Mario EsPosrro. Analecta varia. Part II, dans HERMATHENA, no XXXVI (19x10), p. 73-99. — L'auteur publie les notes qu'il a prises sur. quatre manuscrits de la bibliothàque de l'Université de Bále et sur quatre autres de Trinity College à Dublin. Trois de ces derniers sont hagiogra- phiques. Le plus intéressant est le codex E. 5.28. En effet, ce mince volume de 42 feuillets, écrit ea partie au XIe, en partie au XII* siécle, est rempli par trois textes inédits et méme inconnus jusqu'ici, qui concernent tous trois l'abbaye de Berking: deux Vies d'abord, celles des saintes abbesses Ethelburge et Vulfhilde, composées l'une et l'autre par Goscelin de Canterbury et qui viennent allonger la liste des ouvrages du fécond hagiographe. Les seules biographies qu'on possédát de ces saintes étaient celles qui se lisent dans le « Capgrave » (cf. BHL. 2631 et 8737). Le troi- siéme opuscule, transcrit au XII* siécle, est consacré à la translation des Ses Ethelburge, Hildelithe et Vulfhilde. M. M. E. publie le prologue des deux premiers et quelques passages de tous les trois. Il donne aussi, d'apres le ms. A. 4. 8, du XII* siécle, un court récit — une bonne page d'impression — de la translation de S. Augustin à Pavie, Le commencement et la fin concordent à peu prés mot pour mot avec le dernier paragraphe de la Vie BHL. 792 ; mais la narration qui se lit entre deux est beaucoup plus développée dans le manuscrit de Dublin. C'est, me parait-il, la source utilisée par Philippe de Harvengt (BHL. 794). . Un troisiéme manuscrit, G. 4. 16, du IX* siécle, renferme les légendes des apótres. On ne trouvera pas malséant, j'espére, que nous exprimions le désir de voir, à l'avenir, M. M. E. se conformer à l'usege, de plus .en plus répandu, d'identifier les piéces par un renvoi à la BIZL. C'eüt été tout profit pour ses lecteurs, et lui-méme n'y aurait que gagné. Car cela l'aurait empéché de comparer les textes contenus dans le manuscrit avec une édition périmée; le Codex apocryphus de Fabricius, lequel reproduit la plupart du temps des textes remaniés et modernisés. Du méme coup, il se serait dispensé de réimprimer la préface bien connue de Grégoire: de Tours aux miracles de S, André (BHL. 430). A. P. DES PUBLICATIONS HAGIOGRAPHIQUES 93 8. — * Georg ZiLLIKEN, Der Kólner Festkalender, seine Entwick- lung und seine Verwendung zu Urkundendatierung. Bonn, Georgi, I9Io, in-89, 157 pp. Mk. 4. Extrait des BoNNER JAHRBÜCHER, fasc. I19. — Aprés avoir rappelé l'origine du calendrier liturgique, M. Z. énumére les plus anciennes attestations du culte des saints dans le diocése de Cologne, plus spécialement des saints indigénes. Les trente-cinq calendriers qui nous sont conservés furent composés entre le IX* et le XV*siécle. Ilssont décrits avec grand soin et reproduits dans une série de tableaux (p. 36-127). Cette publication est fort précieuse et M. Z. a su mettre en lumiére les indications qui en ressortent pour l'étude de la composition et du dévelop- pement du calendrier. Un paragraphe particuliérement intéressant est consacré à l'usage de dater en indiquant le saint du jour. Certaines fétes ontservi de points de repére chronologiques, à peu prés comme les nones etles ides ; il était curieux de remarquer sur quels saints le choix des fidéles s'était porté, et à quelle époque l'usage de dater par telle féte s'est introduit, s'est développé, est tombé. Il est à souhaiter que cette thése documentée et bien conduíte provoque des travaux similaires pour les différents diocéses. L'utilité de celui-ci aurait été grandement accrue s'il avait été muni d'une bonne table onomastique. . . H. Monzrus. 4.— * E.G. Cuthbert F. ArcBrLEy. A History of the use of incense in divine Worship. London, Longmans, Gteen and Co., 1909, in- 8», XXIX-400 pp., gravures (ALcum Crus CorrsEcriows, XIII). — L'Ajlcutz Ciub, qui a publié ce beau volume, a pour objet de promouvoir l'étude pratique des cérémonies liturgiques, l'ameublement et l'ornement des églises en harmonie avec les rubriques du Book of Common Prayer, et M. À. rappelle au début de son livre les controverses que l'usage de lencens et des lumiéres dans les processions ont fait naitre au sein de l'église anglicane. Ce ne sont donc point des vues théoriques ni l'archéolo- gie pure qui ont donné l'idée de ce traité, et les circonstances qui l'ont fait naitre expliquent assez bien certaines particularités de rédaction et quelque disproportion dans les parties. Tel qu'il est, l'ouvrage est le plus considé- rable qui ait été publié sur lesujet et on y trouvera réunis plus de textes que n'importe oü. Est-ce à dire qu'il soit complet ? Vu le plan adopté, on conviendra qu'il était difficile del'étre. L'auteur n'étudie pas seulement l'usage de l'encens dans la liturgie proprement dite. Toute une partie de son livre nous renseigne sur l'encens chez les peuples non chrétiens, à commencer par les Orientaux, c'est-à-dire les É'gyptiens, les Babyloniens, les Assyriens, les Perses, les Indiens et les Juifs, puis chez les Grecs et les Romains. On constate que, dans l'antiquité paienne, l'encens avait de multiples destinations. Il est offert en sacrifice à la divinité, aux ámes des morts ; on le brüle pour chasser les mauvais esprits, pour honorer les vivants, rehausser les fétes etles processions, é(ógayer les banquets. Sur $m PRAE YAT: is FM t4. 4$741,;vrt£ t m4à Vulg pod 94. BULLETIN tousces points, les textes et les monuments figurés pourraient fournir encore plus ample matiére à disserter ; mais comme introduction à la partie principale, on peut se contenter de ce que nous donne M. À. Il est incontestable que l'emploi de l'encens et des parfums, comme rite reli- gieux, est antérieur au christianisme, et il est fort' probable qu'il est entré dansl'usage chrétien par le culte des morts, dont le cérémonial presque tout entier avait perdu sa signification suspecte; ceci sans contester l'influence possible de la tradition juive, au moins par l'intermédiaire des livres saints. L'histoire de l'encens dans le christianisme embrasse toutes les périodes depuis les trois premiers siécles jusqu'aux régnes d'Édouard VI et d'Élisa- beth. Dans les 19 chapitres qui composent cette histoire, l'ordre chronolo- gique se combine, d'une facon assez difficile à déméler, avec l'ordre logi- que. Il en résulte un peu de confusion, qui aurait pu, dans une certaine mesure, étre corrigéóe par une table trés détaillée. Malheureusement, l'auteur a réduit celle-ci au strict nécessaire, et il fautavoir lu attentivement le livre pour s'y retrouver. En appendice, M. A. donne divers rites de l'en- censement d'aprés les statuts ou coutumiers de quelques cathédrales anglaises, Wells, Hereford, Lincoln, Londres, Salisbury etc. Les archéo- logues seront particuliérement reconnaissants pour]la partie figurée, qui est vraiment intéressante et variée. L'idée de réunir en téte du volume les explications des gravures est éminemment pratique. Comme l'auteur l'a bien compris, il ne fallait pas se borner à exploiter . les documents liturgiques. Les Vies des saints, outre le repere chronolo- gique. pour l'introduction ou la persistance de certains usages, fournissent souvent de précieux indices sur leur signification. M. À. y a puisé bon nombre de textes importants ; mais il reste quelque chose à faire de ce cóté. Ainsi, par exemple, dans la Vie de S. Sabas (B.HG*. 1608), dont M. A. cite le chapitre 46, il y avait lieu de prendre aussi le chapitre 43. Le moine Anthime étant mort, S. Sabas entendit une psalmodie suave Sortir de sa cellule. Il s'y rend uerà Ouuiáuarog xoi knpv, mais ne trouve qu'un cadavre. Voir aussi la Vie de S. Syméon stylite le jeune. Des malades obtiennent la santé par son intercession aprés avoir chez eux allumé une lampe et brülé de l'encens: Auxvíav xat' oikov ürtrovrég Ovuíauóá Te mpoOqQépovre; (BHG?. 1690, c. 74). Un enfant malade l'invoque ; aussitót le saint lui apparait, et l'enfant dit à son pére: Oupíacov, iboU yàp: éorpkev ó ToO Oco0 Oepáruv év óqOoluoig pou (c. 233). Dans la Vie de Stc Marthe, mére de Syméon, celle-ci se mon- tre à un nommé Jean, qui était menacé de cécité. Elle fait sur ses yeux le signe de la croix en disant : « Au nom de N.-S.Jésus-Christ,soyez guéri», xai Àofüv Ouníagua Tpocóyaye Tf copi Tí) éuf) perà rfjg mpóq Ocóv eUxapictíag (BHG?. 1174, c. 38). Le biographe de S. Paul du Latros cite également plusieurs traits qui sont à noter. Un moine nommé DES .PUBLICATIONS HAGIOGRAPHIQUES 95 Photinos voit le saint porté au ciel par les anges, et dit à l'évéque Paul de Monembasie : 10 tupeiov Aofuyv di; táyog Ovufío (BHG?. 1474, c. 44). Un autre mioine, Cosmas, est favorisé de la méme vision. Aussitót il se fait apporter des braises et y jette de l'encens en disant : « Allez, allez, homme de Dieu » (ibid.). On devine par ces exemples, vraiment pris au hasard, ce que les récits hagiographiques dépouillés méthodiquement ajouteraient à nos connaissances. H. D. 5. —* J. G. FRazER. Totemism and Exogamy. A Treatise on cer- tain early Forms of Superstition and Society. London, Macmillan, I9IO, quatre volumes in-89, x1x-579, vit-640, v11-583, v-379 pp., 8 cartes. Sh. 50. — Le genre d'études que M. Frazer cültive avec prédilection n'est pas sans avoir de nombreux points de contact avec les nótres ; nous l'avons déjà constaté (Anal. Boll., XXVII, 437), et l'or sait assez que le folklore et l'ethnographie éclairent souvent d'une maniére inattendue les légendes - hagiographiques. Nous devons avouer pourtant que les matiéres trés spé- ciales traitées dans les quatre gros volumes que nous venons d'annoncer n'ont que de trés lointains rapports avec l'objet habituel de nos recherches, et nous ajouterons bien simplement qu'elles dépassent notablement les limites de notre compétence. Mais beaucoup de nos lecteurs tiendront à savoir d'aprés quel plan est congu ce grand ouvrage, et l'éditeur qui nous l'a envoyé compte bien qu'on ne s'en tiendra pas à une simple mention du titre. Les grandes divisions de l'ouvrage sont les suivantes: 1i?) Le totémisme ; c'est la reproduction du premier essai de l'auteur, paru à Édigbourg en 1887.29) Les origines du totémisme, deux articles de la Fortnightly Review, avril et mai 1899. 3?) Les commencements de la reli- gion et. du totémisme chez les aborigénes australiens, deux articles de la méme revue, juillet et septembre 1905. 4?) « Ethnographical Survey of Totemism. » 5?) Sommaire et conclusion : totémisme et exogamie ; ori- gine du totémisme ; origine de l'exogamie. 6») Notes et corrections. La quatriéme partie est de beaucoup la plus importante de l'ouvrage, dont elle remplit deux volumes et demi. C'est une enquéte grandiose à travers les tribus de l'Australie, de la Polynésie, des Indes, de l'Afrique, des États- Unis, du Canada, du Nord-Ouest de l'Amérique, de l'Amérique centrale, de l'Amérique du Sud. L'auteur a dépouillé toute une bibliothéque de récits de voyages, de revues et de mémoires d'ethnographie, pour recueillir une quantité énorme de faits, dont il cherche à étayer ses théories.On sait que ces théories sontloin d'avoir réuni les suffrages unanimes des savants, et l'on peut se demander, sans avoir approfondi la matiére, si la base, assuré- - ment trés large, qu'on vient de leur donner, est suffisamment solide. Les faits recueillis par tant de témoins d'intelligence et de moralité si diverses, parfois sous l'empire d'idées préconcues, demanderaient un contróle, que personne n'est capable d'exercer; et en supposant méme qu'ils ont été 96 | BULLETIN exactement observés, il faut se demander s'ils ont été düment interprétés et si tant de pratiques singuliéres et de légendes bizarres, qui paraissent sus- ceptibles de plusieurs explications, sont réductibles à un systéme unique. On ne peut le nier, M. F. a faitun grand effort et a ouvert aux travailleurs un immense chantier. Il faut leur laisser le temps de s'y reconnaitre et de S'organiser. H. D. — * Paul Hznnz, Adolf HorwtEtisrER, Rudolf SrüsE. Quellenkunde zur Weltgeschichte. Ein Handbuch. Leipzig, Dieterich, 19ro, in-8, x11-400 pp. Mk. 4,80. — C'est une entreprise audacieuse et singuliérement malaisée que de mettre sur pied une bibliographie. de l'histoire univer- selle. Rien que pour délimiter, à de multiples points de vue, tant géné- raux que particuliers, les ouvrages qu'on y fera entrer, il se pose une quantité de problémes fort compliqués. La préface montre que les auteurs s'en sont bien rendu compte, et la solution à laquelle ils se sont arrétés est parfaitement défendable. En soz;me,le manuel qu'ils nous donnent et qu'ils présentent, modestement et sagement, comme un essai, est fort bien réussi. 3923 numéros, comprenant approximativement un nombre double ou triple d'ouvrages, forment le fond du manuel, lequel est heureu- sement complété par une ample table alphabétique (p. 321-400). Les ouvrages en grec, en hongrois, en russe et en généralen langue sla- ve, sont omis, pour le moment, de méme que les revues. Une atten- tion spéciale est donnée aux publications allemandes ; c'était naturel. Mais ici, comme aussi au point de vue confessionnel, les rédacteurs ont voulu étre impartiaux et signaler, sur les principales questions, les'meil- leurs ouvrages, d'oü qu'ils vinssent. Le résultat de leur long et méritoire travail est vraiment satisfaisant. Il serait aisé, mais oiseux et peu équita- ble, de signaler des lacunes à remplir ou des suppressions à faire. Au reste, en général, malgré l'immensité du domaine qu'ils embrassent, MM. H.,H. et S. se montrent remarquablement bien informés.Nous avons porté la sonde à divers endroits et il nous a paru que presque tous les ouvrages, anciens ou tout récents, qui devaient étre cités, figuraient en effet dans le nouveau répertoire. Bref, ce premier essài est trés honorable, et nous souhaitons que M. Herre et ses collaborateurs, encouragés par l'accueil qu'on leur fera et constatant qu'ils ont réalisé une ceuvre utile, se mettent avec le méme courage à I améliorer et à la rendre plus utile encore. A. P. 7. —* Emilio Carvi. Bibliografia generale di Roma. Volume II. Bibliografia dv Roma nel cinquecento, tomo I. Roma, Loeschess I9IO, in-89, 1v-231 pp. L. x6. 8. — * Bibliografla periodica romana. Bolleitino bibliografico DES PUBLICATIONS HAGIOGRAPHIQUES 07 delle pubblicazioni tlaltane e stranicre. edite su Roma. Anno I, II. Roma, Loescher, in-85, 47 et 52 pp. Frs. 2,50 et 2. Deux fois déjà nous avons entretend nos lecteurs de l'entreprise de . M. Calvi (zal. Boll., XXVI, xor; XXVIII, 113). Elle se poursuit active- ment, car voilà le premier volume d'une nouvelle série, consacrée au XVI* siécle, comprenant les sources bibliographiques, l'histoire politique depuis Alexandre VI jusqu'à Clément VIII, l'histoire diplomatique, lhistoire religieuse, le gouvernement de l'état et de l'église, la commune et la viecivile, la biographie, la gériéalogie et l'héraldique ; en tout 3758 numéros. C'est déjà une bonne récolte, et la seconde partie, qui aura des appendices, en apportera vraisemblablement au moins autant. Dans l'inté- rét des lecteurs, qui n'aiment pas, en général, les longues préfaces, M. C. n'a fait précéder son travail que d'une trés courte introduction, et franche- ment, je le regrette. Car personne n'eüt trouvé mauvais qu'il s'expliquát sur le systéme adopté et sur la méthode de sélection qui a présidé au choix des articles. Je ne reprocherai pas à l'auteur de n'étre pas absolument complet, ce qui est peut-étre impossible, mais de n'avoir pas dit en quel sens il n'a pas voulu l'étre.Prenons,par exemple,la rubrique Saztt e Beatt. Dans les généralités (p. 107) il cite les Acta sanctorum, — déjà mention- nés plus haut (p. 8), et, pour le dire en passant, peu exactement aux deux endroits ; — les Azalecía n'y sont pas, et comme publications analogues je trouve indiqués Surius, Ribadeneira, Goujet, Butler, Mésenguy, col- lections qui, sauf la premiére, ne ressemblent en rien à la série bollan- dienne. Puis viennent, toujours dans les généralités, un- ouvrage du P. Binet sur quatre saints de la Compagnie de Jésus (n. I947), un opus- cule du P. Gallerani sur les trois patrons de la jeunesse (n. 1948) et un autre du P. Chandlery sur les chambres et: les tombeaux de S. Ignace etc. (n. 1949), et c'est tout. Les rubriques spéciales sont : 1?) Berchmans an (Beato), avec 20 numéros, ce qui est bien peu; mais on remarquera que l'auteur ignore la canonization de S. Jean Berchmans, et qu'il n'a pas vu que ce jeune samt n'appartient pas au cinquecento, puisqu'il est né en 1599 et qu'il est mort en 1621. 29 Borgta (S.) Francesco, avec 25 numéros, parmi lesquels je cherche en vain la grande Vie du P. Suau (Azai Doll., XXIV, 531). 3?) Borromeo (S.) Carlo, qui ne compte que 42 numéros, au lieu de quelques centaines que l'on pouvait attendre. On enfegistre des opuscules comme celui de la Mére Papalardo, et des ouvrages importants, comme celui d'Oltrocchi, sont passés sous silence ; 4») Calasazzto (S.) Giu- Sebpe, 15 numéros ; 5») Caznisto (Beato) Pietro, x9 numéros, oü je reléve en . belle place des articles surla correspondance du bienheureux, mais une men- tion en petit texte de la grande publication du P. Braunsberger, qui compte actuellement cinq volumes grand in-8», et qui se réduit ici à un volume -. in-16*. Et puis on se demande ce qui justifie la mention du B, Cànisius, qui & vécu trés peu à Rome et n'y est pas mort, dans urne "bibliographie. ; $008. tos ose 3 NS xu. Li IETN vp aut s ENA 12b, gy j|, p ÉATAMA: D-— 9 i603 4l, yrfj 98 ^. BULLETIN romaine. 6?) Gonzaga (San) Luigi, 31x. numéros. 79) Kostka (San) Sta- nislao, 25 numéros ; rien des sources que nous avons publiées dans les Analecta et à cóté. 8») Lellts (de) S. Camillo, x2 numéros. 99») Loyola (S.) Ignazio e Gesuiti, x15 numéros, ce qui est beaucoup trop ou beaucoup trop peu, selon le point de vue. 1ov)) Ner: (San) Filippo, 70 numéros. Ir) Spagnolo Batítsta, rejeté plus loin. r29) Thtene (S.) Gaetano, 26 numéros. Tous ces chiffres étonnent lorsqu'on constate que parfois l'au- teur a relevé de petits opuscules sans valeur historique appartenant à quelque Collana d'ouvrages de piété. Le Martyrologe Romain est égale- ment représenté chez M. C., mais nullement par l'énorme bibliographie que l'on pourrait lui demander, ni méme par les premiéres éditions, si intéressantes pour l'histoire de ce livre et qui appartiennent bien au c£t- quecento, mais uniquement par une édition quelconque du XVIII* siécle (n. 2454). Tout cela: est déconcertant, et il faudra ou que l'auteur com- pléte, ou qu'il s'explique. La maison Loescher a commencé la publication d'un bulletin bibliogra- phique périodique, oü les journaux eux-mémes sont cités. Beaucoup d'arti- cles seront ainsi sauvés de l'oubli, et si nous avions pour les années anté- rieures un dépouillement analogue à celui-ci qui comprend r9og et le premier semestre de 191o, il serait moins malaisé de se retrouver dans cette littérature qui s'accroit sans cesse. Évidemment, ce bulletin ne sera jamais complet. Onpeut bien dépouiller quelques journaux du pays ; mais ceux de l'étranger ? C'est ainsi que, par exemple, le Tournzal des Débats n'est pas une seule fois cité. Nous n'avons garde de vouloir décourager les ini- tiateurs de cette utile entreprise. Elle mérite d'étre soutenue, et l'appel adressé à toutes les bonnes volontés devrait étre entendu par tous ceux qui s'intéressent à l'histoire de la Ville éternelle. .H. D. . 9. — * Mons. G. CELipoNro. La diocesi di Valva e Sulmona. Vol. II. Dal 492 al 1100. Casalbordino, N. de Arcangelis, r9ro, in-89, 260 pp. L. 3.— Aprés les origines légendaires et nébuleuses, auxquelles a été con- Sacré le tome premier (cf. Anal. Boll., XXIX, 178), voici que nous abor- dons l'histoire. Et encore, au moins pour les premiers temps étudiés dans ce nouveau volume,les documents sont bien rares et parfois bien incertains. Ainsi, ce "Gerontivs «évéque de Valva, ignoré » dont Mgr C. parle au ch. 2 (p. 23-25), est contesté par M. Kehr (Ilalia pontificia, YV, 253), qui hésite à faire, avec Ewald et Loewenfeld, un évéque de Valva du Gerun- lius episcopus V ALENSIS contemporain du pape Gélase Itc. Quoi qu'il en soit, et quelque obscure ou embrouillée que paraisse encore, à certains moments, l'histoire du double diocése, nous nous sentons, en général, sur un terrain solide ou du moins plus solide. L'histoire des évéques, du V* au commencement du XII* siécle, méme développée à loisir, n'aurait pas suffi à remplir un volume ; aussi bien y occupe-t-elle moins de cent pages. DES PUBLICATIONS HAGIOGRAPHIQUES 99 Le reste consacré surtout : 1? à l'énumération « des archives, manuscrits et livres consultés par l'auteur pour rédiger son histoire » (p. 1-17) ; 2^ à une monographie du monastére de San Pietro in Lago (p. 96-123) ; 3^ à une monographie, plus considérable encore, sur les comtes de Valva, avec leur prolongement dans les comtes de Sangro et dans les deux branches de cette derniére maison, les comtes de Bugnara et les comtes d'Anversa (p. 124-235). L'hagiographie a beaucoup moins à glaner dans ce volume que dans le précédent. Je signalerai du moins quelques pages sur S. Falcus de Palena (p. 66-75), personnage d'époque incertaine et dont l'histoire est trés obscure; en revanche son culte, officiellement approuvé en 1893, est beaucoup mieux attesté, et c'est à en retracer les manifestations que Mgr. C. s'at- . tache principalement. Il y a aussi deux chapitres (pp.96-98 et 98-102) sur S. Dominique de Sora, exposant respectivement ce que l'histoire rapporte et ce que lalégende raconte du séjour de S. Dominique dans la vallée del Sagittario, oü il fonda le monastére, cité ci-dessus, de San Pietroin Lago. A. P. 10. — *Albertus BRACKMANN. Germania pontificia. Vol. 1, pars I. Provincia Salisburgensis I. Berolini apud Weidmannos, 1910, in-85, vi1-265 pp. (P. F. KEng; REcEsTA RoMANORUM PoNTIFICUM). Mk. xo. — Les regestes publiés sous les auspices de l'Académie de Góttingen et dont nous avons déjà annoncé quatre volumes (Z4sal. Boll, XXVI, ror; XXVIII, x13; XXIX, 165), sont congus sur un plan trop large pour étre conduits à bonne fin sans collaboration. M. Kehr, qui s'était chargé per- sonnellement de l'Italie, s'est adjoint des auxiliaires pour d'autres pays. M. Brackmann nous donnera, dans un premier volume, les regestes des actes pontificaux antérieurs à Innocent III pour la province de Salzbourg, comprenant, outre le diocése de Salzbourg, ceux de Gurk, de Brixen, de Passau, de Ratisbonne, de Freising, de Neuburg, auxquels il a ajouté les églises d'Arnoldstein, de Seitz, de Gerrach, rattachées autrefois à Aquilée, mais en territoire allemand. Trente, qui dépendait jadis de la méme métropole, mais qui actuellement est du ressort de Salzbourg, sera traité dans un appendice. Le présent fascicule s'arréte à Passau. Dire qu'il est concu sur le plan des volumes précédents et qu'il ne leur est pas inférieur par la science et l'exactitude, c'est assez le recommander aux érudits. H. D. 11. — Byzantinische Zeitschrift, tomes XVI, XVII, XVIII, XIX, Iet2, I907-1910. — Illyaun an à peine, une mort prématurée a enlevé K. Krumbacher, le créateur de la Byzastinische Zeitschrift, que tant de liens unissaient aux 4alecía Bollandiana. A la suite de ce décés, le t 0 Wwe 0s Uta luus VE LNME 6 Es AR»^: iv £14 $6941 MLIITIPEEFULELE -—- IOO BULLETIN comité de rédaction a été en partie modifié: à M. Paul Marc, l'érudit et fidéle collaborateur de Krumbacher, a été adjoint M. A. Heisenberg, un autre éléve du maitre disparu, bien connu par ses nombreux et savants travaux et qui occupe à Munich la chaire de littérature byzantine. Nous .me doutons pas que, placée en si bonnes mains, la revue ne se maintienne à la hauteur oü l'avait mise son illustre fondateur. Plusieurs des travaux parus dans les livraisons de ces derniéres années ont été analysés déjà. Il nous reste à en signaler quelques autres, qui pré- ' sentent de l'intérét pour nos études. Force sera de nous contenter la plupart du temps de noter les résultats acquis, sans entrer dans de grands dévelop- pements. I? Ep. Kunmrz, Unmedierie Texte aus der. Zeit des Kaisers Tohannes Komnicios, XVI, 69-119. — M. E. K., en s'appuyant sur des textes iné- dits, la plupart de Johannes Prodromos, parvient à établir une série de dates qui ont trait au rógne de l'empereur Jean Comméne. Parmi celles-ci, celle de la. mort de l'impératrice Iréne (13 aoüt 1133), honorée d'un culte chez les Grecs, a pour nous un intérét tout spécial. 2? K. PRaEcuTER, Zum Enkom:on auf. Kaiser Yohannes Batatzes den Darmherzigen, XVI, 143-49. — M. K. P. revient sur le panégyrique de l'empereur Jean Ducas Vatazi édité par M. A. Heisenberg (cf. Anal. Boll., XXVI, 131). D'aprés lui, chez l'auteur anonyme il faut faire la part plus large à la rhétorique ; il fournit aussi de nouvelles contributions à la con- . Stitution età l'éclaircissement du texte. 3? P. Poprovié, La Mamnekine grecque et sa source italienne, XVI,150-55. — Dans un recueil des miracles de la Vierge on lit le récit de «1a fille aux mains coupées ». Cette légende, qui forme le théme du roman frangais La Manekinue, appartient à plusieurs littératures, notamment à l'italienne et à la grecque. M. P. P. examine les rapports entre le récit relaté dans le ^ Tüv ópaptuNüv curtnpía (1641) et celui de la source italienne M?va- culi dela gloriosa Verzene Marta (1475). De son étude il résulte que le. conte grec dérive de la légende italienne ; il présente pourtant quelques divergences, qui, chose curieuse, se retrouvent presque toutes dans un drame religieux du XV* ou du XVIe siecle, Sfella. M. P. P. suppose que le moine crétois Ágapios Landos, l'auteur de l'ouvrage grec, s'est inspiré à la fois du conte et de la piéce de théátre ; peut-étre a-t-il assisté à Venise à une représentation de Ste//a. 4? H. GnécornE, Saint Démétrianos, évéque de Chyiri (ile de Chypro), XVI, 204-40. — Il a déjà été parlé de ce travail dans l'article du P. Dele- haye, Les Sainís de Chypre (Anal. Boll., XXVI, 249). Rappelons que le texte édité ici pour la premiére fois par M. H. G. a trouvé place, avec quel- ques corrections dans le tome III des Acía sanctorum de novembre (p. 300-308), paru depuis peu. * Periclés G. ZEnLENTEs, l'ewpyíou émoxórou Na£íag Aóyoi buo, EE DES PUBLICATIONS HAGIOGRAPHIQUES /— IXOI XVI, 502-14. — De ces deux discours inédits de Georges, évéque de Naxos au VII: siécle, le second (p. 507-14) doit étre mentionné. C'est un panégy- rique de S. Antoine le grand, intitulé 'Eykójutov eig róv Óo0tov xai 0copópov xai év doknroig TpuTi10rov maTépa fuv 'Avtüviov TÓV JÉ[fi10TOV, kal eig Tó O0o0jua TO Yevóuevov év "Póbu im auToO. Le texte est publié d'aprés deux manuscrits de l'Athos; l'un,du XIV* siécle, appartient au couvent de S. Grégoire et porte la cote 27 ; l'autre, qui se trouve dans le monastére de S. Panteléemon (n. 745), n'est qu'une copie du premier. Au point de vue des données hagiographiques, la piéce est des plus pauvres. On se demande quel principe a guidé l'éditeur par rapport aux citations de l'Écriture: elles ne sont indiquées ni en marge, ni en note ; quelques-unes sont imprimées en caractéres espacés ; d'autres ne se distinguent par aucun signe. 69 J: P. MÉrioPouLos, BuZavriakol Toro8eoía,, XVI, 555-61. — Dans cette dissertation M. J. P. M. établit deux points qui intéressent l'hagio- graphie : 1? Le village de KocoiAóoc, non loin de Chalcédoine, est situé dans les environs de TTavreiytov, mais un peu plus à l'est. A une distance d'environ 200 métres des ruines du monastére de Sainte-Matrone, coule une source à laquelle on a donné le nom de S. Jean-Baptiste. C'est en cet endroit probablement que, d'aprés la tradition légendaire, se seraient arrétés les mulets qui amenaient à Constantinople la téte du Précurseur. . 2? Des écrivains récents avaient identifié Paulopetrion, patrie de S. Atha- nase (22 févr.), avec Paula-Bournou. À la suite des recherches de M. M., nous pouvons affirmer désormais que ce dernier nom a été donné par les Turcs au cap qui est tout prés de Paulopetrion ; les chrétiens, au contraire, appelaient Paulopetrion la petite plaine qui se trouve à l'embouchure de la riviére ; c'est là que se dressent les ruines de l'ancien monastére des SS. Pierre et Paul qui a donné son nom à la localité. 7? N. A. Bzks, 'luorp KoloO0érng kai &voppaqr| épruv abToO, XVII, — 86-91. — Le manuscrit 28 du couvent de Saint-Athanase év Aeuxaoíu . Tüv KoAappotuv (XVIII: siécle). contient les écrits de Joseph Calothetes. Comme ceuvres hagiographes inédites, citons une Vie de 5. Grégoire de Nazianze (fol. 221 sq.), une autre de S. Áthanase, archevéque de Constan- tinople (fol. 240 sq.), ainsi qu'un panégyrique d'André de Jérusalem, archevéque de Créte (fol. 258 sq.). Le manuscrit est soigneusement décrit par M. B., qui fixe en méme temps au XIV-* siécle l'activité de l'auteur. 8» Petros N. PaPAGEORGIU, Mvnueia Tfjg év OcocoAovíxr Aarpeíag .To0 peroalouóprupog dyíou Anuntpíou, XVII, 321-8r, avec 23 plan- ches hors texte. — Pendant de longs mois, l'auteur a étudié sur place l'église de S. Démétrius, le patron fameux de Thessalonique, et il consigne ici les importants résultats de ses travaux. Aprés quelques considérations sur l'áge de l'édifice, qu'il parait porté à fixer, avec Texier, au V* siécle (p.332), tout en admettant de grandes restaurations postérieures, il passe successi- "8s, uM vr—)ygyulój d (In nDAIAt MN : - 4 44 (64A, y C(4 IO2 BULLETIN vement en reve les merveillzauses mosaiques, les fresques, les inscrip- tions etc., qui font de ce sanctuaire un des monuments les plus remar- quables de l'époque byzantine. On ne peut que louer la modestie de l'ar- chéologue lorsque, dés le début, il déclare que sur plus d'un point ses propres jugements pourraient étre réformés. Pour notre part, nous regret- tons que parfois M. P. n'ait pas usé avec plus de discernement des textes hagiographiques. ll montre par trop: de confiance dans la Vie de Démé-. trius.par Métaphraste ; ce n'est pas là, croyons-nous, qu'il peut trouver des indications topographiques bien süres. Qu'il nous suffise de rappeler'les derniers travaux parus sür la matiére (cf. DErLEHAYE, Les légendes grecques des sainis militaires, 103 sq.). Il y avait pourtant à tirer parti du texte de Métaphraste. Si réellement la mosaique, comme le dit M. P., représente S. Démétrius, portant des insignes consulaires (p. 346), on peut admettre «que l'artiste s'est inspiré de la légende du saint arrivée déjà au dernier terme de son développement (1) ; il y aurait peut-étre quelques conclu- sions à tirer de là. Nous en dirons autant de l'histoire de Barlaam et de Joasaph. On sait que celle-ci n'est qu'une adaptation d'un conte bouddhique. et que S. Jean Damascéne n'en est nullement l'auteur, comme semble le croire M. P. (p. 349). Du reste, ces prétendus saints n'apparaissent dans la liturgie qu'à une époque tardive ; les anciens synaxaires, qui représentent la tradition de la fin du X* siécle, ne les mentionnent pas. Si on les trouve sur une fresque, il est bien probable que celle-ci n'est pas antérieure au XI* siécle. M, P. publie (p. 360) l'inscription suivante : Naóg ceBáopntog ToO éÉv ^éyíoig | [marpóg] | fiuÀv xai dpxnemickónou | Kuvoravrivovu- m[ÓAeug]; la derniére partie, que M. P. est parvenu à mieux lire, se trouve déjà dans le C. I.G. 8833. Je suis assez porté à croire que l'inscrip- tion se rapporte à S.Paul, évéque de Constantinople, qui était originaire de Thessalonique. Mgr Duchesne avait déjà songé à l'attribuer à ce saint (Misston au mont Athos, p. 256, n. 1o5,dans Archives des missions scienti- E fiques, 1876) ; seulement il était arrété par la considération que, S. Paul ayant été mis à mort (1 350) par les Ariens, le titre de martyr aurait dü étre mentionné en premier lieu. L'objection aurait toute sa valeur si l'inscription était. contemporaine ou de peu de siécles postérieure à la mori du patriarche. Mais dans la suite, au moins à en juger d'apres l'en-téte de plusieurs mss. : Bíog xoi roAireía 1oO ócíou raTpóc fiui)v TfaUAou ToO ópuoAo[nro0 (Catal. Gr. Vattc., 804*, 8105, 811* etc.) et d'aprés la. notice du synaxaire de Constantinople, sa qualité de martyr semble avoir passé à l'arriére-plan ; et dés lors rien ne s'opposerait à ce que, sür une inscription de basse époque, elle ait été omise. " Le contraire ne résuvden pàs pourtant à la rigueur, la mosaique pourrait avoir inspiré l'hagiographe. DES PUBLICATIONS HAGIOGRAPHIQUES 103 9? v. Dosscnürz, Methodios und die Sluditen. Sirómungen und. Gegen- sirómungen in der Hagtographie des 9 fahrhunderts, XVII, 41-105, 714- 716. — Au commencement de cette étude, M.. von Dobschütz nous parle des rapports fort tendus qui ont existé entre le patriarche de Constantino- ple Methodius et les disciples de S. Théodore Studite. Les textes rappelés parl'auteuravaient presque passé inapergus. À tort assurément ; car ils répandent un jour abondant sur toute l'hagiographie du IX* siécle, si féconde en Vies de saints intéressantes. Le patriarche exigeait des moines de Studion qu'ils condamnassent ce que leur abbé avait écrit contre les patriarches Tarasius et Nicéphore : Théodore, qui, àla fin de sa vie, s'était réconcilié avec Methodius, avait reproché aux prédécesseurs de ce dernier leur attitude trop peu ferme dans l'affaire du second mariage de Constantin VI et l'irrégularité de leur élection ; de la condition de laiques ils avaient passé au rang de patriarche. Au fond de la querelle il pouvait y avoir moins une question de doctrine que de personnes : les Studites auraient aimé voir un des leurs sur le siége de Constantinople. Ces rivalités auraient-elles par hasard laissé des traces dans les Vies de saints ? M,v. D. examine les différents Bíoi de l'époque contemporaine et de celle qui suivit immédiatement, et il y reléve fort judicieusement plus d'un indice des préoccupations qui, dans les sphéres ecclésiastiques, divisaient alors les esprits. D'aprés que l'historien appartient au camp des Studites ou à celui de leurs adversaires, bien des faits sont présentés sous un angle différent ou passés entiérement sous silence. Les Vies des patriarches Tarasius et - Nicéphore par le diacre Ignace sont tout à fait caractéristiques à cet égard. M. v. D. conclut (p. 104) que désormais on devrait moins classer les Vies de saints d'aprés l'ordre. chronologique ou géographique que d'aprés les biographes et la part qu'ils ont prise aux disputes religieuses de leur temps. Cette conclusion me parait aller un peu loin. Au fond, ce que M. v. D. vient de faire, souvent avec beaucoup de finesse, n'est-ce pas examiner quelles furent les préoccupations d'un écrivain, quel était le milieu dans lequel il a vécu, comment ce milieu a déteint sur lui ? Mais c'est là une loi générale de la critique, qui, avant d'admettre un témoignage, exige qu'on détermine jusqu'à quel point il mérite créance. Imagine-t-on qu'un historien de Luther puisse ne pas se préoccuper de savoir si le témoi- gnage qu'il invoque émane d'un partisan ou d'un adversaire ? Toutes ces considérations doivent étre faites, mais ne peuvent servir de fon- dement à une classification. Aussi bien, méme pour l'époque qui nous occupe, je ne sais si on peut partager en des camps entiérement tranchés tous les hagiographes. Pour appuyer sa proposition, M.v. D. a bien des fois recours à des hypothéses (p. 68), à des arguments ex silentto (p. 74), à des remaniements présumés (pp. 80,83, 9r, 92), qui sont de nature à laisser dans l'esprit du lecteur des doutes sur le degré de certitude de la thése prise dans son ensemble. Malgré tout, je le répéte, ces pages sont suggestives et EIS TNT id Cin nhOIANG ZITAT 104 BULLETIN jettent des traits de lumié;2 3ur cette période si attachante de. l'histoire byzantine. Dans le volume des Acía sanctorum qui va étre mis.sur le métier, la vie de T'héodore Studite sera traitée ; le futur rédacteur trouvera déjà le terrain quelque peu déblayé et devra certainement tenir compte du travail de M. v. D. Quoiqu'il en soit des réserves formulées plus haut, nous ne pouvons que souhaiter de voir l'auteur entreprendre un travail analogue sur les hagiographes qui gravitent autour du patriarche Photius. C'est par erreur que M. v. D. attribue au P. Delehaye l'édition de la vie de S. Macaire de Pelecéte (p. 83), ainsi que celle dela Vie des SS. David, Syméon et Georges de Mityléne (p.92); ces deux biovraphies ont été publiées par le P. Van den Gheyn (cf. 3HG*. 1003 et 494). A la page 77, l'auteur exprime le regret que la Vie de S. Grégoire le Décapolite contenue dans les mss. de Paris gr. 50I, 1525, 1549, n'ait pas vu le jour ; cette Vie estla méme que celle que nous trouvons dans Theophilos Ioannu et dont M. v. D. parle au méme endroit (note 2). Io? P. F. KnvprakiEwicz, De h/mni Acathisti auctore, XVII, 357-82. — L'auteur táche d'établir par des arguments de critique interne que l'Acathistos doit étre attribué à Romanos. Tous les lecteurs partageront-ils son avis, lorsque, à la fin de son étude, M. K. estime la question désormais tranchée ? nous n'en sommes pas entiérement sür. 11? H. GsÉGorRE, Géographie byzantine, XIX, 59-62. — M. G. identifie Euchaita, la cité de S. Théodore, avec Avghat, qui ne serait au fond que le nom antique [rà Eóxóira, raóxóira, T Aoxó(i)r(a)). De méme le vil- lage de Sorsovu, en Cappadoce, non loin de Nazianze, est l'antique bourg . de Bopic0Ógc, patrie de l'historien Philostorge. 129 A. PaPADOPOULOS-KERAMEUS, Naoi kai uovacTnüpia, é£ukMcia xai uovUbpia év XxoméÀlu, XIX, 91-96. — Liste intéressante des 138 édifices sacrés, églises, monastéres etc. que renfermait la seule petite ile de Scopelos (l'antique Peparethos). Elle 'est pübliée par. M. P.-K. d'aprés l'autographe de Kaigóápiog ó. Aarmóvre, conservé à Constantinople dans la bibliothéque ToO Zuvypaqeiov. 13? louaNN Gronc Hznzoc zu SacusEN, Zur Ikonographie des heiligen Spyrid, XIX, 107-110. — Communication pleine d'intérét sur l'iconogra- phie de S. Spyridon, évéque de Trimithus en Chypre. Aprés un repide apercu des principales représentations du saint, S. A. R. le duc Jean-Geor- ges donne la reproduction de deux icones en sa possession. On y voit le saint en costüme de moine grec, debout dans une sorte de tabernacle ou de cercueil. L'image doit étre assez répandue, surtout à Venise. D'aprés Mgr Bulié, en Dalmatie les paysans qui s'occupent de la culture de l'olive vénérent S.Spyridon sous cette figure comme leur patron. Ce serait un souvenir d'un épisode de la vie du saint, qui un jour se serait caché dans un tronc d'olivier. D'autre part, ce culte fut trés populaire chez les pécheurs de Chioggia, qui tous avaient sur leur bateau une image de ce DES PUBLICATIONS HAGIOGRAPHIQUES IO5 genre ; en ce cas, celle-ci représenterait plutót un cercueil avec le corps momifié du saint. ; V.D. V. 12. — * Claude Delaval Conuaw. The Churches and Saints of Cyprus. London, 19x1o, in-8, viu-43 pp. — L'auteur des Jzxcerpta Cypria (voir Anal. Boll, XXVIII, 305) publie une série de listes qui pourront avoir leur utilité et compléter sur quelques points les indications analogues données dans nos Saints de Chypre (Anal. Boll., XXVI, x61): liste des églises avec leurs patrons ; fétes et titres dela S'* Vierge ; églises dédices àS.Georges (au nombre de r44); monastéres; foires datées d'aprés le calendrier julien ; enfin liste des saints. Dans la préface, il faut lire F. Nau au lieu de F. Hall. : H. D. 13. — *N. ÁpoNTz. Apweuis m ormnoxy lOcrmniaua. IIozmruueckoc cocrosHie Ha ocHuoBÉ saxapapckaro crpos — ['Arménie à l'óboque de justinten.. Organisation politique. d'aprós le régime seigneurial, St.- Pétersbourg, 1908, in-89, xtiv-526 pp.(- Tekeru m passekanis mno apasnm- rpysHHcKOR dmzozorim,ks. XI). —L'objet précis de cette thóse remarqua- ble est nettement défini par le sous-titre. M. Adontz s'est attaché à mettre en relief certaines conséquences sociales et politiques des réformes mili- taires et administratives introduites par Justinien à la frontiére Est de l'empire. En Arménie, cette réorganisation — on dirait aussi bien : ce . bouleversement — aboutit à la constitution d'un systéme de principautés territoriales, à propos duquel M. Adontz emploie avec intention le mot de féodalité. Les historiens du droit politique discuteront, s'ils le jugent opportun, la propriété de ce terme, qui sert de prétexte à M. A. pour pous: ser une pointe dans l'histoire de l'Europe centrale et occidentale. Le systéme ainsi désigné échappe lui-méme à notre compétence. Nous dirons seulement que les savantes recherches de M. A. l'ont amené à réunir et à grouper quantité de faits qu'on ne saurait trop recommander à l'attention des érudits, y compris les hagiographes. Le long chapitre que l'auteur consacre à délimiter la frontiére entre l'Arménie grecque et la Persarmé- nie, au début du VI* siécle, apporte à l'étude des Actes des martyrs persans une contribution dont l'importance n'échappera à personne. Un autre secours assuré d'étre bien regu, c'est la soigneuse étude topographique intitulée : «Analyse territoriale du systéme seigneurial » (p. 298-321). Du reste, l'histoire religieuse peut retirer du travail de M. A. une utilité plus directe. L'église arménienne subit, elle aussi, le contre-coup des rétormes de Justinien. Suivant une loi, dont l'auteur donne une formule assez per- sonnelle, sinon tout à fait neuve (p. 353 et suiv.), les circonscriptions ecclésiastiques tendent à se modeler sur les groupements politiques. Il se produisit donc un remaniement des diocéses dans l'Arménie de Justinien. ANAL. BOLL. XXX. 8 KnzandbE E n MEE Lc 106 BULLBTIN Les Actes de S. Grégoire l'Illuminateur interviennent ici d'une maniére assez inattendue.La recension arabe d' « Àgathange », si brillammentéditée par M. Marr (cf. Azal. Boll., XXVI, 117-20), cohtient une liste d'évéchés qui auraient été institués par S. Grégoire. En examinant cette liste, M.A. s'est trouvé amené à constater qu'elle correspond à une situation politico- religieuse qui existait vers le VI*/VlI* siécle (pp. 324-29, 338-42). Cette hypothése emprunte une solide probabilité aux observations concordantes dont elle est précédée. Mais M. A. y raccorde une autre conjecture. Il croit que l'Ágathange arabe dérive d'une ancienne Vie de S. Grégoire, qui remonterait à Mesrop par Korion et qui serait antérieure à la forme actuelle de l'Agathange arménien (p. 341-42). Ici nous demandons à réfléchir plus longuement. Il ne nous semble pas, du moins à premiére vue, que la supposition de M. A. recoive la confirmation nécessaire de la transmission manuscrite, telle qu'on la connait maintenant par la belle édition critique d'Agathange de MM. Ter-Mekerttschian et AdZarian (cf. Axal. DBoil., XXIX, 332-33). p.p. 14. — * Michel TaAMaRATI. L'óéglise góorgienne, des origines jus- qu'à nos jours. Rome, Société typographico-éditrice Romaine, r9ro, in-89, xv-711 pp., 2 cartes, nombreuses gravures. 15. — * Nerses AKINIAN. lj hop hia Apu [d nga lon d perg gus proa. JE — Oyrion, catholicos des. Ibériens. Histoire des. velations armáéno-ibériennes au VII« siécle. 1910jin-12, xxvu-315 pp. (4.9 9-00 ht, I "USU VU UP: — BisniorgEQue NarioNALE, t. LX). A paru, sauf la préface etles appendices, dans HaANpEs AMsoRka, 1908-1910. L'histoire ancienne du christianisme en Géorgie est encore à écrire. Parmi les nombreuses qualités nécessaires à ce travail, il faut compter en premier lieu une confiance robuste dans l'art d'exploiter des documents tardifs, incomplets et contradictoires. Le R. P. Tamarati la posséde avec une plénitude qui dépasse peut-étre la mesure nécessaire et suffisante. De plus, cette assurance subit chez lui les inspirations d'un patriotisme ombra- ceux et surexcitable, qui s'effarouche de la moindre contradiction. Le respectable auteur parait impuissant à comprendre que l'on ose con- tester les traditions de l'église géorgienne autrement que. par ignorance, légéreté, mauvaise foi ou parti pris. Nous voudrions trouver quelque maniére de lui dire, sans le mécontenter, qu'il s'abuse ; que ni M. Dza- vakhov, ni M. Marr, ni le R. P. Aur. Palmieri, ni aucun critique sérieux ne songe à dénigrerles cloires de la nation ibérienne, et que, du reste, l'histoire ecclésiastique de son pays reste suffisamment belle et attachante sans les ornements douteux qu'il s'efforce de lui conserver. Mais, à voir la vivacité avec laquelle il fait la lecon à ces distingués savants, nous crai- DES PUBLICATIONS HAGIOGRAPHIQUES I07 gnons fort, et pour cause, d'étre mal venu à prendre leur défense. Visible- ment,il ne semble pas disposé à nous reconnaitre sur les choses de Géorgie la trés légitime liberté d'appréciation dont il use lui-méme, avec une franchise assez agressive, contre la croyance séculaire des autres pays. — Le livre débute, aprés trois chapitres de préliminaires géographiques, ethnographiques et autres, par une longue étude sur la translation de la sainte Tunique du Sauveur en Géorgie. L'auteur, tout en avouant que les traditions géorgiennes ne.sont pas exemptes d'une certaine couleur légen- daire (p. rr9), les maintient cependant avec d'autant plus d'énergie qu'il croit sauver de la sorte les origines apostoliques du christianisme en Géorgie (cf. p. 95), et, pour exclure toute revendication contraire, il instru- mente résolument contre les légendes de Tréves et d'Argenteuil. Ce sont là pourtant aussi des « traditions », qui ont laissé,dans l'àme d'autres popu- lations chrétiennes, « de profondes et ineffacables traces » (p. 119). Le R. P. T. fait assez clairement paraitre qu'il ne juge pas cette considéra- tion suffisante par elle-méme. C'est ce qu'il nous permettra de retenir tout d'abord ; le reste ne dépend pas de sa permission. Sur cesimple exemple, les gens du métier sauront ce qu'ils den s'attendre à trouver dans l'ensemble du livre. Ils ne se tromperont pas de beaucoup, du moins en ce qui concerne la mise en ceuvre historique. Les pages consacrées à lancienne hagiographie géorgienne marquent rare- ment un progres sensible et parfois méme un recul sur les travaux de Brosset. Néanmoins le livre garde un intérét puissant pour tous ceux qui se trouvent dans l'impossibilité d'atteindre les originaux des nombreux documents dont il est rempli. Nous ne parlons méme pas ici de la période moderne, que l'auteur a traitée avec un luxe d'informations inédites, pui- sées aux archives de la Propagande et à d'autres sources moins accessibles. Ce qu'il apporte de renseignements nouveaux ou peu connus sur les anti- quités chrétiennes de la Géorgie, se monte à un total respectable. Évidem- ment on trouvera là à prendre et à laisser; plus souvent il faudra y ajouter. L'érudition du P. T. est étonnante à la fois par son étendue et par ses lacunes. Sur la sainte Tunique, par exemple, il laisse précisément de cóté la dissertation capitale de M. le professeur Marr (Xuroms» rocirojem, Bb KHHIKHHIX B JIeTreH/AXB &àpMSAHb, rpy3uHHB? H cupiireBs, dans les mélan- : .ges jubilaires dédiés à feu le baron Rosen, St-Pétersbourg, 1897 ; cf. BHO. 448). Nous ne lui ferons pas un reproche d'avoir ignoré le travail de M. Schulze sur S. Abo de Tiflis (dans Texte und Untersuchungen, N. F., XIV, 4 ; cf. H. GoussEN, Theologtsche Revue, x906, p.86) ni celui de M. et M*!'e Wardrop sur S'* Nino (Studia biblica el ecclesiastica, V , 1 ; cf. Anal. Boll., XX, 339) ; mais le mémoire de MM. Harnack et DZavakhov sur S. Eustathe de Mtzchetha aurait dà étre consulté (Szizungsbertchte der kel. Akademie der Wissenschaften zu. Berlin, x90x, 875-902 ; cf. Gousskw, t. c., 82-83, et Anal. Boil., XXIII, 359-60). Le classement des matériaux Io8 BULLETIN - laisse aussi quelque peu à désirer; ainsi, on trouve, p. 415, Vincent de Beauvais cité dans le texte et Jacques de Vitry relégué en note, sous le nom de «jJ. Vitriac ». Ce qui est plus inquiétant que ces petites inadvertances, c'est une propension que l'on croit surprendre à solliciter les documents. Dans une énumération des sanctuaires ou couvents du Kharthli, le R. P. T. mentionne. (p. 335) le monastére de Khoberi et celui dela Vraie Croix (039»0-35390»360(90b3). Le tsarevitch Vachouást, à qui l'auteur se référe, ajoute à leur propos une note qui, dans la citation, se trouve remplacée par quelques points de suspension, à savoir, que ces édifices sont occupés par les Arméniens : 3460530) ba33bo»:... -9g0»3bo 5om9350253; (ed. BnossEr, St-Pétersbourg, 1842, p. 140). Le R. P. T. croit peut-étre savoir que ces occupants étaient des intrus (1). En.ce cas, mieux valait le dire et le prouver, et surtout, il fallait aviser à citer autre chose que le document raccourci. Le lecteur qui a remarqué une coupure de ce genre, ne peut manquer de s'en souvenir, quand, par ex., il trouve (p. 313) une phototypie de la célébre laure de Mar Sabas avecla mention : Couvent géorgien de Saint-Sabas, prós de Téru- . salem. Un sujet brülant entre tous ceux oü l'on risque de mécontenter malgré soile R. P. T., c'est assurément la personnalité de Cyrion, le célébre catholicos de Mtzchetha, connu en Occident par sa correspondance avec le pape S. Grégoire le Grand. Il parait que les patriotes géorgiens n'ai- ment pas qu'on leur parle de ce Cyrion, qui sépara leur église d'avec les Arméniens devenus monophysites et la ramena dans le courant de la tra- dition catholique. M. l'abbé Goussen va méme jusqu'à prétendre que les annalistes géorgiens, pour mieux faire oublier la chute de leur nation dans : l'hérésie, ont préféré abolir la mémoire du grand homme qui les en retira (1. c.,,85). A parler franc, il nous semble que, s'ils avaient regardé si loin, le génie de la réticence leur eüt bien suggéré quelque artifice moins radi- cal. M. Goussen lui-méme (Or1tens chrislianus, VI, 315-18) a signalé à l'attention une petite notice historique, oà le catholicos de Mtzchetha Arséne II, au X* siécle, parle de son glorieux prédécesseur á'aprés des don- néesempruntées, semble-t-il, à la littérature occidentale (cf. Th. ZORDANIA, d9«5053390 4» bb3» O»b»g»» b»j56033e»cmb obóo6oob» — Chroniques et autres matériaux. concernant. l'histoire. géorgtenne, 1, Tiflis, 1892, 313-32). Quant aux annalistes et chroniqueurs géorgiens, réduits par l'extréme indigence de l'ancienne tradition locale, à s'appuyer sur Ouchthanés et autres écrivains arméniens, ils ont fort bien pu les igno- rer de bonne foi, ou regarder comme impossible d'utiliser des témoignages d'une aussi violente partialité. | (x) Vachoust donne à entendre quelque chose de semblable au sujet des deux églises d'Achpat et de Sanain dans le Kharthli (p. 148). DES PUBLICATIONS HAGIOGRAPHIQUES IO9 Le R. P. Nersés Akinian.vient de démontrer par le fait que cette opéra- tion difficile est pourtant réalisable. Son esquisse biographique et historique est précédée d'une longue étude préliminaire,qui prend plus de la moitié du volume (p. 1-164). Dans l'introduction proprement dite, on remarquera surtout une discussion trés serrée de la valeur des deux sources principales: l'historien Ouchthanés et le fameux recueil connu sous le nom. de Liber epistularum (Tiflis, x9or). Pour faire parler ces documents et, en méme temps, pour authentiquer leur témoignage, il fallait reprendre d'assez haut l'exposé des circonstances qui amenérent la situation tendue et embrouillée à laquelle ils se rapportent. Les apergus de l'auteur sont clairs, bien docu- mentés, bien enchainés, strictement objectifs, quoique parfois un peu sévéres pour les représentants de l'orthodoxie chalcédonienne, comme le catholicos Jean de Bagaran, qui, en se rapprochant de l'église byzantine, eurent le malheur de paraitre servir une influence opposée à l'intérét national (voir surtout p. 148). . - La figure de Cyrion est traitée par le R. P. À. avec une franchise bien- veillante, qui respire la plus sympathique probité. On' ne saurait unir à un plus haut degré l'art d'interroger les textes et le soin de ne pas influencer leurs réponses. De toute cette remarquable étude il ressort que les Ibériens rompirent avec les Arméniens sur une question de doctrine, dans laquelle ils les avaientsuivis jusqu'au moment de la rupture. D'autre part, le R. P. A. observe, commeun fait difficile à expliquer, que le catho- licos de Mtzchetha semble avoir été obéi de tout son peuple, sans résistance appréciable (p. 224). L'explication ne serait-elle pas que, méme en Àrmé- nie, le courant d'idées favorable au concile de Chalcédoine, était, àla fin du VI*siécle, encore plus puissant qu'on ne le croit généralement (cf. N. MARR, ApKAyH5, MOHTOJIbcKkOe HasBanie xpmcriams, Ark aun,appellation mongole des chrétiens, dans. Busanriickit Bpeuemmis, XII, 1906, p. 3). En tout cas, il est permis de penser que les ferments qui amenérent l'ex- plosion irrémédiable du fanatisme monophysite au concile de Dvin, en 607, évoluérent plus vite dans le haut clergé que dans la masse de la population. En partant de là, le R. P; Tamarati aurait; vite trouvé le moyen de s'en- tendre avec le R.P.A. et, s'il veut bien faire céder l'amour propre national devant la vérité, il pourra mettre en lumiére, dans la prochaine édition de son livre, une figure imposante et parfaitement authentique de l'église géorgienne (tr). | y» SEES (1) Presque en méme temps que le travail du R. P. A. paraissait une étude de M. I. A. DZavakhov, oü se trouve traitée une partie du méme sujet : licropis nmepkosHaro paspHBa MexxüH I'pysielà m Apwenielt pr» nauanb : VII wEka, Histoire du schisme entre la. Géorgie et l'Arménic au commencement du VII* siecle, dans BULLETIN DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES DE ST.-PÉTERSBOURG, 6e série (1908), p. 433-46 ; cf. AKrNIAN, Additions et corrections, p. 289 etsuiv. . IIO BULLETIN 16. — * Antoine RABBATH. Documents inédits pour servir à l'his- toire du christianisme en Orient (X VI-XIX siécles). Tomell, fasc. t. Paris, Picard, r9ro, in-89, paginé 1-208 pp. — Nous ne rééditerons pas, à propos de la nouvelle série de « documents » commencée par le R. P. Rabbath, les éloges et les quelques réserves que nous avons formulés sur son précédent volume (cf. 4za/. Boll, XXV, 107 ; XXVII, 84-85) ; les premiers parce que l'éditeur en a, depuis lors, recu de plus autorisés, les secondes parce qu'elles n'ont plus guére raison d'étre. Les piéces choisies cette fois par le R. P. se rapportent toutes à la période moderne et contem- poraine. Elles forment une sorte de supplément aux Letíres édifiantes el curieuses. Ce sont principalement un diaire ou mémorial de la mission des Carmes d'Alep, des correspondances de missionnaires jésuites ou autres, des rapports consulaires, etc. De notre point de vue spécial, on y remar- . quera surtout.certaines pages oü semblent revivre trait pour trait des épisodes de l'histoire des anciennes persécutions. On dit que l'Orient est immobile ; il ne l'est pas autant qu'on le pense; mais l'histoire du monde oriental repasse souvent par les mémes chemins. En avril 1818, le pacha d'Alep fit massacrer douze jeunes chrétiens. Les fidéles qui leur donnérent la sépulture, crurent voir, pendant plusieurs nuits, une lueur miraculeuse planer sur la tombe des victimes (p. 57-58). La persistance avec laquelle ce motif revient à propos des martyrs mis à mort par les musulmans est un fait à remarquer. P. P. 17. * Cyrille CHARON (KaRALEvsky). Histoire des patriarcaís Melkites ss (Alexandrie, Antioche,Jérusalem).T.III. La période moderne (1833-1902), fasc. I. Rome, Pustet ; Paris, Picard ; Leipzig, Harras- Sowitz, I91o, in-8e, xv-400 pp. (cf. 4sal. Boll., XXIX, 176-77). — Livre clair, intéressant, impartial, et bien informé. Les irritantes questions aux- quelles il touche, ne sont pas de notre ressort. On y trouvera pourtant (p. 348 et,suiv.) une légende en action, qui peut servir de document paral- léle à plus d'une aberration hagiographique. Il s'agit de la trop fameuse Maronite Anne Hindiyyé, visionnaire, thaumaturge, stigmatisée,qui, dans la seconde moitié du XVIII* siécle, requt un culte de son vivant, prétendit fonder, une congrégation du Sacré-Cceur, la fonda en effet malgré des inter- dictions formelles, entortilla son directeur, le P. Antoine Venturi S. I., et l'ablégat apostolique, envoyé par:le pape Benoit XIV pour juger sa cause, le P. Désiré de Casabasciana O. F. M., entraina le patriarche maronite et tout l'épiscopat de sa nation dans un commencement de schisme, provoqua une brouille scandaleuse dans toutes les églises de Syrie et, aprés mille péripéties, terminées par une seconde enquéte cano- nique, alla périr dans l'oubli avec ses complices, sous l'inculpation de tur- pitudes et de crimes abominables. Il semble que, siles partisans de Hin- diyyé furent d'abord trop crédules, ses dénonciateurs aussi le furent un peu DES PUBLICATIONS HAGIOGRAPHIQUES XII plus que de raison. On croit saisir, dans les charges articulées contre la ci-devant sainte,les traces de l'emportement avec lequel, en Orient surtout, les témoignages accusateurs renchérissent l'un sur l'autre aprés que l'opinion s'est retournée contre une de ses idoles. C'est le cas de dire, comme on aime à le répéter là-bas: TENET Dieu le. sait mieux que nous, et, dans tous les cas, la moralité de l'histoire reste la méme. | ; P.P. 18. — J. Lor. Les noms des saints bretons, dans la REVUE CELTI- QUE, t. XXIX (1908), p. 222-48, et t. XXX (1909), pp. 121-55, 283-320, 395-403. — En Bretagne, en Cornwall et en Galles, ces trois pays.si' inti- mement liés par les langues ét les traditions, ce ne sont pas, nous dit M. J. L., les Vies des saints qui nous renseignent le mieux sur l'existence des saints et l'organisation nationale du culte ; ce sont les noms de lieux. Le présent travail est modestement présenté comme un essai, comme « un premier dépouillement des noms de lieux bretons au point de vue hagiographique, et une premiére comparaison avec les noms de saints du Cornwall et du pays de Galles. » Pour le mener à bonne fin, il ne suffit pas d'une information étendue ; il faut de plus ünir à une profonde connais- sance de l'histoire des langues celtiques le souci constant d'une rigoureuse précision philologique. C'est dire, pour qui connait les nombreux travaux antérieurs de M. L., léprix dela docteet intéressante liste alphabétique, dans laquelle sont mis en ceuvre des matériaux trés abondants. Un riche supplément (t. XXX, p. 308-20) montre que l'auteur entend poursuivre son enquéte, et ce sera tout gain pourles hagiographes. Non seulement eux, mais les historiens en général remarqueront les conclusions auxquelles conduit ce premier travail et que M. L. met vivement en relief, notam- ment sur l'origine insulaire du culte des saints dans les anciennes parois- ses de la péninsule armoricaine et sur le róle principal joué parle pays de Galles dans l'établissement du culte en Armorique et en Cornwall. 2 A. P. 19.— 1. KRarCHKOVSKL. | 5j à Joe rE«ibe T £2] ipe i55 Oda dà Un miracle de l'archange Michel en. Palestine, dans. AL-Ma- cHRIQ. t. XII (1909), p. 449-56. — Histoire d'un mauvais riche qui essaie vainement de supprimer le fils d'une pauvre femme, lequel, d'aprés une prophétie, doit lui prendre un jour sa maison, sa fille et tous ses biens. S. Michel se fait le protecteur du jeune homme, le sauve à plusieurs repri- ses et finalement le débarrasse de son persécuteur en changeant le contenu d'un arrét de mort, que celui-ci faisait porter à ses complices par la victime elle-méme.Les premiers mots du récit placent le lieu de la scéne en Pales- sla pod) AA: AES TEES EM »- 6. À - 5 IE" s -— II2 BULLETIN tinc.On nc s'en douterait guére. Il est trop visibleque cette historiette,d'ail- leurs dépourvue de toute portée morale,se passe dans un monde imazinaire et qu'elle est tout simplement une variation du théme popularisé par la lérende du page de S'« Élisabeth. Puisqu'il s 'agissait d'un conte, nous ne pouvions mieux faire que de consulter l'oracle, dans la personne de notre savant ami M. Emm. Cosquin, qui précisément s'est occupé de ce méme récit arabe d'aprés le sommaire que M. Kuhn en a donné dans la Byzant:- nische Zetschrift, YV, 243-44 (Revue des questtons historiques, LXXIII, 5-54 ; LXXIV, 207-17 ; cf. Azal. Boll., XIl, 505-506). Le distingué cor- respondant de l'Institut a bien voulu nous répondre qu'il pense donner prochainement à ses précédents travaux un supplément, nécessité par de nouvelles trouvailles. Nous ne téngnerons pas de le signaler en temps opportun à nos lecteurs. Le texte arabe est publié d'aprés un manuscrit de Gotha, le méme dont s'est servi M. Kuhn. L'éditeur a consulté également une recension plus développée, quise trouve dans un manuscrit de la Faculté Orientale de DBeyrouth, exécuté à Mardin en 1726. Nous constatons avec plaisir que M. Kratchkovski, qui, aprés deux ans de séjour en Syrie, parle maintenant l'arabe comme un Libanais, n'a déjà plus lui-méme tout le respect qu'il nous recommandait jadis (cf. 4za/. Boll., XXVII, 479-80) pour les fan- taisies orthographiques des manuscrits arabes chrétiens (voir Machriq, t. c., 450, note 3). Une traduction russe, que nous n'avons pu voir, a été publiée par M.K. dans les Sanuckm reorpadjmaeckaro OGmecrsBa (XXXIV, t-12). PP. 20. — Leonard WirLEMs Az. Pieter Doorlant en zijne twee Levens vansint Anna, dans TijbscHRIFT VOOR BOEK- EN BIBLIOTHEEKWEZEN, .t. VIII (r9ro), p. 1-16. — M. W. démontre que Pierre Doorlant, chartreux du couvent de Zeelhem prés de Diest(4 1509), a écrit deux Vies de St Anne, l'une en flamand, l'autre en latin. La premiére, dont l'existence était attestée par le résumé qu'en a publié en 1502 Josse Badius Ascensius, a été trés heureusement reconnue par M. W. dans un opuscule anonyme que renferme le manuscrit 895 de la bibliothéque de l'Université de Gand. La Vie latine n'est autre que le texte BHL. 489 4- 505, imprimé à Anvers vers 1498 ou 1500 etdontle dernier livre, contenant les miracles, a été reproduit dans les Acfa sasctorum. Dans la BHL. nous avions attribué ce dernier livre à son véritable auteur ; quant aux deux premiers, aprés les avoir, sur l'autorité de Campbell, mis au compte de Martin Sclegers ou Slegers, curé de Diest, nous avions reconnu notre erreur (BIHL., p. 1314- * 1315) : Slegers n'est pas l'auteur de la Vie, mais le simple destinataire à qui l'auteur présente son ouvrage; celui-ci, demandions-nous, ne serait-il pas de Pierre Doorlant ? M. W.enlévele point d'interrogation et attribue résolument tout l'ouvrage à Doorlant. DES PUBLICATIONS HAGIOGRAPHIQUES II3 De notre cóté, nous étions depuis plusieurs années arrivé au méme résultat. Car, tandis que l'édition d'Anvers de 1498/1500 ne porte pas de nom d'auteur, nous avons retrouvé l'opuscule, avec le nom de Pierre Door- lant, dans le manuscrit de Cologne, vainement cherché par M. W. (cf. p. 8)et qui est conservé à l'Historisches Archiv de cette ville, ms. G. B. quart. 197. A. P. 21. — * Émile AMANN. Le protévangile de Jacques et ses remanie- ments latins. Paris, Letouzey et Àné, 1910, in-8, x11-378 pp. (Lrs Aro- CRYPHES DU NOUVEAU TESTAMENT, publiés sous la direction de J. BousquET et E. ÀAMANN). Fr. 6. — La nouvelle collection dont l'ouvrage de M. A. forme le premier volume, est le pendant d'une série arialogue comprenant les apocryphes de l'Ancien Testament (voir Azal. Boll., XXVIII, 309) et concue à peu prés sur le méme plan. | | Le Protévangile de "Jacques, une légende hagiographique que les Grecs ont souvent incorporée dans leurs ménologes au 8 septembre et - dont dépendent beaucoup d'autres piéces se rattachant à la S'e Vierge et à son cycle, est un des apocryphes dont l'influence a été la plus profonde sur l'art et la piété chrétienne. C'est rendre un véritable service aux lecteurs instruits que de leur mettre en main un document si important et, au fond, si mal connu. Les textes donnés en original (d'aprés Tischendorf), avec annotation critique et traduction frangaise, sont le livre de Jacques, en grec, l'évangile du Pseudo-Matthieu et l'évangile de la Nativité de Marie, qui sont des adaptations latines du Protévangile. Les notes historiques et surtout les excellents prolégoménes que M. À. a mis en téte de son ouvrage, permettent de se rendre bien compte du caractére propre et de l'influence du célébre apocryphe, comme aussi de l'état actuel des recher- ches, jusqu'aux travaux de Derendts inclusivement. Avec ce savant, M. À. admet que, dans sa forme actuelle, le Protévangile ne peut étre antérieur à la fin du IV* ou au commencement du V* siécle. Il faut peut-étre des- cendre plus bas encore (voir Acfa SS., Nov. III, 15). Le livre primitif est bien antérieur, et aurait été rédigé dés le second siécle. Si l'on excepte les littératures orientales, dont M. A. ne s'occupe qu'en passant et qu'il valait mieux, peut-étre, négliger cette fois, dans l'intérét de la clarté, l'histoire du livre est bien étudiée. L'auteur a aussi résolument abordé la question des doctrines, des procédés et de la valeur historique du Protévangtle. Le but du livre est de combler les lacunes des évangiles canoniques sur Marie et sur Joseph. Les principaux épisodes sont surtout des réminiscen- ces. Ainsi, on se rappelle que les personnages destinés par Dieu à quelque mission extraordinaire ont été l'objet des faveurs spéciales ; on admet que la vierge qui devait enfanter Jésus-Christ ne pouvait étre moins favorisée: Marie a donc recu les mémes dons et les mémes prérogatives que les plus II4 BULLETIN grands saints, et elle les a eus d'une maniére plus excellente. C'est le rai- sonnement implicite de l'auteur du Protévangile ; le programme de la Mariologie de l'époque moderne s'y trouve en germe. Le récit se présente sous la forme historique. Naturellement, le vulgaire y prenait de l'inté- rét ; les bons esprits le traitaient avec dédain. S. Jéróme repousse ces - delivamenta apocryphorum, et S. Augustin déclare que des écrits non canoniques sont pour lui sans autorité. « Mais il se trouve qu'en fait un — certain nombre de données provenant des évangiles apocryphes se sont incorporées au cours des àges à l'enseignement théologique. À force de redire certaines légendes, on a fini, aussi bien dans l'église grecque que . dans l'église latine, par les considérer comme de l'histoire authentique. En Orient, c'est un fait accompli dés le VI* siécle ; l'Occident sera plus long à convaincre, mais finalement verse XIII* siécle il acceptera comme une histoire vraie les grandes lignes du récit apocryphe: la nativité miracu- leuse de Marie, la présentation de la Vierge et son séjour dans le temple jusqu'à l'àge de puberté, la désignation miraculeuse de Joseph comme: l'époux et le gardien de Marie, enfin la naissance de Jésus dans une grotte des alentours de Betfhléem (p. 45). » Il est à peine besoin de faire remarquer que tout cela est passé simplement à l'état de pieuse croyance et nullement de vérité révélée, et que le Protévangile n'est pas une des sources aux- quelles les théologiens vont puiser directement. H. D. 2. — J. GaAzav. Sur l'origine des traditions hagiographiques des dM de la Mer, dans les ANNALEs bU. Mipr, t. XXII (191o), P. 293-98. — Le nom de lieu Sancta Maria de Ratis est attesté trés ancien- nement (1), et comme on le traduisait volontiers par « Sainte-Marie de la "barque » (en admettant un.solécisme, 7atts pour vate), il y avait là, sem- blait-il, un argument assez grave en faveur de l'ancienneté et de l'histori- . cité des légendes provengales. Mais il se peut aussi bien que tel détail de ces légendes soit né de l'interprétation populaire du déterminatif de Rat:s. M. G. attire l'attention sur une forme vulgaire du nom, forme qui se ren- contre au XII: siécle : S. Mar:a de Rads. Ce dernier mot est l'équivalent provengal du nom.celtique de la fougére, ratis, et nous aurions affaire à une légende topographique fondée sur un jeu de mots, peut-étre involon- taire, et mise en circulation par les moines de Montmajour, de qui dépen- dait depuis 1084 l'église de S. María de Ratis. Sans doute l'explication n'est pas certaine ; mais elle mérite incontestablement d'étre retenue. Ae P: , (1) «On trouve cette forme dés 542 dans le testament de S. Césaire », dit M. G., Sans doute ; mais les mots is quo sita est ecclesia Sanctae Mariae de Katis ne figurent dans le testament que par. suite d'une interpolation. Voir Dom G. MoniIN, dans Revue Bénédicline, t. XVI (1899), p. 105. DES PUBLICATIONS HAGIOGRAPHIQUES IIS 28. — * Fernand. ConrEz. Nos traditions. A. propos de « La Provence du I** au XII* siécle » de M. de Manteyer. Avec une lettre de Frédéric MisTRAL. Bergerac, Castanet, 191o, in-85, 31 pp. — M. F. C. a dédié son opuscule à Frédéric Mistral. L'incomparable poéte lui a répon- du parun petit billet plein de bonne 'gráce, et aussi de bon sens. « Sans « aller me jeter », déclare-t-il, « dans ces discussions qui les épluchent, je « vous dirai qu'en ma qualité de poéte et de provengal fidéle, je ne puis «qu'approuver les défenseurs des légendes ; CAR DANS CES LÉGENDES '« REVIT L'AME NAIVE ET BELLE DE NOS AÍEUX. » Voilà qui est bien dit. Quand on s'appelle Mistral, on est dispensé d'éplucher, de juger les . gracieuses légendes bien faites pour charmer une áme de poéte, méme non provencal. Mais M. F. C. a entendu, lui, faire ceuvre d'historien, et c'est des historiens qü'il est justiciable. Il a beau hausser la voix et traiter de modernistes ceux qui ne pensent pas comme lui ; ces aménités et bien d'autres ne tiendront pas.lieu de bonnes raisons. Or celles-ci man- quent absolument dans son opuscule. On n'y trouvera guére qu'une cau- serie à bátons rompus, écrite dans une langue lourde et enchevétrée, oü les paralogismes et les affirmations audacieuses tiennent lieu d'arguments sérieux. Ce n'est pas que M.C. n'ait beaucoup lu ; mais il ne suffit pas d'une certaine érudition pour discuter avéc. compétence un probléme historique. | B | | &. P. :24. — * P. M.-M. Sicanp, O. P. Sainte Marie-Madeleine. Tomel: La tradition el là. critique. 'Tome II : Sa vite. Tome III : Son culte. Paris, - Savaéte, 19ro, trois volumes in-12, 320-318-344 pp., illustrations. Fr. ro. — Les pages 13-207 et 295-318 du tome I sont la réimpression, en géné- ral textuelle, d'un. volume publié en 1904 et que nous avons essayé de caractériser (Anal. Boll., XXIV, 499-501). Cà et là quelques pages ont été retranchées, quelques notes ou quelques alinéas ajoutés, oü il est tenu compte,dans une certaine mesure, de publications parues dans l'intervalle; le tout ne change rien, en somme, au fond de l'ouvrage. Les pages 1-14. 'et 208-94 sont nouvelles : les premiéres contiennent une épitre dédicatoire . et laréponse du R"* Maitre Général des Fréres Précheurs ; les autres, une. — monographie sur « la crypte de Saint-Maximin et les saintes reliques ». Sa place eüt été plutót, semble-t-il, dans le tome III, et je me demande si elle n'a pas été mise ici surtout pour donner une étendue à peu prés égale à chacun des trois volumes: Le tome II ne renferme plus, comme le I*',une discussion, mais un récit édifiant. Pour consacrer 300 pages à raconter la vie de la grande sainte, il faut évidemment mettre en ceuvre autre chose que l'Évangile et les légendes des saints de Provence. Sans parler des développements oratoires, des considérations ascétiques dont il a accompagné son récit, nous consta- tons que le R. P. S. a mis à profit le Talmud et un bon nombre d'autres 116 ! BULLETIN écrits, méme de basse époque : je citerai notamment S. Antonin ile Florence et S. Vincent Ferrier. Un exemple fera connaitre le genre. Au ch. VII (p. 63-72) est raconté, d'aprés l'Évangile (Luc. VII), l'épisode de la pécheresse qui répand un parfum précieux sur les pieds du Maitre chez Simon le pharisien.Ce parfum, Marie a dà l'acheter, et cela nous vaut le ch. VI « Achatdu parfum », oü quatre pages sont remplies par le dia- logue supposé entre la pécheresse et le marchand. Ce dialogue est une pieuse imagination du diacre S. Éphrem (4 373). Le R. P. S., qui prend Éphrem pour un évéque, semble l'entendre autrement et revendiquer pour le morceau une valeur historique. « C'est », dit-il (p. 37, note), « le « RÉcIT que fait S. Éphrem. Il était évéque de Syrie, non loin par con- .« Sséquent de la Palestine, témoin autorisé s'il en fut dela croyance de « Son peuple et de la tradition en ces contrées, si rapprochées du pays « méme de Marie-Madeleine ». Aprés avoir lu ces lignes, on comprend plus facilement comment celui qui les a écrites ne se trouve pas souvent d'accord avec Mgr Duchesne et les historiens de profession. Le tome III est un récit des honneurs rendus au cours des siécles à l'il- lustre pénitente et à ses reliques. Certaines pages, comme du reste aussi dans le tome II,font double emploi avec le tomeI; mais,à condition d'user de discernement quand une question controversée intervient de quelque maniére dans l'exposé, cette derniére partie se lit avec fruit et avec agré- ment ; c'est la meilleure de l'ouvrage. | | A. P. 25. — *Karl JaceLrrz. Ueber den Verfasser der Schrift de mortibus persecutorum. Wissenschaftliche Beilage zum Jahresbericht. der vierten stádtischen Realschule zu Berlin, Ostern x9xo, in-49,. 8 pp. — La thése bien connue de Brandt au sujet du De mortibus continue à avoir mauvaise presse. M. J., sans rien apporter de fort neuf, discute avec une trés grande lucidité tous les éléments du probléme, la chronologie, la langue, le ton et le genre. Dans tout cela il ne trouve aucun argument sérieux contre l'attribution à Lactance, et beaucoup d'indices nettement favorables. Le De mortibus n'est autre chose que le livre De persecutione mentionné par S. Jéróme, De virts tl. c. 80. H. D. 26. — Karl BiHLMEYvER. Die Christenverfolgung des Kaisers Decius, dans T'HEOLOGISCHE QuARTALSCHRIFT, t. XCII (1910), p. 19-50. 2'1. — *Gustav ScHoENAICH.Die Libelli und ihre Bedeutung für die Christenverfolgung des Kaisers Decius. Breslau, Nischkowsky, r19ro, in-8e, 38 pp. Wissenschaftliche Beilage zum Jahresbericht des kónigli- chen Fricdrichs-Gymnasiumns zu. Breslau für 1910. M. Bihlmeyer nous offre en quelques pages un apergu général sur la - persécution de Déce. Ce ne fut ni la haine personnelle contre le christia- nisme, ni le zéle fanatique pour la vieille religion romaine qui engagérent DES PUBLICATIONS HAGIOGRAPHIQUES | 117 l'empereur dans sa lutte contre les chrétiens ; la raison déterminante fut d'ordre purement politique. Il regardait comme incompatible avec la forte organisation de l'empire, l'existence d'une religion aux tendances univer- salistes et dont les cadres 'échappaient entiérement à son contróle Dans la seconde partie, nous apprenons la nature de cette persécution, la plus redoutable et la mieux organisée peut-étre que le christianisme ait eu à affronter. L'édit de Déce s'adressa-t-il à tous les sujets de l'empire ? Sur ce point M. B. ne se prononce pas; ilest porté à croire (p. 37) qu'il y eut plusieurs édits. Ce n'est pas la premiére fois que M. Schoenaich s'occupe de la persécu- tion de Déce (cf. Anal. Boll., XXVIII, x19). Dans sa nouvelle brochure, il consacre une. étude détaillée aux /ibelli. On sait que, vers la fin du siécle dernier, on a trouvé en Égypte cinq /ibelli datant de la persécution de Déce. Ces papyrus ont fait l'objet de plusieurs travaux,sans toutefois que l'on soit arrivé à se mettre entiérement d'accord sur leur nature. M. S. opine que le /;bellus, qui signifie à proprement parler une requéte présentée au magistrat compétent, est le simple équivalent d'une protestation de fidélité au culte des dieux, faite par le pére de famille au nom des siens.Contraire- ment à leur énoncé formel (&orteiga xai. &0vco), jamais ils n'auraient été une attestation d'un sacrifice réellement offert. Cette explication rencontre- Ia, je le crains, des contradicteurs. Nous ne voulons attirer l'attention que sur un point.Du fait qu'on oppose les /tbellattc? aux sacrtficatt il ne suit pas nécessairement qu'à ces derniers on n'avait pas délivré de /;5el/. Comme ils avaient offert un sacrifice aux idoles, l'attestation qui en faisait foi pas- sait entiérement à l'arriére-plan ; onlesregardait comme des sac*tficati tout court et on pouvait les opposer aux /ibellatici proprement dits, c.-à-d. à ceux qui avaient obtenu à prix d'argent un certificat de complaisance sans avoir offert l'encens aux dieux (S. CvPRIEN, ep. 55, 14). Sur un autre point (p. 12), j'ai peine à me rallier à l'avis de M. S. Avec plusieurs auteurs, il regarde l'édit de Déce comme adressé uniquement aux chrétiens. Que l'intention de Déce ait été de déraciner le christianisme, cela ne fait aucun doute ; à ce titre, son édit était un véritable édit de per- sécution. Mais, comme le rappelle M. Bihlmeyer (l. c. p. 31), le nombre des chrétiens, d'aprés l'évaluation de M. Harnack, n'était pas loin du million. Le meilleur moyen et le plus sür, pour un esprit avisé, comme semble l'avoir été Déce, n'était-il pas de porter une loi générale obligeant tousles citoyens, ou au moins tous les chefs de famille, à sacrifier aux dieux ? De cette facon, et de cette facon seulement, il y avait chance que | peu de chrétieus pussent se dérober. Pour beaucoup, en effet, leur qualité de chrétien n'était pas connue. Il. me parait que les /tbellt découverts en Égypte ne permettent pas d'autre interprétation. Parmi les personnes mentionnées sur ces piéces on trouve une prétressé du dieu égyptien Pétésouchos, qui ne peut étre raisonnablement regardée comme chrétien- Ii8 BULLETIN ne (cf. P. Foucanr, Journal des savamis, 1908, 172). Quant aux autres libelli, on ne saurait dire s'ils ont été obtenus par des paien$ ou par des chrétiens. Puis, cette multiplicité de documents trouvés dans un ou deux bourgs de l'I*gypte ne plaide-t-elle pas en faveur de l'universalité de l'édit? M. S. publie, à la suite de sa dissertation, le texte grec de difiérents libelli, accompagné de quelques notes. On y trouve aussi des certificats d'orthodoxie et un billet de confession qui datent de l'époque de la contre-réforme ; un extrait de la lettre 30 de S. Cyprien avec traduction et commentaire; enfin, une note sur la différence entre yeiporpagriGavreg et drovpawdáyevot. | V. D. V. 28. —* P. Michael Husazsz, O. S. B. Die Wanderlegende von den Siebenschlüfern. Eine literargeschichtliche Untersuchung. Leipzig, Harrassowitz, 19Io, in-8^, xx1-574-32 * pp. Mk. 12. — La bonne maniére - de lire ce livre, c'est dele commencer à la P- 355, oà l'auteur aborde le probléme qui est proprement l'objet de ses recherches. Cette discussion débute par des généralités sur la formation des légendes, sur les survivan- ces paiennes, sur les relations entre l'Orient et l'Occident au VI* siécle,et autres considérations préliminaires, pour lesquelles le lecteur n'aurait plus l'attention fraiche, s'il avait pris d'abord le temps d'étudier les deux premiéres sections du volume. Celles-ci forment un répertoire étonnam- ment érudit, oü toutes les traces écrites de la légende des enfants d'Ephése, depuis l'origine jusqu'à la fin du moyen áge, sont rassemblées et groupées par langues et par pays. Une partie assez restreinte. de ces interminables descriptions est seule nécessaire pour suivre les considérations de l'auteur sur l'origine et la formation de cette gracieuse histoire. Il sera plus facile de s'y reporter en cas de besoin, que de la garder présente à la mémoire jusqu'au moment opportun. De plus, le R. P. Huber, qui revient sur le sujet pour la cinquiéme fois (voir notamment 7za/. Boll., XXIV, 503), parait avoir peine à se figurer l'état d'esprit des lecteurs qui n'ont pas donné à.son étude favorite la méme attention intense et prolongée. Son analyse des différentes recensions est pareemée d'allusions, qui antici- pent sur la marche naturelle de son exposé. Pour y voir clair, il faut y revenir à la lumiere des conclusions de l'auteur. La.principale dc ces conclusions ne laissera pas que de surprendre les gens peu imaginatifs. Au jugement du R. P. H., la légende des sept (ou des huit) Dormiants, n'est pas d'origine grecque, comme le croyaient notamment M. Guidi, De Goeje et Ryssel.premiére maniére, ni d'origine syriaque, selon l'avis de M. Nóldeke, de M..Heller, de Ryssel seconde maniére (cf. Azal. Boll., t. c., 503-504).Non ; elle a été rédigée primitive- ment en latin (HuBER, 520 et suiv., 568 et suiv.). Du latin, elle a passé en grec, du grec en syriaque; du syriaque, ellea repassé en latin sous la plume de Grégoire de Tours (cf.p. 513) ; et par tous les points de ce circuit DES PUBLICATIONS HAGIOGRAPHIQUES II9 fermé, elle a rayonné à l'indéfini dans les directions les plus divergentes. Cette thése n'est pas seulement inattendue, elle est paradoxale et elle ne l'est pas à demi. Pour avoir chance de se faire accepter, elle devrait S'appuyer sur une discussion rigoureusement serrée des textes oü git la principale difficulté, c'est-à-dire les rédactions grecques et syriaques. Mais, par malheur, c'est au moment oü le P. H. trouve devantlui les redoutables . antagonistes dont les noms viennent d'étre rappelés, que sa critique semble triompher le plus aisément. Les objections qu'elle laisse debout, jettent une. ombre sur la suite du raisonnement. Nous avouons que, par notre faute sans doute, il ne nous a pas été possible de suivre les déductions du P. H. d'assez prés pour discerner le moment oü la. démonstration fait le pas décisif. La preuve y est' peut-étre ; mais, en ce cas, les données qui doivent l'éclairer ne viennent pas à leur vraie place. La pensée de l'auteur semble se plaire à cette marche capricieuse. A le voir accumuler, avec une érudi- tion vraiment prodigieuse, mille exemples de traditions ou de superstitions populaires dont la légende des Sept Dormants serait un reflet, on croit quil tient la légende elle-méme pour une. fiction dépourvue de toute valeur historique. Pas encore! C'est seulement à la fin du livre qu'il résout cette question préalable dans un sens qui laisse le champ libre à ses précédentes explications (p. 552 et suiv.). Et dans ces explications mémes,il eüt fallu prévoir la contre-épreuve à laquelle le lecteur, une fois parvenu àla conclusion, ne manquera pas de les soumettre. Que l'imagination . populaire ait spontanément adapté à une histoire de martyrs le théme du sommeil enchanté, c'est possible. Mais la plupart des parallélismes si doc- tement colligés par le P. H. dans l'antiquité grecque, dans la littérature rabbinique et plus loin encore, tout cela est d'ordre purement littéraire. ll S'agirait de savoir comment s'est opéré la réunion de la fantaisie populaire et de l'érudition pédantesque, etici les vraisemblances sont étroitement limitées par l'hypothése méme du RB. P. H. Les mythologues qui, à propos des Sept Dormants, ont évoqué Endymion, Épiménide, Abimelech l'Éthio- pien,etc., ne se sont pas arrétés un seul instant à l'idée que tout cet essaim deréminiscences et de fictions, qui voltigeait dans l'air autour de la caverne d'Éphése, a passé la mer, avec lalégende de cette caverne, pour aller se réunir en bon ordre, dans le scrifptorium-d'une abbaye d'Occident. Nous n'insistons pas. De l'énorme labeur du P. H., il reste un riche trésor de matériaux pour l'histoire des développements tardifs de la légende, Mais quant aux origines de cettelégende, le livre contient certainement quelque chose de trop: ou bien la conclusion dc l'auteur, ou bien une large part des doctes considérations qui la précédent. P. P. 29. —* Karl Maria KaurxvaxN. Die Menasstadt und das National- heiligtum der altchristlichen Aegypter in der westalexandrini- chen Wüste. Ausgrabungen der Frankfurter Expedition am Karm I20 BULLETIN Abu Mina 1905-1907. Erster Band. Leipzig, Hiersemann, r9ro, in-fol., X-142 pp., gravures, plans, 70 planches en héliogravure et 32 planches en photogravurc. Mk. 150. — Les résultats partiels des fouilles de Mgr Kaufmann dans la cité dc S. Ménas ont été consignés successivement dans des rapports détaillés et bien illustrés, parus au Caire en 1906, 1907, 1908 (traduction francaise sous le titre de La découverte des sanctuatres de Ménas dans le désert de Maréotis, par M!'* A. Hartmann), et la question spéciale des ampoules à eulogies a fait, l'année derniére, l'objet d'un important mémoire auquel il faudra désormais renvoyer les archéologues qui s'intéressent à ces curieux monuments d'un culte jadis populaire dans toute la chrétienté (voir 4zal. Boll., XXIX, 119). On pouvait prévoir que des travaux menés avec autant de méthode que de persévérance auraient pour couronnement une de ces monographies qui épuisent le sujet et qui mettent sous les yeux du lecteur tout ce que l'histoire, l'art et l'archéologie. ont tiré de profit des derniéres recherches ; on ne s'attendait certes pas à voir paraitre à si bref délai une publication d'une telle importance. C'est l'honneur de la cité de Francfort et des mécénes qui ont encouragé Mgr Kaufmann d'avoir aidé à la réalisation d'un beau réve, et d'avoir mis à la disposition des chercheurs le plus grandiose ensemble de matériaux que le culte d'un saint puisse fournir. Aucun sanctuaire de martyr n'a été l'objet d'un pareil effort couronné d'un pareil succés, et nous avons cette bonne fortune de pouvoir, presque au lendemain de la découverte, suivre toutes les péripéties et apprécier tous les résultats obtenus. Les grandes hélio- gravures, au nombre de soixante-dix, sont d'une telle clarté, qu'elles sup- pléent, en bien des cas, àla vue directe du pays et des monuments, et permettent parfois de se rendre compte de certains détails de topographie que d'ordinaire on ne remarque que sur les lieux. Ce n'estlà, du reste qu'une partie de l'illustration du volume, laquelle reproduit, par différents procédés presque tous trés satisfaisants, 6013 sujets. Outre les vues d'en- semble des fouilles en différents états et des parties les plus importantes du grand ensemble des ruines, l'auteur a fait reproduire des détails d'archi- tecture et de menus objets, parmi lesquels les lampes, les amphores et les ampoules occupent la premiére place. Le présent volume ne comprend pas la description détaillée des oisi: ches; mais de bonnes tables permettent de s'y retrouver aisément. Le texte est consacré aux grandes questions générales. Un apergu, d'abord, sur l'histoire de la découverte ; puis, un chapitre sur les sources littéraires de l'histoire de S. Ménas et de son culte, et, d'apres ces sources, l'histoire du sanctuaire ou, si l'on veut, de la ville sainte qui s'est formée autour du tombeau du martyr. Aprés ces préliminaires, l'auteur passe à la description détaillée des édifices religieux de la ville; il ne s'occupe cette fois que des basiliques, dont des plans fort clairs font ressortir l'ordonnance et les dimensions. La crypte de S. Ménas, qui est comme le noyau de toute DES PUBLICATIONS Vit. (X21 l'agglomération est avant tout étudiée par Mir K. Sar sa position il ne saurait y avoir aucun doute ; c'est bien là que l'on allait vénérer le tom- beau: KareAOÓvrec eig Tv Ofjknv, comrne i] est dit dans les miracles du saint. La plus ancienne basilique est celle qui s'éleva sur le tombeau. Mgr K.lui donne le nom de basilique Constantinienne,en faisant; remarquer - que telle est la tradition des documents éthiopiens. Il y avait lieu de faire cette réserve, car la source n'est pas des plus süres et il y eutun moment oü la reconnaissance des peuples pour le premier empereur chrétien [ui fit honneur detoutesles grandes basiliques du monde romain. Mais il est bien probable que la plus ancienne église qui abrita les restes du glorieux martyr remonte aux premieres années du triomphe de l'Église. Comme il arriva presque partout, cet édifice, relativement modeste, ne suffit bientót plus aux besoins des fidéles. Les foules de pélerins accourues de toutes les parties de l'Égypte d'abord, et bientót de toutes les provinces de l'empire, S'y trouvérent à l'étroit, et il fallut bátir. Pas plus quà Rome, à Tours ou ailleurs en pareille occurrence, on ne songea à choisir un terrain libre, oü . l'on s'étendrait à l'aise et oüle corps du martyr serait transporté. La : nouvelle basilique, que l'on fait remonter à Arcadius, se raccorda à l'an- cienne. On compte environ 60 métres du fond de l'abside principale à l'extrémité de l'abside de la « Gruftkirche » ; c'est à peu présla moitié de la longueur totale de l'ensemble, en y comprenant le baptistére. L'édifice, à deux étages, reposait sur 56 colonnes de marbre, dont 36 dans la nef cen-. trale, les autres dans le transept. Les trois nefs avaient une largeur totale de 267^, 50; le transept mesurait environ 50 métres sur 2c. Non moins intéressante que le monument principal est la « Badebasi- lika, » avec une série de constructions adaptées à l'usage de l' eau de S. Ménas, qui était probablement une eau miraculeuse. C'est là, semble- t-il, que les pélerins allaient remplir les ampoules à eulogies, qu'ils rappor- taient chez eux comme souvenir du pélerinage,peut-étre en guise de reliques du martyr. Il n'est pas impossible cependant qüe, suivant en cela une prati- que assez répandue, ils aient parfois demandé de l'huile des lampes qui brülaient sur le tombeau. Dans un des récits de miracles (PoMjJArovskrj, p- 75-79), nous voyons la guérison se produire par l'intermédiaire de l'huile que l'archiprétre est allé prendre dans la crypte: é&Aaev... &Aotov éx Tfjg .xavbfac kai égppápigev TroUg payíovac. On peut croire qu'ici comme ailleurs cette huile se distribuait aux pélerins. Mgr K. pense que, dans la basilique de S. Ménas, on avait recours également au rite paien de l'incubation. La seule preuve qu'il en donne ne me semble pas concluante. Le miracle de la femme muette et du paralytique est précisément une de ces histoires qui ne s'est passe nulle part, parce qu'elle s'est passée par- tout. Comme nous avons déjà eu l'occasion de le dire, c'est une anecdote plaisante, d'origine paienne, qui s'est glissée dans divers recueils de mira- ANAL. BOLL. XXX. "s 9 122 BULLETIN cles et qui n'a aucun lien local avec le sanctuaire de S. Ménas. .Je n'atta- cherais pas non plus grande importance à la conjecture (p. 52) qui ferait . de S. Athanase, exilé à Tréves, l'introducteur du culte de S. Ménas en Allemagne. Il n'est pas certain que S. Ménas y ait été connu si tót, etiil suffisait du.rapport enthousiaste de n'importe quel pélerin, appuyé d'une eulogie tenant lieu de relique, pour introduire la nouvelle dévotion. | is H. D. .. 80. — * W. WzvH. Die syrische Kosmas- und Damian-Legende. PROGRAMM DES K. HUMANISTISCHEN GYMNASIUMS SCHWEINFURT für das Schuljahr 1909/ro, in-89, 25 pp. — Ce « programme », à l'apparence modeste, est plein de choses. L'auteur commence par s'expliquer sur cer- taines idées assez en vogue sur les orizines du culte des saints ; il le fait avec beaucoup de modération et laisse bien entendre que les exagérations. d'un Saintyves et de quelques savants plus illustres ne sont pas tout à fait de son goüt. Il analyse ensuite la légende des SS. Cosme et Damien d'aprés le texte syriaque publié par Bedjan (BHO. 210), et dont il y a un manuscrit du V*-VI* siécle. L'antiquité de ce témoin suffisait à le rendre digne d'attention. M. W. tire de son étude plusieurs conséquences impor- tantes. Nous aurions ici la forme la plus ancienne de la légende, ce qui est probable. M. Deubner (voir 47a. Boll., XXVII, 223) atrouvé l'argumen- tation de M. W. pleinement convaincante et, avec un empressement et une RES qui l'honorent, l'a publiquement reconnu, en ajoutant ces parole : « Les nouveaux matériaux syriaques prouvent définitivement que " l'hypothése défendue dans rnon livre d'un lien direct de nos saints avec les Dioscures de Byzance était erronée. » (Berliner philologische Wochen- schrift, 1910, n. 41). De ce que le syriaque représente pour nous la forme - la plus ancienne de la légende,il ne suit pas nécessairement que le syriaque, et nonle grec, soit la langue originale. Le texte, au dire de M. W., ne fournit de preuve en aucun sens. Pour M. W., nous avons enfin la preuve que primitivement il n'y avait qu'un seul groupe, et non trois, du nom de Cosme et Damien. J'avoue ne pas trés bien voir la conséquence. Mais i] est assez inutile d'insister puisque, indépendamment de toute légende, il ne saurait étre question d'une pareille multiplication. M. W. semble douter encore que Cyr en Euphratésie soit le centre principal du culte de nos saints. Malalas, un de ceux qui indiquent cette localisation, a pu trouver, dit-il, dans le syriaque Korà, signifiant en réalité terre, province (xupa), l'avoir mal lu e£ transcrit Kyrrhos (p. 23). C'est assez osé comme conjec- ture, et non moins inutile,puisque nous avons un texte décisif de Théodoret (voir Anal. Boll., XXVI, 225). | | H. D. 81. — Joh. CowPrERNass. Zur Legende des hl. Karterios, dans RóMIsCcHE QuARTALsCHRIFT, t. XXI (1907), p. 41-44. DES PUBLICATIONS PEGIOGENCHIQUER: | 123 32. -— Joh. CowPERNAss. Noch etumiad zur Legende des hl. Karte- rios. IBrD., t. XXIII (1909), p. 195-200. M. C. a publié en 19o02les Acta S. Carterüi Cafpadocis, suivis en 1905 d'un commentaire historique et philologique (cf. 4a]. Boll., XXIII, 95 et XXV, 360). Depuis lors, à deux reprises, il est revenu sur le méme sujet et s'est donné la táche de préciser les données topographiques de la légende. Les savantes hypothéses que M. C. accumule, reposent, je le crains, sur un fondement bien fragile : il croit que l'écrivain anonyme aeu recours, pour bátir son récit, à la tradition populaire ainsi qu'à des monu- ments, voire méme à des inscriptions. C'est vouloir chercher dans le texte ce qui ne s'y trouve pas ; la lecture répétée du morceau laisse l'impression d'une piéce entiérement factice. Pour en tirer quelque chose, il faudrait plus que des conjectures. Dans le dernier article, M; C., se basant principa- lement sur la phrase: mowjgag éavT() eüxrüpiov oikov ém' óvóuam toO kupíoU xai 0co0 xal Tfi unrpóg aUvoO (p. 4, l. 9 sq), arrive à conclure que l'oratoire desservi par S. Carterius était un ancien temple élevé au dieu Terminus et à "Aprejug TTepaoía, Malgré l'érudi- tion dépensée par M. C., on est tenté de sé demander si on n'est pas transporté dans le domaine de la fantaisie pure. V. D. V. 83.— E. A. SrückELBERG. San Lucio (S. Uguzo) der Sennenpatron, dans les ÁRcHivES SUISSES DES TRADITIONS POPULAIRES, t. XIV (191o), p. 36-70, deux planches en héliotypie, une carte, I3 gravures. 84. — * E. A. SrücxELBERG.San Lucio. Hagiographisches und Iko- nographisches. Extrait de l'AÁRcuiv rüg RELIGIONsWISSENSCHAFT, t. XlII (1910), p. 333-43, trois gravures. A la place de la petite demi-page consacrée dans les Acta SS. (Iul. III, 310) au patron des fromagiers, voici que M. S. nous apporte, avec son érudition habituelle, un gros dossier de renseignements trés divers. La légende écrite de S. Uguzo — Luguz — Lucio est de basse époque (XVII* siécle), peu fixe et assez maigre. En revanche, son iconographie — trés abondante, — est plus ancienne, et son culte est attesté dés le XIIIe, si pas dés le XII* siécle. Dans le premier des deux articles cités, M. S. com- munique les nombreux détails qu'il a diligemment recueillis sur tout ce qui touche au saint ; dans le second, concentrant son attention sur les points principaux, il s'efforce de retracer, dans les limites du possible, l'évolution desa légende. ; A. P. 85. — * Antonin MouraaNÉ. Saint Stapin, évéque de Carcassonne. Documents et traditions. Albi, imprimerie des apprentis-orphelins, I9Io, in-8», xtiv-213 pp., illustrations. Fr.2. — Une grande dévotion envers S. Stapin plutót qu'une formation historique réguliére semble avoir invité M. M. à consacrer un volume- à la vie d'un saint qui est spécialement 124 | — BULLETIN honoré dans sa paroisse et qui, d'aprés une tradition, y aurait vu le jour. L'entreprise n'était pas sans offrir de réelles difficultés ; car les données historiques qui nous sont parvenues au sujet du saint tiennent en quel- ques lignes. Àu commencement du XVI* siécle, il avait une chapelle à . Dourgne et sa féte, célébrée le 6 aoüt, y était trés en honneur. Au XVII* siécle, son culte est attesté dans différentes localités du midi de la France, en Italie, en Allemagne ; on l'invoquait contre la goutte. En 168r, parut à Milan une Vie de S. Stapin, écrite par Agnelli pour alimenter la piété des fidéles. Aucune indication chronologique ne permet de soupconner quand.a vécu ce saint évéque de Carcassonne. Àu tome VI du Gallia christiana (1739) on propose pour la premiére fois d'identifier S. Stapin avec l'évéque Étienne qui se fit représenter au XIII* concile de Toléde, en 678. Cette conjecture fut reprise au XIX* siécle par plusieurs histo- riens, qui ont cherché à l'appuyer par ce fait surtout qu'il y avait au X* siàcle à Ventenac une chapelle dédiée à S. Étienne évéque et que dans la suite on y honora S. Stapin. L'hypothése demanderait à étre con- firmée par des motifs plus solides. En tout cas, cette identification nous renseigne peu surla vie de S. Stapin; caron ne sait rien au sujet de l'évéque Étienne, sinon qu'il n'était pas présent au concile de Toléde. Dans de pareilles circonstances, c'est avec grand à propos que M. M. distingue à plusieurs reprises entre la légitimité d'un culte et les rensei- gnements plus ou moins précis que nous possédons sur la vie d'un saint. La partie la plus intéressante du livre est celle consacrée au culte de S. Stapin. M. M. en a recueilli toutes les traces. Pour se renseigner, il n'a épargné aucune démarche. Aussi son livre est-il ce qu'il y a de pios complet sur le sujet. L'ouvrage trahit une certaine inexpérience dans les travaux historiques. Plusieurs inexactitudes, parfois assez amusantes, éóchappées à la revision des épreuves, ont été rectifiées par des grattages ou par des corrections imprimées, .collées à divers endroits. D'autres ont passé complétement inapergues. Áinsi, p. II3, note 2, on lit : « Stapin, en flamand, se décom- pose ainsi: Sía* se tenir, feu pied: se tenir sur ses pieds », et p. 198: « En Belgique sía7 veut dire se tenir sur ses pieds ; sfampen, frapper la «terre du pied, ce qui suppose une infirmité. » Toute cette érudition tend à mettre en rapport le nom du saint et l'objet de son patronage: « Stapin et de fait et de nom, el ve el. nomtne » (p. 198). Mais pourquoi citer, à l'appui d'étymologies aussi fantaisistes, la notice de Papebroch sur S. Photin ? Jamais l'hagiographe flamand n'a écrit que fez signifiait pied, ni que síamfex dénotait une infirmité ; il ditau contraire: quod firmitatem. nolat. 1l est vrai que M. M., transcrivant ce passage, le modifie ainsi : quod infirmitatem notat (p. 198, n. 1). C'est aussi par erreur que la chásse reproduite en regard dela page 156 est attribuée au XIII siécle ; elle semble étre d'une époque bien postérieure. H. MonErTUSs. DES PUBLICATIONS HAGIOGRAPHIQUES I2 5 86. — * S. Varr BÉ, A. A. Saint Euthyme le Grand, moine de Pales- tine, 376-473. Paris, Picard, 1909, in-89», 105 pp. Extrait de la REvuE DE L'ORIENT CHRÉTIEN, t. XII-XIV (1907-1909). — Un lecteur non averti courrait risque de se méprendre sur la portée de cette esquisse. Le travail critique n'y est pas trés apparent, les notes sont rares, la bibliographie réduite à sa plus simple expression ; d'autre part, le coloris du style est si intense, par endroits, qu'on soupconnerait l'imagination de s'étre fait ici la part trop large. Mais cette impression serait injuste. Sous les dehors faciles de la composition, se cache une érudition étendue et solide, trés au fait de la littérature byzantine et des choses de l'Orient, ancien et moderne. Les apercus que le R. P. Vailhé ouvre, chemin faisant, sur l'histoire du mona- chisme palestinien (cf. p. 65-66), sur l'agitation monophysite, sur les ori- gines du patriarcat de Jérusalem, montrent bien un homme qui n'est pas entré pour la premiére fois, à propos de S. Euthyme, dans ces difliciles questions.On congoit parfaitement que l'auteur n'ait pas cru devoir repren- dre à nouveau tous les points auxquels il se trouvait dans le cas de tou- cher. Mais, pour le concile d'Éphése, par exemple, il y avait, méme avant l'apparition du t. III de l'Histoire ancienne de l'Église de Mgr Duchesne, mieux à faire que de citer les pages déjà bien vieillies de M. Couret. POE. 87. —*P. Bernhard Powscuan, O. S. B. Die seligen Utto und Gamelbert. Die Geschichte ihrer Verehrung und ihres Lebens. Metten, Selbstverlag des Klosters, 1910, in-8, vrir-108 pp., 15 planches.— Le 25 aoüt 1909, le culte des BB. Utto et Garmelbert a été officiellement reconnu et c'est à cette circonstance que nous devons la publication du présent volume. L'auteur lui-méme s'était beaucoup employé à obtenir la confirmation du culte des deux saints, et il avait, il y a dix ans déjà, signalé le plus ancien document liturgique concernant S. Utto. Le nouvel ouvrage est trés méthodiquement divisé. La premiére partie est consacrée à l'histoire du culte des deux saints; la seconde à leur biographie. Sous forme d'appendice, Dom P. publie une série de documents relatifs au fon- dateur du monastére de Metten et à son illustre bienfaiteur, Cette publica- . tion aurait été heureusement complétée par une nouvelle édition de la Vie de S. Gamelbert (BHL. 3260). Depuis qu'elle a été imprimée au tome II de janvier des Acía sanctorum, on en a signalé un certain nombre de manuscrits, et il y a longtemps que Wattenbach, dans ses Deutschlands Geschichtsquellen (voir encore la 7* édition du t. I, p. 171-72, note 4), con- seillait de les mettre à profit. Dom P. lui-méme a dressé et complété la liste de ces exemplaires ; le moment semblait donc tout indiqué de consti- tuer à nouveau le texte de la Vie et d'en étudier de prés la valeur, ainsi que la méthode de composition. | Lelivre est écrit avec une extréme probité; l'auteur a su mettre en 126 BULLETIN lumicre les traccs certaines du culte, sans du reste prétendre découvrir une certitude là oü les éléments d'une démonstration font défaut.Cette conscien- cieuse précision n'est certes pas sans mérite lorsqu'on retrace les origines de scn propre monastére en vue d'obtenir la reconnaissance du culte du fondateur. H. MoRnETUSs. 38.—* P.Gregor MüLLER. Ctteaux unter dem Abte Alberich (1099- 1109). Bregenz, 'l'eutsch, 1909, in-85, 56 pp. Extrait de la CISTERCIENSER- Cunoxix, t. XXI, n^ 239-243. — Le R. P. M. a publié déjà bon nombre de monographies,courtes mais substantielles, sur les origines cisterciennes. Il convenait cu'il en consacrát une à S. Albéric, qui fut le co-fondateur de l'ordre. Le hu:tiéme centenaire de la mort du saint moine donnait à cette publication une actualité d'un genre spécial, qu'on guette volontiers, de nos jours surtout. Par malheur, la vie du saint est fort mal connue; on sait seu- lement que, en vue de pratiquer dans toute sa rigueur la régle bénédictine, Albéric, alors prieur à Molesme, et son abbé S. Robert quittérent leur monastére avec quelqucs moines, pour fonder ce!ui de Citeaux. 1l serait trés intéressant de savoir dans quelles circonstances et pour quels motifs S. Robert repartit de Citeaux et vint reprendre le gouvernement de son ancienne abbaye ; et quelle fut, à dater de cette époque, son attitude vis-à- vis de la nouvelle fondation. On sait, en efiet, que les moines de Molesme cherchérent à tout propos à discréditer leurs anciens confréres, et S. Robert devait avoir parmi eux une situation fort délicate. Le P. M. conjectute, avec plus de bénignité que de vraisemblance, que l'abbé n'aurait pas eu connaissance de ces récriminations, alors que l'archevéque de Lyon en . était informé et les communiquait au pape. Cette interprétation ne cadre nullement avec ce que nous apprend e biographe de S. Robert (BHL. 7265), dont les renseignements auraient dü étre signalés et discutés, Pour assurer l'existence de la nouvelle fondation, S. Albéric se procura, gráce à l'appui des légats et de quelques évéques, une bulle de protec- tion du pape Pascal II. Le róle législatif du saint abbé est consciencieuse- ment retracé ; sa conception de la pauvreté, qu'il voulait rigoureuse, et de l'importance des fréres lais ont particuliérement attiré l'attention du P. M. L'histoire du culte de S. Albéric nous est aussi mal connue que sa vie; aucune de ses reliques ne nous est. conservée et il n'eut d'office liturgique qu'au commencement du XVIII siécle. H. MonErUus. 89. — * Ioannis Saresberiensis episcopi Carnotensis Policratici sive de nugis curialium et vestigiis philosophorum libri VIII, reco- gnovit.... Cl. C. I. Wznr. Oxonii, e typographeo Clarendoniano, 1909, deux volumes in-8», xr1x-368 et vrmr-511 pp. Sh. 36. — Le Policraticus de Jean de Salisbury est dédié à S. Thomas de Canterbury. Dans l'épitre , en vers élégiaques qui sert d'envoi et que l'auteur a appelé du nom jus- DES PUBLICATIONS HAGIOGRAPHIQUES. | 127 qu'ici inexpliqué d'Entheticus, il s'adresse à son livre, comme Horace et Ovide, et lui dit : Ergo, —S: lux cleri, vos gentis Anglorum, vegis dextera, forma boni. Quaesitus regni tibi cancellarius angi Primus sollicita mente betendus erit. Le chancelier était alors avec Henri II au siége de Toulouse. Les vers : Cantia te felix genutt, te Cantia fovet, Illustris veg num pontificumque parens etc. se rapportent également au livre, qui d'aprés cela, aurait été écrit à Can- terbury. . | L'ouvrage est bien connu et a eu sept éditions, toutes plus ou moins défectueuses, méme celle de Giles (Oxford, 1848), qui a été reproduite assez peu exactement dans Migne (P. L. CXCIX). M. W. a eu raison de penser qu'une nouvelle édition, répondant aux exigences modernes, S'imposait, et il s'est attelé courageusement à cette besogne difficile, sou- vent rebutante, lorsqu'on veut se rendre compte, comme M. W. a cherché ' à le faire, de la provenance des réminiscences et des citations sans nombre dont un pareil ouvrage est parsemé. Parmi les manuscrits du Polzcraticus, . M. W.a pris pour base le ms. 46 de la bibliothéque du Collége de Corpus Christi à Cambridge, spécialement important par ce fait qu'il a appartenu à S. Thomas de Canterbury. Il est trés probable que c'est l'exemplaire méme dont l'auteur a fait don au chancelier. Mais ce n'est pas un autogra- phe. M. W. a donc eu raison de ne pas négliger d'autres bons manuscrits, . et de préférer leurs legons à celles du C(antuariensis) lorsque celles-ci révélaient clairement la distraction ou l'incapacité du copiste. Le textea pu, de cette maniére, étre rétabli en plusieurs endroits, et il ne s'en faut pas de beaucoup qu'on ne lise le Policraticus tel qu'il est sorti des mains de Jean de Salisbury. L'annotation, trés serrée et trés sobre en apparence, est le fruit d'un immense travail. Notre philosophe avait beaucoup lu et il s'agissait de reconstituer sa bibliothéque. Il ne savait pas le grec, et c'est pour sacrifier à une mode assez répandue alors, qu'il a donné à son ouvrage un titre qui n'était certainement pas compris de tous les contem- porains. À noter qu'il faut lire Policraticus (de róMc) et non Polycraticus (de Tt0AUG), comme on écrit parfois et comme l'entendait cet abréviateur du XIII* siécle qui traduisait de pluralitate tudtctorum. Jean de Salisbury se servait donc de traductions latines. On ne les connait pas toutes, et on se demande notamment dans quelle version il lisait Grégoire de Nazianze. Souvent il citait d'aprés les compilations, et M. W. est d'avis que les Vies de saints sont citées d'ordinaire d'aprés le bréviaire ou le martyrologe.Soit pour le martyrologe. Mais le bréviaire, au XII* siécle ? A propos de la Vie de S. Basile par le pseudo-Amphiloque, je ferai remarquer que le texte grec n'en a été publié qu'une seule fois, dans les oeuvres d'Amphiloque par I28. BULLETIN Combéfis: Il n'a été imprimé ni dans les Acfa SS., ni dans Migne, comme la citation II, 347, n. rz, pourrait le donner à penser. H.D. . AO. — *Pierre ManpouNET, O.P. Des écrits authentiques de S. Tho- mas d'Aquin. Seconde édition revue et corrigée. Fribourg, 1910, in- 85, I58 pp. — Bien que les ceuvres de S. Thomas d'Aquin aient à diverses reprises exercé la sagacité des critiques, l'authenticité de certains écrits communément publiés sous son nom est demeurée incertaine. C'est surtout dans la série des opuscules que des doutes subsistent. Actuellement encore les éditions complétes du grand, docteur contiennent une cinquanteine d'ouvrages apocryphes. Sans doute, beaucoup de ceux-ci sont depuis long- temps reconnus comme tels, et d'autres sont de peu d'étendue ; il importait cependant d'établir une fois pour toutes la liste compléte des ceuvres de . S. Thomas. C'est à cette recherche que le R. P. M. s'est livré dans des articles parus d'abord dans la Revue Thomtste (XVII, 38, 155, 257, 441, 568, 678 ; XVIII, 62, 289). | Laissant de cóté toute considération de critique interne, le P. M. S'applique exclusivement à l'étude des catalogues des ceuvres du grand | saint. Phénoméne sans pareil pour cette époque, on en compte jusqu'à quinze. Meis ils ne sont pas tous indépendants ; on peut les ramener à quelques groupes bien distincts, qui dérivent, le premier des catalogues de Ptolémée de Lucques et de Bernard Guy, le second de la Tabula scriptorum Fratrum. Praedicatorum, le. troisiéme du catalogue officiel. Ces types remontent tousaux vingt premiéres années du quatorziéme siécle ; les derniers en date sont le catalogue officiel paru en 1319 et celui de Bernard Guy, rédigé vers 1320. Le P. M. a le premier reconnu l'importance hors de pair de la liste de 1319 ; elle fut rédigée en vue du pro- cés de canonisation du saint docteur et fait partie de la déposition de Barthélemy de Capoue, regue par les délégués pontificaux le 8 aoüt r3r9. La rédaction de ce catalogue est fort soignée; on y mentionne méme les ouvrages parus sous le nom de S. Thomas d'Aquin, mais qui ne sont en réalité que les notes de ses auditeurs. | La comparaison et l'étude de tous les documents bibliographiques sont - menées avec grande clarté. Le P. M. compléte son remarquable travail en indiquant les opuscules authentiques qui n'ont pas été signalés dans les catalogues eten expliquant leur omission; i| termine par la liste des ." ceuvres authentiques qui ne nous sont pas parvenues. L'information du P. M. est trés étendue ; on sent l'homme en possession de son sujet. Les notes signalent en plusieurs endroits des problémes restés encore sans solution et qui feront l'objet des prochaines publications du P. M. H. MonErUS. 44. — * Le livre des visions et instructions de 1s Bse Angeéle de DBS PUBLICATIONS HAGIOGRAPHIQUES I29 Foligno traduit par Ernest HELLo. Quatriéme édition, avec avertissement de Georges Govav. Paris, Tralin, 1910, in-12, 336 pp. — En 1909 on célé- bra avec éclat à Foligno le sixiéme centenaire del'illustre ancétre des grands mystiques. À cette -occasion, M. G. Goyau a eu l'heureuse pensée de donner une nouvelle édition dela traduction qu'il y a quelque trente ans Ernest Hello entreprit dulivre des révélations d'Angéle. Nature pri- mesautiére et exubérante, d'une foi sincére et exaltée, Hello avait le tem- pérament d'écrivain qu'il fallait pour rendre avec force et vérité les com- munications sublimes que la sainte tertiaire .dictait à son secrétaire, le frére Arnaud. La rédaction de ce traité spirituel ne marchait pas tou- jours au gré de son auteur. Le frére Arnaud est.le premier à se désoler de sa propre incapacité ; parfois il ne parvenait pas à suivre la'parole de la. voyante et oubliait aprés coup de la compléter, faute de temps ou de mémoire ; parfois encore il la comprenait mal, l'interprétait gauchement et s'attirait de la sorte de vertes remontrances. Ce n'est pas qu'Angéle plane toujours dans des hauteurs inaccessibles ; de temps en temps il lui plait de se rapprocher de la terre et de fixer ses regards sur la passion - de Jésus-Christ. La description qui s'échappe alors de son áme est d'un réalisme effrayant. « Elle raconte comme si elle avait vu, comme si elle avait vu ce que ne voyaient pas méme les bourreaux (p. 43)». Ce style si vif, si descriptif, si poignant, est chose vraiment extraordinaire chez un auteur de cette époque (4 1 309). | -Quoique le brave frére Arnaud déplore à plusieurs reprises son insuffi- sance et les lacunes dont il s'est rendu coupable en mettant sur pied les confessions de la sainte, il tient cependant à protester qu'il n'y a rien ajouté du sien: Ego autem scriptor verbis eius nihil addidi ; multa tamen « dimisi de. illis bonis quae dicebat, quia ego non poteram capere in tntel- « lectu meo (Acta SS., Yan. I, 188, n. 13). Il faut croire sur parole cet homme candide. Néanmoins il existe de trés fortes divergences entre les manuscrits du XIV* et du XV* siécle qui nous ont transmis les visions d'Angéle.La cause en est peut étre le grand nombre des censeurs —- il y en eut,d'aprés Árnaud, jusqu'à onze — qui furent chargés de reviser minutieu- sement son ceuvre. Ou bien l'auteur lui-méme et son secrétzire en ont-ils donné successivement plusieurs. éditions, corrigées et augmentées ? C'est un- probléme littéraire qui mériterait d'étre examiné à fond, et il serait , " hautement à souhaiter que le résultat en füt une édition critique d'un livre mystique. si remarquable. En attendant que ce vceu s'accomplisse, il con- - vient de recommander la lecture de l'ouvrage dans la traduction d'E.Hello. Si ce n'est pas toujours lé dernier mot de l'exactitude dans l'interpréta- tion littérale,on doit reconnaitre que le traducteur atteint souvent à ce qu'il appelle l'exactitude selon l'esprit. « J'ai essayé », dit-il, « de faire vivre en frangais le livre qui vivait en latin » (p. 21) ; et franchement, il y a réussi. | ^. V.O. I30 BULLETIN 42. — * Luigi ALBERTAzzI. Breve compendio della vita del beato Giovanni Colombini composto in latino dal B. G10vannmt Tavello da Tossignano e falto volgare da un anonimo quatirocentista. Ymola, Ferrari. e Castello, 1910, in-89, 40 pp. — Édition plus correcte d'un texte latin publié jadis par Mansi (BHL. 4384). L'auteur en est indubitablement le B. Jean Tavelli. Une traduction italienne de ce précis a été faite au XV* . siécle ; elle ne rend pas toujours exactement l'original. On en retrouve des fragments, mais disposés tout autrement, dans le chef-d'ceuvre littéraire de Feo Belcari, le biographe classique du B. Jean Colombini. Dans sa dédicace, il prévient le lecteur qu'il a traduit, per cozsolaztone de" povert Gesuati, 11 Prato spirituale e aliri divoli libri; il rappelle encore que, seul . d'entre les Jésuates, Jean de Tossignano a écrit un compendio oà il raconte la conversion et la mort du saint fondateur ; mais il se garde bien d'insi- nuer qu'il en a exécuté lui-méme une version en langue vulgaire. Autant de raisons qui paraissent péremptoires aux yeux de M. le chanoine L. Albertazzi pour dénier à Belcarila paternité de la traduction italienne du compendio. J'ai le regret de dire que je ne partage pas la conviction du docte critique. Rien n'empéche de penser qu'avant d'écrire la Vie du D. Jean Colombini, Belcari se soit essayé d'abord à une traduction du coss- jendio ; c'était si peu de chose que l'on comprend trés bien qu'il n'ait point fait mention de cette version italienne. Celle-ci renferme des inexacti- tudes. Quoi d'étonnant ? Trad:ittore, traditore. Enfin, la remarque qui accompagnait d'abord, dans la grande Vie, la transcription du testament et qu'il eut soin d'eflacer dans la rédaction définitive, ne prouve ni pour ni contre l'authenticité de la traduction italienne du cosmfendto. Ce qui me semble plus concluant, c'est qu'en incorporant des passages de celle- ci dans sa biographie du bienheureux, il les a maintes fois retouchés et fort à propos, les yeux fixés sur l'original latin. V. O. e 43. — * Ludovici BanBni ep. Tarvis. De initiis congregationis S. Ius- tine de, Padua: Patavii, typographia Antoniana, r9o8, in-8^, x-97 pp., fac-similé.— Le vénérable Louis Barbo, qui mourut évéque de Trévise en 1443, raconta trois années avant sa mort les origines vraiment extraordi- naires de la célébre congrégation de Sainte-Justine de Padoue, dont il fut, quasi à son insu, le fondateur. Son récit est extrémement curieux, plein de piquant et de saveur. Dom Gregorio Compeis O. S. B. l'asi bien trouvéà 'Son goüt qu'il n'a pas hésité à lelivreràla publicité. Il ignorait sans doute qué Bernard Pez avait déjà mis un pieux empressement à le publier (Thesaurus: anecdolorum, t. 1I, pars III, 1721, col. 267-308) d'aprés le méme manuscrit original, qui se conserve aujourd'hui à la bibliothéque Md de Padoue: La nouvelle édition. de Dom Gregorio, que l'on pour- DBS PUBLICATIONS HAGIOGRAPHIQUES I3I rait souhaiter plus correcte (1), est accompagnée d'une traduction italienne et de quelques notes. Il ressort de ce document que L. Barbo naquit en . 1382. : V. O. 44. — * Giuseppe CrAvarroNi1 da Sulmona, O. F. M. Il convento di - S. Nicola di Sulmona dalle sue origini ai giorni nostri. Lanciano, Masciangelo, 1909, in-12, 346 pp., gravure. L.2. — Livre de solide et saine érudition, tel qu'on souhaiterait en posséder beaucoup sur l'histoire particuliére des monuments des divers pays, et dont les matériaux ne peuvent guére étre rassemblés que par des travailleurs indigénes, curieux des choses du passé, fureteurs d'archives, rompus aux bonnes méthodes d'investigation. Le R. P. C. est de ce nombre. Sa monographie con- stitue une chronique suivie et une sorte de ménologe du couvent et de l'église Saint-Nicolas hors-les-murs, à Sulmone, depuis leur origine en I443 jusqu'à nos jours. Le souvenir de Franciscains illustres par leur science et leur vertu se rattache à la fondation et au développement de la maison. S. Jean de Capistran ayant apaisé à Sulmone de graves discor- des intestines, la cité reconnaissante lui construisit église et couvent ; et le B. Philippe d'Aquila fut un des premiers et des plus populaires gardiens de la nouvelle communauté. Le 20 octobre 1471, le Frére Mineur Paolo de Brescia érigea dans cette ville un Mont-de-piété de l'argent, et huit années plus tard un autre franciscain, Andrea de Faenza, un Mont-de- piété du blé (2). L'auteur a eu la chance de découvrir les statuts de ce second institut aux archives provinciales des Fréres Mineurs à Saint- Julien d'Aquila, et il a eu la bonne idée d'en faire dans son livre une publication soignée (p. 131-46). Parmi les autres documents dignes d'atten- tion, nous signalerons plus particuliérement ]a description détaillée des autels et des chapelles de l'église Saint-Nicolas, une notice pieuse des personnages importants qui habitérent le monastére, la liste des custodes, des vicaires et des ministres de l'ancienne province réformée des Abruzzes. Nous sonhaitons au judicieux écrivain forces, temps et courage pour entreprendre de méme et mener à bien l'histoire des autres petits couvents franciscains situés dans ce coin pittoresque de l'Italie. Tout le monde s'en réjouira, ses coníréres d'abord, et aussi les hagiographes et les historiens. V. O. 45. — * Dom Dv Bounc. La bienheureuse Jeanne-Marie Bonomo, (1) Ainsi, rien que par le fac-similé, nous constatons qu'il faut lire &//as au lieu de aliter, utrum a Deo fuerit au lieu de wtrum adeo fuerit (omis par Pez), quae au lieu de qua, non elegit. sapientes illius populi au lieu de not. illius populi elegit sapientes, providentiis au lieu de prudentiis. — (a) Sur cette institution de bienfaisance voir A4ftial. Boll., t. XVI, 360. 132 BULLETIN. moniale bénédictine (1606-1670). Paris, Perrin, 1910, in-12, x1v-262 pp. Fr. 5,50. — La B** Jeanne-Marie Bonomo est une sainte de la haute Italie, fort peu connue en dehors du monde bénédictin et de Bassano, son lieu d'origine. Elle mériterait cependant d'attirer les regards de tous les gens instruitset pieux; carsa vie est un sujet intéressant d'édification et d'étude psychologique. Comme presque toutes les mystiques, la B*e Bonomo passa par les plus terribles épreuves physiques, rnorales et reli- gieuses ; elle songea méme tout un temps à quitter.son ordre pour entrer chez les Capucines, oü elle espérait jouir d'une plus profonde solitude. Mais par esprit d'obéissance elle demeura fidéle à sa premiére vocation et sa patience fut couronnée des dons les plus sublimes de l'extase. Cette intensité de vie intérieure ne parvint pas à dérober aux regards de ses compagnes les capacités administratives de la bienheureuse. À plusieurs reprises, leurs votes unanimes l'appelérent au gouvernement du monas- tére. Elle y excella, comme aussi dans la direction des ámes, qui s'empres- saient de recourir à ses lumiéres. Tant de zéle, de dévouement et de sain- teté furent reconnus par le saint-siége, qui lui décerna, le 4 octobre 1780, les honneurs de la béatification. Bassano la choisit pour sa patronne et lui érigea une colossale statue de marbre sur une des places publiques de la cité, que l'on a baptisée du nom de P:azza della beata. Les biographes n'ont pas manqué à cette noble fille de S. Benoit; le plus complet, le plus exact, le R. P. Dom Leone Bracco, s'est attaché à raconter les moindres particularités de son existence. C'est comme une sorte d'autobiographie de la bienheureuse, tant abondent les citations tex- tuelles, empruntés à ses ouvrages et à sa correspondance. Dans ce travail si dru, le R. P. Du Bourg a cherché à faire pénétrer de l'air, de la vie et de la lumiére. La nouvelle biographie, écrite dans une langue qui manque peut-étre de précision et de simplicité, se distingue par le souci constant d'exprimer la vérité, toute la vérité et de donner à chaque chose le relief qui lui convient. C'est un livre historique qui demeurera. V. O. 46. — * V. CarLLARD. La vénérable Anne-Marie Javouhey, fonda- trice dela congrégation de Saint-Joseph de Cluny (1779-1851). Paris, Gabalda, 1909, in-12, 11-224 pp. (Lzs SarmwrS).— Anne-Marie Javou- hey est une contemporaine de la B*e Sophie Barat,née comme elle en Bour- gogne, la méme année,et digne d'étre honorée un jour sur les autels. Aussi bien la cause de sa béatification se poursuit avec activité en cour de Rome. C'est à ce titre que sa biographie figure prématurément dans la collec- tion Les Saitnts. Quoiqu'elle ait vécu moins longtemps que son illustre com- patriote, son apostolat fut tout aussi fécond, et son labeur plus ápre, plus ingrat et traversé par de redoutables épreuves. Des l'áge le plus tendre, se vouant au service des prétres insermentés, elle déploya au milieu des exécutions de la Terreur un sang-froid, une aisance, une intrépidité, qui DES PUBLICATIONS HAGIOGRAPHIQUES .— 133 présageaient sa destinée. En face de la révolution victorieuse et mena- cante, elle s'improvise catéchiste et ne craint pas de rassembler, au son du tambour, son jeune auditoire, qu'elle conduit dans quelque grange écartée appartenant à ses parents,pour l'instruire des vérités de la religion. Toute l'histoire d'Anne-Marie Javouhey, l'histoire de ses débuts sur- tout et de ses apparentes inconstances, est du plus haut intérét. On finit par fxer classes et orphelinat en 1805 à Chalon-sur-Saóne ; etle r2 mai 1807, l'institut de Saint-Joseph de Cluny fut canoniquement érigé. La suite : de la vie de la servante de Dieu est si variée, si mouvementée, si extraor- dinaire que le simple exposé des faits, sans la moindre recherche d'élé- gance, sans le moindre apprét, est de nature à captiver les esprits et les cceurs. Ainsi l'a compris le nouveau biographe, M. le chanoine Caillard, bien plus préoccupé du fond des choses que de la maniére de les exprimer. « A défaut d'autres mérites », nous dit-il dans sa préface, « ce petit livre revendique celui d'une indépendance compléte de jugement et]la plus intégre sincérité. » C'est une facon de prévenir le lecteur que certaines pages lui dévoileront de regrettables conflits de juridiction. Le tableau en a été retracé par l'auteur avec une loyale franchise, avec mesure, avec une parfaite véracité. Ce sont là les qualités maitresses de cette nouvelle biographie. D'aucuns trouveront probablement qu'il conviendrait d'atténuer quelque peu ce que l'écrivain raconte des « préludes de la fondation » de Saint-Joseph de Cluny ; la Providence agit beaucoup plus qu'il nele suppose par les cau- ses secondes. Une preuve, et non la; moindre, en est fournie dans la deu- xiéme partie du récit; Anne-Marie y apparait tátonner beaucoup, sans savoir du tout oà elle aboutira. Aprésun siécle d'existence, l'Institut de Saint-Joseph de Cluny compte, malgré la proscription, 4000 religieuses, disséminées dans les cinq parties du monde et formant environ 300 com- munautés. Dig?tus Det est hic. V. O. 4*7. — * Geoffroy pE GRANDMAISON. La bienheureuse Mére Barat (1779-1865). Paris, Gabalda, 1905, in-12, virt-206 pp. (LEs SaiNtS).— Le nom de la Mére Sophie Barat demeure indissolublement lié à l'histoire de l'instruction et de l'éducation publique de la femme au XIX* siécle. Il semblait qu'il füt malaisé de dire des choses bien neuves sur sa longue carriére et sur son ceuvre, aprés les ouvrages volumineux de Mgr Bau- nard et de la Mére Cahier (Viede la vénérable Mére Barat par une reli- gieuse du Sacré-Coeur,2 vol. in-89»,1884),quifut plus de vingt ans secrétaire de la Mére Générale. Mais peut-étre y avait-il encore moyen de pénétrer plus avant dans l'étude des rouages du nouvel institut, de se rendre un compte plus exact du projet apostolique qui détermina la vocation de l'aumble et fréle jeune fille, des obstacles et des crises tant intérieures qu'extérieures qui en entravérent souvent l'exécution, de 1a grandeur de JJ onmnsft s. ^ bue ge i M3 gr ima gla I Cin ' tt c- Á [2 |Á 58. WI ; Á A?1 - ved 34 . | BULLETIN l'effort qu'elle déploya, sans jamais faiblir,au cours de sa longue existence et des trioinphes qu'elle remporta, tant au sein de s&' famille religieuse qu'au dehors, par sa patience et sa douceur. | C'est la táche délicate que s'est imposée un bon Frangais, un écrivain de race, M. Geoffroy de Grandmaison. On sera, je crois, unanime à recon- naitre qu'il s'en est acquitté avec infinement de tact, de perspicacité, de finesse psychologique, de calme et d'impartialité.Gráce à son petit livre, véritable bijou littéraire, on verra clairement quelle ligue puissante for- ment les Dames du Sacré-Cceur pour l'enseignement chrétien des riches et des indigents ; on comprendra le secret dela prospérité de leurs écoles et toute la vertu, tout le génie, trés féminin d'ailleurs, de la sainte fondatrice. La création de la Mére Barat est essentiellement francaise. Peut-étre s'est- on montré trop jaloux de lui conserver l'empreinte de son origine sous tous les climats. Si l'on avait pu prévoir l'avenir, on se serait sans doute décidé, . vers les années 1840, à transporter la maison-mére hors de France. Quoi qu'il en soit,on ne peut nier que les religieuses du Sacré-Coeur s'entendent admirablement à former le cceur et l'esprit des enfants pauvres de tous les pays et à les préparer aux rudes devoirs de la vie ouvriére; et iln'est peut-étre pas inutile de rappeler que leurs écoles gratuites sont plus peu- plées que leurs pensionnats. Les constitutions de la Mére Barat, ses lettres, ses instructions respi- rent la prudence, la sagesse, la fermeté, une parfaite compréhension de la nature humaine et des responsabilités qu'impose le ministére de l'éduca- tion. De cette documentation si personnelle le nouveau biographe a détaché des traits qui peignent au vif son zàle, sa vie contemplative, son activité et son extréme sollicitude pour la formation de ses enfants. C'est le plus beau portrait qu'on ait tracé de la fondatrice des Dames du Sacré- Cceur, qui fut une femme d'élite devant Dieu et devant les hommes. V. O. PUBLICATIONS RÉCENTES Plusieurs de ces travaux seront l'objet d'un compte rendu | dans un prochain numéro de la revue. * Amida. Matériaux pour l'épigraphie ct l'histoire musulmane du Diyar-Bekr, par Max VAN BERcHEM. Beitrüge zur Kunstgeschichte von. Nord-Mesopotamicn, Hellas und dem Abendlande, von Josef SrTRzvaowskt. Mit einem Beitrage : The Churches and Monasteries of the Tur Abdin,von Gertrude L.BELL. Heidel- berg, Winter, 191o, gr. in-4^, 390 pp., 25 planches en phototypie et 330 gra- vures dans le texte. Fr. 75. * BEIssEL (Stephan) S. I. Geschichte der. Verehrung Marias im 16, und 17. Xahr- DES PUBLICATIONS HAGIOGRAPHIQUES "x 135 hundert. Freibirg i im Br., Herder, 19Io, in-8o, 1X-517 pp., 228 grav.- Mk. 12. * BÉnY (L'abbé A.). Saint Justin. Sa vie ei sa doctrine: Paris, Bloud, 19tr, in-12, 64 pp. (SciENCE ET RELIGION, 580). Pr. 0,60. * BEssoN (L'abbé Marius). Antiquités du.Valais (Ve-Xe siocles).Fribourg (Suisse), Fragniére, 1910, in-49, XII pp., 50 planches, dont deux. en BeHogIu vue et - quatre en trichromogravure. * BoupiNHoN (A.). La question de Lorette. A propos d'un liore rícent. Paris, . Letouzey et Ané, 1910, in-85, 48 pp. (Extrait du BULLETIN DE LA SEMAINE), * BRUCENER (Albert). Die vier Bücher Tulians von Aeclanum an Turbaatius, Ein. Beitrag zur Charakteristik 'Tulians und Augustins. Berlin, Trowitzsch,. 1910, in-8e, 116 pp. (NEUE STUDIEN ZUR GESCHICHTE DER THEOLOGIÉ UND DER KincHs, VIII). Mk. 35,80. * Canusrt(Enrico). Disfacci e lettere di Giacomo Gherardi, nunzio Sonico a Firenze e Milano (1 settemUre 4487 - 10 ottobre 1490). Roma, tip. Vaticana, 1909, in-9o, CLXXVII7/23 pp. (STUDI E Tzsrt1, a1). L. 32. * Catholic Encyclopedia (The). Volume VIII. Infamy-Lapparent. New York, Ro- bert Appleton Cy, s. a. (1910), gr. in-8o, xv-80oo pp., illustrations. : * CHADWICK (Hubert) S. I. L:fe of the Venerable Gongalo da Silveira of the Society of Jesus, Pioneer Missionary and Proto-Mastyr of South A frica, from original Sources. London, Manresa Press, 19t0, in-I2, XII-117 pp., gravure. * CoUZARD (Abbé R. j Sainte Hélóne d'apys Vhistowe et la tradition. Paris,Bloud, I9II, in-I6, iX-240 pp. Fr. 3. * CRAPEZ (Edmond). La vénérable Catherine Labouré, Fille de la Charité de saint. Vincent de Paul (1806-1876). Paris, Gabalda, rgrt, jn- 12, XII-213 pp. (LEs SAINTS). * DEgNIFLE (Henri) O. P. Luther et le luthéranisme. Élude faite d'apres les sources. Traduit de l'allemand par J. PAQuiER. Tome I. RS Picard, 19ro, in-12, LXXIV-392 pp. Fr. 3,50. | * DowDpEN (John). The Church Year and Kalendar. Cambridge, at the University Press, 1910, in-8o, xxv1-160 pp., fac-similés. Sh. 4. . * DucHESNE (L.). Histoire ancienne de l'Église, Tome III. Paris, Fontémoing, I9IO, iri-8o, x1-687 pp. .* GovT (Paul). Le Moni-Saint-Michel. Histowe de l'abbaye et de la ville. Étude archéologique et. architecturale des monuments. Paris, Colin, 1910, deux volu- mes gr. in-8e, 378 pp., 225 gravures, 13 planches hors texte, et 375 pp., 245 gravures, 25 planches hors texte. Fr. 50. * HenBIGNY (Michel d'). La date de l'építre de Barnabé. Paris, xgro, in-8*. Extrait des RECHERCHES.D'HISTOIRE RELIGIEUSE, t. I, pp. 417-43, 540-66. . * Ienatii de Loyola (S), Exercitiorum spiritualium cditio princeps, qualis in lucem frodiit. Romae MDXLVIII. Reproduction phototypique. Paris, Lethielleux, s. a., in-16, 226 pp. * JACQUIER et BoUncHANY. La vésurrection de Jésus-Christ. Les miracles évangéli- ques. Conféretwes apologétiques. Paris, Gabalda, 1910, in-x2, XXr3I2 pp. Fr. 3,50. * KELLNER (K.-À. Henri). L'année ecclésiastique et les fétes des saints dans leur évolution historique (/EoptoAovía). Traduit sur la dcrniére édition allemande parle R. P. Jacques BuNrn. Faris Lethielleux ; Rome, Pustet, s.a. (1910), in-8o, XIX-556 pp. * KrRcH (Conradus) S. I. Enchiridion fontium historiae ecclesiasticae antiquae. Friburgi Brisg., Herder, 1910, in-8o, xx1ix-636 pp. Mk. 8. * KinscH (J. P.). Die heilige Cáosia in der rümischen Kirche des Allertums. Pader- 136 BULLETIN DES PUBLICATIONS HAGIÓGRAPHIQUES born, Scbóningb, I9IO, in-85, vir-77 pp., nian: (Sruprew ZUR GzscuICHTE UND KULTUR DBS ALTÉRTUMS, IV, a). Mk. 2,80. '* KRoBs& (P. Aloie) S. d: Gesebichie der Bóhmischen Proviss der Gesellschaft Iesu. Y. Geschichte der. erstes. Kollegicn in. Bühmen, Màhren und Glaiz... 4556- 1019,nach den Quellen bgarbuitet. Wien, Opitz,r9xo, in-8o, xxvir-I008 pp. Kr.x5. ^: *.KRoNENBORG (J. Á. F.) C..SS: R. Maria's Heerlijkheid in Nederland. Deel VI. Amsterdam, Bekker, :$; a, (19x0), in-8o, 555 pp., 40 planches hors texte. * LANZONI (Francesco). I Sermoni di S. Pier Crisologo, s.l. a., in-8o, 147 pp. Extrait de la RrvisTA DELLE SCIENZE STORICHE, t. VII (xgro). * LoEscHCKE (Gerhard). Jüdisches und Heidnisches im chrisilichen Kult. Eine Vorlesung. Bonn, Marcus und Weber, 191o, in-12, 36 pp. * LüprKEÉ (Willy) und Theodor NisseN. Die Grabschrift des Aberkios. Ihre Ueber-- lieferung und ihr Text. Leipzig, Teubner, 19to, in-I2, 51 pp., fac-similé. * MACLEAN (Arthur John). The ancient Church Orders. Cambridge, at the Uni- versity Press, I9to. in-8o, xr1-181 pp., 2 fac-similés. Sh. 4. . * MARTIN (J.), Thomassin (1619-1695). Paris, Bloud, x9ro, in-12, 127 pp. (SCIENCE ET RELIGION, 586-587). Er. 1,20. * Nestorius. Le livre d' Héraclide de Damas, Traduit en frangais par F. NaAU, avec le concours du R. P. BEDjAN et de M. BniERE... Paris, Letouzey et Ané, I910, in-8", xx1X-404 pp. Fr. ro. * NETzER (L'abbé H.). L'introduction de la messe romaitie en. France sous les Carolingiens. Paris, Picard, 19r1o, in-89, v1-366 pp. Fr. 7,50. * (Euvres complótes de sainte Téróse de Jésus. Traduction nouvelle par les Carmé- lites du premier monastére de Paris, avec la collaboration de Mgr Manuel- Marie Porir. Tomes V et VI. Paris, Beauchesne, 19ro, in-8*, 537 pp., portrait, et 523 pp. Fr. 14. * PALMIERI (Aurelio). Théologia dogmatica orthodoxa (ecclesiae graeco-russicae) ad lumen catholicae doctrinae -examinata ct discussa. "Tomus I. Prolegomena. Florentiae, libreria editrice Fiorentina, 191r, in-8o, xxv-815 pp. * PALUNKO (V.), vesc. tit. di Rodope. Melita nel naufragio di S. Paulo 2 l'isola Meléda in Dalmazia. iid di geografia biblica). Spalato, rgro, in-8o, 59 PP» 2 cartes. Kr. 2. * POSTINA (Alois). Sankt Arbogast, Bischof vot Strassburg und Schutzpatron des : Béstums. Strassburg, Le Roux, 1910, in-8o, 38 pp., 4 phototypies. Mk. r1,20. *. REINHARDT (Heinrich). Síudien zur Geschichte der katholischen Schweix im Zeitalters Carlo Borromeo's. Einleitung zu dem Werk : Die Nuntiatur von Giovanni Francesco Bonomini; nach des Verfassers Tode fortgesetzt und . herausgegeben , von Pranz STEFFENs. Solothurn, rgio, in-89, xI-434- pp., portrait. Fr. 12. * Ruvs (Hilletje Jacoba Adolphina). Duyfkens ende. Willemynkens pelgrimagic fot haren. beminden, binnen. Yerusalem, haerlieder. teghenspoet, belet ende eynde, met. sin-spelende beelden wighegheven door Boetius «a BorswERT. Met inleiding, aanteekeningen en woordenlijst. Utrecht, Oosthoek, 9to, in-8o carré, 4 ff., 416 pp., gravures. * The Marsden Mss.in the British Museum by W.R. PurLiPPS and H. BEvERIDGE., Edited by Rev. H. HosrEN, S. I. Extrait du JousNAL oP THE AsrATIC SocrgTYv or BENGAL, N. S., t. VI (xgro), p. 438-6x. * Vrr&AU (J.), Les Psaumes de Salomon. Introduction, texte grec et v adichon: Avec les principales variantes de la version syriaque par Francois MARTIN. Paris, Letouzey et Ané, 191r, in-89, 427 pp. (DocUMENTS POUR UPIUDER DE LA BIBLE), Fr.6 75 CATALOGUS. CODICUM HAGIOGRAPHICORUM LATINORUM BIBLIOTHECARUM NEAPOLITANARUM. I. BIBLIOTHECA. NATIONALIS. CODEX. ]I. B. 31. Membraneus, foliorum 31 (0m,220X(0,167), exaratus saec. XIV/XV, auro et coloribus ornatus. Insunt inter varias preces 1. (Fol. 14*-z7) Vita SS. Quirici et Iulitae. Lectiones novem, quae inc. Facía persecutione christianorum tempore Alexandri imperatoris, Iulicta vero timens persecutionem | migravit in Siciliam ... et des. Complevit autem Quiricus verba orationis suae el mar- tyrium consum« m avit. . 2. (Fol. 18-21") Officium conceptionis Virginis Mariae — Mir. BVM. 405. CODEX II. A. 29. Chartaceus, foliorum x14 (0m,3117X 0,227), exaratus saec. XVII in. 'Totum implet processus canonizationis S. Raimundi de Pennaforti factus an. 1596. Insunt, ut in aliis huius processus exemplaribus, 1. (Fol. 29*-40") « Vita B. Raimundi» — BHL. 7070. 2. (Fol. 40*-71) « Miracula B. Raimundi». De quibus Catal. Lat. Rom., p. 391-923. — Inc. Sit omnibus... 8. (Fol. 71-75") « Miraculum B. Raimundi» — BHL. 7072. Des. atio ab incarnatione Domini 1446, CODEX II. A. 44. Chartaceus,intermixtis aliquot foliis membraneis, foliorum 217 (0",215X 0,147), | | variis rnanibus exaratus saec. XV. | (Fol. 126-158) «Miracula S. Iohannis de Capistrano» — BHL. 4368. ANAL. BOLL. XXX. IO oD. II. A. 44. 138 CATAL. COD. HAG. LAT. BIBL. NEAPOLITANARUM. Omissum cest ultimum caput (Jimericus... iuramento), relicto spatio vacuo. CODEX V. G. 43. Chartaceus, foliorum A-C (membraneorumy),sign. 1-142 et D-K (07,2x07 0,154), exaratus saec. XV. 1. (Fol. 87-115") Vita S. Nicolai — BHL.6128. 2. (Fol. H-K) In B. Nicolai festivitate presbyteri Ioannis Bonelli ritma. Breves narrationes rhythmicae de sancti vita et miraculis. — Inc. O beate Nicolae, nobis adsis, quo noti grave quicquam possit importare hostis humani generis — Des. O beate Nécolae, ora bro nobis Dominum. CODEX V. H. 149. " Constat tribus codicibus simul conglutinatis. Primus, chartaceus, foliorum 170 (0m,210X 0,145), paginis bipartitis exaratus saec. XV, continet (fol. r-163") non integrum secundum librum operis Bartholomaei de Pisis de conformitate vitae B. Francisci ad vitam Domini (cf. BHL. p. 470, no 24). Folium rx vix non totum periit. Stetit scriba in medio fol. 163", reliquis omissis. CODEX V. H. 205. Chartaceus, foliorum 12 (0m,230X 0,153), exaratus an. 1596 (cf. fol. 1). 1. (Fol. 2-8) Narratio martyrii B. Martiani episcopi Derthonen- sis — BHL. 5262. | Inc. Tempore illo regnante Adriano... De exemplari haec annotata sunt fol. 1 :« Ex pervetusto manuscripto « codice in coenobio D. Martiani eiusdem urbis (Dertonae) Ord. Prae- « dicatorum transsumptum, sublatis ac mutatis superfluis quibusdam « verbis. » 2. (Fol. 9-11") De inventione corporis S. Martiani ep. et mart. — BHL. 5263. CODEX V. H. 219. Constat aliquot codicibus chartaceis exaratis variis manibus saec. XV ; ex quibus solus primus est hagiographicus. . Est ille foliorum 42 (0m,215 X 0,143), paginis bipartitis exaratus saec. XV. Insunt (fol. 1-22",23-26",26'-42") tres epistulae spuriae de S. Hieronymo (BHL. 3866-3868). | CODEX VI. AA. 4. Membraneus, foliorum 276 (0m,36 X 0, 36). Fuit aliquando Aemilii Iacobi Cavalerii episcopi Troiani: I. BIBLIOTHECA NATIONALIS. I39 Constat simul conglutinatis tribus codicibus vel codicum fragmentis. Primus — Cop. VI. (fol. 1-198) paginis bipartitis saec. XII/XIII et alter (fol. 199-259) paginis bipar- AA. 4. titis saec. XII exarati, continent partem sacrorum bibliorum. Tertius, qui hagiographicus cst, paginis bipartitis est exaratus partim (fol. 260-267 et 270-276) manu beneventana saec XII, partim (íol. 268, 269) manu communi paulo recentiore. 1. (Fol. 260-267"). In translatione ss. mm. Eul(etherii), Pont- (iani) atque conf. Anastasii. Ed. ex hoc cod. Atal. Boll., t. XXIX, p. 416-26. 2. (Fol. 267*-269) In S. Secundini — BHL. 7554. Pro ultima sententia (Sucrae autem... asservantur) legitur in codice haec narratio longior : Isterea episcopus, ut. conspexit tale mirabile opus, praecepit diligentissime cum omni sollicitudine fratribus illis sanctarum reliquéarum inventoribus quatenus. altare quantocius fabricarent, eb ille se. promisit magno cum amore dedicare illud. Quod divino examine, praesule Christo, sine omni intercapedine faclum est. Cumque sacrum illud a sacer- dotibus praefatae basilicae fuisset. constructum altare, venit idem episcopus ei dedicavit illud. in honore summi Dci et sanctae Dei genitricis sanctique almifici praesulis Secundéni. Post devote celebratam dedicattonis sollemnita- tem reversus denique est ad. propriam sedem. laetus et incolumis, atque pro sospitate su$ corporis maghificare el. laudare coepit hoc modo Dominum Deum nosírum : Gloria, Christe, tibi, super aethera cuncta. tenenti, Cum Paire qui regnas simul et cum Flamine sancto. Laus et honor site fine sit, alme Deus, tibi semper. Grates innumeras agimus, quia tu facis ista. Haec tua dona, putamus, sunt, dominator in astris, Qui sanas animas et corpora, sicque per aevum Sanctos ac proceres iugiter sic magnificas tu. Unde per omnia saecula. sit benedicta potestas Haec tua sancta, Deus regnans in saecula cuncta. 8. (Fol. 269") «Miraculum B. V. Mariae» — Mtr. BVM. 832. Exscripta est sola pars ultima, | 4. (Fol. 270-276") In festivitate S. Leonardi — BHL. 4862, 4863, 4871. 5. (Fol. 276") Prologus S. Hieronymi de nativitate S. Mariae — BHL. 5344. Foliis perditis, deest ultima pars. CODEX VI. C. 4. Membraneus, foliorum sign. 1-327 [fol. 119 bis| (0m,32 X 0,22), exaratus saec. XV atque auro, coloribus et non ineleganti quadam pictura (fol. r) ornatus. Continet S. Cypriani epistulas et opuscula ; inest praeterea I40 CATAL. COD. HAG. LAT. BIBL. NEAPOLITANARUM, ZoD.VL.C.4. (Fol. 319*-324") Revelatio capitis B. Iohannis Baptistae — BHL. 4293. | CODEX VI. D. 12. Chartaceus, foliorum 35 (0m,271 X 0,200), exaratus saec. XV. Insunt (fol. 2-17", 17*-20", 20"-35) tres epistulae spuriae de S. Hieronymo (BHL. 3866-3868). CODEX VI. D. 26. Chartaceus, foliorum sign. 1-183 [fol. 19 bis] (0m,218 X 0,145), exaratus saec. XIV/XV. Insunt (fol. 1-2, 2-59", 60-119") tres epistulae spuriae de S. Hieronymo BHL. 3867, 3868, 3866. Cum autem perierint prima codicis folia, superest sola ultima pars epistulae 3867. | CODEX VI. D. 2*.. Chartaceus, foliorum 27 (0,210 X 0,145), exaratus saec. XIV. Insunt (fol. 1-21, 21'-25", 25"-27") tres epistulae spuriae de S. Hieronymo. Epistulae BHL. 3866 praetermisit librarius partem ultimam ; sed et epistulae BHL. 3868 solum initium exscripsit, fol. 27* vix non toto vacuo relicto. CODEX VI. D. 29. Membraneus, foliorum 27 (0m,225 X 0,165), exaratus an. 1469 (cf. fol, 4). Fol. 1 manu saec. XVI : Est Fratris Antonii Sarracci Corti. 1. (Fol. 1-4) Vita Malchi monachi captivi edita a B. Hieronymo presbytero — BHL. 5190. 2. (Fol. 4*-8) Vita B. Pauli primi eremitae edita per B. Hierony- mum — BHL. 6596. | 8. (Fol. 9-24) Leonardi Iustiniani, patricii Veneti, oratoris elo- quentissimi, Vita S. Nicolai — BHL. 6128. CODEX VI. D. 38. Membraneus, foliorum 108 (0m,193 X 0,145), exaratus saec. XV. Fol. x manu saec. XVI ; Est Peregrini de Caxate. Insunt 1. (fol. 1-43", 43*-51, 517-88") tres epistulae spuriae de S. Hieronymo. 2. (Fol. 89-104) Vita S. Hieronymi presbyteri collecta ex tracta- tibus Augustini, Damasii, Gelasii, Gregorii, Eusebii et aliorum patrum — BHL. 3873. 8. (Fol. 104-105") Qualiter corpus B. Hieronymi delatum est Romam et in basilica B. V. Mariae ante praesepe Domini devotis- sime fuit collocatum — BHL. 3878. I. BIBLIOTHECA NATIONALIS. I4I CODEX VI. D. 39. Membraneus, foliorum 103 (0m, 194 X 0,125), exaratus saec. XV. In interiore parte integumenti anterioris legitur : Hic liber pertinet. ad locum S. B(ernardini) de Aquila. Insunt (fol. 1-6", 6'-30*, 30-59") epistulae spuriae de S. Hieronymo BHL. 3867, 3868, 3866. CODEX VI. D. 44. Membraneus, foliorum 9r (0m,183 X o,xro), exaratus variis manibus saec. X/XI. | 1. (Fol. 10"-63) «Epistula S. Hieronymi de assumptione B. V. Mariae». P.L., t. XXX, col. 122-42. 2. (Fol. 64"-9o"*) Vita beatissimi Harelepphi sacerdotis, cuius natale caelebratur ipso die kalendarum iuliarum, et ipse domnus requiescit in Ánisola monasterio — BHL. 1569. CODEX VI. D. 49. Membraneus, foliorum 46 (0m,148 X 0,100), exaratus saec. XVI. 1. (Fol. 9-16) Passio beatissimi Porcarii abbatis Lerinensis et quingentorum monachorum sociorum eius — BHL. 690oo. 2. (Fol. 17-41) Sermo divi Hilari episcopi Arelatensis de vita et morte beatissimi Honorati patris praecipui Lerinensis mona- sterii —BHL. 3975. | CODEX VI. D. 58. Chartaceus, foliorum 26 (0m,260 X 0,198), exaratus saec. XVIII/XIX. 1. (Fol. 1-23") Passio sanctorum martyrum pontificum Casti et Secundini — BHL. x650. | 2. (Fol. 24-26) Sermo de eisdem — BHL. 1651. Des. ut indicatum est Caíai. Lat. Rom., p. 162. CODEX VI. D. 59. Membraneus, foliorum 139 (07,303 X 0,230), exaratus litteris uncialibus saec, VI/VII. Specimen luce impressum fol. 36"-37r videsis apud F. CARTA, C. CiPoLLA, C. FRATI, Monumenta balaeographica sacra (Torino, 1899), tav. VI. Erat olim bibliothecae Bobiensis. Sunt quaterniones V-VIII, XI-XIII, XV-XXV. Insunt epistulae S. Hieronymi, inter quas Cop. VI. D. 39. N * * |i "ErERCYU po Rcs S -— at vfus EX - Cop. VI. D. 59. 142 CATAL. COD. HAG. LAT. BIBL. NBAPOLITANARUM. 1. (Fol.24-29") Ad Paulam de morte filiae Blesillae — BHL. 1367. id . Foliis perditis, des. mutila : Saevit nunc diabolus et quia cer| (2 P.L., c. 6 in.). 2. (Fol. 77-89") Epistula S. Hieronimi ad Heliodorum consola- toria de morte Nepotiani — BHL. 6057. 8. (Fol. 89*-95") De monacho captivo — BHL. 5190. CODEX VI. E. 10. Chartaceus, foliorum 24 (0m,235 X 0,19), exaratus saec. XVII. Erat oiim Coilegi$ Neapolitani Societatis lesu (fol. x) ex legato Regonsis Fornarii (ibid.) Ab ipso librario inscriptum est fol. lemma: Legenda translationis et festivitatis - gloriosissimi S. Andreae apostoli. Reapse continet lectiones, antiphonas, respon- soria in festivitatibus S. Andreae Amalphiae recitari solitas : 1» (Fol. 3-9") « In festo vel in vigilia S. Andreae. Insunt lectiones desumptae ex Legendae aureae cap. 2. 2» (Fol. 9"-16) In sollemnitate gloriosissimi Andreae apostoli nostri protectoris (et per octavam). In lectionibus exscripta est Passio BHL. 428; in fine autem paucis commemoratur tum miraculum de manna, allato testimonio Iacobi de Varagine, tum translatio corporis Constantinopolim. 8») (Fol. 16-24) Officium translationis gloriosissimi apostoli divi Andreae de Constantinopoli in Amalphitanam civitatem sub anno incarnationis dominicae 1208, die octavo mensis maii. Insunt lectiones bene longae quae inc. (sine prol.) ut BHL. 434 et des. ut in cod. Corsiniano 8831. Cf. Catal. Lat. Rom., p. 28x. CODEX VI. E. 1". Membraneus, foliorum 23 (0m,23 X 0,16), eleganter exaratus saec. XV, postea vero temporis iniurias passus multas. Inest officium £s festo S. Mauri et sociorum eius. In quo : 1. (Fol. 2*-7) lectiones novem de eorum Passione, in quibus fuse narrantur similia iis quae leguntur in priore parte Passionis BHL. 5787. — Inc. lectio 1: Tempore Numeriani Lyranni in provincia Libiae fuit vir venerabilis de Libia oriundus Maurus, piorum genitorum filius. — Des. lectio IX : Tu autem praecipis mihi ipsum (id e. Christum) negare. Quod non. fiat. milii umquam. Et sic imperfecta remansit narratio, inter colloquia Mauri et imperatoris. 2. (Fol. 8-x5*) Vita B. Mauri et sociorum eius. Opusculum Iacobi de Venusio O. Erem.S.Aug., in sexies senas lectio- nes distributum. In quo, paucis commemorata S. Mauri vita et passione, I. BIBLIOTHECA NATIONALIS. 143 pluribus narratur 'eius translatio Gallipolim et Lavellum. Vid. appen- dicem I. CODEX. VI. E. 18. Chartaceus, foliorum 73 (0m,213X(0,140), exaratus saec. XVI. Inest officium S. Ianuarii, et in ipso 1. (Fol. 5-19") « Passio S. Ianuarii» — BHL. 4115-4119. Sequuntur 2. (Fol. 19"-27) De miraculis S. Ianuarii, quae pro eo Dominus post ipsius mortem fecit — BHL. 4138. 8. (Fol. 27-33") Translatio corporis B. Ianuarii de Neapoli in Beneventum — BHL. 4140. . CODEX VI. F. 10. Membraneus, foliorum 30 (0m,169X.0,1 17), exaratus saec. XV. Inest officium S. Patriciae, in quo (fol. 4"-10") brevissimae lectiones desumptae ex Vita BHL. 6484. CODEX VII. F. 29. Membraneus, foliorum 275 (0m,145*X0,105), exaratus variis manibus saec.XIV. (Fol. 39-60) Tabula super legendas sanctorum. Inc. prologus : Quontam sicut dicit Ysidorus... Cf. Anal. Boll.,t.XXIX, P. 25. Inc. pars I. Is adventu Domini : a. Adventus Domini. b. Circa. adven- tum. c. Utilitas istius... Des. pars II. Zelotipus uxoris graviter punitur 167 p. CODEX VII. G. 10. Chartaceus, permixtis nonnullis membranis, foliorum 143 (0m,215X 0,145), exaratus saec. XV. Insunt (fol. 49-54, 54-74, 74-97) epistulae tres spuriae de S. Hieronymo BHL. 3867, 3868, 3866. CODEX VII. G. 13. Chartaceus, foliorum 164 (0m,21350,145), exaratus saec. XV. (Fol. 3-7) Vita S. Iohannis scolastici sub compendio a Daniele monacho conscripta... — BHL. 4581. CODEX VII. G. 52. Partim membraneus, partim chartaceus, foliorum 328 (0m, 141 0,105), exara- tus variis manibus saec. XV. Cop. VI. E. 17. Cop. VII. G. 52. 144. CATAL. COD. HAG. LAT. BIBL. NEAPOLITANARUM. In parte interiore integumenti anterioris legitur : Pertinet ad locum Sancti Ber(nardini de Aquila) ad usum fratris Iusti eiusdem civitatis. 4490. (Fol. 1-30") Vita B. Francisci — BHL. 3107. Reliquis omissis vel perditis, des. : Hoc ipsum mandavit sacrae virgini Ciavae, ut ber aliquam puriorem | (— Act. SS., num. 173 in.). — CODEX VII. G. 59. Chartaceus, intermixtis aliquot membranis, foliorum 95 (0,144 X 0,105), exaratus saec. XV. 1. (Fol. 55-79") Vita B. Bernardini Senensis — BHL. 1193, II94. Prologus post reliqua exscriptus est. 2. (Fol. 81-94") Oratio in vitam et merita divi Bonaventurae per insignem iuris utriusque doctorem dominum Octavium de Mar- tinis Suessanum, sacri palatii apostolici clarum advocatum con- cistorialem — BHL. 1:391. CODEX VIII. A. 8. Membraneus, foliorum 167 (0m,213 X 0,152), exaratus anno 1464 (cf. fol. x66"). Erat olim conventus S. Mariae ad Vicum de Argentio Ord. Praed. Inest libellus de laudibus B. V. Mariae (fol. 1-165), cuius capita secundum ordinem litterarum alphabeti erant disposita. Primum habebat lemma Abstisen- tía Mariae, ut ex indice capitum (fol. 165-166") novimus ; ultimum habet lemma : Vulnerata multis gladiis et ab iisdem verbis incipit. Verum, perdito primo folio, periit praefatio, si quae fuit, et vix non totum caput primum. Porro opus inc. mutilum : |ret. Dormire non bréus cupiditas quam necessitas fuit. — Des. quae materna lransfixit viscera, $n cruce Domino moriente. Opus asceticum est, non historicum. CODEX VIII. A. 25. Membraneus, foliorum 244 (0m,166 X o,122), paginis bipartitis exaratus saec. XIV. | Erat olim Liber monachorum congregationis Sancte Iustine de Padua, dicha monasterio SS. Severini e£ Sossii de Neapoli (fol. x ; cf. fol. 4). Continet Legendam auream. CODEX VIII. A. 84. Constat duobus codicibus. Prior est membraneus, foliorum sign. 2-199 (02,147 X O,I15), paginis bipar- titis exaratus saec. XIV. Continet aliquot capita Legendae aureae, a cap. 6 ad cap. 182. I. BIBLIOTHECA NATIONALIS, I45 CODEX VIII. A. 35. Membraneus, foliorum pridem signatorum 1-241 (0m,153 X 0,108), exaratus saec. XIV. Perierunt folia 39-44 et 120-170. Inest Legenda aurca (fol. 1-240"), capitibus plurimis omissis, aliis loco mutatis, iis praesertim quae sunt de festis Domini et de tempore. Praeterea inest, postea, ut videtur, inserta eo in loco in quo folia perierant : (Fol. 47-48") Historia S. Coni mart. Passio S. Cononis martyris Iconii. — Inc. Regnante Aurcliano tyranno, misit Domitianum comitem inquirere et tractare. — Des. el sepelierunt laudantes Deum: Martyrizatus fuit sanctus Dei Conon et filius eius de mense iunii die IIIo in Yconio Ysafurie tempore Domiciani comitis. Cf. BHL. 1912.- CODEX VIII. AA. ". Membraneus, foliorum 87 (00,292 X 0,222), paginis bipartitis exaratus saec. XVI. Erat Ad usum refectorii monasterii SS. Severini ct Sossii de Neapoli Congr .Casin. anno 1543. Continet officia aliquot sanctorum.; quorum officiorum lectiones paucis pro more recensuisse satis erit. 1. (Fol. 1-7, 10*-14) Vita S. Severini ab. (ex BHL. 7656). . 2. (Fol. 15-17") Translatio B. Severini (ex BHL. 7658). 8. (Fol. 18-21") Passi S. Sossii mart. (ex BHL. 4134). 4. (Fol. 24"-27) Translatio S. Sossii levitae et mart. (ex BHL. 4135). | | 5. (Fol. 35"-39) Passio B. Ianuarii ep. et mart. (ex BHL. 41x5). 6. (Fol. 42-44") Vita S. Agrippini ep. et conf. (ex BHL. 174). 7. (Fol. 47*-50") Vita S. Agnelli ab. (ex BHL. 150). 8. (Fol. 53"-56") Vita S. Severi ep. (ex BHL. 7676). 9. (Fol. 60-65) Vita S. Athanasii (ex BHL. 739). 10. (Fol. 69-71") De S. Aspren ep. et conf. (ex BHL. 724). 11. (Fol. 77-79) Vita. S. Renati ep. et conf. (ex BHL. 7177). 12. (Fol. 797-81) Vita S. Thomae de Aquino. Epitome Vitae BHL.8155. — Inc. Beatus Thomas de Aquino ordinis Praedicatorum doctor egregius de illustri prosapia comitum de Aquino — Des. lectio VIII : e£ vídebatur (S. Paulus) $psum (Thomam) per cappam exíira ducere. 18. (Fol. 82-86) Vita S. Agnelli ab. Inc. Beatissimus Agnellus, ex nobilibus et. christianis parentibus ortus, patrem. habuit. nomine Federitum, matrem. vero loannam, ambos natione Siculos, cives Syracusanos,ex domo ct familia sacratissimae virginis ct mar- tyris Christ Luciae progressos. Hi post. virginis martyrium Syracusis Cop. VIII. À. 35. Cop. VIII. AA. 7. 146 CATAL. COD. HAG. LAT. BIBL. NEAPOLITANARUM. digressi Parthenopen advenere... (attamen fol. 83 dicitur Agnellus natus esse anno S15) — Des. Cum autem praedictus archiepsscopus (Fortunatus, Neapolitanus) Vitam sancti Agnelli connexisseb,cam a beatissimo papa. Gre- gorio primo approbari fecit ; quiet ipsum beatum Agnellum inter sanctos venerandum descripsit, concessitque unicuique conirito ct. confesso visitanti corpus eiusdem. sancti... indulgentiam plenariam a primis vesperis natalis Domini usque... et a. die iovis sancis in Cena. Domini usque..., ek a primis vesperis sancli Agnelli per totam octavam in perpetuum, ad laudem... Amet. Eadem Vita, quae antiqua non videtur, alia manu scribi coepta erat fol.8r". CODEX VIII. AA. 32. Chartaceus, praeter folia 1-5, foliorum 244 (om,210 X 0,142), exaratus saec. XV. Fol. 135 legitur: Liber iste est Anthoni Mathei Amics de Alfidena, habitator (is) castri Sangri ;et fol.1: In die dominico, die XVIIIiulii, VI.ind., MM CCCC.L XXIII, se vestit Io Mast?» Antonio dalfidena dello terzo ordene de sancto Francisco. Insunt (fol. 8-100", 106"-116, 117*-125) non pauca capita nullo certo ordine ex Legenda aurca exscripta, hoc principio : cap. 119 (al. x14), c. 22, c. 131 (al. 136), C. 51 (al. 50), c. 14, et q. s. Praeterea : 1. (Fol. 126-127") Miracula Virginis Mariae. I. Quidam conversus in quodam monasterio cocus erat, qui matrem Domini perfecte diligebat... Quem cum diabolus sub specie B. V. Mariae convenisset atque hortatus esset ut ipse sibi violentas manus inferret, quo citius ad caeli gaudia perveniret, fraudes inimici elusit vir bonus atque mox a B.Virgine sibi apparente promissionem accepit fore ut post tres dies ad caelum vocaretur. II. Quidam mercator beatae Virgini valde devotus, ita. ut in ipsius amore omnibus indigenliibus necessaría tribuebat... Similis narratio Mir. BVM. 220. III. Quodam tempore duo scholares se mutuo diligentes simul inirare ordinem Cislercionsem promiserunt... Cum autem alter ab ordine rece- dere vellet, alteri oranti apparet B. Virgo, ac denique uterque in sancto proposito perstat. Cf. miraculum narratum.in cod. 220 bibliothecae Alexandrinae de Urbe (Cata. Lat. Rom., p. 199) et Mir. BVM. 1456. IV. Quaedam matrona in festo assumptionis Virginis Mariae vidit in Sancta María Ara Caeli circa. Campitolium quandam commairem suam nomine Maorlia... Quam Maortiam hac die B. Virgo e purgatorio cum aliis multis liberavit. 2. (Fol. 127*-129) Pollimius de nativitate S. Luciae virg. Inc.Legitur quod extra civitatem quae Siracusana vocatur [quod | quidam eremita per duo miliaria habitans exira. civitatem summas contemplationis erat — Des. quae fuit circa annos Domini 294. Docet narratiuncula fabulosa Luciam ex Euticia matre, diu sterili, I. BIBLIOTHBCA NATIONALIS. I47 natam esse, postquam Euticia ab eremita quodam christianam fidem edocta et baptizata est, atque vir eius Tarentius et ipse est baptizatus. 8. (Fol. 130*-13x) De S. Leone papa — Mir. BVM. 1029. 4. (Fol. 133*-134) Legenda S. Iulianae. Legonda aurea, c. 43. b. Fol. 170-171, 177"-180*, 302*-203, leguntur narrationes quaedam excerptae ex libris de vitis Pairum. 6. (Fol. 172*-175) Legenda de nativitate S. Catharinae virg. et mart. Inc. Deus et dominus noster lesus Christus dulcissimus, qui in. sanctis suis semper mirabilis invenitur, ad se. virginem beatissimam Catharinam cotvertit taliter aique traxit, ut inferius scribitur. Ibsa namque beatissima Gc nobilissima Caiherina cx nobilissimis est orta parentibus, paganis tamen — Des. Cui beata Reiter virilem sc exposuit, sicut n sua Pas- s$onec blenius invenitur. j 7. (Fol. 175*-177") De S. Paulo, quando ivit ad infernum et vidit - animas cruciatas. Inc. Interrogandus est sanctus Paulus, quic s» primus juisrecuod ut sí animae haberent[ur] requiem. in inferno — Des. Tunc suscepit cam Michael archangelus ct vocavit cam $n paradiso. Animae quae erant in — inferno clamabant [et] dicentes : « Miserere nostri ». Cf. BHL.6582. 8. (Fol. 199-201) De ligno crucis, qualiter venit de paradiso, et quis eum ad« duxit, et quod nulli cognoverunt eum esse lignum crucis. Ed. W. Mzvzn, in Abhandlungen der philos.-bhilol. Classe der kóm. Bayer. Akademie der Wissenschaften, t. XVI (1882), II, p. 131-49. — Inc. Legitur is historiis Graecorum quod. post. peccatum. Adae — Ultima parte omissa, des. a. quacumque detenebatur infirmitate (MEYER, p. 147, l. 5/6). 9. (Fol. 215-228") Gesta Salvatoris, quando dominus noster Iesus Christus sub Pontio Pilato et Anna et Caypha traditus fuit a Iudaeis ad crucifigendum et visitavit infernum et exspoliavit eum. Gesta Pilati ed. apud TISCHENDORF, Evangelia apocrypha, p. 312 sqq. (a* ed. p. 333 sqq.). Deest prologus. Alterius partis ea hic legitur recensio quam ed. Tischendorf, t. c., p. 396 sqq. (21 ed. p. 417 sqq.). 10. (Fol. 229-233) Gesta Salvatoris, raid Titus et Vespetia- nus Ierusalem destruxerunt. : Inc. Is diebus Tiberii Iulii Caesaris imperii tetrarcha sub Pontio Pslato iradilus fuit Christus a Iudaeis et celatus Tiberio. In diebus illis erat Titus regulus sub Tiberio (— BHL. 4221) —Des. Tunc post menses novem sanus et. fideliter. credens Tiberius is suo lectulo cum pace $n Domino requievit. Cop. VIII. AA. 32. FALTA. eanryyrt id -t CS w RU SEITEN E ^" * NOS TEISILIEEED -.3 & EZETE I48 CATAL. COD. HAG. LAT. BIBL. NEAPOLITANARUM. Cop: VII. — 14. (Fol. 236-241) Passio sive legenda apostoli Bartholomaei — 'j5?ó^ BHL. 1002, 1003. CODEX VIII. AA. S883. Constat duobus codicibus cbartaceis. Alter, foliorum x46 (0m,22450,153), paginis bipartitis exaratus saec. XV, continet sermones. Fol. t : Isti libri suni de loco Theramy (saec. XV). Alter, foliorum sign. 147-154 (0m,aarX0,150), exaratus est saec. XV. Insunt duae epitomae : 1. (Fol. 147*- 149"). Legeuda S. Salvatoris, id est miraculum. Inc. prol. Sustoliste oculos mentis vestrae ct videle novum miraculum — Inc. Civitas Beritus vocata, in confinibus Tiri c£ Sidonis sita — Des. qui sua. tios fide sua fecit agnstionis (cod.-mes) dignos in Christo lesu... Amen. Cf. BHL. 4227. 2. (Fol. 149"-151"). Legenda coronae Domini. Inc. Tempore mortis Christi, quando Nicodemus et Ioseph ab. Arisnathia deposuerunt corbus Domini de cruce, accipientes coronam Domini de capite Christi, dimiserunt in. loco Calvariae i& rupe — Des. ipsam coronam cum praedicto vase, in quo invenia fuerat, in. vase purissimo de auro et ornato diversis lapidum pretiosorum. generibus fabricato reposuit ((Theodosius imperator). | CODEX. VIII. B. 1. Membraneus, foliorum sign. 17-79 (0m, 498 X 0,359). Complectitur, praeter fragmenta, quae ad rem nostram non spectant (fol. 60), duos codices hagiogra- phicos. I. Folia 17-59 paginis bipartitis exarata manu beneventana saec. XII/XIIL . Fol. r7 legitur : Liber hic dono dalus fuit a me Bartholomaeo Chioccasello Nea- politano bibliothecae sacrae aedis SS. Apostolorum clericorum regularium dic 12 octobris 4643. 1. (Fol. 17-27) Legenda BB. Ianuarii et sociorum eius, scilicet Sossii, Proculi, Euticeti et Acutii — BHL. 4120-4123. Praecedit (fol. 17) ultima pars alicuius homiliae. 2. (Fol. 28-43) In S. Athanasii — BHL. 735, 737. Narratio 737 incipit : Praeterea. quasi speciale... — Sequuntur iidem versus qui in codice bibliothecae Alexandrinae de Urbe 9a (cf. Cata!. Lat. Rom., p. x47?0). 8. (Fol. 43-48) In S. Aspren — BHL. 725. 4. (Fol. 48-54) In S. Agrippini x» BHL. 174, 176, 175, 177. 5. (Fol. 54-57) S. Iohannes qui ad Ácquarula dicitur — BHL. 4417. | I. BIDBLIOTHECA NATIONALIS. I49 6. (lol. 57-59) Exaltatio sanctae crucis — BHL. 4178. Con. VIII. | 2 ds II. Folia 60 bis-77, 77 bis, 78, 79, paginis bipartitis exarata sacc. XIII. *. (Fol. 60 bis-62) «Vita et miracula S. Hilarii ep. Pictavensis» — BHL. 3885, 3887. | Deest prologus miraculorum. — Primis foliis perditis, Vita inc. muti- la :|iificem qui in suo discrámine inimici iudicis adiit tribunal..(ed. K RusCH, 8 30). 8. (Fol. 62-64) Vita S. Felicis conf. — BHL. 2874, 2876. 9. (Fol. 64*-65*) Vita S. Mauri ab. et conf. — BHL. 5773. Desunt epistula et prologus. Reliquis omissis, des. divitta observattonc (— Act. SS., num. 12 extr.). | 10. (Fol. 65*-66") Passio S. Marcelli papae — BHL. 5234. 11. (Fol. 66*-68) In S. Tamari (ep. et eras.) conf. Inc. Erat quidam puer in civitate Romana ex nobilibus natalibus ortus, nomine Tamarus ; qui ex. utero malris suae vinum non bibil tec comedit aliquid nisi mel silvestre ; lamen tertia et sexta feria ct sabbato nonnisi sic- cas escas, videlicet legumina, comedebat. Contra quem eius insurgens lacta- 0a dixit : « Quid. est hoc quod £u facis ?... Dicitur puer primo Puteolas se contulisse, ut Heliae presbyteri magisterio uteretur ; paulo post, ducente angelo, navi traiecisse in civitatem Lucrinam ibique triennium cum sanctis Marcellino, Erasmo et Petro esse conversatus ; inde a gen- tilibus Sorrentum abductus esse atque tormentis addictus; deinde fuga elapsus Lucrinam iterum adiisse, atque postea pervenisse ad monu- mentum in villa. quae dicitur Casacellere ; in qua postquam bovem cuiusdam Cellerae resuscitasset, venisse tandem ad terram Nagritanam in loco qui dicitur Bicanensis, ibique esse vita functus. — Des. sed ibi quievit in Domino septimo die kal. februarii ; ubi consiructa est ecclesia. it nomine cius, in qua eius corpus conditum aromatibus collocatum. exstilit et sepultum ; et ibi plurima exuberant beneficia usque in. hodiernum diem, ad laudem... Amen. 12. (Fol. 68-68") Vita B. Antonii ab. et conf. — BHL. 609. Desunt prologi. Foliis perditis, superest solum initium. 18. (Fol. 69-69") «Passio S. Sebastiani ^ — BHL. 7543. Foliis perditis, superest solum fragmentum ex media Passione. 14. (Fol. 7o) «Gesta SS. Nerei et Achillei» — BHL. 6060. Foliis perditis, superest sola pars ultima. 15. (Fol. 71-72") « Vita S. Canionis. Foliis perditis, incipit mutila : £w es.Deus benedicius in. saecula. Praefectus. autem conversus ad. officium dixit : « Dicite ei quod vel. in senc- clute sua sibi consulat. » Sanctus autem Canio non respondit ei vcrbum. — Des. sicut testantur versiculi descripti in fronte eiusdem basilicae, dicentes ; ELPIDIUS PRAESUL HOC TEMPLUM CONDIDIT ALMUM, O CANIO MARTYR, DUCTUS AMORE TUO; ac deinde dedicavit e cum magna gloria laudes 1 ( zi r x a 8aVULA p d d PIANI SEIT I50 CATAL. COD. HAG. LAT. BIBL. NEAPOLITANARUM. Cop. VIII. Domino retulit. In qua sacris meritis... usque in hodiernum diem, praestante Domino... Ames, Integrum libellum habemus in codice VIII. B. 9**. — Cf. BHL. 1541 et Catal. Lat. Vatic., p. 32275. 16. (Fol. 72*) Legenda S. Elpidii conf. Foliis perditis, superest solus prologus, cum prirnis legendae verbis ; quae edita sunt ex hoc codice 4ct. SS., Maii t. V, p. 382-83, num. 3. 17. (Fol. 73-73") «Passio SS. Marcellini et Petri» — BHL. 5231. Foliis perditis, deest initium, 18. (Fol. 73*-74") Passio S. Herasmi ep. et mart. — BHL. 2585. Des. intra in gaudium Domini tui ct cpulare cum iustis et electis meis ies saecula saeculorum. Amen. Cf. BHL. 2583. 19. (Fol. 74"-76) Passio SS. Coni et Coni — BHL. 1913. 20. (Fol. 76-77) Passio SS. Laurentini et Pergentini — BHL. 6632. Iun. 2. 21. (Fol. 77-78) Passio SS. Primi et Feliciani — — BHL. 6922. 22. (Fol. 78-79) Passio S. Barnabae apost. — BHL. 983. 23. (Fol. 79-79") Passio SS. Basilidis, Tripodis et Mandalis — BHL. xor19. Iun. 12. 24. (Fol. 79") Passio SS. Viti, Modesti et Crescentiae — BHL. 8714. Deest prologus. Foliis perditis, superest solum initium. CODEX VIII B. 2. Membraneus foliorum 218 (0,458 X 0,320), paginis bipartitis exaratus saec. XI. Erat olim Aemilii Iacobi Cavalerii episcopi Troiani. 1. (Fol. 1-3) Passio B. Audreae apost. — BHL. 428. | Nov. 30. 2. (Fol 3-4") Passio S. Barbarae — BHL. 913. | 8. (Fol. 4*-1o0") Vita S. Nicolai — BHL. 6105, 6106, 6112, 6113. 4. (Fol. 1xo"-17) Vita S. Ambrosii — BHL. 377. Dec. 7. 5. (Fol. 17-19) Passio S. Savini ep. et mart.— BHL.7452.Dec. 8 6. (Fol. 19-20") Passio S. Luciae virg. — BHL. 4992. Dec. r3. "7. (Fol. 20*-25") Passio S. Thomae apost. — BHL. 8136. 8. (Fol. 25*-27) Passio S. Gregorii mart. — BHL. 3677. Dec. 23. 9. (Fol. 34-35") Inventio de corpore S. Stephani protomart. — BHL. 7858. 10. (Fol. 35*-38*) Passio S. Iohannis apost. et evang. — BHL. | 4320. Dec. 27. I. BIBLIOTHECA NATIONALIS. . — I5I 11. (Fol. m Vita S. Silvestri — BHL. 7726, 7727, 7729, 7742. ton: bo Dec. 31. 412. (Fol. 60*-6r) Passio S. Felicis Nolani — BHL. 2885. 18. (Fol. 61-64) Passio S. Marcelli papae — BHL. 5235. 14. (Fol. 64-66) Passio ss. mm. Marii, Marthae, Audifax et Aba- cum — BHL. 5543. 15. (Fol. 66-79) Passio ss. mm. Fabiani et Sebastiani — BHL. 7543- Ian. 20. 16. (Fol. 79-81") Passio S. Agnetis virg. — BHL. 156. Ian. 21. Deest clausula: Haec ego... 1". (Fol. 81*-83) Passio S.Vincehtii mart, — BHL. 8630. Ian.22. 18. (Fol. 83-88) Passio S. Anastasii mart. — BHL. 408. 19. (Fol. 88-88") Passio S. Severi — BHL. 7685. 20. (Fol. 92-94") Passio S. Blasii mart. — BHL. 1370. Febr.3. Inc, Efenim in Sebastia Cappadociae tradidit quidem... 24. (Fol. 94 *:96") Passio S. Agathae virg. atque mart. — BHL. 133. V non. febr. 22. (Fol. 97) Passio S. Pancratii — BHL. 6421. Foliis perditis, superest sola pars ultima. 28. (Fol. 97-1o1*) Passio SS. Nerei et Achillei — BHL. 6058- 6066. Maii 12. 24. (Fol. rorz*-103) Passio SS. Marcellini et Petri — BHL. 5231. 25. (Fol. 103-105) Passio S. Herasmi mart. — BHL. 2578. Des. recipiat mercedem suam per te, lesu Christe, qui cum Parc... Amen. 26. (Fol. 105-107) Passio SS. Iustini, Faustini, Viriani cum sociis suis — BHL. 4583. Iun. r. Des. qui sepelierunt eos iuxta locum wbi decollat sunt. Passé sunt autem... pridie die (immo kalendas) iulii, regnante Domino... Amen. 27. (Fol. ro7-108") Passio SS. Laurentini et Pergentini — BHL. 6632. 28. (Fol. 108"-110) Passio SS. Primi et Feliciani — BHL. 6922. 29. (Fol. 11o-zrr) Passio SS. Basilidis, Trophidis et Mandalis — BHL. xorg. 80. (Fol. xx1-113) Passio SS. Viti et Modesti — BHL. 8712. 81. (Fol. 113-114") Passio SS. Gervasii et Protasii — BHL. 3514. Iun. 19. 82. (Fol. 117*-119") Passio SS. Iohannis et Pauli — BHL. 3236, 3238. Iun. 26. 883. (Fol. 119*-123") Passio ss. apost. Petri et Pauli — BHL. 6657. | Iun. 29. Con. VIII. B. 2. 152 CATAL. COD. HAG. LAT. BIBL. NEAPOLITANARUM. 84. (Fol. 123"-124") Passio SS. Processi et Martiniani — BHL. 6947. 85. (Fol. 124*-126) Passio SS. Rufinae et Secundae —& BHL. 7359. 86. (Fol. 126-126") Passio S. Felicitatis cum septem filiis suis — BHL. 2853. Iul. xo. 87. (Fol. 126"-129") Passio SS. Quirici et Iulittae — BHL. 1809, 1811. |. Iul.r5. 88. (Fol. r29"-130) Relatio Pastoris presbyteri de transitu B. Praxedis virg. — BHL. 6920. | Iul. 2r. 89. (Fol. 130-132") Passio S. Apollenaris martyris Christi — BHL. 623. Iul. 23. 40. (Fol. 132*-133") Passio S. Iacobi apost. — BHL. 4057. 44. (Fol. 133*-135) Passio S. Christophori mart. — BHL. 1768. Des. et reddidit gratiam Salvatori tosiro Deo, qui vulí. omnes homines salvos fieri et in agnitionem veritatis venire ; cui sit laus... Amen. 42. (Fol. 135-136") Vita S. Victorini — BHL. 7659, 7660. Iul. 24. 48. (Fol. r36*-137) Unde supra (?m»o Passio SS. Nerei et Achillei, Eutychetis, Victorini et Maronis) — BHL. 6063, 6064. 44. (Fol. 137-138") Passio ss. mm. Nazarii et Celsi — BHL. 6040. Iul. 28. 45. (Fol. 138*-x39) Sermo venerabilis Pauli de inventione cor- poris S. Nazarii — BHL. 6050. 46. (Fol. 139-139") Passio SS. Simplicii, Faustini et Beatricis — BHL. 7790. Iul. 29. 4"7.(Fol. 139*-140) Acta et Passio B. Felicis martyris atque pontificis urbis Romae via Portuense — BHL. 2857. 48. (Fol. 140-141) Passio ss. virg. Florae et Lucillae — BHL. 5017. Iul. 29. 49. (Fol. r41-142*) Inventio beati et gloriosissimi protomart. Stephani et Gamalielis, qui in Actibus apostolorum nominatur, et Nichodemi, qui in Evangelio scriptum est — BHL. 7851. | Aug. 3. 50. (Fol. 142*-143") Passio S. Sixti ep. — BHL. 7806. 51. (Fol. 143"-147") Passio SS. Donati et Hilariani — BHL. 2294. Aug. 7. 52. (Fol. 147'-149") Passio S. Laurentii mart. — BHL. 4756. VIIII kal. aug. 58. (Fol. 149"-150") Passio S. Hippolyti — BHL. 3961. Aug. 13. 54. (Fol. 150-151) Passio S. Cassiani — BHL. 1636. Aug. 13. I. BIBLIOTHECA NATIONALIS. | 153 55. (Fol. r5r-1 51") Passio S. Eusebii presb. — BHL. 2740. .Con. VIII. Aug. 14. B. 2. 56. (Fol. I51'-I54") Epistula Hieronymi ad Paulam et ILusto- chium de assumptione eximiae atque perpetuae Virginis Mariae. P. L., t. XXX, col. 122 sqq. Exscripta est sola pars prior. 57. (Fol. i54'-156) Passio S. Agapiti mart. — BHL. 125. Aug. 18. 58. (F0l.156-156") Passio S.Genesii mart.— BHL. 3320. ÀÁug.24. 59. (Fol. 156"-159) Passio S. Bartholomaei — BHL. roor, 1002. Aug. 24. 60. (Fol. 160-x61") Relatio de inventione et translatione capitis B. Iohannis Baptistae — BHL. 4293. Des. utin cod. Vallicellano I (cf. Catal.Lat. Rom., p. 293*:). 61. (Fol. 161"-162) Passio S. Savinae — BHL. 7407. — Aug. 2g. 62. (Fol. 162-167) Passio S. Adriani mart. cum sociis suis — BHL. 3744. Sept: 8. 63. (Fol. x68"-r69) Passio S. Cornelü papae — BHL. 1958. | Sept. 14. 64. (Fol. 169-170) S. Cypriani — BHL. 2038. Sept. r4. 65. (Fol. 170-172") S. Iustinae — BHL. 2047, 2050. — Sept. 14. 66. (Fol. 172*-174) Exaltatio sanctae crucis — BHL. 4178. Sept. 14. 677. (Fol. 174-177") Passio S. Matthaei apost. et evang. — BHL. 5690. Sept. 21. 68. (Fol. 1777-180) Passio SS. Cosmae et Damiani — BHL. I970. 69. (Fol. 180-181) Dedicatio B. Michaelis archangeli — BHL. 5948. Sept. 29. '7O. (Fol. 181-183) Passio S. Calixti papae — BHL. 1523. Oct.14. 71. (Fol. 183-184") S. Lucae evang. — BHL. 4973. Oct. 18. 72. (Fol. 184*-188") Passio ss. zRpoSE Symonis et Iudae — BHL. 7750; 7751. Oct. 28. 73. (Fol. 188*-19o) Passio S. Caesarii mart. — BHL. 151r. Nov. tr. .. 44. (Fol. 193"-197) Passio SS. Ouattaos Caronatorüm es BHL. 1857. Nov. 7. 75. (Fol. 197-198") Passio S. Theodori mart. — BHL. 8077. Nov. 9. ANAL. BOLL. XXX. i II I54 CATAL. COD. HAG. LAT. BIBL. NEAPOLITANARUM. ron Zn 776. (Fol. 198*-200") Passio S. Mennae — BHL. 5921. (Nov. II). s 7". (Fol. 200"-204") Vita S. Martini — BHL. 5610, 5613, 5619, 5620. |. Nov. 1r. Libelli 5610 deest prologus, decst et ultima pars (des. sub initio cap. I4: ibi lantum ignis operatus ubi iussus est ; cf. infra, 83). Decst etiam prologus narrationis 5613. 78. (Fol. 204-205) Vita S, Bricii conf. — BHL. 1452. 79. (Fol. 205-210") Passio S. Caeciliae mart. — BHL. 1495. 80. (Fol. 210"-212*) Passio B. Clementis mart. — BHL. 1848. Nov. 23. 841. (Fol. iruaré ) De miraculis B. Clementis mart. — BHL. 1855, 1857. Inc. In divinis voluminibus... 82. (Fol. 213*-216) Passio B. Iacobi mart. — BHL.4100. Nov.27.. 88. (Fol. 216-218") De miracula S. Martini ep. — BHL. 56xo. Ultima pars, inde ab Eodem tempore Tetradi cuiusdam proconsularis viri servus daemonio arreptus... Cf. supra, 77. CODEX VIII. B. 3. Membraneus, foliorum pridem signatorum 195-399 (0m,415 X 0,285), paginis bipartitis exaratus manu beneventana saec. XI. Est haec pars posterior codicis cuius pars prior iam est codex VIII. B. 4. Manu recentiore prima folia signata sunt pag. I-105 ; quos numeros negleximus, ut antiquiores sequeremur. 1. (Fol. 195-200) «Passio SS. Iuliani, Basilissae et sociorum?» — BHL. 4532- Deest initium ; sed vid. cod. VIII. B. 4*5. 2. (Fol. 200-216") Vita velobitus S. Severini conf. — BHL. 7656. | Deest index capitum. Deest clausula : Habes, egregie... 8. (Fol. 216"-220") Natale S. Pauli primi eremitae confessoris -— Ask 6596. 4. (Fol. 220"-227) Vita velobitus S. Leuci conf. — BHL. 4897, 4898. Deest Vitae prologus. Deest et carmen. 5. (Fol. 227-232") Vita S. Hilarii ep. — BHL. 3885. 6. (Fol. 232*-242) Passio S. Potiti mart. — BHL. 6911. 7. (Ful. 242-244") Natale S. Felicis Nolani conf. — BHL. 2874. Deest prologus. 8. (Fol. 244*-247") Miracula — BHL. 2876. I. HIBLIOTHECA. NATIONALIS. | 155 Ultimis vcrbis: tihilque laesum it eis inventum est, et qui audierunt Cop. VIII. tobiscum Deo gratias egerunt ((.245") continuo subiuncta est (f. 245"-247") B. 3. alia narratio, quae inc. Cum paene per universum mundum mirtficus odor miraculorum bcatissimi Felicis suavissime flagraret... tandem. aliquando ipsius odor pervenit ad notitiam sllustris ac. divinae legis amatoris Damasi sanctae Romanae ecclesiae summi pontificis... ct des. gloriosis tuis meritis 5:05 liberare curasti. Gloría, Christe, tibi sanctorum vita beata. Qui tam mira facis, gloria, Christe, tibi. Commemoratis luctaminibus Damasi cum Ursino,swt in libro pontificali legitur, quem beato Hicronimo idem papa composuit,narrat scriptor Dama- sum Nolam venisse, ad tumulum B. Felicis supplicem orasse atquc ab eo impetrasse quod postulabat, ut adversarios superaret; in cuius rci testimonium affert atque exscribit carmina Damasi dc S. Felice : Corpore mente animo... Devotum S. Paulini in S.Felicem animum,allatis . Dialogis Gregorii Magni, commemorat atque aliquot versiculos cius profert ; tandem, laudatis miraculis S, Felicis, hacc narrat : Cum enim Deus omnipotens iusto iudicio culpas delinquentium comprimere vellet, dc fornace ethnicae feritatis Hismaheliticam frameam protrahens, supcr cervices dulcissimae Italiae ponere decrevit. Qui venientes Africae rcgionis primum totam penitus Syciliam impia dicione manciparunt (cod.-rent), deinde in Apuliae partibus, hoc. est Bari et Taranto, sedium ponentes, totam. Italiam diversis insidiis ac braedationibus impie divastabant.Quodam igitur lempore dum díu multumque astute siluissent,excogitaverunt callide dicentes : «Subi- lanea discursione in partibus Campaniae properemus, quatinus quicquid thesauri, quicquid emolumenti hactenus assequi tnequivimus, in parva super - ventione aX d » modum restauremus, ». Quid. plura ? congregato exercitu, Seudam rex corum nequissimus inspirate super Campaniae Nolam £uxta templum. cymiterii bcati Felicis supervenire disposuit. Scd quid praevalere potuit humana nequitia contra potentiam Dci omnipotentis ? Cum scriptura dicat... Dispensante itaque. Des potentia, quae semper parata est ad miscri- cordiam et in temptationibus affutura[(m], et wt virtus meritorum beati Felicis manifesta fieret, ber eundem beatum Felicem praephatam rabiem Aga- renorum mirabili subsantatione decipere dignatus est. Nam cum intempesta soctis,omnibus christicolis quiescentibus et sopore gravi praepedtitis,super cos irrueret. in. diversis locis, iterum. mirabili splendore nitens apparuit. eis beatus Felix et voce magna minaci quadam $ncvepatione, cunctis palam audientibus, ber. viam publicam eos compellabat transire, dicens : « Rex « praecepit ut. vecto cursu ocius properetis eb nemo ad. depraedandum se « detinere praesumat. ». O gloriosa Dei potentia, mira et veneranda ! Der merita itaque beati Felicis protectionemque omnes in horrorem conversi nul- lum christicolarum illic comprehendere potuerunt, scd pavore paritcr atque errore irrctiti cum. magna confusione eb reverentia vacui ad propria sunt reversi. Et verc et $uste... 9. (Fol. 247*-265) Vita S. Mauri — BHL. 5773. 10. (Fol. 265-272) Natalis S. Iuliani ep. et conf. — BHL. 4544. Cop. VIII. D. 5. 156 CATAL. COD. HAG. LAT. BIBL, NEAPOLITANARUM. Deest epistula. 11. (Fol. 272-273") Natale S. Victoriae virg. Inc. Posiquam beata virgo Victoria it exsilium a sponso ad Tribulanum est territorium deportata, Tribulis intra muros. urbis draco letifer ac teter- rimi flalus eyupit — Des. intra sex dies elefantiae morbo contabutt. et expiravit. Nccem. autem. beatae virginis postquam civitas cognovit, luctum septem diebus ninium habuerunt cx ca et corpus eius aromatibus conditum ac linteaminibus involutum in codem. speleo pev sacerdotum manus positum est. Ubi orationibus cius el. meritis mulla ad sui nominis laudem Christus bencficta. petentibus pracstare mon. desinit, Passa est autem die decimo kalcndarum ianuariarum, regnante Domino... Amen. Cf. BHL. 859x. 12. (Fol. 273"-276") Passio S. Marcelli papae — BHL. 5235. 13. (Fol. 277-283") Vita vel obitus S. Symeonis monachi. Eadem quae legitur in codice bibliothecae Alexandrinae de Urbe 94 (cf. Catal. Lat. Rom., p. 1655»). — Des. plures quam fucrunt in. vita sua. Eso autem, fratres, minimus omnium pauca ex multis... Amen. 44. (Fol. 283"-284) Natale S. Felicis mart. — BHL. 2880. Inc. Cum fervor... duos fralres simili modo Felicem et Felicem Dei gratia digtios presbyteros... 15. (Fol. 284-285) Item alii S. Felicis — BHL. 2885. 16. (Fol. 285-286) Natale S. Priscae virg. Lectiones ex epistulis S. Pauli desumptae de SS. Aquila et Prisca... Inc.Audacius autem scripsi... Des.Cartitas mea... Amen, Ut in cod. archivi S. Petri A. 2 (cf. Catal. Lat. Rom., p. 419). 1". (Fol. 286-288") Natale S. Barbarae virg. et mart. — BHL. 915. 18. (Fol. 288*-290") Natale S. Martinae virg. et mart. — BHL. 5587. Foliis perditis, des. mutila: Deprecamur enim te, imperator, iube eam a ttobis tolli. Videmus quatuor | (cf. Act, SS., num. 13 extr.). 19. (Fol. 291-298") Passio 5. Margaritae — BHL, 5308. 20. (Fol. 298*-308") Passio S. Anastasii mart. — BHL. 411. Inc. prol. Athanasio gratia Dei... 21. (Fol. 315-318) Passio S. Hermuli mart. Passio SS, Hermyli et Stratonici martyrum Singiduni in Mysia superiore. — Inc. Regnaníe Licinio, insania magna usus est. per eum diabolus adversus eos qui in timore Christum. colebant. — Des. Milites autem, sicut. praeceptum. est. illis, miserunt eos in. Zavcrnam et proiece- vunt in. flumen quod. vocatur. Danubium, dicentibus sanctis una. voce : « Gratias tibi... » Post tres autem. dies pyowcit fluvius corpora sanctorum marLyrum. Que| m) collegerunt. viri timoraii ct. collocaverunt. in spelunca, quae est a civitate «C...... ^ XVIII kalendarum februariarum, regnantc tempore illo Licinio, apud nos autcm regnante Domino... Amen. .|. BIBLIOTHECA NATIONALIS, 157 22. (Fol. 318-321") Passio ss. mm. Speusippi, Elasippi et Mela- sippi. Legenda sanctorum Cappadocum, in qua de Lingonibus ne sermo quidem fit. — Inc. (mendose) : Temporibus illis quando impii cum exercita- tione alque brobalto Dei famulorum. agebatur, cum. insatiabilis impietatis pompa complebatur ct diaboli locupletabatur confusio, tres erant de Cappa- docia tegione et hi erant in diviliis magnis. Quibus multi erant. equorum greges — Des. Turbon autem annotans beatissimorum puerorum confesstio- tem... on post multum tempus et ipse martyrizatus est, regnante Domino... Amen. Cf. BHG?*. 1646. 23. (Fol. 321"-325) Natale S. Modestini mart. — BHL. 5981. Inc.Ir Antiochia civitate facta est persecutio christianorum a. Diocletiano imperatore, ut. si quis inventus fuisse non. sacrificare diis — Des. et ibi vequiescil. Ubi, praestante Domino Iesu Christo,meritorum suorum beneficia innumerabilia non. desinit usque in hodiernum diem praestare. Cuius dies natalicius celebratur XIV die mensis februarii, Passi sunt. autem... Amen. 24. (Fol. 325-344") Natale S. Sebastiani mart, — BHL. 7543. 25. (Fol. 344*-348) Passio ss.mm.Marii (cod. Marius) et Marthae, Audifax et Abbacum — BHL. 5543. 26. (Fol. 348-352") Passio S. Agnetis virg. — BHL. I56. 277. (Fol. 352Y-356) Natale S. Vincentii levitae et mart. — BHL. 8628, 8633. 28. (Fo!. 356-371) Natale S. Paulae, matris Eustochiae — BHL. 6548. | 29. (Fol. 371-379) In natali SS. Abbaciri et Iohannis — BHL. 2078. . 80. (Fol. 379-388") Vita S. Brigidae — BHL. 1457. 81. (Fol. 388*-395") Passio S. Blassii archiep. et mart. — BHL. 1379. - 82. (Fol. 395*-398") Passio S. Agathae virg. et mart. — BHL. 133. 83. (Fol. 398"-399") Vita S. Austrobertae virg. — BHL. 833. Foliis perditis, superest solum initium. CODEX VIIH.B.4. - Membraneus, foliorum 194 (0m,4t7 X 0,285), paginis bipartitis exaratus manu beneventana saec. XI. Est haec pars prior voluminis cuius codex B. VIII. 3 est pars posterior. Folium 1 ita abreptum est ut non remaneat nisi fragmentum exiguum. Cop. VIII. B. 3. Con. VIIT. D. 4. 158 CATAL. COD. HAG. LAT. BIBL. NEAPOLITANARUM. 1. (Fol. 1-5") «Passio S. Andreae apost.» — BHL. 428. Folio lacerato, deest initium. 2. (Fol. 7-9) Natale S. Bibianae virg. et mart. — BHL. 1322. 8. (Tol. 9-20.) Vita vel obitus S. Sabae — BHL. 7406. Des. Postquam vcro cessavit imber, inventus est subtus vuina lapidum praedictus pucr nil laesionis habens. Hoc ergo miraculum cum aliis plurs- bus vidi et huic opusculo inserere. curavi. Amen. (— Vitae graecae c. 63 med.). | Deest prologus ad Gregorium ; cuius loco legitur brevis narratio Vitae S. Sabae antequam monachus fieret ; quae inc. Sabas igitur ie civitate Mutalassi, quae ante quidem pro sua parvitfate incognita... (2 Vitae graecae c. 3)et des. Paucis denique transactis annis, eliam ipsum (Gregorium patruum suum) relinquens ad Dominum se contulit. Cf. Catal. Lat. Vatic., p. 4412. 4. (Fol. 20-32) Vita: S. Nicolai — BHL. 6104-6108. 5. (Fol. 32-43") Vita S. Ambrosii ep. — BHL. 377. 6. (Fol. 43"-46) Natale S. Savini ep. et mart. — BHL. 7453. 7. (Fol. 46-48") Natale S. Luciae virg. et mart. — BHL. 4992. 8. (Fol. 48*-60") Passio S. Eustracii mart. — BHL. 2778. 9. (Fol. 60*-65) Natale S. Ursicini mart. Inc. prol. et inc. ut BHL. 8410. — Des. ct sirite sternimus sub festivo gaudio die sollemni ad sacros tuos cineres vel alicuius comparís amorc tuo. Passus est Deo carus Ursicinus... Amen. Notandum est a Muratorio multa iu editione sua esse « truncata » Cf. Rer. ital. scr., t. L, 2, p. 562. 10. (Fol. 65-71) Conversio S. Theodorae — BHL. 8070. 11. (I'ol. 71-74") Natale S. Ignatii ep. et mart. Passionis BHG3. 813 versio alia atque Passio BHL. 4255. — Inc. Tra- iano rcyc áémperante et christianos impie persequente, tunc sancti. Iohasmis apostoli et evangelistae discipulus, Ienatius nomine, vir apostolicus in omni- bus, gubernabat ecclesiam Anthiocensium — Des. qui conculcavit sitmulum diaboli et caritas Christi, cuius habebat desiderium, complevit cursum suum i^. Christo Iesu... Amen. 12. (Fol. 74*-84) Natale S. Thomae apost. — BHL. 8136. 18. (Fol. 84-86") Natale S. Gregorii mart. — BHL. 3677. 14. (Fol. 86"-95) Passio S. Anastasiae et S. Chrysogoni — BHL. 1795, 8093, 401. Inter 1795 et 8093 inserta est brevis narratio eadem quae legitur etiam in codice bibliothecae Alexandrinae de Urbe 96 (cf. Catal. Lat. Rom., p. 18759). 15. (lol. 95-105") Natale S. Eugeniae virg. et mart. — BHL. 2666. I. BIBLIOTHECA NATIONALIS. I59 16. (Fol. 105"-117") In S. Febroniae virg. et mart, Passio de qua Catal. Lat. Rom., pp. 162?*, 278-79!. | 17. (Fol. 124-128) Inventio corporum SS. Stephani, Gamalie- . lis, Nychodemi atque Abibon. Ut in codice Vallicellano I (cf. Catal. Lat. Rom., P. 291!4). 18. (Fol. 128-130") Translatio corporis S. Stephani de Hieroso- lyma in Constantinopolim — BHL. 7858. :19. (Fol. 130"-138) Natale S. Iohannis evang. et FOpont c— BHL. . 4320. 20. (Fol. 142*-144) Passio S. Columbae virg. et mart. — BHL. 1892. 21. (Fol. 144-173") Natale S. Silvestri papae — BHL. 7726-7730, 7733; 7742- Prologus BHL. 7725 in margine folii 144 manu recentiore suppletus est, | | 22. (Fol. 173"-190"*) Vita velobitus S. Basilii archiep, — BHL. 1O24. | Des. remittendi omnium peccata. illorum qui in reclam fidem. currunt certantes ct glorificantes Deum ct dominum nostrum Iesum Chrislum. Nata- licium vero beati Basilii archiepiscopi, quo superna caelorum regna glorio- sus ascendit, celebratur primo die intrante mense ianuario, bracstante... Amen. | 23. (Fol. 190*-194") Natale S. Iuliani mart. — BHL. 4529. Solum initium, omisso tamen prologo. Reliquam partem vid. in cod. VIII. B. 3t. CODEX VIII. B. 5. Membraneus, foliorum 241 (07,405 X 0,290), paginis bipartitis exaratus manu beneventana saec. XII. Margo superior aliquot foliorum sub initio umore cor- ruptus est. Erat olim codex Aemilii Iacobi Cavalerii episcopi Troiani. 1. (Fol. r1-15") Passio S. Polycarpi mart. — BHL. 6877. 2. (Fol. 15"-17") Passio S. Ignatii mart. — BHL. 4261. 8. (Fol. 17*-25") Passio S. Blassii mart. — BHL. 1380, 1379. Des. ut in cod. bibliothecae Alexandrinae de Urbe 91 (cf. Cotal. Lat. Rom., p. 1419). 4. (Fol. 29*-34") Passio S. Agathae virg. et mart. — BHL. 133. 5. (Fol. 347-43) Vita et obitus S. Savini Canosini ep. — BHL. 7443. Deest prologus. Co». VIII. D. 4. Cop. VIII. B. 5. 160 CATAL. COD. HAG. LAT. BIBL. NEAPOLITANARUM. 6. (Fol. 43-54) In natale S. Scholasticae virg. — BHL. 7516, 7517. 7. (Fol. 54-60") Vita S. Secundini ep. et conf. Inc. prol. 4d laudem et gloriam dominis ac salvatoris nosirí Iesu Christi, fratres carissimi, non temeritatis audacia, sed flagilantes eius auxilium... Multis verbis nihil explicatur notatu dignum. — Sequitur narratio BHL. 7554, pro cuius ultima sententia legitur idem locus qui in codice VI. AA. 4*. Deinde pergitur (fol. 57") : Igitur expleta serie laudationis, quam episcopus ob sui sanitatem Domino obtulerit, ad narrationis ordinem redeamus, Quidam vir Equitanicus, nomine Teucius, causa orationis cum esset egressus a patria sua... Sequitur alia recensio miraculorum BHL. 7556, num. Io-14. Finem facit scriptor longa et pia adhortatione, quae des. tot mea. virtule, sed eius qui dixit : « Aperi os tuum et ego adimplebo illud », braecstante Domino... Amen. 8. (Fol. 60*-64) Passio S. Valentini mart. aue conf. — BHL. 8460. 9. (Fol. 64-71") Passio ss. mm. Faustini et Iovitae — BHL. 2837. 10. (Fol. 71"-80) Passio S. Iulianes virg. et mart. — BHL. 4526. 11. (Fol. 80-86") Vita et obitus S. Barbati ep. et conf. — BHL. 973. -— 12. (Fol. 86"-97) Cathedra S. Petri apost. : Gesta Petri et Iohannis Antiochiae, multum similia iis quae leguntur . in codice Vallicellano X (cf. Catal. Lat. Rom., p. 338!"). — Inc. Post pes- seculionem primam ecclesiae, quae. sub beato Stephano protomartyre Hiero- solymis facta esti. — Des. duodecim fabricavit ecclesias, docens eos servare quae ab eo audierant el. «(di dicerant ; el sic Romam venit, adiuvante Domino... Amen. | 18. (Fol. 97-105) S. Matthiae apost. — BHL. 5695. Deest prologus. 44. (Fol. 105-12") In S. Gregorii papae — BHL. 3639. 15. (Fol. 112*-138) Vita et obitus S. Benedicti ab. — BHL.rroa2. Sequitur solus prologus libelli BHL. 1105. 16. (Fol. 144-146) Passio ss. mm. Tiburtii et Valeriani — BHL. 8483, 8486. Inc. Temporibus Marci Aurclii et Commodi jv derator Turcius Alma- chius... 17. (Fol. adii Passio S. Georgii mart. — BHL. 3393. April. 23. 18. (Fol. 156*-172) Passio S. Adelberti ep. et.mart. edita a S. Silvestro papa — BHL. 37. Desinit ut apud Bzovium (cf. Acf. SS., in fine annot. Àj. I. BIBLIOTHECA NATIONALIS. I6I 19. (Fol. 172-175") Passio S. Marci evang. — BHL. 5277. 20. (Fol. 175*-176") Passio S. Vitalis mart. — BHL.8701. 24. (Fol. 176*-179) Passio S. Iacobi apost. Ut in codice S. Mariae Maioris A (cf. Catal. Lat. Rom. ., p- 8451). 22. (Fol. 179-180") Passio S. Philippi apost. — BHL. 6817. 23. (Fol. 18e"-186") Jut vel obitus S. Anathasii (tmo Atha- nasii). Eadem quae legitur in cod. Casinensi 145, de qua Act. SS., Maii Cop. VIII. B. 5. t. I, p.249, num. 409. — Inc. Temporibus Constantii et Constantis impe-.. ratorum, defuncto quod Alexandriam beatae memoriae Alexandro episcopo, Athanasius susceperat sedem. — Des. usquequo persecutio cessaret, exegit. Post multos itaque agones multasque patientiae coronas cum XL et VI sui sacerdotii aeeset anum, defunctus est et a viris fidelibus cum omni vencra- tione sepultus, regnante Domino... Amen. 24. (Fol. 186-194) Passio ss. mm. Alexandri, Eventii et Theo- doli — BHL. 266. 25. (Fol. 194-198") Inventio sanctae crucis. Inc. Cum suscepisset. Helena. augusta fidem domini Salvatoris — Des. omnibus Christum diligentibus mandans ut diem inventionis sanctae crucis, quae est V nonas maias, diligentissime celebrarent, ut cum Domino... par- tem habere mercantur, ipso bracstante... Amen. 26. (Fol. x98"-201") Inventio S. Michahelis archangeli in monte Gargano — BHL. 5948. 2*1. (Fol. 205"-209) Passio S. Victoris mart. — BHL. 8580. 28. (Fol. 209-212) Passio ss. mm. Gordiani et Epimachi — BHL. 3612. 29. (212-213") Passio S. Pancratii mart. Inc. Temporibus Diocletiani et Maximiani imperatorum facta est imma- 14s persecutio adversus christianos, ia ut quicumque ex eis simulacris tura non bonerel, diversis suppliciis interiret, — Des. Sepultum est in. sepulcro novo IV iduum maiarum. Eodem lempore passa et virgo sacratissima. Sotheris... Amen. Cf. Catal. Lat. Rom., p. a357". 80. (Fol. 213*-224*) Passio ss. mm. Nerei et Achillei — BHL. 6058-6066. 84. (Fol. 224*-228") Passio S. Bonifacii mart. — BHL. 1413. 82. (Fol. 228-229") Scripta Pastoris presbyteri ad Timotheum de vita vel obitu S. Potentianae — BHL. 6990. . 88. (Fol. 229*-235) Passio S. Eustasii et uxoris et filiorum eius — BHL. 2761. 84. (Fol. 235-241") Passio S. Urbani papae et sociorum eius — BHL. 8383-8385. : Foliis perditis, des. mutila sub initio narrationis 8385. Cop. VIII. B. 6, 162 CATAL. COD. HAG. LAT. BIBL. NEAPOLITANARUM. CODEX VIII. B. 6. Membraneus, foliorum 237 (0m,406 X 0,290), paginis bipartitis exaratus manu beneventana saec. XI. Erat olim Aemilii Iacobi Cavalerii episcopi Troiani. 1. (Fol. 4-6") Passio S. Andreae apost. — BHL. 428. 2. (Fol. 7"-9) Passio S. Barbarae virg. et mart. — BHL. 915. 8. (Fol. 9-17) Vita S. Nicolai Mireae metropolis ep. — BHL. 6104-6108. | 4. (Fol. 17-24) Vita vel Acta S. Ambrosii ep. — BHL. 377. 5. (Fol. 24-25") Passio S. Luciae virg. — BHL. 4992. 6. (Fol. 25"-31") Natale S. Thomae apost. — BHL. 8136. 7. (Fol. 31*-37"*) Vita et Passio B. Eugeniae virg. et mart. — BHL. 2666. 8. (Fol. 40"-43) Inventio corporum ss. mm., id est B. Stephani protomartyris Christi cum sociis suis — cod. VIII. B. 4'". 9. (Fol. 43-45) Translatio B. Stephani levitae et martyris de Hierosolyma iu Constantinopoli — BHL. 7858. 10. (Fol. 45-49") Vita vel obitum S. Iohannis apost. et evang. — BHL. 4320, 4324. ^. Deest prologus. 41. (Fol. 53-67) Vita S. Silvestri et actus eius in urbe Romae — BHL. 7726-7730, 7733, 7742. Praecedit prologus ed. apud NARBEY, Sufplément aux Acta Sancto- vm, t. II, p. 166. 12. (Fol. 67-72) Vita S. Basilii archiep. — cod. VIII. B. 4?*. Deest prologus. . 18 (Fol. 72-86) Acta et Passio BB. Iuliani et Basilissae — BHL. 4529. 14. (Fol. 86-88") Natale S. Pauli primi eremitae — BHL. 6596. 15. (Fol. 88-93") Sollemnitas B. Leuci conf. atque pont. — BHL. 4894. 16. (Fol. 93"-96) Natale S. Felicis conf. — BHL. 2874, 2876. Deest prologus. 1". (Fol. 96-107) Passio SS. Sebastiani et sociorum eius — BHL. 7543: 18. (Fol. 07-110) Passio S Agnes virg. et mart. — BHL. r56. 19. (Fol. x1o-113) Passio S. Vincentii levitae et mart. — BHL. 8628, 86335. 20. (Fol. 1r3-118") Liber de vita vel iteratorium S. Paulae in I. BIBLIOTHECA NATIONALIS. 163 eius ouitum editus in consolatione B. Eustochiae filiae eius a Hie- ronymo presbytero Bethleem — BHL. 6548. Foliis perditis, des. mutila : S£ vidisset aliquam comptiorem| (— Act. SS., num. 33 med.). 24. (Fol. x19-121) Passio S. Blassi ep. et mart. — BHL. 1370. 22. (Fol. 121-123") Passio S. Agathae virg. et mart. — BHL. I33. | 23. (Fol. 123"-125") Depositio B. Sabini Canusini ep. — BHL. 7443. ; Foliis perditis, des. mutila : Hoc mihi, coheredes ct in fide Iesu. Dei tosiri participes, dicere solite. Debitum mei corpusculi vesolvens Christum toto desiderio| (— Act. SS., num. rx med .). 244. (Fol. 126-126") « Passio S. Valentini ep. ^» — BHL. 8460. Foliis perditis, inc. mutila : ia, ut ascendit, venturum. Oportet tc ita credere acta et baptizari, ut possis... (2 Act. SS., num. 6 post med.). 25. (Fol. 126"-x30") Passio ss. mm. Faustini et Iovitta« e^» — BHL. 2837. 26. (Fol. 130"-132") Passio S. Iulianes virg. et mart. — BHL. 4522. Des. demersus est in marc ct mortuus. est cum triginta viris, et iactasset eos i^ aquam in. locum descrtum ; ubi devorata sunt. corpora corum a feris et volucribus caeli. In loco autem ubi corpus fuerat. praestantur beneficia divina omnibus orantibus, qui vivit e£ regnat Deus. 2*7. (Fol. 132*-135") Vita vel obitum S. Barbati ep. — DHL.973. 28. (Fol. 135"-139) Vita vel Actus B. Mathiae apost. — BHL. 5695. Febr. 24. Deest prologus : Matthias hebraice... 29. (Fol. r39-x4i") Passio beatissimorum quadraginta qui in Sebastia civitate martyrizati sunt. Inc. Temporibus Licinii imperatoris erat. persecutio magna. adversus christianos et omnes pic viventes in Chrislo compellebantur sacrificare diis, potiusque daemonibus — Des. donec impiorum... persecutorum torbor transiret. Ita cerlantes sancti quadraginta martyres, quorum. nomina sunt haec : Domitianus... Candidus, et sic consummati fulgent... in Patre ci Filio e Spiritu sancto. Passi sunt aulem sancli mastyrecs quadraginta sub Licinio imperatore... Amen. Ct. BHL. 7538. 80. (Fol. 146-155") Vita vel obitum S. Iohannis os aurei — BHL. 4376. Desunt epistula et prologus. Reliquis omissis, des. audivit et scripsit (— Catal. Lat. Paris, t. III, p. 44, lin. 30). 81. (Fol. 155*-156) Vita vel obitum S. Bricii conf. atque Deos — BHL. 1452. Cop. VIII. B. 6. I64 CATAL. COD. HAG. LAT. BIBL. NEAPOLITANARUM. Cop. VIII. 82. (Fol. 156-161) «Passio S. Mercurii» — BHL. 5933. nes 88. (Fol. 161-163) Passio S. Savini Spolitini ep. — BHL. 7451. Dec. 7. 84. (Fol. 163-170") Passio S. Eustratii et aliorum qui-cum eo passi sunt — BHL. 2778. 85. (Fol. 170"-173) Passio B. Ignatii mart. — cod. VIIJ. B. 4*'. 86. (Fol. 173-175) Passio S. Sabini Spolitini ep. et mart. — BHL. 7451 (— supra 83). Dec. 7. 8". (Fol. 175-180) Passio S. Grisochoni mart. — BHL. 1795, 8093, 401. Inserta est inter libellos 1795 et 8093 eadem brevis narratio quae in cod. VIII. B. 4*4. 88. (Fol. 180-181) Passio S. C Ompae virg. et mart. — BHL. 1892. 89. (Fol. r9gx-1x92) Vita et miracula S.Severini ab. — BHL. 7656. j Deest index capitum. Deest et clausula : Habes egregie... 40. (Fol. 192-195) Vita S. Hilarii Pictavensis ep. — BHL. 3885. 44. (Fol. 195-196) Epistula S. Hilarii rescripta ad dulcissimam filiam. | ! P. L., t. X, col. 549-52. Sequitur hymnus : Lucis largitor splendide (CugvALIER, Refert. hymn. x07or). 42. (Fol. 196-199") Passio S. P[r]otiti mart. Inc. Sub Antonino imperatore et. Gelasio praesidi factum est in diebus illis sanclus Politus dum essel. in. infantia constilutus in Serdica — Des. Martyrizatus est autem sancius Potitus die iduum ianuarii. Erat autem annorum iredecim, regnante Domino... Amen. Cf. BHL, 6908, 6909. 48. (Fol. 199-202") Vita S. Mauri monachi, discipuli S. Bene- dicti ab. — BHL. 5773. | Deest epistula, Perditis foliis aliquot inter fol. 20r et 202, periit pars media Vitae. ( 44. (Fol. 202*-209") Vita S. Antonii ab. — BHL. 609. Foliis perditis, des. mutila : Quoties augmenta. Nili dictura| (— Act. SS., num. 52 ante med.). 45. (Fol. 210-211") Passio S. Gregorii Spolitini — BHL. 3677. 46. (Fol. 211"-212) Passio S. Marcelli papae — BHL. 5234. Prima et ultima verba eadem sunt quae in libello BHL. $234, ast multa omissa sunt in ipso libello. 471. (Fol. 212-214) Passio S. Sabinae virg. et mart. — BHL. 7408. I. BIBLIOTHECA NATIONALIS. 165 Inc. Temforc illo fuit quidam nobilis et dives in oppido Samonensi ; ami- Cop. VIII. Sil (immo aimíissis) patrc et matre, nutricbatur... Cf. Catal. Lat. Rom., B. 6. P. 99!" 48. (Fol. 214-217") Passio S. Anastasii sacerdotis — DHL. 412. Inc. [n omine Domini Dei ct salvatoris nostri Iesu Christi, imperante Anastasio magno imperatore... 49. (Fol. 217*-220") Passio S. Antoniae virg. et mart. Inc. prol. Tuae me amor sodalitatis cogit, venerabilis sacerdos Amatec at. jue in Domino unanimis frater, immo Christi caritas compellit, ut non ad optemperandum tuae dilectioni sim cgo segnis. Exigit enim tua paternitas passionem beatae Antoniae, quae iam per intercapedinem multorum tempo- fum omissa est. et obliterationem priscorum. chronographorwmn... perpetuis traciturnitatibus tradita... tibi debere componi — Inc. Tempore quo pracsi- datum Nicomediensium civitatis regebat impius et sacrilegus,nomine Priscil- latius, valida tempestas christianis exorta est... Erat siquidem tunc in cadem civilate quacdam puella mente ct corpore pulcherrima, nomine Anto- tiia, ab ipsis crepundiis — Des. digna in urna sepelierunt illud. Acta sunt haec omnia in Nicomedia civitate quarto nonas magias, praesidatum agente Priscilliano malae memoriae praeside. Obsecro tuam benignitatem, o beatis- sima marLyr, utl me humillimum cf peccatorem Leucium, qui licel. inerti $ncultoque sermone iuam. passionem. componere pracsumpsi, piissimo ac misericordissimo Deo frequenter commendes ct ah omni suggestione maligno- rum pic tucaris, largiente isto Unigenito Filio... Amen. Ci. Act. SS., Maii t. I, p. 460. 50. (Fol. 220*-222) Passio S. Victoris mart. — BHL. 8580. 51. (Fol. 222-223") Passio S. Gurdiani mart. — BHL. 3612. 52. (Fol. 223"-226") Passio S. Euletherii mart. — BHL. 2450. 58. (Fol. 226"-229) Passio S. Dionysii ep. et mart. — BHL. 2187. 54. (Fol. 229-230") Passio ss. mm. Cantii, Cantiani et Cantia- nillae et Proti. Eadem de qua Catal. Lat. Vatic., p. a229. 55. (Fol. 230"-233") Passio S. Erasmi ep. et mart. — BHL. 2578. I1 kal. iun. Des. E! visa est anima eius tive candidior et quomodo ab angelis deduce- batur cum. hymnis et. gloria magna cum triumpho martyrii in. caelesti[s] gloria, regnante Domino... Amen. 56. (Fol. 234-236") Passio S. Dorotheae virg. et mart. — BHL. 2323. * CODEX VIII. B. 7. Membraneus, foliorum 117 [sign olim rx-xxIx, XX..' bis, XXX-I XXII, LXXIX-CXV, CXL-CXLII, CXLV-CXLVII et LXXXXV-CI] /0m,390X0,297!, paginis bipartitis exara- 166 CATAL. COD. HAG. LAT. BIBL. NEAPOLITANARUM. Cop. VIII. tus variis manibus beneventanis saec. XI in. (fol. 1-t09) et saec. XII/XIII (fol. B.7- — rro-arr7). In folio chartacco sub principio scriptum est sacc. XVIII: Acta samctorun. Tom. III. Ex dono v. clmi Michaelis Troysii V. I. D. 1. (Fol. r*-6») Natale S. Andreae apost. — BHL. 428. Nov. 3o. 2. (lol. 6"-9) Ista miracula legantur in vigilia (cod. -lie) S. An- dreae et ad matutinum legatur ipsa Passio. | Inc. Igitur postquam Dominus noster lesus Chrislus, verbum Dei Patris, fer quem omnia facta sunt, caelitus descendere dignatus fuit... In quibus miraculis, non nosira sed Domini gratia, de multis haec pauca pro honorc sanctá Andreae apostoli descripsimus, currente calamo nosirae memoriae. . Quadam nocte dormiens sanctus Andreas apostolus per visionem audivit vocem Domini dicentem sibi : « Andrea, annuntia in his partibus nomen meum... — Des. (ut BHL. 429) Mihi enim sufficit unus Dominus Iesus Christus, quem per famulum. eius Andream agnovi, Dewn scilicet vivum et. vcrum, qui remnat in saecula saeculorum. Ames. 3. (Fol. 10-27) Vita et obitus S. Nicolai ep. et conf. — BHL. 6104-6106, 6150-6156, 6160, 6161, 6163-6165. Dec. 6. 4. (Fol 27-41) Obitus S. Ambrosii ep. et conf. — BHL. 377. | | Dec. 7. 5. (Fol. 41-44") Passio S. Sabini ep. et mart. — BHL. 7453. Dec. 7. 6. (Fol. 44"-48) Passio S. Zenonis mart. — BHL. 8999. Dec. 8. 7. (Fol. 48-51) Passio S. Luciae virg. — BHL. 4992. 8. (Fol. 51-64") Vita et obitus S. Agnelli conf. — BHL. r5o. Reliquis omissis, des. qui tibi deservit semper, sancta gaudia conseque- tur (— CAPASSO, p. 321, c. 21 extr.). 9. (Fol. 64"-74") Passio S. Thomae apost. — BHL. 8143, 8136. Dec. 21. 10. (Fol. 74*-93) Vita et obitus S. Silvestri papae — BHL. 7739, 7742. | 11. (Fol. 93-103") Natale S. Severini conf. et ep. — BHL. 7656. ; Ian. 8. Deest index capitum. — Foliis perditis, des. Elephamtéosus ctiam quidam... rogans cius oratione mundari | (— ed. MoMMSEN, c. 34 in.). 12. (Fol. 104-105) «Passio SS. Faustini et Iovitae» - BHL. 2837. Foliis perditis, superest sola pars ultima. 13. (Fol. 105-1o9"*) Cathedra S. Petri — cod. VIII. B. 5'*. 14. (Fol. 110-115) Passio ss. mm. Ianuarii ep., Festi et Desiderii et sociorum eius — BHL. 4115-4118. I. BIBLIOTHECA NATIONALIS. 167 15. (Fol. 115-117") Passio S. Donati mart. et ep. — BHL. 2289. Foliis perditis, deest finis. CODEX VIII. B. 8. Membraneus, foliorum A, B (0m,313 X 0,220) et sign. 1-62 (0m,36 X 0,23), Paginis bipartitis exaratus variis manibus beneventanis saec. XI in. (fol. A, B, 1-38), XI/XII (fol. 39, 40) et XIII (fol. 41-62). Erat olim Michaelis Troysii. 1. (Fol. A-A") «Vita S. Leucii/» (ex BHL. 4894). Fragmentum quod ex integumento alicuius voluminis depromptum est. 2. (Fol. B-B») « Vita S. Silvestri!» (ex BHL. 7727). Altera pars eiusdem fragmenti. 8. (Fol. z, olim 29) « Passio S. Margaritae» — BHL. 5303. In prima parte prioris columnae, erasis iis quac prius legebantur, scripsit haec manus saec. XIII : pro omine lesu Christi salvatoris, ipsa vero Spiritu sancto repleta erat ; tolam se tradidit Deo, qui eam salvam fecit. eb virginitatem cius immaculatam custodivit. Pascebat namque beata Margarita oves nulvicis suae cum ceteris puellis coaetaneis suis. Facitm cst autem cum ipsis temporibus, dum transire Olibrius praefectus de Asia in Antiochtam civitatem pro persequi christianos, et deos suos adorare suade- bat vatios surdos.el multos, et ubi audiebat aliquos Christum. nominare, sía- tim eos ferreis nexibus conslringebat. Haec dumtaxat de S. Margarita. 4. (Fol. r-9*, olim 29-37") Passio S. Restitutae — BHL. 7190. | | Maii 17. 5. (Fol. 9") Naboris et Felicis — BHL. 6029. Foliis perditis, superest solum initium. 6. (Fol. 1o-1o", olim 54-54") «De SS. Ciryco et Iulitta ^. . Ultima pars Passionis conscriptae a Petro Parthenopensi (cf. BHL., P. 272, 79).—Inc. |capitalem acceperunt et cum cadem claritate migravcrunt. — Des. acceperunt cum. sanclis angelis sidereas mansiones XV die iulii mensis, ftehante Domino... Amen. Sequitur carmen : Suscipe, Petre, libens levites celsa (vopea...; quod des. Quod Petrus «Christi ? evanida vox curavit bromere servus. 7. (Fol. 10"-23", olim 54*-67") Vita S. Athanasii Neapolitani ep. — BHL. 735. Iul. 15. 8. (Fol. 23"-32", olim 67*-76") Unde supra — BHL. 737. Inc. Praeterea. quasi speciale... — Sequuntur versus ed. in Catal. Lat. Rom., p. 1472? (des. elixiáque metam). 9. (Fol. 32") Passio B. Apollinaris ep. et mart.— BHL.623.1ul.23. Foliis perditis, superest solum initium. Con. VIII. D. 7. 168 CATAL. COD. HAG. LAT. BIBL. NEAPOLITANARUM. Con. VIII. — 10. (Fol. 33-38, olim 143-148) «Passio et miracula S. I?upli TT BHL. 2729, 2731. Antec initium Passionis, quod descriptum cst fol. 33" extremo, lcgitur in codicc (f. 33-33") frazmentum Passionis incditac eiusdem S. Eupli ; quod inc. omncs, sicut apostolus ait : « Quicumque in Chrssto pic. volunt vivere, bersccutionem patiuntur.» Corroboremur spirilu caritatis et ad. supe- ratidas omnes tentationes constantis fidei perseverantia. muniamur. Tum, uno versu relicto vacuo : In diebus illis regnante impiissimis Dioclitiano et Maximiano imperatoribus, multi christiant necabantur sub corum $mperio: ^. Factum est autem eodem. lempore missus est quidam homo paganissimus, nomine Pentagorus, in provinciam Siciliae ex praecepto Diocletiani —Des. Tunc Calvisianus (« qui Catanae regnabat ») impiissimus furore diabolico plenus pedes manusque beati Eupli coniunctim. ligari praecepit dixitque : . « Tw escontemptor deorum et gmperatorum transauditor. » 11. (Fol. 39-39", olim 186-186") « Passio S. Georgii'^ — BHL. 3393. Foliis perditis, inc. mutila : sed voluttarie passus est pro salute mutdi... et des. mutila : e£. dogmata quae dicebantur a sapiente, sed ma | (— Bibi., Casin., t. III. Floril. p. 343, col. 2, lin. 5 - p. 344, col. r, lin 14 a fine). Sequuntur (fol. 40-40", olim 187-187") carmina tria ; quorum primum, foliis perditis, inc. mutilum : Ne metuendo nimis irepidares impia facta Quodque tuae pugnae defensor Christus adessel.... et des. Semper in acternum vivens ber saecula cuncta. Alterum inc. Haec tibi gesta dedit... (2 BHL. 3394) et des. Ad patriam vitae bermsttat scandere laetum. Tertium inc. Sume, pater patriae, praesul per cuncta benigne... et des. Qui bona cuncta facit per deitatis opem. Alterius et tertii partem ed. Ughelli (cf. BHL. 3394) ; primum, non secus atque alia duo, videtur et de S. Georgio esse, et ab eo Petro com- positum qui Passionem BHL. 3393 conscripsit. 12. (Fol. 41-41") «Passio S. Eustratii et sociorum» — BHL. 2778. BE ' Foliis perditis, superest sola pars ultima. 13. (Fol. 41"-62) Miracula S. Agnelli conf. — BHL. 150. Sequuntur 25 primi versiculi libelli BHL. 151. 14. (Fol. 62-62") In S. Thomae apostoli — BHL. 8143, 8136. Foliis perditis, superest solum initium. CODEX VIII. B. 9. Membraneus, foliorum 220 (0m,375»(0,265), paginis bipartitis exaratus variis manibus saec. XV. Periit quaternio post folium I4r. Fol. 1*-68 legitur ultima pars Legendae aureae inde a cap.147 (142) de S. Remi- I. BIBLIOTHECA NATIONALIS. | 169 gio. Omissae sunt quaedam Vitae,quae tamen ex eadem Legenda postea suppletae sunt fol. 121'- 129. Fol. 210-211" descriptus est saec. XIV index Vitarum. 1. (Fol. 68-73). Legenda B. Ludovici,filii quondam illustrissimi Caroli secundi regis Siciliae — BHL: 5054. Cop. VIII. B. 9. 2. (Fol. 73-77) Legenda S. Petri papae et confessoris per sedem - apostolicam edita et approbata atque bulla plumbea roborata sub anno ultimo domini Clementis papae V — BHL. 6745. 8. (Fol. 77-87) Legenda S. Honufrii conf. — BHL. 6334. Des. retributionem acciperet. Nos ergo, quia Domini misericordia pluri- mum indigemus, laeto corde e£ humili prece sancium. Onufrium, ut pro nobis peccatoribus Creatorem noslrum. cotidie imploret, ut... ad caelestia gaudia pervenire mereamur, ipso praestante... Amen. 4. (Fol. 87-9x) Legenda sanctissimi Ludovici regis Franciae — BHL. 5043. '5. (Fol. 91-93") De ieuls B. Ludovici — BHL. 5044. Deest additamentum. 6. (Fol. 93*-98") Legenda B. Thomae de Aquino confessoris et doctoris egregii de Ordine Praedicatorum. Inc. I5 vestibulo horti el nemoris cultu e£ manu consili baslastis Assuerus principibus suis et inclitis spirituale paravit convivium — Des. cut adver- sariorum nullius resistere potuerit, nisi ques veritatem contemnendo rapide protervirct. 7. (Fol. 98*-103) Miracula praelibati sancti doctoris. Inc. Cum enim in castro Molariae domini Riccardi cardinalis festum talivitalis cum praedicto domino celebraturus adesset — Des. ef statim sensit beneficium omnimodae sanitatis. Quid blura ? frater Clemens de Nav- nia ordinis Sancli Augustini fatetur ' Deum fecisse et se legisse ob veveren- liam sancti Thomae plus quam centum £t nonaginta unum miracula ; el faciat cotidie, eui sit laus... Amen. 8. (F ol. 103-109) Registrum privilegii canonizationis S. Thomae de Aquiuo confessoris et doctoris eximii sacrae theologiae de ordine Praedicatorum per sedem apostolicam editum et approba- - tum atque bulla plumbea roboratum sub anno septimo domini : Iohannis papae. Bulla Iohannis XXII, quae inc. Redemiionem. misit... (FONTANINUS, Codex canonizationum, p. 135-41). 9. (Fol. xog-x15) Legenda S. Ambrosii confessoris et doctors. Legenda aurea, c. 57 (55). 10. (Fol. 115-120") Legenda S. Antonii conf. de Ordine Fratrum ANAL. BOLL. XXX. 12 I70 CATAL. COD. HAG. LAT. BIBL. NEAPOLITANARUM. us DA VIII. Minorum — BHL. 592. Reliquis omissis, des. Mortuus cst autem... anno dominicae incarna- tionis M. CC. XXXI (- Act. SS., num. 3I extr.). 11. (Fol. 120"-121) Miracula B. Antonii praedicti (ex BHL. 592). Act. SS., num. 43 a med., 44, 45. — Inc. Miracula de beato Antonio sol- lemniter approbata, quac... 12. (Fol. 129) In festo S. Melciadis papae. .. 18. (Fol. 129-129") De S. Damas[i]o papa. 14. (Fol. 129") De S. Ygino papa. 12-14 ex Libro pontificali. 15. (Fol. 129"-131) In festo bb. mm. Marii, Marthae, Audifacis et Abachum. Epitome quae inc. et des. ut BHL. 5543. 16. (Fol. 131-131") DeSS. Anastasio et aliis martyribus. Inc. Dacianus imperator infidelis, praemolis quindenis ferme diebus post mortem beali Vincentii martyris, sanctum Anastasium sibi non disparem principem — Des. atque in monasterio beati. martyris Sergii... bosuerunt. Victoriosissimus igitur martyr. Anastasius... anno XVII imperii Eraclii piissimi el XVI Constantini filii eius suum agonis BAHIA Ssescepit... Amen. Cf. Catal. Lat. Rom., p. 75. 171. (Fol. 131*-132) De S. Emerentiana virg. — BHL. 2527. 18. (Fol. 132-133) In festo B. Agnetis secundo (ex BHL. 156). Inc. Igitur dum parentes beatae Agnetis assiduis pernoctationibus vigt- larent... (— Act, SS., num. 14). 19. (Fol. 133-133") In festo ss. quadraginta martyrum. Ex Adone. 20. (Fol. 133"-134) De S. Aniceto papa et mart. . 24. (Fol. 134) De S. Sothere (cod. Sothore) papa. 22. (Fol. 134) De S. Gaio papa. 29. (Fol. 134-134") De S. Cleto papa. 20-23 ex Libro pontificali. 24. (Fol. 134*-135") De S. Bonifatio mart. — BHL. 1414. 25. (Fol. 135"-136) De S. Potenuana virg. Ex Adone. 26. (Fol. 136) De S. Eleutherio papa. 24. (Fol. 136-137) In festo S. Iohannis papae. 28. (Fol. 137-138) De S. Silverio papa. 26-28 ex Libro pontificali. 29. (Fol. 138-140) De SS. Processo et Martiniano mart. — . BHL. 6947. I. BIBLIOTHECA NATIONALIS.. ^. . 171 80. (Fol. 140-140") De S. Mauro abbate. Inc. Beaius Maurus clarissimo | senatorum genere exortus, duodennis sancto Benedicto sub vegulari nutricndus institutione a parentibus est tradi- tus — Des. sepultus est ad dexteram partem altaris. Cf. BHL. 5773. 81. (Fol. 140"-x41) De S. Marcello papa. Inc. de nomine : Marcellus dictus est quasi arcens malum — Inc. Tem- pore quo Maximianus rediens de Africa... (cf. BHL. 5234) — Des. et sepelivit in cimiterio Priscillae. 82. (Fol. r41-141") De S. Prisca virg. et mart. Inc. Beata. Prisca civis Romana clarissimis parentibus oria XIIIo aetatis suae anto ab apparitoribus (cod. -tionibus) ad. Claudium imperatorem adducía i5 — Des. honorifice est sepulta. Ubi non post mullum temporis fabricata est ecclesia. Cf. BHL. 6926. 83. (Fol. 152*-155") Qualiter basilica S. Mariae Maioris de Urbe ad signum nivis caelitus ostensae et aliis quibus Beata Virgo appa- ruit, ed(d]ita fuit — BHL. 5403. | 84. (Fol. 155"-156") In festo B. Eduardi regis. Ex gestis eius. Epitome Vitae S.Eduardi confessoris.— Inc.Rex illusiris Eduardus ex asbtiquis Anglorum (angelorum ante corr.) regibus generosa progenie exstitit oriundus — Des. et iuxta praedictum altare dignam suis actibus meruit sepulturam, Ubi saepe, ipso intercedente, fiunt miracula gloriosa ad laudem... Amen. E | 85. (Fol. 156*-157") In festo S. Vencelay mart. Inc. Sanctus Venceziaus de provincia Boemiae ex genere principum ortus sic, spretis rebus saeculi, Deum dslexit — Des. in co sancti;corporis reliquias honorifice collocavit. Ubi Dominus multa miracula operatur, caecis visum, surdis auditum, claudis gressum et mortuis vitam restituens ad sui gloriam et honorcm [| Deum] martyris gloriosi. 86. (Fol. 157-170") Legenda S. Clarae virg. — BHL: 1815. Deest prologus. 87. (Fol. 170*-174) In festo S. Helisabeth quondam reginae Ungariae — BHL. 2510. Subiunctus est prologus Vitae BHL. 2506. . 88. (Fol. 174-183") Legenda B. Eligii de eius vita et miraculis (ex BHL. 2474). | Inc. Post aliquot annos exstitit quaedam causa... (lib. I, c. 45 MG., p. 671) — Des. ad. finem wsque perducere, sí ipse dignetur... Amen (c. 40 extr. ; ibid., p. 693). 89. (Fol. 183*-190) Translatio S. Nicolay — BHL. 6190. Des. in media pagina : Consensu igitur omnium et fabriore (— favore ?) praedictus archiepiscopus sancti locum. corporis et. cctera suprascripta eidem Cop. VIII. B. 9. 172 CATAL. COD. HAG. LAT. BIBL. NEAPOLITANARUM. Con. VIII. abbati (Heliac) commisit praepositumque super omnibus quae agcnda crant B. 9. illum constituit (2 SURIUS, c. 14 extr.). 40. (Fol. 191-192") In S. Servacit cp. et conf. Inc. «B»catus Servacius in quarto gradu. attinens Christo, natus fuit in Armenia cx patre ct matre iudacis. Hic sede vacante Tingués (corr. Tin- grus), civitate sollemnissima Theotoniae, ordinatione divina per angelum de lerusalem perductus — Des. donec indisiria civium acdificata. est basi- ' lica super ipsum. 44. (Fol. 192*-193) «De S. —Ü Inc. G/oríosa virgo Ursula, genere ct moribus nobilissima, regis Bricta- niae filia, cum admirabili pulcritudine, sapientia et. honestate polleret — Des. cf sic omnes gloriosam coronam martyrii susceperunt. 42. (Fol. 193-199") Passio S. Canionis ep. et mart. Inc. prol. Ad laudem et gloriam domini nostri lesu Christi triumphalem victoriam beati Canionis pontificis et. martyris — Iuc. Anno igitur ab incarnatione domini nostri lcsu Christi fere ducentesimo nonagesimo Dio- clicianus el Maximianus Romani regni gubernacula accipientes — Des. ut in cod. VIII. B. 1*5, | Sequuntur versus hi rustici : Stephane magte pater braesago nomine diclus, — Nam coronandus eris (cod. erit) diademate sancte polorum, Attice quod Stephanus rcsonat graecaque loquella, — Sume quod ad. laudem iussisti promere Cristi Valde tibi nexo caelesti nectare Petro, Praesule sub Petro degenti patre benigno, Parthenopense decus potenti luce sophiae ; Scilicel almificam palmam sacrumque (cod. sacraque) tropheum Martyris egregii Gantonis praesulis atque ;— Quem pro lege Dei pugnando victor tactus. (effeclus corr. al. m.) Regna poli benetrans ad Christi gaudia vcnit. Namque diu tecta tenebroso tegame verbi Nec egebatur enim populis nec 1 lucent t gebat : Sedibus insignis ubi sancti corpus habetur Set manibus nosiris dum venit, sancie magister. 43. (Fol. 199-209") Passio S. Euthimii Vita Euthymii abbatis in eremo sanctae civitatis, — Inc. prol. Iohannes mihi Iohanni patri ministro, id es: abbati diacono, imperavit ut vitam sanclá Euthimii sacerdotis ef confessoris ex Achtvorum nundinis ad Romanas íransferre mercationes nullo modo recusarem — Inc. Caelestis municebs Euthimius praeclara extitit admodum progenie orsundus ;. cuius genitores Meleciam. famosissimam urbem. Armeniae incolentes — Pagina non impleta,des. A42£ enim ad eum consulem : Prosus consule animae tuae et toli iam... Licet enim nos latet quantis et qualibus cotidie circumveniremur insidiis. I. BIBLIOTHECA NATIONALIS. I73 44. (Fol. 211-217) Degenda S Iohannis Crisostomi epe et conf, Cop. VIII. — BHL. 4379. B- 9. 45. (Fol. 217-220) Alia jecends S. Eligii ep. et conf. es BHL. 2474). Inc. Huic itaque viro sanctissimo (ib. II, c. 6; MG., p. 697). — Des. et sana facta est ex illa hora (— c. 12 extr.5 ibid., p. 702). CODEX VIII. B. 10. Membraneus, foliorum 502 (0m,311X(0,256), paginis bipartitis exaratus saec. Fol. 1-i" descriptus est index libellorum. 1. (Fol. 2-5) Vita B. Pauli primi heremitae, quam scripsit B. Hieronimus — BHL. 6596. 2. (Fol. 5-27) Vita B. Antonii — BHL. ur Deest epilogus Evagrii. 8. (Fol. 27-38") Vita B. Ylarionis ab. — BHL. 3879. 4. (Fol. 38*-41") Vita de captivo FHOBRENO edita a B. Ieronimo presb. — BHL. 519o. 5. (Fol. 417-81) Vita Aegiptiorum patrum, quam composuit Tero- nimus tempore Theodosii imperatoris — BHL. 6524. 6. (Fol. 81-94) Gesta patrum — BHL. 6525, BEologus et c. I1-IO, um 15-26 (initium), 29-38. *. (Fol. 94-105) Vita S. Sabae ab. Praemissus est prologus idem qui in cod. VIII. B. 4? — Inc. Vita ut BHL. 7406. — Des. sepulcrum Dei adorans cum gaudio ad propria revericbatur (cf. Vita graeca, c. 8r). Ego autem huic opusculo finem impo- nere statuens. illam propheticam profero vocem : Laetetur heremus et flo- reat quasi lilium, quia miscricordiam fecit Deus it filiis suis,cui est honor.. Amen (cf. Vita graeca, c. 9o seu ultimum). 8. (Fol. 105-11r) Vita S.Pachomii hominis Dei, qui meruit regu- lam angelo dictante conscribere et habuit sub cura sua numero cir- citer L milia monachorum — BHL. 6412. ! Des. dabit vobis sufferentiam, ut possitis latronem. tustitiae superare adversarium fidei Sathan, conterentes (cod. con terciis) eum. sub pedibus vestris velociter, dominus Iesus Christus, cui est... Amen. Cf. Catal. Lat. Rom.; p. 3627. 9. (Fol. 111-120) Doctrina mandatorum duodecim S. Athanasii ep. Alexandrini ad Antiochum ducem. Inc. (fol. 111") narratio (brevis). Dux aliquis nomine Antiochus veniens ad S. Athanasium — Inc. primum mandatum (fol. xx1Y)) : Prémum cre- dere te oportet fideliter.Des.mandatum duodecimum (fol.116"): E£ tios orc- Cop. VIII. B. 10. 174. CATAL. COD. HAG. LAT. BIBL. NEAPOLITANARUM. mus,ul vos omnes mereamini... Amen. — Inc. VITA IPSIUS ANTIOCHI ABBATIS (fol. 116") : Haec igitur audiens Anthiochus ct scribens ea in. libro cordis sui festinus perrexit ad. monasterium magtii coenobii — Des. Ergo nos fratres. in hoc parvo tempore, dum tempus est, cur; r?»amus ad Dominum Salvatorem nostrum, quia apud eum est fons vilae el radix bonitatis iss sae- cula saeculorum. Amen. Cf. P. G., t. XXVIII, col.555-90. 10. (Fol. 120"-123) Vita atque conversatio S. Frontonii ab. — - BHL. 3190. 11. (Fol i23-131") Vita atque conversatio beatissimi Onutfrii anachoritae. Inc. ut BHL. 6334. Des. ut BHL. 6338. 12. (Fol. 131"-142) De Abraam sanctissimo et eius nepte. — BHL. 12. 18. (Fol. 142-149) Vita vel obitus S. Martiniani monachi. Inc. luxta civitatem Caesaream. Palaestinae (cod. -am) mons est. qui vocatur Avcelocus, cui desertum adiacet. — Des. et. accipientes cam in navi- culam deduxerunt ad civitatem annuntiaveruntque episcopo sanctissimam eius vilam ; qui praecepit in loco honorabili eam sepeliri cum cereis eb ymnis in Christo Iesu domino tosíro, cus est... Amen. Cf. BHG3, x177. 14. (Fol. 149-156") Vita vel obitus S. Iohannis Kalovitae Eadem quae in cod. Vaticano 1193 ; cf. Catal. Lat. Vatic., p. 51-525. 15. (Fol. 156"-159") Vita vel obitus S. Alexii conf. Inc. Temporibus Archadii ei Honorii magnorum. imperatorum fuit [Romae| quidam homo religiosus in urbe Roma,cui nomen erat. Eufimianus, qui honore fungebatur patriciatus — Des. it. quo scpelierunt cum. XVII die mensis iulii. Ex codem vero mausoleo oleum manabat miri odoris ; cuius unciione diversae curabantur infirmilates el in quacumque tribulatione vel . angustia positus quis erat, eius merita invocando liberabatur, operante Domino... Amen. 16. (Fol. .159*-167) Vita et conversatio servi Dei Macharii Romani heremitae, qui inventus est prope paradiso ad viginti miliaria — BHL. 5104. 6 (Fol. 167-168") De alio Machario Alexandrino — BHL. 5099. Omisso initio, inc. Audiens itaque sanctus Macharius quam magnam con- versationem el regulam. disciplinae Tabenensiotae monachi haberent... (— P.L. t. LXXIV, col. 362 4). 18. (Fol. 168-169") De Moyse quodam Aethiops genere — BHL. 6022. 19. (Fol. 169*-171) De quodam Eulogio Alexandrino et alio leproso — BHL. 6534, c. xvI. | 20. (Fol. 171-172) Quoddam miraculum B. Gregorii Nazanzenae (?mmo Neocaesariensis) civitatis episcopi — BHL. 3678 a. I. BIBLIOTHECA NATIONALIS. 175 21. (lol. 172-174) Miraculum quoddam B. Basilii ep. — BHL. 1022, C. 8. 22. (Fol.174-179) Visio Barontii monachi de monasterio S.Petri, quod situm est in loco qui dicitur Longeretro in partibus Galliae, quod vidit temporibus Francardi abbatis. Recensio de qua Catal. Lat. Paris.,t. III, p. 1222 ; MG., Scr. rer. merov. t. V, p. 373-74. 29. (Fol. 179-183") Vita Vguectini monachi Immo visio Wettini, ut recte habet rubrica in fine posita. Omisso prologo, inc. Cum quidam Vuectinus nomine... Ed. cum alibi, tum MG., Poet. lat. t. II, p. 268-75. 24. (Fol. 183*-189") Vita vel obitus Purse abbatis de provincia Anglorum — BHL. 3209. 25. (Fol. 192-193") Vita vel obitus B. Mari«n»ae virginis Christi — BHL. 5528. 26. (Fol. 193*-198) Vita Ye obitus S. Eufrosinae virginis Christi — BHL. 2723. 27. (Fol. 198-206) Vita vel obitus B. Mariae Aegiptiae de graeco in latinum translata — BHL. 5417. Deest prologus. 28. (Fol. 206-207) Vita cuiusdam meretricis Tayses nomine — BHL. 8012. Des. ut notatum est Cafal. Lat. Rom., p. 12654, 29. (Fol. 207-210") Vita sive conversio S. Pelagiae — BHL. 6605. Desunt prologi. .80. (Fol. 2zo"-221") Vita. vel obitus B. Eupraxiae virg. — BHL. 2718. 81. (Fol. 221*-225") Vita sive conversatio S. Melaniae — BHL. 5886. 82. (Fol. 225"-233") Vita et passio B. Eugeniae virg. et ss. mm. Proti et Iacinthi — BHL. 2666. 88. (Fol. 233*-239") Liber dyalogorum S. Martini abbreviatum de miraculisss. patrum — BHL. 6526, prol. et c. 1-X1v. Addita sunt: Haec vobis de virtulibus Domini quas in servis suis operatus est vel imitanda vel timenda scire sufficiat. | 84. (Fol. 239*-339") Vitae patrum — BHL. 6527, 6529, 6530. Quaedam omissa sunt, alia loco mutata ; ultimae etiam $$ libelli xvii libri 6527 post librum 6529-6530 collocatae sunt, ita ut totum opus des. in ultima verba libri BHL. 6527. Praemissus est prologus BHL. 6531. Cop, VIII. B. 10, 176 CATAL. COD. HAG. LAT. BIBL. NEAPOLITANARUM. 85. (Fol. 339"-344) Paenitentia atque conversio quae facta est per dominum nostrum Iesum Christum de quodam clerico vice- domino, nomine Theophilo, orientalis regionis, mediante ei sancta virgine et Dei genitrice Maria — BHL. 8121. 86. (Fol. 344-345) Item de puero in camino proiecto et per Dei genitricem liberato. Inc. Fuit quidam vir Iudaeus in Constantinopoli arte vilrarius, habens uxorem. pudicam et elemosinatricem, habens et unum parvulum puerum... Cf. Mir. BVM. 95. 8". (Fol. 345-346) Item de puero qui missus fuit in fornace bal- nei et per Dei genitricem liberato. Inc. Narravit nobis Iohannes Meletinac ecclesiae diaconus quod facium est miraculum in provincia minoris Armeniae. Sunt enim greges ovium plurimae in. partibus illis. Accidit autem ut pascerentur cuiusdam. hebraei oves simul cum ovibus christianorum... Recensio latina narrationis grae- cae ed. apud E. WorrzER, Der Tudenknabe (Halle, 1879), p. 36-38. 88. (Fol. 346-346") Item de matre et filia per Dei genitricem liberata. | Inc. Narravit nobis abbas Palladius dicens: Quidam amator Christi habitabat in Alexandria valde veligiosus. et elemosinator...Eadem narratio de qua Mir. BVM. 43. 89. (Fol. 346*-348") Item de hiis qui sepulcra mortuorum vio- lant. Alia versio cap. 77 et 78 libri BHL. 6536. — ines Narravit nobis abbas Palladius quia uta dierum ego et dompnus Soffronius vimus in domum philosophi Stephani — Des. et proficiens de die in. diem operatur. salutem animae suac. 40. (Fol. 348*-355") Item exempla quam plura de caritate et humilitate et optima conversatione diversorum sanctorum. Narrationes ex Vitis patrum; prima est alia versio cap. 227 libri BHL. 6536 (inc. Narravit abbas Theonas quoniam in Alexandria tempore Pauli ciusdem urbis bapae dass quaedam rclicta est a parentibus cum. substantia multa...). 41. (Fol. 355*-367*) Exempla quaedam collecta ex institutis monachorum et collocutionibus sanctorum patrum — BHL. 6526, e pis: XLVIII-LV. | 42. (Fol. 367*-416") Liber Palladii qui appellatur Paradisus — BHL. 6532. Desunt epistula Palladii et prologus (Is hoc libro...).. 48. (Fol. 416"-502*) Hystoria Barlaaeet Iosaphat de interiori Aethiopia deducta per venerabilem rmonachum monasterii S.Sabae I. BIBLIOTHECA NATIONALIS. 177 in Heliam urbem et translata in eolico per Eufimium (cod. Cop. VIII. . * , B. IO. -nium) sanctum virum. Inc. prol. Cum it undosis moenibus dominae civitatum in sexto anno sanctissimi et triumphaloris domni Constantini Monomachi augusti augu- Stalibus irrebiver curis et assidua coniecturae intentio militantis propositum deduceret ber. libros eolicos neque sineret multa cogitantem ut, sedatis nebu- lis cogitationum, ad praccibuam naturae partem accederem ac more apium ex diversis Achivorum floribus aliquid memoriae dignum reponerem, quo- tiam. urgebar assiduis meditationibus sequesirationis longinquae a. patriis locis cogitando praesentia et timendo futura ; quam ob vem cum, in. talibus incitamentis sollicitudinum ventilarebur. animus in. diversa, optulit mihi quidam libellum, nomine Leo, omni cum prece postulans quatenus Dei pro voto c£ sancli. Barlaae memoria de eolico textu ad latinitatis usum plano iransferrem eloquio intentatum et. inusitatum opus ab antiquis et usque ad mc oblivioni ber omnia funditus traditum... — Inc. Aethiopum namque quae et Indorum provincia dicitur, longe distat a primo ct secundo Aecgipto, maíor in situ et mullorum hóminum ac diversorum monstrorum. genera- trix — Des. el. it. amborum nomine ecclesiam per episcopos consecravit it anno quinquagesimo regni sui. In quo fiunt assidue mirabilia plura. et infirmantibus sanitates... per virtutes atque intercessiones. sanctorum. red- duntur, praestante Domino... Amen. CODEX VIII. B. 41. Chartaceus, foliorum 319. (0m,293X(0,219), saec. XV ineunte scriptus per manus Fratris Mathie Ordinis Praemonstratensis de inferiori Alamania (fol. 277). 1. (Fol. 1-277) Opus quod intitulatur de conformitate vitae B. Francisci ad vitam domini Iesu nostri salvatoris, editum a fratre Bartholomaeo de Pisis Ordinis Minorum... — BHL. 3134. 2. (Fol. 295-296") « Vita S. Elisabeth» — BHL. 2506. Reliquis omissis, des. toti deseruit Marthae officium. laboriosum (— ed. GRAESSE, p. 763, l. 1). CODEX VIII. B. 12. Chartaceus, foliorum sign. 37-93 (0m,285*(0,205), exaratus saec. XVI. Totum codicem mutilum implent narratiunculae quam plurimae, eaeque bre- ves, exscriptae ex Vitis sanctorum (Odilonis, Romualdi, Malachiae, Bernardi . Clarevallensis, Hugonis Lincolniensis, al) sed et ex plurimis aliis libris, v. g. ex Vincentio Bellovacensi, ex Helinando, ex Antonino Florentino, ex Thoma Cantipratano, ex Caesario Heisterbacensi, ex Iacobo de Varagine, ex S. Mech- tildis libro spiritualis gratiae, ex Henrico Goar... Omnia notissima. CODEX VIII. B. 13. Chartaceus, foliorum 76 (0m,28X 0,21), exaratus saec. XVI. 178 CATAL. COD. HAG. LAT. BIBL. NEAPOLITANARUM, ron. M 1. (Fol. 1-62") Vita et conversatio beati patris nostri Nili iunio- ris. Versio latina Vitae BIIG?. 1370. — Inc. Gratia domini nostri lesu Christi... Bonum est enim zx Deo inilium sumere. — Des. et socios illorum esse in vegno caelorum. in. Christo Iesu. domino nostro, cui sit gloria... Amen. 2. (Fol. 65-75) Vita et conversatio beati patris nostri Bartholo- maei iunioris... conscripta a Pancratio praeposito Cryptae Ferra- tae, ut habetur in codice vetustissimo mss. (nunc Cryptoferratensi B. f. III). | | Versiolatina Vitae BHG?. 233. — Inc. Nihil ita tos excitare solet. — Des. et partem cum omnibus sanctis qui. ipsi Christo e£ Deo nostro placue- rut, cui sit gloria... Amen. CODEX VIII. B. 44. Membraneus, foliorum 200 (0m,289 X 0,212), paginis bipartitis exaratus saec. XIII. Fol. 200" manu saec. XIV : Iste liber pertinet ad locum Sancti. Bernardini de Aquila. Continet Legendam auream. Quaedam capita omissa sunt, v. g. I" et r81m (de Pelagio papa). CODEX VIII. B. 15. Membraneus, foliorum pridem sign. x-x69, exaratus saec. XIV. Perierunt folia x29-166. 1. (Fol. 1-169) Vitae sanctorum. Epitome Legendae aureae, multis omissis, quibusdam loco mutatis. Insunt quaedam aliunde petita, et quidem : 2. (Fol. 72-73) Vita S. Sigolenae. Inc. Beatissima Sigolena fuit ex urbe Albiensium natalibus nobilibus sed religione nobilior. Quae cum suis parentibus brevi commanens. lempore — Des. Deinde Dei famulabus sanctum corpusculum vehentibus, coram cornu altaris bosuerunt el cum. magna gloria condiderunt ad. laudem... Amen. Cf. BHL. 7570-7572. 8. (Fol. 73) Iulitae (De SS. Ciryco et Iulitta). Inc. Imperante 4 - », cum maxima fieret. per eum in chri- stianos persecutio, inter alios — Des. Verumtamen ab angelo collecti et de nocte sepulti sunt, — De iisdem sanctis legitur fol. 63" epitome c, 83 (78) Legendae aureae. 4. (Fol. 73-73") Vita S. Genesii, Inc. Sanctus Genesius Arelatensis, cum fungeretur officio exceptoris coram iudice — Des. Fwit etiam a fidelibus civitas utrique ecclestae utrius- I. BIBLIOTHECA NATIONALIS. 179 que vip[ p]ac circumdata et utrobique meritis beati Genesii beneficia impen- Cop. VIII. duntur. B. 15. 5. (Fol. 73") Genesius mim[m]us. — Inc. Fwit alter Gonesius Romae, ludicrae artis Barr et mim|[ m ]us — Des. insanus imperator fecit eum capite truncari. 6. (Fol. 73*-76) Vita S. Marcialis. Inc. ut BHL. 5552. — Des. et tunc beatus Alpinianus accipieba[n]t sudarium eius tangebatque corpora eorum et. Christi invocatione cunctis sanitatem vestituebat. 7. (Fol. 76) S. Iusti (martyris Bellovaci). Inc. Cum Iustus novem esset anorum ct avunculus eus — Des. et lumen oculorum recepit. 8. (Fol. 81-83») S. Annae matris Dominae nostrae. Inc. ut BHL. 5335. — Des. et statim accessit Salome ct adoravit infan- tem... ita quod ad. eius praedicationem infiniti crediderunt. 9. (Fol. 169) Dé vita S. Victoris — Apo, or iulii. CODEX VIII. B. 1". Chartaceus, foliorum 47 (0m,273 X 0,205), paginis bipartitis exaratus saec. XV. Fol. imanu saec. XV : Iste liber est. monasterii Sancte Marie de Angelis de Florentia ordinis Camaldulensis ; cf. fol. 44. (Fol. r-44) Vita S. Margaritae virginis, sororis quondam in monasterio Virginis Beatae de (cod.Bende) insula Danubii diocesis Vesprimensis, Ordinis Sancti Dominici Praedicatorum, filiae regis Ungariae — BHL. 5331. CODEX VIII. B. 18. Membraneus, foliorum A et sign. 270 (0m,264 X 0,187), paginis bipartitis exaratus saec, XV. Fol. 1 manu saec. XV : Quisto libro e de Sancto Bernardino e fo lassato da laii de Ciccho tel anno 1480. cum questa condictione che permanga nel dicto loco e ton se transferisca in altro loco,per che altramente non laveria lassato, e questo coti- firma c vole lí hered ... Inest Legenda aurea. Desunt. quaedam capita, v. g. 1m et 181m (de Pelagio papa). | 1. (Fol. 62*-64"*) « Vita S. Albani» — BHL. 2o1. 2. (Fol. 269*-270") «De S. Brigida». 'Inc. prol. Su«Qb» brevitate cunctis fidelibus sanctae matris ecclesiae manifestamus quia hodierna die beatae Brigidae virginis natalicia coli- mus — Inc. Fuit enim sancta Brigida virgo de genere nobili nata, quae. ab - 180 CATAL. COD. HAG. LAT. BIBL. NEAPOLITANARUM. Cop. VIIL . infantia sua Christum Dominum colere peroptavit — Des. et amore Dd B. 18. fogantes sanctissimam vircinem mox exaudiuntur, concedente Doméno.. Amen. 3. (Fol. 270") scribi coepta est saec. XV legenda In festo S. Helizabeth. Inc.Beata Helizabeth, tam progenie quam moribus nobillissima, a buers- libus adhuc annis Spiritu sancto inflammata, bost obitum mariti... CODEX VIII. B. 20. Membraneus, foliorum 82 (07,275 X 0,185), exaratus saec. XIV. In integumento : Zste liber pertinet ad locum Sancti Bernardini (saec. XV ). 1. (Fol. xi) Prologus in Vitis sanctorum patrum — — BHL.6525 i prologus). 2. (Fol. r-2") Vita S. Pauli primi heremitae — BHL. 6596. . 8. (Fol. 2*-16) Vita S. Antonii — BHL. 609. Deest epilogus Evagrii. 4. (Fol. 16-22) Vita B. Ylarionis — BHL. 3879. : 5. (Fol. 22-23") Vita cuiusdam monachi nomine Malchi — BHL. . 5190, : (Fol. 23"-27) Vita B. Macharii Romani — BHL. 5104. 7. (Fol. 27-3o*) De S. Furseo — BHL. 3209. Reliquis omissis, des. Quod monaslerium rex gentis illius ac ssobilis quisque tectis e£ muneribus adornavit (— MG., p. 437, c. 7 extr). 8. (Fol. 30-38") Vita S. Mauri ab. — BHL.-5773. Desunt epistula et prologus. 9. (Fol. 38"-39"*) De abbate Frontonio — BHL. 3191. 10. (Fol. 39"-40) De abbate Martino. Narratio ed. Cafal. Lat. Vatic., p. 493-94- 11. (Fol. 40-41) (Ex dialogo I Sulpicii Severi, BHL. £ézo; Capitis 9 ultima sententia (Longum est...), C. X0, 11, 14-106. 12. (Fol. 41-76") Narratio de vita et virtutibus sanctorum patrum. : Narrationes bene multae ex Vitis Patrum et ex verbis seniorum desumptae. Inc. a BHL. 5095; des. cum. BHL. 6527, lib. x, $ xog. 18. (Fol..76*-80") «Rufini historia monachorum» — BHL. 6524. Foliis perditis,des. mutila in c. 1t: e$ hoc ei cibus erat et potus et iterum | (— P. L.,t. XX,col. 406 c). 14. (Fol. 81) Copia privilegii sacratissimae indulgentiae a culpa I. BIBLIOTHECA NATIONALIS. . I81 et poena concessae per Caelestinum papam in ecclesia Sanctae Ea VIII. Mariae de Collemadio prope civitatem Aquilam — PoTTHAsST, es Regesta, 23981. | - CODEX VIII. B. 24. Chartaceus, foliorum 44 (0m,263 X 0,208), exaratus saec. XVI. (Fol. 1-43) Vita et conversatio beati patris nostri Nili iunioris — cod. VIII. B. rs!. CODEX VIII. B. 22. Membraneus, :oliorum | 282 (0m,262 X 0,190), paginis bipartitis exaratus saec. XIV. . Fol. 1 descripta sunt stemma et nomen Urbasi de Flisco. Inest Legenda aurea. CODEX VIII. B. 23. Membraneus, foliorum 225 (0m,260 X 0,181), paginis bipartitis exaratus saec XIV. 1. (Fol. 2-3") «De S. Apollonia v. m. Alexandriae». Inc.Afollonia unica filia Eusebii imperatoris, cuius mater Lucinia voca- batur ; gentiles et bagani erant. De civitate Alexandriae oría nutricique tradita ad. alendum. — Des. Propter quod multi in fide Christi credebant et baptizabantur. Passa est autem... Amen. ' 2. (Fol. 4-224") Liber de legendis sanctorum. Legenda aurea. CODEX VIII. B. 25. Membraneus, foliorum 233 (0m,263 X 0,183), paginis bipartitis exaratus saec. XIV. Erat olim Fratrum Minorum in Plumbino (fol. 221), deinde Collegii Neapolitani (fol. 1) «Societatis Iesu ?». 1. (Fol. 1-222) Legende nove. Legenda aurea. 2. (Fol. 223-233") Minor legenda S. Francisci — BHL. 3110. CODEX VIII. B. 27. Membraneus, foliorum 262 (0m,265 X 0,236); paginis bipartitis exaratus saec. XV. Perierunt prima et ultima folia atque margo inferior vix non tota abscissa est, partim etiam a muribus corrosa. Proxime coniunctus est cum codice VIII. B. xo. Cop. VIII. B. 27. | io", 182 CATAL. COD. HAG. LAT. BIBL. NEAPOLITANARUM. 1. (Fol. 1-7») Vita B. Antonii ab. — BHL. 609. Foliis perditis, inc. mutila : estes fidelibus per eut ud. Christum preci- bus purgabaniur (— P. L., t. LXXIII, col. 148 5). Deest epilogus Evagrii. 2. (Fol. 7*-r3") Vita B. Hylarionis ab. — BHL. 3879. 8. (Fol. 13-15) Vita de captivo monacho edita a B. Ieronimo presbytero — BHL. 5190. 4. (Fol.r5-35") Vita Aegiptiorum patrum, quam composuit Iero- nimus tempore Theodosii imp. — BHL. 6524. 5. (Fol. 35'"-43) Gesta patrum — BHL. 6525, prol. et c. r-ro, 13, 15-26, 29-38. | 6. (Fol. 43-48") Vita S. Sabae ab. — cod. VIII. B. ro". ]. (Fol. 48*-51") Vita S. Pachomii hominis Dei, qui meruit regu- lam angelo dictante conscribere et habuit sub cura «(sua » numero: L* milia monachorum — cod. VIII. B. xo*. Des... conterentes eum sub pedibus... 8. (Fol. 51"-56) Doctrina mandatorum XII S. Athanasii ep. Alexandrini ad Antiochum ducem — cod. VIII. B. ro?. 9. (Fol. 56-57") Vita S. Frontonii — BHL. 3190. 10. (Fol. 57*-61*) Vita atque conversatio beatissimi Onufri ana- choritae — cod. VIII. B. ro'*. 41. (Fol. 61*-67) De Habraam sanctissimo et repte eius — BHL. 12. 12. (Fol. 67-70") Vita vel obitus S» Marciani monachi — cod. VIII. B. zo*... | 18. (Fol. 70"-74) Vita vel obitus S. Iohánnis Kalovita — cod. VIII. B. xo'*. 14. (Fol. 74-75") Vita vel obitus S. Alexii conf. — cod. VIII. B. Io!*, 45. (Fol. 75-79") Vita et conversatio servi Dei Macharii Romani heremitae, qu inventus est prope paradisum ad XX miliaria — BHL. 5104. 16. (Fol. 79"- &o) De alio Machario Alexandrino — cod. VIII. B. . 4". (Fol. 89-81) De Pages quodam Aethiops | genere — BHL. | 6024. 18. (Fol. 81-82) De quodam Eulogio Alexandrino et alio leproso ze: cod. VIII. B. ro'*. ü 19. (Fol. 82-83) Quoddam miraculum B. Gregorii Nazanzenae civitatis episcopi — cod. VIII. B. ro!^, . I. BIBLIOTHECA NATIONALIS. 183 20. (Fol. 83-84) Miraculum quoddam S. Basilii ep: — BHL. 1022, C. 8. 24. (Fol. 84-87) Visio Barontii monachi de monasterio S. Petri, quod situm est in loco qui dicitur Longeretro in partibus Galliae, quod vidit temporibus Franchardi abbatis — cod. VIII. B. ro'*. 22. (Fol. 87-90) Visio Vuectini monachi — cod. VIII. B. 1o**. 29. (Fol. 9o-94) Vita vel obitus Fursei abbatis de provincia Anglorum — BHL. 3209. 24. (Fol. 95"-96") Vita vel obitus B. Marinae virginis Christi — — BHL. 5528. 25. (Fol. 96*-99) Vita velobitus S, Eufrosinae virg. — BHL. 2723. 26. (Fol. 99- ian Vita vel obitus B. Mariae Aegiptiae de graeco in latinum translata — BHL. 5417. ' ' Deest prologus. 27. (Fol. 104-105) Vita cuiusdam meretricis Thayses — cod. VIII. B. xo?*. 28. (Fol. xosg-1o7) Vita sive conversacio S. Pelagiae — cod. VIII. B. r1o?*. 29. (Fol. 107-113) Vita vel obitus B. Sosrakige — BHL. 2718. Folio inter fol. 109 et fol. xo perdito, desunt quaedam. 80. (Fol. 1x3-1r5") Vita sive conversatio S. Melaniae — BHL. 5886. NE" 81. (Fol. 115"-121) Vita et passio B. Eugeniae virg. et ss. mm. Prothi et Iacincti — BHL. 2666. 82. (Fol. 121-125) Liber dialogorum S. Martini dieceiatum de miraculis ss. patrum — cod. VIII. B. 1o?.. 88. (Fol. 125-181) Vitae patrum — cod. VIII. B. 1o?*. 84. (Fol. 181-183") Paenitentia atque conversio (conversacio ante corr.) quae facta est per dominum nostrum Iesum Christum de quodam clerico vicedomino, nomine Theofilo, orientalis regio- nis, remediante ei sancta virgine Dei genitrice Maria — BHL. 8121. 85. (Fol. 183"-184) Item de puero in camino proiecto et per Dei genitricem liberato — cod. VIII. B. r(*. Cop. VIII. B. 27. 86. (Fol. 184-185) Item de puero qui missus fuit in fornace bal- nei et per «Dei?» genitricem liberato — cod. VIII. B. 1o?*. 8". (Fol. 185) Item de matre et filia per Dei genitricem liberata — cod. VIII. B. r1o?*. -op. VIII. B . 27. | 184 CATAL. COD. HAG. LAT. BIBL. NEAPOLITANARUM. 88. (Fol. 185-186) Itcm de his qui sepulcra mortuorum violant —: cod. VIII. B. ro?*. 89. (Fol. 186-190") Item exempla quam plura de caritate et humilitate et optima conversatione diversorum sanctorum — cod. VIII. B. 1o**. 40. (Fol. 190*-197") Item exempla quam plura collecta ex insti- tutis monachorum et collocutionibus sanctorum patrum — cod. VIII. B. io*'. 44. (Fol. 197*-227) Liber Palladii qui appeliston Paradisus — cod. VIII. B. xo**. 42. (Fol. 252-254") Nativitas B. Mariae Virginis. Inc. ut BHL. 5341. — Des. Et dicebant ad matrem cius : Beata es tu, Anna, quae. genutsti filiam quac fuit digna portare in ME suo Deum caeli et terrae creatorem, cus sit laus... Amen. CODEX. VIII. B. 28. Membraneus, foliorum A, B, sign. 96, C. D. (00,243:0,177), exaratus saec. XIV. Fol. 93" : Haec legenda fuit empta pro loco Sancti Bernardini 1467. 1. (Fol. 1-68") Vita B. Francisci — BHL. 3107. 2. (Fol. 68"-93") Quaedam de miraculis ipsius post mortem osten- sis — BHL. 3109. CODEX VIII. B. 29. Membraneus, foliorum A-C et sign. 243 (0m,2435(0,173), paginis bipartitis — saec. XIV. 1. (Fol. 1-242) «Legenda aurea ^. 2. (Fol. 242) «Vita S. Clarae» — BHL. 1817. Reliquis omissis, des. ad. Sanctam Mariam de Angelis festinavit, ubi fratres qui in aula sacras observabant excubias pru| (— MoMsnnITIUS, fol. X65", col. 2). 8. (Fol. 242", al. man. saec. XIV) « Translatio S. Marci evang.» Inc. Quidam autem mercatores quà Alexandriam perrexorant, duos pres- byteros custodes beati Marci precibus eb promissionibus HUI — Des. ut BHL. 5389. . CODEX VIII. B. 30. Membraneus, foliorum xo8 (0m,233X0,159), paginis bipartitis exaratus saec. XIV. 1. (Fol. 1-52") Vita B. Francisci — BHL. 3107. AP | I. BIBLIOTHECA NATIONADE: 185 2. (Fol. $2*-70") Ousedaur de miraculis dpsius. post mortem ostensis — BHL. 3109. " (Fol. 71-87") Minor Vita B. Francisci — BHL. 31ro. 4. (Fol. 87*-89") In festo. trauslationis B. Francisci — BHL. |. 3107 caput ultimum. ' 0 Cop. VIII. B. 3o. Inc. Franciscus igitur servus L amicus Altissimi... Jam Mgyatur Haec | supra, fol. 50*-52". dé E -. 5. (Fol. 89"-95) In festo-B. Clarae — : BHL. 1817. 6. (Fol. 95-104") Legenda B. Antonii. de Ordine. Minorum e BHL. 592. Foliis perditis, desunt uitia — et epilogus. Des. aegrotattes quique resurgunt, vincula captivis et naufragantibus| (2 Act. SS:, num. 47 med.) - *. (Fol. 105-107") Canonizatio B. Ludovici ep. et conf. — BHL. 5054- Foliis perditis, inc, mutila: calcare studuit ex desiderio aeternorum. Considerans etenim sanctus ille quod mundus totus sit fusus in maligno... (25 SuRIUS, $ Iv post med.). 8. (Fol. 1o8", saec. XV) «Vita S. Bernardini Senensis». Inc. (sine prol.) ut BHL. 1193. — Des., pagina non impleta : omnía enim vota et preces| (— Act. SS., num. 3 extr.). CODEX VIII. B. 81. Membraneus, foliorum 40 (0m,227 X 0,159), exaratus saec. XV. (Fol. 1-37) MI virtutes et miracula B. Bobonis — BHL. 1383, 1384. Praemissus est prologus nullius momenti, qui inc. Nonnulli mortales, philosophica eruditi dulcedine, SUCIPTARUR tantum glor.am ambientes, illu- sirium acta virorum.. CODEX VIII. B. 32. Chartaceus, foliorum 270 (om,2rr X 0,145), exaratus variis manibus saec. AV. Fol. 70" manu saec. XV : Hic liber est de bibliotheca Capistrani, quem ego fero licentia vicarii provin. (Fol. 226-243) Epistola B. Eusebii ad B. Damasidm Porcuenszio episcopum et ad christianissimum Theodonium Romanorum sena- torem de morte gloriosissimi Ieronimi eximii doctoris — BHL. 3860. ANAL. BOLL. XXX. M 13 186 ^ CATAL. COD. HAG. LAT. BIBL. NEAPOLITANARUM. con VIII. "E CODEX VIII. B. 84. e 34- : | : —. Membraneus, foliorum A, MD: 1-102, B (07,220 X 9,148), exaratus saec. . XIV/XV. | 1. (Fol. 1-9) Lisendad S. Ludovici regis Écsncise — BHL. 5040. 2. (Fol. 9-24") Legenda S. Helisabeth — BHL. 2506. 8. (Fol. 25-28) «Lectiones novem de S. Elzeario ^. ^ Inc. CE»lziarius vir insignis de regione Provinciae oriundus apud spectabiles comites — Des. mortalisque vitae compedibus absolutus feliciter migravit ad. Dominum. Ora pro nobis, Elixiari sanctissime, et cultorum "fuorum... Amen. 4. (Fol. 28-31) «Gregorii XI bulla canonizationis B. Elzearii^. Ed. cum alibi, tum etiam Act. SS., Sept. t. VII, p. 563-64. 5. (Fol. 31"-32"*) «cLegenda S. Ivonis Trecorensis ^. Inc. ut BHL. 4633. — Foliis perditis, des. mutila : Mate autem facto surgens vir sanctus toti de lecto, sed orato| 6. (Fol. 33-1or*) Legenda S. Francisci — BHL. 3107. CODEX VII. B. 85. Chartaceus, foliorum 283 (0m,212 X 0,140), exaratus saec. XV et quidem, ut omnino videtur, ab ipso Iacobo Antonio de Franchis, cive Aquilano, de quo vid. infra, nuun, b, 14, 15, 16. Nam fol. 1" descriptae sunt preces n quibus. haec leguntur : Me I. A. liberet, protegat... et : Me I. A. famulum tuum liberes ab omnibus malis ; atque folium 103 replet imago quaedam rudi manu adumbrata, in qua videtur S. Iohannes de Capistrano in lectulo funebri iacens et ad pedes illius laicus quidam Jacobus, genibus flexis ei reverentiam exhibens. Quae si recte dicta sunt, vix non manifestum est sermones vel potius adum- brationes seu lineamenta sermonum quae leguntur fol. 105-278, nequaquam a S. Iohanne de Capistranc esse composita, — id quod coniciendo innuit elenchus manuscriptus codicum Neapolitancrum in bibliotheca servatus, — sed a Iacobo Antonio de Franchis. Certe constat ea a laico esse concinnata ; vid. v. gr. fol. IO5 : Quamvis non sit licitum laicis predicare... tamen ego non. predicando sed loquendo ct scribendo aliqua dicam. (1.) In parte superiore foiii 1 scriptum est lemma : Ad rev. dominum magi- sirum Franciscum de Trq)l[iecto (?, sacre theologie ' profexorem oratorem fratris Gabrielis de Vorone epistola incipit de vita et sanctitste beati Iohannis de Capistra- 50. Verum haec epistula neque fol 1ro, quod magnam .partem vacuum mansit, eque fol. 1vo, in quo preces descriptae sunt, neque alibi in codice legitu,. 2. (Fol. 2-2") Copia lictere a parte magestatis imperialis ad omr.es principes et fideles pro canonizatione b. p. F. I. de Capi- strano. De qua Act. SS., Oct. t. X P* 446, num. 433 in. I. BIBLIOTHECA NATIONALIS. . 187 8. (Fol. 2") Copia ad papam. Ed. ibid.,'p. 466, num. 432. 4. (Fol. 6-7") Copia unius lictere beati p. nostri Fratris Iohan- Cop. ' VIII. ' B. 35. nis de Capistrano ad... dominos M. VEDI Aquile et. quinque artium. Ed. W ApDINGUS, Annales, 23 ed., t. XII, p. 99-100. 5. (Fol. 14-16") «Epistula Iacobi Antonii de Franchis». Ed. L. B. MassoNto, Vita e miracoli del B. Giovanni da Capistrapo, (in Venetia, 1627), p. 26-30 ; cf. Act. SS., t. c., p. 277-78, num. 29-34. — Des. in benedictione est. Sancti Spiritus adsit. nobis gratia. Ad. laudem el honorem beatissimi patris F. Io. de Capistráno ista dicere ac narrare. et scribere componendo optavi. 6. (Fol. 24-29") Copia unius lictere, in qua continentur miracula patris nostri Fratris Iohannis de VERE facta in pluribus locis etc. Ed. MassonNio, t. c., p. 152-61. In codice tres primae pagellae latine conscriptae sunt, ceterae italice ; apud Massonium vero initium etiam italice. — Inc. Reverendis in Christo patribus vicario, guardianis celeris- que fratribus provinciae Pennensis. Reverendi in Christo patres... Quotiens tabellarsorum facultas praestatur — Des. Ex Vienna, XVI iunii 1451. Vester indignus servulus Fr. Nicolaus de Capistrano Minorum minimus. (7.) Fol. 30 descriptus est index capitum libri. miraculorum qui legitur infra, fol. 36-85". (8.) Fol. 3o" legitur fragmentum prologi, ut videtur, cuiusdam libelli de S. Iohanne de Capistrano. — Inc. Cum cnim sim. ticut stipula ante faciem venti — Des. O ineffabilis misericordia Salvatoris, qué grattarum cumulos in beato patre Fr. Iohanne a[u|dunasti, propter illius merita miserere nobis. 9. (Fol. 31-33) Copia litterarüm serenissimi domni regis Unga- riae ad Ytaliam testificantium vitam beatissimi: p. F. I. de Capi- strano et continentium canonizationem eius. Act. SS., t. c., p. 404, num. 427-29. 10. (Fol. 33-34") Copia litterarum magistri demini Nico'ud de . Hulyach. De quibus ibid., p. 405, num. 430. 11. (Fol. 34*-35") Copia litterarum civitatis Huylach, in 4ua quiescit corpus beatissimi p Fr. I. de Capistrano. iniracula post eius mortem affirmantium. | De quibus ibid., p. 406, num. 4at. 12. (Fol. 36-85") Ista sunt miracula iacta et adprobata per bea- tissimum virum Fratrem Iohannem de Capistrano Ordinis Mino- rum de observantia, Cop. VIII. B. 35. Ld 188 CATAL. COD. HAG. LAT. BIBL. NEAPOLITANARUM. Cap. I. Dg vaRIIS FEBRIBUS. Margarita quaedam uxor Benedicts sartoris de Cika... ; cf. Act. SS., t. c., p. 478, annot. g. — Cap. XX et ultimum. D& utis QUI MORTUI VISI SUNT ET REVISSERUNT. Mulier quaedam, Elena nomine, uxor Barnabae... (cf. ibid., p. 481, annot. c)... interrogavit quando esset. mortua. illa puella. Respondit mulier : « Herí », scilicel in vigilia apostolorum, ad laudem Dei e$ beati lohannis. — | 13. (Fol. 88-90") «Laudatio S. Iohannis de Capistrano^. | Videtur hic esse veluti epilogus libri miraculorum, in quo epilogo S. Iohannis laudes celebrat Aquilanus quidam (vid. fol. 88": maxime populo nostro Aquilano... in civitate nostra Aquilana ; fol. 90 : corona Aprutii, doctor populi Aquilani ; fol. goY : foveas Aquilam, Aprutium tucaris) ; quem fuisse ipsum Iohannem Antonium de Franchis haud improbabiliter conicias, — Inc. Ista sunt miracula beatissimi patris Fra- iris lohannis de Capistrano Ordinis Minorum ctc. post mortem eius, quac Deus suis meritis operatus est ac omn? die operatur. Quae autem $5 vita sua. fecit, quoniam multa sunt, hic non sunt scribla etc. Vere tantus ct talis homo servus Dei fuit. Ideo nobis convenit sicuti devoti cives tanti patris virtutem, famam, nomen et. gloriam bia msmoria recensere et. ipsius benefi- ciorum magnif« ice recordari — Des. ut non. a[d]mittamus acterna. Amen. , 14. (Fol. 91-94) Oratio composita factaque beato Fratri Iohanni de Capistrano per me Iacobum Antonium militem de Franchis de Aquila in civitate Pennensi, videlicet quando me et uxorem meam induit tertio ordine sancti Francisci anno domini nostri Iesu Christi 1447, die XVII ianuarii in festo in S. Antonii. Inc. Pax Domini... Cupiecntes nos iam diu desiderio desideravimus — Des. et alibi per gloriam. Amen. 15. (Fol. 94"-95") Responsio B. Iohannis. Inc. Domine lacobe, o quam bene et optime dixisti — Des. et in aiio mundo per gloriam. Amen. (16 ) Fol. 278-280" invenimus apographum litterarum quas ad Iacobum Anto- nium de Aquila anno 1459 dedit ven. Pater Magister Sanctus della Penna, et fol 280"-282 apographum earum quas rescripsit Iacobus Antonius. CODEX VIII. B. 36. ' Chartaceus, foliorum 275 (0m,206X 0,145), exaratus anno 1475 (cf. fol. 275"). (Fol. 1-273) Legenda sanctorum. Legenda aufca, non paucis omissis. CODEX VIII. B. 39. — Partim membraneus, partim chartaceus, foliorum 42 (0m,193X0,116), exara- tus saec. XV. I. BIBLIOTHECA NATIONALIS. 189 Erat olim Antonii Seripandi (fol. 39). (Fol. x-39) Vita B. Nicolai a Leonardo Iustiniano Veneto com- posita — BHL. 6128. CODEX VIII. B. 40. Membraneus, foliorum 268 (om, 165X'0, 120), exaratus saec. XIV. 1. (Fol. 8-261") Historiae sanctorum per anpum. Legenda aurea. Quaedam praetermissa sunt, duo autem haec aliunde addita : 2. (Fol. 244*-246) In festo B. Mariae sanctae Virginis in nivis Romae miracülose factae — BHL. 5403. 8. (Fol. 246"-248) In festo S. Barbarae virg. et mart. — BHL. 915. CODEX VIII. B. 414. Chartaceus, intermixtis aliquot membranis, foliorum À et sign. 128 (o",r41X 0,099), exaratus saec. XV. Fuit aliquando ad usum fratris Thimothey de Aquila (fol. A"). 1. (Fol. 1-68") Vita B. Francisci — BHL. 3107. 2. (Fol. 68"*-95) Quaedam miracula ipsius post mortem -— — BHL. 3109. | 8. (Fol. 95-125) Quaedam notabilia et quidam actus B. Fran- cisci et sociorum eius. | | Inc. ut BHL. 3118, pars III vel 3x21. — Des. (in fine cap. DE srTATUA MIRABILI, SIMILI STATUAE NABUCHODONOSOR, QUAE FUIT OSTENSA B. FRaANcisCco...) ef aerea sive Sottora. loquacitas tertiorum. CODEX VII. B. 42. Membraneus, foliorum 64 (0m,129*X(0,089), exaratus saec. XIV. 1. (Fol. z-20) Miracula Virginis Mariae — Mtr. BVM. 79, 232, 673, 281, a, 867, b, 303, 0,359, 298, d e, 424, 186, 1346, f, 819, g, 284, hikimnopgq. &. DE IEIUNANTIBUS VIGILIAS FESTIVITATUM DoMiNAE. DE MOoNACHO VENIAM IMPETRANTE DE COMMISSIS PER DOMINAM NOSTRAM ET NON PER ALIQUEM SANCTORUM LIBERATO., — Inc. Quidam monachus de Alamamia nomine Vecanius (idem postea nominatur Vectinus, id e. Wettinus) lubricus (cod. libricus) et lascivus... b. DE MONACHO IN MORTE POSITO ET CANTANTE ILLUD RESPONSORIUM « GAUDE MARIA VIRGO » ETC. IN VISIONE DOMINAE VENIENTIS AD EUM. Cop. VIII. B. 39. op. VIJI. B. 42. 190 CATAL. COD. HAG. LAT. BIBL. NEAPOLITANARUM. —Inc. Istud quoque ton obmnittendum cst de Agnecanensi thorrecho, qui iuvc- nili praeditus industria nil unquam praetermittebat... c. DE QUODAM IN MORTE A DAEMONIBUS PER ANGELOS LIBERATO QUOD IN VITA SUA DoMINAM NOSTRAM REVERENTER ET DEVOTISSIME SALUTABAT. — Inc. Cum quidam rusticus multis et pravis actionibus csset intentus... d. DE MULIERE VINDICTAM POSTULANTE A DoMINA NOSTRA DE QUADAM EIUS VICINA, — Inc. Mulier quaedam beatae. Visgini devola cum maximo odio moveretur erga aliam... Cf. Mir. BVM. 1x30. €. SIMILE,— Inc.Sí£mile quoddam accidit in Tuscia de duabus mulieribus. Quoniam quaedam mulier conquesta est. Beatae Mariae Virgini de qua- «dan» adultera, quae longo lempore virum proprium tenuerat... f. DE MONIALI PECCANTE SED A DOMINA VENIAM IMPETRANTE PROPTER SALUTATIONEM AB EADEM SIDI QUOTIDIE QUINQUIES PROLATAM PER V VULNERA F'ILit, ADDENDO ETIAM ANT.« GAUDE DEI GENITRIX ». — Inc. Quaedam monialis naufragium. pudoris incurrens sanciam rcligionem vio- lavit... Cf. Mir. BVM. 1620. g. QUop MULTUM DIsPLICET DOMINAE NOSTRAE SUPERFLUITAS CIBI ET POTUs. — Inc. Motiachus quid:in Genuntensis cum esset. vino $nebriatus et antc altare Beatae Mariae obdormirct... Cf. Mir. BVM. x1oo. h. DE QUODAM PRIVATO SEPULTURA PROPTER SCELERA SUA ; SED PRAE- CEPTO DoMINAE RESTITUTUS EST, OSTENSO QUODAM PULCHERRIMO MIRA- CULO. — Inc. Quidam Romanus dives raptor erat alienorum et. multis ralis obnoxius i. tartum... llo propter scelera sua occiso et in foveam, veluti canis esset, proiecto, vir quidam, cum nocte in ecclesiam ad officium matutinorum ivisset, Christum, B. V. Mariam atque daemones de anima mortui disceptantes audivit, ita ut tandem B. Maria animam e morte aeterna liberaret. Cuius rei fidem ut populo astrueret vir ille, mense decembri manum misit in sinum et extraxit eam plenam rosis et liliis. i. DE IEIUNANTIBUS IN DIE SABBATI ET VIGILIIS FESTIVITATUM BB. ManIAE VigGINis. — Inc. Legitur ctiam quod. quidam adeo erga matrem misericordiae fragrabat amore... Qui cum a viro inimico impetitus esset, vulneratus, capite plexus et in puteum proiectus, caput illius ex aqua emersit atque profitebatur se velle peccata confiteri. Fratribus Minoribus e vicino conventu accitis, confessionem peragit et tunc tandem moritur. k. DE QUADAM VIRTUOSA ORATIONE A DEO DOCTA CUIDAM PECCATRICI, CUIUS VIRTUTE DAEMONES EFFUGAVIT ET PERICULUM EVASIT. — Inc. 75 quadam villa crat quidam dominus qui posuerat decretum quod quicumque vir vel mulier adulterium. committeret, sine ulla. dispensatione moriretury... Cum mulier, suadente diabolo, qui eius pincerna factus erat, incestum eum filio admisisset, B. V. Maria eam edocet orationem quandam ; qua pronun iata, pincerna ille fugit et mulier tranquillam vitam agit. I. DE REVERENTIA QUAM FECIT IMAGO DOMINAE CUIDAM MILITI NOLENTI NEGARE EAM. — lnc. Puit vtr quidam in l'rancia nobilis, valde dives. Hic autem ad. honorem Virginis frequentissime ieiunabat... Cum bona sua perdidisset et non consensisset diaboiu suadenti ut ad ea recuperanda I. BIBLIOTHECA NATIONALIS. IQI R. V. Mariam negaret, Parisios venit ad capellam regis Franciae ; ubi Cop. VIII. imago Domina? Nostrae in illis foribus sculpta ei caput inclinat. Quod — D. 42 cum rex vidisset, eum militem suum fecit eique bona perdita restituit. *^. DE NAUTA DOMINAM REVERENTE, CUIUS GRATIA, NAVI PERICLITAN- TE, NON POTUIT MORI, ALIIS MORIENTIBUS SINE CONFESSIONE. — Inc. Qui- dam nauta in reverentia magna habebat Virginem... Naufragium passus ad insulam quandam appellit sedens super ligno; ibi hutem Fratribus Minoribus confitetur et vita fungitur. t. DE DEFUNCTO IN CUIUS LINGUA EST INVENTUM « ÁVE MARIA » ; PRO- PTER QUOD MANUS DAEMONUM EVASIT AD INFERNA DEDUCENTIUM. — Inc. Quidam, cum de nocte pergeret ad furandum, de ponte cecidit... Is cadendo Ave Maria pie dixerat. 0. DE QUADAM IMPEDITA A VIRO SUO A IEIUNIO SABBATI.— Inc; Paupee- cula quaedam ieiunabat, sabbatum. ad. honorem. Virginis gloriosae... ld vetante marito, ne fierent duae mensae, B. V. Maria implet capsam mulieris auro optimo. |. f. DE MONACHO RESUSCITATO AD PAENITENTIAM PERAGENDAM DE COM- MISSIS, GLORIOSAE MARIAE. .. . . . . AB EODEM COTIDIE QUINQUIES SALUTABATUR.— Inc. Quidam monachus sacrista erat Virgini valde devo- tus. Dutn ergo fret de nocte ad quandam villam, ut fornicaretur... Similis narratio atque Mir. BVM aor. q. DE REGINAE FILIO AB. AQUARUM SUFFOCATIONE PER DOMINAM LIBERATO ; POSTMODUM AMBO SAECULUM RELINQUENTES VITAM RELIGIO- SAM SUMPSERUNT. — Inc. Fuit quaedam regina quae unicum filium habebat multum praedilectum... -— Sequuntur (fol. 20-23") alia exempla, quae de B. Virgine non sunt. 2. (Fol. 24-42) Dicta sanctorum patrum Narratiunculae excerptae praesertim ex Vitis patrum, sed et ex Vita S. Francisci, quin etiam ex Valerio Maximo, ex Sigeberto Gemblacensi eic. Insunt miracula B.V. Mariae : 3. (Fol.25*-26) DE QUODAM FALSO ACCUSATO ET ADIUTO PER DOMINAM. — Inc. Quidam miles regis Apuliae, devotus Virgini gloriosae, falso accusatus, ab. imperatore Frederico captus, privatus est oculis... B. V. Maria ei oculos restituit eumque e carcere liberat. 4. (Fol. 26-26") QUOD SANCTI ACCUSANT PECCATORES ETIAM EXI- STENTES ET PECCANTES IN HAC VITA.— Inc. Quidam episcopus Maguntinus quadam nocte vidit in somnis quod. sancli in patria... B. V. Maria maxi- mam querelam Christo proponit de episcopo Maguntino, quod paupe- res suos iniuste affligeret. Cum autem episcopus vitam non emendaret, tristi casu post triduum perit. b. (Fol. 27-27") Quop AccUsATOS INIUSTE DOoMINA NOSTRA LIBERAT ET DEFENDIT. — Inc. Quidam Lombardus apud dominum suum graviter accusatus est; cum ad. ignem. cremandus duceretur... B. V. Maria eum a laesione ignis protegit et e carcere educit. 6. (Fol. 32'-33") DE QUODAM ALIO NOVICIO SIMILITER TEMPTATO, AB EXITU ORDINIS A DoMINA NOSTRA LIBERATO. — Inc. Is Anglia I02 CATAL. COD. HAG. LAT. BIBL. NEAPOLITANARUM. Con. VIII. quidam fovicius fuit in ordine Fratrum | Minorum, qui in. saeculo Dj. 42. fuerat licentiatus in artibus... Qui cum ordini nuntium mittere cogitaret, quia instrumenta musicalia manibus tangere iam non poterat, visa fossa plena serpentibus et draconibus, a proposito recedit. 7, (Fol. 33-34) DE QUADAM MONIALI A TEMPTATIONE PER SALUTATIO- NEM DOMINAE LIBERATA, SED DESISTENTE A SALUTATIONE, TEMPTATIONI SUBCUBUIT. — Inc. Audivi de quadam moniali, quae tempiatu amore cuskus- dam iuvenis... 8. (Fol. 38-38") DE QUODAM CLERICO PUNITO PROPTER BLASPHEMIAM IN DEUM ET ViRGINEM MARIAM, — Inc. Quidam clericus dum luderet ad taxillos et perderet... CODEX VIII. AA. 44. / Membraneus, foliorum 228 (0m,273 X 0,191), paginis bipartitis exaratus saec. XIV. : Inest 1. (Fol. 1-226") Legenda aurea, ac praeterea : 2. (Fol. 227"*-228" add. al. m. saec. XIV|XV) Sermo editus per venerabilem Anselmum archiepiscopum Cantuariensem de con- ceptione gloriosissimae Virginis Mariae. Legenda aurea, supplem. c. 189 (188), $ 1-4. CODEX VIII. B. 48. Chartaceus, foliorum 124 (0m,296 X 0,209), paginis bipartitis exaratus saec. XV. (Fol. 3-124*) Legenda B.Katerinae admirabilis virginis de Senis, sororis de penitentia B. Dominici fundatoris Ordinis Fratrum Praedicatorum — BHL. 1702. Foliis perditis,des. mutila : Prius autem quam ad urbem venirem,contu- leram cum quodam cive Florentino fideli Deo «c sanctae ecclesiae | (—5 Act. S$S., num. 420 med .). CODEX VIII. B. 49. Chartaceus, foliorum 3, paginarum 36, foliorum 3 (0m,273X(00,200), exaratus anno 1746 et (ult. fol.) anno 1749. 1. (Pag. 1-7) Vita et Acta S. Iustini episcopi Teatini confessoris, Florentii et Felicis fratrum eius et Iuliae virginis, filiae S. Floren- ti,martyrum... | Exscripta iussu Michaelis de Palma archiepiscopi Teatini ex codice Vallicellano H. a. Cf. Catal. Lat. Rom., p. 4021. 2. (Pag. 12-35) Miracula B. Iustini conf. ... — BHL. 4588, 4589. Li .l. BIBLIOTHECA NATIONALIS. ' | 193 Exscripta ex codice Valicellano H. 3, iubente eodem. Cf. ibid., Cop. VIII. p.40955. .B. 49. CODEX VIII. B. 51. Membraneus, foliorum 95 (0m,271 X 0,184), exaratus variis manibus saec. XII. Fol. 1 descripta est manu saec. XIII epistula Friderici II imperatoris ad capi- tulum Cisterciense, de qua BOHMER-FICKER, ds n. 943. 1. (Fol. 1*-7) Passio S. Laurentii mart. — BHL. 4753. . Inc. Beatissimus levita Laurentius sanctae Romanae ecclesiae archídsa- Conus, cum videret sanctum. Sixlum episcopum in custodia reciudi, his vce- bis appellare coepit : « Quo progrederis... 2. (Fol. 11-I2") Passio S. Ypoliti mart. sociorumque eius marty- rum — BHL. 3961. | Des. Alia autem die, dum oraret, Tribhonia emisit spiritum... Cuius cor- Pus sepultum est in eadem crypta. ubi sancti Ypoliti sub die XV kal. novem- bris. 8. (Fol. 12*-22") Vita S. Ausostint ep. et conf. — BHL. 792. 4. (Fol. 23-24") In natale S. Dionisii. Octo lectiones, quae inc. Pretiosus vir Domini Dionisius Atheniensium archiepiscopus cum. Romanae urbis loca visitans apud beatum Clementem Petri apostoli successorem dilectionis gratia morarctur, inler cetera quac ad invicem conferebant sancta colloquia, fertur. ita dixisse beatus Clemens : « Vides, mi frater carissime Dionisi, quanta est. messis — Des. et luce cac- lestá. circumfulgente. deportavit. Quod. videntes et audicntes qui aderant plures exterriti aufugerunt, plures. vero devoti facli christianam fidem susceperunt, laudantes... Amen. Cf. BHL. 2175 inde a c. 18 (P.L). 5. (Fol. 25-29) Vita S. Aegidii ab. — BHL. 93. 6. (Fol. 29*-38") Vita S. Nicholai ep. et conf. — BHL.6111-6113. Nonnulla praetermissa sunt. 7. (Fol. 41-71) Textus vitae, actuum atque obitus beatissimi Remigii Remorum archiep. et conf. — BHL. 7152, 7154-7159, 7163. 8. (Fol. 72-79) Passio S. Vincentii levitae et mart. — BHL. 8628-8630. 9. (Fol. 80*-85*) Vita S. Lamberti ep. et mart. — BHL. 4683. Deest prologus. Nonnullis. omissis, des. faliter rcgnum caelorum, quod diu desideraverat, vivens et coronatus feliciter intravit (— Act. SS., num. 37 sub in.). 10. (Fol. 86-94") Vita S. Iuliani ep. — BHL. 4544. Deest epistula. 11. (Fol. 947-95") Vita S. Briccii ep. — BHL. 1452. Cop. VIII. B. 52. I904 . CATAL. COD. HAG. LAT. BIBL. NEAPOLITANARUM. N CODEX VIII. B. 52. Membraneus, foliorum 8 et sign. 1-440 (om,xgri X o,r32), paginis bipartitis exaratus saec. XIV. Ordo foliorum a glutinatore perversus est. Periit post fol. 440 saltem unum folium. Inest Legenda aurea.Quaedam capita loco non suo posiücs sunt ; bis descriptum est caput de S. Furseo (semel De S. Forceo vel Forseo fol. 319", semel De S. P*rorsto fol. 422). Adsunt praeterea : 3 1. (Fol. 423-424) De S. Martiali Vita — BHL. 5555. Inc. Sanctus Martialis cum essct, consanguineus sanctis Stephani proto- mariyris, cum esset XV annorum... 2. (Fol. 424-427") De S. Sunset Inc. Antio quinto decimo imperii Tyberii Caesaris, Iohanne Baptista fraedicante in deserto Iudeae, multis ad eum confluentibus populis ex diver- sis regionibus,venit Saturninus cum cis de civitate Patras, filius Epgeae regis Achayae (cf. BHL.7507)—Des.quod bono conceperat affectu, fideliter effectui mancipavit ad honorem beati viartyris et gloriam Salvatoris... Amen. Sequuntur, nullo lemmate interposito : 19 (fol. 427'"-428') quaedam miracula S. Saturnini Tolosani (inc. Piura vero miracula beati martyris sunt scripta, licet huic adbreviationi apposita non sint, quae bost suum mar- Lyrium fecit... Legitur quod quidam sanctus abbas Sancti Saturnini Romam ivit... et des. e£. bonis operibus habusdavit) ; ao (fol. 428*-429") epitome Passionis S. Saturnini martyris in Africa (inc. Et altus Satur- ninus apud. Affricam, frater sancti. Satiri, qui cum praedicto fratre suo... et des. beatus vero Salurninus capile iruncatur) — Leg. aurea, cap. 173 (178) pars altera. Nota cap. 173 (178) Legendae aureae iam legi fol. 390-391, ubi integra adest pars illa altera. 8. (Fol. 429"-430) De S. Aulalia. Epitome de qua Catal. Lat. Vatic., p. 675. — Inc. Atima quae peccave- ri... 4. (Fol. 430"-431) De S. Columba Vita. Inc. Cum. £mperator Aurelianus Lenoty (immo Sesnonas) advenisset, de beata Columba, quod christiana esset, audivit. — Des. Et statim iruculen- tus carntfex iugulavit eam. 5. (Fol. 431-434) « De SS. Iuliano et Basilissa». Epitome de qua Catal. Lat. Vatic., p. 66-672. CODEX. VIII. D. 10. Constat duobus codicillis (0m,237 X 0.165), exaratis saec. XV, altero chartaceo foliorum 5, altero membraneo foliorum 49. (Cod. II, fol. 27-48") Miracula B. Virginis Mariae. Prologus. Immensae pietatis et venerandi ominis Mariae matris Domini I. BIBLIOTHECA NATIONALIS. 195 miracula vecitaturus de immenso mari videor. stillam elicere. Verum quae — legi, audávi, vidi et persensi, compendiosius epilogabo. Ibsa autem de sua plenitudine stilicidium gratiae nobis fundat. Inc. Hildefunsus archiepiscopus dulce volumen ad. laudem matris Dei compilavit — Des. vitam aeternam dona nobis, Domine. Amen. Insunt miracula plus 150 eaque fere non multis verbis narrata. CODEX IX. A. 19. Chartaceus, foliorum 120 (0m,311 X 0,227), exaratus saec. XVII in. Inest (fol. 1-77") tertius processus canonizationis B. Franciscae Romanae anno I451 factus, tum etiam (fol. 81-118*) secundus processus factus anno 1443 et anno 1453 a notario publico exscriptus (cf. fol. 118'-120). De quibus cf. Catal. Lot. Rom., p. 454 (cod. H. 60) et p. 453 (cod. H. 59). CODEX IX. A. 20. Chartaceus, foliorum 75 (0m,313 X 0,227), exaratus saec. XVII in. Inest processus secundus canonizationis B. Franciscae Romanae factus anno 1443. — CODEX IX. A. 24. Chartaceus, foliorum 62 (om,31: X 0,227), exaratus saec, XVIT in. (Fol. 1-48») Processus antiquus canonizationis B. Raymondi de Penyaforti. De quo Catal. Lat. Rom., p. 436. CODEX IX. F. 59. Chartaceus, foliorum sign. 10o (0m,213X0,155), exaratus saec. XVII. Fol. 19" scripsit rubricator : Ad usum R. Patris Domni Petri de Aquila f rioris Sanctae Mariae Collis madii de Aquila 1633. Inest (fol. 1-100) opus metricum Iacobi Caietani de Stephanescis de S Caelc- stino PP. V (— BHL. 6746-6749). Epistulae quae inc. Grandem nobis admodum (BHL. 6746) praemissa est (fol. 1-2) altera epistula quae inc. Relzgtosis viris amicis carissimis priori eenerali diffinitoribus capituli generalis Ordinis Sancti Petri de Murrone [acobus. ... Histo- riam,quam dudum per nos heroico metro inchoatam hoc vacationis praeteritae temporc devotione perfecimus... et des. confidimus exoratum.Datum. His litteris, incerto die datis, docet Caietanus se antiphonas et responsoria notis musicis ornata mittere. opus autem metricum se propediem missurum, ubi emendatum fuerit. CODEX IX. F. 62. Chartaceus, foliorum 28 (om,41 X 0,15), exaratus saec. XV. Erat olim « Bibl. Novae Capuc, Neap. » (fol. 1). Cop. VIII D. vo. 196 CATAL. COD. HAG. LAT. BIBL. NEAPOLITANARUM. Cop. IX. 1. (Fol. 1-18) (Litterae Iohannis de Tagliacotio de rebus a F.62 — S. Iohanne de Capistrano gestis) — BHL. 4366. Integras ex hoc codice ed. L. LEMMENs, inter Acta Ordinis Fratrum Minorum, t. XXV (1906), fasc. 1r-Xt, atque inde seorsum : Victoriae msra- bilis... (Quaracchi, x906), p. 1-128. 2. (Fol. 18-27) (Eiusdem Spistala de obitu S. Iohannis) — BHL. 4367. Fol. 27 manu prima, quae scripsit folia t-27, additum est: Serisi hanc epistolam ego Franciscus de Gonzaga ob. devotionem tanti paiess ct complevi die mercurii de. mane XVII novembris 1462. CODEX XIII. AA. 6. Chartaceus, foliorum À et sign. 1-20 (0m,266 X 0,196) et B, C (0m,213 X 0,153), exaratus saec. XVII. (Fol. 1-20") Andreis, id est historia de receptione capitis S. An- dreae apostoli auctore Iohanne Cobellino vicario Bonnensi — BHL. 439a, 439. Des. apparva*i posset non pro honore et decore tantummodo beati Andreac divini apostoli, verum etiam pro gloria magistri eius Salvatoris Christi, cui est potestas... Amen. Cf. Catal. Lat. Vatic., p. x16. CODEX XIII. AA. 27. Chartaceus, foliorum 122 (0m,205 X 0,143), exaratus saec. XVII. 1. (Fol. 3-7) De S. Rophillo ep. Foropopiliensi sermo S. Petri Damiani — BHL. 7283. « Ex veteri codice ms, Antonii Numai patricii Foroliviensis et Her- niensis episcopi ». — Des. mulia beneficia Deus omnipotens iugiter opera- lur. Tuum igitur. deposcimus, beatissime confessor et pontifex Rophille, prostrati suffragium, ut... praesentari mereamur im caelis, praestasmte Domino... Amen.(cf. Act. SS., num. 16 med.). 2. (Fol. 17-24) De S. Mercuriali ep. Foroliviensi sermo S. Petri Damiani. « Ex veteri codice ms, Ant. Numai Herniensis episcopi ». — Inc. prol. Ut fidelium parerem. praeceptis — Inc. Mercurialis igitur vir beatis- simus ab ineunte aetate catholicus — Des. son sua sed aliena quaesivit, cui hotsor... Amet. | 8. (Fol. 43-47) Acta S. Valeriani mart., Foroliviensis patroni. « Ex veteri codice ecclesiae cathedralis Forolivii ». — Inc. £s illis diebus erat. quidam puerulus, nomine Valerianus, super quem Christus suam graliam diffuderat — Des. Quo Leo Bacchon iravepletus valde veniens ad hominem Dei cum mulia turba paganorum, cum hacc vidissent, I. BIBLIOTHECA NATIONALIS. 197 amatores Christi effecti cum beato Valeriano in Christi laudibus persiste- bant. De quo sancto cf. Act. SS., Maii t. I, p. 496-98. 4. (Fol. 61-63) De S. Sigismundo rege ac mart. sermo S. Petri Damiani. TP « Ex veteri codice cl. v. Iuliani Bezzii Foroliviensis ». — Inc. prolo- gus. (nullius momenti): Beati Sigismundi regis ei martyris gloriosa natali- cia celebrantes — Inc. ut BHL. 7717. — Des. ofíata salute potiti alacres ad bropria vemcant, auxiliante Domino... Amen. 5. (Fol. 68-91") Legenda B. Iacobi de Venetiis Ordinis Fratrum Praedicatorum — BHL. 4110, 4111. 6. (Fol. 99-102) Vita B.Pellegrini Latiosi Ordinis Servorum authore Nicolao Burgesio Senensi equite aurato — BHL. 6629. « Ex codice ms, Pauli Bonoli Foroliviensis ». 7. (Fol. xo6-112") Miracula facta a B. Marcolino de Ammanis - Ordinis Fratrum Praedicatorum ex diversis authenticis miraculo- rum testimoniis extracta, Quae inter vetera monumenta coenobii Foroliviensis Ordinis Praedicatorum fideliter notata servantur, hic vero describuntur prout ab antiquo eiusdem saeculi scriptore fuere descripta atque contracta. | Inc. Contigit semel quod duo viri,quorum unus erat nobilis et civis Foro- liviensis et altev forensis — Des. Iuvenis quülam Venetus... convaluit. Hic vir sancius mulia alia signa ei miracula fecit, quae brevitatis causa dünit- timus. Nam quando fuit corpus eius translatum... Quare dignetur ipze antc Deum pro sibi devotis preces. effundere, qui vivit... Amen. Cf. Catal. Lat. Rom., p. 419. ; 8. (Fol. 113) Epistola cuiusdam nobilis Foroliviensium ad Rev. D. Bernardum Delphinum ep. Castellanum. Inc.Rev.int Christo bater...Quoniam Deus omnipotens, qui tn sanctis suis semper est admirabilis quique infirma mundi elegit — Des. offero ac dedo. Cf. Fl. ConNELIUS, Ecclesiae Venctae, t. VII, p. 186. | 9. (Fol. 115-116) Epistola reverendi ac venerandi Fratris [oan- nis Dominici ad rev. magistrum Raymundum de Capua totius Ordinis Praedicatorum magistrum generalem ia commendationem B. Marcolini de Forolivio. Inc. Rev. Pater...Gaudeatis, iterum dico gaudeatis, quod sub V. R. Pater tilatis ovili ac cultura talis ovis eb. planta sit veperta... Cf. Calal. Lot. Rom., p. 4199. CODEX XIII. AA. 35. Constat simul conglutinatis aliquot codicillis chartaceis (0,2555(0,153) exara- Cop. XIII. AA. 27. « 198 CATAL. COD. HAG. LAT. BIBL. NEAPOLITANARUM. Cop. XIII. tis variis manibus saec, XVI. Insunt quaedam excerpta et documenta de B.Nico- AAÀ.35- ao de Rupe. - Codex II constat paginis sign. 1-54 exaratis saec. XVI in. 1. (Pag. 1-54) Henrici Lupuli de vita Undervaldensis Nicolai narratio. De bene nota opella cf, Act. SS., Mart. t. III, p. 427, num. 84, 85; .G. E. vor HarrER, Bibliothek der Schteizer-Geschichte, t. III (Bern, 1786), pp. 552, 556-58. Codex IV constat paginis sign. 1-28, una manu exaratis anno IS2I. 2. (Pag. 6-24) Die historien und das leben des guten und seligen bruder Clausen. . Vita auctore Sebastiano Rhaeto, de qua Act. SS., 1l. c.,, num. 86; G. E. voN HALLER, t. c., p. 553. — Inc. praef. Uff das wir ouch fugend liebhabent — Inc. In einem land genempt gemeinlich Schwizerland — Des. und nach disem elenden leben ewigs leben. Amen. Gescriben und gecndet in Vncerwalden 45219 in octobri. CODEX XIII. AA. 44. Membraneus, foliorum sign. pridem ccLv-ccrLxxvirir, postea 239-262 (0m,115X 0,082), exaratus saec, XIV. | (Fol. 239-262") Quaedam extracta de vita sanctorum patrum. Inc.ab initio cap. 1libri BHL. 6524. Et quidem multa (fol. 239-251) ex hoc libro excerpta sunt, sed et ex aliis libris de Vitis patrum narra- tiunculae plurimae sunt exscriptae. Ultima est haec: Dicebat senex quia thihil sic quaerit. Deus. ab his qui primitias habent conversationis quomodo obire laborem. CODEX XII. F. 89. Chartaceus, foliorum 60 (0m, 144» 0,117), exaratus saec, XV. In folio pergameno quod intus :n integumento agglutinatum est, scripsit manus saec. XV : Iste liber est aa. usum Fratris Baptiste de Aquila, quem ipsemet . ?ctum scripsit. | Insunt Jocumenta maximam partem itaiice scripta : 1l. (fol. 1-23) epistula italica IoLannis de Tagliacotio de vita S. Iohannis de Capisirano. ed, B. MissoNto, Vitae miracoli del. B. Giovanni de Capisircno (in Venetia, 1627), p. 164-85. 2. (fol. 25-32") « Epistola R4: Patris Fratris Nicolai de Fara socii Patris B. Iohannis de Capisu ano » — cod. VIII. B. 35*. 8. (fol. 32*-34") additamentum ad hanc epistulam, ed. apud Massontio, t. c., p. 161-164. 4. (fol. 34*-37) alia epistula Nic.lai de f'ara (Venetiis, xo aprilis 1451), quae inc. La singolare affectione... b. (fol. 40-60") « Vita S Claraeia vulgari sermone ». I. BIBLIOTHRCA NATIONALIS. . ^. 199 CODEX XIII. G. 24. Membraneus, foliorum 8 (0m,215 X. ouo). exaratüs saec. xujxur. Cop; XIII. .G. 24. (Fol. 1-6") Passio S. Caterinae virg. et mart. -— BHL. 1659, 1660. Sequuntur (fol. 6") VERSUS SANCTI ATANASII IN BIUS, LAUDIBUS, Qui inc. Egregii fratres caelesti nectare fari — et des, Aé vilas sanctas capiatis praemia celsa ; atque d 9-8) officiüm S. Catharinae neumatibus notatum. | CODEX XIII. G. "20. - Membraneus, foliorum sign. 2-132. (02,143 x —' exaratus saec, XIV. - Inest Scala Iohannis Climaci, sub cuiüs initio hic etiam legitur : : (Fol. 2-5) Vita sub compendio abbatis Iohannis Montis Synay,. dicti Scolastici — — BHL. 4380. .CODEX XIV. B. 40. Membraneus, foliorum 130-(0m,266 X 0,210), paginis bipartitis exaratus saec. XIV (fol. x-117) et XV (fol. x19- 130). ; 1. (Fol.x-8") Compendiosa legenda B. Vannae seu Iohannae vir- ginis de Urbeveteri, sororis de paenitentia S. Dominici fundatoris et patris Ordinis Fratrum Praedicatorum — BHL. 4289. 2. (Fol. g-14") Compendiosa et valde abreviata legenda B Mar- garitae virginis de civitate Castelli, sororis de paenitentia B.Domi- nici fundatoris Ordinis Fratrum Praedicatorum — BHL. 5313 b. 8. (Fol. 15"-117) Legenda venerabilis ac admirabilis virg. B. Ca- terinae de Senis, sororis de paenitentia B Dominici patris Fratrum Ordinis Praedicatorum — BHL. 1702. CODEX XIV. D. 26. Membraneus, foliorum 125 (0m,289 X Suse. exaratus saec. XIII (fol. x-53*) et saec. XIV (fol. 56-125). 1. (Fol. 1-37") Vita S. Malachiae Yberniensis ep. — BHL. 5188. 2. (Fol. 122-122", 124-124", 123-123") X Ànselmi libellus de Con- ceptione B. V. Mariae» — Mir.BVM.1698, 15944-1713, 9091-832. Foliis perditis, desunt quaedam. 8. (Fol. 123") «Miraculum B. V. Mariae?» — Mir. BVM. 59o. Folio perdito, supersunt dumtaxat prima verba. 4. (Fol. 125) «.Miraculum B. V. Mariae» — Mir. BVM. 1357. Fragmentum initio et fine mutilum. Cop. XV. AA. I2. 200 CATAL. COD. HAG. LAT. BIBL. NEAPOLITANARUM. CODEX XV. AA. 12. Membraneus, foliorum nunc 235 (00,525 X .0,350), paginis bipartitis exaratus saec. X/XI. Folia 9-16 manu paulo recentiore suppleta sunt. Perierunt multa folia,non solum singula folia post fol. 2 et fol. 27, bina folia post fol. 12 et 5r,sed et integri quaterniones : post fol, 54 quaternio VIII, post fol. 86 quaternio XIII, post fol. 94 Men XV, post fol. 134 quaternio a post fol. 142 quaternio XXII. - ;Folio X descriptus est saec. "XIV index Vitarum.- (4. (Foi. 1*-2) Passio S. Andreaé apost. — - BHL. 428. Nov. 30. Folio perdito, des. mutila : quasi in eculeo donderetir, ne clavis| (ed. BoNNET, Pp. 24, l. 1). 2. (Fol. 3-8") Vita S. Nicolai — BHL. roy: -6113. . Folio perdito, inc. mutila : Sic sic quondam filiis» Dei cum filiabus hominum conira voluntatem | Dei coeuntibus... (2 MoMBRITIUS, fol. x62" in. ). "D I 8. (Fol. 8'-14) Vita S Ambrosii — BHL.377. . Dec. 7. Initium prologi bis legitur, manu s. XI/XII et manu saec. XII scri- ptum. Foliis perditis inter fol. 12et r3, desunt altera pars c. 3t et c. | 32-43. 4. (Fol. 14-17") Passio S. Savini ep. et mart. — BHL. 7452. Ultima pars Passionis bis legitur, serael manu saec. XI/XII (des. ut BHL. 7452), semel manu saec. XII (des. ut BHL. 7453). 5. (Fol. 17*-18"*) Passio S. Luciae virg. — BHL. 4992. 6. (Fol. 18*-22*) Passio S. Thomae apost. — BHL. 8136. - Dec. 21. 7. (Fol. 22*-24) Passio S. Victoriae — BHL. 8591. . Dec.23. 8. (Fol. 24-24") Passio B. Anatoliae — BHL.418. 9. (Fol. 24*-25") Passio S. Gregorii Spolitini — BHL. 3677. Dec. 23. 10. (Fol. 30-32") Passio S. Iohannis apost. et evang. — BHL. 4320. Dec. 27. . 1i. (Fol. 337-43) Vita 8. Silvestri — BHL. y»dbieid 7742. Dec. 31r. .. 42. (Fol. 46-46") Passio S. Felicis Nolani — BHL. 2885. 13. (Fol. 46"-49) Passio S. Marcelli papae — BHL. 5235. lan. 16. 14. (Fol. 49-50") Passio ss. mm. Marii, Marthae, Audifax et Abbacam — BHL. 5543. 15. (Fol. 50*-54*) Passio S. Sebastiani — BHL. 7543. Ian.20. Foiiis perditis,des. mutila: Nam isti dolores illorum dolorum imaginem portant. Et quantum distat inter ignem| (— Act. SS., num. 50). I. BIBLIOTHECA NATIONALIS. 20I 16. (Fol. 55-55") «Passio S. Vincentii» — BHL. 8631. Cop. XV. ' Foliis perditis, superest sola pars ultima inde ab : osculabantur vesti- AA. 14. gta eius e. omne corpus laceratum. lambebant... (cf. Act. SS., num. 16 extr.). 1". (Fol. 55"-58) Vita S. Geminiani ep. et conf. — BHL. 3296. Ian. - 18. (Fol. 58-62") Vita S. Severi archiep. — BHL.7684. Febr. 19. (Fol. 62*-66) posso Blasii ep. et mart. — BHL. 1379. Febr. 3. 20. (Fol. 68-70) Passio S. Agathae virg. — — BHL. 13 3. Febr. 5. 24. (Fol. 70-74) Passio S. Scolasticae virg. — BHL. V 516,77517. . Febr. ro. 22. (Fol. 74-75") Passio S. VEDI mart. — - BHL: 8460. ' Febr. I4. 293. (Fol. 75*-79) Passio SS. Faustini et. Iovittae — BHL. 2838. Febr. 15. 24. (Fol. 79-82) Vita S. Gregorii papae — BHL. 3639. Mart. 12. 25. (Fol. 82-86") Vita S. Benedicti ab. — BHL. 1102. Mart. 2r. Foliis perditis, des. mutila ; ménzme PROUD sed ad suum regem fCVef5i (— Act, SS., num. x4 extr.). 26. (Fol. 87-88") «Passio S. Georgii mart,» — BHL. 3393. Foliis perditis, inc. mutila; obiectioni tuae rationabiliter respondere. Dixisti enim melius esse michi... (— Bibl. Casin., p. 345, col. x sub fin.). 27. (Fol. 88*-89") Passio S. Marci evang. — BHL. 5276.April.25. 28. (Fol. 89"-90) Passio S. Vitalis — BHL.8699. . . April.28. 29. (Fol. 90-91) Passio S. Phylippi apost. — BHL. 6817. Maii rz. 80. (Fol. g1-91") Passio S. Iacobi apost. — BHL.4092. Maii r. 84. (Fol. 91"-94) Exultatio (?»mo Inventio) sanctae crucis — BHL. 4169. Maii 3. 82. (Fol. 94-94Y) Passio ss. mm. Gordiani et PONAM : BHL. 3612. Maii 1o. Foliis perditis, des. mutila: faciam fe capite caedi. Beatus Gordianus dixit : « Numquam tibi | (— Act. SS., num.4 extr.). 88. (Fol. 95) «Vita S. Zenobii ep. Florentini» E BHL. 9o14. Foliis perditis, superest sola pars ultima inde áb : studia postponere et tantummodo laudabillimi praesulis auailium pracstolari. Cum ecce (— Act. SS., num. x6 med.). 84. (Fol. 95-97) Passio S. Proculi mart. — BHL.6955. Iun. r. ANAL. BOLL. XXX. I4 o-— 4 WB B a V M 8| o P o8XS| o 0 * AM BMISTMH tA a —v83 £8 2243 3 ad d do x. Wo: - 9 td [4 202 CATAL. COD. HAG. LAT. BIBL. NEAPOLITANARUM. Cop. XV. Reliquis omissis, des. fios longe ab urbe decapitati sunt sub. die quarto AA. 12. iduum decembrium, regnante Domino... Amen. (2 Act.SS., num. I3 extr.). 85. (Fol. 97-99) Passio SS. Primi et Feliciani — BHL. 6922. Iun. g. 86. (Fol. 99-103) Passio S. Viti mart. — BHL.8714. — lun. 15. 87. (Fol. 103-104) Natale SS. Gervasi et Protasii — BHL. 3514. Iun. r9. 88. (Fol. 106-108) Passio SS. Iohannis et Pauli — BHL. 3237, . 3239. Iun. 26. .89. (Fol. 108-112") Passio S. Petri apost. — BHL. 6664. Iun. 29. . 40. (Fol. 1z12*-113) Item versus Damasi papae. Inc. Spiritus alme, veni perflando dindima nosira ;.— Ad. nosirum volum, Spiritus alme, veni... Des. Actio quaeso tibi placeat mea, Christe redemptor ; Fwulgeat ut lampas actio quaeso tibi. Cf. P.L., t. CXLVV, col. 946, xciv. 44. (Fol. 113-116") Passio S. Pauli apost. — BHL. 6572, 6570. Iun. 3o. 42. (Fol. 1x16"-119) Natale s. Romuli ep. Fesolanum. Sermo domni Teuzonis venerabilis ab. Item versus eiusdem — BHL. 7329. Iul. 6. 43. (Fol. z19-120") Passio SS. Processiet Martiniani — BHL. i Iul. 2. 44. (P ol. 120"-121) Passio SS. Septem Fratrum — BHL. 2853. Iul. zo. 45. (Fol. 121-122") Passio SS. Naboris et Felicis — BHL. 6029. ! Iul. xr. 46. (Fol. 122*-124) Passio SS. Quirici et Iolittae. Iul. 15. Inc. In tempore illo, agente praeside Alexandro, in. civitate Yconia sub Iuliano caesare facta est. persecutio magna. christianorum. Iulitta autem timens Deum. — Des. Cum venisset beatus Quiricus ad. locum. certaminis | cum matre sua, decollati sunt bro nomine domini lesu. Christi XVII kal. augustas. Circumdedst eos lux de caelo et. visae sunt animae illorum sicut columbae candidae velut nix. Passus est aulem... Amen. Cf. BHL. 1802 sqq. . 4". (Fol. 124-125") Vita S. Alexi conf. — BHL. 286. Iul. 16. 48. (Fol. 125*-126") Passio S. Margaritae virg. Iul. 2o. Inc. prologus et inc. Passio ut in recensione de qua Cafal. Lat. Rom., P. 69!. Reliquis omissis, des. Sancta Margarita respondit : « Novit Deus qui... cuiusque imperio creaturae omnes consistunt, cui regnum... Amen. 49. (Fol. 126"-129") Passio S. Apolinaris mart. — BHL. 623. Iul. 23. I. BIBLIOTHECA NATIONALIS. 203 * 5O. (Fol. 129*-131") Passio S. Iacobi apost. — BHL.4057.Iul. 25. 51. (Fol. 131"-133) Passio SS. Nazarii et Celsi — BHL. 6040. Iul. 28. . 82. (Fol. 133-133") Passio SS. Simplicii, Faustini et Beatricis.— BHL. 7790. . Iul. 29. . 58. (Fol. 133*-134) Passio S. Felicis papae — BHL. 2857. Iul:29. 54. (Fol, 134-134) P Passio SS. Abdon et Senne — : BHL. 6884. et6. . . [ul 30. Foliis perditis, des. mutila: Nam divitiae et honores sut. ad tempus aliis| (2 SunRIUs, c. 5 sub init.). 55. (Fol. 135-136) SLEYEBEo PES protomart. Ems — BHL. | 7851. Foliis perditis, inc. mutila: consulat Honorii decies (cod. decis) et Theodosii sexies augustorum... (— P. L.,c.2ain.). — — 56. (Fol. 136-137") Passio S. Sixti ep. — BHL. 7809. ^ Aug.6. 57. (Fol. 137*-139) Passio S. Donati — BHL. 2289. Aug. 9. 58. (Fol. 139-141) Passio S. Laurentii — BHL. 4753. Aug. ro. Incipit ut indicatum est Ca£a/. Lai. Lat. Rom., p. 71-7a**. — Des. ut indicatum ibid., p. x027*. 59. (Fol. 141-142") Passio S. Ypoliti — BHL. 3961. Aug. I3. Inc. Sanctus. Ypolitus et Iustinus, cum sepelissent corpus beati Laurentii, ieiunaverunt,.. Beatus autem Iustinus optulit... Regressusque Ypolitus... 60. (Fol. 142") Passio S. Agapiti — BHL. 125. Aug. 18. Foliis perditis, des. mutila: Ego fot, sum vesanus, sed. christianus| (2 Act. SS., num. 1o med.). 64. (Fol. 143-146") «Vita 5. SUPPE ep. Hipponensis» 3 BHL. 79a. . Foliis perditis, inc. mutila : desideraret atque optaret eum videre... (se MoMBRITIUS, fol. 58", col. x post med.). 62. (Fol. 146"-149) Gesta 3. Antonini mart. — BHL. 572, 573. Sept. 2. 63. (Fol. 149-149") «/Carmen de eodem» — CHEVALIER, Refert. hymn. 37668. 64. (Fol. 149"-150) Passio S. Cornelii papae — BHL. 1958. Sept. r4. 65. (Fol. 150-150") S. Cypriani mart. - BHL. 2037. — Sept. 14. 66. (Fol. 150*-152) Exaltatio sanctae crucis — BHL. 4178. Sept. 14. 67. (Fol, 152-155") Passio SS. Luciae et Geminiani — BHL. . 4985. Sept. 16. 204 CATAL. COD. HAG. LAT. BIBL. NEAPOLITANARUM, Cop. XV. — 68. (Fol. 155"-158") Passio S. Eufemiae — BHL. 2708. Sept. 16. AA. 12. Inc. Martyrium sanctae Eufimiae, quae martyrizata est sub Dioclitiano... 69. (Fol. 158Y-163) Passio S. Mathaei apost. — BHL. 5690. | Sept. 21. . '7O. (Fol. 163-166) Passio ss. mm. Mauricii, Exsuperii, Candidi, | lünocentt atque Victoris, quae facta est sub persecutoribus Dio- clitiano et Maximiano — BHL. 5744. ] Sept. 22. "4. (Fol. 166-168) Passio SS. Cosmae et Damiani — BHL. 1971. Sept. 27. 72. (Fol. 168-169) Dedicatio B. Michahelis archangeli — BHL. 5948. Sept. 29. 78. (Fol. 169-172") Vita vel obitum S. Iheronimi presb. — BHL. 3871. .. Sept. 3o; Sequitur (fol 172"-173), nullo lemmate praefixo, narratio Hieronymi de se ipso, de qua Catal. Lat. Vatic., p. 6894. . A. (Fol. 173-178") Textus vitae et actuum atque obitus B. Re- migii Romanorum archiep. — BHL. 7155-7158. Oct. r. Des. temo cognoscit. Huius ergo gloriosam venerabilemque ac devotissi- mam cum omni gaudio celebremus diei solemnitatem, auxiliante Domino... Amen. 715. (Fol. 178*-179) Passio S. Reparatae — BHL. 7184. | Oct. 8. 76. (Fol. 179-180) Passio S. Domnini — BHL. 2265. Oct. 9. 71. (Fol. x80-182") Passio S.Dionisii mart. — BHL. 2178.Oct. 9. 78. (Fol. 182*-184") Passio S. Calixti — BHL. 1523. Oct. 12. 79. (Fol. 184*-187") Acta et Vita S. Galli — BHL. 3247. Oct. 16. Deest prologus. — Reliquis omissis, des. cum c. x1 : Cave tié omnino alicui dixeris, donec videas gloriam Des. 80. (Fol. 187*-189") Natale S. Lucae Apos et evang. — BHL. 4973. Oct. 18. 81. (Fol. 189"-190") Passio S. Miniatis — BHL. 5965. — Oct. 25. 82. (Fol. x90*-194"*) Passio ss. apost. Simonis et Iudae — BHL. ' 7750, 7751. Oct. 28. 883.(Fol. 194"-196) Passio S. Caesarii mart.— BHL.151i:.Nov. r1. Reliquis omissis, des. corpora sanctorum Iuliani presbylers et. Caesarii diaconi undas offerentes (2 Act. SS., num. 30 in.). 84. (Fol. 196-196 bis) Passio S.Vitalis et Agricolae —BHL. 869r. . Nov. 4. 85. (Fol. 196 bis-199) Passio SS. Quattuor Coronatorum — BHL. 1837. Nov. 8, : I. BIBLIOTHECA NATIONALIS. 205 86. (Fol. 199-201) Passio S. Theodori mart. — BHL. 8077. Nov. 9. Cop. XV. AA. 12. 87. (Fol. 401-208") Vita S. Martini p — BHL. 5610, 5613, 5619- - 5622. . Nov. 11. Deest epistula ante Vitam 5610 et prologus narrationis 5613. 88. (Fol. 208"-209") Vita S. Bricii — BHL. 1452. Nov. X$. Jj 89. (Fol. 209"-212") «; Vita S. Fridiani ep. » — BHL. 3175. 90. (Fol. 212"-218") Natale S. Caeciliae virg. et mart. — BHL. 1495. |. Nov. 22. 91. (Fol. 218*-220") Passio | S. Clementis — BHL. 1848. Nov. 23. 92. (Fol. 220"-221) Item alia de libris miraculorum Clementis - — BHL. 1855. Inc. In divinis voluminibus... 93. (Fol. 221-227) Passio S. Grisogoni mart. — BHL. 1795, 118, 8093, 40r. Nov. 24. 94. (Fol. 227-229) Vita S. Prosperi ep. — BHL.6962. Nov.25. 95. (Fol. 229-232) Vita S. Gaudentii — BHL. 3278. Nov. 26. Deest prologus. 96. (Fol. 232-234) « Passio S. Iacobi juteseigi es BHL. 4xoo. 977. (Fol. 234-235", add. manu saec. XIII) «Vita S. Leonardi» — BHL. 4862. CODEX XV. AA. 18. Membraneus, foliorum 242 (0m,475 x 0,333), paginis bipartitis exaratus saec. XII. 1. (Fol. 1-6") Vita et obitus B. Ambrosii Mediolanensis ep. — BHL. 377. 2. (Fol. 6"-7*) Vita S. Zenonis ep. — BHL. 9oo1. 8. (Fol. 7*-9) Passio S. Eleutherii mart. — BHL.2451. . April. 18. 4. (Fol. 9-11) Passio S. Georgii mart. — BHL. 3377. Ed. Papiae an. 1523. Cf. Anal. Boll., t. XXIII, p. 4617. 5. (Fol. 11-12) Passio S. Marci evang. — BHL. 5276. Praemissus est prologus de quo Catal. Lat. Rom., p. 835. 6. (Fol. 12-12") Passio S. Philippi apost. — BHL. 68153,6814. 7. (Fol. x2*-13") Passio S. Iacobi apost., qui cognominatus est Frater Domini — BHL. 4097. | Praemissus est prologus de quo Catal. Lat. Rom., p. 845!. 8. (Fol. 13*-15*) Sermo in inventione sanctae crucis — BHL. 4.169. Cop. XV. " AA. 13. 206 CATAL. COD. HAG. LAT. BIBL. NEAPOLITANARUM. 9. (Fol. 15") Unde supra — BHL. 7734. 10. (Fol. 15*-18) Passio ss. mm. Alexandri, Even et Theodoli ' zx» BHL. 266. 11. (Fol. 18-19") Vita et actus S. Iuvenalis ep. — BHL. 4614. 12. (Fol. 19*-21) Passio S. Quiriaci ep. et mart. e BHL. 7025. 18. (Fol. 21-22") Depositio vel conversio Fatoni Picenii Piniani viri illustris. Passio Antimi episcopi sociorumque eius, qui diverso tempore diversis in, locis cursum fecerunt (?) beati (?) agonis — BHL. 561. 14. (Fol. 22*-23") Passio S. Victoris mart. — BHL. 8580. 15. (Fol. 23"-24") Passio ss. mm. Gordiani et Epimachi — BHL. 3612. 16. (Fol. 24"-28) Passio ss. mm. Nerei et Achillei — BHL. 6058- 6066. 1". (Fol. 28*-29) Passio S. Pancratii mart. — cod. VIII. B. 5?*. 18. (Fol. 29-31") Vita S. Pachomii ab. — BHL. 6411. 19. (Fol. 31"-33") Passio S. Torpetis mart. — BHL. 8307. Inc. Is illo tempore Nero imperator, qui omni provinciae imperaverat... | rtcogilians cum suis in quibus locis templum aedtficaret... 20. (Fol. 33-35) Passio ss. mm. Marcellic ni^» presb. et Petri exorcistae — BHL. 5231. 24. (Fol. 35-36") Passio S. Herasmi ep. et mart. — BHL. 2580. 22. (Fol. 36"-38) Passio ss. mm. Laurentini et Pergentini — BHL. 6632. 298. (Fol. 38-39") Passio ss. mm. Viriani, Faustini et Marcelliani - — BHL. 4583. 24. (Fol. 39"-41) Passio S. Bonita mart. — BHL. 1413. 25. (Fol. 41-42") Passio ss, mm. Primi et Feliciani — BHL. 6922. 26. (Fol. 42"-43") Passio S. Barnabae apost. — BHL. 983. 277. (Fol. 43"-44") Passio ss. mm. Basilidis, Trophidis et Manda- lis — BHL. 1org9. 28. (Fol. 44"-46") Passio ss. mm. Viti et Modesti et Crescentiae — BHL. 8712. 29. (Fol. 46"-48) Vita S. Alexii conf. — BHL. 286. Des. collocaverunt ibidem XVI kal. augusti sub. Archadio et Honorio piissimis imperatoribus Romanorum. De sepulcro autem. illius odor proce- dit suavissimus el fideliter ibi Dei misericordiam implorantium vota firman- tur ei variae curantur infirmilales, ad honorem... Amen. 80. (Fol. 48-50) Passio ss. mm. Cyrici et Iulittae matris eius — BHL. 1809. | I. BIBLIOTHECA NATIONALIS. 207 81. (Fol. 5o) Translatio eorundem — BHL. z811. 32. (Fol. 50) Versus de eisdem — BHL. 181o. 83. (Fol. 50-51) Passio S. Gethulii mart. — BHL. 3524. 84. (Fol. 51-52) Passio ss. mm. Gervasii et Frotasii — HS 3514. 85. (Fol. 52-53) Depositio S. Paulini epe et conf. ems. . BHL, 6560. 86. (Fol. 57-59) Pássió ss. mm. Iohannis et t Pauli — —— . BHL. 3236, ; 3238. : 87. (Fol. 60"-61) Alius sermo m natali apostolorum Petri et Pauli) — BHL. 6663. . Reliquis omissis, des. Notum autem facium est hoc per universam Ioppen, | et crediderunt multi in Domino (— MouBnrTIUS, fol. 197, col. 2 in.). 88. (Fol. 63-63") Item sermo unde supra — BHL. 6648. 89. (Fol. 63*-67*) Passio S. Petri apost. — BHL. 6670, 6657, 6659. 40. (Fol. 68-71) Passio S. Pauli apost. — BHL. 6572, 6570. 41. (Fol. 71-71") Passio ss. mm. Processi et Martiniani — BHL. 6947. 42. (Fol. 71*-72*) Passio S. Mustiolae virg. — BHL. 4455. 48. (Fol. 727-78") Vita S. Gregorii Gneocesariensis ep. — — BHL. 3678. Praemissus est prologus interpretis, quem ex hoc codice "v in Recherches de science veligieuse, t. I (x9vo), p. 568. 44.. (Fol. 78") Versus metrici de S. Gregorio. Inc. Temporibus priscis venevandos Graecia patres Edidit... (sunt versus numero 23)... Des. Diversisque modis par est dementia cunctis. 45. (Fol. 78*-79) Translatio S. Martini ep. et conf. — BHL. 5625. 46. (Fol. 79- -81") Vita S. Paterniani abbatis. Inc. ut BHL. 6472. — Des. corpus eius conditum. est inter Sinogalliam et Pénsurum in, vico Tuanaro idus novembris. Rexit autem episcopatum vir isle ber annos quadraginta duos. Sed iam quia longum est omnia beneficia Dei, quae per eum operatus est, stilo borcurrere, dignum est metam. ibi figi Sermonis ubi vitae metam accepit ipse praesentis, ber Dominum... Amen. 47. (Fol. 81*-82) Passio S. Anatholiae virg. et mart. — BHL. 418. : 48. (Fol. 82-83) Passio S. Felicitatis et filiorum eius — BHL. 2853. Cop. XV. AA. I3. o e — INE- m——— 208 CATAL. COD. HAG. LAT. BIBL. NEAPOLITANARUM. Omissis ultimis sententiis, des. depelluntur infirmitates. Horum.autem mariyrum natalicium colitur... Amen. 49. (Fol. 83-84) Passio ss. virg. Rufinae et Secundae — BHL. 7359- : 50 (Fol. 84-85") Translatio S. Benedioti ab. — BHL. r12x. 51. (Fol. 85*-87) Vita S. Eugeni ep. — BHL. 2680, 2681. Des. it. die iudicii. Ego autem ius officii mei implere studui (cf. Catal. Lat. Rom., pp. 5725, 23336). In insula quae Nautae vocitata domini ct servi nomine prius dicebatur esse scbulchrum, sed nulla antiquorum expressum cst regula nec aliqua ratione vcra vocabulum dictum. Postea complacuit vegi qui cuncta creavit ut sanctus Eugenius monachus ducerctur in ibsum locum, $n quo consecratum | est templum Dei et. altaria duo, ibique corpus eius in pace quiescit et de sancti Eugenii nomine memoratum locum placuit dici. Ipsc est super maria. vcsidens vicus Vadensis in provincia Liguriae, ubi. sancti Eugenii usque hodie bencficia vigent, ad laudcm... Amen (cf. Catal. Lat. Vatic., p. 462-6392). 52. (Fol. 87-90) Passio S. Margaritae virg. et mart. — BHL. 5303. E | 53. (Fol. 90-90") Vita S. Praxedis virg. — BHL. 6920. 54. (Fol. 90*-93") Passio S. Apollinaris mart. — BHL. 623. 55. (Fol. 94-97) Passio S. Christinae virg. et mart. — BHL. 1750. 56. (Fol. 97-98") Passio S. Iacobi apost. — BHL. 4057. 5'7. (Fol. 98*-100") Passio S. Christofori mart. | Inc. Tempore illo regnante Dagno rcge in. civitate Samo, homo erat in sula de genere. Chananeorum. — Des. ut quicumque Deum christiano- rum non crediderit, gladio interficstatur. Martyrizatus est autem... Amen. 58. (Fol. 1oo*-ro4") De sanctorum septem Dormientium— BHL. 2315. 59. (Fol. 1o4"-107) Passio S. Pantaleonis mart. — BHL. 6431. Des. ut indicatum est Caíal. Lat. Rom., p. 123?t. 60. (Fol. 107-108") Passio ss. mm. Nazarii et Celsi — BHL. 6040. | 61. (Fol. 108"- to9) Passio S. Felicis papae — BHL. 2857. 62. (Fol. 109) Passio ss. mm. Simplicii, Faustini et Beatricis — BHL. 7790. 63. (Fol. 109-110) SS. virg. Florae et Lucillae — BHL. 5017. 64. (Fol. x1xo-1ix1*) Passio ss. mm. Abdon et Sennes — BHL. 6884 et 6. Inc. Saevorum gentilium orta tempestate..... I. BIBLIOTHECA NATIONALIS. 209 65. (Fol. rx1*-1x2*) Passio SS. Machabeorum cum matre eorum —: BHL. 51:07. 66. (Fol. II2"-II4) Passio S. Felicis mart. — BHL. 2865. 677. (Fol. 114-116") Passio S. Stephani papae et mart. — BHL. 7945. 68. (Fol. 116"-117*) Inventio S. Stephani protom. et sociorum eius — BHL. 7851. 69. (Fol. 117*-119) De translatione corporis S.Stephani — BHL. 7858. 7O. (Fol. 119-122) Vita S. Oswaldi regis. Inc. Ergo cunctis placuit regum tempora computantibus ut ablata regum perfidorum memoria — Des. ut BHL. 6361. 71. (Fol. 124*-125"*) Passio ss. mm. Sixti, Felicissimi et Agapiti — BHL. 78e6. Praemissae sunt primae sententiae Passionis BHL. 2809 (Magnas... stoscuntur). 72. (Fol. 125"-126) Passio ss. mm. Iusti et Pastoris BHL. 4595. 48. (Fol. 126-129") Passio ss. mm. Donati ep. et Hylariani monachi — BHL. 2294. | "14. (Fol. 130"-1327) Passio S. Laurentii mart. — BHL. 4753. Inc. Tempore Decii caesaris cum. duceretur sanctissimus Syxtus urbis Romae episcopus ad supplicium, beatus Laurentius clamare ad eum coepit. .. "/5. (Fol. 132 bis-134) Vita S. Taurini ep. — BHL. 7990. "/6. (Fol. 134-137) Passio S. Susannae virg. et mart. — BHL. 7937. | "7. (Fol. 137-137") Pássio S. Eupli mart. — BHL. 2729. 78. (Fol. 137-139) Passio S. Gratiliani mart. — BHL. 3630. '79. (Fol. 139-140) Passio S. Y politi mart, cum sociis suis— BHL. 3961. 80. (Fol. 140-141) Passio S. Cassiani mart. — BHL. 1626, 1625. 81. (Fol. 14x) Passio S. Eusebii presb. et mart. — BHL. 2740. 82. (Fol. 156*-157"*) Passio S. Agapiti mart. — BHL. 125. 83. (Fol. 1577-160") Vita vel obitus S. Magni ep. et mart. Inc. prol.(brevis) : Omnia quae de sanctis legutitur vel. audiuntur — Inc. ut BHL. 5169. — Des. Et «his» auditis, beatus Paternus gratias Deo retulit, quod ei sancitum ac beatissimum Magnum iransmisit in pace. Com- pleta est vero confessio beati Magni... Amen.. 84. (Fol. 160"-162"Y) Passio S. Bartholomaei apost.— BHL. 1oo1, X002. Cop. XV. AA. 13. Cop. XV. AA. I3. MoT. 210 CATAL. COD. HAG. LAT. BIBL. NEAPOLITANARUM. 85, (Fol.- 162-165) Translatio eiusdem de India in Lypparim — BHL. 1005, 1007. - 86. (Fol. 165-178") Vita S. Audoeni ep. et conf. — BHL. 753. | 87. (Fol. 178"-179") Passio S. Genesii mart. — BHL. 3320. . 88. (Fol. 179*-185) Vita S. Augustini ep. et conf. — BHL. 792. 89. (Fol. 189"-xgx) Unde supra une decollatione 3. Iohannis Baptistae) — BHL. 4293. ' 90. (Fol. 1i9:-r91") Passio S. Savinae- virg. et mart. — BHL. 91. (Fol. 191"-193") Vita S. Egydii abbatis — BHL. 96. 92. (Fol. 193'-195") Passio ss. mm. duodecim fratrum — BHL. 2297. 93. (Fol. 195Y-199) Vita. ss. mm. Leonis et Marini — BHL. 4830. . 94. (Fol. 199-200") Passio S. Seraphiae virg. — BHL. 7586. 95. (Fol. 200"-201") Passio S. Victorini ep. et mart, — BHL. 7659. 96. (Fol. 209-210" De nativitate sanctae Dei genitricis Mariae — BHL. 5335, c. 1-1x. | | | 97. (Fol. 210"-214"*) Passio S. Adriani mart. cum sociis suis — BHL.3744. | 98. (Fol. 214Y-218) Passio ss. mm. Proti et Iacincti et Eugeniae — BHL. 2667. 99. (Fol. 218-226) Vita S. Helyae abbatis. Inc. prologus (bene longus): Swggessif, immo cet compulit me, paler amande ac venerande abba. Roberte, auctoritatis «iuae» non lemnenda praecepto... Heliae beatissimi abbatis vitam de graeco in latinum (ransferre sermonem... Reliqua in locis communibus versantur ; videtur scriptor confiteri se Vitam graecam aliquantum contraxisse. — Inc. Quemadmo- dum stellifero orbi sidera Dei dispositione distincta. unius sunt luminis et coloris, sed tamen aliud ab alio differl in. claritate — Des. Ad sepulturam itaque eius usque à. hodiernum diem multa operantur miracula et. exau- diuntur brecum vota, praestante Domino... Amet. De qua 4ct. SS., Sept. t. III, p. 843-44, num. 4 et 5. 100. (Fol. 226-228") Miracula post mortem etus. Inc. prol. Miracula quae Dominus pro suo fidelissimo Helya post deposi- tionem eius sacri corporis operari dignatus est — Inc. In transitu igitur eius mult£ interfuere piae voluntatts tnflammati devols$one. — Des. et potata taliter aqua sani ad domus vedibant. — Epilogus. Hanc itaque beatissimi vilam el quae scripsimus de eo miracula de graeco transtulimus in latinum sermonem, inieyprete quo« dam» monacho Helia nomine, domni Roberti "abbatis congrua tussionc.Nam primus auctor eiusdem scriptionis Quiriacus ipsius sancli viri discipulus et. monachus exstitit ; qui etiam. virtutibus I. BIBLIOTHECA NATIONALIS. 21I magistri ei in vita et post. obitum, ut. ipse testatur, interfuit. Nos aulem brevitati siuduimus,ne forte prolixitas narrationis fastidium gigneret legen- tibus, wt praefati sumus. Adhuc etiam ad eius sepulchrum multa mirabilia operantur ct fideliter orantium preces exaudsuntur, praestante. T Amen. 101. (Fol. 228*-229") Tractatus in exaltatione sanctae crucis — BHL. 4178. ES 102. (Fol. 229*-230") Passio s. Cornelii mart. — BHL: 1961. 2038. 104. (Fol. 231"-233") Passio ss. mm. Senatoris, Viatoris: Cassio- dori et Dominatae matris eorum — BHL. 7575 a. E z 105. (Fol. 233"-236") Passio S. Eufemiae virg. et mart. — BHL. 2708. 106. (Fol. 236*-239) Passio ss. mm. Luciae et Geminiani — BHL.4985.. 107. (Fol. 239-241") Passio S. Laert mart. Inc. (sine prologo) ut BHL. 4683. — Des. Post haec universa. turba cum sancto ad optatum locum pervenit (2 BHL. 4678, Act. SS., num. 32). 108. (Fol. 2417-242") Passio S. Ianuarii et sociorum eius — BHL. 4115. Foliis perditis, des. mutila. Revocantes autem. sanctum Ianuarium sta- tuerunt eum ante pracsidem | (— Act. SS., num. 7 extr.). Compositi sunt codices X V. AA. 14 et 15 simul collectis foliis quae super- erant tomi IV cuiusdam Passionalis, qui tomus menses octobrem, novem- brem et decembrem complectebatur. Verum non servato recto ordine folia haec conglutinata sunt, ac praeterea inepte intermixta sunt folia nonnulla tomi III eiusdem Passionalis seu mensium iulii, augusti, septembris (vid. infra libel- los 43, 47-51, 84, 87-91, 94, 98). Numeri quibus singula folia pridem signata erant scalpro glutinatoris vel partim, vel integre excisi sunt; quos numeros a nobis restitutos stellula (*) notavimus, non omnes tamen, sed quotienscum- que id nobis utile visum est. Folia e tomo III Passionalis desumpta uncis quadratis [ — ]distinximus. ' » CODEX XV. AA. 14. Membraneus, foliorum sign. 16-27, 27 bis, 28-54, 65-89, 92, 94, 102-110, 119 (?), 126, 120 (?), 127, 137, 138, 140-142, 144-147, 149-157, X50, I5I, 162, X65, 158-164, 267-272, 165 (0,462 X 0,333), paginis bipartitis exaratus saec. XIII. 1. (Fol. 16-17) «Vita S. Athanasii ep. Alexandrini» —- cod. VIII. B. 5^. Foliis perditis, inc. mutila : Twm ille : «Quis enim,inquit, vestrum Arse- sium noverat... 108. (Fol. 230"-231") Passio S. Cypriani ep. et mart. TE: | Cop. XV. AA. 13. Cop. XV. AA. 14. 212 CATAL. COD. HAG. LAT. BIBL. NEAPOLITANARUM. 2. (Fol. 17-20) Passio S. Fortunatae virg. et mart. et sociorum eius. Cap. VII. &— BHL. 3081. Oct. 14. Omissis reliquis, des. ut indicatum est Catal. Lat. Rom., p. 17869, (8. (Fol. 20-22") Passio Calixti papae et mart. — BHL. 1523. 4. (Fol. 22"-24") Vita vel obitus S. Pardi ep. et conf. Cap. VIII. — BHL.6465. Oct. 18. Folio perdito, des. Fuit enim hic pastor pius... animabat irepidos, miti- gabat vio| (lentos). Neque ulterius procedunt editiones. 5. (Fol, 25-26") «Laudatio S. Lucae evang.» — BHL. 4973- Foliis perditis, inc. mutila : Marcum autem in Italia, instigante sancto Spiritu, magis auditu quam visu... (— P. L.,col.1531 D). 6. (Fol. 26*-30") Cap. X. Vita vel obitus B. Zosimi ep. et conf. — BHL. 9026. Oct. 20. Inc. prol. Spietdida hodie ct spirituali nitore mirabilis adest. solemnitas — Inc. Hic itaque sanctissimus: pater noster Zosimus parentum quidem fuit in habundantia viventium, locupletum quidem terrenis, sed multo locuple- tissimorum. spiritualibus — Des.-ut supplicet Salvatorem Christum donari tiobis vemissionem delictorum a communi et ERE omnium Deo nos- tro, quem decet omnis gloria... Amen. 7. (Fol. 30*-33*) Passio S. Theodori fend Theodoriti) misti | atque sacerdotis. Cap. XI. Oct. 23. Inc. Sanctorum igitur martyrum mortem quam preliosum est pro futuris temporibus memoriae humani generis commendare — Des. cuius orationes pro nobis qui conscribsimus et eam audientibus ad animarum nostrarum medclam proficiant, qui cum Patre... Amen. Cf. BHL. 8074 sqq. 8. (Fol. 33"-34) Passio ss. mm. Chrisanti et Dariae. Cap. XII. — BHL. 178;. Oct. 25. Solus prologus, cui subiuncta sunt haec : A4dquire is libro, Cf. infra 59. 9. (Fol. 34-34") Item aliud miraculum eorum sanctorum (immo SS. Diodori et soc.) — BHL. 2165. Omissa est ultima sententia, 10. (Fol. 34*-40) Passio S. Dimitrii mart. Cap. XIII. — BHL. 2124. | Oct. 26. Reliquis omissis, des. fraevaricatore astante et audiente. Nobis autem p?opitialio sit... Amen (— Bibl. Casit., p. 144, col. 2 med.). 11. (Fol. 40-45) Passio ss. apost. Simonis et Iudae. Cap. XIIII. — BHL. 7750, 7751. Oct. 28. 12. (Fol. 45-47) Vita vel obitus B. Germani ep. et conf. Cap. XVI. — BHL. 3465. Oct. 30. I. BIBLIOTHECA NATIONALIS. 213 13. (Fol. 47-50) Passio S. Maximi mart. Cap. V. — BHL. Co». XV. 5846. Oct. 29. ^^ 14. (Fol. 50-51") Miraculum de ycona Domini in Constantino- politana urbe. Recensio de qua Catal. Lat. Vatic., p. x5att. 15. (Fol. 51"-54*) Passio S. Marciani mart. atque pont. Cap. XVII. ; Oct. 31. | De qua Act. SS., Iun. t. IL. jp. 5n. num, n et' Catal. Lat. Rom. S p 28316, — Inc. Post iriumphalem victoriam domini nostri Iesu Christi, quam pretioso sanguine — Des. Reconditum est. autem eius sacratissimum corpus cum ymnis eL laudibus in — civitate Siracusana. Postmodum. vero Des omnipotentis iudicio cum cadem civitas ab Agarenis excidium pateretur, summa veneratione translatum in. civitate Patras in basilica beati Theodori maxriyris conditum cst. Finito libro sit laus et gloria Christo. Hic liber est scriptus, qui scripsit sit benedictus. 16. (Fol. 65-67") « Vita S. Leonardi» — BHL. 4862. - Foliis perditis, inc. cwi vocabulum est Pavum. Quae denique silva... (7 Act. SS., Nov. t. III, p. 152, c. 5). Vitae subiuncta sunt 19) miracu- lum simile narrationi BHL. 4878 ; vid. appendicem II ; 2* miraculum BHL. 4871, quod des. et alteram ad. Sanctum. Leonardum. Tunc omnes qui viderant eL qui audierant glorificaverunt Deun, qui tanta mirabilia per beatum confessorem. suum. Leonardum. dignatus est. ostendere, cui est honor... Amen. 1". (Fol. 67*-70") Passio SS. Quattuor Coronatorum. Cap. IIII — BHL. 1837. Nov. 8. 18. (Fol. 70"-75") Passio. S. Theodori mart. Cap. V. — BHL. 8086. Nov. 9. Deest prologus. 19. (Fol. 75*-78") Passio 9. Martini mart. atque pont, — BHL. 5596. Deest prologus. Omissis ultimis sententiis, des. e£ caelestium boneficio- vum evidentissime declarant indicia, ad laudem... Amen. (— SURIUS, c. 26 med.). 20. (Fol. 78*-82*) Vita vel miracula S. Mennae conf. — BHL. 5930. 21. (Fol.*82*-*88") s vel obitus S. Iohannis Chrisostomi Cap. VIII. Nov. r3. Prologum et prima Vitae verba ex hoc codice edidimus. Catal. Lat. Rom., p. 328-2929. — Des. Vita : e£ ipsam sustinere. vindictam. Obiit autem | sanctissimus lohannes Chrisostomus $dibus novembris, cum csset annorum quinquaginia duorum el octo mensium. Ex quibus quinque et 214. CATAL. COD. HAG. LAT. BIBL. NEAPOLITANARUM. Cop. XV. dimidio pontificali redimitus infula digne Christi vexit ecclesiam ad lau- AA. 14. dem... Amen. 22. (Fol.*88*-*89") Passio S. Mennae mart. Cap. VII, — BHL. 5921. Nov. 1r. Foliis perditis; des. mutila : u£. vegem omnium aeternum non dercelin- quam, scito quia (MOMBRITIUS, fol. 157, col. x post med.). 29. (Fol. "92-*92*) « Vita S. Martini ep. Turonensis? — — BHL. 5610. Inc. cogitabat. Quodam itaque tempore cum. iam nihil nisi arma — Des. samet publice virgis caesus est| (c. c extr.- c.4 in) —— 24. (E ol. 94-94) «Vita S. Martini» — BHL. 5610. | . Inc. qui ad exemplum beati magistri nuiriebantur. Nos emere aut. ven- dere — Des. Tum. vero mirum in modum cerneres conira vim venti| (c. 1o : post med. - c. 14 in.). 25. (Fol. ro2:102") « Miracula S. Martini» — BHL. 5618, lib. I, c. 3-5. Inc. mutila : |orbe venitens gloriosus domnus Martinus decedente iam mundo sol novus... 26. (Fol. 102"-103) « Epistola II de S. Martino» — BHL. 5612. Omissa altera parte, des. e£ potuit esse martyr et voluit (ed. HARTEL, P- 144, l. 1). 24. (Fol. 103-104") Epistula Sulpicii — BHL. 5613. 28. (Fol. 104"-105) «De S. Martino» — BHL. 5619, 5620. 29. (Fol. 105-106) Epistula Severi ad Eusebium presb. — BHL. 561r. Sequitur BHL. 5620 usque ad truncabantur, addita clausula : ob amo- vem domini nosiri Iesu Christi, qui vivit... Amen. 80. (Fol. 106-106") Translatio S. Martini ep. — BHL. 5623. | Iul. 4. 81. (Fol. 106"-107") Miraculum S. Martini in nativitate S. Bricii. Longior atque recentior narratio de qua Catal. Lat. Vatíc., p. 1005, no 2. 82. (Fol. 107"- o8") Vita vel obitus S. Bricii conf, et ep. — BHL. 1452. 88. (Fol. 108"-109) «Narratio de S. Briccio» — BHL. 1451. Subiuncta sunt ea quae in Dialogo Severi sequuntur, c. 16 et prima sententia c. 17 usque ad : cena debetur. 84. (Fol. 109-1ro*) Vita vel obitus S. Gregorii pont. et conf. theumatirgi. Cap. VIII. — BHL. 3678. Nov. 17. . Foliis perditis, des, mutila : sapientia comprehendens omnia, virtus qua| (z Bibl. Casiti., p. 171, col. 1 in.). I..BIBLIOTHECA NATIONALIS. 215 85. (Fol. 11; vel 1x19- 117* vel 119) «Passio S. Theclae — BHL. 8022. Inc. |nies. Dicat qua ex causa haec facit. Tunc. Demas et. Hermogenes dixeruni Tammiro : « Dic illum christianum esse — Des. quod. esset nimis speciosa, incidit $n amorem (ed. O. vou. GEBHARDT, p. 41, l. 16- p. 69, l. 20). Cf. infra 37. 86. (Fol. 126-126") (altera pars narrationis de qua infra, 39). A Des. mutila : Qui me de fetidi liberasti peste sepulchri. Mortua sero fui, sed gaudens mane | 97. (Fol. i18 vel 120 - 118" vel 120" «Passio S. Theclae» — BHL. 8022. Inc. efus et seducebat Paulum fecum. — Des. mutila : w£ hoc vidit factum, deficiens prolapsa (ed. GEBHARDT, p. 69, l. 20 - P. x01, l. 17). . . 88. (Fol. 125) « Passio S. Abibi mart. Edesseni». Inc. mutila : | tam e| cum unicam vitam tuam finiri iussevo, beneficium tibi praestetur moriendi. Abbibus dixit : Haec faciens amplius me vemune- *as — Des. ínter crepitum lign«Cor»um et flammarum et verba orationis Deo spiritum exhalavit. Consumptus est autem secundo die mensis seplem- bris... Amen, Cf. Catal. Lat. Rom., p. 1612, 89. (Fol. 125-125") «Miraculum SS. Samonae, Guriae et Abibi Inc. prol. Miraculum Salvatoris nosiri Iesu Christi, fratres carissimi, quod per suos operatus est martyres — Inc. Tempore igitur quo pestzfera | gens Hunnorum Romanas adiit partes... Alteram partem narrationis vid. supra, 36. — Est haec alia versio libelli de quo Ca£al. Lat. Rom., p. 175. 40. (Fol. 137) «Passio S. Clementis papae — BHL. 1848. Inc. mutila : et Spiritus sancti, perfecti infide christiani abscedevent (cf. MoMnnrTIUS, fol. 194", col. 2 ante med.).Vid. infra, 97. 41.(Fol. 137-138") «Miracula S. Clementis» -—- BHL. 1855, 1857. | | 42. (Fol. 138", 141-142", 144-146) «Passio» B.Anastasiae mart. Cap. XV — BHL. 1795, 118, 8093, 40r. .. Nov. 24. Foliis perditis, desunt quaedam. [48. (Tomi III fol. 140-140") «Passio S. I — BHL. 1759.] Inc. mutila : venit filiamque catenis innexam ferreis conspicit — Des. mutila: eos hománes fuisse non «deos, inces?»tuosos, homicidas| (PENNAZZI, C. 9 Sub. in. - c. IO extr.). 44. (Fol. 146-147", 149-152) Passio B. Mercurii mart. — BHL. 5933. Folium 148 reperies infra, 93. 45. (Fol. 152-157) Passio S. Petri mart. atque pont. Alexandrini Cap. XVII. — BHL. 6692. | | Nov. 27. Cop. XV. AA. 14. 216 CATAL. COD. HAG. LAT. BIBL. NEAPOLITANARUM. Cop. XV. . 46. (Fol. 157) Passio S. Caterinae virg. et mart. — BHL. 1659, AÁ. 14. r66r., | Solum initium ; reliqua vid. infra, bB2.Des. Passio BHL. 1659 : mini- siri aulem caesaris accipientes illam secundum iussionem decollaverunt cam vicesima quinta die mensis novembrii, hoc est septimo kalendas decembris. Finito namque... [47. (Tomi III fol. 150-151) «Vita S. Lupi ep. Trecensis ».]| Inc. mutila : Ideoque regula.et divina scriptura insiructus ad. urbem Matisconem — Des. ut notatum est Catal. Lat. Rom., p. x95. [48. (Tomi III fol. 15ri-1i51") Passio 9. Felicis ep. et mart. — BHL. 2857.] [49. (Tomi III fol, 151") Passio ss. mm. Simplicii, Faustini et Beatricis — BHL. 7790.| . Des. sub ipso initio : e£ colla eorum saxis| [50. (Toni III fol. 162-162») ««Revelatio S. Stephani protom.»] Inc. funeris exequiis ad. protomartyris pedes iussi tradere sepulturae — Des. Hoc me dicente illoque contra me quasi stante irato| . Cf. BHL. 7853, c. 3 med. et c. 5 med. Ceterum neque recensionem BHL. 7851 neque recensionem BHL. 7853 codex exhibet. (51. (Tomi III fol. 165-165") «; Passio S. Sixti papae »] Inc. Athenas et natus et doctus, prius quidem philosophus — Des. tibi ergo commendo nostrae virtulis successionem. (cf. Anal. Boll., t. XI, p. 289 extr ). Et dicit | 52. (Fol. 158-162") «Passio S. Wathaunsens Pars reliqua. Vid supra, 46. 58. (Fol. 162-163") Passio ss. mm. Saturnini et Sisinii diac. Cap. XVIII. — BHL. 7493. Nov. 29. 54. (Fol. 163"-164) Passio S. Andreae apost. Cap. XVIIII. — BHL. 428. Nov. 30. Solum initium ; cf. infra, b6. — Praemissa est pars prologi de quo Catal. Lat. Rom., p. 67!. 55. (Fol. 267-272") «Gesta S. Silvestri papae» — BHL. 7726, 7727, 7730, 7734- Gestorum S. Silvestri BHL. i 7727, 7130, 7734 habemus variis in locis huius codicis exemplar quod, foliis perditis, in initio, non uno in loco mediae narrationis et in fine est mutilum. Fragmenta hoc ordine . collocanda sunt : 86, 78, 5b, 79, 82, 80, 81, 83. 56. (Fol. 165-165") « Passio S. Andreae». Altera pars ; cf. supra, 54. Reliqua vid. infra, 57. I. BIBLIOTHECA NATIONALIS. 217 . CODEX XV. AA. 15. Membraneus, foliorum sign. 166-189, 191-196, 198, 203-219, 226-230, 232-238, 241-257, 266, 273, 276, 279, 280, 275, 281, 209, 258, 259, 265, 142, 143, 205, 202, 360-263, 148, (?), 197, 13..? 14..? (0m,460 X 0,328), paginis bipartitis exaratus saec. XIII. 57. (F ol. 166-166") «Passio S. Andreae». Vid. supra, 54, b6. 58. (Fol. 166*-175") Miracula S. Andreae apost. — BHL. 430. Des. cum BHL. 429 : MiM enim sufficit unus Dominus lesus Christus, quem per famulum eius Andream agnovi. 59. (Fol. 175"-181) Ss. mm. Crisanti et Dariae — BHL. 1787. Dec. r. Deest prologus. Sed vid. supra, 8. 60. (Fol. 181-184) Passio B. Barbarae virg. et mart. Capitulum primum. | Dec. 4. Inc. Maximiano igitur impiissimo regnante tyranno, saeva adversus christianorum gentem exorla. est persecutionis procella — Does. Passa cst autem... Valentinus autem homo quidam pius et religiosus ac timens Dcum perquisivit harum sanctarum corpora... Ubi postca digna basilica est fabri- cata earum memoriae celeberrima, ubi usque hodie sanitates diversarum aegritudinum. bracstanlur à. Christo Domino, ad laudem... Amet. 61. (Fol. 184-189", 191-194) Nathale S.Nicolai ep. et conf. Cap.Il. — BHL.6104-6106, 6150-6156 a, 6160, 6161, 6163-6165. |. Dec. 6. Foliis perditis, desunt quaedam in BHL. 61060. 62. (Fol. 194-196", 198-198") Vita et obitus S. Ambrosii ep. et conf. Cap. III. — BHL. 377. Dec. 7. Folium 197 reperies infra, 9b. — Des. mutila: Promiserunt enim Arbogastes tunc comes et. Flavianus... stabulum se essefacturos in basilica. ecclesiae Mc | (— P.L., c. 31 med). 63. (Fol. 203-203") « Miraculum de conceptione S. Mariae» E Mir. BVM. 405. Inc. mutilum : rez ad. defendendum se praeparavit... 64. (Fol. 203"-205) «Anselmi libellus de conceptione B. V. Mariae» — Mtr. BHL. 90, 1698, 1594. -]- 1713, 909 -1- 832. 65. (Fol. 205*-207) Vita vel obitus S. Zenonis conf. Cap. IIII. Dec. 8. Inc. prol. Dum universo orbi diffamala multa repperi sanctorum. mira- cula, daemonibus imperare — Inc. Tempore itaque. Galieni caesa ris, exardesceste diabolo adversus Christi milites, tunc beatus Zenus residens ANAL. BOLL, XXX. : I5 Cop. XV, AA. I5. Cop. XV. |. AA. I5. 218 CATAL. COD. HAG. LAT. DIBL. NEAPOLITANARUM. monaslerio non longe ab urbc Verona — Des. de cuius doctrina rutilat saticla ecclesia. Nos, eius suffragante prece, exoremus Christum dominum tiosirum, ut nostra dcleantur delicta, qui cum Patre... Amen. 66. (Vol. 207-208) Ymnus Prudentii in honore passionis B. Iulaliae mart. Cap. I — DHL. 2699. Dec. ro. 67. (Fol. 208-209") Passio Eulaliae virg. et mart. Inc. Temporibus impiissini Maximiani imperatoris facla est persecutio ingentis christianorum. In. illis itaque diebus bculissima Eulalia Barchi- moncnsium civis et. incola — Des. Statim ad. voces psallentium multitudo populi convenerunt et cum gaudio scpelicrunt cam, gratias agentes... Amen. Cf. BIIL. 2693. 68. (Vol. 209*-*214) Vita et obitus B. Syri conf, Cap. VI. — BHL. 7976. Dec. ir. 69. (Fol. *214-219*) Passio B, Eustratii mart. Cap. VII. — BHL. 2778. Dec. r2. Foliis perditis, des. mutila : e£ muliebri furore confusus plangit mortcm Sarpedonis | (— Bibl. Casíin., p. a00 extr.). 70. (Fol. *226-*226") «Passio S. Luciae» — BHL. 4992. Inc. mutila: |pentem, sicut latronem, sicut. barbarum... (— SURIUS, C. 5 post med.). 74. (Fol. *226"-230", 232-*235") Vita et obitus B. sadi conf. Cap. VIII. — BHL. 150. Dec. x4. Des. ut in cod. VIII. B. 75. — Folio 331 perdito, desunt quaedam. 72. (Fol. *235*-*238", *240-*242") Passio B. Thomae apost. Cap. X. — BHL.8136. Dec. 21. Foliis perditis, deest pars media. — Subiunctus est locus non ita brevis de nominis interpretatione, qui inc., Thomas et Matheus. Thomas interpretatur abyssus sive geminus... et des. in officium apostoli et cvangc- Eistae. 78. (Fol. *242*-*244"*) Natale S. Gregorii Spoletini ep. Cap. XI. — BHL.3677. Dec. 23. 74. (Fol. *244"-*245") Passio B. Victoriae virg. et mart. — cod. VIII. B. 3!'. 75. (Fol. *248-253) Gesta B. Iohannis apost. et evang. Cap. XII. — BHL. 4321. Dec. 27. 76. (Fol. *255-257*) Thomae Cantuariensis ep. et mart. —BHL. 8189. Dec. 29. Des. Noli flere pro archipraesule tuo, quia caput eius in sinu filii mei requiescit. 7*1. (Fol. 257") «(Miraculum S. Thomae — BHL. 8171. I. BIBLIOTHECA NATIONALIS. 219 Des. sub ipso initio prolosi : i» voce flentium. Cecidit cenim| Scd vid. infra 85b. 78. (lol. 266-266") «Gesta S. Silvestri». 79. (0l. 273-273") «Gesta S. Silvestri». 80. (Fol. *276-*276*) «Gesta S. Silvestri». '81. (Fol. 279-280") «Gesta S. Silvestri». 82. (Fol. 275-275") «Gesta S. Silvestri». 83. (Fol. 281-281") «Gesta S. Silvestri». De fragmentis 78-83 vid. supra, b5. [84. (Tomi III fol. 209-209") «Vita S. Augustini ep. Hipponen- sis» — BHL. 785.] Fragmentum ex media Vita (c. 18-24). Cf. infra, 89. 85. (Fol. 258-259") «Miracula S. Thomae Cantuariensis» — ex BHL. 8171. Initium (corona capitis nostri...) continuo coniungitur cum fragmento 77. Des. in c. 75 libri IV : quem de curia eic(cevat). 86. (Fol. 265-265") «Gesta S. Silvestri». Vid. supra, bb. [87. (Tomi III fol. 142-142") «Passio S. Christinae» — BHL. 1759.] Ultima pars, indeab: [me celeberrimus habebatur, duos dracones. in medium detulit... (2 PENNAZZI, c. 15 med.). — Vid. ctiam supra, 43. [88. (Tomi III fol. 142*-143") Passio S. Pantaleonis mart. Cap. XVI (?)] Iul. 27. Inc. Regnante impio Maximiano, multi christianorum in montibus sc* absconidenles — Des. mutila : Haec audiens Eufrosinus cessavit inlerrc- gare eum | Cf. infra, 98. [89. (Tomi III fol. 205-205") «Vita S. Augustini ep. Hipponen- sis» — BHL. 785.] Fragmentum, quod inc. in medio prologo. [90. (Tomi III fol. 202) «Passio S. Bartholomaei apost.» — BHL. 1002, 1003.] Inc. e£. Deo mco. credere. et ipsi sacrificare (— Act. SS., num. 22 post med .). [91. (Tomi III fol. 202-202") Passio ss. mm. Rufi et Carponi. Cap. XVIII — BHL. 7378.] Aug. 27. Des. mutila : |n£o szbi presen turi, et interroga » vit eos dicens» (— Act. SS., num. 3. med.). 92. (Foi. 260-263") ««Mivacula S. Thomae Cantuariensis» — ex BHL. 85171. Cop. XV. AA. IS. 220 CATAL. COD. HAG. LAT. BIBL. NEAPOLITANARUM. Cop. XV. Des. inc. 65 hbri IV: quae sufficienter, ut credimus, trac(tata. sunt). AA. I5. Cf. supra, 77, 8b. 93. (Fol. *148-*148") «Passio S. Mercurii. Hoc cst folium quod deerat supra, 44. [94. (Tomi III fol. . .-...*) «Passio S. Agapiti» — BHL. 125.] Inc. hoc folio lieed ANE pars media Passionis. 95. ( Fol. 197-197") « Vita S. Ambrosii 5. . Quod folium deerat supra, 62. 96. (Fol.*13..? - *13..?*) SOPIUME pars Passionis S. Caeciliae» — BHL. 1495. Inc. unum e duobus aut sacrifica, aut nega te christianam esse... (— MOMBRITIUS, fol. 192", col. 2 extr.). 97. Fol.*i3..?*) Passio S. Clementis mart. atque pont. Cap. XIIII. — BHL. 1848. Nov. 23. Des. mutila : e£ vitam baptismatis sanclificatione mundatam donis genti| (cf. MouBRITIUS, fol. 193, col. 4 med.). Deest pars media Passionis. Ultimam partem vid. supra, 40. [98. (Fol.*14..?-*14..?) «Passio S. Pantaleonis ».] Inc. mutila : imperator : « Dic mihi si vera sunt quae audsvi de te ? — Des. . omnes bestias colligi... interficeret iustum. E[[|[. Cf. supra, 88. CODEX XV.B. 6. Chartaceus, foliorum 1o et sign. 380 (0m,3075X (0,212), exaratus variis manibus saec. XVII. (Fol. 174*-176) Relatio domni Paschalis papae primi in basilica B. Petri apostolorum principis de inventione corporis B. Caeci- liae mart. — BHL. 1500. Des. vesarciri. Quae omnia in episcopali libro plenius continentur. . Exscripta «ex codice Vaticano dialogorum S. Gregorii », id est ex Vaticano lat. 600. Cf. Catal. Lat. Vatic., p. 22. CODEX XV. C. 36. Chartaceus, foliorum I1i8 variae formae (max. 07,27 X 0,20), exaratus saec. XVII. Continet monumenta de S. Ianuario eiusque sociis a Bartholomaeo Chiocca- rello collecta. 1. (Fol. 4-6") «cPassio S. Ianuarii! ^ — BHL. 4115-4118. « Ex pluribus ms. codicibus litteris longobardicis ». 2. (Fol. 6"-9) Miracula eius — BHL. 4138. 8. (Fol. xo-r1") In S. Ianuarii pont. ac mart. — BHL. 4136. I. BIBLIOTHECA NATIONALIS. 22I « Ix vetustissimo officio..., quod caracteribus longobardicis in mem- brana scriptum habetur in ea (Neapolitana) ecclesia ». 4. (Fol. 12-17") Legenda BB. Ianuarii et sociorum eius, scilicet Sosii, Proculi, Euticeti et Acutii, Desiderii et Festi — BHL. 4120- 4123. | « Ex vetustissimo codice in membrana longobardicis litteris exarato, qui penes nos asservatur », eodem dc quo supra, p. 148-50. ". In media Passione 4120 deerat pagina « in originali ». Cf. FALCONE, p. 137. 5. (Fol. 18-20") Passio S. Ianuarii ep. et mart. — BHL. 4115- 4II9. 20 6. (Fol. 20*-22*) Miracula beatissimi Ianuarii ep. et mart. — BHL. 4138. B et 6 ex editione principe anni 1545. 7. (Fol. 23-27"): In festo ss. mm. Ianuarii, Festi et Desiderii — BHL. 4115-4118. « Ex vetustissimo officio ecclesiae Beneventanae litteris longobar- dicis ». Sequuntur epitomae : S. (fol. 28-28") ex breviario Salernitano impresso ; 9. (fol. 29) ex breviario Capuano impresso ; 10. (fol. 30-30") cx Vincentio DBellovacensi ; 11. (fol. 31-- 31") ex Antonino Florentino ; 12. (fol. 32-32") ex Mombritio; 13. (fol. 34) ex Petro de Natalibus etc. etc. 14. (Fol. 50-53) In festo translationis B. Ianuarii de Neapoli in Beneventum — BHL. 4140. « Ex vetustissimo officio ecclesiae Beneventanae litteris longobardicis in membrana scripto ». 15. (Fol. 1or-ror") Legenda BB. Ianuarii et sociorum eius, scilicet Sossii, Proculi, Euticeti et Acutii — BHL. 4120. Ex vetustissimo codice « longobardicis litteris exarato qui penes nos asservatur ». Foliis 102-104 perditis, superest solum initium ; sed vid. supra, 4. 16. (Fol. 105-112") Passio et translatio gloriosi levitae et mart. B. Sosii — BHL. 4134, 4135. mE 17. (Fol. 116-118) Passio ss. mm. Euticetis et Acutii — BHL. 4137. Oct. 18. « Ex pluribus antiquis codicibus manuscriptis in membrana litteris longobardicis ». Cop. NV. ^ C. 36. Cop. II. B. 1. Il. BIBLIOTHECA. BRANCACCIANA. CODEX 1I. B. 1. Pars III seu folia chartacea 190-378 (olim 2. H. 5) variae formae(max. 0m,310X 0,214), exarata variis manibus saec. XVII. 1. (Fol. 311-313") Vita S. Savini ep. et mart. — BHL. 7452. « Reperta in antiquissimo codice manuscripto lectionario nuncu- pato, qui sanctorum Spolctinae civitatis Vitas praesertim continet. » Inc. Maximianus Augustus iussit. ut in capitolium omnes convenirent, et conventu facto... 2. (Fol. 315*-332) Vita S. Dominici ab. et conf.... —— BHL. 2244, 2242. ) ; Des. Vita 2244 ut in cod. Vallicellano H. 18 (cf. Cafal. Lat. Rom., P. 44115). CODEX II. B. 2. Chartaceus, foliorum 3to variae formae (max. 0m,28x(0,20), variis manibus exaratus saec. XVI et XVII. Prior pars codicis (seu folia 1-64) olim signata erat 2. D. 7, reliqua 4. G. xa. 1. (Fol. 71-71") Passio S. Theogenis militis — ViNc. BELLov. XIV, 60. « Ex editione Mombritii ». 2. (Fol. 73) Passio ss. mm. Crispi et Crispiniani et S. Benedi- ctae (corr. Prisci et Priscilliani et Benedictae). Non integre exscripta ex codice Vallicellano X (cf. Catal. Lat. Rom., P- 339*!). | 8. (Fol. 75-75") Passio ss. mm. Domneonis, Domnionis et Euse- biae virg. « Per Benalium ex vetustissimis et manuscriptis codicibus Bergomen- sis ecclesiae descripta. » Non videtur antiqua. — Inc. Domneo Bergamas domi suae nobilis — Des. clam a fidelibus illata est quarto kal. novemb. anno CCCI. 4. (Fol. 78-78") Passio S. Macrae — BHL.5128. Ex Mombritio. 5. (Fol. 99) Passio ss. mm. Luciani presb. et sociorum eius — BHL. 5012. Ex Mombritio. II. BIBLIOTHECA BRANCACCIANA. 223 6. (Fol. roo-136") Vita sanctissimi ab. Severini — BHL. 7655- 7657. « Habemus historiam buius s. viriin undecimo codice membraneo Vitarum sanctorum nostrae bibliothecae ». 7. (Fol. 140-140") Passio S. Martianae virg. — BHL. 5259. Ex Mombritio. | 8. (Fol. i49-152) Vita S. Marcellini Anconitani ep. — BHL. 5225. « Ex «codice» eiusdem urbis ecclesiae v». 9. (Fol. 155-156) Vita S. Leuci ep. Brundisini. « Ex veteri nostrae bibliothecae codice manuscripto ». Quaedam dumtaxat excerpta ex BHL. 4894. 10. (Fol. 160-160") Passio S. Tatianae virg. et mart. Romanae. « Ex antiquo nostrae bibliothecae codice manuscripto». — Inc. Tem- pore Alexandri imperatoris, regni eius anno quarto, Vitalis quidam comes — Des. et posuerunt in cristalinam in regione sexta. Consummalta est passio sanctae Talianae pridie idus ianuarii. 41. (Fol. 163-167") Passio SS. Zotici et sociorum — BHL. 9028. « Ex vetustissimo nostrae bibliothecae manuscripto codice ». 12. (Fol. 187-188) Passio S. Secundinae virg. — BHL. 7553. « Ex Anagninae urbis ecclesiasticis monumentis descripta ». — Inc. Postquam Decius iniquissimus imperator sua factione... 13. (Fol. 194-216) S. Hilarii Arelatensis ep. de Honorato oratio funebris — BHL. 3975. Ex editione Genebrardi. 14. (Fol. 244-245") De passione SS. Porcarii et sociorum — BHL. 69or1. : 15. (Fol. 262-262") Passio S. Priscae virg. ! « Ex pluribus bonae fidei codicibus, qui in nostra bibliotheca et sacra- rum basilicarum tabulariis asservantur, exscripta ». — Inc. Beata Prisca Romana virgo, clarissimo patre et consule nata, temporibus Clau- dii... — Des. ut BHL. 6926. 16. (Fol. 275-283") Passio ss. mm, Valentini et Damiani — BHL. 8467, 8468. Prelo parata a Ioh. Bapt. Mari. 17. (Fol. 291-294") Passio ss. mm. Valentini et Damiani — BHL. 8467, 8468. Con, II. B. 2. Cop. III. 4 224. CATAL. COD. HAG. LAT. BIBL. NEAPOLITANARUM. CODEX III. A. 5 (olim 3. C. 3). Chartaccus, foliorum arx variae formae (max. om,218X 0,160), exaratus variis manibus sacc, XVI et XVII. 1. (Fol. 5-10) Passio S. Valeriani mart. — cod. Bibl, Nat. Neap. XIII. AA. 275. Des. qui cum beato Valeriano in Christi laudibus exiéstebant. Nomine pro vegis caesa cervice superni Hic mariyr » Valerianus ego. , Romania suis claris me fovet in antris, — Liuia cut sociis octoginta tenet. 2.(Fol. 12-16") Passio ss. mm. Alexandri papae, Eventii et Theodori — BHL. 266. | 8. (Fol. 17-19") Vita B. Davini conis cuius ossa requiescunt in durs Lucana... — BHL. 2114. | 4. (Fol. 20*-22") Passio S. Reguli archiep., cuius corpus Lucae: manet... — BHL. 7102, 7103. Deest prologus. Non integra exscripta est narratio 7102. Des. narra- tio 7103 ut indicatum est Catal. Lat. Rom., p. 1715. 5. (Fol. 24-26) Passio S. Tyburtii mart., cuius corpus est in civi- tate Lucana. Aug. 1I. Ut in codice Casanatensi 719. Cf. Catal. Lat. Rom., p. 239'*. .6. (Fol. 26*-28) Passio) S. Genesii mart., cuius ossa iacent in 2s Lucana — BHL. 3320. Aug. 25. "7. (Fol. 28-31") Passio ss. mm. Pontiani, Eusebii, Peregrini atque Vincentii, quorum ossa suntin civitate Lucana. — Aug. 25. Inc.. Regnante impiissimo Comodo imperatore, sic divulgatum est. illius jraecepto (cf. BHL. 2742) — Des. commovebatur tunc universa. civitas et ^ venientes ad corpora sanctorum. martyrum ipsorum, gloriam Deo refere- bant, qui tantam victoriam suis dedsl, ber Christum... Amen. 8. (Fol. 32-34") Vita ss. mm. Iasonis et Mauri et Hylariae, quo- rum corpora iacent in ecclesia cathedrali Lucae. Narratio de qua Catal. Lat. Rom., p. 77195. Deest prologus. 9. (Fol. 35-37) Vita S. Fortunati — BHL. 3087. Deest prologus. 10. (Fol. 37-37") De S. Illuminata. Narratio brevissima. — Inc. Illuminata virgo et martyr fust ex parti- bus Ravennae... | 41. (Fol. 39-41) Qualiter B. Petrus apostolus primo venit in civi- tatem -Neapolitanam — BHL. 726. « Ex cronicis capituli Neapolitani. » II. BIBLIOTHECA BRANCACCIANA. 225 12. (Fol. 41*-44) In dedicatione cappellae S. Mariae de principio. Cop. III., Ed.cum alibi, tum apud L. PARASCANDOLO, Memorie storiche-critiche- A. 5. diplomatiche della chiesa di Napoli, t. YI (1848), p. 211-15. 13. (Fol. 45-49") In 1eotpus ss. mm. Ianuarii ep., Festi et Desiderii — BHL. 4115-4118. « Habetur etiam tomo L post paginam 103 ». Cf. tomum L Gallonii, de quo Catal. Lat. Rom., p. 424. 14. (Fol. 49*-52") In festo translationis B. Ianuarii de Neapoli in Beneventum — BHL. 4140. 15. (Fol. 53-57") Season SS. Vincentii et Benigni» — BHL. 8676. ; 16. (Fol. 60-65) In S. Olivae — BHL.6328. — - « Exemplum extractum ex antiquo breviario in membranis quod ser- vatur in archivio cathedralis ecclesiae Anagninae ». — Des. /Jaetitiae beatorum. Amen. 17. (Fol. 67-74) Passio S. Nimpliae virg. et mart. — BHL. 6256. Nov. ro. b: « Missa Panormo ». 18. (Fol. 9g1-94*») Vita et actus S. Iuvenalis ep. Narniensis — BHL.4614. 19. (Fol. 95-96*») Passio ss. mm. Canti, Cantiani et Cantianil- lae — BHL.1:545. 20. (Fol. 99-101) Passio S. Alexandri mart., cuius corpus est in civitate Lucana — BHL. 276. 24. (Fol. rorv-ro3) Vita et F'assio S. Adriani mart., cuius OSSA Lucae requiescunt. | Inc. Cum apud Antiochiam Maximianus imperator multos christianos occidere fecisset — Des. dormitionem accepit a Domino (Natbalia) e£ $uxta sanctorum corpora sepulta est kalendis decembris. Passio Vero martyrum VI tdus septembris. 22. (Fol 103*-104*) Passio S. Faustae virg. et mart., cuius ossa Lucae sunt. | Inc. Temporibus Dioclitiani et Maximiani crudelissimorum princibum - persequutio maxima orta est. — Des. et sic tradiderunt. sanctum eorum spi- ritum ad Dominum Deum ipsorum, cui est gloria... Amen. Cf. BHL. 2835. 28. (Fol. 104*-107) Vita S. Cassii Narniensis ep., cuius corpus Lucae manet — BHL. 1639. Sequitur epilogus, qui inc. Quem, fratres carissimi, quem vir iste in morie sua, imitutus est. fiósi eum... et des. qui nobis acternac pacis vemedia contulit Iesus Christus domitsus noster, qui cum Patre... Amen. Li MBEMMS SEL! [4 226 CATAL. COD. HAG. LAT. BIBL. NEAPOLITANARUM. Cop. III. 4 24. (Lol. 107*-109"*) Vita S. Frigidiani conf. et Lucanae civita- A. 5 — tis ep., in qua urbe etiam venerabile eius corpus iacet — BHL. 3175. - Inc. prol. Omnipotens Deus volens eripere hominem... 25 (Fol. 111-118") B. Marini conf. Vita, Inc. Marinus omnium artium gratia ct. valitudine pollebat — Des. sepultusque est sn cellula sua, quam ipse sibi aedificaverat in, monte Titano, qui vocatur Penna Sancti Marini, regnante Domino... Amen. Cf. BHL. 4830. 26. (Fol. z2o, 119, 121-124") In festo B. Fulgentii (ep. Otriculani). Inc. prol. Dzlectissimi fratres, caritati vestrae complaceat meae parvi- (atis — Inc. laudatio: Hic igitur venerabilis Fulgentius, qui Olricolensi ecclesiae praecrat, regem] crudclem Totilam infensum omnimodo habebat — Des. regnum quod vobis paratum est ab origine mundi ab illo qui... Ames. . 2*1. (Fol. 124*-127) Vita Benedicti medici et mart. Quae etiam legitur in cod. Vallicellano H. 9 (cf. Catal. Lat. Rom., p- 4255). 28. (Fol. 127*-134) In ss. mm. Victoris et Coronae. Inc. In diebus Antonini imperatoris facta est. christianorum persecutio immanissima sub quodam Sebastiano — Des. et multi augmentati sunt in fide domini nostri lesu Christi. Non post. multum tempus, adiuvante Deo, Fulgentius episcopus sanctae. Otriculanae ecclesiae, invento corpore beati Victoris, in. Christi nomine altare. construxit mense iulii die XIV. Passus cst autem... Amen. Cf. Catal. Lat. Vatic., p. 243-44. 29. (Fol. 143-147) Legenda B. Valterii patritii Romani — BHL. 8801. 80. (Fol. 183-185") Historia BB. Arcani et Aegidii fundatorum civitatis Burgi Sancti Sepulchri circa annos octingentos. Omnino videtur recens. —Inc. Adsit Paraclitus scribentis votis largitu- rus effeeclum — Des. et oculis clausis, spiritum remisit. ad. sidera dignum. Qui nunc pro nobis orare. Deum dignetur. Aegidius autem a. tam sancta societate solukus... se in quodam monasterio veclusit ; ubi, suis meritis prac- cedentibus, abbas creatus diu vixit. 81. (Fol. 186-187) «Passio S. Pontiani5. Inc. Temporibus Antonini imperatoris insurrexit persecutio valida — Des.Non longe ab urbe eadem Spoletana humatum est, ubi nunc et requiescit in, Domino. | 82. (Fol. 187-189) Vita S. Gregorii mart. Spoletani. Inc. Diocletiani ct Maximiani temporibus praeses quidam, Flaccus nominc. — Des. ut BHL. 3677. 83. (Fol. 190-205) Breve summarium vitae et mortis beatissimi Marci mart. et ep. de Terra Atinae — BHL. 5298. II. BIBLIOTHECA BRANCACCIANA. 227 Desunt epistula et prologus. Non sequitur Passio SS. Nicandri et Sociorum. 84. (Fol. 206-207) Passio S. Philippi apost. — BHL. 6814. 85. (Fol. 208-209") Vita S. Flaviani mart., cuius integrum cor- pus requiescit in civitate Falisca. Inc. Imperante Iuliano caesare. acerrimo hoste ominis christiani, Fla- viatws illustrissimo genere natus — Des. multos gentiles ad Christum convertit, cus laus... Amen. VOUS III. D. "7 (olim 3. E. 1). Chartaceus, foliorum 385 variae (oris (max. 07,332 X 0,235), variis manibus exaratus saec. XVII. 1. (Fol. 2-127) Ácta ss. mm. Nerei et Achillei... — BHL. 6058- 6066. « Ex bibliotheca ms. Card. Barberini ». 2. (Fol. 14-16") Translatio ss. mm. Abbacyri et Iohannis. « Ex Bibliotheca Vaticana ». Ed. P. AnmNaHUs, Roma subterranea (Romae, 1659), t. I, p. 221-22. 8. (Fol. 131-134") Passio S. Restituti mart. — BHL. 7197. « Ex veteri S. Mariae Maioris manuscripto ». Cf. Catal. Lat. Rom., p. 849. Omissa est ultima paragraphus : Requievit autem... 4. (Fol. 227) Hymnus in laudem S. Marci Atinensis ep. — BHL. 5300. 5. (Fol. 236*-239") Inventio sive translatio corporis B. Marci mart. et pont. — BHL. 5299. « Ex scriptis D. Constantini Caietani, qui ex vetustis monumentis tum Atinensibus tum Casinensibus accepit ». 6. (Fol. 240-243) Miracula S. Marci mart. Inc. prol. Post. gloriosam et admirabilem dominicam passionem, anno videlicet sexagesimo tertio — Inc. Quodam itaque tempore dum clerici eiusdem urbis refectionis domum de bcati Marci ecclesia facere vellent — Des. et sic ter in anno eiusdem. martyris desiderata solemnia in Atincensi ecclesia venerantur, ad. laudem... Amen. CODEX III. F. 1 (olim 2. H. 4). Chartaceus, foliorum sign. 1-345 variae formae (max. om,30 X O21), variis manibus exaratus saec. XVI et XVII. Nonnulla folia perierunt. 1. (Fol. 1-2») Divi Vitaliani ep. Capuani Vita. Inc. Vitalianus Capua, Campaniac urbe nobilissima, honcstis parentibus orlus — Des. Pelrus autem. Ruffus 1311 cappellam e£ scbulerum dedit ; Cop. III. ED wott PA ua. 377 tease 228 CATAL. COD. IIAG, LAT. BIBL. NEAPOLITANARUM. Cop. III. E cives ob prodigia et miracula, quae in dies dant, summa vencratione colunt. : e et venerantur. Cf. Act. SS., Iul. t. IV, p. 166, num. 9. 2. (Tol. 3-10) Legenda B. Eupuriae virg. et mart. — BHL. 2732. 8. (Fol. 11-22) Legenda S. Marciani ep. et mart. De qua supra, p. 213'*. — Des. ut in codice Corsiniano 883 (cf. Catal. Lat. Rom., p. 3832). | 4. (Fol. 25-38) Legenda sanctissimi apost. Bartholomaei BHL. 10o2, 1003. Des. ut indicatum est Caí£al. Lat, Rom., p. 7a*5. uxucmea aui 5. (Fol. 38*-45*) In translatione B. Bartholomaei apost. ex Lipari Beneventum. Libellus de quo Catal. Lat. Rom., p. 28x, cod. 8835. 6. (Fol. 55-70) Historia translationis corporis divi Andreae apost. ex Hierusalem in civitatem Amalfiam... — BHL. 434. Deest prologus. — Des. vut in cod. Corsiniano 883 (cf. Catal. Lat. Rom., p. 2811). 7. (Fol. 74-81) In festo translationis S. Nicolai — BHL. 6r9o. Deest prologus.— Reliquis omissis, des. fraepositumque super omnibus quae agenda erant illum constituit (cf. SURIUS, c. I4 extr.). 8. (Fol. 82-83) Passio B. Secundi martyris. Inc.Postquam Dominus et salvator noster sua gloriosa incarnatione mun- dum visitare suaque passione humanum genus visitare dignatus est — Des. passioque eiusmodi calendis iunii celebratur. Eodem in loco... confestim poe- narum indulgentias consequuntur, ad laudem... Amen. CE. BHL. 7558 sqq. 9. (Fol. 84-87") Passio B. Secundi martyris — supra, 8. « Execclesia Amerina ». 10. (Fol. 9o-94*) Passio S. Ruphini ep. et mart. — BHL. 7362. 11. (Fol. 94*-95") Quando corpus S. Ruphini extractum fuit de aqua — BHL. 7366. : 12. (Fol. 96-100") In festo S. Victorini ep. et mart.— BHL. 8597. 13. (Fol. xo8-109) Vita B. Arthelais — BHL. 719. 14. (Fol. 1xo-114) Translatio capitis S. Theodori mart. — BHL. 8081. | 15. (Fol. 116-118) Passio S. Martini papae et mart. Lectiones tres desumptae ex Vita BHL. 5596. 16. (Fol. 120-121") Passio S. Theodori mart. Lectiones tres, quae inc. Temporibus Maximiani imperatoris tentus esl beatus Theodorus tyro et simul cum eo alii... et des. ecclesiasm it honorem sancti martyris Theodori fabricavit, ad laudem... Amen. Cf. Catal. Lat. Rom., p. 28151. II. BIBLIOTHECA BRANCACCIANA. 229 17. (Fol. 122-128") Passio S. Theodori mart. — DHL. 8077. Cop. III. 18. (Fol. 132-140") Legenda S. Albinae virg. et mart. — BHL. un 233. Adest appendix de qua Cafa/. Lat. Rom., p. 186*. 19. (Fol. 144-145") Vita S. Gregorii ep. et conf. Tres lectiones, quae inc. (sine prol.) ut BHL. 3678. 20. (Fol. 145"-147"*) Vita S. Leonardi conf. Tres lectiones,quae inc. Antiquorum patrum beatus Leonardus eruditus vila in occiduis mundi partibus velut praeclarum | sidus. temporibus Anastasii imperatoris... C. BHL. 4862. : 21. (Fol. 148-149") Passio S. Antimi mart. Lectiones tres, quae inc. Vir Secundo nomine urbis praefectus quandam nomine Plautinam... Cf. BHL. 561. 22. (Fol. 150-151") Passio SS. Quattuor Coronatorum. Lectiones tres, quae inc. Diocletianus Caesar pretiosa metalla. diverso- rum lapidum exquirens... 298. (lol. 153-158) Vita B. Martini ep. et conf. Inc. (sine epistula ct prologo) ut BHL. 5610. — Des. lcctio VII : £nvi- cium ab oratione spiritum non relaxabat (2 BHL. 5613 med.). | 24. (Fol. 160-160") Vita B. Rugeriü ep. Cannarum — DHL. 7285. 25. (Fol. 162-169") De S. Gratiliano et de S. F'elicissima marty- ribus in eo tempore — BHL. 3630. 26. (Fol. 173-176") Copia historiae inventionis clavi domini nostri Iesu Christi conventus Sancti Salvatoris de Spoleto Ordinis Praedicatorum. | Ut in codice Corsiniano 883 (cf. Catal. Lat. Rom., p. 281*). 27. (Fol. 179-181") «De SS. Blasio et Demetrio mm. Veru- lami. Ut in eodem (cf. ibid., p. 2845*). 28. (Fol. 181*-184") In inventione ss. mm. Blasii et Demetrii. Ut in eodem (cf. ibid., p. 2843). 29. (Fol. 199-201") In translatione SS. Valentini presb. et Hila- rii diac. mart. — BHL. 8474. ^ ^ lan. 27. 80. (Fol. 229-232") In festo beatissimi patris nostri Ansuini ep. et conf. — BHL. 555. Mart, 13. Deest prologus. — Reliquis omissis, des. ubi nullus invenitur egenus (— Act. SS., num. 13 extr.). 84. (Fol. 236-248") Passio ss. mm. pontificum Casti et Secundini — BHL. 1650. Con. III. EF. x 230 CATAL. COD. HAG. LAT. BIBL. NEAPOLITANARUM. 82. (Fol. 249-250") Sermo de eisdem — BHL. 1651. Des. ut indicatum est Catal. Lat. Rom., p. 1623. 33. (l'ol. 295-300) Historia S. Secundini ep. et conf. — DHL. 7556. 84. (l'ol. 321-323*) Vita B. Placidi ex Rodio monachi ex vetusta D. Pauli a Celano. Epitome recentior ed. apud Ughellium, de qua ad BHL. 6865. 85. (Fol. 325-327") Historia S. Bernardi conf. — BHL. 1202. 86. (l'ol. 329*-330") Vita seu legenda D. Fulconis conf., a qua- dam depicta historia sumpta. Ed. Act. SS., Maii t. V, p. 192-93. — Des. et ad Dei omnipolesstis bea- tique Fulconis honorcm ct laudem sic restituta servantur (cf. ibid., num. 5 sub fin.). | 877. (Fol. 333-335) DEPIUS de translatione S. Bartholomaei apost. — BHL. 1005. 88. (Fol. 336) Translatio eiusdem apostoli a vsus in Bene- ventum — BHL. 1007. 39. (Fol. 341-342") Vita B. Placidi e Rodio — supra, 34. 40. (Fol. 343-345") Vita S. Barbarae. Ex antiquo libro manuscripto maioris ecclesiae Reatinae excerpta. De qua Catal. Lat. Vatic., p. 473-74- CODEX III. F. 9 (olim 2. H. 13). Chartaceus, foliorum sign. 1-266 et 1-247 variae formae (max. 0m,279X 0,210), cxaratus variis manibus saec. XVI/XVII. I. 1. (Fol. x-15) Passio S. Blasii ep. et mart. — BHL. 1379. 2. (Fol. 16-25") Vita ac miracula S. Stephani Calaciani ep. « Descripta ex antiquo et originali officio, quod priscis temporibus eius ecclesia in ipsius honorem recitare consueverat; servatur autem in archivio Rdi Capituli et Canonicorum eius civitatis in membrana vetustis caracteribus exaratum »., Inc. ut BHL. 7897. — Fol. 1x6" leguntur ultima verba BHL. 7897. Sequitur vero : Igitur sui episcopatus adminislrationis cura suscepta, qui- bus Dominus eum in praesenti vita degeniem miraculis magntificari voluit, prout possum, compendioso sermone percurram. Agontis enim meritum non demigrat impossibilitas, sed voluntas. Quodam ilaque tempore cum resur- reciionis dominicae gaudia voliva quadragesimali observantia altenuatum populum vecrearent, beatissimus Stephanus $n scdis suae ecclesia, ut. moris €St, devotissime missarum solemnia celebravit — Des. Plurima quidem ct satis laude digna de sancti viri meritis adhuc bossent scribi, quae Dominus per eundem dignatus est operari ; sed de multss pauca decerpsi, quae. vera ct fideli testimonio comprobata, eis$ not comperto sermone et stilo bolito, tamen, IIl, BIBLIOTHECA PCRANCACCIANA. 231 prout botlui, scriberc studui ad laudem... Obiit. autem beatissimus Domini confessor | Domini j Stephanus [de obitum] quarto calendarum novembrium, expleto aetatis suac anno LYXXVII feliciter, et veconditus est honorifice $n basilica Sanctae Mariae suae sedis Calatiae anno Domini millcsimo vige- simo primo, indictione nota. Ergo, fratres, batronum nosirum beatum Stephanum omnium. nostrarum virium vencremur affectu. ... Pro toL igitur ct tantis beneficiorum gratiis ipsum oremus, ad laudem... Amen. Cf. Catal. Lat. Vatic., p. 195. 8. (Fol. 38-42) « Passio S. Ianuarii?» — BHL. 4120-4123. « Ex vetustissimo codice membraneo exscripta. » — Inc. apogra- phum: ad iuam quam semper optavi tribuat. pervenire misericordiam... (2 FALCONE, p. 137 post med.). 4. (Fol. 43-45) Acta translationis S. Ianuarii de civitate Neapoli Beneventum — BHL. 4140. « Ex veteri ms. lectionario ecclesiae Beneventanae ». 5. (Fol. 49-50) Translatio ss. mm. Eutycetis et Acutii Puteolis Neapolim — BHL. 4137. Omisso initio, inc. Paucissimis dilatis bost mortem martyrum Eutycelis — et Acutii saeculis, Constantinus Caballinus... 6. (Fol. 51-52») Vita B. Iohannis Neapolitani ep., qui ad Acquarula dicitur — BHL. 4417. 7. (Fol. 59-60) Narratio miraculorum S. Athanasii ep. Neapoli- tani (ex BHL. 737). « Ex cod. D. Ant. Caraccioli ». — cf. SS., num. 1o - num. 16 in. : ad venerabile sepulchrum confessoris Christi venit| 8. (Fol. 62-65") Acta translationis S. Andreae apost. ab urbe Constantinopolitana in Ámalphitanam civitatem facta... — BHL. 434- Deest proiogus. Deest et pars ultima. 9. (Fol. 66-69) S. Berardi conf. et ep. SIERIMRE Vita et miracula — BHL. 1175. Ex editione principe exscripta. 10. (Fcl. 71-73") Vita S. Patriciae — BHL. 6486. Des. et vero offerendum. 11. (Fol. 79-79") Legenda S. Helienae virg. Laurinensis — BHL. 3800. 12. (Fol. 85-86") Vita B. Placidi ex Rodio monachi ex vetusta D. Pauli a Celano. Epitome recentior ed. apud Ughellium, de qua ad BHL. 6865. 13. (Fol. 87-88) Passio S. Arthemae — BHL. 717. « Ex codice ms. antiquo ». Cop. III. I. 9. 232 CATAL. COD. HAG. LAT. BIBL. NEAPOLITANARUM. Cop. III. — 14. (Fol. 92-93) Passio S. Iulianae virg. et mart. — BJIHL. 4522. : 9. Exscriptum est solum initium. 15. (Fol. 94-94") Translatio S. Iulianae e civitate Cumana in Neapolis — BHL. 4527 (epitome). 16. (Eol. 95) Passio S. Maximi levitae Cumani — BHL. 5845 (epitome). | 17. (Fol. 1roo-1or) Vita B. Ludovici ep. Tholosani in carminibus descripta per illius temporis scriptorem. Ex codice ms. originali in pergameno. Inc. Filius hic vegís, cui quisquis psallere debet, Laus honor est regis, quem mundo provida praebet... Des. Da, lux, dux, doctor, miser horum metri f Quod cor mundatum teneat fiatque beatum. Amen. 18. (Fol. 108-108") De ss. mm. Claudio, Nicostrato, Simphoriano, Castorio et Simplicio. , Ex membraneo codice pervetusto ecclesiae Consanae. — Inc. Cum perrexisset Diocletianus Augustus Pantioniam ad. metalla diversa — Des. et praecipitari iussit it flumine. Passi sust autem... Cf. BHL. 1836. 19. (Fol. 109-112) De S. Menna mart. — BHL. 5921. Inc. (cum prol.) ut notatum est Catal. Lat. Rom., p. 765*. — Des. Pos- tea vero dignam meritis cius basilicam condiderunt ; in qua deificae virtutis potentia. ..Cuius quoque gloriosi corporis omnibus margaritis preliosissimum ihesaurum. post multorum annorum curricula el plurima locorum spatia transveclum [est] caelitus, divina. miserasie clementia, inira suae urbis Q..... 1» suscipere ac locare meruit Consana ccclesia,cum gratiarum actione djoudániés Domitium... Amon. : 20. (Fol. 1z6-x20) De translatione corporis S. Severini ex cas- tello Lucullano — BHL. 7658. 2 24. (Fol. 121-123") Inventio et translatio EUBOIS S. Sosii — BHL. 4135. 22. (Fol. 124-127) Vita S. Magni ep. Tranensis et mart.— BHL. 5172. Post ultima verba sequitur brevis narratio de martyrio S. Paterni et de poena militum qui sanctos trucidarant : Socius autem eius Paternus, - dum marlyres caederentur, aufugit — Des. eorumque corpora a lupis . eadem nocte et feris dilaniata et corrosa fuerunt. 23. (Fol. 203-213) Vita B. Berardi — BHL. 1176. 24. (Fol. 213-222") Miracula eius post mortem. De quibus Catal, Lat. Vatic., p. 4791:5. 25. (Fol. 222*-225) Miracula quae fecit B. Berardus ih transla- tione eius et post translationem. -— T IIl. BIBLIOTIIECA BRANCACCIANA. 233 De quibus ibid., p. 479*. 26. (Fol. 256-257*) Inventio et translatio corporis S. Sosil — BHL. 4135. 27. (Fol. 258-266) Ex Actis martyrii S. Sebastiani (ex BHL. 7543). II. 28. (Fol. 9-14") Acta S. Secundi mart. — BHL. 7566. Ex pervetustis manuscriptis Astensis ecclesiae exscripta. 29. (Fol. 77*-86) Vita S. Bruni seu Brunonis Astensis, ep. Signiensis... — BHL. 1473. 80. (Fol. 89-107") Vita S. Brunonis ep. Signiensis — BHL. 1474. Ex originali antiquo Signiensis ecclesiae, 981. (Fol. 192-211") Tractatus de vita B. Fortunati ep. — BHL. 3084. 32. (Fol. 218-231") Natale SS. Viti et Modesti mart. — BHL. 8714. " Iun. 15. 83. (Fol. 232-236) Passio SS. Laurentini et Faustini — BHL. 6632. Iun. 3. 84. (Fol. 238-243") Passio SS. Iustini et Marcellini — cod. Bibl. Nat. VIII. B. 2**. Iun. r. 85. (Fol. 244-246) Vita et res gestae S. Novati. Inc. Scripturus vitam gloriosissimi Novati historiam a laudatione vix discerno — Des. ct atis plenus sub Antonino Pio in pace quievit, — Non videtur antiqua. CODEX IV. B. 6 (olim 4, D. 7). Chartaceus, foliorum 279 variae formae (max. 0m,275 »X 0,200), exaratus variis manibus saec. XVII. (Fol. 131-142, olim 238-249) Vita ss. abbatum nostrorum Alferii, Leonis, Petri atque Constabilis — BHL. 302, 4840, 6767, 1926. CODEX VII. B. 12. Pans I (olim 2. II. 12). — Chartaceus, foliorum 165 (0m,267» 0,200), exaratus saec. XVII. — Est hoc apographum belle scriptum operis Bartholomaei Chioc- carelli quod asservatur in codice Bibl. Nat. XV. C. 36 (cf. supra, p. 220). Pans II (olim. 2. H. 9). — Chartaceus, foliorum À, 1-25 et 31 - 59 (0m,272XX 0,200), exaratus anno 1600. 1. (Fol. 1-25) Vita vel obitus B. Petri conf. Caelestini papae quinti — BHL. 6750. ANAL. BOLL. XXX. 16 Cop. III. F. 9. 234 CATAL. COD. HAG. LAT. BIDL. NEAPOLITANARUM,., Cop. VII. « Ex vetustiore libro manuscripto, qui servatur Romae in monasterio D. 12. Sancti Eusebii ordinis Caelestinorum, extraxi ego Franciscus Penia Rotae auditor an. 1600. » (fol. 1). Des. per istum gloriosum sanctum. demonsirat infinita miracula, cui est honor... Amen. 2. (Fol. 31-59) Vita sancti patris nostri eximii Petri Caelestini papae quinti — BHL. 6733-6737. « Ex altero vetusto libro manuscripto » eiusdem monasterii « extraxi ego Franciscus Penia an. 1600 » (fol. 31). Des. Anno Domini 1306 in festo annuntiationis B. M. V. Leo de Guarcia et Maria uxor eius... et bene tota parrochia S. Laurentii (cf. Anal. Boll., t. XVI, p. 458, c. 124). ; Ill. BIBLIOTHECA ORATORIANA. (Biblioteca dei Gerolomini)* CODEX II (pil. IV. 1). Membraneus, foliorum A-C et sign. x66 (omy241 X 0,165), exaratus saec. XI/XII. Fol. C* descriptus est index Vitarum. Erat pridem domini Antonii Cicinelli (fol. A). 1. (Fol. 1-8) Vita B. Pauli monachi, qui fuit ante S. Antonium, quem ipse sepelivit in heremo. Hic numquam fuit in civitatibus postquam jn solitudine demoratus est — BHL. 6596. Fol. Cr exscriptus est manu prima prologus libri BHL. 6525. 2. (Fol. 8-66") Vita S. Antonii — BHL. 609. Deest epilogus Evagrii. 8. (Fol. 67-94") Vita S. Hilarionis — BHL. 3879. 4. (Fol. 94*-xor") Vita monachi captivi — BHL. 5190. 5. (Fol. ro1"-164*) Vita sanctorum — BHL. 6524, c. x-11, 18-29. Foliis perditis, inc. solent inhaerere memoriae (— ROSWEYDUS, p. 125 in.)... et des. ex hoc iam permansit e$ a Deo| (2 ibid., p. 199-200). - CODEX XXII (pil. IV. 4). Membraneus, foliorum 238 (02,2833X0,209), paginis bipartitis exaratus sub M^ CCCC. XXXII. in domo venerabilium dominarum monasterii Sancti Ludovici de Venetiis in contrata Sancti Hermachorac (fol. 236). * Codicum huius bibliothecae catalogum edidit E. MaNDaniNI, I codici mano- scritti della biblioteca Oratoriana di Napoli illustrati. Napoli, 1897, in-fol., 404 pp. IH. BIBLIOTHECA ORATORIANA. 235 1. (Fol. 1) Liber vitae sanctorum patrum a diversis patribus. Cop. XXII. Prologus — BHL. 6525 (solus prologus). | Sequitur (fol. 1-2) index capitum libri primi seu foliorum 2-63". 2. (Fol. 2-5) Vita S. Pauli primi heremitae — BHL. 6596. 8. (I'ol. 5-23") Vita S. Antonii ab. — BHL. 609. Des. totius corruptionis artifices. Igitur beatus Antonius sexta decima kallendas februarias recessit e saeculo. et vivit semper Deo in saecula saecu- lorum. Amen. 4. (Fol. 23*-32) Vita S. Hylarionis ab. — BHL. 3879. 5. (Fol. 32-58") Vita sanctorum patrum — BHL. 6524. Capita hoc ordine se excipiunt : 1, 7-33, 2-6. 6. (Fol. 58*-61*) De Machario Alexandrino — BHL. 5097. 7. (Fol. 61"-63) De Moyse Aethyopo — BHL. 6021. 8. (Fol. 63-63") De superbia Valentis per dyabolicam deceptio- nem seducti, et quomodo a sancto Machario fuit curatus — BHL. 6532, C. 13. 9. (Fol. 63"-106") Liber secundus vitae sanctorum patrum. Liber qui appellatur Paradysus — BHL. 6532. Deest epistula Palladii ad Lausum. Sed praemissa est «epistola sancti Pascasii diaconi ad Eusebium directa super eundem librum qui appellatur Paradysus », id est BHL. 7657. - Fol. zx2-qx16 index capitum libri tertii seu foliorum 116-173". 10. (Fol. 116-118) Vita S. Frontonii ab. — BHL. 3192. Sequuntur (fol. 118-373") narrationes quam plurimae desumptae ex Vitis patrum et ex Verbis seniorum, tum ex aliis libris, puta Hiero- nymi et Gennadii De viris illustribus, Cassiani... Fol. 173'-175 index capitum libri quarti seu foliorum 175"-236. 11. (Fol. 175-194") Acta S. Iohannis Helemosinari — BHL. 4388, 4389. | Deest prologus interpretis. 12. (Fol. 194"-201") Vita S. Habraae scripta a S. Effrem diacono — BHL. 12. 13. (Fol. 201"-203") Vita monachi captivi edita a S. Iheronimo presbytero — BHL. 5190. 14. (Fol. 203"-207) Vita beatissimae Eufrosinae — DHL. 2723. 15. (Fol. 207-208) Vita S. Marinae virg. — BHL. 5528. 16. (Fol. 208-214") Vita S. Mariae Aezyptiacae — BHL. 5417. 17. (Fol. 214*-217") Vita S. Pelagiae — BHL. 6607. 18. (Fol. 2177-218") Actus sive paenitentia D. Thaysis — DHL. 8014, 8015. EC DATO NE Cop. XXII. 236 CATAL. COD. HAG. LAT. BIBL. NEAPOLITANARUM. 19. (Fol. 218"-219") De puella boni patris et pessimae matris — BHL. 6529, lib. I, cap. 15. 20. (Fol. 219"-220) De quodam presbytero qui habuit mirabilem visionem corporis Christi. P. L., t. CXX, col. 1319-20, num. 5. — Inc. Quidam presbyter fuit... 24. (Fol. 220-224") Vitaet conversatio S. Macharii Romani — BHL. 5104. 22. (Fol. 224"-236) Vita S. Basilii ep. — BHL. 1024. CODEX CXIII (pil. IV. 7). Chartaceus, paginarum 50 (0m,200 X 0,135), exaratus saec. XVII. 1. (Pag. 3-10) Qualiter B. Petrus apostolus primo venerit in civitatem Neapolitanam — BHL. 726. 2. (Pag. x1-18) In dedicatione cappellae S. Mariae de Principio — cod. Brancaccianus III. A. 5!*. « Descripta ex suo originali vetustissimis caracteribus, quod penes capitulum maioris ecclesiae asservatur ». 8. (Pag. 19-42) Legenda S. Restitutae virg. — BHL. 7190. IV. MAGNUM ARCHIVUM. CODEX 20. Membraneus, foliorum 138 (0",295 X 0,215), paginis bipartitis exaratus saec. XIV. (Fol. zor-x12) Tabula super legendas sanctorum a quodam fratre Ordinis Praedicatorum — cod. Bibl. Nat. VII. F. 29. Des. parsIlI : Zacharias propter dubitationem plagam solus incurrit multiplici ratione 84 b. CODEX 37. Membraneus, foliorum 220 (07,234 X 0,165), exaratus saec. XV. (Fol. 1-214) Legenda B. Katerinae virg. de Senis, sororis de pae- nitentia B. Dominici Ord. Fratrum Praedicatorum — BHL. 1702. IV. MAGNUM ARCHIVUM. 237 CODEX 39. Membraneus, paginarum 262 (0m,225 X 0,168), paginis bipartitis exaratus saec. XIV. Pag. 1 et193 scriptum est: Es bibliothecae Kalaephatae Bariensis MDCCL XXXX, atque eadem manu pag. 189 et 259: Es! bibliothecae Kalaephatorum Bariensium. Alexander Maria Kalaephatus indignus Oriae in. Messapia. episcopus adnotabat memoriae causa (m. c. om. p. 259) aano MDCCLXXXX. 1. (Pag. 1-139) Vita B. Francisci compilata a sancto viro fratre Bonaventura — BHL. 3107. 2. (Pag. 139-189) Quaedam de miraculis ipsius post mortem ostensis — BHL. 3109. 8. (Pag. 193-259) Vita B. Lodovici ep. — BHL. 5055. l CODEX "/4. f - Membraneus, foliorum xog (0m,295 X 0,205). Constat tribus codicillis. I. Folia x-65 paginis bipartitis exarata manu beneventana saec. XII extr. 1. (Fol; 1-55) Vita et obitus S. Guillielmi confessoris et heremi- tae — BHL. 8924. Vitam perverso capitum ordine aliisque etiam mutatis antea editam ex hoc codice genuinam ed. C. MEncuno, in Rivista storica benedettina, t. I (1906), p. 328-33 ; t. II (1907), pp. 74-100, 345-61. 2. (Fol. 55*-59) De puella Nuscana curata — BHL. 8925 pars prior (Act. SS., 8 58 et 59). Ex hoc cod. iterum ed. C. MEncvuno, l. c., t. II, p. 361-64. Sequuntur (fol. 59-62) hymni et (fol. 62-65") officium de S. Guillielmo. II. Folia 65-93 manu communi a quodam Iohanne (fol. 93) paginis bipartitis exarata saec. XIII. Fol. 93"' legitur: Domnus Robertus Casalinus prior Sancte Mavie de Perni fecit fieri hoc opus. 8. (Fol. 63-89») Legenda S. Guillielmi Vercellensis confessoris et heremitae — supra, 1. .... 4. (Fol. 89"-9o") «;De puella Nuscana curata» — supra, 2. 5. (Fol. 90*-92) De muliere a daemonio liberata — BHL. 8925 pars altera (Act. SS., S8 60-62). Iterum ed. C. MERcURoO, l. c., t. II, p. 364-68. 6. (Fol. 92-93) De puella contracta et a daemonio liberata — BHL. 8925 pars ultima (ibid., S8 63-65). Iterum ed. idem, 1. c., t. II, p. 368-70. III. Folia 94-xo09, manu communi exarata saec, XIV, continent officium S. Guillielmi signis musicis ornatum. ] Cop. 39g. 238 ' CATAL. COD. HAG. LAT. BIBL. NEAPOLITANARUM. APPENDIX. I. S. MAURI MARTYRIS ÁFRI TRANSLATIO LAVELLUM, AUCTORE IACOBO DE VENUSIO. De S. Mauro monacho Afro, qui Romae sub Numeriano imperatore passus esse dicitur, habemus legendas nonnullas (BHL. 5786-5791), ex quibus alae alia. in loca. sancti reliquias landem delatas esse. vefe- yuni (1). Quomodo Lavellum venertnt, exposuerunt scriptores recen- Lores Franciscus Villareale (2) et Ludovicus Sabbatini (3) ad ea quae « in antiquissimo codice authentico literis beneventanis scripto » se legisse brofitebantur (4) ; tn quo annotatum fuisse videlur Yes | anno. 1042 esse factam (5). Huic libello, quem necdum repperimus, similis valde est narratio quam. praebet codex Neapolitanus Bibl. Nat. VI. E. 17, saeculo XV scriptus manu. communi (6). In quo, breviter narrata S. Mauri ei sociorum eius vila seu passtone. atque eorundem. trans- latiote Gallipolim, multo fusius translatio Lavellana explicatur, anno iamen non indicato. Haec autem furto eoque, ut altas eliam accidit, indecora ratione patrato, facta esse perhibetur. | Libelli scriplor 4n ultima. sententia momen suum prodit, Iacobus de Venusio de ordine Fratrum Eremitarum S. Augustini ; qui quo - tem- pore vixerit, definire non potuvmus,praesertim cum de eo nemo, quantum nobis est compertum, alias meminerit, neque. Ossinger 1n. Bibliotheca Augustiniana (7), seque Tafuri in historia scriptorum regni Neapoli- tan: (8). Cum mendis non paucis inquinatus esset libellus, — quorum bars dumtaxat tpsi scriptori non. satis latterato, bars autem. altera. librario videlur impulanda (9g), — nonnullas sustulit. corrector, 1a tamen ut prima manus, quae dicitur, agnosci. etiamnum possit ; aliis in. locis, jrorsus erasa prima scriptura, quaedam emendavit manus saec. XVI (x) Cfr. Anal. Boll., t. XVIL, p. 370-76. — (2) Divi Mauri martyris encomiastica vita. Napoli, 1661. Non vidimus. — (3) Vita di S. Mauro martire. Napoli, 1742. Neque hanc vidimus. — (4) Cf. P. DEPERIs, S. Mauro e S. Eleuterio vescovi mas- liri di Parenzo, in ATTI £ MBMORIE DELLA SOCIETA ISTRIANA DI ARCHEOLOGIA E STORIA PATRIA, t. XIV (1898), pp. 10 et 35-36. — (5) Cf. ibid., p. 36. — (6) Cf. supra, p. 142. — (7) Ingolstadii, 1762. — (8) Istoria degli scrittori nati nel regno di Napoli. Napoli, 1744-1755. — (9) Quod satis aperte doceri credimus lectionibus huiusmodi : exégue pro ex igne (c. 25), duos bonos pro duos boves (c. 102), etc. APPENDIX. 239 (quae litteris diductis distinximus), in aliis vero aliquot. verba vel Hlterae manu saeculi etiam. XVI suppleta sunt (quae uncis « — ?nclustmus). Vita beati Mauri et sociorum eius. 1. (LEcrri0 I) Temporibus Numeriani tyranni beatus Mau- rus fuit de Libia oriundus et piorum genitorum filius. Erudi- tus veroex infantia sacrarum litterarum doctrina ////] * ecclesiis 5sine intermissione vacabat. (L. II) Post obitum vero suorum genitorum, heres iste paternorum bonorum cum remansisset, pauperibus omnia erogans, deinde monasticam vitam amplectitur infra annos decem et octo, in quibus? devotus fuit monasterio. (L. III) Deinde abiens exinde Romam * ad visitandum limina IOSanctorum apostolorum, notus vero qualis esset, capitur a Celeri- no praeside et immolare idolis compellitur, et non acquiescens, sed Christum Deum omnium «cum? confiteretur, post multa cruciamina et punitiones per ensem recurrit obitum. (L. IV) Viri vero quidem dilectores * Christi, Libiae regionis et ipsi r5oriundi, cum in martyris consummatione«/ m^» venirent, latenter eius reliquias auferenteset scrineo imponentes, superscripserunt in quo: IsTE DEI ET SALVATORIS NOSTRI IESU CHRISTI FAMULUS SACER MARTYR MAURUS USQUE AD MORTEM CERTANS MARTYRII CORONAM ADEPTUS EST. 20 2.(L. V) Deinde, tempore apto ! invento, ascendentes navicu- lam ad partes Libiae navigabant. Quod cum audisset Celerinus, tortores post ipsos misit ad perimendum eos. Qui cum apprehende- rent ipsos, in partibus prope Gallipolim, in loco vocato Lapis sic- cus seu salebrosus, interfecerunt ipsos in antro quod illic est, in 25 quo confixum est sacrum martyris templum, (L. VI) monasterium exsistens et virorum religiosorum conversatio ; in quo et sacrae eius repositae fuerunt reliquiae. Post tempora vero probis viris eiusdem civitatis Gallipolis * divinitus manifestati sunt. Scelesti igitur illi igni martyris tradentes reliquias exterminaverunt ipsas ; 3otentantes nequaquam valuerunt laedere ; integrae enim illaesae Christi gratia ex igne? evaserunt, Ipsi vero cum reverterentur, 1. —! de, ut videlur, ante fas. —?* quo aníe corr. — 5domum ante corr. — 4 dilectiores cod. — 5 ipse aste corr. 2. — ! aperto cod. — ? Gallipolim aste corr. — ? (ex i.) exigue cod. 240 CATAL. COD. HAG. LAT. BIBL. NEAPOLITANARUM. vehementi tempestate detenti submersi sunt; de quibus nullus inventus est. Translatio praedictorum sanctorum. 8. (L.I) Post decessum vero temporis vir nobilis et Deo devo- tus et mirissimae sanctitatis decoratus Consanae sedes archidiaco- 5 nus, nomine Giraldus, cum ex praecepto legali sedis apostolicae factus esset ! in regione terrae Idronti commissarius, ut sanctae matris ecclesiae decimas colligeret, (L. II) apud civitatem Galli- polim inter ceteras pervenit, quaerens pro suo molumento hospi- tium. Minime propter diversorum occurrentium multitudinem 1o ratione nundinarum, quae ibi illis diebus celebrabantur, habere. cum suis sodalibus [non ?] potuit ; (L. III) et quia hora tarditatis diei eum cogebat, secessit aliqualiter extra civitatem praedictam, pergens ad quendam locum, ubi ecclesia quaedam cum aliquibus domibus permanebat * ; et ibi pulsans, vir apparuit in persona etI5 vestibus valde despectus. (L. IV) Sed praedictus archidiaconus ait: « Care frater, possemus et nos in tuo habitaculo tecum per- « manere,quam diu ministerium sanctae matris ecclesiae in civitate « Gallipoli * adimplere poterimus ? » Ille vero homo sic despectus gratissima facie praedictum archidiaconum suscipiens, quam diu 20 ministerium eius perficeretur, ei obtulit. (L. V) Archidiaconus vero, audito responso, animo locundo suis servitoribus praecepit ut fertilissimus cibus pro eis praepararetur. 4. (L. VI) Completa vero caena, quia magnorum virorum mos - est ut aliquales passus ante horam dormitionis accipiant, hinc est 25 quod vir nobilis et Deo devotus Consanae sedis, «videns quod^ hospicium ad ambulandum artitudinem continebat, (L. I) extra vero saeptam loci nobilis vir archidiaconus, manu sua coniuncta, custodem hospicii accepit. Et dictus archidiaconus suo hospitatori ! quare et quomodo ibi maneret incepit petere. (L.. II) 3o Ille, sicut homo devotus et quasi columbina simplicitate repletus, ait: « Sanctissime domine, non tantum pro corporis substenta- « tione vel delectatione sum hic deputatus, sed magis pro animae 8, — t est cod. — 3 delet. a corr. — * permanebant ase corr. — * Gallipolim ante corr. 4. — 1! (s. h.) a suo hospitatore corr. APPENDIX. 241 « meritione », (L. IIT) narrans domino praedicto quomodo cor- pora Mauri monachi et sociorum eius in sui custodia habebat. Quo audito, sapiens archidiaconus in aliis immediate se miscuit verbis. Completo vero labore suae caenae,ad domum primi hospitii reversi 5sunt. 5. (L. IV) Et sine mora petit de sanctorum corporibus, ubi manerent, quia eis! orationes infundere intendebat. Perveniens vero ad sanctorum locum, ibi devotissime se prostravit, (L. V) et suam orationem complevit cum lacrimis non modicis suamque 1O faciem rigando. Completa autem oratione, in sui sublevatione supra monimentum sanctorum in praesentia hospitatoris pallium simul cum decem argenteis obtulit. (L. VI) Exinde cogitare coepit per quem modum sanctorum corpora Mauri, Leoncii, Pata- moni, Terentii, Andreae, Vincentii, Iohannis, Parmoncii et Domni I5et Passarioni transtulere * posset. (L. I) Nam divina inspiratione commotus per diem ante sui recessum convivium magnum ! in sero ordinavit et diversorum genera ferculorum praeparare * ; (L. II) ubi falernum optimum adinvenit. Cum ad mensam accede- ret, hospitatorem suum secum in latere posuit et secum in uno 20 disco seu incisorio edere fecit, excitans saepe saepius eius hospi- tatorem ad bene manducandum et bibendum. 6. (L. II) Et cum post sublevationem eorum de mensa ad collo- quendum simul cum hospitatore iret,dictus hospitator ita erat men- te captus propter crapulam quodsua locutio non ut homo! devotus!, 25 sed ut puer? decem annorum ab ipso procedat,et sic loquendo pro- pter vini ferocitatem* ante pedes nobilis archidiaconi cecidit.(L..IV) Quod videns dominus immediate suis servitoribus dixit : « Ducite « ipsum ad cubiculum, quod dormitatione indiget. » Custos vero somno est gravissimo captus. Mox dominus occürrit ad locum ubi 3osacra latitabant corpora, et ibi lacrimas * fundens devotissime perorabat, (L. V) petens a Deo, si dignus erat, quod inde cor- pora sanctorum acciperet et alibi transportaret. Qui devota ora- tione completa, vocem celsificam ei dicentem audivit : « O bone « archidiacone, tolle, tolle. corpora martyrum intrepide, quia 35 « digniorem locum requirunt. » 5. — ! eius aftíe corr, — *? transferre corr. — 5manum eate corr, — * praepa- rari corr. 6. — ! hominis corr, — ? devoti corr. — 5 pueri corr. — *furocitatem cod. — — 5]acrimis anfe corr. 242 CATAL. COD. HAG. LAT. BIBL. NEAPOLITANARUM. 7. Ille vero, audito verbo celsifico, cum gaudio magno vocavit eius subditos, narrans eis celsificam vocem quam a Deo divinitus peraudivit, quod Dei voluntas erat ut sancti martyres alium depu- tatum locum possiderent. (L. VI) Qui, auditis narrationibus, domini archidiaconi ex praecepto, immediate, sumpto lumine, de 5 sacculis se muniverunt et immediate ad sacrorum corpora acces- serunt. Qui fodere coeperunt et, inventis sacris corporibus, tantus inde odor suavissimus exibat, quod fere foditores cum adiacentibus in eorum pedibus substentare se «non?» poterant. (L. I) Inventa autem cassa, ubi martyres erant conditi, cum reverentia magna Io eam sumpserunt ; et de nobilissimo pallio fuit ornata et involuta. In tempore vero noctis animalia parata fuerunt, in quibus sancti martyres portari debebant ; quos imponentes supra animalia tam gaudenter pondus eorum sumpserunt quasi ad pabulum sumen- dum. I$ 8. (L. IT) Cum iter inciperent, tam per castra quam per villas seu per civitates transeuntes!,omnes habitantes clamabant : «Beati « estis, qui sanctorum martyrum Mauri et sociorum eius corpora « vobiscum ducitis. » Quod * audientes infirmi, quotquot erant diversarum infirmitatum detenti, appropinquantes ad? sanctos 20 cum devotione, immediate divina operatione omni langore cura- bantur. (L. IIT) Cum autem dictus nobilis archidiaconus propin- quaret [et*] versus provinciam quae dicitur Basilicata, venit ad villam quae Gaudianum nominatur ; ibi cum suis sodalibus per dies duos in hospitio morans*, facta est commotio gentium, in 25 tantum quod quid mirabile erat ad videndum, petentes omnes sacrorum sanctorum visionem videre. Qui acquiescebat omnibus «et» cum devotione maxima a Gaudianensibus adorabantur, et praecipue quia videbant multos a langoribus propriis liberari. (L. IV) Nocte autem post dies duos veniente, quiescentibus civi- 30 bus, vir nobilis cum suis sociis recessit, portantes supra mulos sacrorum sanctorum martyrum corpora cum velocissimo cursu, timentes ne per Gaudianenses tantum thesaurum amitterent. 9. (L. V) Cum vero pervenissent ad locum quendam, ubi Virgi- nis gloriosae hodie moratur ecclesia, quae dicitur Sancta Maria in 35 Speranza, animalia illa quae muli in terra n o minantur et sacro- 8. — ! (p. c. t.) t. p. c. cod.— ? Qui aste corr. — 5a ante corr. — * diplographia, ul videlur. — 5 morante corr. APPENDIX. 243 rum sanctorum corpora deportabant, nullatenus pedes eorum amovere inde poterant. Quod archidiaconus Deo devotus in hoc admirans, cogitare coepit quod forsitan Dei voluntas non eratut ad Consanam sedem martyres accederent ; sed Spiritu sancto inspi- sratus suis sodalibus ait : (L. VI) « Vere, ut video, sancti isti ad « Consanam civitatem venire nolunt,forsitan quod in his partibus « habitaculum quaerunt » ; et, inito consilio, ait : « Viri fratres, « scitote huc prope civitatem Lavellensem manere ; videtur « enim nobis quod ad praesulem dictae civitatis mittatur, narrans Io« enim! sanctorum eventum, quomodo ad manus nostras istos « recepimus, et nuuc amplius accedere nolunt». Affirmatis ab omnibus dictis «per eum», ad episcopum Lavellensem duo nuntii accesserunt, qui omnia gesta sanctorum ei exposuerunt. Auditis omnibus, devotissimus episcopus immediate praecipit ut r5cunctus populus Lavellensis post eum processionaliter accede- ret; qui? praecipiens eis quod devotissime unusquisque nudis pedibus simul cum eo post eum accederet usque ad locum sanctae Mariae praedictae. 10. (L. I) Habito viagio, devotissimus archidiaconus, genu 20flexo! ante episcopum, omnia narravit quae per ipsum acta de sanctis fuerant. Audiens haec omnia simul episcopus, cum archi- diacono et aliquibus nobilibus de civitate Lavellensi per consilium determinaverunt ut duos boves* indomitos de armento caperent (L. II) «atque» iugum eis imponeretur cum tragula 25 ligata in iugo, et super tragula sanctorum corpora cum cassa pone- rentur et ligarentur, et ubi praedicti boves indomiti pedes affige- rent, ibi templum in honore sanctorum Mauri et sociorum eius aedificetur. Hoc adimpleto, iter boves inceperunt, non tanquam indomiti, sed ut domiti, tam mansueto modo ac si aratrum pcr 3o annos plures duxissent, dirigentes viagium versus Lavellum, et clerus cum plebe post eos. (L. III) Cum pervenissent ad radices civitatis, ubi mira altitudo adest, boves inde per altitudinem iter ceperunt. Cum pervenissent ad introitum civitatis, ibi pedes fixe- runt et nullus nec cum flagelló nec cum stimulo inde poterat ipsos g boves amovere. | 11. (L. IV) Videntes Lavellenses hoc miraculum cuncti et genu- 9. — ! ei? — * atque corr. 10. — ! genuflexus corr. — * bonos ate corr. 244. CATAL. COD. HAG. LAT. BIBL. NEAPOLITANARUM. flexi voverunt Deo et beatae virgini Mariae et beato Mauro ad honorem sancti martyris portam aedificare. Et factum est. Quae hodie porta Maurellina nominatur. Completo vero voto a cunctis, sine mora inde boves recesserunt ; ducentes tragulam cum san- ctissimis ossibus per civitatem ad ampliorem et planiorem locum pervenerunt, et ibi genuflexi steterunt, quia ecclesia beatae Vir- ginis Mariae ibi erat. (L. V) Praesul autem hoc videns, Spiritu sancto inspiratus, mox dixit: « Vere iste locus sanctus est » ; et deponentes arcam sanctorum solverunt a iugo boves indomitos, «qui» tam mansueti ad armentum proprium accesserunt, sicut 1o «fuissent?» boves domiti. Statim episcopus cum nobilibus ince- pit ////] mirificam ecclesiam ad honorem beati Mauri et sociorum eius construere?» ;in qua ecclesia latent corpora sanctorum et de mense maii solemnissimum ibi celebratur festum,ad quod tota patria et de civitatibus, castris et villis mares et mulieres solent:15 pervenire. (L. VI) Beata es, Lavellensis civitas, quae per san- ctos tales es decorata ; beata es, per ipsos et a Deo custodita. 12. Ego frater Iacobus de Venusio, minimus frater in ordine heremitarum fratrum et etiam f Augustini, praesentem historiam ordinavi iuxta modicitatem mei intellectus. Si in aliquo defeci, 20 quod non bene dixerim, relinquo correctoribus ; si autem bene, refero gratias ipsi Christo, qui cum Patre et Spiritu sancto vivit et regnat in saecula saeculorum. Amen. II. MIRACULUM S.. LEONARDI. Ex codice Bibl. Nat. XV. AA. 14, saec. XIII. Vtd. supra, 5. 213'*.25 Praeterea post transitum sancti Leonardi per miracula quae Deus operaba- tur per eum (1) accidit quod quidam comites Galliarum inter se praeliarentur. Unde multi interficiebantur; qui vero vivi capieban- tur, cum catenis ferreis in carcerem mittebantur. Ex quibus unus multo tempore in carcere est detentus, et nulla ratione neque 30 per amicos neque per parentes ab ipsis vinculis egredi poterat,sed die noctuque clamabat : « Sancte Leonarde, adiuva me, quia ego « miser et infelix servus tuus fieri cupio. » Audiens hoc miles qui eum in carcere detinebat, iratus est valde et dixit uxori : « Quid (1) Prima haec verba ad litteram exscripta sunt ex initio miraculi BHL. 4863. APPENDIX. | 24.5 « faciam de homine isto qui cotidie clamat : « Leonarde, Leonar- « de, adiuva me » ? Vadam et apprehendam eum, et in profundo « gurgitis illum demergam. » Post haec abiit et vocavit eum, dicens : « Surge velociter et veni ad me. » Ad quem ille ait : «Quis -. 5 « es, domine ? » Qui respondit : « Ego sum Leonardus, quem tu « cotidie clamas. » Ad hanc vocem continuo surrexit et cucurrit ad eum. Ille vero apprehendens posuit eum in collo suo et per totam noctem cum eo ambulavit ; nec omnino quiescere poterat, sed oppressus pondere nimio sudore inficiebatur. Et iam aurora roclarescente, aspexit procul et vidit monasterium Beati Leonardi et, licet cum magno periculo, tamen pervenit ad portas monaste- rii. Quem videntes ministri, qui aderant, mirabantur de viro illo, quod tale pondus portabat. Quidam autem ex ipsis interrogabant eum quid hoc esset. Ipse vero nec loqui poterat nec sarcinam r5deponere. Tunc abierunt quidam ex ipsis ad abbatem et nuntia- veruntei quae viderant. Audiens igitur hoc abbas, egressus est . foras et videns quod ei nuntiatum fuerat, interrogavit eum. Át ille non poterat quicquam respondere ei. Tunc abiit abbas in monasterium et induit se sacris vestibus una cum clericis suis, 20sumensque crucem in manibus perrexerunt ad eum, unanimiter deprecantes Dominum ut facundia loquendi illi redderetur. Et con- festim locutus est homo ille et narravit omnia quae sibi acciderant. INDEX SANCTORUM Legerida aurea 144 (bis), 145, 146,178, Agnes v. m. I51190, 1571^, 16215, 17019, 179, 181 (ter), x24, 188, 189, 192, 194. Agrippinus ep. Neapol. 1455, x48*. Legendae sanctorum 143, 236. Albanus rex Ungariae 179!. Albina v. m. 22915. Abbacirus. Vid. Cyrus. Alexander papa et soc. mm. 1O6r*s, Abdon et Sennen 2035*, 208**, 20619, 2241. Abibus m. Edessae 21555:»9, Alexander m. Bergomi 225?. Abraham et Maria 174!1?, 182!!, 235!?. Alexius 1741, 182154, 2025, 206??, Adalbertus ep. Pragensis m. 160!8, Alferius ab. Cavensis 233. Aegidius ab. 1935, 210?!, Ambrosius ep. Mediol. 1i50*, 1585, Agapitus m. Praeneste 1539, 2039), 1625, 1665, 169", 200^, 205!, 2175*, 220"*. 2098?, 2204. Anastasia. Vd. Chrysogonus. Agatha v. m. 151?!, 15772, 1595, 16372, Anastasius Persa m. r51!5, 15635, - 20129. 16515, 170!5, Agnellus ab. Neapol. 145755, 1665, Anatolia m. 200", 207". 1681, 21871, Andreas apost. 142 (ter), 150!, 158!, 246 CATAL. COD. HAG. LAT. 162!, 166'?, 196, 200!, 2165*56, 21751558, 228^, 231?. Anicetus papa 17019, Anna mater B. V. M. 179$. j Ansuinus ep. 22959. Anthimus et soc. mm. 206!5, 22911. Antiochus ab. 173*, 1825. Antonia v. m. Nicomediae 16549, Antoninus m. Ápamiae 20361:65, Antonius de Padua 16919, 170!!, 1855, Antonius ab.in Thebaide 14912, 16444, 1733, 1805, 1821, 234?*, 235?. Apollinaris ep. Ravennas 152**, 1675, 20299, 20894, Apollonia v. m. 181. Aquila et Prisca 15615. Arcanus et Aegidius erem, in Burgo S. Sepulcri 22679, Arthelais v. 228!5, Arthemas m. 23115, Aspren ep. Neapol. 14510, 1485, 32411, 236!. Athanasius ep. Alexandr. 161?5, 211!. Athanasius ep. Neapol. r45?, 148, 16775, 23t*. | Audoenus ep. 21086, Augustinus ep. Hippon. 1935, 203^, 21083, 21984:89, Austroberta v, 15755, Barbara v. m. 1502, 15617, 1622, 189, 21799, 23040, Barbatus ep. Benevent. 160!, 163?7. Barlaam et Iosaphat 17645, Barnabas apost. 15032, 20615, Barontus erem. 17523, 183?!. Bartholomaeus apost. 148!!, 15359, 209**, 21055, 21999, 228*'5, 23057:38, Bartholomaeus ab. Cryptae Ferra- tae 178. Basilides et soc. 15035, r5119, 206?", Basilius ep. Caesar. 159??, 1062!3, 17511, 183*», 23621. Benedictus ab. Casin. 160!5, 20115, 20856. Berardus ep. Aprutinus 231?. Berardus ep. Marsorum 2327?»-35, BIBL. NEAPOLITANARUM. Bernardinus Senensis 144, x85*5. Bernardus conf. Arcani 230**, Bibiana v. m. 1581. Blaesilla vid. 142. Blasius ep.m.151?9, 1575!, 1595, 1631, 20119, 230!, Blasius et Demetrius mm. Verulamii 2292115, Bobo conf. 185. Bonaventura 144. Bonifatius m. Tarsi r613!, 1709, 20634, Briccius ep. 15478, 163?!, 193!!, 205*$. 21491-53, Brigida v. Hiberna 1579», 1793. Bruno ep. Signiensis 23329*36, Caecilia v. m. 15479, 3059», 220 (bis). Caesarius m. Terracinae I5375,204955, Callistus papa m. 15379, 20475, 2125. Canio ep. 14915, 172'*, Cantius, Cantianus, Cantiapilla mm. 16554, 22519. Carileffus (Harelepphus) ab. x41. Cassianus ludimagister m. 2099, Cassianus m. Tingi 153**. Cassius ep. Narniensis 2255. Castus et Secundinus ep. mm. r4r, 2299!, 23032, Catharina Alex. 147*, 199, 21646:52, Catharina Senensis 192, 199, 236. Christina v. m. 20855, 21545, 21997, Christophorus m. 152*,, 20777. Chrysantus et Daria 212, 21759. Chrysogonus et soc. mm. r5815,16477, 20595, 21593, Cirycus et Iulitta 137, 1527, 167*, 1785, 202*5, 20690, 2073133, Clara Assisiensis 17159, 184,1855,1985. Clemens I papa 1549^9! 20591-92, 2159491, 22097, Cletus papa 17035. Columba v. m. 1599, 16455, 194*. Conon m. Iconii I45, 150!9. Constabilis ab. Cavensis 233. Cornelius papa 1539, 20395,211103, Coronati Quattuor 15375, 20455, 213!, INDEX SANCTORUM 247 229**, 232!^. .. Cosmas et Damianus 15395,2047!. Crispus et soc. mm. 222. Cyprianus ep. Carthag. m. 15394, 2039, 211105, Cyprianus et Iustina mm. 1535. Cyrus et Iohannes mm. 1572, 2273. Damasus papa 170!5. . Davinus 2247. Demetrius m. Thessalonicae 2121, Diodorus, Marianus et soc. 212?. Dionysius ep. Parisiensis et soc. mm. 1659, 1935, 2047. Dominicus ab. Soranus 222. Domneo et soc. mm. Bergom. 2225. Domninus m. 2047€. Donatus ep. et Hilarianus mm. 1525, 16715, 2039, 20975. Donatus, Felix et soc. mm. 210?*. Dormientes (Septem) Ephesi 20855, Dorothea v. m. 16559. Eduardus Confessor rex 1719. Eleutherius papa 1705. Eleutherius ep. cultus Troiae 139!, 16552 n 2055. U Elias Spelaeotes mon. 21099*100, Eligius ep. 17135, 17395. Elisabeth ]lantgravia Thuringiae 171*!, 1773, 180, 1863. Elpidius ep. Atellanus m. 150!6, Elzearius de Sabrano 1865-4, Emerentiana v. m. x70". Erasmus 150!5, 151?5, 16555, 2061!, Eugenia v. m. 15815, 1627, 17552, 18331, 21095. Eugenius ep. Carthag. 20851, Eulalia v. m. 1945, 2189667, -Eulogius Alexandrinus 1741?, 18215, Euphemia v. m. Chalcedone 204'5, 211105, Euphrasia v. 17599, 183**. Euphrosyna v. 17526, 18355, 2354. Euplus diac. m. x6810, 20977, Eupuria v. m. 2283. Eusebius presb. Rom. 15355, 209?!. Eusebius, Pontianus et soc. mm. 224!. Eustachius et soc. mm. 16155, Eustratius et soc. mm, 1585, 164**, 168!2, 2180, Euthymius ab. 1725". Fausta et Evilasius mm. 225?*. Faustinus et Iovita mm. 160*, 163?5, 166!?, 20125, Febronia v. m. 159!9. Felicitas cum VII filiis 152**, 202'*, 20748. Felix II papa 152*!, 20355, 20851, 216", Felix m. Gerundae 209*69, Felix presb. Nolanus m. 1495, 1547*8, I621^. Felix et Adauctus mm. Romae 156*4, Felix presb. m, Romae 151!?, 15615, 20012, Flavianus m. 227». Flora. Vid. Lucilla. Fortunata v. m. Caesareae 212*. Fortunatus ep. Fanensis 233?!. Fortunatus presb. Spolet. 224?. Francisca Romana 195 (bis). Franciscus Assisiensis 138, 144, 177!, I8r, 184 (ter), 1853-4, 1869, 189 (ter), I9I?, 237! ?. Fridianus ep. 2059?, 226**. Frontonius ab. 1741^, 1809,182?, 235". Fulco peregrinus dioec. Aquin.230?*, Fulgentius ep. Otriculanus 226**, Furseus ab. 175?*, 1807, 183*5. Gaius papa 1703, Gallus ab. 2047?. Gaudentius ep. Novar. 205?5. Geminianus ep. Mutin. 201"", Genesius mimus m. 15355, 1795, 210", 2245. Genesius notarius m. 178*. Georgius m. Cappadox 160!7, 168!!, 201?9, 2055. Germanus ep. Capuanus 2t2'*, Gervasius et Protasius mm. 15r5!, 2027!, 207**. ^-^. 248 CATAL. COD. HAG. LAT. Getulius ect soc. mm. 2075. Gordianus et I:pimachus mm. 1615, 165?!, 201?*, 206!*. Gratilianus ct Fclicissima mm. 209*5, 229?. Gregorius I papa 160!*, 201?*. Gregorius presb. m. Spoleti r50*, 15815, 16455, 200?, 21873, 2261. Gregorius thaumaturgus 1742", 1825, 20755**, 214?*, 22919. Hadrianus et soc. 1539?, 210?7, 2251, Heliena v. 2311*. Hermylus et Stratonicus mm. Sin- giduni 15621. Hieronymus presb. 138, 140 (sexies). I41, I43, 185, 2047». Hilarion 173?, 180*, 182?, 2345, 235*. Hilarius ep.Pictav. 1497, 1545, 16449 4!, Hippolytus 15255, 193?, 203*?, 2097?, Honoratus ep. Arelat. 141,22355. Hyginus papa 170!*. Iacobus Maior apost. 1529, 20399, 20856, Iacobus Minor apost. 161i?!, 2015, 205. Iacobus Intercisus m. 15493, 20596. Iacobus de Venetiis O. P. 1975. Ianuarius ep. Beneventanus et soc. I43t275, I455:*5, I48, 16614, 211108,2201.5, 2ai*- 1, 2251714, 23195, 2321, 2336. Iason, Maurus et soc. mm. 224*. Iesus Christus. — Gesta Salvatoris 147?. — Inventio crucis 16135, 20154, 2058, 2069. — Exaltatio crucis I495, 15355, 20399, 2111!9!1, — De ligno crucis 1475. — De corona Domini 148. — De clavo Spoletano 22936. — Vindicta Sal- vatoris 147109, — Imago Berytensis 148.— Imago Cptana antiphonete 213!*. Ignatius ep. m. x58!!, 1592, 16475, Illuminata v. m. 224!. Iohanna v. Urbevetana 199. Iohannes Baptista 140, 1539, 210*9, Iohannes apost. 150!9,.159!9*, 162!9, 20019, 218?5, Vid. eliíain Petrus apost. BIBL. NEAPOLITANARUM. Iohannes I papa 170?'. | Iohannes Calybita 174!*, 182!*. Iohannes de Capistrano 137, 186-88, 196 (bis), x98t-*, . Johannes Chrysost.16399, 173**, 213?!. Iohannes Climacus 143, 199. Iohannes Eleemosynarius 235t!. Iohannes ep. Neapol. 1485, 2319. Iohannes et Paulus 151*2, 20255,2077. Irenaeus, Mustiola et soc. mm. 2071, Iuliana v. m. Nicomediae 147*, x60!9, 16325, 2321415, Iulianus, Basilissa et soc. mm. 154!, 15975, 162!*, 1945. Iulianus ep. Cenomann. 15519, 193!0. Iustinus, Virianus et soc. mm. Pe- rusii 15129, 20635, 23394. Iustinus ep. Teatinus 192 (bis). Iustus m. Bellovaci 179". Iustus et Pastor mm. 20972. Iuvenalis ep. Narniensis 206!!, 22515. Ivo Trecorensis 1865. Lambertus ep. Traiect. 1939, ar1107, Laurentinus. Vid. Pergentinus. Laurentius diac. m. Romae 150*2, 1931, 2035*, 2097, Leo I papa 147*. Leo et Marinus 2109», 22615. Leo ab. Cavensis 233. Leonardus conf. Nobiliac. 1395,205?7, 21315, 2299), 244-45. Leucius ep. Brundusinus 154*, 162155, 1671, 223?. Lucas evang. 153?!, 20495, 2125. Lucia et Geminianus 2035', 2x1!05, Lucia v. m. Syracus. 146?, 150$, 1587, 1635, 1667, 2005, 21870, Lucianus et soc. mm. Bellovaci 2225. Lucilla et Flora mm. 152*5, 2085, Ludovicus IX rex 1i69*4.5, 186!. Ludovicus ep. Tolosanus x69!, 1857, 232", 2375. Lupus ep. Trecensis 2169. Macarius Alexandrinus ab. 1821/6, 2359'5. 174", INDEX SANCTORUM Macarius Romanus 17445, 180*, 1825, 23061!. Machabaei mm. 20995. Macra v. m. 222*. Magnus ep. Tranensis 20955, 232?*. Malachias ep. 199. Malchus captivus 149, I42, 1735, 1805, 1825, 2345, 235!5. Marcellinus ep. ÀÁnconitanus 2232. Marcellinus et Petrus. mm, 150!7, 15124, 20630, Marcellus papa 1r49!6, 1511!9, r56!?, 164*5, 17151, 20015, Marciana v. m. 2237. Marcianus ep. Dertonensis 138. Marcianus ep. Syracus. 21315, 227*. Marculinus Foroliv. O. P. 1977-9, Marcus evang. 161!?, 1845, 201?', 2055. . Marcus ep. Atinensis 22655, 227:-5. Margarita v. m. 156!9, 167», 2023, 20852, Margarita v.de Civitate Castelli 199. - Margarita v. O. P. filia Belae IV regis 179. Maria B.V. 137, 13955, 141; 144, X46!, 15355, 17135, 17635599, 1835-7, 18442, 189 (bis), 191, 192; 194, 199?-*, 2r0?5, 2170504, 22511, 2361. Maria Aegyptiaca 1757", 183?5, 23510. Marina v, 175?5, 183?*, 235!5..— Marius, Martha et soc. mm. 151'5, 157?5, 170!5, 20014, Martialis ep. Lemov. 1799, 194!. Martina v. m. 15618. Martinianus erem. 174'5, 18213, Martinus I papa 2131?, 2285. .Martinus ep: Turonensis 1547785, 175», 180t!, 18393; 2059, 2075», 314?5-9!, 229*5. . ) . Martinus ab. 18019, [| Matthaeus evang. 1539, 20499. Matthias apost. 16015, 16325. Mauritius et soc. mm. 2047. Maurus Afer m. Romae 142 (bis), 238-44. Maurus ab. Glannafol. 1499, 155?, 16445, 17199, 180. ANAL. BOLL. XXX. 249 Maximus m. Cumis 21315, 23215. Medicus m. Otriculi 22677, Melania iunior 175?!, 183»9. Mennas Aegyptius m. 1I547^, 214?3, |. 23219. Mennas erem. in Samnio 21329. Mercurialis.ep. Foroliv. 196. Mercurius m. 164?3, 215**, 220?*, Michael archang. 15399, 161?5, 20472. Miltiades papa 170!2, Minias m. 204?!. Modestinus ep. et soc. mm. 15725, Moyses Aethiops 17415, 18217, 235. Nabor et Felix mm. 167?, 2029. Nazarius et Celsus mm. 1524€5, 2035!, 20890. | Nepotianus presb. 142. Nereus et Achilleus mm. 149!*5, 151? 15255, 1619», 206!6, 2271, Nicolaus ep. Myrensis 138, 140, 150*, 1584, 1625, 1665, 17179, 189, 1939, 200*, 2179!, 228. Nicolaus de Rupe 198 (bis). Nilus ab. Cryptae Ferratae 178, 181. Novatus presb. Romae 2337. Nympha v. m. 225". Oliva v. Anagnina 22515. Onuphrius erem, 1695, 174!!, 18210, Oswaldus rex 20979, Pachomius ab. 1738, 1827, 200615. Pancratius m. 15122, 161?», 206!?, Pantaleon m. 20859, 21998, 2208, Pardus ep. 212*. Paternianus ep. Fanensis 207*5. Patricia v. Cpolitana 143, 231'9. Patrum Vitae 1475, 173*9, 1753934, 1769.8, 1801-1445, 1824-5, 18 332.5, 184594, 191?, 198, 2345, 235!: 5-59, 23619; — Paula vid. Romana 1575, 16229. Paulinus ep. Nolanus 20795. Paulus apost. 1477, 202*!, 20799. Paulus Thebaeus 140, 1545, 162!4, 173!, 180*, 234!, 235*. Pelagia paenitens 17529, 18315, 235". 17 250 CATAL. COD. HAG. LAT. Peregrinus de Forolivio 1975. Pergentinus et Laurentinus mm. 150*9?, 15177, 20621, 23355, Petrus apost. 202??**^, 2079, Petrus et Iohannes apost. 160!, 16615, Petrus etPaulus apost.151*5, 2075758, Petrus ep. Alexandr. m. 2155. Petrus Caelestinus papa r169?, 195, 233!, 234*. Cf. 1804. Petrus ab. Cavensis 233. Philippus apost. 161??, 201?9, 205^, 227^. Placidus de Rodio 230?* 9, 23112. Polycarpus ep. m. 159!. Polychronius et soc.mm. 20355, 20894, Pontianus m. Spoleti 226, Porcarius ab. Lerinensis X41, 223'*. Potitus m. 1545, 164*!. Praxedes v. 15238, 208'5, Primus et Felicianus mm. 15138, 2029», 20615, Prisca. Vid. Aquila. Prisca v. m. 171?3, 22315. Processus et Martinianus mm. 152^, 170?», 20255, 207*. Proculus ep. m. Bononiae 20155, Prosper ep. 2059*. Pudentiana v. m. 16172, 17035, 1501!, Quiriacus Iudas ep. m. 206!2, Raimundus de Pennaforti 137, 195. Regulus ep. cultus Lucae 224^. Remigius ep. Remensis 1937, 2047*. Renatus ep. 145!!. Reparata v. m. 20475. Restituta v. m. in Africa 1675, 2365. Restitutus m. Romae 227. Rogerius ep. Cannensis 22994. Romulus ep. Faesulanus 2021, Rophillus ep. 196. Rufina et Secunda 1529, 20849, Rufinus, Caesidius et soc. 223810-1!, Rufus et Carponius mm. 219?!. Sabas ab. 1585, 1737, 1829, BIBL. NEAPOLITANARUM. Sabina m. Romae 153*!, 21099, Sabina v. Trecis 16447. Sabinus ep. Canusinus 159*, 163**. Sabinus et soc. mm. Spoleti 150; 1585, 1647559, 1665, 200*. 222. Samonas, Gurias, Abibus 21554:5, Saturninus m. in Africa 194*. Saturninus et Sisinnius mm. 216^. Saturninus ep. Tolosanus 194?. Scholastica v. 160^, 20x2!, Sebasteni XL mm. 16329, 17019, Sebastianus m. I49!3, I51!5, 15734, X61", 200!5, 2337". Secundina v. m. 223!2. Secundinus ep. cultus Troiae 139, 1607, 23055. at Secundus m. cultus Ameriae 2288, Secundus m. Astensis 233?9. Senator, Viator, Cassiodorus et Dominata mm. 211194, Seraphia v. m. 21094. Servatius ep. Tungrensis 17240, Severinus presb. in Norico r45!, 1542, 16479, 166!!, 2235, 23210. Severinus et Victorinus ep. fratres 152*1, 21095, Severus ep. Neapol. 1455. Severus ep. Ravennas 201!8, Severus presb. prov. Valeriae Isi1!9*. Sigismundus rex m. 197^. Sigolena abb. 178. Silverius papa 17028. Silvester papa t51!!, X59!!, 1621, 16610, 1672, 20011, 2069, 21655, 21978. 85-86, Simon et Iudas apost. 15372, 2045? 2121, Simplicius, Faustinus, Beatrix mm. 15259, 20353, 20892, 21649, Sixtus II papa m. 15259, 20356, 20971, 21651, Sossius diac, m. Vid, Ianuarius. Soter papa 17091, — — Speusippus et soc. mm. 157?2, Stephanus papa m. 20997. Stephanus protom. 1509, 154249, 1591718, 1628-9, 2035, 2096869, 21650. Stephanus ep. Calatinus 2302. t INDEX SANCTORUM 251 Susanna v, m. 20976, Symeon stylita senior 156!*. Syrus ep. Ticinensis 21855, Tamarus 149t!. "Tatiana v. m. 223!. "Taurinus ep. 20975. "Thais 17528, 1837", 2358. "Thecla v. m. 215?» 3, "Theodora Alexandrina 158!0, "T heodoritus m. Antiochiae 212". .. Theodorus tiro m. Amaseae 1537, 20596, 2281416, 2297, 'Theodorus dux m. Heracleae 2135. 'Theodote. Vid. Chrysogonus. - 'Theogenes m. 222. "Theophilus vicedominus 17655, 18474. "Thomas apost. 1507, 1581, 1629, 166?, 16815, 2009, 21873, 'Thomas de Aquino 145!*, 1699-8, 'Thomas ep. Cantuar. 21876.77,21985.92, Tiburtius, Chromatius et soc. mm. 2245. | 'Torpes m. 2069, Urbanus I papa m. x615*, Ursicinus medicus m. 158?, Ursula et soc. mm. 1723*!. . Valentinus ep. Interamnensis 160$, 16394, 20111, Valentinus ct Damianus mm.,223!*!*, Valentinus ct Hilarius mm. 229?". Valerianus m. Foroliv. 196, 224!. Valcrianus et Tiburtius mm. 160!*, Victor m. Massiliae 179". I Victor m. Mediolani 161", 165, 20614, Victor et Corona mm. Otriculi 226?, Victoria v, m. Romana r56!!, 200, 21874, Victorinus. Vid. Severinus. Victorinus ep. Ássisiensis 228!*. Vincentius Caesaraug. diac. m. 151!7 157?!, 162!?, 1935, 20119. Vincentius et Benignus mm. 2255. Vitalianus ep. Capuanus 227-38. Vitalis et Agricola mm. 204?*. Vitalis m. Ravennae r61?9, 201?*, Vitus et soc. mm, 1I50?f, IS1*?", 2025, 20638, 23332. Walterius ab. Serviliani 2267, Wenceslaus m. 171?.. Willelmus fund. Montis Virg. 237!-*. Zeno et soc. mm. 166^. Zeno ep. Veronensis 205?, 2179. . Zenobius ep. Florentinus 3017. . Zosimus ep. Syracus. 212^. Zoticus et soc. mm. 223!!. SAINT PHOCAS. Le saint auquel sont consacrées ces pages, jowl pendant de longs stécles d'une grande célébrité. Celle vogue fut-elle partagée entre plusteurs homonymes ou fut-elle l'apanage d'un seul? Telle est la question. que nous voudrions élucider. Parmi les saints qui ont porté le nom de Phocas, frots surtout devront nous occuper : l'un est. commémoré le 5 mars dans . les martyrologes occidentaux ; il aurait. sub la mort à Antioche; le second exerait la profession de jardinter à Sinope, tandis que le trossiéme se trouvait à la téte de l'égüise de la méme ville.Les calendriers grecs vap- pellent le souvenir de ces deux derniers le méme jour, le 22 septembre. Déjà nos prédécesseurs se sont occupés du probléme et sls ont conclu à ia distinclion des trois personnages. Peut-étre de nouvelles données nous obligeront-elles de réformer, au moins en partie, ce jugement. Le document le plus impqriant quí. se rapporte à notre sujet. est. un Janégyrique de S. Phocas le! jardinier par Astére. d' Amasée ; 1l. date probablement du premier quart du V« siócle. Le bollandiste Stilting (1) estime qu! Astére fit ce panégyrique sur. le tombeau du saint prés de Sinofe ; 1l parait plus probable qu'il le pbrononga dans sa ville épisco- pale (2). La piéce, fort connue, est une de celles que Métaphraste aniro- (1) Act. SS., Sept.t. VI, p.297 4. — (2) Àu commencement (8 3), Astére rappelle que la vue du tombeau d'Abraham évoquait dans l'esprit des voyageurs les hauts faits du patriarche ; de méme, dit-il,devant le lieu vénéré oüà reposent les restes de S. Phocas, róv Tíutov onxóv coU Trpicpakaptou Ouxà xacraAaBudrv, nous nous rappelons les actions illustres qu'on raconte de lui. De cette comparaison Stilting a conclu que le panégyrique fut prononcé prés de Sinope, dans l'église qui renfermait le tombeau du saint. Il n'y aurait qu'à se ranger à cette conclu- sion, si, dans la suite du discours, il n'y avait un pássage qui oblige à donner au texte cité une interprétation légérement différente. Au 8$ xo, l'orateur décrit l'afluence des pélerins au sanctuaire de Sinope, et il conclut: dÀJ éxei guév oó0tuc * e€( bé vou xai dAÀlayoO0 bià utkpüv Aeuydvuv olov ^ dmotíav Twó untpomóAeugc ó ndprug éautü() kareotf)caro, 9auuactóg xal oürog; Ó TóÓmog, xal TxÓci xpictiavoig TepismoUbactog * doTep b?) obro; ó map' hyiv xyüpoc xarayvuY iov éoprazóvruv éotrl. L'opposition entre le sanctuaire de Sinope (éxei) et l'église oà parle l'orateur (o0roc ó Tmap' fjuiv x poc) parait évidente. Ajoutez que l'expression de ville voisine appliquée à Sinope (f vet- SAINT PHOCAS. - 253 disi sans la. modifier dams sa collection (x). St on retranche le prologue et la bartte consacrée à laglote posthume de Phocas, le banégyrique n'est pas bien long. Le saint, jardinier de son état ct fort hospitalier, rvecoit dans sa demeure les bourrcaux chargés de le mettre à mort et auxquels il était ànconmu. Au cours du repas, «ls lui font connaitre la sutisston. dont zls sont chargés et. demandent à Phocas de leur préter main forie. Sans s'émouvoir, le saint homme promet de leur liwrer la victime le lendemain. Pendant la nuit, 2l veille lui-méme aux prépavatifs de sa sépulture. et creuse la fosse qui devra recevoir sa dépouille, A l'aube, 4l se fait connai- Ire à ses hótes stupéfatts et les engage à accomplir sans retard. une auvre dont la responsabilité qncombe uniquement à celui qui les a envoyés. C'est ainsi que Phocas gagna la pabne du martyre. L'époque ancienne à laquelle ce discours fut prononcé, ainsi que la pro- xtimité du théátre des événements,nous portent déjà à admettre que l'auteur S! est fait l'écho d'une tradition authentique et que, dans ce touchant récit, 1 y a un fond de vérité ; 11 n'est. pas improbable toutefois, comme l'a fait remarquer. Stilling (2), que la légende y ait ajouté du. sien. Peut- élre méme faudra-t-il lui fae la part plus grande qu'il. me parait à pre- iore vue. De Pensemble du panégyrique se dégage limpressiton que Phocas n'est pas un saint récent : déjà on lut a élevé en diverses végtons des églises, dont quelques-unes méme sont devenues des centres. de. pélert- nage ; suivant l'expression d' Astére, Phocas, depuis l'époque de son mar- Lyre jusqu'au temps présent, est la colonne et le soutien des églises de Dieu par le monde entier : GTÓAoc xai épeicua TOv Ociuv Tfjg oikou- Hévng éxxÀnotwbv éE ékeivou. néxypi ToO vOv roOrov Exopev.. I1 semble que le panégyriste tgnore à quelle éóboque a vécu son héros : nulle part, en effet, 1l n'y a méme une allusion à l'empereur sous le regne duquel 21 a souffert. Enfin, ce qui met en défiance, c'est la facon dont est vacontée la mort du martyr, exécuté sans aucune forme de procés. Rien de pareil à ce jrocédé arbitraire et illégal dans les Actes authentiques que nous. possé- dons. Y aurait-il moyen. de pénétrer. plus avant. dans les origines de la lévende ? Il y a entre la Passton. de S. Phocas et le début de celle de TUv Xwümn) au S 6, s'explique fort bien, puisque cette ville se trou- vait dans la province ecclésiastique dont Amasée est la métropole. Dés lors, il faut interpréter autrement la comparaison du début, et l'église oü reposent les rcliques du saint doit étrc assimilée en quelque sorte au tombeau, au onxóg de Phocas. — (1) Métaphraste omet la premiére partie de l'exorde, et le discours débute par lcs mots: íepóc uév xai 0eoméovo; (BHG?, n? 1539, et p. 277). — (2) Act. SS., t. c., p. 293. 254 SAINT PHOCAS. * S. Conon quelques traits de vessemblance inléressants à relever. Les deux saints sont jardiniers el habitent non lotn de la ville ; ils se distin- guent l'un et l'autre par leur simplicité, qué se mantfeste, bien que d'une fagon un peu différente, vis à vis des émissaires chargés de les arréter. Deux rédactions du martyre de Conon nous ont été conservées : Pune, plus développée (BFIG?. 361), a été publiée naguére par M. A. Pafa- dopoulos-Kerameus (x) et reproduste par O. von Gebhardt (2), la seconde est représentée par une notice du synaxaire (3). Il suffit de les comparer pour. constater que la premtóre n'a pas été le modéle direct sur lequel a travaillé le synaxariste. M. Pto. Franchi de! Cavalterz a montré (4) que la Passion. de Conon se rattache à celle de S. Nes- lor ainsi. qu'aux. Actes des SS. Papias, Diodorus et Claudianus, dont l'original semble perdu (5), et :l a conclu que toutes ces pieces sor- lent d'une méme «officine hagsographique ». Au veste, barmi les snaté- riaux mas en aure, quelques uns paraissent d'excellente qualité. C'est au sujet de la seconde partie de la Passion de Conon que M. P Fran- chi a fait ces sagaces observations. Ne pourrait-on pas aller blus loin et voir dans la premióre partie, qui se vapproche si fort. de ce que nous lisous dans Astóre, l'indice d'un. nouvel emprunt ? Outre les traits com- muns Yajpelés déjà, 4l. y a d'autres traces de similitude. Le banégyriste compare les sicaires à Tudas : Vg oi'Egpaioí Tore év vi ku pera louóà TÓóv Küpiov....; Je synaxatre exprume la méme pensée dans la phrase : dig xal robg uéMovrag aüTÓv xparücev émuoTávrag xai (g év Tar(viu domaZouévoug aüTÓóv ávraoTmáZceo0aq. Astére dat. des bourreaux : éAeNj0ecav bé clou bikróuv tijv Ofpav £yovteg. Dans la Passion de Conon (ch. III) Pun d'eux fait la réflexion : $j 0fppa fluv oÀ kevr] éevijon. | S^4l y a dct une dépendance, comme nous le pensons, dl est beaucoup plus naturel de la chercher dans la Passion de Conon, déjà suspecte à d'autres titres, blutót que dans celle de Phocas, qus a pour eile l'uutorité d'Astere. Nous ne prétendons pas que le discours de l'évéque. d' Amasée a élé exploié par le védacteur de la Passton de Conon ; mats 11 y a lieu de se demander st celui-ci n'a pas puisé dans des Actes d'od, en der- mire analyse, dérive notre Danégyrique. Sur ce terrain. glissant il est hasardeux de trop s'aventurer. Tout ce que je voudrais conclure, c'est qu'il se peut que la quahté de jardimer, qu'on retrouve dans les deux (x)?^AvdAexkra lepocooAluutrikf)g oraxvoAoTíac, t. V, p. 384-88. — (2) O. vou GEBHARDT, Zcía martyrum selecta, p. 129-33. — (3) Synax. Eccl. CP., p. s1x-1a. — (4) Osservazioni sopra alcuni Atti di martiri, dans Nuovo BuLLETTINO Dr ARCHEOLOGIA CRISTIANA, t. X, p. 8-16; cf. Amal. Boll., t. XXIII, p. 478. — (5) M. Ehrhard (Byzantinische Zettschrift, t. XIX, P. 541) annonce qu'il en a retrouvé deux fragments. . SAINT PHOCAS. 255 Passtons, soit le seul trait. précis qut. nous reste de la phystonomie de Phocas. | Pour tout ce qui est. du culte de notre saini, Astóre est Dour nous un témoin de premier ordre ; ce lémotgnage,déjà recommandable par l'anti- . quitté el la situation de son auteur, serait pour nous hors de patr, si nous powvtons contróler dans une certaine mesure ses affirmations. C'est ce que nous allons tenter de faire. Au dire. du panégyriste, le culte de Phocas était. particuliórement populaire chez les marins. Son nom, mélé à leurs mélopées, retentissatt sur toutes les mers. Or il est assez remarquable que l'archéologie confirme cn bonne partite ce qui est vapporté tci de cette large diffusion du culte de S. Phocas. Deux inscriptions de l'ile de Syros témoignent, pour les Cyclades, de la dévotion des gens de mer à l'égard du saint. Elles paraissent étre du IV* ou du V* stócle (x) et ont. été publiées dans les "Emwpaqai tüg vfcov Xópovu (2), ouvrage qui nous est malheureusement resté inaccessible. Dans le Bulletino di archeolo- gia cristiana (3), De Ross? a reproduit la premtére : Kópwe xai. &pwe Quxà cócov tó [nAJoiov Mapíav xai robc [r]Aéovrag év abTó..; l'autre inscription rappelle la. dédicace de l'église de S. Phocas. En Sicile, M. P. Orsi a retrouvé prós de Priolo, au nord de Syracuse, les restes d'une église dédiée au méme saint. et qui, d'apres le témotgnage autorisé de cet archéologue, remonte pour le moins au. V* siócle. (4). Enfin, ce qu' Astóre rapporte de l'extension du culte de Phocas au nord du Pont-Euxin se voit confirmé par la découverte, en Chersonóse Tau- rique, d'un médaillon en lerre cuite portant. l'effigte du saint, avec l'ins- cription suivante : E0(No)ría ToO àvíou Qux ToO rrwx(c)iou Xepo(u)- voc (5). Hátons-nous de dire que celte piece, fort. bostérieure. assurément à Astére (l'éditeur ne nous renseigne pas sur léboque à laquelle elle remonte), me constitue qu'une simple brésomption en. faveur d'un culte introdutt à une éboque veculée dans ces contrées. Enfin st, comme nous avons: táché de le démontrer plus haut (6) Astére prononca ce discours dans sa ville épiscopale, nous avons dans le Ponti un autre centre de culte four notre saint. Astóre vapporte également que Rome ava regu. le chef du saint. et qu'un temple magnifique y avait élé élevé en son honneur. Dans la ville éteynelle la. venommáée du jardiniey de Stinope auratt rivalisé avec celle des saints afótres Pierre et Paul. Malgré le caractóre trós explicite du (1) C«. Revue archéologique, 1876,p.187. — (2) Stéphanos KLón, "Ert(pagal tf|c vfjigou Xópou (Athénes, 1875;. — (3) 1876, p. 113 sq. — (4) P. Onsrt, Nuove chiese bizantinc nel territorio di Siracusa, dans BvzANTINISCHE ZEITSCHRIFT, t. VIII (1899), p. 636-41. — (5) V. Lari$ev, Omioju mo szaanrilickoit onmrpadnkt, dans Bnzsanrilickilt Bpeuennmnmks, t. VI, p. 344 sq. — (6) P. 252, note 2. 256 SAINT PHOCAS. passage, Luctus (x) a cru que l'évéque d? Amasée s'est trompé el que, par erreur, i a parlé de Rome au lieu de parler de Constantinople. Il y cut à Rome une église de S. Phocas; 1iaistil est bien difftcile deprouver qu'elle existait déjà du temps d' Astóre. Nous ne pouvons en, cffel aànvoquer. qu'un témotenage du XF' siocle ; dans une bille de Grégoire VII de l'an 1074 on lit (2): Itcm monasterium S.Priscae cum omnibus suis pertinen- tiis. Item et ecclesiam sancti I'ocae martyris, quae iuris sancti An- astasii olim fuit.D'afrés une conjecttire de L.Nardoni,confirniée bar De Rossi (3), cette église aurait été située aux pieds de l' Aventin, aux bords du Tibre dans le quartier maritime; au XVI sicle on aurait retrouvé les Tutnes de cet édifice, qut jadis avait été consumá par lc feu. Mais de son cóté Luctus n'allógue en faveur de son. hypothése que le discours de S. Jean Chrysosiome (4) prononcé au cominencement du V* sicle à Constan- linople, à l'occasion de l'arrivée des veliques de S. Phocas dans cette ville. Par celle homélie on sait que les vestes du saint. furent. déposés solennellement dans un Táqog. Or dans les auteurs byzantins mous lisons qu'à Constantinople i| y avait deux endrotts consacrés au martyr. L'empereur Phocas, qui s'était emparé du tróne en 602, avait élevé en l'honneur de son patron une église située non loin. de la neqáàn éxxAnoía, Aprés la mort. violente de ce prince, son successeur, Héra- clius (610-641) décida que ce temple seratt. dédié à S. ean l'évangé- liste ; dans ce sanctuaire, le saint de Sinope garda une. simple cha- felle, comme nous Ülapprennent deux passages du synaxaWe (5). Il y avait en outre. tout prós de la ville ampériale, dans le quartier. actuel de Ortha-Keui, un monasióre de S. Phocas ; le 19 juillet, le syna- xaire rappelle la consécration de cet. édafice, qui. fut élevé gráce à la libéralité de l'empereur. Basile (867-886) : 1à éfkoivia. 100. &yíov Quxà Tépav. A bien peser les tevmes des. histortens qui. parlent de la fondation de Basile, 41 parat que longtemps déjà avant cet empereur a dá exister en cet endrott un. édifice en l'honneur de Phocas et que Basile se serait contenié de le rebátir en lui donnant des proportions beaucoup plus grandioses. Théophane, parlant. d'une propriété d' Arsaber acquise pav Basile et sur l'emplacement de laquelle s'élévera la nouvelle construc- tion, nous dil qu'elle se trouvait. brós du. Bosphore:. év tfj nuovi) ToO óvíou Guxà mpoofiv (6) ; et. Cedrenus, qut reproduit 1c Théophane, (x) Lucirvus-ANRICH, Die Anfünge des Heiligenkults (Tübingen, 1904), p. 183, note 7. — (2) Bullettino, 1878, p. 61 sq. — (3) IBtn. — (4) P. G., t. L, p. 699-706. — (5) Synax. Eccl. CP., p. 70, 1. 8 sq. : TeAetrai bé fj aürvo0 oóvatig év TO paprupe(u aüTo0, ti óvvt Evbov roO Gemrro0 árogroAelou roU ávíou dártooTóAou xal eüay1eXiocxo0 "Iudvvou, mÀnoiov Tfjg; &ápwrdtng uerdAng éxxAnoíac; de méme p. 836, l. 1 53.— (6) Theophanis continuatus (ed. Bonnae), lib. IV, p. 156. SAINT PHOCAS. 257 vabporte qu'elle était. situés €rp(o1a. Tg uovüc toO &víou Ouxà (1). Rapprochez de ces deux passages les renseignements fournis bar Chrysos- toine dans son homélie. Les veliques sont arrivées à Constantinople ; la veille, le peuple a pris Dart au cortóge qui les jromenatt à travers la place publique. Réunis de nouveau, les fidéles doivent celle fois les transporter Bar voie d'eau au 1áqog définitif. Des lors, n'est-il pas irés vraisein- blable que, dés l'éboque de Chrysostome, ces reliques furent déposées à Ortha-Keui sur la rive européenne du. Bosphore, là méme oii, au. dire des histortems, se dressait la novi) 100 áíou Ouwxà rebátie plus tard pa* Basile (2) ? Au sujet de l'existence du culle de S. Phocas à Constan- linople des les premióres années du. Ve siécle, i1 ne peut donc y avotr de doute. Pourlant il n'y.a pas là, croyons-nous, un imottf. suffisant pour meltre en suspicion l'affrmattion d' Astére, lorsqu'il rapporte que la téte du saint ful. transportée à Rome. Ss cet. auteur. n'avait parlé que d'une seule translation de reliques, la balance pencherait. peut-étze du cóté de Constantinople ; mais 4l dit en. termes bien clairs que plusteurs endroits se sont. partagés les vestes du Saint : xad moMayo0 nuepicOévra — rà Aetyava óAóxAnpov TavraxoO TÜ) TpiCuakoapiu oue Tv eUgnuíav. Nous avons vu d'ailleurs que dans la Ville éternelle également S. Phocas a eu son église, mais à une époque qu'on ne saurait préciser. Dans une poésie de S. Grégoire de Naztanze adressée à Vitalianus, 1d est àncidemment fait allusion à. Phocas. Son nom, associé à celui de Pierre, est. déclaré illustre, eb. les deux saints sont appelés disciples du Christ : Obg fpu vót' "Avakm veoig éri Yobvaot Ocivoi, Koi xAewvfíjoci Tépnpag émwvuuinot pavévrag. Tiétpog évi), fwxüg 5€ kácic, XpioToio uaO0nruüv KAoteg (3). A cette liste déjà longue on. dott ajouter. quelques textes qui se rappor- tent à la cóte syro-bhénicienze. Le. premier, une inscribtton. syriaque. du Ve siécle, nous vévéle lextstence d'une égltse de nolre saint à Bassou- fán, non loin d'Antioche. Dans le mur extérieur de cet édifice, aujourd' hii en rates, on. votl, entre deux — fenétres, | l'inscription suivante : | « Louange à Notre Seigneur ! Qu'un bon souvenir soit. accordé à « Mgr le périodeute Damien qui a fondé ce sanctuaire pour saint, Pho- (1x) Georgius Cedrenus (ed. Bonnae), t. II. p. 146. — (2) En cet endroit on trouve de nos jours encorc une église grecque sous]le vocable de S. Phocas; elle a été rcbátie, il y a quelque cinquante ans, sur l'emplacement d'une an- cienne chapelle plus petite ct plus sombre. 2xdpAaroc A. BuZdvrioc, 'H KuvoravnrvoümoAig, t. IL(Athénes, 1862), p. 101. — (3) P: G., t. XXXVII, p: 1485-86. 258 — | SAINT PHOCAS. « cas. Nous avons commencé la consiruction en l'an. 540 et nous l'avons « lerminée en. l'an. 544, le diacre Daniel étant supérieur (2) de sa com-: « munauté (?). Que leur souvenir soit béni ». M. H. Pogmon, à qui nous empruntons ces ltgnes, ajoute (1) que « l'ére d'apris. laquelle on comptait les années dans la région de Bassotu- fán était certainement l'ére. d' Antioche ; l'église dont notre inscrip- (on mentionne la. construction a donc été bátie entre le 1** octobre 491 el le 30 septembre 496 de notre ére ». Pius bas, à Sidon, existait dis les premieres années du V* siécle un autre édifice en. l'honneur de notre martyr ; c'est là que Ste Mélanie prit ses quartiers (2) lorsqu'elle alla présenter ses hommages à lisnpératrice Eudocie, qut venait visiter les Lieux Satnis. Il n'est. peut-£ire pas hors de propos de soupconner quelque relation entre un de ces. sanctuatres. el la découverte des reliques d'un S. Phocas. dans ces mémes parages. Cette invention, à laquelle 1l nous faut accorder une mention, est relatée dans la vie syriaque de Pierre UIbàre éditée pa* M. R. Raabe (3) et écrite à la fin du V* ou au commencement du VF stécle. Elles auraient été déposées dans une chapelle d'Arka, prés de Tripoh, sur la méme cóte phénictenne. De ce faisceau. de témoignages nous conclurons que, dés une époque Yeculée, le culte d'un S. Phocas était répandu dans les différentes barties du monde romain ; il y a là une confirmation assez frabpante du pané- (1) H. PoaNoN, Inscriptions sémitiques de la. Syrie, de la. Mésopotamie et de la région, de Mossoul (Paris, 1907), p. 60, 6x. Au méme endroit on trouvera le texte syriaque de l'inscription, reproduite en facsimile à la fin du volume. — (2) Attali. Boil., t. XXII, p. 40, l. 29 sq. — (3) R. RAABE, Petrus der Iberer. (Leipzig, x895), p. 100-102. Dans la Vie géorgienne de Pierre l'Ibérien, les martyrs se font connaítre en ces termes : (N. Mann, IlpasoczasHui [Iaznecruuekikà CÓopumks, t. XVI, 1896, p. 40) : b3b3e»6o 56660 353 56055 : 3063995 (335, 9300935» 04», «o» 839558355 003360$ 3503035. 6m« 3003936500 5336t3o0o0b 80353600b5 3og6 505563500b5030b 259)9»0b»o f5650b5 ogbcQ 3jGot- (j9bb5, «05 650907) G965:»00» q0500463b 2325259860 8246560, co» 552» 363 qo300x280g» 30b 35065 9b3 Gm893g»b» 53q02530 :..tomina nostra haec sunl : prior Lucas, aller Phocas, tertius Romanus vocamur. Porro a Persidis brin- cipe marlyrium passi sumus, propter domini nosiri lesu Christi confessionem ; cum autem corpora noslra flammis combusta fuerint, ex sis nihil superfuit praeter id quod cernitis L'auteur de cette Vie se donne pour un certain Zacharie, disciple et compagnon de Pierre l'Ibérien. Le texte, tel qu'il se lit, est un pitoyable abrégé d'une version probablement assez libre d'une rédaction syriaque. Il n'inspire qu'une médiocre confiance. Néanmoins M. Marr a montré, par des raisons fort plausibles, que l'original syriaque de la recension géorgienne est distinct de la Vie anonyme publiée par M. Raabe (voir surtout, t. c., P. XXXV-XXXVI). P. P. SAINT PHOCAS. : 259 gyrique d' Astére. Objeclera-i-on que ces témoignages sont. muets la plu- par! sur la profession du martyr? Nous accordons volontiers le fait; mais, quis en Yappori avec la discours d' Aslére, ils w'en constituent pas moins une forte présomption en faveur du jardinier de Sinope. Pour que cette frésomption se change en probabilité ou méme en certitude, 11 mous reste à examiner les litres de S. Phocas évéque à notre vénération. Le texte grec de la. Passion. de ce saint a élé publié dans les Acta sanctorum (1). I) comitent le récit de som arrestation el de sa mort. Vainement cherchera-L-on dans ce document un vestige d'histortcié. Longues discussions avec le préfet. Africanus el. avec l'empereur Trajan, supplices multiples, conversions, miracles, voilà ce qui forme le fond de cette Passion... Au XVIII" siécle déjà, le bollandiste Cuypers (2) en. fit une sévére critique. A. cóté des invratsemblances, 11. velóve. une grave erreur au sujel. de la mort de Trajan. Il. y a quelques années, pourtant, M. Conybeare (3), mettant cette Passion en rapport avec la lettre de Pline à Trajan sur les chrétiens, a cru. y reconnaitre un noyau histori- - que.. D'aprós lui, le fond dela pice date dz la premióre moitié ?u IF siécle. Les principales raisons sur lesquelles repose sa thése sont, d'une part, linvraisemblance qu'au. III* ou. au IV* sicle un faussaire, qut plaga:t sous. Trajan la passion de son héros, ait pu ignorer [a lettre de Pline et, d'autre part, certaine ressemblance que M. Conybeare croit apercevoir enire celle Passion. el d'anciens documentis de la littérature chrétienne, tels que. les Actes de S. Polycarpe etc. Sans voulotr. entrer dans le délail dune. discussion, dl suffit de remarquer que personne, que lon sache, ne s'est. avitsé de placer au III ou au IV* stécle la rédaction de celle piéce, qui dott étre bien postérieure,et qu'il m'y a vien d'étonnant à ce qu'un motne grec n'ait bas connu un document latin, D'autre pari, . tl est. presque de végle qu'un. faussaire. puise les éléments de son récit ficttf dans d'autres Passions. St de ce document on ne peut rien con- clure en faveur de l'existence. d'un second. Phocas, évéque, du coup les légendes latines qui dépendent direciement ou indirectement de la Pas- ston grecque tombent sous le méme jugement. Tel est le cas pour le vécit (BHL. 6838) accueilli par Mombritius dans son. Sanctuarium ; 2 dérive en. igne droite du. texte grec. Or, comme le monire Dom Quen- lin (4), c'est de la Passion édastée bar Mombritius que s'est inspiré. Béde, dont Florus, le Parvum Romanum, Adon sont tour à tour tributatres. Quant à la date du 14 juillet, à laquelle se célóbre, d'aprós les martyro- (1) Act. SS., Iul. t. III, p. 639-45.— (2) T. c., p. 637 rF-638.—(3) F.C.CoNvBEARE, The Avmenian Apology. and. Acts of Apollontus and other Monuments of Early Christianity, ac éd. (London, 1896), p. 89-102. — (4) Il. QuENTIN, Les martyrolo- ges historiques, p. 88. 260 SAINT PHOCAS. loges occidentaux, la féte de Phocas évéque, elle est empruntée à. Uhsero- nymien ei nous en parlerons plus bas. Nous avons rappelé déjà que S. Jean Chrysostome a prononcé tne homélie eig Tóv iepouóprupa Ouxàv. Ij ze nous v dit. malhettreusc- meni rien de précis au sujet de la qualité du saint, que la. veille déjà il avait célébré dans un discours, qui n'a. pas été conservé. Il se borne ict à parler de la renommée du martyr, dont les reliques étatent. arrivées du Pont, el auquel les empereurs eux-mémes n'avateni bas refusé leur véné- ration. Du terme iepouóprupa OwxGv, qu'on retrouve dans le titre, Fronton Le Duc (x) a conclu que Chrysostome parlait de Phocas évéque. Dát-on prouver que le terme émanail de l'orateur, e£. non. des éditeurs, comme 1l parait évident, on ne pourrait. rien. en. déduire ; car à cette époque reculée il n'avait pas encore le sens exclusif, qu'il aura plus tard, de martyr vevétu du caractórc sacerdotal ou éptscopal. Ce qui enléve tout doute, c'est que dans bon nombre de manuscrits anciens on trouve en téte dit panégyrique d? Astóre, oii assurément 1l n'est question que de Phocas le jardinicr, le méme titre de Vepouáptug. Tels sont, bar ex., les Vati- caut 705, 2047, l'Ottobontanus 421, les Parisienses 1177, 1526, 1607. D'ailleurs, du fait seul que le discours de Chrysostome et celui. d? Astere furent prononcés vers le m$me temps, on est. ex droit de supposer que les orateurs barlaient du méme personnage. Ce. serait, pour le moins, une coincidence bien étrange qu'à. la méme époque deux saints de la méme région et portant le méme nom atent acquis à la fois une ézale célébrité. Les quelques nouveaux documents qui vont étre soumis à la. discussion, confirmeront peut-étre celle opinion. A cóté des notices des synaxatres auxquelles ont. donné naissance le panégyrique d' Astére et la Passton de Phocas évéque et qui sont placées respectivement sous la date du 22 sepleinbre et du 22 jwillet, 4l y en a une lroisiéme au 22 seplembre. Reprodutte avec. quelques variantes pav le ménologe de Basile, elle n'a pas grand chose de commun avec les deux pieces mentionnées. Les éléments en ont élé puisés en majeure partie dans une lroisióme biographte, demeurée inédite et dont nous donnons le texte flus loin. Tandis que la Passvon de Phocas évéque était consacrée tout entire à l'interrogatoire et au supplice du martyr, notre nouveau Bioq retrace l' histotre mervetlleuse de l'enfance et de la Jeunesse du saint. Fils d'un construcleur de navires habilant. Héraclée en. Bithynie, Phocas enfant ne fit pas la consolation de ses maátres ; 4l préférait passer. de lon- gues heures prós du rivage du Pont-Euxin, à regarder la mer. Un. jour, 'le patron d'un navire, qui avait hiverné à Héraclée, fit appel à la bonne (1) Cf. P. G., t. L., p.698. SAINT PHOCAS. ; 261 volonté des habitants pour lancer son embarcation à l'eau. Quinze. cents hommes se trouvaient réunis pour procéder à l'opération, lorsqu'un. acci- dent survint et quatre jeunes gens furent tués. Peu aprós, à la. suite des émotions ei de la fatigue de la journée, le propriétaire du navire s'endort. Dans un songe, tl apprend qu'un enfant du nom de Phocas peut seul sau- ver lenavire et. l'équipage. Aprés de longues vecherches, $1 finit. par découvrir Phocas, qui, de fast, chasse le démon, cause de loules ces cala mités. À la priére du marin, l'enfant se dispose à passer la nuit sur le bátiment, lorsqu'il. esi miraculeusement transporté à Amasée dans le Pont, pour y sauver du naufrage un autre équibage. Ses parents viennent le retrouver dans cette ville, oÀ le saint ressuscite des moris et guérit des possédés. Un troisióme navire doit son salut à son intervention. Plus lard, sa vingitéme aunée accomplte, une colombe descend sur lui et lut annonce sa "ori prochaine. AussWót le saint ne songe plus qu'à se préparer au martyre. | | De la méme Ve de Phocas il. existe une autre vecenston, malheureu- sement incompléte. Le récit, dont les deux tiers à peu prés ont été conser- vés, présente bar endroiis des divergences assez fortes. C'est ainsi que le rédacteur fal naiire Phocas à Stinope et non à Héraclée ; 11 place à Ammni- sus la deuxtóme scóne de sauvetage et de là il. fait passer le saint à Ama- sée ; mais 0l. y a. «ct des traces de confusion : Phocas retrouve en effet dans cetie ville le démoniaque avec lequel 11 avast. été aux prises à Amusus ; dans la Vte compléie, au contraire, les dgux scénes se passent dans la méme cilé, ce qut est. plus naturel. Dans la recension 1ncompléte 1l y a d'autres indices de vemantemenis ultérieurs ; en deux circonstances nous entendons Phocas demander à l'esprit malin comment il s'appelle ; à deux Yeprises ausst on le voit animer des possédés. Par contre, plusteurs pas- sages de celle Yecenston Daraissent mieux. conservés et sont. de nature à éclairer le premier lexte. Le biograbhe fait natire Phocas au premier siecle, vingt cinq ans aprés l Ascension. de "Yésus-Chrisl, ce qui permet de préciser les données chronologiques un peu vagues de la Vie compléte. Il est donc fort probable que nos deux récits ne sont que le remantement d'une biographe plus ancienne, qui peul-étre a passé elle-méme par bien des vicissiludes. Les deux pieces présentent d'ailleurs tous les caracteres d'une création populaire. Le vécit mal. chavpenié et pauvrement rédigé, [l'ignorance de lagéographie du pays, — Amasée est regardée comme ville snaritime, — les miracles du saint empruntés presque lextuellement à l'Évangile, lout dénote un rédacteur de médiocre culture. Détail. frap- fant, Phocas n'est. plus jardinier et m'est pas encore évéque (1) ; son pere (1) Combefis, Novum auctarium, p. 250 E., parlant des deux Phocas, dit de l'un d'eux qu'avant de devenir évéque il avait été pécheur : alterum ex piscatorc ebiscobum. Sur le médaillon dont .nous avons par!é plus haut ct qui est repro- 262 | SAINT PHOCAS. voulait fatre de lu$ un constructeur de navires et un pilote. On le voi, C'est avant tout le protecteur des marins que l'auteur a voulu glorifier. : A ce récit. comparons la notice du synaxaire qui s'y vattache. Phocas, originaire de. Sinope, se rend à Amasée ; de là il gagne Amitsus, pour rentrer dans sa patrie. Nous le voyons ensutte devenir évéque de Sinope ; aprés de longs travaux apostoltques, Trajan l'y fait mourir par. le glatve el lture son corps aux flammes. Dans le texte développé, au contraire, 1l n'est question nt. d'épiscopat, ni de Trajan ; on. nous dit simplement que Phocas meurt martyr. L'apparition de la colombe et la prédiction de ia mort sont communes au synaxaire el à la recension longue. On sait que les synaxaristes, sans souct d'originalité, se cantonnent dans leur office d'abréviateurs ; il es donc permis de supposer que, dans le cas actuel également, 1ls avaient sous les yeux une Vie de Phocas qui différaii de celle qui nous a été conservée. Dien que nous ne possédions, fas cette biographie, nous pouvons, gráce au résumé du synaxariste, nous fate du. moins quelque idée de son. contenu. Formée en bonne partie du récit de la jeunesse de Phocas, elle a élé complétée par la. Passton de Phocas évéque, de facon à constituer une biographie compléle. Il s'y ven- conire aussi des délatis propres au compilateur, par ex. le voyage d? Ama- sée à Amisus. Ce que le synaxartste rapporte de la mort du satt par le glatve est un lyait. emprunté au panégyrique de S. Astére ; quant à la combustion de ses restes, celte particularité, qui n'appartient en propre à aucune de mos sources, est. peut-étre de l'invention du deynier. compila- teur (1), motns d'y voir une allusion au supplice subi par Phocas évéque, qui ful jelé dans un bain surchauffé, mais dont le corbs demeura intact. Un autre. document hagtographique présente avec le rétit. relatif à Phocas adolescent une parenté encore plus étroite. C'est. une Vie armé- nienne du saint, qui m'a été signalée par le P. Paul Peeters. Gráce à la traductton latine de celte piéce latine que mon collégue a. bien. voulu donner à la suite de ce travail, le lecteur pourra constater que le récit arménien dérive du texte grec complet analysé plus haut. Dans ses gran- des lignes, la trame est la méme ; par. endroits, l'arménien suit pas à pas l'original ; ailleurs 2l s'en écarte fort librement. Tout le dernier cha- pitre veprésente une tradition indépendante. Phocas aprés avoir passé - par les dafférenis degrés de la cléricature, est consacré évéque. Aussi bien, dés le début le rédacteur arménten avait en vue paresl dénouement. De là le titre : Historia vitae sancti Phocae episcopi ; de là aussi l'étude duit dans le Busanriitckxili Bpeuwennumks (cf. supra p. 255, note 5) Phocas est représenté sous la forme d'un pécheur debout dans une barque. — (1r) Remar- quons toutefois que le texte géorgien cité plus haut (p. 258, note 5) relate que le corps du saint fut consumé par le feu. SAINT PHOCAS. 263 des sctences sacrées à laquelle le saint. s'adonne avec succós dós sa tendre enfance, tandis que, dans la Vie grecque, dl ne devait récevoir que l'in- siruction nécessaire pour. reprendre le métier paternel ; cncore semble- [-1l avoir. préféré l'école butssonniere. Il est à remarquer que, dans la pióce arménienne, il n'est. pas question du. martyre, qui d'aMleurs n'a dans l'original qu'une place tout à fast secondaire. Inutile, croyons- nous, de monirer par le détail que nous n'avons affaire ict. qu'à un résumé fort libre ; d'ailleurs, comme le P. Peeters le fait votr dans. ses notes, noire texte arménien semble ne dériver du grec que par l'intermé- diaire du syriaque. S4 nous exceptons le. panégyrique d' Astóre. d' Amasée, Uhistoire n'a guóre à glaner dans les différents vécits que nous. avons parcourus ; ils n'en gardent pas moins leur intérét, barce qu'ils nous. permettent de sut- vre, dans quelques-unes de ses phases, l'évolution de la légende de Phocas. . Ses deux formes les plus anciennes,abstraction fatte du discours d' Astéve, sont assurément la Passion de Phocas évéque et la légende de Pho- cas adolescent, qui paraissent avoir eu une origine distincte. St, bar une transformalion qui est loin d'éire exceptionnelle, la premiére a. fait de noire saini un. évéque, faut-il en chercher la cause ailleurs que dans cet instinct si naturel au peuple de préter au héros qu'il honore tout. ce qui est de nature à vehausser som prestige? la description détaillée de l'inter- rogalotre du martyr et de sa mort devail salisfawe la. pieuse curiosité de ses dévols. La seconde forme sous laquelle se présente la légende, raconte les premióres années du saint ; en hagiographie, il y a tout un groupe de compositions qui wont bas d'autre objel. et auxquelles om pourrait vatta- cher le récit de la jeunesse de Phocas (x). Celut-ci, de som cólé, a donné naissance,d une part, aux légendes syriaque et arménienne ; d'autre parl 1] a continué à évoluer dans le. domaine grec. S'il a été contaminé par la Passion de Phocas évéque et nous a. fournt ainsi la Vie dont le syna- xaire a conservé le souvenir, il baraát avotr réagit à son tour sur la snéme Passion. Nous en trouvons au moins un indice dans le texte qui nous. est conservé ; on y lib (2) le membre de phrase suivant : OGwkà oxi vav- TiÀóg fjg xai róv TToceibüva éoéBou, qui délonne avec le reste du récit et parait dd. à une influence étrangére. Aprés les développements qut précódent, la conclusion semble s'ompo- ser : à parl le panégyrique d' Astére, qui repose sur un fond. historique, les autres documents qui se rapportent à S. Phocas ne sont que des créa- Hons posiérieures de la légende, qui présente sous. deverses formes une (x) H. DELEHAYE, Les légendes grecques des saints militaires, p. 32-34. — (a) Act. SS., Iul. t. III, p. 643 5. 264. SAINT PHOCAS. seule et. héme Sorsontulitó. celle du jardinier de Sinope dont l'évéque d' Amasée nous a décrit le martyre. Ce jugement se trouve confirmé d'une facon assez inaltendue par un panégyrique d' André Libadénos en l'honneur de Phocas que nous a con- servé le codex Monacensis graecus 525.. L'auteur, chartobhylax à Tré- bizonde au XIV* siécle, brononca tirés probablement ce discours dans la pov?) ToO áy(ou Owuxà,qui était située à Kordyle (x), actuellement Aktshe Kale, non loin de Trébizonde. Comme la fin du panégyrique le montre, le sanctuatre de Phocas, détruit par les éncurstons des barbares, avait été reslauré (2) par lempereur Alexis III Comméne (18350-1390) ei élast redevenu le sióge d'un monaslàre.Peut-éire méme ful-ce à l'occasion de l'inauguratton de l'édifice qu' André Libadénos fut chargé de faire l'éloge du saint. x Toute la premiàre partie de ce discours, consacrée à l'histoire de la rédempiton du' genre humain, ne présente fas d'intérél shécial pour nolre sujet ; 2] m'en est. pas de méme. de celle od l'orateur parle du saint. Á en juger d'apres la teneur du panégyrtique, on constate que Libadénos a puwssé avant Lout dans la Vte de Phocas par Astére ; outre cette piece, 1l à ulilisé le résumé que nous avons analysé plus haut et qui dérive du nouveau Blog. Des deux rédactions recueillies dans la. grande édition du synaxaire, C'est. celle. du manuscrit de Sirmond que l'auteur à snis à contribution. Sí nous ne craignions d'allonger inutilement. ce travail, nous pourrtons melire en regard les passages empruntés à cette recenston, el les endroits du discours qui. en dépendent (3). Les deux récits four- nis, l'un , par Astére, l'autre par. le synaxariste, sont. fondus ensemble par Libadénos. Comme la motice exploitée par l'orateur dérive de la . Passion de Phocas év£que et de la Vie de Phocas adolescent (4) les trois sources principales, ont élé mises, au moins indirectement, à coniribu- (Y) D'aprés FALLMERAYER, Geschichte des Kasseriums von Trapezunt (Mün- chen, 1827) p. 351, à cinq lieues et demie de la ville se trouvait « der uralte Flecken Kordyla mit dem Kloster St. Phokas, welches so geráumig war, dass es einen grossen theil des trapezuntischen Heeres aufnehmen konnte », — (2) C'est en x361 que l'église de Phocas fut rebátie, comme nous l'apprend un passage de la chronique de Panaretus ; par là méme nous connaissons l'épo- que approximative oü fut prononcé le discours de Libadénos : Mnvi "Oxrufpíu (vbikrubDvog te' ToO ,cuo' érouc, ó àárnó ToO "EpZtrkxà "Apytawvdkng xareA8dov TepiexdOioe kdorpov tv f óAayav diocl fjpnépatc ic" ocrjoac xal ndrravov, xal ToXAéuoug xpot'jcag oqobpoUc. '"AJÀà Gv Oei gnbév Tt buvnOel; mpüEa:, — émfjAOe uet! aloyüvnc xevóc * 6ve xal ó Baoueüg dvékricev TÓv Éév Tf) KopbóOAn vaóv To0 é&yíou Ouxdà, xal uov?v roO0tov émolnoev. Panareti chronicon Tra- . pexsntinum, dans Néoc. *EAAnvouvriuu, t. IV (1907), p. 283. — (3) En d'autres endroits du panégyrique Libadénos fait des emprunts textuels à ses sources, — (4) Cf. ci-dessus, p. 262. SAINT PIIOCAS. 265 tton. Pour André Libadénos, il n'y a qu'un seul. S. Dhocas, fils de Painphilus ct de Marie, originaire de Stnope, jardinier d'abord, puis évéque, qui avait. appris aniraculeuscment par. la colombe son qartyre Brochain. Trajan ayant. entendu. parler. de lui, le cite à son tribunal et vainement ldáche de le convaincre (1) ; aussi, peu aprós, envoic-t-il des émissaires chargés de le mettre à mort. La scóne du martyre, qui est ensitite racontée, est empruntée à. Aslére ; longuement développée, elle a perdu de sa gráce nalivc. L'auteur 2oublie pas de nous rappeler, avec le synaxatre, que le corps du saint fut brülé aprés sa mort. Le panégyrique de Libadénos ne fournit. donc aucun. renseignement J0u7eau ; ais son intérél. est ailleurs. Il nous permet de conclure qu'à Trébizonde on n'avait connaissance que d'un. seul Phocas, qui fut. jar- diner eb plus lard évéque. En ajoutant qu'à Sinope également on était dans la méme persuasion, d y a chance que nous soyons dans. le vrai. Pav la description. que l'orateur donne de Sinope, on vott que cette ville ne lui élatt pas étrangére ; d'ailleurs, Libadénos est. connu. comme géo- graphe ci nous. possédons de luó. un. itinéraire de. Constantinople en Égybte et en Palestine, avec vetour à Trébizonde par Constantinople (2). Nous pouvons le supposer. suffisannent vrensetgué au. sujet du. culte. de Phocas à Swwope ; d'aprós lui, en effel, cetle ville était redevable au satt de sa célébrité ; or. pas de trace chez Libadénos d'un. second Pho- cas ; à cet égard,la: picce n'est pas saus intérct. Nous tie prendrons pour- tant pas à la lettre ce qui nous y est rabporió de l'extension. du culte de Phocas. Volontters j'admetirais que l'auteur, développant sumnplement ce qu' Asióre a dit à ce sujet, fau quelque peu étalage de ses connaissan- ces géographiques. En tout cas, à la liste des endroits oi noire saint était vénéré depuis longtemps on peut ajouter .IKordyle, puisque, au XIV* siócle, son. antique église y fut restaurée par l'empereur dc Trébi- zonde, Alexis Cominéne. Il reste un. dernier panéegyrique, qui est. l'euvre. de. Philothée, patriarche de Constantinople ; 1l est demeuré vuídit, Passablement long et. de tnédiocre inlérét, 11 dépend tout. entier de la lézende de Dhocas évíque. L'orateur a-t-il consulté la Passion développée ? L'examen du texte semble plutót. indiquer. le contraire. Le pauézyriste se plaint de la pénurie de. documents ; 41 comple en donner la. substance, sauf à dévclop- er ensuite ce. thàme suivant ses moyens : '"ANV ére& xai Mijn xoi ó :) Ce dernier détail semblerait indiquer quela Passion de Phocas évéquc a été connue de Libadénos ; mais, comme il est courant dans l'histoire des mar- tyrs,,je présume que l'auteur l'a ajouté lui-méme. — (2) K. KnuwBACHER, Bysantinische Litteraturgeschichte*, p. 423. ANAL, BOLL, XXX, 18 266 SAINT PHOCAS. uakpóc xpóvoc, ó Tóvra kai qépuv «tig puécov, xai perd TÓ Quvijvai Góv éauTÜ kxpuümtUV aUOIic, TÀ xarà pépog ékeiva TUV Ka0' nuàüg Te koi moo fljuUv drékpuye Oyebóóv müvrUv, ékcivd xai nueig GuMAaBóvreg bdoopev dg Év kxepaAaíu Ti Aóyu Tà kai TOig dÀNoig YvivuGcKkóuevà T€ kàüi Aalougeva rmepi TOO pe[áiov. Tóre xpéog éx rüv évóvruv ijmep épnv dmomAnpoüvteg ékeivu, xai TOig ékéivov quAo0ci Trà buvarà GuumavnyupíZovreg (ri). JDams les grandes lignes, nous vetrouvons U histoire de Phocas évéque. Philothée met dans la bouche du snartyr un fort long. discours prononcé devant l'empereur Trajan ; mais 1d ne mentionne pas le gouverneur Africanus, qui joue un si grand róle dans la Passion ; par endroits il renforce encore le caractere merveilleux du récit. D'un passage de l'exorde on pourrait conclure que Philothée était encore à la 1éte d'une laure au ont Athos (2), lorsqu'il fit. l'éloge du. saint. Ce qui porta l'orateur à parler, ce ne sont pas seulement des olifs coinmuns à UEglise entere, mais surtout les obligations toutes spéciales qu'a sa commumauté vis-à-vis du martyr : o0 bid. tà Kkoivá qnit tavri uóvov, xai TÓ rrapà TtáOngc Óno0 Tfjg €éxxAnoíag dc icamocTÓAu rapi koivüg Ógeiióuevov abTÓ) Gépac, GÀÀAà koi TÓ mÓppuOev éx marTépuv T€ kai mpo[óvuv oUtug luüg kai Tv ka0' uáüg éraipíav omoxkeio0at roUTU bi) T jge[ódÀu dg xai OiuTwQTÜV Tiva. Kai rrpoo Tán xai pueAeou vov iia tfjg oikiag éxei- vng kai TOÜ Yévoug aüUTOÓV perà TOM o0 ToU mepióvrog TpoGcetpf- GO0aí Tec kai [evécOa, xai ToXAoUg éxei0ev xai abTf qnui Tij KAcei ToO bibacKkdAou xai vpoOTáTOoU xaMAurmicOfva, kdk TOUTOU € xai fg aórToUg Tfjg Ópuvuutag doaóTUG éÉKkcivU xai To0 Tpocopnuarog T|Ew)o0oQt Tapà TÓÀVv dqiuv marépuv, év dre TàVvu Tíjg fiac. Cornstatons auss? que Philothée ne fait aucune allu- ston à un second. Phocas. Pour étre complel el ne néghiger au sujet de Phocas aucun. document, nous avons tenu à examiner également une. acolouthte assez récente du Ssaini: '"AxolouOía TÀnpnc, Biog xai paprópiov ToO dviou évbóEov perolouáprupog Oukà émoxómou Ziwrmng roÓ OavupnaroupYoO (3). Comme le tilre l'indique, elle renferme Uoffice de S. Phocas évéque : la nolice en grec moderne qui cn fait partie est. la méme que celle. qui se lit dans le Mé(ag ovvo£apio tg de Dukakis ; elle s'est. inspirée de (i) Nous citons ce discours d'aprésle Paris. graec. 1185 A (cf. Caal. Gr. Paris., p. 85). — (2) K. KRUMBACHER, t. C., p. 107. — (3) Athénes, 1898. C'est gráce à l'aimable obligeance de M. Hubert Pernot que j'ai pu consulter cette brochure. Elle appartient à un genre de publications qui n'est guére accessible dans les bibliothéques occidentales. SAINT PHOCAS. 267 celle du synaxaire du 22. septembre, dont nous avons longuement parlé (p.262) ; l'auteur la compléte au moyen. du résumé de la. l'assion de Phocas évéque (25 juillet) et emarque qu'on ne peut. pas, confondre. cc saint avec Phocas le jardinier. Dans le corps anéme de l'acolouthie il ue se renconire vien de spécialement intéressant, ni qui soit. de nature à snodifier 110s conclustons. Nous avons dit plus haut que, dans les Acta sanctorum, 0) es? quzs- lion d'un troisióme Dhocas, martyr à Autiocke dont la. féle est. fixée au 5 mars. C'est à celte dale que nous lisons dams le martyrologe hiérony- 11ien : Antiochiae passio sancti Focae. D'autre part, S. Grégoire dc Tours, dans le chapitre 99 du De gloria martyrum, fournit quelques détails au sujet d'un Phocas martyr, honoré en Syrie et dans Uéglise du- quel on obticnti la guérison des morsures de serpents. De ces deux données tiises ensemble découle tout. ce que les smartyrologes latius racontent aiu sitjet de ce saint, 4nconmu chez les Grecs. Il est possible que les marchands syriens de qui S. Grégoire tient ce trait aient. parlé d'un. Phocas d'An- Loche el 1l ne rébugne pas qu'un saint de ce nom ait subi le snartyre daus cette ville. Parmi les sermons encore inédits de Sévire, patriarche d' An- ttoche au commencement du. VIe siócle, Assemani (x) signale l'homélie L XXII qui traite de depositione sacrorum membrorum sanctorum martyrum Procopii et Phocae in illa aede, quae vocatur Michaé- lis. Le discours prononcé à Daphné, faubourg d'Antioche, confirme d'une certaine facon le témoignage de l'hiéronymien, et. jette du. jour sur la question. En cffet, sil'on songe que le nom dc Phocas y est. joint à celui de Procope, un saint de Palestine, et que, par ailleurs, les égliscs de S. Phocas à Bassoufán et à Sidon, aisi que l'invention de ses. res- tes pres de Tripoli (2), sont autant. d'indices assez. significattfs de. culte en ces mémes conirées dós une époque reculée, dl se peut fort bien. que "01s nous irouvtons en présence du saint de Sinope dont les veliques au- raient élé vénérézs à. Antioche. comune elles le furent. en. lant. d'autres endroits. De ce que les protégés du satnt ne. semblent pas. étre ict. des tarins, il faut se garder de trop conclure. Déjà par Uhomélie de Chrysostomec nous voyons que la puissance du thaumaiurge se ananifeste sur terre aussi btcn que sur eau : Elbe; autóv bià tf; áyvopàg d[Óuevov; BAéme aróv Kai óià ToO TteÀAóf[oucg mÀéovta, iva ékátepa TY OrToOiXcia Tg vap' aUto0 eüAoyíag éumAncOfó. La méme remarque peut étre faite au sujel des panégyriques d' Astére, d' André Libadénos, de Philothée, et (1) T. III, p. 238. L'homélie fut prononcée en 515, entre le 28 mai et le 18 juil- let, probablement le jour de la féte de S.Procope. — (2) Ci-dessus, p. 258. 268 SAINT PIIOCAS. du vécil de la jeunesse de Phocas. Partout nous constatons que le. pouvoir du saint ne s'étend pas qu'à la calé&zorie des geus de mer. Ailleurs dans Uhiéronymien il y a des mentions de S. Phocas: au 1" février on. lil in Ponto l'ocatis; au 11 juillet le martyrologe porte : alibi sancti l'ocae episcopi ; c'est à. celte date que les lérendiers latins, el à. leur suite le marlyrologe roma e£ les Acta sanctorum, oni placé la Passion de S. Phocas, évéque de Sunope. Plus haut. nous avons déjà conclu qu'à Sinope 11 y a qu'un seul Phocas, celui dont Astóre nous a laissé l'éloge; nous ajouterons 4c? qu'il est pour le motus (rs vraisemiblable que S. Phocas d? Antioche ne fasse qu'un avec lust. | Si, sur la question de S. Phocas, nous nous sommes écarié en. parlie des conclusions de nos prédécesseurs, 121 faut en chercher la raison dans une documentation plus abondante, 1Ónais surtout dans le jugement tout différent porté par les modernes sur le snénologe de Dasile et sur les syna- xaires. Ces grandes compilations, mieux connues aujourd' huz, n'ont. dc valeur que par les pióces dont elles dépendent. Lorsqu'on possede l'origi- nal oii leurs. auteurs ont. fuisé, leur propre témoignage umnporie | assez feu. On en dira autant des qmartyrolozes historiques latins, qui ne valent également que par leurs sources (1x). St le bollandiste Cuypers a continué à distinguer les deux. Phocas de Sinope, c'est, 4l le déclare lui-1méme, l'autorité du ménologe de. Dasile cl des synaxaires qui l'a entrat&né (2). Daus un passage de son pan£gyrique (3), l'évéque d' Amasée rapporte que Phocas apparaissaitt souvent aux marins en. danger : tantót 1l allait éveiller le pilole endorm: prés de la barre, d'autres fois il tendait les cor- dages ou prenait soin. de la voile et, du haut de la proue, 11 veillait à faire éviter aux vaisscaux les bas-fonds dangereux. Astére ajoute. que les matelots avatent l'habiude de réserver tous les Jours unc pari du repas au saint qui les secondait si efficacement. Plus tard, «ls comprirent que c'était chose déraisonnable que d'offrir de la nourriture à. celu? qui avait déposé déjà l'enveloppe terrestre. Désormats les hommes de Uéquipage S'engagent à verser, à tour de róle, l'équivalent en espaces ; l'argent, dis qu'ils auront atteint la lerre ferme, sera distribué en l'honneur du saint. Dans les snythes scandinaves, bien des siécles plus tard, on voit attribué au gnome un róle qui n'est pas sans quelque analogie avec. celui Joué ici par le saini de Stnope. Il est, luz ausst, le protecteur attitré des marins ; hóte invisible, 41 a son couveri dressé sur la table du bord, et on lui réserve un morceau de choix de chaque plat. C'est M.S. Radermacher (4) (1) Cf. H. QuENTIN, Les martyrologes historiques, p. 56. — (2) Act. SS., Iul. t, III, p. 632. — (3) Ibid., Sept. t. VI, p. 298. — (4) St Phocas, dans ARCHIV FüR RBL1010NSWISSENSCHAFT, t.VII (1904), p.445 sq.5 cf. 45aJ. Boll., t. XXIV, p. 273. SAINT. PHOCAS, 269 qui le premier attiva. l'atlention sur. cette curieuse analogie. De divers cólés on. s'est mis en campagne à l'effet de relrouver dans la mythologie antique un dieu marin à qui convint pareil vóle (1). | Dans les textes hagiographiques examinés plus haut nous avons pu voir que Phocas n'était bas seulement honoré par les marins ; sur la terre ferme également son. culte était. fort rébandu. Qu'il soit devenu, avec le tems, le patron par. excellenc: des marins en. danger, la. situation géo-.- graphique de Sinope sur le Pont-Euxin aide déjà à l'exbliquer quelque pen. Au reste, bien des saints dont l'existence n'avait. eu rien de commun avec l'élément liquide ont élendu leur protection aux marins en détresse. Au nom de ean l'aumónter cité par M. Radermacher (2) on peut ajou- ter ceux de S. Syméon stylite le jeune (3), de S. Oswald, archevéque d' York, de l'évéque S. Casirensis, de S. Frontignan de Carcassone (4), ' de S* Gertrude (5),du B. Eldrade (6), de Sj, Eulalte (7), et la liste pour- rait élre nolablement allongée. S. Nicolas, bien. qu'évéque, fut tn des grands patrons des mariniers el S. Frangois Xavier continue à étre invo- qué par les navigateurs de l'Inde. | Dans le passage d' Asteére, nous devons distinguer deux points : le secottrs que S. Phocas porte aux matelots qui l'invoquent et la facon dont ceux-ci manifesteul au saint leur reconnaissance. La description de Pévéque d? ÁAmasée nous shontre le saint veillant à écarler des navigateurs les différents dangers qui les menacent : négltgence du pilote, bas-fonds etc. Faut-il s'étonner si quelques détails de cette description se rencontrent avec ce qu'on lit de la protection accordée par des divinilés marines du paganisme à leurs dévols (8) ? Un emprunt littéraire serait. 1c. sans grande signification. Il est plus intéressant de savoir si nous retrouvons dans le culle antique un usage qui rappelle le mode assez singulier. dont Phocas était honoré par les matelots. Ici on. n'a pu découvrir la coutume paienne dont cel. usage aurait. été le succédané. Les anctens ne connais- (1) M. K. Lüp£ck, Der hl. Phocas von Sinope, dans HisToRIscHES JaHRBUCH, t. XXX (1909), p. 743-61 ; cf. Anal, Boll., t. XXIX, p. 346. Dans cet article, M. Lübeck examine les différentes hypothéses qui ont été émises. — (2) L. c., P. 450. — (3) Anal. Boll.,t. XXVII, p. 184. — (4) Au sujet deces trois derniers cf. CauiER, Caracléristiques des saitifs, p. 784-85. — (S) MG., Scr. rer. merov. t. II, p. 458-59.— (6) Act.SS., Mart. t. II, p. 337 cr. — (7) Ibid., Febr. t. II, p. 5804. — (8) Par ex. un passage de Lucien (De merc. cond. 1), cité.par K. JarsrE, Die Dioskuren als Retter zur See (Tübingen, 1907), pp.54 et 13, présente quelque ana- logie avec notre texte : éri mráot bé voUc AtookobUpoug érigatvouévouc,— olxketot Yàp tfjg Toxa0Ttnc Tpavubíac oüTol e — fj, riv' àÀXov éx unxavic 6eóv éni TU xapynoiu xa0eZzópevov f) mpóc croig mnbaMoiw; éorü Ta kai mpóc Tiva fjióva paAak?v drmeuODvovra t'v vaüv, ol mpocevex0eioa EpeMAev fj név fjpéua xai xarà oyoAv biaAvuOf|cec0at,, aütol bé dogpaXdgc dmofrjoec0o,, xdptri. koi eüpeveiq ToU Oeo0. 270 SAINT PHOCAS. satent pas de génie allaché au navire et auquel tls offratent. des sacrifices comme aux lares domestiques (x). Il se peut toutefois, nous l'accor- dons volontiers, que ceriaines coutumes idolátriques, surtout régionales, n'aient pas laissé de trace dans les monuments. Atlérawes. D'un autre cÓlé, 1l est. assez naturel que des gens simples, ayant confiance dans ia Buissance d'un saint et se figurant son aide sous une forme assez malé- rielle,se sotent imaginé qu'il fallait partager avec celui qui les assistatt de la sorte le repas auquel ses services donnatent droit (2).La superstition esi de tous les temps. Il est antéressant de constater comment cet ttsage, toul d'abord pour le moins íirós sujeb à caution, a éié, dés avant l'époque d' Astre, habilement transformé en une coutume en. parfaite harmonie avec l'esprit chrélten. Que cette coutume ait pris naissance à l'occaston du culte de S. Phocas ou. qu'elle ait été un legs du paganisme, rien n'empéche, semble-t-il, que dans ce milieu maritime 11 en avi survécu quelque chose et que, aprés de longs stécles et à une grande distance, on. l'ait vue réapparaitre. Dans le folklore pareil bhénoméne irouverait. sans doute son. parallele. Ceci soil dit sans vouloir nier la possibilité d'une. origine. entiérement indépen- dante. Il est peut-étre de quelque qntéréi de jeler. un rapide coup. d' cil sur les différentes piéces postérieures à Astóre, dont 4l a été queslion plus haut el d'examiner si la page dont nous venons de parler y trouve son pendant. La Passion de Phocas évéque se borne à rappeler le fait de som patro- mage sur les marins : mpÓrToc TÀv év Tlóvrw Aaletra Éug Tío o"uepov fjuépag xuBepvimg TÓÀv vaunAdüv, AaÀntóg év mavrl TÓ xócuu (3). Dans la nouvelle Vie, nous ltsons (cf. 4nfra $ 13) que, dés qu'un navire en danger voyatt apparaitre le saint, aussitót 1l se trouvait sauvé. Tandis qu'André Libadénos dépend principalement d' Astére, comte on peut le votr plus bas (p. 289), Philothée nous dit, à la fin de son discours: 'Huüg o'émomreUotg OUv éke(voig dvuOev tAeuc, Aouv uév xai mrepacuüv xat voonuáruv cupgariKüv Tavrooaróv óÓyAov, xai quAártUV Óóborwropoüvrag, kai TrÀéovgsi xarà OóXarrav xoi xeuiacopévotg, ó&óTaTOG KUBeovims Te kal gur)p gUIUS émi- qatvópevog. Quoi qu'il en sott de cekte derniére question, qui atiend. encore unc solu- tion définitive, le fast de l'existence et du culte de S. Phocas en est indé- | pendant et. a. des. atiaches. historiques. trop solides pour pouvoir étre facilement ébranié. (1) C'est l'opinion de M. Radermacher (l. c. p. 448) ; mais elle ne s'appuie que sur le passage d'Astére lui-méme. — (2) Cf. LünaECk, t. c., p. 760-6r. — (3) Ad. $S., Iul. t. IJI, d 645 B. SAINT PHOCAS, 271 Le lexte complet de la Vie de S. Phocas que nous publtous ci-aprós est emprunté au Barberintanus III 37, actuellement à la bibliothique Vatt- cane. Le manuscrit (x) écrit en lignes pleines est du XIF--XIIF siécle et la Vie de Phocas couvre les feuillets 33*-89. Bien qu'il ne rentre. pas dans le cadre de celle étude de relever les particularités de la langue, il peut &tre intéressant de. signaler deux. formes vulgaires mMpng ($ 7) et rtpnv ($ 8) pour mpipng (npd)pac) et mpéopnv (npdpav), Cette dissimilatton de p en X n'esl pas sans. exemple (2) et. mous nous sommes cru obligé de la maintenir. | A la suite de celte premióre pióce nous publions les fragments d'une autre recension de. la méme Vie de Phocas ; elle fait partie d'un méno- loge de septembre, qui a dá étre fort étendu et sur lequel nous aurons peut- étre l'occasion. de revenir. Le ianuscril (3) est cogservé à La Haye au musée Meermann-Wesireenen ; gráce à l'obligeance de M. Byvanck, conservateur de la bibliothóque voyale, nous avons pu y consulter à loisir ; i1 a été écrit sur deux colonnes, au XI* siócle, par une main uni- que. La premióre partie a été veliée sébarément dans la premióre moitié du XIX* sidcle ; il reste. en outre quelques. cahters et des feuillets déta- Chés ; c'est dans cette seconde partie que se lit la Vie de Phocas, p. 100- 106. Le commencement, gratté partiellement,est demeuré encore suffisam- ment lisible ; vient ensuite un débris insignifiant d'un feuillet. arraché, puts deux autres feuillets ; la fin manque. Pour faciliter la comparaison. avec la fiéce précédente, nous avons adopté la méme davision en chapi- ires. — - Dans l'appareil critique nous n'avons pas molé, à moins de raisons Spéciales, les confusions, trós fréquentes dans le Barberintanus, entre octw —e,netit—nelo:. Le troisióme texte, dont nous ne publions que la dernióre partie, nous a. élé conservé par le codex Monacensis graecus 525, écrit sur papier au XIV" siecle. La direction de la bibliothàque royale de Munich a. bien voulu tous permelire de l'examiner à Bruxelles. Ce manuscrit, qui ren- ferme d'autres auvres d' André Libadénos, est originaire de Trébizonde et semble, à en. juger. d'aprós le colobhon (fol. 177), &tre 'autographe d' André lui-méme : -|- óvía 1ptág, Bore: not Tij. od 6o0Àu Bpotüv | 6€ rávtuv oikríotu TpurorafouMapíu xai xapro]puAak: Tfjg Tparme- Covvriuv dyiuTátng untpomóAeusc, | kai ra0Ta Ypáqovrt cov. Tfjbe Tí) | ; / (1r) On en trouvera 1a description dans les A4sa/. Boll.,t. XIX, p. 81 sq. — (a4 | K. DiETERICH, Ustersuchungen zur. Geschichte der. griechischen Sprache (Leipzig, 1898), pp. 122, 123. — (3) M. H. Omont a donné une description som- maire de ce manuscrit dans CENTRALBLATT FÜüR BIBLIOTHEKSWESEN, t. IV (1887), p. 201-202, n. 23 et 24. 272 SAINT PHOCAS. 6€Xru ávbpéa | BuZavriei, i Jufabnvi) * kai oí rj6' évrurxó|vovree eUyotc0e dv puo, cutrnpíag ruxéiv dibíou. dufv. K. Krumbacher (1) . 4 fait au sujel de ce manuscrit d'sntéressantes observalions ; ce que nous avons dil plus haut de la date à laquelle fut prononcé le discours (2) fournit un nouvel élément pour la fixation de l'áze du codex. Au ont de vue d'une édition des euvres de: Libadénos, celui-ct, on le corm- jrend, est de premire. importance. Malheureusement son état. de con- servation est fort mauvais. C'est aux feuillets 104-111" qu'on lit le pané- gyrique de S. Phocas ; le recto du premier. de ces feuillels est en. partie dllisible, au moins par les procídés ordinaires ; le verso du dernier n'est E beaucoup mieux conservé, surtout vers la fin. Nous croyons cependant avoir réussi à le lire à peu prés complótement. Comme 1l ne peut étre question d'erreur de coptsle, noire principal souci.a été de rendre le plus exactement possible le texle méme de l'original. v. D. V. (1) Die Moskauer Sammlung miltelgriechischet Sprichwürter, dans SrTZUNGSBE- RICHTE DER K. B. ÁKADEMIE DER VHISSENSCHAESEN ZU MÜNCHEN, 1900, P- 382-835. (2) P. 264, note 2. | I. . Ex codice Barberiniano III 37, fol. 33'-39- Bíog To0 | ávtov $ uxà *. Phocas, 1. 'EV Toig kaipoic TOO eikocTo0 méyurmTOU &£roug év 1$) ej- Heracleae inh kgoragragía — Tv e0ceBÓv xoipáv, TOMMjc ipfvng xal xapüg pon aci Yevauévig TUV xpi0TiavO)v, kai ToXM]v dréámnv éxyóvruv, Tlónou- matre Aóg Tig TO yévet TTóvriog eüvevéoraroc &xuaBe vuwaika. eüTeveo- 5 Macaria TóTqv Tüg aUTfg xXxüpag TUv '"Auacwüv - fAOcv 66 év móla D3US, *HoakAetg ! TTóvrou xoi xardknoev éxei Éregiww moXMAoig. "Hv 56 ó TláuguAog Tv ép[acíav Éyuv, vavmn[óg Tiv émomunv ob unv 6€ dàÀà xoi vavxÀnpíav émcTóuevog- éyévero oUv el; Guvoucn1ag- uóv Tfjg éauroÜ0 YuvatkÓg * koi ÉéyKvog Tevauév] fj roUTOU vuvi|1o Luc.2,7. Maxapía: érekev mpuróTokov vióv: ueAóvruv 0b& é[pyíZewv * Tv Lomma. — ! In membrana hac duxág tricies perispomenon scribitur ; oxyto- nym autem semel in genetivo, bis in accusativo, quater in nominativo. d. d ipaxAna. — 3 éTqr[elZewv, cum litteris ei ubique scribitur as vox in co- dice, — SAINT PHOCAS. 273 fiuepüv éy olg ó xópiog fuv "Ingo0c XpioTóg érty0n, ó gaciebg Tfjg bóEnc xai rÓÀv aidvuv mowmrüc émwvóuacav? rà óÓvoua aU- Cf. Hebr. 1,2. TOÜ Ouxüv, Aépfuv ó | raro aüroO TlóáupuAog xoi f| ur'mp ajUro0 Maxapía : « 'Epáv fiv qc dXinOwóv, ó mpurórokoc 5 fv vióc. » Kai ávérpepov aüróv perà émpeeíag moMMc Aépov- Té; Ónr « oÜrog fiuág ávaraóce dró TÓv moÀMÓv fv xopáruv: oU uóvov bó€ àÀÀà xoi Tüg óuapríag fuv é£aÀelyer dig xoi perá- Ànv xápiv éyetv. ab1Óv, ón doidAeurrov gig émoingev aüróv ó Ki- piog ToO KkÓGjuov. » fol. 34. Gen. 5, 29. Qio 2. ObUrug &Érpepov abróv émi Érect TÓv. ápiOuóv mévre kai parvo fructu Ttapébukav aütóv ToO .maubevOf|vai Ypáupara npóg Tv émoTAunv Tfe vavmwkfig Téxvng. 'O bà $uxüg Topeuónevog «ig rÓ b1ibaoka- Aciov! oUbév éguiiocóqe TÓÜv Aeyouévuv abr] ÜmóÓ ToÜ bibacká- Aou, àÀX rv cxoláZuv puóvov Tí) vnGTicíq- ávayupüv 06€ dmó To0 I5T0100[UY(€cioU érmopeueTo cio. tijv 0dhaccav xai riv ékei. dairog Ov Thv fiuépav xai oi Yoveig ab roO moXMjv Zrmoiw émoioÜvro xo' fiuépav Aépovreg aT) * « Tékvov, 1l obrug éroíncag fiv, ón éCntücoouév Ge ToÀÀà mapà ToO paicropóg cou kai oUx eUpopev ; » "O 6€ écw)oma punbév &dmokpivóuevog: é0aUpaZe b€ ó maro aü0ro0 20 émi tí) uakpoOuníg roO aijbóg kal Aépet mpóg T')v éauToÜ0 Yuvoika Maxapíav * x 'Opi) 1ó rtotbíov? To0ro év ppovrice To) ónápyovta xai BoUAopat aUTÓ év réyvu xaracTfjcat . » 'H 5€ ufymp abro rrape- KáAet Órtug Tv bexaeríav mÀnpui)cet xai oUruQG ab0tÓv eig TÓv kópga- Tov Tapabo0fjvai: ó 566 ümrükouce rüv Aeyouévuv imó Tüq Tvvai- 25 kÓg aUTOÜ xai Ouveydpnce TÀnpuOfnvat TOV bexaerf, | xpóvov. 8. Metrà 5€ rÓ mÀnpuOfnvoat rà Ér p TÓV f"uepüv, TÀoíou ^AAXc£avbpivoO dvabpauóvrog émi TÓv TÓTOV éÉkeivov xdxei mapaxei- uácavtog, ó vaókAnpog toO mÀoíou, Oéuv óvóparm, fovAópevog TÓ TÀoiov karacrácat eig Tiv 0óAacGcay, toXM]v óxAayuríav éreoUv- 30aEev* TÀv bé Óyhuv GvvayOévtuv ómfjpyev ó ópiOuog x(hà Tev- TOkÓgGia Óvóuara* kai big koi Tpig xai TÀetTÓki; Óppunoavteq oUK rjuviüoncav TapaxiwfjcQ| aUTÓ * Ttvég 5€ ÜmÓ TVveopaToG dka- - 0áprou kpoucOévreg TéAet To0 fíou 'éxyprjgavro. Kai moM jg AUrmmgc «ai Gu[XUO€cUgG yevauévng óiX TOUG TeOved)rac, E vaUxkAnpog To0 35TÀoíou üUrnvu xaracxeO0eig év ópápamri fikovcev | uvis Aerobong aUti : «"Euw0cv óvaotüg Ztmoov év 1 móÀe majbíov óvónam .. 8 émovópaocav. | 2. — ! bibackaAlov. — * mnblov. — | : litteris operam dat. "Luc. 2, 48. Marc. 14, 61. fol. 34". Hunc. Tbeo navarchus, per somnia monitus, rogatut a daemonis vexatione fol. 35. Act. 9, 6. ^ se suosque - liberet. 274 SAINT PHOCAS. Qux&v. Koi ebpuv abtóv Évepke év Ti) mÀoíp Govu* moXM|jv vào óàunxavíav kxrürat ó bióBolÀog roO dgpavica: ÓAov rÓ TÀoiov Ópnv xai ToUg ÓyAoug.» 'O 5€ Gcüvrpouog dvaGTüg TOM T] Ópónuy &rpexev. év. Tí mÓAe gerà ioyupüg quvfg xpácuv xoi Aé[uv * «'EAeroaré ue, dvbpeg moXMirai* oéouat bud v, émibeiZaré pot TÓV 5 600Àov ToO Oeco0 duxàv, iva &NOUv bxc 0n pc Óua Toig per épo0. 0001.» | 4. Koi émez]rouv abtOv oi Tolira: xai éruvOdvovro TO Ti Üv ei ra0ra . 'O bé eirev aíroig * «'Aró "AMe£avópeíag évepArOnpev cie TÀoiov* kai fj ToÀM] O«qobpótng roO dvénuou dveppimicev! finàg rio xoi gu! buváuevor Tepr[fevécO0oi Tapexeuiácauev. év. TU Auiévi. ToO nporeuicuarog é&Eu Tfüg TÓAeue, kai uerà TÓ Trapaxeuiáco:, | énet- yovrog fiuüg toO T7oóc, óyÀov TOÀUDv GuvaOpoíGavreg Ttpóc .TÓ BoÀleiv fhu&g TÓ TÀoiov eig rv 0dÀacoay, Távreg ónuoO eróvapev XiMot Tevrakóctiot — rjv Yàp 15 TAoióv uou pupióbuv érrrá — kal póvov 15 np£áue0a quvàg BáAAeww, oi àvagepeig TUv UÜmoTpoyiéuv kal TUV Ceuxrmpiuv dvu6ev . dmoppayévreg Émegov émávu Tiv Óyhuv xoi Tpeig veaviakot xpouoc0évreg povómÀnfot dméOavov: xal drmó Tfg ToMAfg óbUvng T€ xai OMuyeug kxatnvéyOnv eig Urtvov * kai ópi veavickov Tiwvà qopepóv TÀ €lóce Aévovrá nuoi* "EuO0ev. &áváonOi xol20 TopeUou eig tjv mÓMww xoi Zmoov Taijbíov óvóunatt Cukxüv xoi qépe avTOv év TU) mÀoiu cou: xai bià Tv cUyUv aUToO O1acu- 00e: cU kai fj Guvoóia cov. Aéouoa oóv bpüv mpóEcvot víiveoOat Tfg OuTnpíag pov. » 5. Tlávruv bé Aeyóvruv óm «o0 vooüpev moióv égmww TÓ m2; óiov f| ríveg oí voveig auToO ruYvXÓvouot », eig rv éoTUTUV Éxpa- Ec Muv-« Tlángulóg éorwv Óó. marip abToÓ xoi TÓ maibíov Méve- . Act. 9, 38. Tat Óukác, 1Ó Topeuóuevov eig TÓ Toibaruveiov. » Oi 5& mora àvacntcavteg Tv oixíav TToaupolou perà ToMMjg Oroubfjg xoi ebpóvreg Tjpiürmoav Tv Yvuvoika aUTo0* « TfoO égriv TÓ mroibíov 3o ÜbuÀv Ouküg;»'H bt vuv] dg cibev Tov ÓyAov, urn Gqóbpa (ore GupmeOeiv TÓ TpóGcumov aure: TÀv 0€ éml molo Zümow TOi00VTUV, Tapayíverat Ó Quxàg dmó ToO monba[yuyeiou qpaibpóv Eyuv 16 mpócumov, TO bé xáMiog ópeurrov, róv bexaerfj xpóvov | mÀnpégac:* ó bé vaoxAnpog bpapuuv Émeoev eig roUg Tmóbag aüro0 3; Aérvuv* «Ao0e ToU Oco0, pu óxvfjogg &Oeiv Eug fuv, óri ámoà- Aope0a xeuuaZónevot » 'O 56 moig Tv mpoO0upgíav Eyuv, TO ÉEpyov 8. — 1 bia0d)0€i. 4. — ! dveppirmoev. SAINT PHOCAS. 27$ | &£&er&ke xol émopeóero iv. TÓ oiu É&y6a tà Giara Tv TeO- fol.35*. vet)tuv Ékevro. | 6. Kai mpó roO éry(ícoi abtróv Tí) mou, ó 6aiguv ó év rj Postquam mAoíu £xpaZe Aéfuwv : « TTapayíverau uküg, Ó pu&Auv por Tv E ed 508i viov xóAaciv. émOcivot, ó xoi uéuwv quyabeóev pe àmó Tfg — in éufjg karotkíag * (6e ! épyí(Zei n0. 00. qépu * mTÓp got dmeuet xoi karaxafe pe*. » Oí 66 óyAoi éOaUpaZov AMéfovreg * « Tí àv el roOTo ; » Matth. 9, 33. xai épvícavrog ToO uxà év vi) mAoíu, ó baípuwv fjpEaro xpá- CeV koi Aépev * « Obtó; éoriv. Ouxüc, ó boüÀlog To0 Oco0 ToO Io Uwíctov, Óó pué&àuv ümép ToO óÓvóparoc aUToO puaprupfjca *. » Koi ; Aiépf& * « Opk(Zu Ge xarà ToO óvóuarog To0 víoO ToO Oco0, pf Cf.Marc.5,7. ue . karaxpívnc elc TV Yéevvav To0 Tupóc, dÀV dgeg pe* xoi &népxouai 5 eic Tóv éuóv tÓmov. » Kai ó $uxüg Aéyev* « Karóoeuá | Coi: Garavà: npüyrov eimt tí ró Óvouá cou Aéyera. » Koi ó boí- Marc. 5,9. I5guv Expa£e Aépuv* «'ErU eiut 'Hpaxg* ó péyag ó áxarauáyn- TOG, Óv obóeig Tore loyuce vixfjca, Óó xai ToU dvOpurou TOUTOU TOUGg Tp€ig vuioug xarafoaÀu)v * xoi Cyu &m ToÀÀÀ karoixOv év TÓ ofku aUTo0 :éA0Óóvroc; 56€ Ocobdpou To0 dàoOxnro0, éEépaMév pe éxei0ev * xal. oià. TÓ. pf) OCeiv. ue dOerfjooi abróv év Tí mou 2000100 karow(ü) Em &E:510 Tijv mràcav difjOeiav návOave map' éuo0 *- oU Yàp bóvapoat ciurmíjco, dvoa[káZouai vàp órà. dryvéNuv * oUTot oi Tp€ig veavíokoi oüc ópüg kepiévoug, rpóg níav éunv qgíihnv cioc- 0óvreg Guveyévovro abtí) kai bià ToÜTO dmrÉkrewa düTOUc. » 7. Koi ó $uxüg Aé ev abri * « 'OpkíZu ce|xarà Tfjg buvápeugc fol. 36. 25100 kupíou pou 'Ingo0 XpicToO pij fAódwyor má, dàÀà dvoyupfjcat Cf. Matth. elc Épnuov Tómov Ómou Tyvog ávOpirmou oóUx émaíve. » Kai ó baí- — f^, 13. .uuv Tol Tmwvá£ag TÓ mÀoiov éEfjÀOev dire mávrag qófu Ov- Oxc0évrag Aépeww * « Ao0Xe ToO Oco0, *uxà, pornoov fiiv Óm Cf. Marc. 4,8. &roMópne0a. » Koi ó Puxàg AMépet* « Oapaeire xai ur) qofeloOe. » Marc. 6, 50.. 30 Kal xMvag tà vóvara mpocnóxero Aépuv: « 'O vüv OÀuv beomó- Tng O«óg, ó roig ávéuoig kai tí) 00ÀáGo* émtmyuncae xai va- Cf.Marc.4,39. vnv mowjcag roig boulot, Gov, cuT)p Tüv Óhuv Xpicré, Ó TOV Aepveva Tüv bauóvuv é£agpavícag xai róv dvOpurmov óXóxAnpov Cf. Marc. 5,9. ó10p0ucápuevoc, xoi Tà vOv, Kópie, qávnOt év fjuiv xal biwEov 3510v drüpiov ToOrov Oaíuova, » Kol fjp£aró dmó tfjg mAdpng' &uc Tfüg noóuvng O«parízew óAov TÓ mÀoiov, émixoloónevog TÓV — 1! fjbn, cf. p. 280, 1. 25. — ? karaxatlnpuat — 5 paprupicat. — 5 àmépyu- pt. — 5 *Hpaxd,. | 7. — 1 mÀopoic, cf. supra p.27t. — Marc.9 43 44. fol. 36". Cf. Luc. 8,9. Cf.Matth.8,29. Marc. 9, 42. Amaseam ab angelo defertur, 276 SAINT PHOCAS. Gutíjpa Xpicróv: xoi ebó0éugG ó baíuuv eig tjv 0óNacGav eio 0cv xai roÀU Twvó£ag TÓóv uOÓv dore OwyuOfnva rà xópara émdá- vU TOO TÀoiou, Kai ToÀM)v Tapax!v xai ZóáNv mowjcag Aé[e: « Qukà, 6o01e roO Ocoó, Órav ávaxupranc, róre rapavivopai * xoi àmoAauBóvu Ti|v xaroikíav uou. » Koi ó $ukàüg Mérer abTU * « 'Op- 5 KiZu Ge xarà Tfjg buváueug toU Oco0 To0 bwícoTou, unkért TtpoGc- erYíong eig TÓ mÀoiov, àÀÀ' dmeÀ0e eig Tv réevvav ToO Trupógc, ómou ó cxdun£ Óó dkoiuntog kai rÓ mOp TO dopeorov. » Kai Qpo- 0€ TO óoiuóviov TU Ouxà Aéruv: « Máà róv xAebuguàaxa? xai rà Ubara TaÓTa kai TÓv TevvnOÉévra éx rap0évou Mapiag TÓv Autpur- ro tjv toO kócuou, oU uj. évyícuw év Trj | rÀoíu ToUru &dró Tfjg Of^- uepov fjuépag * uóvov uj ue. xarakpítvug * eig T'jv Yéevvav ToO Trv- póc, 43ÀÀà óc po: dvoxüv xoi pu pe ToÓ kxaipoO droMéOgmg. » Kai ó $ukàg Aéyev abTÓO * « 'OpxíZu oe xarà roO Oco0 ToO Zuv- 40G, dmeÀOe eig Tiv Yécvvav To0 mupóc. » Koi a)tà Tü (pars &qavrog évévero ó baiuuv. —— 8. 'O b€ duxküg fjgoUAero. dmeAO€iv Ttpóc ToUG YToveig aUroO * .ai Tapekálouv aüróv oi év Tj mÀoíp Ómuc peivy*! yer abTOUG Tijv vükra Éxeivnv * kai meigOeig aUTÓV kai Aapüv Tpogr|v Unvucev év ti) TÀoiu. TTpó ToO 56 ümvüga aUTóv, T"AOev dÀAo20 nÀAfj0og ToÀU ZnroO0vreg róv GOukàv: ó bé vaoxAnpog ibuv aóbtTobG «aramovoupuévoug Aéper aUüTOig * « Eig rv mAdpnv?* ToO TrÀoiovu ávarabüerat. » TTávruv 5€ Znvobvruv OAov TÓ mÀoiov xai ui) ebpóvruwv Cf. Act. 8,39. ut navi . periclitanti ,adsit. . fol. 37. Luc. 6, 18. €x0apfot éyévovro * Tóre é[évero quvh- Aéyouca mpóc aUtoUgG nr « dprreiog Kupíou fjpracev abTóv xai dmi]vapev eic "Auaceíav ? 25 TTóvrov : mÀoiov yàp qóprov Tapiakóv* BactáZov év t vou Tí Aerouévg KAovíbew éméZeuEe merpüv: xoi dmfjA0ev iva abtÓ O1acu- OQ*. » Oi 5€ éxrAayévreg éri TÀ- verovóri éyripicay v6 pfjkoc tóca OTóbta Éyer* kai ódpiOuroavreg eUpov rerpaktoy(ia. : 9. Koi dg mapeyévero eig tó mÀoiov TÓ xeuazóuevov, €iofÀ- 3o 0cv eig aUTóÓ * xai xMvag rà Yóvara nüxero Aéyfuv-: « 'O TÀv xe- . paZonévuv ouràp 'Incoó Xpicté, Ó róv "luvüv biaco0ag év Tí Koi ToU xürouc, émákovGÓv pou xai btácucov ToUg xepaZopné- voug Évy Tí) dpa TaUTQ. » Qc bé érONeOev Tijv eUyü|v, fv Tig vea- víag €v vj mÀoíp évoyAoUnevog bmó mveüuatog | áxo0óprou xoi 35 &Ex«paZe Aéyuv - « TTápeori* Puxüg, ó óAlerp TOv Oowuóvuv. » ? rapay(vupat. — 5 xAubuqüAaxa. — * xataxpíveig. 8. — ! urivei, — *? TÀópnv,cf.supra p. 271. — 9" Anaoíav item p. 277, 1. x1x. — 5 tà peiakóv. — 5 bunod00et, SAINT PHOCAS. 277 'O 6€ éneriunoev abTO Aépuv* « Xuora. » Kai bivmvicag touc vai- Tag ÉékéAeucev aUTOig TOO mÀoiou émyeleig0ai: xai oi vaOtai— bua- uepícavreg éauTOUG kai eigeAOÓvreg eig tà Gkagíóia, bigÀafóvreg * TÓ TÀoiov asTouárUG eig tijv 0dha0G0av ÉExi)pnoav* * xai bpauuv 5Ó vaíxinpocg émecev Tmpóg ToUgG TÓóbag; TOÜ óyíou M Aéquv « Ao0Ae To0 Oco0 $uxà, u'j pue mapibóng, àÀA fjv * bíbuput coi eo- Aoyíav Àafé Tap' épuoO «ig biakovíav TUV TtTUXUV xoi puivno- Kou pou bà TavTÓc. » Kai ébuxev aUTÓ ékaróv xpuoivouc koi iTmoZU[i0v bià 1rÓ áttaÀóv Tüg veórnrog abtoO. Io 10. Koi Aofüv Trà Oebouéva abTi) kai éri Tóv Tov xoQí- cag eiofÀ0ev eig "Auaceiav Tiv mTmÓMVv xai O5 óOwpxóuevog Oii uMécou Tfjg TÓAeug eibev rrTUXoUg kaO0eZouévoug kai xareAO0Uv dmó TOO Tou biébukev aüroig mávra tà xpriuara. "EEeAOUv bé Ó Oaoí- uuv ó bwy0cg éx roO mÀoiou Éxpa£Zev ónícu ToO dyíou Oukà I5 Aé(UUV * « Ao0Ae ToO Oeo0 ToO ÜüyíoTou, ó uv ér' 0Mé0pu T fue- Tépu, oU OTéyU tv Bócavov to0 Tupóg TOO aiuvíou rapáAafé Gou TOUG GvOpurroug: ibobU é[u) mopeoopat rtpóc TÓ YÉévOoG poU. » Kai Mére. aüTi Ó bo0log ToO Oco0 Quküg: « "EZeA0e, rmrveOpa TOovnpoóv kai dxóáOaprov, éxk 1üg TtÓAeug TabóTng kal Urmaye eig TO 20G8kÓóTog TÓ é£dTepov uerà Tavrtóg TOÜ Yévoug Gov.» Kai ocrüg év péou '!1üg TÓAeug nUxero Aéfuv * «'O róv Àaóv Gov kararmovou- uevov Bon0/ncag xai Oiw)kouévoug aótoUg UmrO TÀv Ai[urriuv 61ag(0ag koi 61$ £npüg 00Móàc0ijg biaYa[Tuv, Óó rà Tikpà Ubara cic Y^uxkéa peragaAuv, ó unavvobotricag aüroUG reOGapakovraeti] xpóvov, 25|ó Gogíicag tóv Oepárovrá cou Muvoéa, ó 10 qug avoreíAag ric Marc. 1, 25. " Mare. 5, 92, Amascam ingressus immundum Spiritum Cf. Marc. 1,94, Matth, 8, 42, expellit. fol. 37". óikaiogUvng éq'fjuác, €reipov róv veavíav. roOTov. » 'O yàp baípwv Cf. Mal. 4,2. óiwkóuevog ónó ToO dyíou Ouxà émAn£ev veaviav, xai ékerro. UOcl Marc.9,26,97. vekpóg. Kai émiloBópuevog tüg xepóg a$5ro0 iyepev aóTOÓV koi eimev ati *«"lóe óyujg véyovag, unkén ápóáprave. » Kai müg Ó Ioh, 5,14, 3o ÓxAoc é0aUpaoev éri Tí) Xáprri vi) bo0etar TU) rroib(u * ráca b€ fj móMi Matth. 9, 32. é£ey00n émávu aüTo0: kai mpoGéqpepov cUTÜ TávTaG TOUG KQKÜüG £€xovtag kai éOepümeuev auUrToUg. 11. Tlopepévovro bé oi Toveig aóTo0 Znroüvteg aUróv * xoi éunvóOn aüroig ór év Tij mÓAet écTív. Eopóvreg o6 auTOv, "v ;5 Ox^og Tt0ÀoG Ttepi aU1ÓV KGi TOÀÀoi OotuoviZóuevot Guveiyov au- Matth. 4, 91. Hic cius parentes TOV dte ToUg Yovéig abToO ur| bUvacOai drevicat eig aUTÓV. 'H II Cor. 2,7. o& up aüUro0 bix0yícaca TÓv ÓyAov, bpauo0ca ÉrmeOev eic ToUG 9. — ! rapégtn. — ? biofóreg. — 7 éxdpecav, — * Tv. 10. — ! éuuéou, loh. 11, 32. Apoc. 15,3. filium jinvcniunt Marc. 1, 4l. [ol. 38. Cf. Luc. 11, 27, Malth. 4, 94. Marc. 8, 14. aegrotos sanantem. Marc. 6.3. Tertia navis eius opera fol. 38". 278 SAINT PHOCAS. Tóbóuc TOU égutüg Tékvou* ó 5é d[tog Oukág mepiemAakn Tij éav- TOO Quntrpi uerà óOagkpóuv xai dpag Tv quvnv auToO eic tov oópavóv eutcv* « 'O rüv aibvuv faoiebüg XpigTé, b5óg roig q(0veO60i pou ibeiv éué! muÀaiovra puerá ToO Oaravà xoi vikuvra uUtóv Év ti) kpárei Gov, ó. Ocóg pov. » 'O 6&6 marp aboTo0 Tv 5 OUv TÀ ÓyMw kai dkoUcag ÀoloOvrog aüToÜ OMyoyuxnoag éme- Ocv Xapadi kai £peiwev ucc vekpógc. 'Akoógag 66€ ó uakápiog Qu- Küg Oópopaíug Tapefévero kai éxreivag Tv xeipa autro0 dvé- GTOcv aótOV* kai dvaOTüg TepiemAákn] TU) vii aUroO kai ExAav- Ocv émr aqUTÓ ' kai müg Ó CyAiog ébákpuoev ibóvreg TÓV Trarépa 1o ToU driou OpnvoOvra: oi bé rapegTATeg ÓyNor &vepov pig quviüj* « Makápiot oi Toveig aüTo0 otlrniveg pAémouciv kapmóv Kkonag aU- TUV. » At óé [uvoikeg vvupicagoi t'|v untépa ToO dGvíou OóE£av avémeumov TQ Oed Aé[povooi" « 'EgakopícOn fj xoa cou xai ff1ác00 5 kopóía cou, Ór1 voto0Tov kapróv éküncag éri Tfjg Tic. » 15 Koi "v üuépag noMAàg Ééyuv ó pgakópiog OCukxüg év 1f "Apnaci- viv TÓAÀe, mpoceuyóuevog TU Oei) xoi cuvauMZónevog perà TUV TTUXUV, Kai TOUG voGcoU0vrag éOepámeucev éÉrmikaloUuevog TÓV Kküpiov 'Ingoüv Xpictóv * koi 6001 eiyov mveópuara dxóOopra éEep- xóueva ékpacov Aéfovteg^ «'Ezebiu£ev nuàg ó vióg TTaguguAov 2o ToU vaukMápou, épruucev fv ToUg rÓmoug : voÜ kxaroixíjcat Aoutóv oUK éxyonev. » Toug 5é Ééyovrag vócoug f| muperóv émteri- 0c ém' abüroUg Tüg xeéipag ó uakópiog Ouküg Koi ÜY[ieig drmé- Auev. 12. 'Ev pui& oUv TOv fhuepüv guvégBn mÀoiov &àró Maxebuvíog 25 dvopiíjvoti eig tróv Tlóvrov * rtveógavrog 5€ dvépgou pe[váíÀou xai TOÀÀMg xeuuacíag vevauévng oi aüxéveg auToO dmeppnEacgiv * xoi ó xuBepv/tng eibug t0ó veyovóg kai éauróv drmeNnicac! éxpaze Aéqfuv * «"Avópec, ÉéxaOTog éauróv on0nog* 106 vàp TÀoiov éxa- AuTmteTO UmÓ TUV kuuáruv. » Oi bé dro Tfjg Tfjg Ocupoüvreg TÓv 30 Kivbuvov ToO TmÀoíou ébpapov Trpóc TOV uakápiov Ouküv Aé[ov- Teg aU0TU * « El m1 óUvaco:, Borne. » 'O bé: unpbév ueoag rev éri TÓv Auiéva * xai uióvov érrépAe uev érri 10 mÀoiov, «xai?» Aé[et Toig TapegtUG0iv. ÓyAotg; « Aóre poi 50 veavíokoug kal oOkagiíibiov pikpóv. » "Hv vàp TÓ xeugaZópevov TÀolov dg é&mó ocrabíuv T€O-35 capákxovra* oi 5é tayéug l|vefkav, xai ó Ouxüg dmobucápnevog tÓ iuáriov Covro0 éBoAev aj1O eig TÓ Gkagibiov xai eimev Toig 11. —! ibévo pe. 12. —! ógeXricas. , k 1 ] | ) SAINT Ll'HOCAS. 279 veaviGkotc * « Orav éprionte év TU mÀoíw piyare TO luári0v pou naufragio eig To mÀoiov ro xeuuaZópevov,.» Koi wg pgóvov ijrnoav év TU eripitur. TÀoins xui éppupav TO iáTiov, euOéug 51 0dÀa000, tg Uno OcoD0 émiTpameiOa, dméoukev TO TÀoioy Toig ioíotg" kdi Tüg OÓ ÓOxAoq 5 €0uDudocev. | 13. Aum h^ moMtreía ToO uakagpíou QOCuxü TO .1005e daUTOV Virtutibus eikogTóv Érog mÀnpicat* oUTUG bieréAege TOv éváperov abüToO piov clarus Oeuvüg Bubcag, kai évapéru Toliweíg Tóv bpóuov ZnMdGgag TUV poko &noctióMuv tfg aiwviíou Zuwfjg kxarn£ubG0n : dravra vàp à éb(bou qQU- opem fcrt, roti) ó Oeüg biebíbou oig xpeíav ECyouc, oi mepi TUv vYovéuv doneccolum- a)TOÜU oó0bétv aüTi Cucev, dÀÀà uóvov Tüàg évrolàg ro0 Xpicto0 nb épuAacoev. "Hv 66€ kouróv biágnuog év OÀw TU kóOLU xai ÓTOU — instantc 0 àv nÀoiov éxwbüveuoev xai é0edoper Tóv uakápiov Dukàv, euOÉug | martyrio. ótOu Zero ^ kai oU uóvov Toig émi [jg éyvívero BonOóc', dÀMÀà xoi Ig TOig év O900Àó0015 XxeueZouévoig éfívero eUbi0; Mgüv* kai ToUG óoiovivrag Kai vóOuw Ouveyouévoug düravrag éOcpómeuev. AD- toi OUV ai icTopioi xai rà Toib1ikG TOO dYíou CQuxà, 60a émoin- Oev mpó TOÜ abTÓV Tíjg Haprupíag kora£iuOrjvar* éokérraoe qàp a- TOv TÓ dyi0v TIveOüua. ^Q qücig ávópóc, Óv be£ià Kupiou xa0U- (fol. 39. 20 TÀiGev.'Ev uiG. 6& vÀv fjuepüv, eioiíóvrog abtoO eig tiv éxxAnoíay, - TepigTepà xaorameracOeiga éxáOigev émávu Tíjg kepoMág oaUTo0 kai OréQavov aüTü) émi0ncaca Aéye abTU) * « Dukà, 10. norüpióv Cf. Marc. 10, Cou kexépactar, kai bei oe aUrÓ Tueiv: vixnpópog Yàp orpa- 39. TujUTQg dQvabex0ncea. » Kai rnrp£aro dàmró róte punbeuíav éXríóa 25€xeiV. év. Ti) aiüvi TOUTU uéxpig oU éréAeGe Tijv naprupíav abro eig 69£av ToO xupíou auuv 'Ingo0 Xpisto0 * &j fj 5ó£a xoi TÓ xpá- tog OGUv Tri TTarpi xai và dvi Tiveóuari vüv xai dei kai eig roUG aid)vag TUv aidvuv, dáprv. 13. — ! BonOuUg. —? xai xépaocat. II. Ex codice Meermanno-Westreeniano 2, pag.100-106. Bíog xai molÀireía ToÜ dàyíou kai évbóEov 30 uefaAlouáprupog TOo0 Xpicoro0 QOuxà. 4. "Ev fre elkoorü xai méumTu tfc dnà fig €ig oUpavoUg Sinopae ávóbou ToO xupíou fjubv 'inco0 XpicTo0, TTópqiAóg Ttg Tü qéver —. in Ponto 280 SAINT PHOCAS. patrc — Tfóvriog, eófevécTatog TÜv éx peroikecíag, T1A0ev év Ti Tmóla Pamphilo yi(mnc co0 Tlóvrou oi kat knge éxei éremiv ikavoig * "v bé ó matre Maria |, ! : 2 , ; H : ] Tfájipilog épfoaOwoTng vaumtmqQyóg tv émi'oT)unv o0 plv 66€ dXG Küi vauxAnpig dqpnyoupevog máOng vauriKHg émigTung Te kai TÉy- Vg €urmetpoc * óg Yevóuevog uerà Tfg ibíag vuvoaixog Mapíog 5 Luc.2,7. é€moincev é£ auTfjg vióv mpurótokov xai émuvóuace TO óÓvopa aU- natusPhocas TOO. Quküàv. "EAeyev. ouv ó map auToO Tléuguog xai f| unmp avto0 Mapía 6óTi «éréxyOn fuiv qug d«yra00v Ó mpwrórokog finuv vióg. » Kai dvérpepov aUróv get érmeeíag ToÀMjg Aérovreg * Gen. 5, 29, « OUToc fjuüg avaraóce dmó TUVv TOÀÀÓv kapgátruv. » "Qore pera- 10 Anv xapàv éxerv aUTOUG OTi dotdAerrrOv qug éméqaivev aíTOig Ó OuTiljp roO kógpou br aUTo0. 3 parvo fructu |. O. Aóroi 6€ éEéOpeyav. abróv Éregi TOV. dpiO0nóv Óbéka * mapé- litteris opc- $ujkav 66 auTOv «ig TO Toi5euOnvai vpóupgara Tpóg TÓ kal tijv ED émoTnunv HaO0eiv Tfg vovuyikfg Téxvng. 'O 5é quxüàg Ttopeu- 15 óuevog eig TO moibayur[etov oobév éÉquiiocóper TUV Ae[opévuv aóTÓQ Tapà ToU bibackdAou, QÀM rv màcav fjuépav oxoXláZuwv év vnoTeiaig. Kai dró ToO Taiba[uYetou dvayupüv émopeUero émi tà vapa0gÀáccia * kai "jv 1urpigBuv OXlnv tüv fjuépav ékei dowog ünápyuv :oi re yovetig aóToO ToÀAÓv Zrjmoiv émoio0vro ka0' éxáo- 2o Luc, 2,48. tuv "huépav Aé[povreg aüTU * « Tí ToOTO Toicig fiiv, Tékvov, ómn xa0' éxkóoTnv fii£épav óóupóuevoi ! ZnroOuév. 8€; » 'O bé eimev a9- pag. ror. TOig: « Mi] pepuivüre | epi éuoü Évexe?.... | pag. I03. 6. ..«Tlopa |viverau $ukàg ó u&àuv Tiv aidívióv uot kólo- Postquam Oi érmiOcivat! xoi pé) quyabeUec0ai ámó Tfjg épufjig oikíag* 15eo5 daemonem é[YiZei oU qépu : mTOp vóp éonwv OÓ puoi dmeüet: móMv kxaíeo0aií pe 6ei. » Oi 5&6 óyhot év TU) TÀoÍu mapayevóuevot TaÓTa Trà Tapá- Mailh. 9, 33. boa ákobovreg é0aUpaZov Aé[povrtec* «Tí àv el roOro ;» Kai é((iCovtog; To0 Tabíou Ó óaiuuv quvàg égale? AMéqpuv - « "loc Quküc, ó bcüAoc to0 Ocoó To0 bwyicoTou, ó uéXAuv dOXeiv Ürép o0 3o óvóuatog ToO vio0 ToO Oco0. Tí ue bubkenc, raibíov éxAeAevpnévov Cf.Marc.5.7. 0tó toU Oco0 ; ópxiZu Ge xarà roU. UyictTov, uf pe kxaraxpívng eig Tv Téevvav ToO Ttupóg, QÀÀà OuYXdpnoóv pot xal dqec ue 61:À0€iv év Toig égoig TÓmOi!g. » Kai ó Ouküg aT drekpiOn * Marc. 5,9. «KaráOcuó coi coravà* mpüov eimé po: ri. ró Óvonó cou xa-35 Aéa. » Koi ó baíuuv Éxpa£e Aépuv* «'Epd) eigt 'Hpaxag Ó uérvag ó dxarapuóynrog, ó ToóTou ToÜ0 dvOpurmou ToUg tTpeig uloug; $, —! óbuvópevot, — ? folium abscissum est. 9, — ! émreivat, — ? Bain ras, SAINT PIIOCAS. 28I Oovatü)cag * ÉreO1 yàp ixavoig karükouv év Tíj oixíg aoroO xai Gcknto0 éAOóvrog tvo0 Ocobudjpou, éEcbuuy0nv ToU TÓTOU xoi yr buváuevoc éqU) Aorróv xupicOnvar b|3 Tv Guvireiav év TU) TÀolu KOTO!:KU), eiciv érr €£ f| kai mÀe(u ? * bib. xai Tv mràcav óhnOciav suávüove Tap' éuo0: o0 yàp bóvauor Gimfágoi Óm dvarkáLopnot óró dyyéuv. Obrov oi Tpeig oüg ópGg TeOvnkórag eig égrv qünv cioeA0óvrec, fjv éníatvov évuU Óià Tüv ÉépagTOv aurfjg éYé- voyro per aütíj; dveu Tfjg éufg Gu[kara0éOeUG. » 7. Koi ó O$ukxüg aóTi dmekpíón Aépuv: « OpxíZu Ge xatd fugavit, roTfig uevfóAng Ouváueug ToO aiuvytou pacuéug 'noo0 XpioToO unbéva BAóyavra àvayuprncat évreO0ev kai rtopeuOnvat eig épriuoug TÓóTOUG; Ómou Yévog dvOpdürmuv o0 OrtoBaivei. » Kai ó bióBolog éri TOÀU GuvriváZag TO TÀoiov éERAOev, dore Távrag O0aupnácaot xai pófu xaracyeOfvat xai Aéyetwv * « Aoó0ke ToO Oco0, Quxà, Bon- Cf. Marc.4,38. rsg0ncov fiiv ór dmolÀiuue0a. » Kai ó €wxàg mpóg aótToUc Mye* « Mi) pofeig0c. » Kai eioeA0Uv eig TÓ. mÀoiov ó (ukàc uetá 5a- k«puuv nU£ato cium: uerà bé TÓ Tüv Yyovuxociov Tvevéo0oi óva- BAépag xoi ékreivag Tàüg xeipag «ig TÓv oüpavóv quví pnerá Aé fev * « 'O. Tüv ONuv beomórng; Ocóc, Ó tr]v Záànv Tv bb6átuv kai Cf.Marc.4,29. 20 TOig dvéuoig émirufrgag kai paMvnv Tounjcag Toig Goig | boUÀotG, pag. zo4. Xpicté Gutp Tüv ONuv, ó Tóv eyebva tüv OonuóvUV Cf.Marc.5,9. TÀ KeAeóguai(í cou é£agpavíOag kai TÓv dvOpumov óAÀó- KAnpov xaractiOaG kai TÀ vOv épuqpávnO: xai óOiu£ov TOV &Tvpiov. kai Tovnpóv Oaípgova. » Kai np£ato dmró Tfjg TmoU- 25HVng ! lov ró mÀoiov xoraggpayíZew émuoaloóuevog TÓV Ou- Tfpa XpicTrÓv * koi ó baiuuv év Tí O9oXóácO» «ciceAOUv koi TüVU Tiváfag TÀà Kkünara érávu T0Ü0 TÀoiou, UOT€e TtOÀÀv ZóáÀnv Y€véo0at, quvfj nerd Aépei:« Quà, 500Ae ToO Ocoó0, órav avaxuprn- Ong TÓTe mapayívouai * kai Tv éurv oiknoiv droAouBávu. » Kai 300 Cuküg aUti Aé[et* « 'OpkiZu Ge xarà tíjg óó£ng roO aiuviou OcoO0 gh éfyícoi de * àÀÀà mopeóou ÓTou óÓ map Gov, eig TO Gkótog TO ai/)viov, » Kai duogev TO boauíóviov 1óv QuKkGAV? tribus iuvc- Aéqyuv: « Mà róv xAeibopuAakgavra Trà Ubara TaÓTa, TÓv vevvm- nibus ad Oévra éx map0évou Mapíag, Tóv Aurpuriv TáOng dvOpunótnTog dA 35 0TtoXupügu eic tóv dpiguévov uot Tómov. » Tóre ó GOuküc, €U- X"!v óvareíivag Tpóg TÓóv Kópiov, àvéOTnOev kai Toug Tpeig veavi- OGkOUgG toUg TceOvnkórag* kai róvreg. ébóEagav TOv Ocóv. — 5 €t in ras. 7. — ! "pópvag. —*? rapa[ivupdt — ? ux in ras, ANAL. BOLL, XXX. 19 Amisum ab angelis defertur ut navi peri- clitanti adsit, Marc, 1, 26. Marc. 1, 25. pag. 105. Marc. 5, 22. Amascam petit et spi- ritum im- mundum expellit, Marc. 5, 9. 282 | SAINT PHOCAS. 8. Tóv 5€ d[yt0v. Duxáv eóO00g dy[elor éxópicav eig '"Apicóv TTóvrov. Tlávruv 56€ Znroüvruv Tüv év rj mÀoiu róv Cuxküàv xai Uu eópickóvruv aütóv kai ékO0auBoupévuv Tí [éfovev, quvr| éré- vero óti « d[Yelor aUtóv rrapalaBóvreg keAeUcer. ToO Oeo0. éxópnicav eig "Auigóv ToO Tlóvrou * mÀoiov [àp qóprov Tapiakóv -BacTáLov s év Tí vou 1$ kxoalouuévg Kpovibi émavéZCeuEev émóvu) merpÓv, xai &mfjA0ev iva aürÓ OuOn. » Oi 6€ éxmAayévreg émi TÓ) vYevo- puévu) éyripicav 10. bidoThpa *TOÓ TÀoÓ0g TÓOoUug Otabíoug Éyel* xai ópiOucavreg eOpov orabioug Umápxovrag TÀéOV TV xiMiuv. 9. Koi [éyévero !] óre mopeyévero eig TÓó TÀoiov TÓ xeuaZópevoyv, 10 ceigeA0Uv év abt xAivag re rà TÓvara kai eUyrv éxkreAüv ÉAe[ev: «'O TOv xepuoZoguévuv gutáp, 'Inooó0 Xpigté, tTÓ TmnbóMtov TÜV wyuxuüv nudv, ^A nxpocóokunév] émrig Tfjg év ávOpurmotig dvaoTá- OcUc, érákougÓv pou émikalouuévou Ge kai bii0UOOV TOUG xciua- Couévouc. » 'Qc Ot éréMkceoe Tv «üyxüv, eig veavíokog év TU rs TÀoíu rjv éxuv óauuóviov ék xpóvuv ikxavü)v * éortápaEev 66 aurov TÓ 6ouuóviov xai Éxpa£e Aépfuv: «TTóápeoti Ouküc, ó óNer)p TÀv óoóvuv. » 'O ó& | àpiog éreriunoev aóTÓO Aéfuv* « Xiummoov. » 'Avaoircag bé roUg év tU) mÀoíu ékéAeuGev aüToUg érmi0TÓGcaGOa! aUTÓ ** xoi oi vaOrat biwpuepíGavreg éaurToUgc, eioeAOÓvreg eig Tàg20 Okagpàg koi ótaÀAoBóvreg touc kdÀoug uíav émeomÓOavto: kai ab- TÓuarOV eig Tv 0dÀacGOav trÓ TÀoiov éyuüpnoev: bisbpauuvy 66 óÓ vaUKAnpoc émeOev eig Toug móbag To0 Tmóíou Aéfuv: « Ao0Ae ToO Oco0 qOuxà, uj pe mapíóng* àÀÀà dg émibíbupi Gov eUXovíag Aafé map' éuoO eig bikovíav TrwxÓv, Óruc puvnoO]c pou O1i25 TavTÓc. » Kai émébukev aüUT(ü Éxaróv xpuoívoug xai ÜmoZüÜvriov TUAov Tóc TÓ xaOézecOoi ém' aTÓv. | 10. Koi £&afev ó üiog Ouküg rà bibóueva abT( Tapà ToO vaukAüpou ópkicO0eig xarà ToO Oeo, xoi éri róv mov xaOeZóge- vog TjA6ev eig 'Auaceíav. Koi eicepxouévou auToO eig Tl]v TróAiv 30 TÀfj9og éxaO0éZero mTrUXUv év Taig mUOAaig Tíg TtÓAleuG" kal KarteÀ- 0dív éx roO mou biábociv émoiciro aUTÜv* kai karalaBuv aüó- TÓV Ó Éy Tj) mÀoíu óauiovicóuevog éxpa£ev ómícu To0 jgakapíou Quxà* « Ti éoriv, $uxà, 5001€ roO Oco0 roO Oyicrovu, ó &AOuv émi tj fiuerépu óXé0pu ; OU oté[Qu tiv Bácavov ToO mvpóg To 35 aiuviou Aotrróv peroiküv: ropeUouat Órou pot TpoOcéroEag drre- 0civ. » 'O 66 $uküg Aérer abri * « Tí oov ró Óvona AMéferas, eimé cuvróuug * évà). Yvóp eiui Puxküg, Óó éXAáyig Tog; $00Àog roOÓ Oco0. » 9. — ! dittographia ? cf. p. 276, 1. 350. — * abróv. SAINT PHOCAS. 283 € , Tó 56 mveoüua rÓ dkáOaprov Aéper* «"'Epu «iu —"Hpuv ó pgé[agq OU oUbeig TOT€ lOXyuGe Trepikpatrjg Yevéo0at. » Koi ó Ouxküg AM- | y€t aUTi * « Zuma, quidiOnri xai é£eAOe dró ToO dvOpurou TOUTOU Marc. 1, 25 év óvóuan TOU Kupiou fdv 'Incoü Xpigto0. » Kai v0MMà kpá£aq 5 Kai püyac Tóv veavíav émi roO ébáqpouc kai OTpéyac aüUtóv Ohov xauadi! kai dgppóv dmroBoluv dqgnükev fji0avi: kai émiO0cig ó aáTiog TÓg Xeipag émávu ToO veavíokou Tfjp£ato eUyeo0o1 oUTUG * « 'O róv Aaóv Gov kararmovounevov ó1200)gac, ó bró TOv Alpurriuv Obiuw- Kóuevov aUTÓóv AurpuGájevog xai $&ià. 0nÀáO Ong Ug bià Enpüg a- rio TÓV Óia[a[udv, ó navvobor'jcag aUtOv Éév Tí] éprjuu TeOGcapakovra- etfj xpóvov, ó tiv rmikpíav TUv Übóruv eig yAukóTnQta uera|BaAuv, pag. 1o6. Ó vouoOerjOag Ti Oepámovrii oou Muvoei, ó rÓ qui; ávareihag Cf. Mal. 4, 9. Tfjg Óikot0cUvng Cou év fjuiv, dvéveipov TÓóv veaviokov ToÜ0TOV Tí) óuvápger Oo0vu, Küpic. ». Kai émiAoBópevog aóToO Tüg yxepóg Yee Marc.9,27. rs Kai eimev aüTi) Tóv Oceóv &yuv Bon8óv * « "Eyeipe unbtv biuxfoNikóv f) qa0Àov qoounevog. » Koi Yyevópevog Uü[vujg Ó veaviokog Urmé- O1peyev xaípuv kai 6o£àZuv TÓóv Ocóv: kai mrüg ó óy^og é0aupn- On émi T xóprri 100 Oco0 1 $00cíon TU Toii Oukà xoi TOa Matth. 9, 33. 5j móMg é£ey00n éri rÓv puakápiov * kai Ttpogéqpepov aUTi) vocoóv- 20 tüc vóOO(g TOlkÍAoig kai iátro Tmévrag év óvóuam to0 kupíou fuv Matth. 4, 24, "Inooó XpicoO. i | 11. Kai mape[évovro ToO óríou ukà oi yoveig eig àávaZrtnoiv Hic parentes aUTo0 ' kai éunvóOn abroig civoi év tfj róhei "Anacéuv: xoi é&A- —— eius Oóvteg eüpiokougiv aíTÓv. "Hv $6 óyAog moÀog mpi aUTÓv, UOTE Marc. 2, 4. 25T00c Yoveig auToO ur) bóvag0a mpocerrícai aUTÓ * Ouveiyev vàp aUTOy müv TO TmÀfoc ToO óÓyAov. 'H bé uro aóToO b1aOyicaOa Ioh, 44, 22. TOV ÓyÀov Cbpapev xai rpóg Toug TÓbag aUTo0 éreoev * ó 56 dioc Quxáüg TepierÀák và pnnrpi aUro0 xoi nuerà bakpüuv dpag TV . fiium Quv/v aüto0 eig Tóv o)pavóv eimev: « 'O tÓÀv ai&vuv Bagueog JüveniuHes 30 Inco0 Xpicé, büg ToUc éuolg ovéig ibeiv raloíovrá pe puerà roO APocoty d. ó1aBóAou éri T) GU) kpáret » *'O bé marüp aüro0 év T ÓyMu Qv koi áxoUgag aUTO0 Aaloü0vrog, ÓArpuprcag Éregev xapai kai rjv «e(uevog Ug vekpóc. 'Ako0gag 5€ ó Oukáüg &bpopev mpóg aüUTóv xai kparcag aóTOv Tfjg xeipóg dvaoTücag évioxuOev aUtÓv* kaül Marc. 9, 37. 45T€pierÀák] TÀ vid oüroÜ xai éxlauce xAovOnóv pnéyav* xai máq ó óyAog ébákpuGev. 'lbóvreg b& mávreg ol TepieO TU Teg TÓV Tarépa aóTo0 oóTrUG OpnvoOvra &xeyov quví ueréhn * « Maxópior oi o- vei; aUro0 oírwveg fAémouci: Toto0Tov kapmóv kxoinMag aUTÜY. » 10. — ! xaxapgat. Cf.Luc.11,?7, Iam sermo fiat de ipso martyre Phoca, 284 SAINT PHOCAS. Ai 5& Tuvaikeg éfvd)picav Tv unrépa ToO QOukdà xoi bó£av avé- Teurov Ti) Kupiu AépovGai: « "'EnakapícOn fj xoiMa cou * xai fjrió- 00n Tà É(kara Tfjg Koníag Gou, ÓTi TOl00TOV kKapmóv éEekünoag (ri tfjg Tfjg. » Koi fuépag moM Ag eiyev ó dápiog QOuxàg év Tf "Auaciavüv TÓÀe TpoOeuyóuevog kai aüÀióuevog perà TÜV TtTU- 5 X&v kai Toug Aeluwfnuévoug ékaOópiey !... 11. — ! deficit codex. III. Ex codice Monacensi 525, fol. 108"-11r". 'Av6péou xapropólakog éyk(ptiov eig rTóv Év dáríoigc iepouáprupa Ouwxàv róv O0aunparouprTóv. Pars altera. — 'E£ dv eig "nv xoi ó épóg oórociv dOAntüg: Ouxáücg Óó pné[ag Tg «50eBeilag xai püógctng kai nuóprugc koi ó|.6bá0kaAoc, Qu-ro Küc TÓ géqa Tfjg oikouuévng ujrua xai Tív Oaunártuv FJ kopuvig, ó Aóqoig eoceBeiag érionuog xai roig Umép XpicotoO ibpu- Oi Oauuóáciocg, Oukxüg ó map uiv vóv ecóqnpuoüUuevog xal Tig ToapoUgng TavnrUpeug &£apxoc kai bv Ov fj mapo0ga maviüupic, $Quxáüg ó Tfüg eóuyíag fiv écnárup TmoÀóe, domep "v éx veó- I5 TuTOG * Ud br| xai vóv tjv mapoóOGcav émupamneig eUüpnuíay, qíXAtpu vevuyHuévog ToO puáprupog, «eig TéAafóg Tre áppr|irou mpovoíag Ocoó TépiémeOoV, xai uikpoO. ue fjón rapiA0ev ó dpioTeUg. Ouxkág obtTócG égriv. Ó [vevvábag Oc ór gov kai ToO. rapóvrog Aófvou olri0Gg ug xai ToO Tíjbe cuAAÓóYvou Óó pakápiog Té[ovev. 'AMM fjbn TÓv AóYOvoo Tfg dpxfig é£oamAdcag dg fjbn O«co0 peuvnpóvevka, — ob066 YTàp )vegcxóunv 1óv Oeo0 Oortegavirnv érawwécoi BegovAMgküg qm ríüg dápxfüc; uvnuoveücai xai eig eüpnuíav ToO airíou mpUrov éAOciv xai Tiv oikovouíav 0aupáca fj 5i xoi oífriov fjv xoi óbnyóg koi Quc $ukQ Tpóg ém(pvuociv xoi TUv d aOUv tv éníreu£wv, — «ira TOv 2g Aóryov Tpéyu TU puóápTupi kai, dc évóv, autOóv eUügnunou * tAeuv TÓV aUTOÜU OTepobórQnv XpicrOv éri Toioóe xaloUupevog, Ug Gv u) Ti ToO0 Àóyou ügeuévu TüUVv é[kupgíuv kxa8uBpicu TÓv páp- Tupa. AcbéEeroi, eU oiba Yáp, kai abróg Tijv mapoUGgav Tig cUgn- SAINT PHOCAS. 285 uíag émipuAMóa: dgmep fn kai Ó Orepavücag aü0róv, tà Tic xüpag Tpiv | éxeivng buó Aerró. 'Auéke xai eU pnucio0u ó uápruq Kai Tuv dàOXuv érmoipécOu Trà Éra0ho, r(0é00u bé pégov koi rà Tg drovoíag Tv OÓnpiuv xoAlacTüpia Ópyrava, pápoo: Óvuytc, Eco- 5 tfjpec, karaméArai, ixpía, rpoxot, éoxápoi Te, Go0Aai, TOp, Ubup, repó- vai Kai Ofjpec xai Tryava xai dÀÀa TÀvO' óca éqeüpe TO pápfa- pov fj víÀn0ÉéOTepov qóávor ó ToUTuv TüroG égeupertg xal ó émigmeípag xa0eí0bouctv fiv rà ZZávia Tovnpóg. Tlapíru 5€ XpigTÓóc aUTOG Ocóg dvOpumog 'Inooóg xüpioc, xoi puvvoovra uév Iolóunev grabíu TÓv dOÀnrüv, kai Gapxi vixüvra tóv dcapkov, xai TuUpóávvoug ékveupoüvra, xai Tüv vrüv 'EAAvuv é[[elüvra Tapá- voiay, kai dua Gcevvuovra TO Okoretvóv Tp Tfi; tÀávng TOV €ibuo- Muv tí) 6pócu tüg xápitoc, eia. kai roivioUpevov aUTÓV xeipi ToO Tavrávakrog üvép oO kai óujOlnke koi roUc uakpobg &[üvag irn- I5 verkev. 'AMÀà Tàp éaréov rauti pOg Tí TOU Aó[pou rTéÀet TÜ) puóp- Tupi* fjicig 56, dic fj TáEi; kai ó Tfg TáEeug Óóp(íZeY kavuv, én rU Aóvw Babícuwuev 60m bü0vaopig, marpíóa, Yévog xai YévvnOiw ava- Ypáyavreg xai tüv émi xpeirrogiv. ab£noiv ve tToÜ0 dvópóg kai émíbeiiw, eira. xai Tv 5v oíuarog dOAnciv,f| uàÀAAov mpóc aüTÓv 20 XpigTóv tóv Oeóv, eineiv oixeiórepov, $ià. pnaprupiou uerápaotv re xai dvayu)pnoiv Tep' d koi tfjg àáO0avaoíiag tTélog oUX eupnrat. (ukG Toivuv Tatpig fj mpóg Ti] Eü£eivu xarwkicuévn Tlóvru tfl; Acíag óàng mróNiG rrapaQaAarrióioc, 1| Zivumn uév Aérerat, teíyeot 6€ ápapórug TmaÀaioig Te xaí, O Aéferot xolÀkoig euUxkriGpuÉvn, kpa- 251€epóv uév dg uóla tÓ doOtu, kai TÓV TAa) Tpóc cóqnuíav oUk &AarroV, Uc oi máÀoai lgact O0Qoi Xivureic, | roÀÀà pév qavnrio- Gavtrec, éautoig 5é Tv kakigTUV Yevóuevor mpó£evor* éÉmaiveróv 66 ró doTu Tí dinOcíg, é£óre mpra pév Ó mpurókMqrog TUV XpictoO ua0ntüv évbebnurier. Tfj TÓAet "Avópéag* ékeivog oUroq 3or|v ó raveóqnuoc, kai tóv Tfjg dÀn0ciag Aóqov dpórpu) TpüTOG Tic TíGTeUG Oraupo0 Óv émeqépero, kareBóáAAero^ eira xai TTérpog ó Kopugpoiog xai Ópouiog Óápga cov aUTü tfc; Xivümng émépnoav: «ai 6í6ackalikü c TO éketOi Ttofuviov éc voudàg Gurnpíloug dórnoav: uaprupoOgí uot TO Aóyu oi re roUTuv cicért obcat ka8ébpat xai 35 ai OTÓOeig oi MOtoi* d£tematverürepov bé xoi olov eimeiv év rí) Yvvwpidrepov dqo' oU Oukàg Yyévvnuà te xoi Opéuga Ziwürmng é(vupícO0n npóc dper!v b11Bónroc, kai Ouxà Ztivwrméuc ánavrayí) TOig üp' fu fA xig biéOeev: rj; domep v peiov dárávruv TÀV KaAuüv dOÀov fj 6avuparoupyía roUTu Oebdpnra. Tíg yàp ab- 4o To0 Tiv £evíav rv émiüeviZuv "nv ó deiuvnoToc, oU OavudoOcete ; fol. 109. qui Sinopac natus, Íol. 1o9*. patriac dccori fuit. Eius gesta narravit Astcrius. Apoc. 14, 12. Filius Pam- phili et Mariae, fol. xI1O. ob miraculo- rum famam ubique terra- rum notus est. 286 SAINT PHOCAS. Tig 5€ vo repli róv fiov dmépirtov kai vO dmÀoÓv T€ kat drtÀaO Tov, Uc dÀiov véov 'Afpaaàp xai 'loxd)B, ook àv érraivégetev; "Aatépioc gnévro( 6 rfc Apaocéuv érigkoroc, áre àvip xonpariZuv Oei xai Ocóv àei Oepameuuv xai "£wguévog tfjg xápirog, TOV roO udáprupog QOukxà fiov dmAoiküg óOrrpdyaro* koi Cuküv aUTóv 5 nón dg Zbvra Ti Aópu TmapictnOt uáprupa, Oalarrevouévuv pév TayU Tpoi« ot »dàpevov! xai ToO vavayíiou puónevov, émi víjg o€ KtivóuveUovtUV ákegubuvov qoápuakov Toig airoDO! vi(vÓnevov ^ ei 6óé Tig TÜVy repi aUróv kai áTepog Guyvpageuc réfovev — é[u). pév oiba Órt érauvérng nv óà£iug Tri) uóáprupi-— fiiv 566 kdkeivog GuY- 1o YvwpoveigOu a8ármep eikóc^ eirrep. kai oi év Kupiu O0avóvrec Zuüoi- uoi eigtv dÀnOUg kai roig éri t fíu roUtu GcucUGiv dkéGTOpeq dei Te xai rpóuayxot, órt Ye kai qO0óvog map! dyioig oóbeíg. «Ou- Kág uévroi ó vüv fiv eüqnuounevog TfauqílAou xai Mapíag &£qu vióg eUgeBUv * 0c 連 áraAüv óvoxyuv Tí) ToO Tlveóuarog xápir 0a0- 15 pata rjv émireAOv tà TtapáboEa * Oc xai rrapérewvov. dypi xal éoxárnc a)üTOÜ TOljág TÓVv TOl0UTUV ÉXÓnevog* UOTE kai Tv Xivuméuv vTügav | Gaupéruv UmepeumAfjca, xai repubvuuov éx Tro06e rÓ ToO owatou óvoua Cuxà xpnuarícoat oU nuóvov aUtTóxy0oO!v f) kai ém- ÀAugi venhugí re xai Toig dÀÀug TG ég aütv ému00| Xivummvy, 20 dÀA dHjón xoi 'Aciároig abroig màciv ópno0 xai loXáratc, Auboig Te xai TTapAayóvegi xai Toig év BiOvuvía, Toig t€ róv 'EXhnormóv- Tiov KkÓóNrov xai róv Boomópiov TrÓv xárU xoi dvu oiko0Gct Tfc 'loüg rà émóNuara, éd bé Aéfyewv Toig ÜmepBopéoig xai TQ Trepi tóv Kaókacov xoi rà 'HpaxMeunxà Bockouévoig GrÓuta kal TÓv25 'Ivóóv xoi ToO TIpuréug tvüv Afrurrov, Aiyaióv T€ kai tO "'lóviov kai 'Abpiav dypig 'IraMdv xoi 'Pagévvyng xai abToO wdkeavoO ce toO OGróuarOoc. Tocoórov émibíbuo: Toig éyxupo0civ f xópig fi tvOcoc. * | 'AXAW Hón vé ror xai móppu Tfjg fjuxíag Óó péyag oUtog Yevó- 30 uevog, dxpiBügc éuufün TÓ Ócov oóru cGcunufncóuevov aobTd) cic puaprüpiov, Ó. móáÀoi koi éE abTücg aUtü) Tf veórntoc jqáÀa mv doractÓóv: TÓbe d£iov rjv dmoypuvtug Toio05' óciou xai bikaíovu ! v poi///duevov. — ? haec in margine ascripta sunt eadem manu: Maprupoo- cí pov rpóc raOta Ti Aóyuw xol TTaíovec xai AoAudroi xal 60a Tf) "IraAíq xdrowa Yév d[pióO0vuud T€ kal oxAnporpdynAa xal. güÀa "AMauavüv xai E£repdtra rà mpócowa. Tó $uxà yàp óvoua oo 'Pupaiba vfjv (kave póvov xai ^?AvdBuv (?) àv ////opag àÀAà xoi vfjv, diomep Égnv, abTüv "IraM(ac xoi 6onv "lorpoc dpbeüet xai *"Pfjvoc xai Obufpic xal "AApetou éparewá pécOpa. SAINT PHOCAS. 287 &vopóc- mepigTepà yàp fjbq Tí keqpaM, Oukà ka0ec0eico, àvOpu- rívà ToUtU TpocAoAéirai quvíi, TO toO pnaprupiou Télog mEetv TaxyU mpounvüouca kai rjv per a0To0 XpigroD Ov émóOci Guvol- «nOiv* Bafai rg eógefBeiag; roO uóprupog* àua rjkouce pév xai 59AÀo0g.rjv xapüg éumAeugc. Tíg Toivuv oük àv aüUrÓv éÉmaivéOeie, kai Oóuvoig éroíot; oük eügnurjgerev ; oibev ó mAóácag aüróv koi d[iá- cag éx Bpépoug Ocóg kai UGTepov TauwviwOaG gaprupiou OtrmTÜ ó|ónuart ToUTOU OQukà TÓ dképatov* O10 kai mepioTepav rrepikaóí- Lev Tí, aUTOO kepaM), ápua pgév dg unvógcoucav, dua 0€ koi Óm- roÀo0cgav TOv toÓmov Tàv6póc, ápga 5€ koi rv (&mó toO GáÀou tT00- 6€ kai kAuóuvog Tpóc dküpuavrov xou geróBaciv* oorep apa kai! drÓ xiBuroO Te kai vauayíou TáÀai 6tà ToO Nüe mermoinkev. "Auélet xai TO 3Tepi TÓv CPuküv oUrugG £yov xai bi00éovy Év árac!: kai TOM TaxyóTepov Óóigro0 ToO 'Afópibog, eimep «el iu) rs u0O00gG ó | órepfópeuc, * qOáver kai néxpi Kaícapog aótoO0 — Tpoia- vóg oUTOc "v Toig "PPupaíoig — érei 5& koi [é[ove, kai Ug olóv re TavTOloc Yevóuevog méicai Ó1à pakpoO TÓv uóprupa TOV XpiOTÓV é£opuócac0ai o0 0OecbUvnrai — uàAAov vàp &v aurov BaciMéa ó Ou- Küg meioeiev f) Quxkàv éxeivog buvrgarro — gré xar auToO toUG 20 rjuupnoovrag. Oi xai rómov éx TÓmovu dápeípovreg qO0óvouciv óyé xai Xivmmv : fj prium àp otóev. épéAketv. ép' éautr]|v. 1Ó ZnroUpevov. Kai 5? émi raóTQy Yevóuevot, óyíag ibn karalafoUOng, ém£e- voOvrat dig TOv Tíjóe moluv uiv éÉvi, 'O bé Oukág — oUrTog và Ó)v ó ZnroUpevog — rjóet unév. dg éuuno0n TÓ $pága:toUg dvbpag 2566€ quoríuug domacóuevoc, rap! Óhnv tijv vóxra roUTOUG Olg ci- xcv équUoe«póve xai sravroiog rjv Oe£io0nevog, o0b6 kàv ToUTOlG TOig fjbn kxaparoueiv aóTOv fpnuévoig ueroaBoAuv Tüv toO fjOouq cuvijeeiav, GÀ Ó pov r|v aUTotg kai xpnaTórepog * TU) Yàp TtpoOUrmU) évóávvuro, Kai qoaipóg «ig Aerroupyíav Toig àvópóo: rmapioraro. 30Xapíe ó mpécBuc xai fobuviàv dig à!Àyv Twvà katvr)v Tv ma- peiàv évóeikvünevog, xai TÓ ppóvnua Toóg XpicTóv Ov éÉmemó0aQ gGuveOTügc Éyuv xai óAog fjbovüg revóuevog trjv éu0ev Ümepnüxero. 'Emci 5€ kai mrapíÀO0ev 5 vuUE koi ó fog Tàg iblag dkriveg TOig dkpupeíaig repmvóv eioBáAAewv àmfpxero, oi dvópec npurruVv 35 10v póprupa bei£a: aUToig ei eiboíer? Ouküv riva, Méyovreg Xtvu- véa laMaiov uév Óvta kai XpicTÓv kora[YéAlovra xai móvTag é£- (7TÜvra TUv marpd)uv é0uv, Ociv 5€ koi Opnokelag aóTUv kai ! ápa Kal supra lineam. — ? exspectes Ümepfiópeoc. — 5 eibeir potius scri- bendum est. Columba certiorfactus est de futuro martyrio. fol. 11o". Traiani im- peratoris iussu missi sunt qui eum comprehen- derent ; a Phoca hos- pitio recepti, cum rorant ut martyrem prodat. I xultationc plenus res- pondct se Phocarn essc [o]. xxr. mortemquc optare. Gen.1, 1. Gcn.2, 7. Cf. Hebr. 1, 3. fol. x11". 288 SAINT PHOCAS.. Pacuetuv vóuuv o0k émiOToéqovta: ó 5€ kai oeiZeiv. UrtiOXveltto, QÀAÀd xoi vixàv a5tOv Oukàv C&efev ép oic üv Méfetv €xoie * TüovV O€ € àvbpUv uc ümAoiküg ra0Ta Aéfovra ToU0Tov kai aU0ig nElouv émioeiZai Tóv dvbpa : érel xai oU uikpá tig éCoTat TOÜTO TrtOMjOaVTI TOG0' aUTUVv aUTU) à eoxapiO Tia OrepeOg ávrebrhouv. 'Ertkeuiévuv 5 E 5€, 0 Tfjg émi uoprupiu raxutrátng a6TouoMceug, fj rg dvópetac xdi tóAung, 'j tfjg BeBatag uxà xoi dppareoTáTng epi ToUTUV £EAnÍ- 6oc fg eixe | mpóg Kópiov, eiornóricag péf' áveBónoev* « "Evo. eiui Ov Cnteire. Quküg, repli oU ámeoTáAnte ümó Kaícapog NazZupaiou Quxà, autóg évu eiut CDuküc. » 'O Pukàüg àvegotioe: « Mà T1 GKko- 1o Ae00e ToU AoruroO, ur| xómoug éavToig Upiv óoínte*: éfyUg xal UTOÓ xeipa 1|bn 1ó Orjpopa* éyu) kai OU tnc koi 00ua Xpic ToO, ép[U) kai ápvitov aUtU) 6r óuUv gnuepov rpocayópevov * rrapéa Tn iot ó XpiO tóG Aapeilv émer(óuevoc, ópà 10 OTépog émqupnguévov éufj kopugíáj, dvagévet 1OÓ TÉélog: d) óvbpec, ur nuéMere, urb' ávabueoO0e Tpóg aÜUTÜVIS TÜV QUÀóOVv Uv bpgüg eioríaka vOv* Topgóv uou TÓ Eípoc éró£are, Uu q0ovrcoué pot ToO kaÀoO ToObe TU) éomidrop!* TO Aeuxóv Tóbe Tg ToMg qoivixOrtu Toig otuaciv íva xai dpaiog TapacTU T épact( uou XpicTi * émetfouot vàp mpóg aUTÓv, émcl pf dug €xoui vóv £A0eiv móc aüTOv* ÉxkaiécOu TO TrÓp iva xai ÓqOeínv 20 Aaumpórepoc* ei bé mi kai TUv dÀàÀuv Bacávuv wc ópyóvuv époi guThpíag émd[ewv BeBoóAno0e, ur] fipabovnre. « TTávtra rapit Trà koÀacTüpia, 61à TtÓávrTuUV óixcOcínv iva xoi uakporépuv tpuqUv dmoAlaUcouu. Tóv Xpicróv oUk é£Óuvupni, kai TóMv eurov Ogiv: Ocóv abróv dÀmn0fj xnpüTrU toig mÉépaciv * é£ dv25 uÜ Tig àv UraAeipOct ToUTOU xupíc* roOTrov éfU) kara((éAAu) oeo- TÓTnV kai ónutoupyóv drágng tfjg Kríoeug, 89g émroínoe Tóv oípavoóv kai Tv fjv xai róv dvOpumov émÀace xai mávra Tj Gogíq xai ríj ovvápet ápprjtoic AóYotc aUTOO Trpovoíac Owjker, koi Guvéyet dig ravro- b0vapoOc. Ocoi bé oi roO Kaícapoc, oi róv oUpavóv xai Ty|v Yüv 30 oUk émoincav, dmoAéc0ucav.» Toótuv üg oí dvbpeg aUtükoo: fjón Yverévnvro, t0 oOTeppóv guév émi Tí míoTe) TOO Oukà rÓóv «uxàv émvécavro Kai 1Tó ToMunpóv TeOavudkact Tfjg Eevíag 56 xóápiv vÓv dvbpa émüxrepav. 'AMV émeé(mep 0oUy oloí re rjcav drreuaig koi koAágeoiv fj Gumelatc xai koAaketaig drroorácoi Pukàv Tfj; évotáceuc, 35 Eipet xaípovri Tv xepaAiv aüTÓ dàmoréuvouc!:, xai Tupi TÓv vekpoóv rapabi5000tv, tg éxeAeocOncav, Tfj TpÓ ókrà kahavbUv Óxkrufpíuv. Tot:o0tóv Got TÓ TéÀoc,| Goíbiue, oUToi cov oi dmapxoi Tfjg cU- ceBeíac, pakápi. Kai cU puév róv émíyeiov. TÓvb' dkpatpvü)g biá- mÀouv ka0apüg ékvn£áuevoc, kai TU) épuOpi) TÓ Aeukóv rrpoOermui-4o - f SAINT PHOCAS. 289 Xxpucag roig aiuaciv ávémmmg óumvOicnévog Tpóg tÓv CÓV épao- TÜv, Unép oU Ye OujOlnkag Koi mOÀÀoUg TUV d[U vuv Oujvuxag Tji£iucgai 66 xai dpáruv Yvepüv. "O9ev xai fjv róáhoi xópiv. memAoU- Ti0Qi burAfáv éxouícu Tóc ToO GcuTíjpog OÓÀog ToUTOU Yevóuevog, 5 Kai TOig év xivóUvoig émapüveig émkaloupnevog, kai Toig TÀéoUO! TpoqpOGverg ávakaloUpgevog vaua(íZougGiv * Og xal rfjg veug TayUc émipatveig goivikfjv. érupgíóa doTep émupacóuevog Kai TU oidKuv TipokóáO0n xai ó10pGc rà icTía xai kotuíZetg ràg Aoíflamag* €upá- Kací Oc TOoÀÀákig tpuróOnte, QGOukà Tavaoibyie, oi éx vavaríou Io fucOévrec kai é£égtnGav. "O0ev kai tig qrung Tío06e mepi0eobonc, «ai pepíóa cot puíiav otriuv oi vauriMAóuevor mÀoíoig Ti0Ééagi, koi GuAAefónuevor TáGac, dg épaoOkov, droriougiv Ugrepov 34 üv émi- veuotg; aüToig. Kaí got pév Umép dAnOcíag euceBügG uoprupncavrt «oi vixrjigavri ouk "OXupmikoí Tiveg kómivot oUb& ufja AeNgikà o0- 1506 'loOnt Trig mírug oó6e Nenéag GéMva,' égriBoi; bucTuxéoi 6upnuara, àÀÀà vépa óOeóupnrat dgoOóGprou Zufhüg xai dibíou xai aiuvíou Bacieíag dróAauctg OuvaroAauetv eig aiivag Xpigtu TU Oei. Kávraó0a TO rai Got kai ravnyüperg érrjoiot. dYópnevat Ttyeu- pen: fón yóp cov xávraó0a maví[upig TÀV pe[póuv, xoi máAat Post marty- rium Phocas naufrago- rum patro- nus fuit. 20 00K ámoóéovga OtáOig Éév Ugvubíaig Te Ttávvuxyoc, kai Ó vceug o6 Alexii Com- oUTOG npetmurai Tiv roig évyevróvuv Bappápuv dà9éuv éri0€oe- Oiv Ug yevéo0at kotvóv * coO0 06€ T Tó0u tv wuxüv xai tmv x«apóiav vuyeig ibn ó qiuAó0cog Ünuüv Bpacuebg kai quónuaprug "AMé&iog ó. uéfag Kouvnvóg — mpórepov. énudn0cig aóTi] feponün- 25Küg — Év meípa vevónevog Tfg Taxewvfjc? émikroeuc, xarà Tóvóe TÓV xUov TÓV T€ VeUv dvebeipero ? rpokaO0npupievog ékpopíatg duc €ix€....... *, kricpac( Te A(0oig koi Twávoig dpóice koi lgOTO- piaig ékáAÀuve. xai d fíoig ékrumuUagiv é£nqAdioé t€ koi xepoi ToO Tpoéópou fjyíace, koi T'|v rapoOcav TagumnOfr ravuyuptv guvarr- 300X€ Ofüuepov mávra Got TeléGcag Tà oigía * Og kai uávopav ie- pv àvópUv vYevroeg0ai Oappei re xal eUxyera. 20 O' dvuOcv TAeugG émormreU0i; "uc, d O0eia xoi iepà keqoÀ"Ü, kai rÓv "uére- pov bie£á[oi; xai Aóvov xai Bíov Tá Te dÀÀo ej00vuv (gc olóv T€ ToO; TO BéNrigTOV? eig Oóó£av kai eóxyafpicriav kal érmatvov 35 Ingo0 Xpigto0 ToO Oco0 fhudv* d) mpémer màca OóZa, viu) koi Tpocküvngig cóv TU àvápxu auToO TTarpi kai TU/ ravaríiu TIveo- uari vOv xai ó& kai €ig ToUG aidvag TUV aiuUvuv, dv. ! Tota sententia haec: ook óAÀuymiKko( Ttwvec..... Neuéac GéAtva. ex Gregorio Nazianzeno deprompta cst, P.G., t. XXXV, p. 1193. — * exspectes taywífjc. — 5 prius dvebe(uero To. — f inras. elxe //[/ kai (?) —? £0 5' ávuOev.... mpóc rà a3f£Yrirvov hacc ad candcm orationem Gregorii Nazianzeni pertinent. P. G.,1, c. meni impe- ratoris cura cius tem- plum renovatum est mirifice- que ornatum 290 SAINT PHOCAS. IV. LA PASSION ARMÉNIENNE DE S. PHocaAS. Le lexte avménien dont la traduction est. dontiée ci aprósa été publié, en. 1874, par les RR. PP. Méchiihartstes de Venise (x). L'éditeur anonyme n'a pas jugé nécessaire d'y joindre un seul mot d'antroduction ou de cominenlaire. On peut conjeciurer. qu'il s'est. servi des. deux manuscrits dans. lesquels Aucher parait avoir lu. unc piece exactement semblable (2). Le premier de ces. documents remonte à 1224 ; le second est dalé de l'année 1215, sous le régne du roi Léon I. Cc point de repóre chronographique semble indiquer, de plus, que le 1nanuscrit provient de l'Arméno-Cilicic. Sur des indications aussi tncomplóétes, 1l serait assez vain. de pré- leiidre rclrouver. l'origine iminédiate de la version arménienne. Le style fait songer à unc iraductton du syriaque.La phrase,oii toutes les proposi- (10s. S'embranchent. dans le méme alignement, vappclle les formes de coordinatton propres à la syntaxe sémitique.Certains passages,domt le sens est. embrouillé, ne seraient pas autrement arrangés si le traducteur arménien s'était mépris entre les. différentes fonctions de. la particule 3 (3). En tout cas il. est digne de remarque que lon puisse les vemetire cn ordre cn y sufposant toujours cette méme 1nadveriance. (à et là quel- ques idiolismes de couleur. bien. araméenne renforcent. encore l'impres- sion brodiuie par la contexture du récit ; toutefots, ?ls beuvent s'expliquer aussi par des réminiscences du langage biblique. On verra dans les stotes dc la traduction quelques exemples caractéristiques de ces différents cas. Nous les proposons à titre de simples conjeciures, sans prétendre leur attribuer une valeur démonstrative qu'als ne comportent pas. 7n soi, tl n'y a. rien d'imposstble à ce que l'histoire de S. Phocas ait passé en. arménten par. le syriaque. L'époque et le pays od la recension arinénienne apparait pour. la premtiére fois, cadrent fort bien. avec cette hypothóse. Il est. vrat que le texte syrtaque d'od elle dépendrait, reste encore à irouver. Nous croyons pourtant qu'il a laissé des traces. Les miracles opérés sur mer bar Màr Augtn au début de sa carriére, ont unc ressemblances suspecle avec ceux de Phocas (4) et cette ressemblance explique l'exagératton saugrenue de leur étrangeté. Le jeune pécheur de perles de Clysma | vmite le petit mousse de Sinope et, du moment qu'il l'àmitait, 41. devail nécessairement le surpasser. Cel. exemple suffirait à rendre probable que. la biographie de Phocas a existé en syriaque. On. en (1) Cf. BHO. 991. — (2) Cf. Ljrudwunup: impp li dpijupurimfdhib vppng z Pleniores Vitae Passionesque sanctorum, t. VI (Venetiis, 13813), p. 376-83; t. XI (Supplementum, Venetiis, 1814), p. &w. — (3) Voir $8. 6, 7, 9. — (4) BEDJaw, Acta martyrum et. sanctorum,t. III (Parisiis, 1892), p. 379-81. SAINT PHOCAS. 291 irouvera, croyons-nous, beaucoup d'autres, si peu que l'on veuille prendre la peinc de les chercher. Les obscrvattions atxquelles donne lieu la vecension arménienne ont été exposées plus haut à propos de la légende originale. Nous n'y reviendrons fas. Pour faciliter la comparaison des deux lextes, nous avons, dans (a qnesure du possible, fait correspondre les paragraphes à ceux. de l'édition grecque. | P. P. Historia vitae sancti Phocae episcopi. 1. Redintegrationis temporc, a constituta fide «anno» septua- gesimo (1) quinto, Pamphilus quidam vir Ponticus erat,beneficus et christianus, uxoremque habebat vel seipso beneficentiorem ; et vir quidem ille faber navalis erat, idemque nauarchus et nauticae artis peritissimus. Neque filius illis erat ; (itaque) votis et precibus a Domino Deo flagitabant ut sibi filium largiretur ad vitae suae solatium. Exaudivit Deus preces eorum, atque concepit uxor illius (Pamphili) Maria, natusque est (corum) filius die nativitatis Christi. Et gavisi sunt quod praeclara agendi rationc cum illis usus erat Dominus (2) atque illorum precibus filius iis datus erat in fructum. Dixitque pater eius : « Hic non modo nos requiescere faciet ab hac aerumnosa vita, sed etiam a peccatis nos liberabit exstimulabitque ad disciplinam scientiae Dei. » Et octavo die christianum sigillum ei dederunt atque Phocam appellarunt. Et timore «Dei» illum nutriebant multo magis quam ullo alio cibo vel potu aetati puerili congruente. 2. Cum autem annos quinque expleret, sacrarum litterarum studio illum tradiderunt ; discebatque ac sapientia proficicbat amplius quam aequales eius. In ieiuniis quoquc tolerandis se exer- cebat omnibusque beneficentiae operibus incumbebat ; diu noctu- que iugiter orabat. Pater autem eius et mater pucrum in dies ad meliora proficientem assidue mirabantur (3), Dominoquce gra- tias agebant, quod puer Spiritus Sancti gratia tam excellenter in iustitia proficeret. 8. Postquam anni decem elapsi sunt, consilium ceperunt paren- tes eius ut artem nauticam disceret. Contigit porro ut navis Alexandrina in Ponto hiemaret. Postquam autem vcr appropin- (1) Pressius : Jboff'ubpnpn ph 5pfhqbpopipi, septimo quinto ( lU) Lese: vigesimo quinto AU). — (2) Verba ipsa sic redderes : efficientiam. suam in co magnam | fecc- rat ; cfr.ps. 106, 37 : épue(dÀuve Küptog roO moijcat uer' abrüv. — (3) Pro- prie : stabant admirantes : quipifigbiug [pug [ii — «oyso exeo. 292 SAINT PIIOCAS. quavit,abire voluerunt,convenitque multitudo magna ut navem in marc deducerent. Aderant viri numero mille et septingenti, qui « navem» circumcirca arripientes, iubente nauarcho, cui nomen crat Theon, in mare demittere volcbant. Subito ruptum est car- chesitttt? (1) navis, iuvenesques tres a turba conculcati interierunt. Coortus est tumultus vehemens in universa multitudine. Nauar- chus autem cum ex maestitia obdormivisset, conspexit aliquem sibi dicentem (2) : « Theon, Theon, heus tu vir ! surge et consiste (3). Ingredere 1n. urbem atque Phocam roga, Pamphili Mariaeque filium, ut accedens vos liberet a periculis quae inimicus in vos adduxit, quotquot in navi tua adestis. » Qui extemplo consurgens ad urbem adiit, ct magna voce exclamavit dicens : « Miseremini mci, o civitatis homines, puerumque Phocam, Pamphili Mariaeque filium ostendite mihi. » 4. Concurrerunt ad eum cives omnes ; qui narravit illis ea quae acciderant et visum quod conspexerat. It dixit iis : « Obsecro vos ut mihi salutis sequestros vos praebeatis.» 5. E:t cum de patre ac matre huius pueri diligenter percontatus esset, adduxerunt isti puerum Phocam ad turbam (illam). Nauar- chus autem puerum Phocam conspicatus, ex eius aspectu con- eruenter visioni agnovit quis esset. Et procidens ad eius pedes cum lacrimis, dixit : « Serve Dei excelsi, regis immortalis,ne moreris ad nos venire, nosque a periculosis doloribus eripere quae nobis acci- derunt ex malitia adversarii.» Rursusque narravit ei visum suum, cum iis quae acciderant. Porro sanctus puer Phocas libenti animo virum secutus est. | 6. Cum ad navem appropinquarent, daemon exclamavit dicens : «Phoca, serve Dei, quare advenis ut me ex ista navi expellas, quam perdere parabam ? » Haec autem non sponte sed ab angelo cruciatus dixit. Turba vero (haec) audiens mirabatur, et «omnes» timore capti sanctum Dei Phocam precabantur dicentes : « Libera nos à fraudibus perversi istius, qui sic invitus perniciem nostram «Ca se parari?» profitetur. » 7. Verum sanctus Dei adhortabatur eos ne timerent fraudes maligni, daemonique dixit : « Christus Dei filius, qui libera cruci- fixione sua potentiam tuam dissolvit, te expellat in vastitatem ubi (1) (9urpurii, quae vox certe posita est pro graeco Zeuxtnpíuv : ad quid tamen significandum non video. — (2) Proprie : conspexit aliquem, quod. diceret : inbuutiibn qnifh qb. uvtp — 125 - (bass) Ii — (3) (wphi qng) wyp pri s lcge : uyquihi ; (exbergiscere et surge) diluculo. Cfr. gracc. : €w0ev ávaardc. SAINT PHOCAS. 293 dem humano generi nocere non possis (1). » Malus vero daemon navem commovebat, quasi in mare homines et quidquid in navi erat in mare excutere « vellet». Et turba timore perculsa ore uno ad sanctum Dei clamabat dicens: « Auxiliare nobis, ne pereamus hoce periculo, quod nobis imminet. » Ille vero cohortatus eos dixit : « Ne terreamini ab hoc maligno. » Et positis genibus, prolixe oravit (2 cum lacrimis Deo (haec) dicens : « Rex iuste et benefice, qui contrivisti caput draconis super aquas, et ab ipso abreptos eripuisti ut viverent atque servis tuis potestatem dedisti dissolvendi fraudes eius ac potestatem, utere nunc cum servo tuo pia in homines misericordia tua, adeoque hunc mali- gnum cum artibus suis prosterne, hosque a maligni eiusdem vio- lentia eripe, ut laudent nomen sanctum tuum in operibus tuis ; quia tu es laudibus honoreque dignus, tibique (sit) gloria in sae- cula. » Et cum turba dixisset : « Amen », contremuit ille « daemon», et statim coorta illinc turbine vehemente, evanuit e medio, factaque est tranquillitas magna in mari et in navi. Servati sunt omnes laudabantque Deum omnipotentem. Ille autem suadebat iis ut Deum revererentur, in fide, in caritate ct in spe vitae aeternae, et ut daemones ne timerent, quod (ii) nihil possent adversus fideles Christo coniunctos, quamvis formas suas commutando mente simpliciores perterrerent, qui eorum insidias non novissent. Et alia multa cum iis locutus est, de Christi virtute ac de fallacibus daemonum spectris, eosque in pace dimisit quo abituri erant. 8. Ipse vero domum rediit ad parentes suos. Qui cum haec vidissent, laetitia exsultantes Deum laudabant propter gratias inenarrabiles, quas Dominus in hoc puero ostenderat. l'amaque eius per universos Ponti fines incrcbruit, et qui in mari naviga- bant, haec omnia loquebantur. Accidit autem ut navis quaedem inter scopulos haereret, cum Amasiam appropinquaret (3), saeva- que procella conflictati (qui in ea erant), ad Deum clamabant. Incolae autem urbis cum (navem) propemodum interituram esse viderent, sanctum Phocam monuerunt. Qui festinanter illuc, ad maris littus advenit, naviculamque cum duobus viris ascendens, confestim navem assecutus est. 9. Et cum appropinquaret, prolixe Deum orabat (4) cum lacrimis (1) Pressius : qui humaso generi nocere. non poles : np ns lpuplo iflquiisb, uqqf! iunii —— jas] WE EP CCS i] Ls M». — (2) Iujp junjopu — JLd 42 los »ejo : in oratione permaneat ? — (3) Hic sententiarum ordinem perturbavit Sive interpres sive librarius. — (4) Vid. annot.a2. 294 SAINT PHOCAS. ut naufragos illos servaret, procellam compesceret et periclitantes criperet. Extemplo conquievit mare. Quidam porro iuvenis, quem malignus iste possederat, exclamavit voce magna ; [insonuit mare] ct dixit (1): « Quare huc venisti, Phoca, daemonum expulsor? Novimus te,quisnam sis,quia Christo potestatem accepisti in naves, in navigantes et in mare, ut eius nomine «;naufragos?» eriperes e retibus nostris.» Illum vero sanctus Dei increpavit, et continuo ex mari et ex navi ortus est veluti fumus evanidus.T'actaque est laetitia magna «ils», qui erant in navi (2). Et trahentes navem deduxe- runt in mare,et dimisit eos quo ituri erant. Illi vero aurum ei obtu- lerunt; neque sibi quicquam accepit. Et rogaverunt eum ut (id) accipiens daret pauperibus ; centumque denaria illi dederunt. 10-11.Qui in urbem Amasiam rediit egentibusque haec distribuit. Porro veluti incorporalis mores in corpore assecutus, continuis orationibus, ieiuniis et sacrarum litterarum studio assidue confir- mabatur. Multisque aegrotis ac dacmoniacis in nomine Domini Iesu Christi factus est salutis conciliator. Itaque inclaruit nomen eius in universa regione, beatosque, parentes eius praedicabant viri ac mulieres, proceres ct mendici. 12. Contigit autem ut navis quaedam: in Pontum navigaret, et cum fluctibus maris per complures diesconflictata esset, « nautae» non amplius poterant usquam portum attingere. Clamaverunt itaque ad Deum. Porro intercessorem apud Dominum habebant sanctum Phocam ; sanctusque Phocas illustratione superna certior factus est homines illos navemque periclitari et conquassari a fluctibus. Dei monitu ad maris littus se contulit, ac felici casu par- vum navigium paratum repperit in littore maris, cum viris tribus. Atque Deo iuvante ad illud pervenit. Clamavitque ad Dominum, orationemque cum omnibus qui aderant, produxit (3) ita loquens : « Domine, Deus omnipotens, qui servo tuo dedisti potes- tàtem in mare, ut in nomine tuo servaret nauarchum illum ac naufragos, quippe qui sis Dominus maris et telluris ; qui per Moysen servum tuum divisisti mare Rubrum atque deduxisti gentem tuam Israel, hostemque eius Pharaonem cum omnibus copiis suis demersisti ; qui et Ionam, excitata a te procella (4), in (1) & [fhsbug ónqu] hà. wv£t. Verba quae uncinis inclusimus aliunde istuc illapsa sunt; nisi.forte jx3e,o : e£ mare (maria) legit interpres pro oyaes[o : el adiurabal eum. velquid simile; cf. Mc. 5,7. — (2) bh. Digne B heh ho npp [ iun Lpu — [$5 v9 |B3$ [Lore Loo — (3) Eug ju. gos — IL à43 X9 5 cf. supr. p.,293 annot, a —- (4) Proprie : a commotionc tua : b dunodm bil pnuhift. SAINT PIHOCAS. 295 mare proiectum et a cete devoratum servasti; qui per sanctum Gregorium Thaumaturgum lacum exsiccasti et inter ambos illos fratres barbaros pacem fecisti, dispertiens utrique terram amplio- ribus quam antea utilitatibus auctam ad laudem et honorem tuum; (eia) nunc, per servum tuum, periclitantibus da salutem in nomine tuo, quo pariter vivunt iusti ac peccatores, quia tuae sunt crea- turae, tibique laudationem et gloriam deferunt, nunc et semper et in saecula saeculorum.» Cum autem universi dixissent : « Amen », mare a perturbatione sua conquievit. Et cum laetitia vectores (ille) dimisit, ad gloriam laudemque Creatoris. Rediitque domum (r), apud parentes suos, et cum iis perpetuo laudabat dominum nostrum Iesum Christum. 14. Porro annos viginti explebat Phocas et magis magisque ad maiora connitebatur ; multisque aliis naufragis factus est portus quietis in nomine Domini. Neque propter datam sibi huiusmodi gratiam superbiebat elatius, sed erat corde humilis, comis mori- bus, erga egentes beneficus, Dei fratrumque amans, impavidus in operibus beneficentiae, cum insatiabili cupiditate vitae divi- nae, perpetuis orationibus ieiunandique constantia. Neque laudibus delectabatur, sed Deo gloriam referebat, corde puro purus et omnibus sensibus. Neque ab operibus piis quicquam remittebat, sed per singulos dies ad (nova) augmenta pertingebat. Nec tantum- modo vivus naufragorum servator fuit, sed etiam post cius obitum dono ei dati sunt a Deo, qui in mari periclitabantur. Qui eius inter- cessione freti Dominum invocant, sibi salutem inveniunt. Fuit autem perfectis moribus miraculisque conspicuus a pueritia usque ad aetatem extremam, et apud omnes celebris, tum fideles tum infideles. Post annos viginti, ad diaconatum vocatus fuit, atque impensius etiam pris laboribus incubuit. Dein, post annum trige- simum, ad sacerdotium (evectus), uberius etiam et cumulatius omnia opera beneficentiae exercuit. Post annum trigesimum tertium ad episcopatum vocatus est. In diaconatu quidem, non violenter egit cum omnibus gradibus (ecclesiae), sed cogentibus sanctis vocatus est ad diaconatum et ad presbyteratum et ad episcopatum. Atque religiosis moribus cum omnibus conversatus, dignus superna vocatione, quae est in Christo, rcputabatur. Et secundum Evangeliü veritatem populum Domini pascebat, semperque cogitando et agendo ad meliora sollicite proficiebat. Neque ab ullo umquam adversariorum commovebatur, sed illumi- natione Spiritus semper constans vivebat in servitio Christi Dei nostri, cui gloria in omnibus sanctis, in saecula. Amen. (1) Armenice : zediit ad locum suum : qaunimugp bh bah [np -— esos i9. Une Invention des SS. Valére, Vincent et Eulalie dans le Péloponise. Le manuscrit. arabe. 276 de la Bibliotheque Nattouale. de Paris con- Itent, fol. 223-230, une traduction. assez ancienne de quatre anecdotes altribuées à Paul de Monembaste (x). Nous avons cru. reconnaitre (2) qu'il faut restituer au méme. auteur les onze autres narraltons qui rem- Blissent la fin du manuscrit. (fol. 230?-257"). De ce motnbre est la petile notice que nous allons publtzr et dont le contenu s'accorde on nec peut mieux avec cette attribution. Cette courte relation est curizusc à plus d'un titre. En ce qui concerne le fond historique. des événements, 11 est. absolument 1mpossible de la prendre au sérieux. Mais $1. y a. quelque chose d'étrange ct presque d'inexplicable dans le fait, bien authentique celui-ci, que cette tnvention a élé iinaginée ex Gróce avant le X* sicle, stnon avant le IX«. Les saints personnages dont la cathídrale de Monembastie se glorifiait de posséder les ossements au. temps de l'évique Paul, soni désignés avec la plus parfaite précision. Ils étaient irois, plus un groube anonyme laissé à l'arriire-blan. M. de Slane lisait leurs noms comme stit : «S. Hilaire CJ 923») », le « diacre Vincent M OR » ei « la wicrge Eulalie &) 42J1 AJ 8). Ces deux derniers noms ne laissent place à aucun doule ; tais, quant au premier, la. transcription est. douteuse et la. tra- duction inexacte. Le manuscrit porte dans le titrz (e »)3. qu'on — peut lire à volonté : Valerinus, Valezius ou Valezinus, e£. quelques lignes flusbas: |y 9)X s, Valerinus. Cetie dernizre lecture en élimine deux des trois que comporlerait le libellé du titre.Il faut donc lire Valerinus daus le premier cas comme dans le second. En ces dcux. 1m$mes passages, S. « Valerinus » forie la qualité d'évéque. La ville d'ou provenaient les reliques de ces giai el de leurs co:npa- (1) D'aprésle catalogue de Mac G. de Slane, p. 76. — (a) Anal. Boll., t. XXV, P. 233. INVENTION DES SS. VALERE, VINCENT ET EULALIE. 297 gnons, est appelée : A Ab U 4 AS. j$ : Qarkel(e)lona quae est in finibus Hispaniae. La ville de Qarkellona en Espagne, oii se gardait le tombeau de S" Eulalie vierge et martyre, ce ne peut étre que Barcelone, fallüt-il une correction hardie pour passer. d'un nom à l'autre. Il n'en. faut. pas. Il suffit, bar exemple, de supposer que notre snanuscrit arabe a. élé copié sur un exemplaire en karkáni ; et3oM ao pour eoMa12 fait à peine une différence. La, méme supposition per- snet de corriger sans nul effort coat, Valerinus,es coca reVo, Valerius, s? toutefois une reclificalton aussi. évidente a besoin. d'étre - légitimée. Car tout le monde aura reconnu, dans le porteur de ce nom, le compagnon de martyre du célébre diacre Vincent de Saragosse. Ainsi donc, sí insolemment | déraisonnable que puisse paraiire une lelle prétention, 1l. est hors de doute que les habitants de Monembasie sc flattatient jadis de posséder les ossements de S'^ Eulalie et de S. Vincent, les martyrs les plus vénérés de toute U Espagne. L'évéque Paul fait hon- neur de celle acquisition à son. précédesseur Nicétas (x), qui viva dà - l'éboque des empereurs Léon et Alexandre (886-911). On. verra dans son récit comment ces reliques étatent parvenues à l'endroit oi N1célas les ft recueillir. Ce conte bleu n'importe guére, mais 1l serait. intéressant de savoir o1 et depuis quand on avait commencé à le raconter. Malheureusement, la topographie de cette histoire est. devenue bten obscure. Le texle arabe parle d'un bourg ou d'un cháteau fort qui aurait Tecu son nom des JI eol , autrement dil: « Bouviers » ou: « Gens aux baufs ». (2). Le terme grec correspondant serait BouxoMuv ou quelque chose d'approchant. Mais ce vocable, à le supposer exactement Iraduit et retraduit, ne nous dit encore rien. Od chercher la localité qui le portait ? Sur le rwvage de la mer évidemment (3) el, semble-t-il, dans un rayon assez peu étendu autour de Monembasie. D'aprés un passage du fécil, le cháteau de BovkoMuv aurait élé .situé dans une ile de méme &:0lf (4). Mais peut-étre serait-3l amprudent d'insister sur cette expression ; (1) Cf. ch. 3. Ce Nicétas,ancien archiprétre de Corone, en Messénie, est, sem- ble-t-il, un nouveau nom à porter sur leslistes épiscopales de Monembasie. — (2) Ch. rz, 3. —.(3) Cette indication, qui ressort de toute la narration, interdit de songer à l'ancienne bourgade de Boucolion en Arcadie ; cf. C.BunstAN,Geographie von Griechenland, t. II (Leipzig, 1863), p. 233. L'ensemble des données topogra- phiques fournies ou suggérées par le récit pourrait convenir àla petite ville maritime de Boiae (Boiat),située sur la cóte Ouest du ED Malée,en face de l'ile de Cervi ('EXapóvnooc). Mais le nom de cette localité n'a qu'un rapport assez lointain avec la périphrase du traducteur arabe. — (4) Ch. 3. Comparer la note précédente. ANAL. BOLL. XXX. 20 298 INVENTION DES SS. VALÉRB, VINCENT ET BULALIE Ld car, d'autre part, on croit comprendre que les reliques ont élé transférées à Monembasie par vote de terre (1). La. chapelle des martyrs. devait s'élever sur une colline ou sur la falaise, hors de lenceinte de la place (2). La forleresse des « Gens aux baufs » fut completement. détruite par les Arabes de Créte, à une époque incertaine, qui floite enire la conquéte de l'ile (3:24) el. le début. du. régne des empereurs Léon et. Alexandre (896). Les habitants furent emmenés en captivité ou massacrés jusqu'au dernier (3). Nousignorons si JV — oes ol Quam se releva de scs ruines. Paul de Monembaste ele dit pas, el. les termes qu'il. emploie, donnent plutót. l'impression qu'à l'époque de. Nicétas le temps. avait achevé l'ewvre des pirates musulmans. | Ceile. destruction. complete, remontant à une date assez veculée, ne laisse que peu. d'espoir de retrouver. l'emplacement exact de la. premiere évlise des SS. Valére, Vincent et. I:ulalie daus le Péloponése. Elle rend plus difficile encore de deviner. chez qui l'évéque Nicétas fit recuesllir la lézende des 1iraculeuses reliques dont 11. enrichit. sa cathédrale. ll y avail de longues années dé]à que la tradition dormait silencieuse, sous les décombres parmi lesquels les envoyés ébiscobaux reirouvérent les. sarco- phages profanés. On. ne voit guóre à quels souvenirs anciens pouvait se raltacher l'histoire qu'ils rapportórent. | Mettons qu'elle ne se rattache à rien ou, pour parler clair, supposons que l'un des personnages mélés à la découverte des. prétendues reliques, ail en réalité forgé lui-mémoe, de toutes piéces, la fable de leur. Premiere arrivée en. Gróce. Cette. hypothóse, qui d'ailleurs ne s'impose pas, nc change que la date du bhénoméne assez umprévu devant. lequel nous nous lrouvons.Il s'agit d'expliquer comment, dans une petite ville de Morée,un imposteur a pu, sott au. X« stécle sott. plus tót, s'aviser d'accaparer au jrofit de son pays le culte de trois martyrs étrangers sur lesquels l'extréme Occident semblait garder un droit exclusif. Car c'est à peine si l'on peut dire que l'église grecque connaissait de nom tous les nouveaux saints doni il a voulu la gratifier. Le diacre Vincent avait sa chapelle à. Con- stanttnople (4) ; sa légende avati cours dans l'hagiographie byzantine (5), el le synaxaire grec le mentionne avec. son compagnon S. Valere (6). Mais nulle part on ne voit figurer S" Eulalte. C'est. bien elle pourtant dont notre. faussatre parait avoir surtout convotté l'illustration, Puisque, selon le récit qu'il a fabriqué, les deux autres saints partent eux aussi de (1) Voir ch. 4. L'évéque et son clergé vont en procession à la rencontre des reliques.—(2) Voir ch. 2. —(3) Ch. 1.— (4) Synax. Eccl. CP., p. 414. — (5) BGH*, 1866, 1867. — (6) Synax. Eccl. CP., pp. 211-14, 414, £69. DANS LE PÉLOPONÉSRE. 299 Barcelone et comme dans le coriógze de la célébre mariyre. La renom- 9née de la sainte. et le bruit des miracles opérés à son tombeau, ont dá Lut parvenir, par un. détour. quelconque, des. lieux mémes oi elle. était honorée. | Le plus étrange c'est que, à l'éboque oj. une tradition. artificielle fait ainsi arriver ces marlyrs espagnols dans le Péloponése, tls avaient. en effet disparu de leurs sancluaires nationaux. A la fin du VIII* siecle, Ü'Esbagne avaw vu passer, comme un torrent, les Arabes de 'Abd — er- Rabman.Sous ce flot qui remontait du sud au nord, à travers les plai- s.e5 ei les vallées de la péninsule, les antiques églises s'étaient effondrées sur les souvenirs qu'elles abritaient. Nombre de. corps saints avaient. dis- garu de leurs sépultures.Il en est que l'on ne revit pas ;. plusieurs furent relrouvés dans la. suite. On sait comment la piété populaire se. laissa expliquer leur conservation. Les uns auraient été soustraits bar miracle aux profanations des envahisseurs, en. ailendant qu'un autre miracle fit découvrir la retraite oii la Providence les avait conservés pour des temfs snzilleurs. D'autres auraient été mis en lieu sür par les populations chré- tiennes qui fuyatent devant les Maures (1). Telle est la version acceptée par la croyance des fidéles et par la légende. ANous n'avons pas à la discuter dans son ensemble. Dans la presque tota- lié des cas, 1l ne faul pas méme songer à se demander sur quel. lémot- gnage indépendant chacune de ces translations est établie. On ne les con- sait que par les récits d'invenitons doni elles forment le prologue. Le fast que les chrétiens menacés par l'invasion. auratent émigré avec les reliques de leurs églises, est. attesté,en lermes généraux, par la Cronica del Moro Rasis, qtii prétend reproduire Ul histoire composée en arabe, au X* .siécle, far un érudit musulman, Ahmed ar-Ràzi (2). Mats dl est à peine besoin d'ajouter que les passages ou la Cronica touche à P histoire. chrétienne sont iràs spécialemenl suspects d'avoir. élé interpolés, au. XII* siecle, par le traducteur castillan. Deux au moins de nos trois martyrs, S'* Eulalie (3) et S. Vtn- (1) Cf. F. J. StMonET, Historia de los Mozárabes de Espaiia, dans MEMORIAS DE LA REAL ÁCADEMIA DE LA HisToR1A, t. XIII (Madrid, 1903), p. 250 et suiv. Pour tous les faits mal attestés, le savant auteur se retranche prudemment der- riére les affirmations de Florez — (2) Voir P. pE Gavawcos, Memoria sobre la autenticidad de la cronica denominada del Moro Rasis,MEMORIAS DE LA REAL ÁcaA- DEMIA DE LA HisTon1A, t. VIII (Madrid, 1852).Cf.C. BRockELMaANN,Geschichte der arabischen Litteratur,t. I (Berlin, 1898), p. 150, et StMOoNET, t. c., p. 250 et suiv, — (3) Act. SS., Febr. t. II, p. 578. Il nes'agit ici que dela vierge de Barcelone. Nous ferons remarquer que notre légende grecque ne présente pas le moindre point de contact avec la question de savoir si Eulalie de Barcelone est ou n'est pas distincte de Ste Eulalie de Merida. Ce sujet vient d'étre traité à fond par le P. H. Moretus, qui se prononce résolument pour l'opinion déjà insinuée par Lucius 3cO INVENTION DES SS. VALERE, VINCENT ET EULALIE cenl (1), fassenl pour avoir élé compbris dans cel exode. Le méni Abined ar-Ràzi aurait velaté. avc dzs délails précis, en. se référant à un témoin qu'il. cile nommémcentl, le ?ransfert des restes morlels du thauinaturge Vaisent de Valence, par Saragosse, au cap Sacré, prés de Lisbonne, aujourd'hui le cap Saint- Vincent (2). Par malheur, eu sus des raisons générales qui le rendent suspect, ce récit contient, tout justement dans le nom de ce témoin, un. grossier. anachronisme, qui en. met. l'autorité à néant (3). Au point de vue spécial qui sous occupe, nous en retiendrons se:lement que les reliques de S. Vincent furcnt, au moins pendant quei- que temps, considérées comme disparues. - L'anecdote de Paul de Monembasie prouve deux choses : d'abord que, dós le X* stócle, el probablement beaucoup plus tót, on eut vent, jusque dans le Péloponéóse, de la dévastatton des sanctuaires espagnols ; ensuite, que l'on n'y connaissait pas également bien. les translations de veliques et les inventions poslérieures qui permirent. aux anciens. pélerinages de renouer leurs traditions. Le fait méritait d'étre signalé, quelle que soit la conclusion qu'on en tire. Il. deviendrait. tout à fait caractéristique si, par hasard, les récits de l'unvasion et de la persécution musulmanes dans la péninsule ibérique avaient élé porlés en Gréàce par des chrétiens moza- Yabes, entrainés à la suite. des conquérants qui partirent d' Esbagne pour subjuguer la Créte.ll s' ensuivrait que les témoins du désastre,en racontant la destruction de leurs églises vénérécs, ne parlatent pas encore de reliques soustrailes à la frofanation. Mais ict les défenseurs des traditions espagnoles pourraient nous rébondre, avec beaucoup de justesse, que nous n'en savons rien ; nous n'y conircdirons pas. Le lecteur voudra bien se reporter aux indications que nous avons pré- cédemment données sur. le manuscrit d'oi est. tiré le texte arabe. (4). Nous ne sommes pas en. mesure de les compléter maintenant. S'il faut en croire le catalogue de M. de Slane, les ouvrages contenus dans ce pré- cieux document ont. été « traduis du grec, par les soins de l'abbé Antoine, moine et précepteur dans le monastére de S. Syméon le Thau- maturge ». Mais on ne votl guére si celle rubrique, à. laquelle 41 manque une référence précise, doit. S'entendre de toutes les Dióces réunies dans lc manuscrit (5). Antoine le Thaumastorite est. d'ailleurs inconnu, ct il Andrcas Recendius, que les Barcelonais ont emprunté aux gens de Mérida le nom, la légende,le culte et la personnalité de leur patronne (Les saintes Eulalies, REVUE DES QUESTIONS HISTORIQUES, janvier 1911, p. 85-119). — (x) Cf. SrwowzT, t. c., p. 252-58, oü l'on trouvera indiqués les travaux antérieurs,y compris la dissertation de Bolland, 4c. SS., Ian. t. II, p. 406 408. — (2) GavANGoOS, t. c., P- 93-94 ; cf. Act. SS.,t.c., p. 407. — (3) GAYANGoS, ibid., p. 93, note 4. — (4) "Anal. Boll., t. c., p. 235-36. — (5) Les huit premiers ícuillets et le dernier scnt mo- DANS LE PÉLOPONEÉSRB. 301 conviendrai au totins de rechercher d'abrós ses écrits vers quelle époque il peut avoir vécu. | Nous sndiquons en ttole quelques formes, oii 1l nous a paru plus génant qu'tilile de conserver l'orihographe du. copiste. Les mots oii le lcxte lui- méme appclait, Pour le sens, une correction, sont mis en tlalique dans. la traduction. PE dernes. La date a été retouchée. Le catalogue porte qu'elle se lit au folio 297 (lignes 13 ét 14) ; mais le manuscrit n'a que 258 feuillets. EIC AL | (* o2 2 OA * Lael 35» 2t- oe qu Gm iR x X 0 gr IP E -ETo- CI ETT Aou ab (& qq (Cu xus (n4 Quz O06 3.adl DesAdD Snoeb 43 Les 2E A»9l JE sla di x5 a3 &oxd| Jy LEE Qeumemá) CLACMD 5 uuo: AMa quum zo 4$ ;Y5 (eL Jy le-b s plu ole (L3 Xeo2j Gelb zaalili o $»235 | U* 9235 Con »2232) « Ag S (ul. S Vu) (m à (QD) (Qr de COLD. CI E, lu-Ji (AD (Co 7 oeyD35 Conso (s fol. 245" 302 INVENTION DES SS. VALERE, VINCENT ET EULALIE QE dE aL qu Qe Osa AXE o OUS VL d! la US YT «(S^ i3 3e 4M iL Uu (C bU SIS qu. cue cS ut OO ad uno RM L^ x de 4 ba; ble) 0E ooxol E Lo XKCa Qeasd)E sagt dun Ul phas C FO PEEPTPET (oen b 4 1 3 qb! bx qq 24! d x di — TEL TEE e^ 0 oe UC dU Odet, gh à ya 2. had dx dw bias Qui! bx d oUU Q dy * ea ius Jis ge ol *- d EV d " DT Y^ ui- p XabUe gx qa) Velle «4 LU v9 d JU Bb ujia Y) da! 445 (6 qne dé X à S5 v o9 Le p»! S5 à way a teh di) AME dE ou£l wexe d UR e RM 4 LR o3) QOO qn d o6 Lxx) 3$ Qui wes DE de eU. Uu cd) é 3o so $E O)R OL Cc 3 1*9) b2b5 QO0..6 fa. I3 (36) (v 62 Ca (3 loan (d1y2aa) (7 |asle- (Gels ) (* 2 DANS LE PÉLOPONESE. 303 sav ou! Jue QXLOP iub Q blu) synodi Uu (Co QE uad! as Uyedh Ml opi) Oud mo^ ge Oueaxdp sdagi] O4. R9 — aub IET ue É QeE pel Das! ow Ll du — Glbz US 2 GUS a. 3. oJ, Ol di WM bb WEE qb) wed £z à OE btb lb b le qi JUL Le C xw ge Wb AP ges di xoi Jem. Aj OU (eM easy 09y XX ($5 Q JU Ves. oi ly Leu noo RU Qu ous -— o£ c» dx E Mem LÀ indi Uni gb We Quen U-3 cw! 5)te Uo we o3 d9 2X5 ko 06 QqALDE a-by,. X54. Cxi.l Eó 4) ce dh oy wj d AXÉP 4j iy ol Almae «l5 Qu Qe d$ 03£2a Jagh] (9 Mas — 43A QDegx. dA445 dub 4. RS eb M Co 2 o -l U uS Ae ce A9 "E C BY) (ro 5l (lola) (Y yt el CL Ab ( ! 3. oa CoD (09 4 fol. 246 304 INVENTION DES SS. VALÉKE, VINCENT ET EULÁLIE QJ dM» pee3b pzMb C VEXH EO C242 4] dÉ Goudk maid adipis Qus dé £23 d—! qi à óx à es XE LL hol sas à&L| A.cs E eda c. (C ULJE agb ($ 245b x2yull (cot de dodo LUE ace eI D eb eue (6 Tace; t, dl (n0 (ro "EPUM $4 9 (re» mee dem) kb wei Deus uA AATyE (o qum Mia TUER Ó t oU jl v^ a laz» (ba £5») (& del CE cn (Ab (OV ULb) (CY C2 (Ex (e Narratio de inventione ossium sanctorum V alerii episcopi, Vincentii diaconi et Eulaliae virginis. 1. Antequam filii ÀAgar Creta insula potiti sunt,conditum est cas- trum quod Bubalorum dicebatur. Porro cuidam homini ex eius incolis nobilitate inclito manifestatum est sarcophagos duos ex Barcinone urbe, quae est in partibus Hispaniae, ad hanc oram appulisse, in quorum altero inessent ossa sancti Valerii episcopi, Vincentii diaconi et sanctae Eulaliae, martyris celeberrimae,in altero autem ossa famularum sanctae Eulaliae martyris,cuius mentiofacta est. Ut autem illuxit aurora, ex alto mari apparuerunt sarcophagi duo more navium incedentes et ad littus appropinquarunt, mode- rante Deo,qui cunctas res creat et arbitrio suo eas transfert,ascen- deruntque in terram sine ope manuum humanarum. Qua re atto- niti incolae loci qui Bubalorum dicebatur,obstupuerunt Deum- que laudarunt, propter miraculum rei quam conspexerant. Con- silium autem ceperunt ut sanctis martyribus templum aedificarent DANS LE PÉLOPONÉSE. | 305 in loco ubi sarcophagos illos duos stupendo modo consistere viderant. Vespera subinde illos intercepit abieruntque unusquis- que in domum suam. 2. Diluculo surrexerunt et.ad locum convenerunt co consilio ut aedificationem inciperent, sarcophazos autem ambos non repperc- runt. Re obstupefacti quae acciderat, ancipites haeserunt et pas- tori cuidam, qui illic astabat, mandarunt ut circumiens litus illud ac regionem adiacentem exploraret duosque (sarcophagos) anqui- reret. Profectus est ille, (loca) exploravit, ambosquce repperit. Dein veritus est ne isti rursus transferrentur in alium locum sibi- que fides non adhiberetur, cum eos a se certo illo loco repertos diceret. Caspidem igitur pedi sui in terram defixit, quasi signum quod dictis suis apud illos homines fidem faceret. Dein ad litus descendit iisque dixit : «Sarcophagos ambos certo illo loco repperi atque istic pedum meum defixi instar signi, quod dictis meis fidem faceret. » Ad locum igitur omnes illum comitati sunt, ascenderunt, sarcophagos invenerunt ; pedumque viderunt densos radices fixisse eundemque magnam platanum factum esse. Laudaverunt igitur Deum ob eius mirabiliter facta eique laudes egerunt. It circum ambos sarcophagos sanctis martyribus templum aedificare coeperunt; quod ut perfectum est, divinum sacrificium gratula- bundi in eo offerre consueverunt et laudibus canticisque san- ctos martyres celebrare, quorum omni tempore prodigiosam vir- tutem experiebantur. 8. Deinde vero propter peccata nostra impii moslemi Creta insula potiti sunt eamque in suam dicionem redegerunt ; a qua erumpentes in urbes et insulas quae huic adiacebant, illas popula- bantur. Itaque ex insula quae Bubalorum dicebatur incolas captivos abduxerunt eandemque praedati sunt ita ut nullus incola in ea remaneret. Regnantibus autem Leone et Alexandro impera- toribus, transeuntes quidam per templum sanctum quod ambobus , illis sarcophagis exstructum fuerat, istos (sarcophagos) conspc- xerunt ; in quibus thesaurum inesse rati, quod sibi obtingeret, eos effregerunt. Continuo spiritus immundus eos invasit allisitquc in terram atque manibus debilitati remanserunt. Ut autem huius rei notitia pervenit ad Nicetam episcopum urbis Monembasiae, qui antea fuerat archiereus urbis Coronae, misit ad locum qui B u b a- lorum dicitur presbyteros qui inspicerent quid duobus sarco- phagis accidisset, sibique certiorem nuntium referrent. 4. Isti igitur abierunt ambosque (sarcophagos) apertos invene- runt,acceptaque sanctorum martyrum ossa confestim secum abstu- lerunt. Beinde exiens episcopus cum clericis universoque populo, inter laudes et cantica obviam illis (ossibus) processit et ante ea se 306 INVENTION DES SS. VALERE, VINCENT ET EULALIE., provolvit. Intulitque (ossa) illa in maiorem ecclesiam Monem- basiae sanctae Anastasiae victrici martyri dicatam, eaque depo- suit in sarcophago sub altare sanctae Irenes martyris, ad latus dextrum eiusdem maioris ecclesiae. Et cum canticis psalmis- que Dominum nostrum laudaverunt, qui laudatores suos post corum mortem laudatos facit eosque ad gloriam evehit, atque causam eorum agit qui pro se naviter decertarunt et cum eos tum eorum sedes ad nostra usque tempora nobilitat, donans salutem accedenti ad eos cum fiducia illamque labente tempore super istos effundens omnibus aetatibus et aevis. LES "SERMONES DOMINICALES ,, DE S. ANTOINE DE PADOUE. L'authenticité des oeuvres de S. Antoine de Padoue continue à exercer la patience et la sagacité des érudits. C'est que, en réalité, on est fort dépourvu de renseignements à cet égard, et il impor- terait de recueillir avec soin les moindres indices, comme aussi de signaler les fausses pistes que l'on a suivies jusqu'ici. Il en est méme une, trés ancienne, puisqu'on la retrouve dans la toute premiére rédaction des Actes du saint. Un de ses contempo- rains, Barthélemy de Trente, qui se targue de l'avoir bien connu, quem 1bse vidi eí cognovi, reléve, dans la courte notice qu'il lui a consacrée, ce détail caractéristique qu'à Padoue Antoine précha avec un succés merveilleux et qu'il y écrivit d'excellents sermons : Paduanos praedicavit ed multos. usurarios ad restiluendum. induxit, et bónos 1bi sermones compilavit (1). Le plus ancien biographe du saint est plus explicite encore. 1l distingue nettement une double série de sermons : des sermones dominicales, qu'Antoine aurait composés lors d'up premier séjour à Padoue, et des sermons £z festivitatibus sanctorum, qu'il entreprit dans la méme ville, Je dernier hiver qu'il vécut (f 13 juin 1231), sur les instances du cardinal d'Ostie, le futur pape Alexandre IV, et dont il interrompit la composition durant le caréme de 1231, pour se livrer avec plus de zéle que jamais au ministére de la prédication : 4/?o tn tempore, cum vide- licel sermones per annum dominicales componeret, apud civitatem Paduanam residentiam fecerat.... Postquam ergo divino nutu ad ctvila- tem Paduam | pervenit, interpolata praedicatione, per totum | hiemis spatium cor studus honestatis abplicutt et, ad. preces domini Ostiensis, in festivilalibus sanctorum per anni circulum. sermonum com- positioni se contulit... Talibus autem. proximorum utilitatibus occupato servo Dei Anlionio, quadvragesimale tempus instabat. Videns igitur tempus acceptabile et dies salutis mminere, ab. incepto destilit, et. ad (1) Ent ARDUS ALENCONIENSIS, Miscellanea Antoniana (Romae, 1902), p. 60. La lecon des Acta. SS., t. II de juin, p. 703, n. 4: Jibros et sermones compilavit, est manifestement fautive. Il est aisé de s'en rendre compte, le méme manuscrit du fonds Barberini ayant servi aux deux Éditions. 308 LES « SERMONES DOMINICALES » praedicandum sitienli populo tota mentis occupatione se contulit. Tantus namque praedicandi euim fervor accenderat, ut per continuos quadraginta dies pracdicarc disponeret ; quod ct indubitauler fecit (x). Il! nc nous est point parvcnu d'autre attestation positive sur l'activité littéraire de lillustre Frére Mincur, et les biographes qui sulvirent n'ont fait qu'accommoder Je témoignage de leur dcvancicr. C'est un point qu'il importe de retenir. Il y a, en effct, tclle de ces adaptations, celle de Jean Rigauld par exemple, qui, prise isolément, induirait facilement en erreur. Voici comment il s'exprime : Cumque ad. preces domini Hostiensis sermones sanctorales compilare deberet, qui diu anie domtuicales compilaverat, locum Paduae, ubi ante devoltonem — populi senscrat, elegit pro hoc. opere compilando (2). Il est manifeste que cette rédaction dépend du texte primitif et qu'elle s'en écarte sur deux détails. Rigauld affirme que les sermons dominicaux- furent composés plusieurs années avant l'autre collection, et il s'abstient d'indiquer en quelle localité. Son intention a-t-elle été de rectifier en ces deux points son prédécesscur ? Cela n'est guére admissible, jean Rigauld s'étant contenté, à la fin du XIII* siécle, sürement aprés 1293, de résumer une légende tributaire du texte or iginal, et dy intercaler quelques miracles, intéressants d'ailleurs, puisqu'ils représentent - ]a tradition locale sur le séjour de S. Antoine à Limoges (3). Il se pourrait aussi que le renseignement de Barthélemy de Trente ait Cté puisé à la méme source originelle, comme il n'est pas douteux que d'autres données de son précis biographique en dérivent. On s'est encore prévalu d'un trait rapporté dans le Liber snira- culorum, pour attribuer à S. Antoine de Padoue une Exfosilto in psalmos (4). Mais, sans vouloir insister sur la réserve qu'impose la formation tardive de ce recueil fort disparate, il suffit de citer le passage en question, pour montrer combien le fondement de cette rcvendication est fragile. En voici l'essentiel : Cum autem apud. Mon- tempessulanum fratribus legeret theologiam, accidet quendam novicium ab ordine recessisse, el. secum nocte psalterium glossatum magni valoris, cum quo famulus Domini docebat, furtive nihilominus detulisse. Hoc (x) Léon pe Krenvar, Sancii Antonii de Padua Vitae duae (Paris, x9o4), P- 44:45. — (2) FERDINAND-MARIE D'ARAULES, La Vie de S. Antoine de Padouc par Jean Rigauld (Bordeaux, 1899), p. 98. — (3) Ata!. Boll., t. XIX, p. 461.— (4) Cette. Expositio S. Antonii Patavini in psalmos, ipsius etiam manu. exarata a Ccté publiée pourla premicic fois à Bologne, cn 1757, par le Pére Antoine- Maric Azzoguidi, d'aprés le manuscrit, qu'il déclare autographe et qui se con- scrvait au couvent des Péres Conventucls de cette ville. Horoy a reproduit cctte édition dans sa Medi? aevi Biblioteca patristica, Series I, t. VI. col. 575- 12C6. : VXONM NS DE S. ANTOINE DE PADOUE. 309 autem audiens vir Dei, nimis doluit ; et tunc, oratione et divina virtutc procurante, diabolus cum securi. novicio psr quendam pontem fugienti el transeunit, obotavit terribilitzr, dicens ei : « Revertere ad servum Dei « Antonium et ad ordinem tuum cum psalterio ; alioquin de mandato Dei « te inlerficiam el. $n. fluvium le. praccipitabo » (1). Rien dansce texte n'insinue que la glose du psautier était l'oeuvre d'Antoine. Mais, vers le milieu du XVIII* siécle, à l'époque oü l'on se préoccupait de retrouver des traités inédits du saint, un biographe italien, Angelico da Vicenza, raconta, en l'altérant au profit du thauma- turge, la méme histoire. Son interprétation crronée servit dc principal support pour étayer l'authenticité du manuscrit, publié vers le méme temps. Qu'on en juge par l'exacte traduction latine qu'en donna Azzo- guidi dans ses prolégoménes, de préférence au récit original: « Cum in coenobio Montispessulani theologiam Antonius praelege- «ret, quidam erat iuvenis in Franciscanum ordinem recens « adscitus, qui librum quendam manu propria beati Antonii exara- « tum clam sustulit, se deinde fugae committens. Quare rraviter « dolens Antonius, quod liber expositionem seu glossam in singu- «los psalmos Davidis contineret eoque ad conciones sacras « rerumque theologzicarum explanationem uti soleret, animum ad « orationem adhibuit. Factumque ut latrunculo interfugienti ad « ostium cuiusdam pontis daemon astiterit minatus necem, ni « redux sublatum Ántonio codicem restitueret » (2). En admettant méme que la copie füt de la main du saint, il faudrait encorc prou- ver quil a réuni et élaboré la substance du commentaire (3). Sans doute, on y constate une certaine analogie de style et dc facture littéraire avec les discours authentiques, et ce fait a eu le don d'émouvoir M. Lempp (4). Il n'y a vraiment pas de quoi, pareille ressemblance se retrouvant dans des discours manifestement apocryphes publiés par le P.J. dela Haye dans son édition des ceu- vres complétes du saint (5). Quant aux Concordantiae morales sacro- : rum Bibliorum et à V Interpretatio myslica in sacram Scripturam, qui figurent aussi dans l'édition du P. J. de la Haye, on est unanime à en dénier à Antoine Ia paternité. Il reste donc à son actif les Sermones dominicales el in festivitatibus (1) Act. SS., t. c., p. 728, n. 21r. — (2) Honoyv, t. c., col. 563. — (3) Sur le con- tenu du traité, voir les considérations d'Ed. LEMPP, Antonius von Padua, dans ZEITSCHRIFT FüR KIRCHENGESCHICHTE, t. XI, p. 506-524. Cà et là le commenta- teur dénonce avec virulence le reláchement du haut ct du basclergé. Ce genre d'attaques paraitrait Ctrange sous la plume d'un fils de S. Francois d'Assisc. — (4) Ibid., p. 509. — (5) Paris, 164x et Lyon, 1653. 310 LES « SERMONES DOMINICALES ». sanclorum. Que si l'on en parcourt les diverses éditions, on.ne tarde pas à s'apercevoir qu'elles sont déparées par de grossiéres bévues, des infidélités de toute sotte, et plus encore par de graves inter- polations et suppressions. C'est le jugement trés ferme d'un con- sciencieux biographe du XVIII* siécle, le Pére Immanuel de Azevedo (1) et récemment encore du bibliothécaire de PAn- toniana, le Pére Antonio Maria Iosa (2), qui fit une publica- tion soignée de quelques sermons bien authentiques. Dans ces con- ditions, une édition critique de l'oeuvre oratoire tout entiére s'imposait. Dés 1535, le haut conseil de la ville de Padoue s'en préoccupait et cherchait à la promouvoir. Mais on demeurait perplexe sur la fagon de s'y prendre, — tant les exemplaires con- nus offraient peu de garanties, — lorsque, vers la fin du XVIII* siecle, le Pére Bonaventure Perissuti eut la chance de découvrir. au trésor de la basilique antonienne un manuscrit des deux séries de sermons signalés au début dc cet article et pourvus de tous les caractéres désirables d'authenticité. Pendant des siécles, on avait ignoré ce que renfermait ce précieux codex, des sceaux officiels et des plaques de cristal empéchant de l'ouvrir. Les habitants de la cité avaient fini par y voir un missel ou une bible qui aurait été à l'usage du saint, et ils le portaient dans les processions publiques comme une insigne relique de leur protecteur (3). Gráce à cette découverte, on put s'assurer de la valeur des deux manuscrits .qui se conservent à la bibliothéque antonienne et s'outiller pour entreprendre l'édition tant désirée. Mais le Pére Perissuti, l'áàme du projet, disparut avant de l'avoir mis à exécution ; et ce fut un siécle plus tard qu'un ecclésiastique distingué de Padoue, Don Antoine Marie Locatelli, s'appliqua à. réaliser l'idée congue par son prédécesseur. XR C . En 1895, à l'occasion du septiéme centenaire de la naissance . du célébre thaumaturge (r5 aoüt 1195), parut le premier fascicule d'une luxueuse édition des S. Antonii Pat. Sermones dominicales et in solemnitatibus... ex mss. saeculi XIII codicibus qui. Patavii ser- vanlur... consultis eliam Vaticano, Casanaltensi aliisque exemplaribus... Le texte est imprimé avec beaucoup de soin. L'annotation a un caractére nettement théologique et patristique. On n'est pas peu surpris de voir quel'auteur de la Divine Comédie y coudoie si (1i) Vita del taumaturgo Portoghese sant! Antonio di Padova, Dissert. xtv (édition de Venise, 1793, p. 388-89). — (23) Legenda S. Antonii de Padua, (Bono- niae, 1883), p. 126. — (3) Toute cette histoire est racontée avec complaisance par Em. n2 AzEvEDO, l. c., p. 392-95. DL S8. ANTOINE DE PADOUE. 3It souvent les Péres de l'Évlise (1). Il n'est cependant pas un con- temporain de S. Antoine de Padoue. Mais, pour la masse des Ita- liens le Dante esten tout et tout se retrouve dans le Dante. Une préface exposera sans doute les principes qui ont présidé à la nouvelle édition ; mais elle n'a pas encore vu le jour, eton en est toujours réduit à n'émettre que des conjectures.Quelques allusions discrétes au codex thesaur: semblent indiquer qu'àla base de l'édi- tion critique, on a mis le manuscrit bien authentique de la basilique antonienne de Padoue..La mort du Dr. Locatelli a retardé quel- que peu la publication. Depuis 1903, les personnes expertes qui se sont chargées de la continuer, ont donné cinq fascicules (2), sans qu'elles aient cru opportun de révéler aux lectcurs l'outillage critique dont on s'est servi jusqu'ici, C'est toujours le codex í/e- sauri qui demeure le prototype de la savante édition. Tout en respectant un silence, qui peut paraitre excessif, j'aurais souhaité néanmoins qu'on eüt attiré l'attention sur une mention qui revient à plusieurs reprises ct à des intervalles irréguliers dans le précieux manuscrit. Aprés avoir écrit la série de ses sermons dominicaux depuis le dimanche de la Septuagésime jusqu'au dimanche de la tiéte de la Pentecóte inclusivement, le prédicateur préclude à la suite par un petit Prologus auctoris, qui figure dans le manuscrit immédiatement avant le sermon 2& Donunica prima post Pentecosten et dont le con- tenu prouve qu'il est bien làà sa place : Confist de gratia Verbi Incarnati, quod dat os et sapientiam et linguas infantium facit. diser- tas.... opus quod in tbso omnium creaturarum princibio aggressi. sumus, ipso duce, tpso via, ad tpstus honorem et. fidelium utilitatem proponimus consummare.... Unde notandum quod ab hac Dominica prima post Pen- Lecosten tisque ad primam Dominicam. Augusti legitur in. Ecclesta liber Regum, qui in quatuor libris dividitur, el in isto temporc sunl octo domt- nicae (3). Il importe de noter que, l'année oü l'auteur écrivit ces sermons ne comptant que huit dimanches depuis le 1** dimanche aprés la Pentecóte jusqu'au 1** dimanche du mois d'aoüt, le jour - de Páques a dü tomber fort tard. Autre Prologus auctoris en téte du sermon 24 Dominica XIII post (1) Anal. Boll., t. XXI, p. 451. — (2) *S. Antonii Pat. thaumalurgi scrmoncs dominicales et in solemnitalibus quos favcntibus Quinqucviris arcae curandae ex mss. saeculi XIII codicibus Patavii asservalis, consullis clium editionibus, variis leclioni- bus et adnotalionibus locupletarunt Sac. Ios. Munaron, Can. Ios. Perin, Can. Mux. Scremini, Fasc. 5-8. Patavii, typ. Antoniana Sodalitatis Univ, S, Antonii T'ata- vini, 1903- IQT1, in-4*, paginé 257-622. — (3) Ibid., p. 229. , 312 LES « SERMONES DOMINICALES » Pentecosten. Le voici en entier : Gratias referimus seplsformi gratiae amminiculo ad septimi mensis primam. dominicam pervenimus. Unde nolandum quod in. hac prima et secunda. dominica legitur $m. Ecclesia liber Iob, cu$éus. aliquas auctoritates, secundum quod. snelius expedire videbimus, cum clausulis istius. et sequentis dominicae, Deo dante, con- cordabimus (x). Ainsi, à la veille du XIII* dimanche aprés la Pen- tecóte, l'auteur vaquait depuis six mois à larude táche de mettre sur pied ses sermons dominicaux. Cette année-là, nous dit-il, le XIII* dimanche aprés la Pentecóte coincidait avec le premier dimanche du mois oà l'officeliturgique de matines comprend des lecons empruntées au livre de Job, c'est-à-dire avec le premier dimanche de septembre. Nouvelle preuve d'une féte de Páques plutót tardive, à coup sür aprés le 13 avril; sinon le XIII* diman- che aprés la Pentecóte devait venir en aoüt. D'autre part, puisque avec le premier dimanche de septembre S. Antoine observe que son labeur de rédaction oratoire en est à son septiéme mois, il faut en conclure que le commencement en remonte au mois de février. : Plus loin (2), aussitót avant d'exposer la matiére 15» Dominica XVIIpost Pen!ecosten, l'auteur dans un nouveau prologue, Prologus aucioris, rend gráce à N.-S. J.-C. quia4pso duce, ipso via, usque ad primam Dominicam mensis Octobris pervenymus. Unde notandum quod a kalenais Octobris usque ad. kalendas Novembris leguntur. 1x. Ecclesia libri Machabaeorum, et in isto tempore sunt quatuor dominicae. L'année donc oà S. Antoine travaillait ses sermons dominicaux, le mois d'octobre ne compta que quatre dimanches, dont le premier fut le . XVII* dimanche aprés la Pentecóte. Enfin, d'aprés le Prologus auctoris qui précéde immédiatement les développements 242 Dominica XXI post Pentecosten, Vauteur se félicite d'avoir atteint le premier dimanche de son neuviéme mois detravail, — le mois de novembre, — et ce dimanche n'est autre que le XXI* qui suit la Pentecóte. De méme, arrivé au premier dimanche de l'Avent, il remercie le Seigneur de ce que evangelia dominicalia ulcumque exponendo usque ad brumam Dominicam Adven- lus Domini pervenimus (3). Or les données éparses dans ces différents prologues ne se vérifient toutes ensemble que l'année oà Páques se célébre le 18, le 19 ou le 20 avril. En degà du r4 avril, le XIII* dimanche aprés la Pentecóte tombe en aoüt. Quand Páques se présente le 14 0u le 15 avril, le premier dimanche d'octobre n'est pas le XVII* aprés la Pentecóte, mais le XVIII* ; si c'estle 16 ou le 17 (1) Ibid., p. 405. — (2) Ibid., p. 475. — (3) Ibid., pp. 527 et 585. DE S. ANTOINE DE PADOUE. 313 avril,il y a neuf dimanches et non huit depuis le premier dimanche aprés la Pentecóte jusqu'au premier dimanche du mois d'aoüt. Le jour de Páques vient-ille 21 ou le 22 avril, le premier dimanche de septembre n'est pas le XIII* aprés la Pentecóte, mais le XII*. Et le désaccord s'accentue encore les années oà la date pascale est le 23, le 24 ou le 25 avril ; alors le premier dimanche de septembre est le XII* aprés la Pentecóte et le premier dimanche d'octobre, le XVI*. : On est ainsi ramené à choisir entre les trois dates d'avril - énoncées plus haut, qui s'accommodent bien toutes trois des particularités fournies par l'auteur des prologues. Que si l'on considére les termes extrémes de la carriére mortelle de S. Antoine de Padoue,de 1195 à 1231, on constate que, entre ces deux limites, le dimanche de Páques n'a pas coincidé une seule fois avcc le 20 avril; par contre, Páques tombait le 18 avril en 1210o et le 19 avril en I215 et en 1226. Les années r12ro et 1215 s'éliminent forcément, pour la raison bien simple que les Fréres Mineurs n'ont fait leur premiére apparition en Portugal qu'en 1217 ; d'ailleurs, le futur : disciple de S. Frangois d'Assise n'était pas d'áge alors à compo- ser ou à retoucher profondément une longue série de discours trés touffus. Il ne nous reste donc plus qu'à nous arréter à l'année 1226. Or cette année-là S. Antoine se trouvait à Limoges. , Nous en avons, pour garant, un chroniqueur de Saint-Martin de Limoges, Pierre Coral, qui fut pendant de longues années prieur de ce monastére et en devint l'abbé en 1247; 1l l'était encore en 1276 (ri). Voici comment il s'exprime : M^ CC^ XXVI beatus Antonius Ord. Fratrum Minorum recepit locum ad opus Fratrum Mino- Yum in dominto nosiro (dans les dépendances de l'abbaye de Saint- Martin) cum certis conditionibus el pactis (2). Dans la suite, la brouil- le éclata entre propriétaires et locataires. Comme on ne parvenait pas à s'entendre, les Fréres Mineurs vidérent les lieux en 1243 (3). Le témoignage de Pierre Coral est corroboré par la note mar- ginale que Bernard Gui écrivit de sa propre main dans un exem- plaire de son histoire dominicaine : Anso Domini M» CC^ XXVI (1) MCC septuagesimo sexto in. festo B. Augustini conventus Tutellensis elegit el postulavit Petrum abbatem S. Martini, abbatem Tutellensem. Cf. Recueil des histo- riens de la Gaule, t. XXL, p. 787. — (2) Ibid., p. 795. — (3) Ibid., p. 796. Sur la. confusion et le désordre qui régnent dans le Maius chronicon Lemovicense, voir ibid., p. 761-62. La partie de la chronique d'oü sont tirés les renseignements que nous apportons, a certainement Pierre Coral pour auteur. Dans l'édition de cette chronique on a trop négligé le ms. lat. 5452, ff. 93-113, de la biblio- - théque nationale de Paris. ANAL. BOLL. XXX A1 314 LES « SERMONES DOMINICALES » - sanclus Anthonius de ordine lratrum Minorum primus. venil apud Lemovicam el accepit ibi locum pro fralribus sui ordinis 1n territorio Sancli Martini. Hic obiit anno Domini Mo CCo XXXI*. Albs legi quod Fratres Minores venerunt primo Lemovicam anno Domini M9» CC? XXIIIT* (x). Comme on le voit, l'hésitation de Bernard Gui ne porte pas sur l'année oüà S. Antoine arriva à Limoges, mais sur l'époque précise oü ses confréres vinrent s'y installer. Que ce soit en 1224, ou méme auparavant en 1221, comme l'affirme la chronique anonyme de Saint-Martial (2), je ne veux pas examiner la question ; elle est sans conséquence pour la recherche qui nous occupe. Qu'il nous suffise de constater que S. Antoine fit un séjour à Limoges en i226 et que ce séjour se prolongea toute une année, au témoignage de Jean Rigauld, P'historien de son aposto- lat limousin : Quoniam aulem eius praedicatio fructus 1n daversis orbis partibus fecerit, hinc liquido possumus advertere, cum tnfra unius annt spalium in una civitate lantum fructum poluit congre- gare (3). | C'est donc en 1226, à Limoges, que furent composés ou du moins récrits en majeure partie les sermons dominicaux, Tant dans la préface générale que dans les prologues particuliers, Antoine en parle comme d'un travail absolument nouveau, qu'il entreprit sur les instances de ses fréres : Remanentes spicas cum timore et pudore, quia tanto et importabili oneris insufficiens, sed precibus el charitate fralrum qui me ad. hoc compellebant devictus, colligens con- cordavt (4). Nouvel indice que, de bonne heure, il jouit au sein de son ordre d'une réputation de puissant orateur. Contrairement à ce qu'affirme son premier biographe (5), cet ouvrage fut accompli bien avant que le grand serviteur deDieu ne vint une premiere fois résider à Padoue. La date de cette premiére visite a longtemps défrayé la critique. Un trés estimable notaire Padouan, Rolandino, né en 1200 et contemporain par conséquent du saint, la place vers la fin de l'année 1229. Il n'y a aucune bonne raison pour ne point se rallier à sa maniére de voir. Trés au courant de l'histoire de son pays, il nous a laissé un récit, sinon toujours impartial, du moins solidement documenté des événements politiques qui se dérou- (1) Attal. Boll. t. XIX, p. 461, note ; cf. p. 16. — (a) Fratres Minores, dit cette chronique, venerunt primo ad. castrum. Lemovicense anno Domini MoeCCo vicesimo primo, et primo habitaverunt ad. fontem. que dicitur aus Menudetz. Les Domini- cains les y avaient précédés de deux ans. H. DuPrEs-AorER, Chroniques de Saint- Martial de Limoges (Paris, 1874), pp. 130 et rax. , cf. p. Lv. — (3) FERDINAND- MARIE D'ARAULES, t. c., p. 96. — (4) S. Antonii Pat. Sermones dominicales, nou velle édit., p. 4, col. 2. — (5) Voir plus haut, p. 307. DE S. ANTOINE DE PADOUE. 315 lérent dans la marche de Trévise et à Padoue au temps d'Ezzelin le tyran. L'arrivée d'Antoine à Padoue fit sensation et produisit notamment une profonde impression sur l'esprit de Rolandino. Iz $llo tempore dit-il, c'est-à-dire circa finem anni Domini MCCXXVIIII, comme il s'exprime quatre lignes plus haut, éz«ter ceteros viros reli- &tosos et 1uslos advenit bealus Antonius, sicut dicelur. inferius, et 15, diversis locis per Marchiam verba Det voce telliflua bredicavit (1). Il promet donc de revenir sur le saint personnage et sur son appa- rition dans la marche de Trévise. En effet, quand il en reparle plus loin incidemment, quasi ex incidenti, en achevant la chronique de l'année 1230, ce n'est point pour annoncer une autre visite du saint à Padoue, mais pour compléter ce qu'il n'a fait qu'effleurer de son arrivée providentielle en cette ville. Et le langage dont il se sert indique l'étonnement de gens voyant surgir pour la pre- miére fois sur leur horizon un saint, que Dieu envoie à leur secours du fond de l'Hespérie et des pays de l'Occident, à savoir des terres de la Galice, de Séville et de Lisbonne. Mtserat entm Deus tunc lem- poris Paduam de finibus Hesperie et. de barttbus Occidentis, utpote de terris Galicie, Sibilie el Ultsbone, supradictum virum religiosum et sanclum, fratrem. Antonium de ordine fratrum. Minorum, qui fuit. de genere nobilium et. olentum, multa honestate perspicuus, mulia ltttera- tura fundatus, arca velerts lestamentt et forma novi et, st verbis audacia iribuatur, polens opere et sermone (2). Le reste dela notice renferme, outre des détails empruntés à la légende primitive, des traits igno- rés des autres biographes et qui dénotent que, si Antoine vint à Padoue sur le déclin de 1229, il y demeurait encore à la fin de l'année suivante. | Voilà donc trois données positives acquises à l'histoire de l'illus- tre serviteür de Dieu. Ses sermons dominicaux,bien authentiques, ne furent point composés à Padoue, oü il n'arriva que sur la fin de l'année 1229, mais à Limoges, durant l'année 1226. Fr. V. O. (x) Ant. Bowanpr, Rolandini Patavini cronica, lib. II, cap. xix (RERUM ITAL. SS., nouvelle édit., t. VIIT, 1, p. 40). — (2) Ibid., lib. IIT, cap. v (p. 43). L'AQUEDUC DE S. SÜCRATE À TÉNONOPOLIS. M. le Dr W. Weissbrodt, professeur au Lyceum Hosianum de Braunsberg dans la Prusse Orientale, a eu l'amabilité de nous envoyer l'estampage d'une' intéressante inscription. Elle a été achetée il n'y a pas longtemps à Constantinople, et l'on nous assure qu'elle a été trouvée en Asie Mineure. C'est tout ce que. nous savons au sujet de la provenance. Elle fait actuellement ' partie du musée archéologique de Braunsberg. Le marbre mesure 07,55 X 0,32. Il est brisé en deux morceaux;le texte, qui n'offre aucune difficulté de lecture, n'a guére été atteint. n Qiputviavóg ó eüAaécr(aroc) huy érícko(roc) raótn[ s] Tc Aapmp(&c) ZnvuvomoMrüv móMeug émeokeU[a]- gGev é&£ ÓóNoxMpou Tà ÓXov óbpoarüi0v ToO ávíou uóáprupog Xukpárouc perà ürmaríav (avtov) Aovyíi- . &vVeu TOO Aaumpot(árou) ivb(uridvoc) ia. koi Épevoev mpdo- | TOig ÉV TÜ TerpagTÓu GUv Ti éEuwóbpu To0 abro0 á6Aogópou gnvi qeBpouapíou* eíxeo0(c) oóv oí émoAaUovreg Ómug T(oi)g mpeof(cío)g ToO.dyíou puáp- Tupog ópparíj aUrÓ buipulárregOai él mOMOlg IO . -l- xoi unkícroi; xpóvotg --- 'Hprácaro b& Aó£áv(w)v óbporuYóc. TTpuuvncOeuUq L. x: ebÀaféGt(aroc), dans ce mot comme dans émíoxo(ro;), l. 2, Àapip(üc), l. 3, gA(aviou), l. 4, Aayrpot(drov), (vb(uribvoc), l'apocope est indiquée par une fioriture. — L. 7 : euyeo0ai — L. 8 : te mpeofieg — L. 11 : Au£avov. . Nous pourrions traduire comme suit : Firminianus religiosissimus noster episcopus huius inclutae Zenonopolitarum urbis exslruxit integre. totum aquaeductum post consulatum Flavii Longint viri clarissimi 4ndic- Hone XI ; el effluxit primum in. quadriporticu cum saltientibus eiusdem victoris (martyris) mense februario.Orale igitur quy frusmini ul interces-.— sione sancli martyris intacta tlla serventur per multa et. longissisna tem- pora. Molttus est Auxanon (machinator) aquarius e Prymnesso. L'inscription est datée avec précision. Flavius Longinus fut consul en 486 et en 49o. Le post-consulat qui coincide avec une L'AQUEDUC DE S. SOCRATE. 317 onziéme indiction doit s' exprimer ). c. sterum Flavii Longini ; c'est l'année 488. . On connait trois villes du nom de Zénonopolis, — la forme abré- . gée Zénopolis est fréquente, — toutes les trois assez obscures (1). Zénonopolis d'Égypte semble exclue d'avance par le fait que lemar- bre provient.d'Asie Mineure, oà nous raméne aussi le nom de l'ingénieur Ab£&vuvy TTpuuvnoceUq. Restent Zénonopolis d'Isaurie et Zénonopolis de Lycie, deux siéges épiscopaux, dont le premier est identifié par Ramsay: avec Isnebol (2). L'autre serait Pinara ; tel du moins est l'avis de Petersen (3), qui n'a pas entraíné l'adhésion de tous les archéologues (4)..Le texte de notre inscription n'ap- porte ici aucune lumiére, et il nous est méme interdit de décider entre la Lycie et l'Isaurie. Les quelques noms d'évéques de Zéno- nopolis recueillis dans divers textes appartiennent au siége Isau- rien (5). Si Firminianus (6).doit figurer sur la méme liste, ce sera comme leur prédécesseur à tous ; il est antérieur d'un bon demi- siécle à Gennadius (553), le premier titulaire connu, . (Toutes les Zénonopolis doivent sans doute leur nom à l'empe- reur Zénon. Ce n'étaient pas nécessairement des fondations nou- velles. Donner à une ville le droit de remplacer son vieux nom par un autre rappelant celui du souverain,était pour les empereurs une maniére de lui témoigner une bienveillance spéciale, et l'on congoit qué cette distinction n'allát point sans quelques priviléges, sans des établissements qui grandissaient du méme coup son impor- tance. Ce fut, sous le successeur de Zénon,le cas de Dara, en Mésopotamie, qui s'appela désormais Anastasiopolis. Souvent l'ap- pellation antique a disparu complétement sous le nouveau vocable, - et l'on peut se demander à quel siége épiscopal celui de Zénonopo- lis faisait suite. L'inscription, placée du vivant méme de l'empereur Zénon, avtoriserait à conclure que personne, avant Firminianus, ne porta le titre d'évéque de Zénonopolis. Le prélat, qui certes ne fut pas le premier dans la chrétienté à se préoccuper des besoins matériels de ses ouailles, ni à songer à (x) H. GErzzn, Georgii Cyprii descriptio orbi Romani (Lipsiae, 1890), pp. 16, 37, 43, 76 ; G. CousiN De urbibus quarum nominibus vocabulum TIOAIX. finem faciebat (Nanceii, 1904), p. 95-96. — (2) The historical Geography of Asia minor, p. 365. — (3) E. PETERSEN - F. v. LuscHAN, Reisen in Lyhien, Milyas und. Kibyratis (Wie. 1889), p. 162. — (4) RAMSAY, t. c. p. 125. — (5) GELZER, t. c., p. 147. — (6) La for- me Q'ipuiviavóc n'est pas fréquente. Elle apparait sur une inscription Palés- tinienne, C. I. G., 4559^. | 318 L'AQUEDUC DE S. SOCRATE "leur procurer de, l'eau potable (1), dota sa. ville épiscopale d'un aquedüc, qu'il dédia au martyr Socrate,de méme que le monument áuquel aboutissait cette canalisation, cháteau d'eau, vasque ou fontaine abritée sous un quadruple portique, rerpácToov Gv Ti é£uobpu. Ce dernier mot, que nous n'avons pas rencontté ailleurs, n'indique pas avec précision le genre de construction. Nous rappellerons qu'à cette époque. la dévotion envers les saints, et notamment er,vers les martyrs, se manifeste volontiers - parl'usage d'attacher leurs noms à des constructions importantes, qui n'ont d'ailleurs aucune destination ecclésiastique ou sacrée. Les livres oà Procope célébre les mérites de Justinien bátisseur en mentionnent plusieurs exemples ; quelques-uns de ces travaux sont des restaurations d'édifices plus anciens. Notons deux chá- teaux de S. Donat, deux de S. Sabinos, un de S. Étienne en Épire; en Thrace les cháteaux de S. Trajan, de S. Théodore (deux), de S. Julien ; celui de S. Cyrille en Scythie. Voici un aqueduc de S. Conon en Chypre, un autre de S. Eugéne à Trébizonde (2).: Tous ces: patrons ne se laissent pas identifier avec une égale facilité. Outre quelques saints d'une renommée universelle, on reconnaít parmi eux des saints locaux dont le culte est longtemps demeuré confiné dans le pays d'origine. Ainsi, S. Donat est le grand saint de l'Épire, S. Eugéne est le patron de Trébizonde. S. Sabinos, S. Trajan, S. Cyrille étaient sans doute aussi des mar- tyrs indigénes, dont le culte n'a laissé de trace que dans la topony- mie. Le martyr Socrate, sous le patronage duquel l'évéque Fir- minianus a placé son aqueduc, n'appartiendrait-il pas à la méme catégorie ? Le martyrologe hiéronymien enregistre deux fois le nom d'un : S. Socrate, le 17 septembre in. Britannia Socrates, Stephan, et le 17 octobre, dans une série assez longue qui a l'air de se rattacher à la rubrique topographique :» Maurilania. Celle-ci est pour le moins douteuse en ce qui concerne S. Socrate ; il est à peine besoin d'ajouter que celle du 17 septembre, i» Britanmia,est fausse, et provient de quelque lecture defectueuse. Les Grecs également connaissent deux martyrs du nom de Socrate. Le premier apparait dans les Actes de S. Théodore de Perge en Pamphylie (3), piéce médiocre, que les synaxaires résu- (:) Marcus Iulius Eugenius, évéque de Laodicée en Lycaonie, au IVe* siecle, mentionne la construction d'un óbpeiov parmiles entreprises de son épiscopat. RaMsAY, Luke the Physician( London, 1908), p. 340. — (2) Deaedificiis, YV, 4,7 ; V, 9; III, 7. — (3) Codex Paris., 1534, fol. 92*-93.Cf. Act. SS.,Sept.t. VI, p. 137-40. A ZÉNONOPOLIS. 319 ment à deux dates, le 21 septembre et le 19 avril (1) ; le second, dans les Actes de S** Théodote (2), qui le font moürir à Ancyre. La date est le 23 octobre dans certains synaxaires (3) ; ailleurs la légende est marquée au 17 ou au 18 septembre (4). Les deux textes grecs que nous venons de mentionner se valent au point de vue historique. Ils appartiennent à la classe des com- positions artificielles, groupant autour d'un héros principal quel- ques personnages secondaires qui sont, à divers degrés, mélés à l'action. Dans la Passion de S. Théodore de Perge, Socrate est un soldat, comme lui, et partage son supplice ; l'épisode. de Socrate, dans celle de S** Théodote, est si insignifiant et si mal rattaché au sujet qu'on le prendrait pour une interpolation .si l'on avait une idée moins avantageuse de la maladresse des hagiogra- phes. Dans les récits de ce genre, les personnages de second plan sont ou bien créés par le rédacteur ou bien empruntés à la réa- lité, d'aprés les circonstances. Ce sont souvent des saints honorés à des dates rapprochées ou dans des églises voisines. On leur distribue les róles d'aprés l'action imaginée par l'hagiographe. Les deux saints Socrate de la légende grecque sont-ils des per- sonnages réels ? Si les dates de Pl'hiéronymien coincidaient parfaitement avec celles des Grecs, nous n'hésiterions pas un instant à identifier les deux Socrate du document latin avec leurs homonymes grecs, par exemple, le compagnon de S. Théodore avec celui que le martyrologe fait mourir i» Brilanmia; celui d'Ancyre ne serait pas différent du Socratus de l'hiéronymien au 17 octobre. Seu- lement, les choses se présentent moins simplement. La date de S. 'Théodore de Perge avec son compagnon Socrate (21 septembre) retarde de quelques jours sur celle du prétendu Socrate breton (17 septembre) ; celle du Socrate d'Ancyre coincide d'une part avec cette derniére, et d'autre part se rapproche du Socrate latin du r7 octobre. La coincidence des dates de septembre est remarquable,et quoi- que rien ne soit dangereux en ces matiéres comme d'admettre des quantités négligeables, les vicissitudes de la tradition du marty- rologe d'une part, les conditions de la rédaction des recueils grecs (1) Synax. Eccl. CP., pp.65,614 — (2) Act. SS.,Oct.t.X, p. 12-16.Cf. BHG*. 1780. Le texte grec a été trouvé depuis par mon collégue le P. Ch. Van de Vorst dans le ms. a du Musée Meerman-Westreenen de La Haye. — (3) Synax. Eccl. CP., p. 157. — (4) Ibid., p. 51 ; le ménologe de La Haye donne la date du 18. 320 L'AQUEDUC DE S. SOCRATE. - de l'autre, pourraient suffire à expliquer l'écart des dates en oc- tobre.Et dés lors il faudrait regarder comme certain que,dés avant le VI* siécle, en Asie Mineure vraisemblablement, on célébrait la féte d'un S. Socrate le 17 septembre, une autre aux environs du 20 octobre, et que c'est bien à lhistoire que les hagio- graphes ont emprunté les compagnons de S. Théodore et de S'* Théodote. | Nous n'avons donc pas le droit de rejeter dans le domaine de la fantaisie ni le martyr Socrate de septembre ni celui d'octobre. Mais si l'on venait nous dire que l'un n'est pas distinct de l'au- tre, que les deux dates sont celles de la féte, en deux endroits, du méme martyr, nous n'oserions le nier. Ces répétitions sont si communes, et le nom de Socrate l'est si peu. La tradition des synaxaires et des ménologes, abstraction faite des récits, est évi- demment favorable à l'hypothése d'un seul Socrate. | Ce Socrate unique devrait bien étre identifié avec le martyr que l'on honorait à Zénonopolis, probablement au méme titre que S. Eugéne à 'Trébizonde. L'archéologue qui nous montrera l'emplacement de la Zénonopolis oàü l'on buvait à la fontaine de S. Socrate, trouvera peut-étre du méme coup ]a basilique élevée sur le tombeau du martyr. La légende Pamphylienne de S. Théodore semble nous inviter à regarder du cóté de l'Isaurie. H. D. BULLETIN DES PUBLICATIONS HAGIOGRAPHIQUES N. B. Les ouvrages marqués d'un astérisque ont été envoyés à ]a rédaction. 48. — * Pio FaANCHI DE' CavaLIERI. Note agiografiche. Fascicolo 39. Roma, Tipografia Vaticana, 7909, in-89, 122 pp. (SrUpi E TEsriz, 22 (21?). — Les six dissertations que publie M. Pio Franchi comme troisiéme série de ses Notes sont d'un intérét varié. En voici les sujets : 1*) nouvelles obser- . vations critiques et exéógétiques sur la Passio sanctorum Montani et Luci. (B HL. 6009). C'est le résultat de l'étude d'un nouveau manuscrit, l'Au- giensis 32 de la bibliothéque de Carlsruhe, le plus ancien connu. L'auteur le collationne complétement sur son édition (p. 111-14), en fait ressortir l'importance, et insiste sur quelques questions particuliéres qui semblaient appeler une revision. Ainsi, le titre original (voir 4zal. Boll., XVIII, 68) serait Passio sancti Montani e Gemellis. I1 discute ensuite les opinionscou- rantes au sujet du magistrat persécuteur qui figure dans la Passion, ct quel- ques autres points obscurs. 29) Comment les SS. Processus et Merütiants devinrent-ils les geó- liers du. prince des Apótres ? M. F. avait montré dans un autre ouvrage (Studi e Testi, 19, 97-93) qu'au IV* siécle les deux saints ne passaient pas encore pour avoir gardé S. Pierre dans sa prison. C'est dans leur Passion, qui doit étre du VI* siécle, qu'on les voit pour la premiére fois jouer ce róle. Un des épisodes du récit est le miracle de S. Pierre, faisant jaillir l'eau dela roche Tarpéienne par le signe de la croix ; aussitót Processus et Martinianus regoivent le baptéme. Cette scéne pourrait avoir été inspi- rée par la représentation, assez. fréquente, de 5S. Pierre sous le symbole de Moise frappantle rocher et abreuvant deux soldats qui figurent la foule. Nous aurions ici un nouvel exemple d'une légende créée par un motif iconographique. 3») Les SS. Nérée et Achillée dansl'épigramme de Damase. Étude trés approfondie du plus ancien document que nous ayons sur ces deux saints, dontlalégende postérieure a complétement modifié la physionomie. La * conclusion principale porte sur l'époque à laquelle se rattachent les mar- ANAL. BOLL, XXX. 22 DPULLITIN C N t3 tyrs. Il n'est gu?rc probable qu'ils appartiennent au premier ou .au second si€cle. Rien n'oblive à trouver dans linscription une allusion à Néron. Si, par impossibic, ajoute M. P. F., l'allusion y était, il faudrait compter les deux martyrs parmi ccux que l'on a commencé à honorer à la fin du IV* et au début du V* sieclz;à la suite de révzlations souvent pecu authentiques. Mais nous n'cn sommes par réduits à cette extrémité. 4") Marcus Iulius Eugenius évéque de Laodicée en Lycaonie, IV* siécle. La belle inscription retrouvée. par M. W. M. Calder est republiée et savamment commentéc. Parmi les corrections proposées par M. P. F. en voici unc qui est fort ingzénieuse. M. Ramsay suppléait comme suit les lacunes de laligzne 17: kai m[ávr]ac Gg» dGmÀd(c) kxarackeudo[ag dp- voUue]vóg re TÓv TU)v dvOpuoruv Bíiov,et il y voyait un trait de plus pour la biozraphie d'Euzenius : « et ayant, en un mot, mis ordre à tout, et renoncé à la vie des hommes (pour se faire ermite)... » C'est une conjecture décidé- ment bien hardie, et M. P. F. nous parait avoir raison de préférer à &pvoupevoc une des legons reictées par M. Ramsay dans les notes : TeloUpevog, áraAAa£ónevoc, Aeuyóuevog, car il s'agit ici non de la vie Sóculiére, mais de la vie humaine. M. P. F. en suggére encore une autre moins banale: Aoyicópe]vog ou Aopficóne]vóg t€ TOv TUVv dávOpurmuv Bíov, « considérant la fragilité de l'existence de l'homme ». Ce seraient presque les termes que. Hérodote met dans la bouche de Xerxés : Aoqvicópevog Ug Bpayüg el ó müg dávOpuümiwoc fíoc (VII, 46). La conjecture n'est pas cettaine, et on peut ne point l'adopter (voir P.BarriroL dans Bulletin d'ancienne littérature eb d'archéologie chré- liennes, 15 janvier I9II, p 27); on ne saurait nier qu'elle ne soit trés belle. Àu milieu de sa dissertation, M. P. F. ouvre une parenthése sur le; Quarante martyrs de Sébaste. Ce n'est nullement un hors-d'ceuvre, mais 1] est plus important encore de constater qu'elle est pleine d'observations curieuses. La tradition commune, dont les péres Cappadociens sont les premiers témoins, n'est pas exempte de difficultés, et ne s'accorde pas aisément avec la situation que révéle le fameux testament des martyrs, dont l'authenticité est généralement acceptée. Les quarante n'étaient peut- étre des soldats qu'au sens figuré. Dans une longue note (p. 67-68), M.P.F. discute les idées émises ici-méme (zizal. Doll., XXV, 241) par M.F. Cumont, au sujet de Sarin. Il n'est pas tout-à-fait exact de dire que «le lieu oü reposaient les reliques des saints de Sébaste était voisin dela ' bourgade d'Ibora ». Il y avait là une petite chapelle, oü la famille de S. Grézoire réunit quelques reliques de la glorzieuse trcupe, nullement un sanctuaire important. On nc peut dés "m partir de l'ernplacement d'Ibora pour déterminer celui de Sarin. 59) À propos des sacrifices ordonnés par Déce à Rome en l'année 25o. Les Passions de martyrs faites de piéces rapportéss ont parfois sauvé de DES PUBLICATIONS HAGIOGRAPHIQUES. 323 l'oubli des fragments historiques qui ne sont pas sans valeur. Tel est le passage de la Passion de S. Tryphon dont M. P. F. s'était déjà occupé précédemment (Siudi e Testi, 19). 1l essaie de le remettre en état et d'en tirer parti pour l'histoire de la persécution. P. 77-78, une note importante sur un passage corrompu de la Pass:o Iustini. 62») Sur le plus ancien texte du marliyrium S. Theodori Tironis.L'auteur examine de prés le texte que nous avons publié dans Les légendes grecques des sainis militaires, p. 127-135, et cherche à déterminer avec plus de précision les rapports de cette rédaction avec le panégyrique de S. Grégoire de Nysse, avec les Actes de S. Nestor, avec ceux de S. Théagéne. Comme nous, M. P. F. croit que l'hagiographe a amplifié la légende racontée par S. Grégoire, ou mieux, ditil,la source de cette légende. (Ce dernier point n'est pas aisé à établir.) Mais le rédacteur ne s'est pas bornéà développer son modéle par ses propres moyens. À des scénes sommairement décrites, il a substitué des scénes analogues fournies par d'autres hagi-graphes. Cette thése estappuyée, comme toujours chez M. P. F.,sur de bons arguments. Toutefois il y a place pour quelque hési- tation. L'état de la tradition littéraire est bien incertain. Il. nous reste un certain nombre de rédactions ; combien d'intermédiaires ont disparu ? L'auteur a rendu également trés probable l'antériorité de la Passion de S. Théagéne, que nous regardions plutót comme un décalque de celle de S. Théodore. Il faudra ici encore faire la méme réserve et surtout ne pas exiger de ces misérables compilations une logique trop rigou- reuse. | Deux textes grecs inédits terminent le volume. Ils proviennent tous deux du manuscrit 183 de Moscou : une rédaction nouvelle de la Passion de S. Nestor et la Passion des saints Papias, Diodorus et Claudianus. H. D. 49. — * Willy HENGsrENBERG. Das griechische Januar-Menolo- gium. Inaugural-Dissertation. Freising, Datterer, 19ro. in-89, vrm-72 pp. — Maintenant que l'on est fixé sur le caractere et l'étendue de l'oeuvre de Métaphraste, le moment semble venu de porter plus loin les investigations et d'examiner quels rapports existent entre ce ménologe et ceux qui lui sont antérieurs. C'est la thése que M. W. Hengstenberg a choisie comme sujet de sa dissertation doctorale; elle est dédiée à K. Krumbacher, le maítre trop tót disparu qui en a été l'inspirateur. Il nous a fallu quelque effort pour saisir la pensée de M. H., qui, on doit ' ]e dire, parait parfois un peu confuse.A cóté de lacollection de Métaphraste, trés nettement caractérisée et dont les exemvoleires abondent dans les biblio- théques de manuscrits grecs, on trouve un certain nombre de recueils, en partie plus anciens. Partageons-les avec l'auteur en trois catégories prin- 324. DULLETIN cipales (1): r. Mínolozes qui renterment un nombre assez considárable de Vies de saints pour chaque mois ; parfois tout an trimestre est réuni ; le plus souvent chaque mois forme un volume séparé. 2? Ménologes qui n'ont qu'un trés petit nombre de textes pour chaque mois, mais embrassent tout le cycle de l'année. 3' Ménologes qui constituent des collections particu- liéres, p. ex., de Vics d'ascetes. Ces trois types n'ont pas disparu entiórement aprés Métaphraste ; on en rencontre des exemplaires assez nombreux postérieurs au X* siécle ; au moins, par suite de la vogue de la nouvelle collection, leur développement a-t-il été entravé. L'examen de M. H. porte avant tout sur le premier des trois groupes ; encore a-t-il fallu se borner ici : l'auteur a fait choix du mois de janvier, comme l'indique le titre de la dissertation. Il compare entre eux les méno- loges de janvier dont la rédaction est antérieure à Métaphraste et constate qu'un certain nombre de saints sont traités partout à la méme date. Quel- ques ménologes contiennent à peu prés exclusivement cette série com- mune ; conírontons-les avec le mois de janvier de Métaphraste, nous . constaterons un accord presque complet pour le choix des saints et pour la date assignée à chacun. Que si on examine le contenu des piéces elles- mémes, nous trouvons que quelques Vies présentent un texte identique chez Métaphraste et chez ses prédécesseurs ; d'autres sont des métaphrases proprement dites, M. H. conclut que Métaphraste n'a pas fait lui-méme un triage parmi les saints, mais qu'au contraire il a travaillé sur un cadre entiérement déterminé dés avant son époque. Ici quelques réserves s'im- posent : tout d'abord on n'a pas retrouvé de ménologe antérieur à Méta- phraste qui présentát cziiérement la méme série ; ensuite Métaphraste lui-méme semble n'avoir pas toujours suivi le méme ordre : dans un groupe de manuscrits S. Paul de Thébes est traité le 5 janvier, dans un autre c'est le 15 qui lui est assigné comme date (B.HGn. p. 286). Inutile aussi d'ajou- ter qu'il faudrait avoir examiné à ce point de vue toute la collection méta- phrastique, avant d'arriver à des résultats définitifs. Je ne sais si on goütera beaucoup la facon dont l'auteur explique (p. 66) (x) A la premiére de ces catégories a été donné naguére (Atial. Bull., XVI, 324) le nom de ménologes comfiets, à la deuxiéme celui de ménologes fragmen- taires. Est-il besoin de dirc que l'emploi de ces termes ne préjugcait en aucune facon la question d'antériorité ou de postériorité ? Le ménologe proprement dit renferme des piéces destinées à chaque jour du mois ; les manuscrits qui n'ont que deux ou trois textes par mois ne contiennent à proprement parler que des fragments ou parties de ménologe. De l'expression de ménologe fragmentaire il n'y a donc rien à conclure au sujet de la question d'origine. Tout le contexte du passage auquel renvoie M. H., montre que ce terme doit étre pris dans le sens que nous venons d'indiquer. DES PUBLICATIONS HAGIOGRAPHIQUES. 325 comment le grand ménologe,avec un ou plusieurs textes pour chaque jour du mois, aboutit à la forme plus réduite déjà en vogue avant Métaphraste. N'est-il pas plus vraisemblable d'attribuer à des raisons propres au calen- drier ecclésiastique les lacunes constatées chez Métaphraste et chez ses prédécesseurs immédiats ? On peut se rendre compte écalement de la sub- stitution de Vies récentes à d'antiques Passions de miurtyrs en songeant à ce qui se passe encore de nos jours. Presque chaque année on ajoute au bré- viaire romain la féte de quelque nouveau saint. De là souvent la SUSParis tion plus ou moins compléte d'offices anciens. Deux remarques de détail avant de finir. M. H. s'étonne (p. 47) quela Passion de S. Néophyte, négligée par Métaphraste, se soit glissée plus tard dans cette collection ; il cite le mss. Vat. 2098 (XVIIe siécle), qui n'est pas un ménologe, oü l'on peut lire : Maptóptov ToO díou póprupog Neo- qpurou Ümró Xuucuv ToU Meragppócotrou OGv[[pagév. Ces derniers mots n'ont ici aucune portée ; il n'est pas rare de voir attribuer à Méta- phraste une Vie quelconque de saint. Quant à la preuve tirée du mss. Mosc. 375 (XV* siécle), n'est-ce pas attacher trop d'importance à un codex isolé et tout à fait postérieur ? En deux endroits (p. 52, 56) M. H. renvoie à un martyrologe syriaque jacobite d'apres l'édition d'Assemani ; nous nous permettons de rappeler à l'auteur qu'il en existe une édition toute . récente (Astal. Boll., XXVII, 129-200), oü le texte de Sliba est apprécié à sa juste valeur. | V.D. V. 50. — B. A. PawécEeNkO. Lu 6nre penaxrmuposaue CmHpMOHJOBS CnaBakcaps ? dans le BULLETIN DE L'IusrITUT ARCHÉOLOGIQUE RUSSE A Con- STANTINOPLE, t. XIV (1909), p. 86.96. — M. A. Pancenko s'efforce de déter- miner exactement oü fut rédigé le manuscrit de Sirmond, qui, on le sait, a "été mis à la base de l'édition du synaxaire de Constantinople. Déjà la question avait préoccupé l'éditeur ; tout en réservant son jugement, il avait attiré l'attention sur un monastére de Dathyrhyax, dont le nom est men- tionné jusqu'à cinq fois dans le synaxaire. Pour M. P., la donnée parait décisive et il essaie de préciser la situation géographique de cette povr, inconnue, semble t-il, par ailleurs, oü. notre document aurait vu le jour. À la conjecture qui la placait en Bithynie, il en oppose une autre et fait valoir plusieurs considérations en faveur de la Cappadoce. Des quatre moines de Bathyrhyax que nous connaissons, trois sont originaires de cette contrée, et le quatriéme de Lycaoniec. Présomption plutót que preuve, si l'on songe que c'est la Cappadoce surtout qui alimentait de sujets les monastéres grecs. M. P. y joint une raison qui parait plus convaincante. Une notice fort développée nous apprend qu'Ignace, abbé de Bathyrhyax, qui retournait de Constantinople à son couvent, mourut en cours de route à Amorium et fut enterré provisoirement dans une des églises de cette ville On ne connait en Ásie Mineure, comme le remarque M. P., qu'une localité 326 | BULLETIN de ce nom ; elle se trouvait sur la grande voie militaire qui de Constantino- ple menait en Cappadoce. Il est donc assez vraisemblable que c'est dans cettederniére région qu'il faut cher:her le monastére de Bathyrhyax.Y a-t-il moyen d'arriver à une précision plus grande ? M. P. va le tenter. Dans l'église de Karaba$-Kilissé, en Cappadoce, il y a une épitaphe débutant ainsi : ETOOBAOYCTPO | KOC O ABAC. Les premiers mots de cette inscription, publiée successivement par .M. Rott (Kleizasiatische Denkmüáler, Leipzig, 1908, p. 139) et par M. Grégoire (Bulletin de corres- pondance hellénique, x9o9, p. 99), n'ont pas un sens trés clair. M. P. vou- drait les lire comme suit : évij) ó toO Ba0éog 'Póaxog óáfàg;il faut certaine dose de bonne volonté pour admettre cette interprétation, dont M. P. tout le premier reconnait le caractére conjectural;le T pour T(ov), aurait, par une erreur du lapicide, été mis aprés BagGUc. Notons aussi que la lettre O,à la fin de la premiére ligne,n'est pas certaine,au témoignage du dernier explorateur; M.P.la remplace assez arbitairement par Y ; à en juger d'aprés le fac-similé on serait plus porté à y voir un Q. De méme, il faut gratuitement supposer un A avant le K de la seconde ligne. On aura plus de peine encore à se ranger à l'avis de M. P., lorsque, dans la seconde partie de son article, il s'efforce de montrer que le célébre monastére de Saint-Théodore, prés de Constantinople, aurait à la fin du XI* siécle abrité dans ses murs les moines de Bathyrhyax, qui fuyaient devant l'invasion turque, et hérité en méme temps du nom de leur povr.Sur quoi repose cette hypothése ? M. P. produit deux textes du XII* siécle, oà le monastére de S. Théodore aurait été appelé Bathyrhyax, alors que, avant cette époque, il n'y avait pas trace de pareille dénomination. Le premier texte est d'Anne Comnéne (A/ex. VIII, c. 3, p. 392 Bonn.) : tapavevópye- voi xai uéxypi;, aUTOO ToO oUtu xaXougévou Ba6éoc "Poaxoc, év dp xoi tO ém óvóparni toO év uóptruci puevíovou Ocobi)pou réuevog (ópuroa. D'aprés ce passage, il est manifeste que, si jamais le sanctuaire de Saint-: Théodore requt le nom de Bathyrhyax, ce nom lui vint uniquement de la localité dans laquelle il était situé. On en dira autant du texte de Nicétas (Chron. 3ox Bonn.), cité en second lieu. D'ailleurs, l'appellation de Bathy- rhyax, M. P. le montre lui-méme, est assez répandue et signifie étymologi- quement ruisseau ou ravin profond (Ba0Ug 5Ua£). Une conjecture aussi fai- blement appuyée ne saurait donc prouver cette substitution de vocable. Au reste, M. P. attache par trop d'importance aux moines de Ba0éov *Póakog. S'ils n'ont pas été complétement voués à l'oubli, c'est parce que, pour des causes toutes fortuites, nous avons entre les mains certains manuscrits du synaxaire de Constantinople, dans lesquels s'était glissé le propre de leur monastére. Ce serait se tromper gravement que de s'imagi- ner que, pareil document, pris dans son ensemble, soit issu d'une povr fort éloignée de Constantinople. Il est bien plus probable que les reli- gieux de Bathyrhyax se sont procuré une copie, reproduite plus tard pour DES PUBLICATIONS. ULXGICGRAPIBHQUES. C 13 mH les besoins liturgiqueset à laquelle on a ajouté quelques mentions d'intérét purement local. Il ne répugne pas non plus que, pour des raisons qui nous éóchappent, certaines piéces qui regardaient le couvent ce Cappadocc aient été mises à profit à Constantinople mémoe par l'auteur du synaxairc. Si le manuscrit de Sirmond, qui dérive de cette source, a servi de base à l'édition parue dans les AÁcía sanctorum, ce n'est pas, comme le croit M, P.., qu'il füt le plus ancien, mais pour des raisons d'ordre plutót pratique. Pour s'en assurer il suffisait d'ouvrir, à la toute premiére page,la préface de l'éditeur. V. D. V. 51. — * Austria sancta. Die Heiligen und Seligen Tirols. I. Christliches Altertum und früheres Mittelalter. Y1. Spáteres Mittelalter und Neuzeit. Wien, Mayer & Comp., 1910, deux volumes in-&£^, vt-122 ct IO7 pp. (STUDIEN UND MITTEILUNGEN AUS DEM KIRCHENGESCHICHTLICHEN SEMINAR DER THEOLOGISCHEN l'AkULTàT bER K. K.UNrtvERnstiIáT IN WIEN, V, VI). Le volume Kr. 2. — Depuis quelques années, les travaux d'hagio- graphie régionale se multiplient rapidement. Tout récemment M. Gertz, M. Pidoux, MM. Crabé et Ricaud ont publié des recueils oü sont réunies les Vies des différents saints du royaume de Danemark, de la province de Franche-Comté et du diocése de Tarbes. Voici que le séminaire d'histoire ecclésiastique de la faculté de théologie de Vienne annonce une nouvelle collection consacrée aux saints d'Autriche et de Hongrie. Dans la préface générale,le R. P. Dom C. Wolfsgruber fait ressortir combien cette publica- tion est utile pour l'édification et l'instruction des fideles. Les deux fascicu- les parus permettent de se rendre compte de l'esprit dans lequel l'oeuvre a été congue. On y constate avec plaisir un louable souci d'information et une grande sincérité, Sans doute, on ne s'est pas interdit de rapporter, à l'occasion, des légendes, — sinon certaines notices eussent été forcément réduites à quelques lignes ; — mais elles sont racontées comme telles, et on a soin de marquer le dépatt entre les faits historiques et les croyances tardives. Celles-ci, du reste, méme au point de vue historique, méritent : souvent d'étre recueillies, parce qu'elles dénotent la mentalité des milieux et de l'époque oü elles ont pris naissance. | Les fascicules parus sont consacrés aux saints du Tyrol, le premier rap- porte la Vie des saints des dix premiers siécles et les notices y sont grou- pées par diocéses. Le second fascicule traite des saints de la période sui- vante, d'aprés l'ordre purement chronologique. Vu le développement que devra prendre cette collection et le succés auquel elle semble appelée, quelques améliorations pourraient utilement étre suggérées. Les indications bibliographiques qui précédent chaque : notice devraient étre plus méthodiquement disposées. On a voulu séparer les publications de documents et les travaux de vulgarisation ; c'est parfait, mais il eüt fallu le faire avec plus de rigueur. Sans s'imposer des recher- 328 BULLETIN ches considérables, il eüt été facile d'indiquer la date exacte ou approxi- ' mative de composition des Vies, leur derniére édition et leur valevr. Plu- sieurs publications récentes ont malheureusement été négligées. L'ouvrazge de M. Stückelberg, Die Schweizerischen Heiltgen des Mittelalters, aurait fourni à certaines biographics d'utiles compléments. La chronolozie de la vie de S. Corbinian est basée sur la date de sa mort en 730, sans tenir compte de l'article de M. Fastlinger quia prouvé que le saint mourut en 725 (cf. Anal. Boll., XXIV, 298) ; le lieu du martyre de S. Sisinnius est indiqué sans signaler l'étude de Bertagnolli (cf. 4za/. Boll.,XVII,243). Les noms des auteurs sont parfois mal orthographiés et les titres sont souvent cités avec trop de liberté (fasc. VI, p. 5, l. 12: Zeibig pour Zeissberg). Ces quelques négligences, auxquelles il serait facile de remédier, ne méritent à nos yeux d'étre signalées qu'à cause de notre souci de voir exécuter aussi parfaitement que possible une ceuvre utile. Telle qu'elle est, la collection sera consultée par les prédicateurs et les fidéles avec grand profit et aussi avec agrément ; car l'ouvrage est écrit dans un style attrayant et publié avec goüt. H. MonErus. 52. — * Luzian PrrEGER. Zur altdeutschen Legendenliteratur des Elsasses, dans SrRAsSBURGER DIÓCESANBLATT, t. XXIX (1910), p. 298- 313. — M. L. P. publie, d'aprés le ms. de Heidelberg Pal. germ. 144, écrit en 1419, trois Vies de saints strasbourgeois rédigées en haut.-alle- mand par un Álsacien. Il s'agit des saints évéques Arbogaste et Florent et de l'abbesse St* Attala.Pour le premier et la derniére,ces notices en langue vulgaire n'ajoutent rien aux textes latins que nous possédons (BHL. 656 et 740-741). M. P. croit qu'il en est autrement pour S, Florent, et cela se congoit, puisque le texte de la Vie BHL. 3045 n 'avait pas encore été publié en entier et vient seulement de paraitre au tome III de novembre des Acía sanclorum, p. 400-402. Or c'est incontestablement de ce texte que dérive d'un bout à l'autre la rédaction allemande, qui n'en est qu'une traduction abrégée. En comparant la version à l'original, on peut faire quelques constatations intéressantes. Ainsi, M. P. a bien vu (p. 304) que le rédacteur allemand connait le lieu de naissance du saint, qui n'est indiqué dans aucun autre document : une petite ville d'Écosse; nommée Digona. Mais, ou je me trompe fort,ou nous avons affaire ici à une simple bévue du traducteur, qui aura mal lu ces mots de la Vie latine: Nobili- bus... ortus parentibus Scotorum indigena (le traducteur aura lu: in Digona). La méprise, — et c'est ce qui confirme notre explication, — n'est pas unique. Ainsi, les autres légendes donnent trois compagnons à Florent quand i! quitte sa patrie pour venir en Alsace : Arbogaste, Dié et Hidulphe. La rédaction allemande en nomme quatre : Ev gtzg us sinem lande mit vir personen... und waz das sant Arbogast, Videlis, Theodalus DES PUBLICATJONS HAGIOGRAPHIQUES. 329 ttd. Hildolfus. D'oà vient ce Videlis ? Tout simplement d'un adverbe que le traducteur a transformé en homme. Le texte BHL. 3045 porte en effet : ascilis sibi eisdem sancti propositi sociis, Arbogasto vibpgtickr, Thieodato atque Hilduljo. Trébucher ainsi sur des mots comme izdigeza ou videlicel n'est pas trés glorieux, et on est plus excusable quand ils'agit de vocables rares ou moins clairs. Tel est, par exemple, le cas d'un écrivain du XV* siécle qui a résumé de Vie de S. Willibrord par Alcuin. Ce dernier rapporte que la mére du saint — il ne donne nulle part le nom de cette pieuse femme — eut durant son sommeil une vision qui faisait présager la grandeur future de l'enfant qu'elle portait dans son sein: f5aler beati Willibrordi... caz- lestie 31. somnis vidit oroma. L'auteur de l'abrégé BHL. 8945 n'a pas reconnu, sous son vétement gréczo-latin, le rot « vision » (Ópopa) et l'a pris... pour le nom de la mére de Willibrord : In Britannia quaedam mulier, nomine Oronia, peperit filium... A.P. 53. — * Marcellin BoupEr. Cartulaire du prieuré de Saint-Flour. Préface de A. BRurr. Imprimerie de Monaco, r9ro, in-4?, CCCXXXVI-577 PP. (CoLLEcrION DE DOCUMENTS HISTORIQUES publiés par ordre de S. ÀÁ. S. le Prince Albert It, prince souverain de Monaco). — Le monastére qui donna naissance à la ville de Saint-Flour, doit son origine à S. Odilon de Cluny, qui acquit pour la puissante abbaye, vers la fin du X* siécle, un petit oratoire de la Haute-Auvergne oü reposaient, sous la garde de quelques religieux, les reliques de S. Florus. Le nouveau prieuré clunisien grandit bientót en importance, et aprés avoir joué un róle capital dans l'histoire du pays, il fut, en 1317, transformé en évéché, l'église du monas- tére étant érigée en cathédrale et le corps des moines en chapitre diocésain. Jadis le prieuré appartenait en grande partie aux vicomtes du Carladés, l'un des domaines des ancétres de S. À. S. le prince de Monaco; et cela a valu au Cartulaire de paraitre dans l'excellente et somptueuse Collecttos de documents historiques qui se publie par son ordre. Il va des origines à l'érection de l'église du monastére en chef de diocése, et comprend plus de deux cents piéces, empruntées à l'Efitone et à V'Inventoria capitult Sancti Flori, à un cartulaire proprement dit, et à diverses collections publiques ou particuliéres. Dans l'ample introduction qui précéde les textes, nous signalerons sur- tout les pages consacrées à la légende et au culte de S. Flour (p. Lim-xcir). Le culte local du saint patron, — M. Boudet insiste de nouveau sur ce point (cf. Azal. Boll., XIV, 319-21), — est solidement et abondamment attesté depuis la fin du X* siécle, et il remonte certainement plus haut. Ces prciniers témoins du culte, comme M. B. le fait entendre, non sans raison, fournissent aussiles plus anciennes traces de la légende du saint, dont il s'attache, autant que le permettent les documents qui nous restent, 330 BULLETIN à retracer l'évolution. On remarquera encore une intéressante étude sur S. Fleuret d'Estaing (p. rxix-Lxxrm), personnage que M. B. croit devoir identifier avec S. Flour (1). A. P. 54. — * Adolf HanNAck et CarlSciuipr, Texte und Untersuchungen zur Geschichte der altchristlichen Literatur, t. XXXIV, 4; t. XXXV, I-4 ; t. XXXVI, za, rb, 2. Leipzig, Hinrichs, 19zo, in-£*. — La collection bien connue dont nous venons de rappe'er le titre, s'est enrichie, au cours de l'année roro, des travaux suivants: - | 1)F. Haasr, Zur Dardesanischen Gnosis (t. XXXIV, x, 98 pp). L'au- teur n'entend pas écrire une monographie embrassant l'histoire et l'oeuvre du célébre gnostique. Il s'en. est tenu à un choix de questions particuliére- ment controversées, dont les unes ont trait à l'histoire littéraire, les autres à l'histoire des dogmes. A la premiere catégorie appartient l'étude de lau-. thenticité et des rapports du dialogue des Lois des Pays avec d'autres écrits, extraits d'Eusébe Praef. ev. VI, 10, texte latin des Recognitions. Le dialogue et les extraits ont une source commune. M. H. recherche aussi si lapologie du Pseudo-Méliton a pour auteur Bardesane ; l'affirmative lui parait invraisemblable. Il n'en est pas de méme des Acta Thomae ; Bar-- desane peut les avoir écrits, mais cela n'est nullement prouvé. Quant au poéme de l'áme qui en fait partie (cf. Anal. Boll., XX, 159), ce n'est point primitivement un poéme chrétien, mais une hymne composée d'éléments antérieurs au christianisme et que l'on a appliquée au Christ Sauveur. 29) H. Kocn, Cyprian und der rómische Primal (t. XXXV, 1, 1v-173pp.). Les textes de Cyprien dont M. K. s'occupe dans cette monographie sont les passages bien connus du De catholicae ecclesiae unitate et une série de phrases de sa correspondance souvent commentées par les théologiens et les critiques. Ils sont loin de s'entendre, comme on sait, et le chapitre d'introduction oü M. K. passe en revue les opinions qui ont cours dans les divers milieux scientifiques est à lui seul instructif. Quelques-uns déduisent de l'ensemble de la doctrine de Cyprien la reconnaissance formelle de la primauté du siége apostolique. Pour d'autres, Cyprien est un pur épis- copaliste, qui n'attribue à l'évéque de Rome aucune autorité supérieure de juridiction. La plupart ne vont pas jusque là, et sans retrouver chez lui l'idée de la primauté telle que nous la concevons maintenant, ils admettent que pour Cyprien le pape était dans l'église universelle « un centre actif (1) Quant à la légende méme de S; Fleuret, on complétera et on précisera ce que dit M. B. gráce à l'article tout récent de M. l'abbé L. Saltet (voir ci-aprées, no 87. J'ajoute quelques menues observations : p. Lvir, note rz, les indications bibliographiques de M. B. sur ses propres pubiications sont peu exactes ; p. Lx, second alinéa, 1l. 7, ne faut-il pas plutót corriger : adscitus ? Enfin, p.Lxvrirt, note 1 ct p. LXxvI, au licu de Alexandre de Smet, lire Charles De Smedt. " DES PUBLICATIONS HAGIOGRAPHIQUES. 331 d'unité », Toutle mondea lesentiment de se trouveren présence d'une grosse difficulté. Certains textes qui paraissent nettement favorables à un systéme lorsqu'on les considére isolément, cessent de donner cette impression dés qu'on les replace dans l'ensemble. Malgré l'effort considérable tenté par M. K., jecrains que son exégése ne donne lieu aux mémes hésitations. Elle revient à attribuer à Pierre la primauté dans l'ordre des temps. Pierre est le « senior » de l'épiscopat, et le type de l'unité ecclésiastique. Voilà tout. Je ne nie point que l'interprétation ne cadre assez bien avec certains con- textes, et à premiére vue elle peut paraitre séduisante. Elle ne rend pas raison de tout, et ce n'est qu'à force de subtilité que l'on parvient à réduire toute l'ecclésiologie de Cyprien à cette formule simpliste. Ce n'est pas le moment d'entrer dans les détails. M. K. a réussi à donner à sa thése un tour qui ferait rapidement dégénérer la discussion en un débat irritant. 39) E. TreR MinasstaNrZ, Irenaeus gegen. die Haeretiker Buch IV und V in armenischen Version. (t. XXXV, 2, vi-264 pp.). La version arménienne des deux derniers livres de l'Adversus Haereses de S. Irénée a été découverte en 1904 par le D* Karapet Ter-Mekerttschian, actuelle- ment évéque d'Aderbejdjan en Tauride, dans un manuscrit de l'église de la Ste Vierge à Erivan. Ce manuscrit a été exécuté sur l'ordre de l'archevéque Jean (t 1289) frére du roi Hethum de Cilicie (1226-1270). M. T.-M., qui s'est chargé de publier le. texte arménien, le fait précéder d'une courte introduc- tion,en guise de prolégoménes, auxquels nous empruntons ces détails et les suivants. La traduction semble avoir été entreprise aprés le milieu du VIIc siécle et avant la seconde moitié du VIII*. Cette version comprenait-elle l'oeuvre entiére, et les trois premiers livres seraient ils perdus ? On l'a pensé,et on a méme cru retrouver des citations de ceux-ci dans le diction- naire d'Étienne Roszka. M. T.-M. a eu la patience de contróler la plupart de ces extraits. Tous appartiennent aux deux derniers livres, les seuls, sans doute, qui aient été traduits. L'ont-ils été directement sur le grec ? Bien des indices semblent l'indiquer, mais d'autres particularités feraient penser à un original syriaque. La question, nous dit-on, n'est pas müre, mais à tout prendre il serait plus probable que le traducteur a travaillé directement sur le grec. ÁÀ tout ce!'a nous n'avons rien à redire, et nous souhaitons bonne chance aux futurs éditeurs d'Irénée qui auront à étudier la nouvelle version au point du vue de la tradition du texte. 49) B. Wziss, Der Hebraeerbrief in. zeitgeschichtlicher. Beleuchtung (t. XXXV, 3, 109 pp.). L'auteur a publié dans la série de H. A. W. Meyer un commentaire de l'épitre aux Hébreux, oü il s'attache principalement à l'exégése de détail. Pour résoudre la question du genre littéraire auquel appartient cet écrit,lettre ou dissertation, M.W. l'examine dans son ensem- ble, et essaie de reconstituer le milieu dans lequel il a vu le jour. Il arriveà cette conclusion que l'épitre aux Hébreux n'est pas un traité, mais une véri- table lettre, comme la tradition l'a toujours affirmé. 332 BULLETIN , 5) Àp. Hanxack, E: jüdisch-chrislliches Psalinbuch aus. dem. ersten Jfahrhuncert (t. XXXV, 4, vi-134 pp). L'édition princeps des Odes de Salomon par M. Rendce! Harris (Cambridge, 1909) a immédiatement suscité une foule de travaux, trés inégaux en étendue et en mérite, dont nous renongons à dresser la bibliographie. Celui que nous annongons est cer- tainement un de ceux que l'on consultera le plus longtemps. L'exception- nelle compétence de l'auteur et non moins la sobriété ce son érudition assurent à cette ccuvre un succés durable. M. H. nous fait connaitre d'abord le manuscrit découvert par M. Harris, et prouve que nous avons bien réellement devant nous les odes de Salomon citées par Lactance (Instit. IV, 12, 3) et dans la Pistis Sophia. Il compléte ces données par quel- ques notes préliminaires sur l'áge, la langue originale et l'unité de l'eeuvre, '. et établit les rapports entre le syriaque et les fragments coptes. Telle est la matiére des prolégzoménes. Le texte suit, traduit du syriaque par M. J. Fle-. ming, avec l'annotation de M. Harnack. Le reste du volume est consacré aux recherches historiques. Celles-ci ont pour point de départ le fait que les Odes seraient l'eeuvre d'un juif interpolée par un chrétien. M. H. cher- che à faire la part entre l'eeuvre fondamentale et la contribution de l'interpolateur. Il étudie le sentiment religieux du poéte juif, sa piété et sa théologie, táche de se rendre compte du milieu et de l'époque. Le temple est encore debout, ce qui améàne M. H. à fixer comme limites à la composition primitive cinquante ans avant l'ére chrétienne d'une part, l'année 67 de l'autre. La Palestine, ou le pays voisin, est le lieu d'origine de l'ceuvre ; celle-ci porte une empreinte nettement sémitique, et a été probablement rédigée en hébreu ou en araméen. Il y régne assez d'unité dansle ton et le vocabulaire pour qu'on puisse attribuer la plus grande partie des odes à un seul poéte. M. H. passe ensuite à linterpolateur qui a fait de ces odes juives des hymnes pour glori- fier le Christ. Sa christologie est étroitement apparentée à celle du IV* évangile. L'époque approximative est la fin du premier siécle. M. H. tire naturellement de cet exposé les conclusions en harmonie avec son point de vue. Il serait difficile de préciser sans avoir sous les yeux le texte des odes, genre de littérature mystique dont il ne suffit pas ' d'extraire quelques citations. Le lecteur qui désirerait les lire ailleurs que dans la traduction allemande pourra se servir de la traduction frangaise publiée par MM. Batiffol et Labourt, dans la Revue biblique; oct. 1910. Les recherches de M. H. étant d'une nature trés délicate, il n'est pas autrement étonnant qu'elles n'aient pas du premier coup rallié tous les suffrages. Des systémes assez difiérents ont été imaginés. La critique va les passer. au crible. Il sera curieux de voir le résultat final. 6») H. J. Vocsrs, Die Harmonistik im Evangeltentext des Codex Can- labrigensis (t. XXXVI, 1a, 1v-119 pp.) Un trés grand nombre de variantes du texte des évangiles provient de l'influence réciproque des passages DES PUBLICATIONS HAGIOGRAPHIQUES. 333 paralléles. Le fameux manuscrit de Cambridge connu sous le nom de Codex Bezae est un de ceux qui ont. gardé le plus de traces de ces conta- minations. M. V. note minutieusement ces particularités, dont la source, pour lui, est une véritable harmonie des évangiles, un Diatessaron. 7»)Tn.ScugRMaNs, Der liturgische Papyrus von D£r-Dalyzch (t. XXXVI, I b, v1-45 pp.) Il s'agit de trois feuillets de papyrus rapportés de la Haute Égypte par M. Flinders Petrie, conservés actuellement à la Bodléienne, et dont M. Crum a aussitót reconnu le caractére liturgique. Le DP. dc Puniet les a publiés deux fois (dans le Report du Congrés cucharistique de West- minster et dans la Revue bénédicline, 1909, 34-51). Ils sont écrits en onciale du VI:VII* siécle. Leur état fragmentaire rend l'étude du texte difficile. M. S. est d'avis que le premier éditeur ne les a pas placés dans l'ordre voulu ; deux des feuillets doivent étre retournés. lls contiennent une liturgie de la Céne pour le jour de Páques. M. S. l'accompagne d'un commentaire historique et grammatical qui témoigne de l'étendue de ses connaissances et de la rigueur de sa méthode. Divers indices permet- traient de faire remonter le texte au troisiéme $iécle, peut-étre méme au deuxiéme. 89) K. Horr, Die handschriftliche Ueberlieferunz des Epiphanius (t. XXXVI, 2, 11-98 pp.) Travail préparatoire à l'édition d'Épiphane que prépare M..H. Le consciencieux auteur a constaté que la majorité des manuscrits de ce pére sont des copies d'un codex encore existant, et il en lire cette conclusion — puissent tous les éditeurs de l'avenir l'écouter ct limiter — que, dans ces conditions, le devoir s'impose? de simplifier consi- dérablement l'appareil critique. Le Genuensis 4 et l'Urbinas 17:8 seront négligés partout oü l'on peut s'appuyer sur le Vaticanus 503. M. H. tient à rendre compte, avant de se mettre à l'ceuvre, de ces importants résultats. Ille fait avec sa clarté ordinaire, et i1 n'est pas vtaisemblable qu'il ren-, contre beaucoup de contradicteurs. |. H.D. 55. — * Orazio ManUuccHi. I monumenti del museo cristiano Pio- Lateranense riprodotti in atlante di XCVI tavole con testo illustrativo. Milano, Hoepli, 19zo, fol., x1-76 pp., et planches. — Les richesses accu- mulées dans le musée chrétien du Latran n'avaient pas encore été l'objet d'un travail d'ensemble. Les monuments figurés, notamment les sarcopha- . ges, ont été en partie reproduits, vaille que vaille, dans les ouvrages vicillis de Bosio, d'Aringhi, de Bottari, et dans le tome V de la Storia dell arte Cristiana de Garrucci,avec un plus grand souci de l'exactitude mais par un procédé insuffisant. Une bonne deszription des sculptures se trouve dans l'ouvrage de J. Ficken, Die altchristlichen Bildwerke im christlichen Museum des Laterans (Leipzig, 1890). Quant aux inscriptions, si bien classées dans la grande loggia, on ne les trouve réunies que dans unc pu- blication devenue ra-e, le Triplice omaggio offert par les Musées pontifi- 334 BULLETIN caux au pape Pie IX à l'occasion de ses noces d'or épiscopales (1877). De Rossi y a donné la photographie des divers cornpartiments de la paroi oü sont fixées les inscriptions. Cette fois nous avons le musée du Latran au complet, les sculptures d'abord, celles du vestibule ct celles de la grande calerie des sarcophages, puis la collection épigraphique de la loggia, à laquelle vient s'ajouter une série nouvelle formée des inscriptions de l'étage, en dehors de la loggia, et de celles que l'on a disposées le long des deuxescaliers. La premiére série est compléte ; dans la seconde, M. Marucchi a fait un choix, trés abondant d'ailleurs. Les inscriptions juivesde la voie de Porto, dont M. Nicolas Müller prépare l'édition, ont été omises, Ceux qui ont pratiqué le recueil de De Rossi ont pu constater que ses clichés ne sont point d'un assez grand module, et que la lecture est souvent malaisée. Le souci d'épargner aux travailleurs les ennuis d'un déchiffrement pénible a sans doute imposé à M. M. le format de l'album. Les planches sont trés nettes,et quelques-unes vraiment admirables. Parmi les mieux réussies, on peut signaler l'inscription d'Abercius et les détails de la statue de S. Hippolyte, notamment le siége, oü sont gravés le canon pascal etle catalogue des ceuvres du docteur (pl. XLI). On regrettera l'absence d'échelle, là surtout oü la nature du monument ne suffit pas à donner une idée des dimensions. La description des planches est sobre, et renferme de bonnes indications. Á'nsi, p. 40, ce que l'auteur ditau sujet de l'inscription d'Abundius (voir Z4zal. Boll. XXIX, 186), suffit à mettre le lecteur en garde. P. 55, le petit monument de la vierge Adeodata ne porte pas dtgza et emerita, mais digna el merita, formule épigraphique dont il a été question dans les Azalecta (XVI, 39). M. Maruc- chi a rendu un grand service aux archéologues en mettant à leur portée de si beaux matériaux ; pour la paléographie des inscriptions chrétiennes, son recueil est hors de pair. Qu'il exécute donc promptement son projet de compléter cette publication par la galleria lapidaria du Vatican, en s'en tenant à la partie chrétienne. Et s'il voulait y ajouter le cloitre de St-Paul- hors-les murs, nous ne saurions plus comment lui témoigner notre recon- naissance. H. D. 56. — * Studia Pontica. III. Recueil des. inscriplions grecques et lati- nes du Pont el de l'Arménie, publiées par J. G. C. AupERsoN, Franz CuwvoNr, Henri GRÉGorRE. Fasc. I. Bruxelles, Lamertin, 1910, in-89,256 pp. 57.— Bulletin archéologique du comitó des travaux histori- ques et scientifiques, année 1909. 58. — Bulletin de la sociótó nationale des Antiquaires de France, années 1909, I91O. 59. — * L. JarABERT. Épigraphie. Extrait du Dictionnaire apologé- tique de la foi catholique publié sous la direction de M. Adhémar d'Arks, tome I (Paris, Beauchesne, 1910), col. 1404-57. DES PUBLICATIONS HAGIOGRAPHIQUES. —. 335 L'épigraphie est un des plus précieux instruments de la critique hagio- graphique. Que de fois elle a permis de fixer la personnalité indécise d'un saint maltraitóé par ses panégyristes au point de faire douter de son existence, et combien de traces de culte seraient irrémédiablement effacées sans tels fragments de marbre oü quelques lettres sont seules à rappeler le vocable d'une basilique, le titre d'un monastére, les offrandes apportées à un patron jadis populaire. Les moindres débris sont donc à recueillir. Ceux que nous avons à signaler cette fois sont d'inégale valeur. Nous dépendons, évidemment, du hasard des découvertes et des publications. Les Studia Pontica (voir Anal. Boll., XXV, x12, XXVI, 464) viennent de s'enrichir d'un volume d':nscriptions, dont la meilleure partie, il est vrai, se rapporte à l'histoire profane. Mais la partie chrétienne n'a pas été négligée et certains numéros présentent pour nous un réel intérét. Par exemple, le n. 13, provenant de Kara Samsoun (Amisos) : Xoí, Hákap Tpóbpoue, àvéOncev éavróv EüUypáqiog dnogpu[nv mávruv óbuvnpóv TÓv Tpóc (0)É Tápov eópóáuevog * reráp(rm). Eugraphius, on le voit, s'est préparé un tombeau auprés de S. Jean-Baptiste, c'est-à- dire auprés de ses reliques. Teráprn est, pour les éditeurs, le quatriéme jour du mois, (on. explique de méme dans l'inscription 12a: év Tí) TpiOkaibekárg) ou le quatriéme jour de la semaine. On ne peut ici invoquer des exemples (comme le r4 a) oü l'année, le jour du mois et le jour de la semaine sont exprimés au grand complet. Lorsqu'il y a, comme ici, un chiffre unique, il semble plus logique de l'entendre de l'indiction. A. propos de cette inscription, M. Grégoire rappetle la curieuse inscription bilingue C. 7. L. III 14188, oü £c fpostus est ad martyres, répond au grec éuaptüpnoev. Je n'oserais dire avec lui «qu'un terme technique, paprupóü), avait été forgé pour désigner la depositio ad martyres. » C'est un équi- valent pour le moins bizarre, et je crois bien qu'on attendra longtemps un second exemple de cette traduction. Le défunt est une victime d'un praticien maladroit : mTui0ig ümó iarpoO énaprüpnaev. Si nous n'avions que le grec, on serait tenté de retrouver dans cette phrase notre expres- sion : « martyrisé par les chirurgiens. » Le n? x9, dont le texte est bien incertain, ópoc (ou Ttpóg ou rooGeuyn, M. G. ne se Cécide pas) ToO dvíou Kupíkou, atteste au moins le culte de S. Cirycus sur le territoire d'Amisos. Ce culte était trés répandu. J'in- diquerai en passant deux inscriptions de Palestine et de Syrie; Maptüpiov toO áyíou Knpíxou prés de Jaffa (Mitth. des Palestinavereins, I90I, 47) Ópoi áGuMag toO dríov uáprupog Knpüxov, à Scle- miyeh (Public. of the American arch. exped. YII, 298). L'inscription (n9? 1or) qui rappelle la construction d'une église en l'honneur de S. Théo- dore à Amasie sous l'empereur Ánastase (491-518) est une des plus intéres- santes du recueil. L'idée à pu venir que cette construction remplagait la basilique primitive oà se conservait le corps du martyr. 1l n'y a aucune 336 | BULLETIN raison de le croire, et les auteurs du recueil placent avec raison à IEuchaita le centre du culte de S. Théodore. Ils ont réuni avec soin (p. 202-207) les principaux textes concernant cette localité, que M. G. propose d'identifier avec Avkhat, qui rappelle le nom d'Euchaita. On discute aussi la question de savoir sil faut distinguer Euchaita d'Euchaneia. M. C. se prononce pour la distinction. Sans nier la possibilité d'un dédoublement du culte sous l'influence d'une similitude de noms géographiques, et malgré les notices épiscopales, je persiste à croire que dans les textes concernant S. Théodore, les deux noms désignent la méme localité ou peut-étre deux localités voisines. Je signalerai en passant, sans toutefois en tirer parti, car il fau- drait savoir à quelle source il est emprunté, le renseignement donné par l'auteur de la Vie de S. Lazare le Galésiote. 0ócagc oov «ig EUxáiav kai tóv üyio0v uóprupa Oecóbupov mpockuvüncag, ékeiOev é£eAOUv xatfjA0ev eig Eüxáirav etc. (Act. SS., Nov. III, 580). | A la frontiére Ponto-Galatique, M. derson a trouvé l'inscription suivante (n? 254) : "Opot Tapacye9évreg xarà Ociov OéOm!0pa TOig &yíoig uápruciv TTpokoríu xai 'Iwávvi. Il s'agit de la délimitation des terrains d'une église ou d'un monastére, et, comme le dit M. C., le O0ciov Oégrigua est une décision impériale. Quels sont les martyrs Procope et Jean ? Peut-étre forment-ils un groupe local. M. C. affirme que le premier est le martyr de Césarée. On pense naturellement à lui, rais comment son nom est-il associé à ceiui de Jean ? Les deux hypothéses que propose M. C. ne paraissent pas décidiven: :« Le Jean honoré ici avec lui », dit-il d'abord, « est probablement l'Égyptien qui « fut victime de la méme persécution en Palestine » (EuskEaE, Mart. Palaest. 13, 6). Mais ils furent mis à mort à sept ans de distance, et on ne voit pas pourquoi, parmi tant d'autres, on aurait choisi ce martyr Jean, assez obscur, comme compagnon à l'illustre Procope. Ou bien serait-ce «celui qui passait pour avoir lacéré l'édit de Dioclétien à Nicomédie ? » On ferait la méme remarque que pour le précédent, s'il était vrai que ce martyr portát le nom de Jean ; mais c'est là une conjecture qu'il faut aban- donner depuis que nous avons le martyrologe syriaque. Le héros du 24 février, date fameuse dans l'histoire des persécutions, s'appelait Evethios (Cf. Scuwanrz, Eusebius Werke, Il, 2, 746). Dans son Caíalogue du ttusée de Brousse publié dans le Bulletin de corr. Heil., M. Mendel décrit, p. 342-48, un reliquaire en forme de sarco- phase,portantcetteinscription : "€90e€ &éva Tpogíiuou ToÜ0 Jpáprupogc ógtéa. Tíg àv bé ra0Ta rà óÓcTÉéa ÉéxgóáÀg Toré CoTO1 aUTU) TtpOgG TOv Ocóv, Elle a été trouvée à 'Tchifout-Cassaba, l'ancienne Synnada. S. Trophime est uh des trois martyrs du groupe bien connu Trophimus, Sabbatius, Dorymedon. À quelle époque remonte ce petit monument ? Les avis sont partagés,les uns penchent pour la fin du III* siécle,d'autres pour le IV* et au-delà. Il est difficile d'arriver à une solution satisfaisante. L'ab- DES PUBLICATIONS HAGIOGRAPHIQUES. 337 sence du mot [tog ne prouve pas grand chose, mais la formule commi- natoire est un indice d'antiquité. On en est aussi réduit aux conjectures sur la destination du monument. Il n'est pas impossible, comme le sup- pose M. M., qu'il ait renfermé tout ce qui restait des cendres du martyr et lui ait tenu lieu de tombeau. M. Grégoire (tbid. p. 13, 47) a rappelé, à propos du reliquaire de Synnada l'inscription de Hiéropolis C. 7. G. 9266, et admet, avec M. Ramsay, qu'elle se rapporte à des martyrs. Il ajoute que M. Ramsay est le premier à avoir interprété le texte en ce sens. Ce mérite — si mérite il y a — revient à Cavedoni (Opuscoli religiosi, lelicrari e morali, XVIII, Modena, 1860, p. 175) qui a été suivi par De Rossi. Mais je crains que ces éminents archéologues n'aient eu une confiance exagérée dans une hypothése qui. est loin de s'imposer. On voit bien qu'il s'agit d'un pére quia perdu ümó Éva xepóv cinq de ses enfants, et à qui sa foi chrétienne fait espérer qu'iis jouissent de la vie éternelle : ávn0eitoiv TO tfjg Cufjc uépoc. Mais toute autre catastrophe qu'une persécution a pu du méme coup faire cinq victimes, et le glorieux pére de cinq martyrs aurait eu recours à un formulaire moins banal. A Sbeitla en Tunisie (Sufetula), on a trouvé dans une chapelle voisine de la basilique, un sarcophage recouvert d'une dalle avec cette inscrip- tion : Hic inventa est d(e)p(osttio) s(an)ctt Iucundt ep())sc(opz) per inquisi- tionem. Amaci ep(t)sc(o)pi. M. Merlin, qui commente ce texte (Bulletin archéol. t. c. cuxvirr-cixix), fait remarquer qu'un évéque de Sufetula du nom de Iucundus est signalé en 41r et en 419. Du titre de sascíus qui lui est donné ici il conclut que « il eut sans doute à soufirir pour le Christ dans « des conditions que nous ne pouvons préciser. » Telle ne serait pas notre conclusion. Devant un nom d'évéque le titre n'a pas nécessairement cette portée. L'inscription nous apprend seulement que l'évéque Amacius a cherché le corps de son prédécesseur et l'a trouvé. Defostíto dans ce sens est certainement peu usité. M. M. insiste sur les difficultés de lecture. Elles se renouvellent pour la plupart des inscriptions qui suivent. Pour toutes nous nous en tenons, jusqu'à nouvel ordre, à la transcription des éditeurs. . M. Monceaux présente à la Société des Antiquaires de France diverses inscriptions. À Henchir El-Begueur (Bullettn, 1909, 192) on a trouvé une clef d'arc avec l'inscription Pe[/]tc£ sa[nucto] vita. felt(x) 11 Deo. Y a-t-il eu en réalité vingt-cinq martyrs Africains du nom de Felix, comme le pense M. M. ? il est permis d'en douter. Le monogramme publié C. Z7. L. VIII, xo 664, a été trouvé au méme endroit. Au lieu de développer Ceisi comme on l'a fait, il faudrait lire Felici. Dans une chapelle de la localité on a également découvert un fragment d'architecture avec ces mots [Me]moria sanc[ti...], sans autre moyen de compléter. Ksar Ouled-Zid (ibid. p. 199) a fourni un linteau de porte avec l'inscription, de part et ANAL. BOLL, XXX, 23 338 BULLETIN d'autre du monogramme Constantinien, Donati cet Crescentsan[:]. Ce seraient les noms de deux martyrs à qui la chapelle était dédiée. M. M. donne également (p. 199) un déchiffrement plus complet de l'inscription n. 336 de son Exquéte (Anal. Boll., xxvim,219). Des ruines d'une basilique d'Henchir Bou-Said on a retiré une sorte de balustrade, sur laquelle on distingue un personnage enchainé, tenánt du bras gauche un báton, et dont le poignet droit est retenu par un chaine (Bwiletin, t. c. p. 212-14). Au dessus de la téte on lit DONATVS MILE X Pour des raisons plus ingénieuses que décisives M. M. rejette l'interpré- tation assez naturelle Donatus milex pour miles, propose de lire Donatus miles Chrisli et de reconnaitre dans le captif un martyr donatiste, un cir- concellion enchainé et encore armé de son báton, l'arme favorite de ces. fanatiques. Une cassette à reliques provenant de Henchir El-Abiod et se trouvant actuellement, comme le monument précédent, au musée de Tébessa, porte l'inscription : Hic memoria sancti Liberalis. Les reliques. seraient-elles venues d'Italie ? Le nom de Liberalis n'est pas trés commun. À moins que ce soit une forme latine de 'EAevOépioc. Mais duquel s'agit-il ? La restitution d'une inscription de Henchir El-Atrous (Bulletin, t.c. p. 313) oà M. M. compléte les mots FECERV MPONM||| de la facon suivante fecerunt bro nomine marlyrum a peu de chance d'étre adoptée par les épigraphistes. Dans l'inscription de la basilique de Henchir-El-Ogla (p.277): sanctorum sedes domus Domini. Quicumque petit. accipit, le mot sascti désigne les fideles ; le sanctuaire pourrait avoir appartenu aux Donatistes. Le [sac ]tus Felician[u]s de Henchir El-Abtine (Bulletin, 1909,t.c:337), fait penser au martyr de ce nom du calendrier de mcd 29 octobre. L'identification est problématique. Parmi les sceaux byzantins récemment mis au 1 jour en Afrique, les deux suivants ont attiré notre attention IQANNOY TT KOME (Bulletin, x9ro, 242),légende que l'on transcrit ainsi: 'luávvov m(pwro)kóue(rog), avec ce commentaire : « ITpurokóyng, titre byzantin analogue à frssni- cerius. » Outre que. pareil titre ne.se fenzontre nulle part, la transcription ne saurait étre admise. L'abréviation de mpuroxóunrog serait a'xoun. Le dernier mot doit se lire próbablement kopue(pxiapíou) ou. koue(pxíou). J Un autre sceau porte la légende TOITO Torotrpíou THPI OY et l'on fait remarquer que « le titre rororrjptog est sans doute un équiva- lent de rortornpntüjg, vicarius. » Au lieu d'enrichir les lexiques de ce DES PUBLICATIONS HAGIOGRAPHIQUES. 339 terme nouveau, suppléons tout simplezent le T effacé, romompi- TOU. , On peut dire, sans faire tort à personne, que l'article Éfigrafhie du Dic- tionnaire apologélique sera un des meilleurs de ce recueil. Au point de vue de l'information, il laisse bien peu à désirer, et la note apologétique est discréte, comme elle devrait l'étre toujours. C'est, en quelques: pages, un traité d'épigraphie chrétienne, oü l'on apprend à tirer parti de cette branche pour la connaissance du Nouveau Testament et de l'histoire ecclésiastique. P.1449, S. Ménas est appelé un « martyr Phrygien. » Nous avons cit ici méme (Anal. Boll. XXIX, 127.) pourquoi cette appellation doit étre évitée. La bibliographie sur Ste Philoméne est suffisante, mais l'état, ou plutót l'is- sue de la controverse aurait pu étre indiqué. L'expression de « pierre tom- bale » de sainte Perpétue et de ses compagnons pourrait préter à des équivoques. L'auteur n'a probablement pas requ à temps le volume du Corpus oü lon révoque en doute, sans raison suffisante, l'authenticité de l'inscription de Clematius. Peut-étre y aurait-il lieu aussi de faire certaines réserves sur l'interprétation donnée par D. Morin des mots excefíts virgtint- bus, qui ne désignent pas des vierges quelconques, mais celles-là méme que l'on honorait à cet endroit. H. D. 60. —* H. PocNoN. Inscriptions sémitiques de la Syrie,de 1a Móso- potamie et de la région de Mossoul. Paris, Imprimerie nationale, 1907, in-fol., 11-228 pp. Nombreux plans, fac-similés et planches hors texte. — « J'ai été pendant de longues années consul de France à Bagdad et à Alep, «et j'ai fait de nombreux voyages en Syrie, en Mésopotamie et dans « l'Iraq. Aucun fonctionnaire frangais, hélas ! n'est plus nomade qu'un « consul, et, comme j'ai habité pendant une vingtaine d'années les pro- « vinces arabes de l'Empire Ottoman, j'ai le pressentiment que j'atteindrai «láge de la retraite dans quelque consulat général de Chine ou de « l'Amérique du Sud. » (p. 1). C'est par ceslignes que débute ]' « avertissement » de M. Pognon à ses lecteurs. Nous avons tenu à lesciter, parce qu'en expliquant gráce à quelles circonstances ce monumental recueil d'inscriptions a été préparé, et pourquoi il parait dans sa forme actuelle, elles permettent aussi d'entre- voir l'esprit quia présidé à sa composkion. La pensáóe de l'auteur ne s'enveloppe pas d'excessives précautions et les gens qu'il contredit n'auront pas à chercher son idée entre les lignes. Les traditions d'école ne lui imposent guére et il est telle de ses phrases qui tombe à pic sur les théories courantes,avec la légéreté d'un pavé. « Toute inscription arabe publiée sans un fac-similé », écrit M. P., «doit étre, selon moi, considérée comme non publiée » (p. rt). Voilà pas mal de volumes abattus d'un seul coup, et les Éépigraphistes qui seraient portés à croire que la matiére va leur manquer, sauront maintenant oü chercher de l'ouvrage à refaire. 340 | .. . BULLETIN On ne refera pas le travail de M. P. L'honorable consul général de France, à qui sa haute situation ofirait des facilités spéciales, a conduit ses recherches et ses observations, avec une rigueur, un souci d'exactitude et une fermeté de méthode, dont nous pouvons rendre témoignage que ]les gens du pays parlaient encore aprés plusieurs années. Mais, pour faire cuvre utile, il fallait mieux que du soin et de l'attention. Déchiflrer des inscriptions araméennes ou syriaques n'est pas une táche à la portée des érudits dont le dictionnaire est le dernier recours. M. P., à qui les ancien- nes langues séómitiques et les parlers indigénes modernes sont également familiers, était homme à se tirer d'affaire par ses propres moyens. Son exégése ne s'arréte que devant les diflicultés vraiment insolubles. Ses notes renferment la matiére d'un riche supplémentau Thesaurus syriacus. Elles contiennent surtout d'excellents matériaux pourla topographie, l'archéo- logie et l'histoire religieuse ou profane de la Mésopotamie et de la Syrie Euphratésienne. Un index et des glossaires commodes y facilitent les recherches. | | La composition du recueil est trés variée. On y voit quelques inscriptions assyriennes et araméennes, autour desquelles nous ne pouvons que tourner avec respect, des inscriptions paiennes ou juives, des inscriptions chré- tiennes d'un caractére profane. Celles qui nous concernent directement sont en petit nombre, mais quelques-unes présentent un intérét capital. Parmi les renseignements inédits qu'elles nous ont conservés, citons tout d'abord une liste des évéques du Tür-'Abdin depuis le milieu du IX* siécle jusqu'à la fin du XI* (p. 44). L'inscription attestant l'existence d'une église de Saint-Phocas à Basuían dans l'Antiochéne vient précisément d'étre mise enlumiére(ci-dessus, p. 257-58) et son importance n'a pas besoin d'étre autrement soulignée. Une autre nous fait connaitre une invention des reliques de S. Syméon (probablement S. Syméon Salos) au couvent de Saint-Julien de Qariatain, prés de Floms en 1216-1217 (p. 213). Les textes épigraphiques relatifs au sanctuaire (1) de Saint-Behnam, dit « couvent de la Crypte », à el-Khadr, au sud de Mossoul, valent surtout par le commen- taire excellent dont ils sont entourés. Il conviendrait aussi de signaler à l'attention du lecteur les pages concer- nantleségliseset monastéres du Tür-'Abdin.Elles ont été rejetées à l'arriére- plan, presque au lendemain de leur apparition, par l'étude plus compléte de Miss Bell, dans le grand ouvrage de MM. van Berchem et Strzygowski, dont il sera question plus loin (cf. p. 343). Mais leur nouveauté n'est que défraichie et, pour la partie proprement historique, leur utilité reste entiére. (1) Ou aux sanctuaires, car il semble y en avoir eu deux du méme vocable ct dans la méme localité (PocNoN, p. 136). La conjecture de Socin, rapportée dans Anal, Boll., XXVII, 170, note 4, doit étre rectifiéc d'aprés l'indication ci-dessus. DES PUBLICATIONS HAGIOGRAPHIQUES. o 84I - Quelques remarques de détail pour finir.Il peut étre opportun de distinguer la forme sémitique du nom de Jean, eisCo, d'avec la forme grécisée Q2130, rv, qui se rencontre aussi dans les textes syriaques, mais ce n'est pas pour la raison qui empéche de remplacer 7Jeanse par Yvonue (p. 48, note I) : les deux cas sont différents et ne doivent pas étre mis sur la méme ligne. — Il n'y aurait rien de singulier à ce que, vers lafin du V* siécle, un simple diacre eüt été le supérieur d'un couvent de Syrie (p. 6r) : on trouve de nombreux exemples de cette situation dans les signatures conci- liaires et encore ailleurs. — Les « quarante martyrs » auxquels est dédiée l'église de Hassan Kef (p. 113), sont probablement les compagnons de S. Behnan (cf. Anal. Boll., t. c., p. 180). — Nous avouons ne pas voir la nécessité de remplacer(p.:23) *ar«* «cn2a*: : «à la mi-mai », par d» r«3 enac2 : «à la fin de mai », et d'autant moins que le 15 mai tom- bait précisément un lundi en 1200. — S. Jean le Dailamite était fété par les nestoriens, mais il. ne leur appartenait pas exclusivement (cf. p. 126). On le trouve aussi dans les calendriers jacobites (cf. 442a]. Boll., XXVII, 150, 178). — Outre le couvent de la « Colonne », qui était situé à Raqqa, il y en avait encore un autre de méme nom à Mardin, au delà de la porte du Sud (Anal. Boll., t. c., 152, 182). Plusieurs belles planches en héliogravure et r18 fac-similés des inscrip- tions éditées dans le volume, clóturent dignement cet ouvrage, qui restera comme un monument durable de haute et solide érudition. EI 60. — * Max vau BzncuzM et Joseph SrRvcowsxr. Amida. Matériaux pour l'épigraphie et l'histoire musulmanes du. Diyar-Bekr. Beitráge zur Kunstgeschichte des Miltelalters von. Nordmesopotamien, Hellas und dem Abendlande. Heidelberg, Winter. r9ro, in-49, [virr]-390 pp. Nombreux fac-similés, plans, gravures et planches hors texte. Mk. 60. — L'antique ville d'Amid, sur le Tigre, est célébre dans l'histoire religieuse de l'Orient. Depuis la pénétration de l'Évangile en Mésopotamie jusque bien avant dans le moyen áge, elle fut un des centres les plus agités, sinon les plus influents, de la vie chrétienne. Plusieurs saints personnages y naquirent ou s'y fixerent. Ses couvents, ses églises, ses souvenirs vénérés lui valurent une renommée, bientót couverte par le bruit que les querelles de sectes firent à l'intérieur et autour de ses murailles. Une monographie archéolo- gique sur la vieille métropole était donc assurée d'un bon accueil et MM. van Berchem et Strzygowski auraient déjà rendu un service signalé s'ils s'étaient bornés à réunir, en quelques pages, tout ce que l'on sait touchant les monuments, la topographie et les inscriptions d'Amid. Leur magnifique volume dépasse de beaucoup les limites de cet intéressant programme. Les inscriptions arabes dont M. van Berchem publie et commente le texte avec sa haute compétence, se rapportent à des personnages qui n'entreront jamais dans les 4cta Sanctorum. Nous ne pouvons que les signaler à 342 BULLETIN l'attention des historiens. À M. le prof. Strzygowski revenait le soin d'étudier et de décrire les monuments architecturaux. Cette tàáche s'offrait à lui dans des conditions qui eussent fait reculer un travailleur moins bien armé. Les indications qu'il a pu recueillir dans les textes historiques, avec le concours de M. A. Baumstark, ne sont ni trés abondantes ni surtout trés explicites.Celles qui lui ont permis de reconstituer l'aspect actuel des ruines ou des monuments encore debout, ne sont pas beaucoup plus satisfaisantes. M. St. n'ayant pu voir Ámida de ses propres yeux, a dü s'en rapporter à des photographies, à des plans et à des croquis fort obligeamment mis à sa disposition par le regretté général de Beylié et par M. Pognon. Parmi ces documents, qui sont fort bien reproduits en fac-similé, i] en est qui se res- sentent gravement des difficultés au prix desquels ils ont été obtenus. Mais M. St. posséde un regard auquel le plus mauvais cliché ne dissimule aucun détail important. La méthode du savant archéologue est connue. A la premiére impression, elle ne laisse pas de dérouter un peu les profanes. Ón est tenté de se demander si les moindres innovations de l'art de bátir doi- vent ou peuvent se ramener à une origine commune,;et s'il n'y a pasun effet de mirage dans les reflets de cette étonnante mémoire, à qui un motif orne- mental, trouvé sur un pan de mur, au fond de la Mésopotamie, rappelle la technique appliquée plus tard par les magons de Pise, de Lucques et de Pistoie (cf. p. 217). Mais il faut rendre cette justice à M. St. qu'il n'affirme rien à la légére. Ses inductions s'appuient sur des séries d'exemples si com- plétes et si parfaitement classées, qu'on est bien forcé d'y préter attention. Quand il ne parvient pas à imposer ses conjectures, il intéresse encore par l'inépuisable richesse d'information qu'il dépense à les rendre probables. Il arrive méme parfois que l'on perd de vue la conclusion vers laquelle on est conduit, pour ne songer qu'aux mille choses instructives rencontréesle long du chemin. Et le lecteur qui n'est pas obligé de se faire une opinion ferme sur toutes les parties du sujet, revient de cette exploration, enrichi d'une foule d'idées neuves et charmé de la science de son guide. Dix ans ont passé depuis que M.St. a pour la premiére fois réduit en sys- téme ses idées sur l'origine orientale de l'art chrétien (cf. 4»al. Boil. XXIV, 125). Des recherches qu'il a méthodiquement poursuivies durant ce long intervalle, ses anciennes convictions sont sorties plus solides que jamais. Tout son présent ouvrage en est une nouvelle et plus énergique affirmation. Parmi les découvertes qui sont venues les renforcer, il en est une que nous tenons à citer, parce qu'elle montre combien il était urgent que ces questions fussent remises à l'étude. Les deux fagades est et ouest de la grande mosquée de Diarbekir (l'ancienne Amid), à propos desquelles on s'est livré à tant de suppositions fantaisistes, ne sont l'ceuvre ni des khalifes arabes, ni des rois sassanides, ni de l'empereur Héraclius, ni d'aucun des bátisseurs auxquels on les a attribuées ; ce sont des produits de l'ancienne architecture indigéne, et l'une des deux au moins remonte, semble-t-il, à la — DES PUBLICATIONS HAGIOGRAPHIQUES. 343 période constantinienne (cf. pp.135,144-53 et 209). On entrevoit derriérc ce simple fait plus d'une conclusion à longue portée pour l'histoire générale de la civilisation chrétienne. Elles s'apergoivent en pleine clarté dans le cha- pitre important de M.S.sur l'ancienne architecture chrétienne de la Mésopo- tamie septentrionale (p. 217-76), et cansle court apergu: « Hellas und Mesofotamien », qui se trouve dissimulé à la fin du livre (p. 365-76), aprés une longue étude sur les murs et autres édifices de la ville arabe et sur l'art décoratif musulman en général. | Deux articles dàs à des collaborateurs spéciaux élargissent encore le cadre de ce beau livre, dont le défaut serait peut-étre la variété un peu disparate de son contenu. L'un est de M. L. von Schroeder, surla Mésopotamie du nord et le Turkestan oriental (p. 377-80) ; l'autre de Miss G. Bell, sur les églises et monastéres du Tür-'Abiin (p. 224-61). Ce dernier mérite toute la reconnaissance des hagiographes. Il est écrit avec un vif sentiment de l'art et une grande exactitude d'observation. Il est visible que l'intrépide explora- trice prend plus d'intérét aux vieilles pierres qu'aux vieux textes. Les indi- cations topographiques contenues dans les Vies de saints, les martyrologes locaux et autres produits dela littérature indigéne paraissent avoir échappé presque complétement à son attention. Elle n'a pas méme tenu compte de documents qui semblaient rédigés exprés pour elle, comme la liste des églises et monastéres restaurés au XII* siécle par Jean de Mardin (cf. AssE- - MANI, Bibltolheca orientalis, Yl, 220-24). Cette omission est surprenante ; elle a pourtant son bon cóté, car elle permet de comparer les conclusions de Miss B. aux témoignages écrits dont elles sont indépendantes. C'est un plaisir de les trouver si bien d'accord. Ainsi, l'áge que la tradition assignait, par exemple, à l'église de Deir el- Amr (cf.A4zal. Boll., XXVIII, 130-164), à celle de Mar Ia'qüb à Salh età mainte autre,se trouve confirmé par. l'exa- men archéologique de ces monuments. Plus d'un passage obscur des légen- des locales s'éclairera de méme par les descriptions de Miss B.Tous ceux qui désormais voudront écrire sur l'hagiographie ou l'histoire monastique du 'Tür- Abdin seront tributaires de sa consciencieuse étude. PP. 62. — * Marius BEssoN. L'art barbare dans l'ancien diocése de Lausanne. Lausanne, HRouge, 1909, in-4?, 238 pp., 29 planches, 194 figures. 63. — * L'abbé Marius BEessoN. Antiquités du Valais (V*-X* siécles) Fribourg, Fragniére, r9ro, in-4?^, ror pp., 50 planches, 38 figures. M. l'abbé Besson s'est occupé de l'histoire du diocése de Lausanne, depuis les origines jusqu'au IX* siécle, dans deux ouvrages excellents (cf. Anal. Boll. XXV, 352; XXVIII, 325). Il avait d'abord songé à y ajouter un chapitre sur les monuments archéologiques. Mais il se fait que ces monuments, pour la période franque, sont encore plus nombreux que 344 BULLETIN M. B. ne l'avait pensé, et le chapitre est devenu un volume, un beau et utile volume. Le bon goüt, le coup d'oeil perspicáce, l'érudition trés au courant, mais d'une parfaite discrétion, le sens critique, l'esprit de syn- thése, dont tout l'cuvrage porte la marque, nous font voir, à cóté de l'historien que nous connaissions, un archéologue compétent et trés averti. On remarquera spécialement, croyons-nous, les pages, en partie vraiment neuves, consacrées à l'étude des plaques de ceintu- rons ct à leur iconographie, comme aussi celles sur les fibules. Notre seul regret, — l'auteur n'y peut rien, — c'est que, méme dans le chapi- tre sur l'art religieux (p. 9-39), il y aitsi peu de chose qui concerne direc- tement nos études. Il n'en est pas de méme pour le volume, d'une élégance exquise et char- mante, sur les antiquités du Valais. Il est concu sur un autre plan. Dans le premier, M. B. avait non seulement recueilli les monuments figurés pro-. venant de l'ancien diocése de Lausanne, mais encore exposé, à leur propos, l'état de la civilisation dans le pays depuis les invasions germaniques jus- qu'à la fin du IX* siécle. Or l'art barbare valaisan est le méme que l'art barbare vaudois, et il n'y avait pas lieu de répéter pour celui-là ce qui avait été dit de celui-ci. En conséquence, M. B. s'est surtout appliqué à publier, pour le Valais, une collection de planches, en y joignant les explications strictement nécessaires. Les objets représentés sont beaucoup plus remar- quables et il y a, parmi eux, de vrais chefs d'ceuvre. Àu point de vue hagiographique, qui doit étre le nótre ici, il faut signaler le ch. 2, qui traite des reliquaires et des authentiques de reliques (p. 18-47) ; comme le constate M. B., parmi les cités de l'ancien royaume franc, il n'y en a peut- étre aucune qui puisse présenter une collection de reliquaires antérieurs à l'an 1000 comparable à celle qu'offre le Valais. On trouvera, dans le cha- pitre sur les manuscrits (p. 48-62), un fac-similé du plus ancien exemplaire de la Passion des martyrs d'Agaune (Paris, B. N. lat. 9550, du VII* siécle), le texte avec fac-similé (Paris B. N. lat. 13246, du VIII* siécle) de la curieu- se messe de S. Sigismond à l'intention des fébricitants, et d'une messe de S. Maurice (beau fac-similé du ms. de la Vaticane, Reg. 317, du VIII* sié- cle commengant). Enfin, parmi d'autres monuments inédits, un des plus intéressants est un fragment — douze lettres disposées sur trois lignes — de l'épitaphe de S. Hymnemodus (p. 74). On y lisait, comme dans 1e texte fourni par les manuscrits, tous de trés basse époque (MG., Scr. rer. merov. III, 180, ch. x1) les mots (TTymzem) ODUS AB(ba), et c'est là, pour l'his- toire des abbés d'Agaune, une attestation dont on ne peut méconnaitre l'importance. A. P. 64. — * Aurelio ParMiERI O. S. Á. Theologia dogmatica orthodoxa (ecclesiae Graeco-Russicae) sd lumen catholicae doctrinae exami- nata et discussa. T. I : Prolegomena. Florentiae, Libreria editrice Fioren- DES PUBLICATIONS HAGIOGRAPHIQUES. 345 tina, I9II, in-8^, xxv-$15 pp. Fr. 2o. — Le R. P. Aurelio Palmieri n'a pas découvertla théologie gréco-russe, mais Ja maniére dont il en traite cst, à beaucoup d'égards, une excellente innovation. Tout le monde sait, par l'expérience fréquente des discussions humaines, à quoi tourne finalement une réfutation qui a été faite et refaite un certain nombre de fois, sans nouvelle étude des documents originaux. On argumente pour se prouver à soi-méme qu'on a raison, ou pour le montrer à d'autres qui n'en ont jamais douté. En ces passes d'armes trop bien réglées, l'adversaire absent est représenté par un figurant, qui oflre aux coups un maximum de surface. Il est censé se faire battre par procuration, sans méme y avoir songé, et, s'il pouvait se reconnaitre dans le personnage du vaincu, il perdrait à jamais l'envie de se commettre avec le vainqueur. Tel est le résultat souvent observé en tout genre de polémiaues. Les meilleures cavses y sont expo- sées ; les controversistes catholiques n'en sont point garantis, et la certi- tude de posséder la vérité pour eux-mémes ne leur enseigne pas infaillible- ment à entrer dans la pensée de leurs contradicteurs. Le R. P. P. adresse loyalement ses observations à ceux qu'il mct en cause. Il croit, de bon cceur, à la possibilité de s'entendre avec eux, parce qu'il les connait ; i1 les comprend parce qu'il les alus avec la sincére volonté de s'instruire et non pour le plaisir de les surprendre en défaut et de leur chercher querelle. Les principes et la méthode de discussion dont il se réclame nesont pas exclusivement propres à la théologie dogmatique. Ils se recommandent à l'attention de tous ceux qui étudient l'antiquité chrétienne, à commencer par les hagiographes, car le culte des saints, dans l'église grecque, prolonge directement un des anciens courants de la grande tradition catholique. E La bibliographie amzssée par le P. P. réserve des surprises à ceux qui répétent encore, sur la foi de certains controversistes trop passionnés, que l'ignorance est universe!le dans l'église russe. Si son livre peut mettre fin a ces procédés de polémique injustes et désobligeants, 1l était temps de l'écrire pour ce seul effet. Cela ne veut pas dire qu'il y fallàt xxv -|- 815 pages, avec un appendice. L'ouvrage gagnerait, croyons-nous, à étre allégé tout au moins de certaines plaintes trop insistantes sur l'intransi- geance des esprits butés à leurs préjugés héréditaires. La réunion des églises se heurte, de part et d'autre, aux susceptibilités des partis extrémes,qui se refusent à faire aucune avance effective : on le sait de reste. A vouloir amener un rapprochement dans ces conditions, on s'exposc à étre houspillé des deux cótés à la fois. La fable, à défaut dc l'histoire, avertissait le P. P. dese tenir prét à ce désagrément. ll n'aura pas non plus le bonheur de contenter absolument tout le monde dans des milieux d'esprit plus large et de raison plus froide. Nous croyons bien qu'il ne s'en flatte guére, mais qu'importe encore ? Le but vers lequel il marche se trouve au terme d'une longue route, qui ne sera pas frayée sans quelques 346 . ' BULLETIN tatonnements. S'il fallait l'avoir reconnue avec une certitude. compléte avant de risqucr le premier pas, personne n'y commencerait jamais. Le P.P. apportc,à sa mission d'avant-coureur, tant de savoir, tant d'application . . et surtout une si généreuse bonne foi, qu'en le suivant du regard dans sa marche hardie, on ccsse de redouter pour lui les obstacles dont il se rapproche. Il les a vus, il les connait, et s'il essaie de les franchir, c'est dans une pensée de zéle, qui a recu toutes les approbations auxquelles il peut tenir, y compris celle de sa. conscience. Nos meilleurs voeux l'accom- pagznent dans sa courageuse entreprise. P. 65. — * Alfred ScugópEn. Die áltesten Heiligenkalendarien des Bistums Augsburg. Dillingen, Keller, 191o, in-89. Extrait de l'Ancuiv FUER DIE GEsCHICHTE bes HocusriFrS ÁuGSBURG, t. I, p. 241-331. — Il est toujours agréable de signaler une nouvelle contribution à l'étude des calendriers diocésains, principalement lorsque, au point de vue de la méthode, elle marque un progrés. M. S. insiste dans sa préface sur les avantages de la disposition qu'il a adoptée ; au lieu de reproduire séparé- ment les calendriers, il les a fusionnés en un seul, rendant ainsi trés com- mode la comparaison des textes. Mais quoi qu'en pense l'auteur, ce n'est pas là une innovation ; ce qui est plus neuf, c'est l'usage de signes con- ventionnels pour distinguer les saints dont les noms sont graphiquement mis en évidence et ceux qui ont dans le propre un office particulier ; c'est aussi le soin avec lequel la table onomastique est dressée. Tous les person- nages sont identifiés et, de plus, la date et la nature de la féte sont indi- quées, ainsi que l'endroit oü le saint a vécu. Pour chaque jour de l'année, M. S. transcrit les calendriers, non pas en les groupant d'aprés leurs ressemblances ou leur origine, mais en suivant l'ordre strictement chronologique. L'idée est heureuse en Soi ; mais cette disposition exige beaucoup de place et offre peu d'avantages dans cette étude ; car M. S. s'est borné à publier huit calen- driers composés durant une période assez courte, entre les années xoro et I150. On regrettera sans doute qu'il n'ait pas reproduit les calendriers moins anciens. Dans un des calendriers, datant de 1120 environ, est mentionnée au 15 avril S. Helena v., que M. S. identifie avec la mére de Constantin. Cette conjecture déconcertante à premiére vue, puisqu'il est parlé d'une vierge, et que M. S. n'a proposée que dubitativement,a toute chance d'étre exacte, car on retrouve indiqué à la méme date le Trassitus S. Helenae impera- iricis dans des calendriers de S. Laurent de Liége, du diocése de Salzbourg, dans le martyrologe de Canisius (Act. SS., April. II, 371). Cette particu- larité a son intérét ; car la féte de Ste Héléne ne semble avoir été introduite en Occident qu'à la fin du IX* siécle ; cf. KetLNER-BUND, L'a»mnée ecclé- ssastique (1910), p. 429. H. MonkErvs. DES PUBLICA11ONS HAGIOGRAPHIQUES. 347 66. — * Bibliothéque liturgique publiée par Ulysse CuEvALtER. Tome XIII. Ordinaire de l'ordrz dc Nolre-Dame du Mont-Carmcel par Sibcrt de Bcka (vers 1312) publié d'aprés le manuscrit original et colla- tionné sur divers manuscrits et imprimés par le R. P. Benedict ZtuMERMAN C. D. Paris, Picard, 191o, in-8^, xxii-402 PP» fac-similé. Tome XIV. Institutions liturgiques de l'éelise de Marseille (XIIF siécle), copiées et annotées par le chanoiné J.-H. ArBANEs et publiées d'apres le manuscrit original des archives dela préfecture de Marseille avec le Mor- tuologe de la méme église par le chanoine Ulysse CuEvAz iEn. Paris, Picard, I9IO, in-8^, xxx11-175 pp. Il y a quelques années, le R. P. Zimmerman avait expliqué, dans une série d'articles de vulgarisation, le rite des Carmes d'aprés le Cérémonial de Sibert de Beka (cf. Anal. Boll., XXIV, 424). I1 publie aujourd'hui, d'aprés le ms. 193 de Lambeth Palace, le document lui-méme, en le colla- tionnant avec toutes les sources qu'il a eues à sa portée. L'Ordinaire de ' Sibert, qui forme la base de toute la liturgie carmé'itaine, reproduit, à quel- ques variantes prés, celui de l'église patriarcale du Saint-Sépulcre de Jéru- salem, rédigé.en 1160. À l'origine, l'élément francais prédominait dans lc chapitre du Saint-Sépulcre. Dans le rite de cette église, comme dans ccilui des Carmes, on ne remarque pas de trace d'influences orientales : tout y est frangais, à part les lecons du samedi-saint, qui sont purement romaines, et aussi, bien entendu, les cérémonies particuliéres, nouvellement intro- duites en l'honneur de souveni:s locaux. Dans sa préface, aprés avoir décrit. le manuscrit qu'il publie et exposé l'origine et le contenu de l'Ordinaire, le savant éditeur donne un résumé concis et intéressant des modifications que subit, par la suite, la liturgie deson ordre. Nous avons remarqué spéciale- ment ce qu'il dit des additions apportées au sanctoral et des influences qui les amenérent (p. xix-xxi). Ces additions furent tellement abondantes qu'en 1579 il ne restait plus qu'un seul jour libre. En appendice, le R. P.Z. publie une série d'offices du rite carmélitain, tirés de manuscrits et de vieux imprimés liturgiques (p. 289-347). D'abondantes tables (p. 349-402) terminent le volume. Le texte dans lequel ont été codifiées, vers 1264, les coutumes liturgiques de Marseille, vient trés heureusement faire suite aux ordinaires de Laon, de Reims et de Bayeux publiés naguére par l'infatigable éditeur de la Bibliothéque liturgique (tomes VI-VIII). Les traits caractéristiques des usages marseil'ais sont fort bien groupés dans la préface ; si ce qui regarde les saints (p. xi-X111) a comme de raison particuliérement attiré notre atten- tion, le reste ne nous a pas semblé moins intéressant. A. D. 67. — * The Benedictional of saint Aethelwold bishop of Win- chester 963-984 reproduced in facsimile from the manuscript in the Library of the duke of Devonshire at Chatsworth and edited with text and 348 BULLETIN introduction by George Frederic WanNER and Henry Austin Wirsox. Oxford, privately printed for prescntation to the members of the Rox- burghe Club, r9ro, in fol., r.x-56-1v pp. et 119 planches. — Le manuscrit qui fait l'objet de cette publication luxueuse est un des monuments les plus importants de l'art anglais avant la conquéáte Normande, en méme temps qu'il rappelle le souvenir d'un des plus remarquables évéques de l'église d'Angleterre, S. Acthelwold de Winchester. C'est sur l'ordre de cet évéque, praesul Wintoniae... magnus Athclwoldus,qu'il a été exécuté par un moine nommé Godeniamnius, comme nous lapprenons par la dédicace métrique placée en tcte du volume. Celui-ci est un recueil de bénédictions épiscopales, analogues à d'autres bénédictionnaircs bien connus des liturgistes, comme celui de l'archevéque Robert, dont M. Wilson a donné une si bonne édition dans la H. Bradshaw Society. Les formules de bénédiction sont au nombre d'environ 170, se rapportant au propre du temps et au propre des saints, plus, à la fin une série de formules de communi. Le calendrier est relative- ment peu fourni de noms des saints : Nat. S. Sebastiani, Agnetis, Vin- centi, Pault (conmv.), Agnetis (II), Agathae, Vedasti, Petri (cathedra), Gregori, Ambrosii, Tiburtit et Valeriani, Etheldredae, lohannis Bap- Listac, Petri el Pauli, Swithunt, Benedicti, Laurentii, Assumptio B.M.V., Bartholomaet, Iohannis Baptistae (passio), Nativ. B. M. V., Matthaei, Michaclis, Omnium Sanctorum, Martini, Caeciliae, Clementis, Andreac, Thomae. Dans cette liste, deux saints d'Angleterre seulement, St* Ethel- dreda, abbesse d'Ély, un monastére dont S. Aethelwold s'occupa spéciale- ment, et S. Swithun, évéque de Winchester. Trente miniatures en pleine page, sans compter d'autres ornements, font du bénédictionnaire d'Aethel- wold un bijou artistique. Elles sont, malgré quelques gaucheries, oü l'on observe la caractéristique de l'époque, également remarquables au point de vue du dessin et de la composition. Celles qui représentent les deux saints anglais qui ont trouvé place dans le volume, sont probablement les plus anciens monuments iconographiques du culte dont ils étaient l'objet. L'illustration était connue par les gravures de J. Gage (dans Archaeolo- gia, 1832) et par des fac-similés isolés. Nous avons maintenant une repro- duction intégrale du manuscrit, à la suite de l'édition de MM. Warner et Wilson. Cette édition est admirable, digne de l'ceuvre et du mécéne éclairé qui en a ordonné la publication. Les deux spécialistes éminents qui l'ont entreprise ont étudié le manuscrit d'une facon approfondie, chacun à son point de vue. M. Warner s'est attaché surtout à la partie paléographique et artistique ; M. Wilson est resté sur son terrain propre, qui est la liturgie. Sa grande connaissance du sujet lui a permis de remonter aux origines du rite, d'en esquisser les développements, et d'indiquer la place que le bénédic- tionnaire de S. Aethelwold occupe dans cette catc;zorie de livres. Des consi- dérations ingénieuses, tirées de l'histoire de la translation de S. Swithun, tendent à resserrer la date de l'exécution du chef-d'ceuvre de Godeman entre le 15 juillet 971 et le 1 aoüt 984. H. D. DES PUBLICATIONS HAGIOGRAPHIQUES. 349 68. — * Paul Govr. Le Mont-Saint-Michel. Histoire de l'abbaye et de la ville. Étude archéologique et architecturale des monuments. Paris, Colin, 19ro, gr. in-85, 771 pp., 2 frontispices, 36 autres planches hors texte et 470 gravures dans le texte (broché en deux tomes). I'r. 5o. — Le sous-titre indique bien les deux grandes subdivisions de l'ouvrage. Outre une introduction sur« les sources de l'histoire du Mont-Saint-Michcel » (p.3-23) et une premiére partie consacrée à la topographie (p.25-80),il com- prend deux sections principales, oü sont examinées, de part et d'autre en suivant l'ordre chronologique, l'histoire (p. 81-378) et l'architecture (p.379-712) de l'incomparable monastére.Le reste du volume est rempli par la bibliographie (p. 713-30) et par les index et les tables (p. 731-770). Rien n'y manque, on le voit ; et, qui plus est, tout est de qualité supérieure. L'auteur, architecte en chef des monuments historiques, a été chargé en 1898 de diriger les travaux de restauration du Mont-Saint-Michel ; depuis douze ans il consacre, avec un dévouement passionné, à cette belle ceuvre, sa science, son grand talent, son goüt trés affiné, et il est arrivé déjà à des résultats importants. On ne s'en étonnera pas quand on aura lu le dernier chapitre oü il expose, sur la conservation et la restauration des monuments historiques du Mont-Saint-Michel en particulier, des considérations pleines de sagesse et de bon sens ; quand on aura constaté avec quelle largeur de vues il résume,dans a conclusion finale,les idées générales que lui suggcrent et son expérience et des méditations prolongées. Il nous plait de signaler notamment ce que M. G. dit de l'importance qu'il convient d'attribuer aux études historiques parmi les investigations de l'architecte qui se spécialise dans la restauration des anciens monuments ; importance primordiale pour la conception et décisive pour l'accomplissement méthodique de l'oeuvre de restauration. L'auteur était qualifié pour parler ainsi ; car, au cours de tout l'ouvrage, il se montre à la fois historien bien informé et bien formé, archéologique expert ct technicien trés habile. Avant d'énoncer briévement les préceptes dans l'épilogue qui couronne son beau livre, il donne l'exemple dans l'ouvrage lui-méme ; l'étude des textes y va de pair avec l'examen des édifices et les traditions historiques y sont soumises au contróle des observations archéologiques et architectura- les. Au reste, méme indépendamment du résultat pratique que M. G. avait en vue, il y a profit et plaisir à lui entendre rapporter en détail l'histoire de l'abbaye et les légendes qui entourent ses lointaines origines (1). (1) M. G. n'est pas et ne pouvait étre spécialiste en hagiographic. Aussi quel- ques passages qui regardent nos études pourraient-ils étre améliorés ; par ex., p. 96, dern. ligne, sancti archangeli pignora doit étre traduit « des reliques » ct non pas « des gages » du saint archange ; p. I00, note 2, il n'est pas du tout exact de dire que «la canonisation des saints n'a commencé qu'aprés le concile de 350 ' BULLETIN L'illustration du livre est abondante: cartes, plans, dessins, vues d'ensem- ble et de détail, souvent d'une trés grande beauté, sont multipliés à profu- sion ; tous du reste ont leur valeur documentaire. Bref, texte et figures ne paraissent pas indignes du magnifique sujet qu'ils sont destinés à faire comprendre et admirer ; c'est tout dire. A. P. 69. —* Jakob Hubert ScHürz.Die Geschichte des Rosenkranzes unter Berücksichtigung der Rosenkranz-Geheimnisse und der Marien- Litaneien. Paderborn, Junfermann, 1909, in-8e, xxiv-304 pp. — L'usage de réciter l' Ave Martia ne commence guére à poindre, sauf de rares cas iso- lés, qu'àla fin du XII* siécle ; cent ans plus tard, i] s'était imposé à la dévotion des fidéles, mais avec une légére addition, la salutation d'Élisa- beth à Marie. Ce ne fut qu'au milieu du XVII: siécle que l'lve Maria, avec la supplication finale, tel que nous le disons de nos jours, devint fran- chement populaire. Que si l'on examine d'autres formes de la piété, enca- drant la récitation du chapelet, on constate dans mainte religion la coutume de seservir de perles ou de petites pierres enfilées, pour se rendre vite compte du nombre d'/1ve qui ont été dits, l'habitude aussi de réciter déjà du temps de S. Dominique et peut-étre avant 150 Ave, à l'imitation de la lec- ture des 150 psaumes, dont se compose le psautier ; et, vers le milieu du XIV* siéc'e,on en vint à entrecouper les Ave de 10 en 1o d'un Pater noster. Enfin, vers 1450, des Chartreux allemands introduisirent la pratique d'ac- compagner ces longues priéres vocales,toujours les mémes, de courtes médi- tations sur les mystéres de la vie de N.-S. et de sa divine Mére. Ainsi fixée, la dévotion du Rosaire rencontra dans le dominicain Alain de la Roche son plus ardent promoteur au XV* siecle. Tout cela a été dit déjà, prouvé et confirmé avec la précis:on désirable par des critiques avisés ; et M. Sch. n'a eu qu'à résumer leurs doctes élucu- brations. Peut-étre a-t-il recouru trop souvent à des formules vagues et ambigués pour atténuer ces résultats incontestables concernant les ori- gines et les premiers développements du Rosaire. En revanche, on fera, je pense, un bienveillant accueil à la masse de documents que l'auteur a réu- nis sur l'évolution ultérieure de cette dévotion, les confréries et les indul- gences, dont le type primitif et les var'étés subséquentes ont été le point de départ de ce travail de vulgarisation. La III* partie du livre est consacrée aux litanies de la S'* Vierge, dont on reproduit différents spécimens, empruntés à des collections manuscrites et imprimées. . V.O. 70. -— J-A.F.KaoNENBURG,C.SS.R. Maria's Heerlijkheid in Neder- land ;De Middeleeuwen. Tome VI. Maria's genadeoorden en miracu- Trefite » ; pz 301-102, il n'aurait pas fallu utiliser sans les plus formclles réscrves la'Vic apocryphe de S. Maur. DES PUBLICATIONS HAGIOGRAPHIQUES. 351 leuze beelden. Amsterdam, Bekker, s. a. (1910), in-89, 555 pp. Nombreuses illustrations. — Le R. P. K. a divisé l'histoire du culte Marial en quatre périodes : les origines, le moyen áge à partir du X* jusqu'au. XV* siécle, la réforme et l'époque moderne. Le sixiéme volume termine l'exposé de la seconde période, mais forme en méme temps un tout indépendant. On y trouve l'histoire des statues miraculeuses de la Vierge vénérées en Hol- lande.C'est une heureuse idéed'avoir réuni ces monographies sur les lieux de pélerinages ; car elles rendent bien compte de ce que furent en ces lieux les manifestations trés spéciales de la piété des fidéles. Chaque notice rapporte l'origine historique ou légendaire du pélerinage et les principales faveurs qui y furent accordées ; elle se termine par une bibliographie, oü l'on recon- nait l'information trés étendue du consciencieux auteur. On s'est souvent plu, surtout dans les milieux protestants, à exagérer le nombre des statues miraculeuses. En Hollande, d'apres le P. K,, il y en avait quatre-vingts au plus. MN Dans une preface rapide, le P. K. rappelle que ces images de dévotion, inconnues jusqu'au XII* siécle, apparaissent dés le XIIIe et sont extréme- ment en faveur au XIV* siécle. Il décrit ensuite les principales démonstra- tions d'une piété souvent ingénue, auxquelles donnérent lieu les pé!leri- nages aux statues célébres. Le volume se termine par un tableau largement esquissé de l'évolution du culte Marial du Xe au XV* siécle. Il sert de con- clusion aux cinq derniers tom:s du grand ouvrage du P. K. Pour marquer les étapes de la dévotion populaire, l'auteur compare l'apparition de la Ste Vierge rapportée dans la Vita Radbodi et celles dont parlent les légendes de Béatrice et de Théophile, telles que les racontent des poémes néerlan- dais du XIII* et du XIV* siecle. La piété,d'abord révérencielle et craintive, devient confiante et tendre, elle s'exprime avec un abandon intarissable. Cette transformation, remarque le P. K., coincide avec la formation des communes ; elle.eut pour principal facteur l'influence des nouveaüx ordres de S. Norbert et de S. Bernard. Force nous est de reconnaitre, quoi qu'il en soit de la vérité de la thése, que le choix des exemples n'est pas toujours . heureux.Car il est impossible,à moins de selivrer à un minutieux travail de comparaison, de distinguer, dans une traduction de récits beaucoup plus anciens, des éléments nouveaux d'avec ceux qui furent empruntés ; et tou- jours la trame de la légende traditionnelle entravera-t-elle la spontanéité du " remanieur. Le XIV* siécle marque, d'aprés le P. K., une nouvelle évolu- tion du culte de la St Vierge,caractérisée par les miracles qu la Providence multiplie pour récompenser cette dévotion. Il est permis de regretter que cette étude générale n'ait pas été plus appro- fondie. Il eüt fallu tenir compte de l'évolution de la culture intellectuelle à . chaque époque. Bien des facteurs de cette évolution, pour étre justement appréciés,auraient dà étre examinés dans les pays limitrophes. Enfin, il eüt été utile de rappeler que sous l'influence des évangiles apocryphes, la bio- 352 | |... BULLETIN graphie de la Vierge s'était durant cette période singuliérement enri- chie. Par endroits, on est frappé d'un certain manque d'unité dans la concep- tion de l'ouvrage. Visiblement, le P. K. s'adresse à des croyants. L'élan de sa dévotion le porte méme à présenter l'action de la Providence d'une maniére tangible. Il. montre les diflérentes personnes de la Ste Trinité se servant à chaque époque de moyens appropriés pour promouvoir le culte de Marie ; tandis qu'à d'autres endroits, il prend à partie les incroyants, cher- chant à leur prouver que le culte de Marie est légitime ou quela dévotion des images miraculeuses n'est pas une survivance paienne. Le développement splendide du.culte envers la Mére de Dieu oftre un spectacle singuliérement réconfortant pour la piété ; le tableau qu'en retrace . le P. K. aurait pu gagner en précision et en objectivité si, tout en décrivant les concours extraordinaires des fidéles au pied des statues miraculeuses, il eüt formulé certains excés d'une dévotion portée à préter à des prati- ques extérieures une efficacité infaillible, quand il s'agit d'obtenir des grá- ces temporelles. Les réserves que nous avons été amené à faire concernent toutes la pré- face et la conclusion ; nous reconnaissons dans l'histoire de chaque lieu de pélerinage l'abondante information que nous avons louée dans les volumes précédents (Anal. Boll., XXV, 193 ; XXVI, 327, XXVIII, 490). H. MonErUs. 71. —* A. WiLMART O. S. B. Extraits d'Acta Pauli. Extrait de la Revue BÉNÉpiCTINE, t. XXVII (r91o), p. 402-12. 72. — K. ScuMuipr. Ein neues Fragment der Heidelberger Acta Pauli, dans SITZUNGSBERICHTE DER KÓNIGLICH PREUSSISCHEN ÁKADEMIE DER WISSENSCHAFTEN, t. 1909, p. 216-20. Un vieux manuscrit latin de la Bibliothéque de Munich contient, parmi d'autres fragments, un discours en forme de bénédictions ou « macarismes » et une courte homélie que feu O. von Gebhardt crut reconnaitre pour des extraits d'une ancienne traduction des Acta Pauli. 1l les publia en appen- diceà sa magistrale édition de la Passio Theclae (Texte und Untersuchun- gen, N. F. VII, 2, crx-cx,137 ; cf. Anal. Boll., XXII, 207). Le R. P. Dom Wilmart vient de retrouver ces deux mémes morceaux à la Bibliothéque Vaticane dans le codex Reginensis 1050, oà ils sont rattachés, ou plutót juxtaposés à une série de fragments analogue, mais non identique à celle du manuscrit de Munich. Il en conclut que le compilateur de ce dernier avait à sa disposition un exemplaire du méme recueil d'extraits pseudo-apostoli- ques qui a servi au rédacteur du codex Reginensts (p. 403). Du moment que les piéces en question sont supposées prises à un recueil d'extraits, on ne voit plus bien ce que leur présence dans deux compilations différentes per- met d'inférer sur la nature du document d'oà elles proviennent originaire- DES PUBLICATIONS HAGIOGRAPHIQUES. 353 ment. Néanmoins Dom W. se sent disposé à les regarder, ainsi qu'un troisiéme fragment qui les précéde dans le manuscrit du Vatican, « comme découpés dans un: recension catholique des Acta Pauli remontant appro- ximativement à la premiére partic du ÍV* siécle, et préférablement d'origine africaine » (p. 404). Quand on passe au détail, on trouve que cet avis, énoncé du reste avez une extréme circonspection, s'appuie sur une base bien étroite, si étroite que, par endroits, il y a tout juste la place d'y poser un point d'interrogation (1r). En tout cas, le savant critique aura rendu le service appréciable de republier les deux discours en tenant compte du témoignage nouvellement survenu. C'est désormais d'aprés Dom W. qu'il faudra en citer le texte. De son cóté, M. le professeur C. Schmidt est parvenu, gráce à une infor- mation recgue de M. Crum, à retrouver un feuillet du célébre papyrus d'Heidelberg, d'aprés lequel il a établi sa non moins célébre édition des Acta Pauli. Le nouveau fragment vient se placer entre les pages 22 et 23 de l'édition imprimée, c'est-à dire entre les folios À. Av (cf. BHO. 882). Il ne rappelle que trop, par son délabrement, l'aspect général du manuscrit. Pas une seule ligne n'y est entiére ; presque toutes sont gravement mutilées en plus d'un endroit, et plusieurs ont été reconstituées par l'éditeur autour de trois ou quatre lettres ou moins encore. Pour reprendre quelque con- fiance dans ce texte si largement rapiécé, on a besoin de se rappeler que M. S. a vraiment épuisé tous les moyens d'information qui permettent de deviner le contenu du document et que, aprés tant de patients efforts, il est en mesure de comprendre des indices qui ne disent rien à d'autres yeux. P.R. 73. — * Mons. S. Can. Gk&cH. San Publio in un antico dittico del museo nazionale di Firenze. Malta, 191o, in-80», 18 pp., deux phototy- pies. — Les eflorts des Maltais pour identifier S. Publius honoré dans leur ile avec le Publius dont il est question dans les Actes des apótres (28,7 seq.) n'ont guére été couronnés de succés (47al. Boll., XVI, 335). A son tour, Mer Grech romptune lance en faveur de la tradition chére à ses compatrio- tes. Dans sa Storia dell" arle Italiana (Y, 421) M. Venturi a publié un dip- tyque en ivoire, du V* siecle, conservé à Florence et dont l'un des pan- (r) Un de ces points d'interrogation nous concerne directement. Dom W. me fait l'honneur de me demander,en comparant A45a/. Boll., t. XXV, p. 355, notc 4 et Anal. Boll., t. XXIV ,p. 278,5si jc crois encore quc le fragment donné par M, C. Schmidt à la suite des Acía Pauli pourrait appartenir à un discours dc l'Apótre, plutót qu'à un évangile apocryphe, d'ailleurs inconnu. J'avoue que je pensais avoir prévenu cctte question, Du moment qu'il faut lire PAi/«zosophos?» ct non Phil«ipbpos»,sur la planche 57 de M. Schmidt, l'hypothése proposée n'a plus en sa favcurqu'une simple possibilité, qui ne suffit pas à la rendre probable. ANAL. BOLL,. XXX. 24 354 BULLETIN neaux représente des scénes empruntées aux Actes des apótres. Au centre l'artiste montre S. Paul secouant la vipére qui l'a mordu au doigt (Act. 28, 5); en dessous on voit deux malades,qui apparemment,implorent leur gué- rison (1ibid., 9) ; dansla partie supérieure l'apótre, assis dans un fauteuil, semble enseigner. M. Venturi (l. c., p. 504) y reconnait S.. Paul devant l'Aréopagc. D'apres Mgr Grech, au contraire, cette derniére scéne repré- senterait l'ordination de S. Publius par S. Paul. C'est là-dessus que repose toute l'arrumentation. Je suis obligé de reconnaitre que les raisons que fait valoir l'auteur n'ont pas réussi à me convaincre. V. D. V. 74. — * Hermann MüLLER. Das Martyrium Polycarpi. Ein Beitrag zur altchristlichen Heiligengeschichte. In-89, 16 pp. Extrait de Ró- MISCHE. QUARTALSCHRIFT. t. XXII (1908), p. 1-16. 75. — * Hermann Mürren. Aus der Ueberlieferungsgeschichte des Polykarp-Martyrium. Paderborn, Bonifacius-Druckerei, 1908, in-8^, 69 pp. | ! 76.— Hermann MürLkgR. Eine Bemerkung zum Martyrium Poly- carpi, dans THEor.octE UND GLAUBE, t. II (1910), p. 668-69. 77. — BaprEN. Der Nachahmungsgedanke im Polykarpmartyrium Ipip. t. III, 1911, p. 115-22. Il semble bien, à en juger d'aprés les divergences des manuscrits, que le martyre de Polycarpe a subi de trés bonne heure quelques retouches. De ces éléments étrangers prétendre dégager l'original, serait pure chimére ; mais sans contredit il est utile d'attirer l'attention sur les passages qui paraissent sujets à caution. De ce nombre sont, d'aprés M. H. Müller, les endroits de la Passion de Polycarpe qui présentent des analogies avec le récit évangélique de la mort du Christ. Il est à remarquer, tout d'abord, que les rapprochements signalés par M. M. ne sont pas tous également certains. Polycarpe, afin de pouvoir prolonger sa priére, fait servir à boire et à manger aux satellites qui viennent l'arréter (p.9); j'ai peine à trouver là une allusion à la derniàre céne. Lorsque le narrateur parle de l'odeur agréable qu'exhale le corps du martyr (p.1r), a-t-il en vue le verset de S. Jean (19,39) au sujet de la sépulture du Sauveur ? Ensuite le critére, dont se sert M. M. préte flanc à la critique ; il est tout naturel, en effet, que le chrétien qui, au nom de ses fréres de l'église de Smyrne, rédigea la relation de la mort de Polycarpe, ait fait ressortir les points de contact avec la Passion du Christ. On peut accorder pourtant que ceux-ci ont pu étre multipliés dans la suite ; encore faut-il faire la preuve. Dans un second travail, M. M. táche de consolider sa premiére position. Étendant le cercle de ses recherches, il examine de prés la tradition manus- crite et fait l'analyse de quelques passages. Àu sujet de la prédiction de la mort par le feu (ch. 5 et 12), il montre fort bien comment cet épisode a évolué(p. 42 seq.). Simple songe d'abord, la révélation est présentée ensuite DES PUBLICATIONS IHAGIOGRAPHIQUES. 355 comme faite au saint la nuit, pendant sa priére; dans un dernier stade, le narrateur affirme que le saint a eu cette vision tandis qu'il était en oraison. C'est le passage de cette intéressante étude qui nous a paru le plus réussi. Quant à la traduction arménienne de la Passion de Polycarpe ( Theologische Quartalschrift, LXIIL, 256 seq.), faut-il y attacher avec M. H. M. une si grande importance ? Ávant dela regarder comme l'écho du texte le mieux conservé,on voudrait étre un peu plus éclairé à son sujet.Il n'est pas rare en hagiographie d'avoir affaire à des textes oà tout parait s'enchainer parfaite- ment et qui pourtant ne sont formés qu'au moyen de découpures. Tout ce travail est conduit avec méthode »t se lit avec fruit ; aussi som- mes-nous heureux d'apprendre que le savant professeur poursuit ses recher- ches. En 1908,le P. Chrysostome Á. Papadopoulos a publié dansle «ápoc éxkAnciacTiKÓóc des fragments du. martyre de Polycarpe d'aprés quelques feuillets conservés à Jérusalem (cf. 4st]. Boll., XXIX, 202) ; les ch. 6, 16, 17 présentent vers la fin certaines omissions dans lesquelles M. M. croit trouver une confirmation de ses vues. Malheureusement ces passages se lisent sous la méme forme dans le codex Vindobonensis historicus graecus 3, dont l'étroite parenté avec le texte de la bibliothéque patriarcale a déjà été signalée (1l. c.) ; il. est donc fort douteux que, de ces fragments, il y ait beaucoup à attendre. De son cóté, M. Baden consacre quelques pages à montrer que, dés l'origine, l'idée de l'imitation du Christ était familiére aux chrétiens. Dés lors, rien de surprenant que déjà le premier rédacteur ait songé à mettre en relief, dans le récit de la passion de Polycarpe, ce qu'elle avait de commun avec celle du Sauveur. Au point de vue spécial oü s'est mis M. B., il était superflu de prouver que jusqu'à nos jours la méme pensée se refléte dans la liturgie catholique. : V.D. V. 78. — * A. W. F. Bruwr. The Apologies of Justin Martyr. Cam- bridge, University Press, 1911, in-89, rLviri-154 pp. (CAMBRIDGE PaArRIsTIC TExrs). | 79. — * L'abbé A. Bénv. Saint Justin. Sa vie et sa doctrine. Paris, Bloud, 191r, in-12, 64 pp. (SCIENCE ET RELIGION, 580). L'introduction de M. Blunt nous renseigne, en quelques pages nettes et précises, sur la véritable portée des apologies et sur leur importance au point de vue dogmatique. Rien d'essentiel n'y est omis. M, B. fournit aussi quelques données sur la Vie de Justin ; il se contente de mentionner qu'on a essayé de rapporter à notre saint l'inscription MZOYCTINOC trouvée dans la catacombe de Priscille; il serait, en effet, bien difficile de prou- ver qu'il s'agit ici de l'apologiste. Le texte grec est pourvu d'un commentaire excellent, qui, par endroits, paraitra peut-étre trop élémentaire. Une liste renferme les passages oü la nouvelle édition s'écarte de celle de Krüger. A la suite des apologies sont 356 BULLETIN publiées, en appendice, deux piéces, qui dans le manuscrit font corps avec elles : la lettre d'Antonin au sujet des chrétiens et celle quia trait à la légion fulminante. L'exécution matérielle est élégante et irréprochable; élore banal lorsqu'il s'agit d'ouvrages sortant de l'University Press de Cambridge. La brochure de M. l'abbé A. Déry s'adresse au grand public. On y trouve esquissés à larges traits la vie et les enseignements de S. Justin. Le tout est appuyé par des extraits assez nombreux de ses oeuvres puisés, pour les apologies, dans la traduction de M. L. Pautigny, et, pour le dialogue avec Tryphon, dans celle de M. Archambault. M. B. a eu l'heureuse idée d'insérer dans la notice biographique le texte méme de la Passion deS. Justin, interprétée d'ailleurs de facon assez libre. Mais pourquoi sembler attribuer cette piéce à Métaphraste (p. 16)? Elle ne faisait pas méme partie du ménologe de l'hagiographe byzantin etle manuscrit le plus ancien qui nous l'a conservée lui est antérieur d'un siécle au. moins (4zai. Boll., XXIX, 203). V. D. V. 80. — P. BrEpjau, P. d. ]. M. Nestorius. Le livre d'Héraclide de Damas. (Paris) Leipzig, Harrassowitz, 191o, in-8», xr-634 pp. 81..— * F. Nav. Nestorius. Le livre d'Héraclide de Damas, tra- duit en francais. Paris. Letouzey et Àné, 1910, in-8», XxIX-404 pp. Nestorius jouit en ce moment d'un retour de fortune ou de justice. Depuis que M. Bethune-Baker a entrepris de l'enlever aux nestoriens (cf. 7;4zal. Boll., XXVIII, 233), plusieurs critiques de grande autorité ont exprimé l'avis que sa cause méritait un nouvel examen. À cóté de ces juges com- pétents, on a vu se former tout un parti de redresseurs de torts, qui, sans méme attendre la revision du procés, ont déjà proclamé, avec une assu- rance compromettante,la réhabilitation du condamné.Le document nouveau qui a provoqué ce revirement et qui sert aujourd'hui de prétexte à cette campagne, est une apologie que le malheureux archevéque de Constantino- ple composa dans son exil de la Grande-Oasis, en Thébaide, et qu'il parait avoir achevée en 451, trés peu de temps avant sa mort. Elle est intitulée: Le Livre ou : LeTraité d' Héraclide de Damas. Ce titre,qui ne rime à rien, n'était, semble-t-il, qu'un pseudonyme imaginé pour la soustraire à la pros- cription qui enveloppait tous les ouvrages de Nestorius. Il ne la sauva pas. Le Livre d'Héraclide passa à peu prés inapergu ou ne rencontra qwe l'attention de la police, qui avait consigne de le détruire. Il aurait péri sans retour, n'étaitla traduction syriaque dont un exemplaire fut retrouvé, en 1889, dans la bibliothéque du patriarche nestorien, à Kocanés dans le Kur- distan. Ce manuscrit est probablement un exemplaire unique. Une copie en fut prise clandestinement, par un prétre indigéne, pour la mission américaine d'Urmiah. Elle fut recopiée, pour la bibliothéque de l'université de Strasbourg, gráce à M.l'abbé H. Goussen, à qui revient en grande DES PULBDLICATIONS HAGIOGRAPHIQUES. : 357 partie le mérite d'avoir attiré l'attention sur ce document capital. Un autre double de la copie d'Urmiah fut mise par M. Jenks à la disposition de M. Bethune-Baker. De son cóté, M. l'abbé Bedjan, qui, dés x9or, avait publié - d'aprés le manuscrit de Strasbourg, quelques extraits du L:vre d' Héraclide (cf. Anal. Boll., XXV, x1o), le transcrivit en entier, deux ans plus tard. Enfin il réussit à faire prendre une nouvelle copie et cette fois directement sur le manuscrit méme de Kocanés. C'est d'aprés cet exemplaire, collationné sur sa propre copie du manuscrit de Strasbourg et sur celle de M. Béthune- Baker, qu'il vient d'éditer intégralement l'apologie de Nestorius. Le véné- rable doyen des syriacisants méritait l'honneur d'attacher son nom à cette publication, une des plus utiles qu'il ait accomplies durant sa laborieuse carriére. ! Le Ltvre d' Héraclide comprend trois parties : une sorte d'apergu géné- ral sur les hérésies christologiques ; un long examen, ou plutót une contre- partie détaillée de la procédure canonique et des moyens de preuve employés par S. Cyrille au concile d'Éphése ; enfin un épilogue historique sur les malheurs de l'église d'Orient, pendant les tristes années qui vont d'Éphése à Chalcédoine.Nestorius y est censé dialoguer avec un contradic- teur (?) fictif appelé Sophronius. Il faudrait une monographie en régle pour coordonner et réduire en systéme les idées théologiques que les deux inter- locuteurs échangent en leurs interminables redites. Nous sommes heureux de n'avoir pas à l'essayer. I1 est déjà suffisamment difficile d'apprécier la lumiére nouvelle que ce dialogue imaginaire jette sur la marche extérieure des événements auxquels il fait allusion et sur le róle historique des person- nages qui y furent mélés. L'impression générale qui s'en dégage, et qu'il s'agira de contróler prudemment, c'est que, entre Nestorius et S. Flavien d'une part, S. Cyrille et Dioscore d'autre part, la continuité, sans étre par- faite, pourrait étre encore plus étroite qu'on ne le soupgonnait déjà. Sans doute, il faudrait une prévention bien forte pour accepter, comme un témoignage impartial, les récriminations que l'exilé de la Thébaide éléve contre S. Cyrille. Néanmoins, quelques-unes de ses plaintes éveillent des soupcons que les actes mémes du concile d'Éphése sembleraient confirmer dans une certaine mesure, Si les adversaires de Nestorius avaient, au fond, l'intention de le ramener par la persuasion, leur conduite ne préterait-elle pas à leur supposer d'abord l'intention de l'accabler ? Le zéle intempestif qu'ils mirent à le poursuivre, ne devait-il pas trop naturellement le prédis- poser à voir,dans sacondamnation,le dernier acte d'une rivalité personnelle, Í exercée contre lui par des procédés au moins irréguliers ? Nous nous bor- nons à poser ces questions, qu'il faudrait reprendre de plus haut. Nesto- rius se montre fort ardent à défendre la mémoire de S. Flavien de Con- stantinople, qu'il regarde comme une autre victime de sa cause et le conti- nuateur malheureux de sa lutte contre les empiétements d'Alexandrie (cf. PP. 459-77, 4980-96, 506-513). Sans dissimuler que son successeur l'avait 358 BULLETIN désavoué devant Dioscore, en termes d'ailleurs assez ambigus (pp. 482, 512), il n'en donne pas moins son adhésion pleine et entiére aux actes et à la profession de foi que Flavien paya de sa vie (cf. p. 495: e 003 canolaa mam Juoc rmi Jena quie 3a quippe idipsum equidem seusi atque. Flavianus). À propos de la mort de S. Flavien, recueillons, en passant, l'indication précise qu'il aurait succom- bé sur la route de l'exil, achevé dés la quatriéme étape par les mauvais traitements qui prolongérent les indignes scénes du conciliabule d'Éphése (p- 495). Plus inattendu encore est l'accent de triomphe avec lequel l'ancien arche- véque dé Constantinople salue, dans le pape S, Léon, le vengeur de la vraie foi. Il va jusqu'à se réjouir que la doctrine, suspecte sur ses lévres, ait été proclamée par un témoin plus autorisé : edvo33202.:2223 MAN o mae moda mee noc 2m. ..oals. ooc .ocnóurec Lom eam mÜeiiasese .o29 mom mcax3 om. eA noc i875 à WEYS ea oco (p. 514) : Et cum eis suspectus essem... Deus ad hoc destinavit. praeconem ab 1sla. suspicione integrum, Leonem, qui sine timore verttalem praedicavit (cf. p. 520). On aimerait à pouvoir se dire que cet hommage traduisait une conviction sin- cére, qui, au fond, n'avait peut-étre jamais cru se démentir, ou que vingt ans de tragiques épreuves avaient ramenée à la conscience d'elle-méme. Et malgré soi on se demande quel cours auraient pris les événements, si la protestation du condamné d'Éphése, au lieu de se perdre dans le silence hostile du désert, au fond de l'Égypte monophysite, était arrivée jusqu'aux oreilles du grand pape S. Léon. Elle ne lui parvint pas et n'y était pas des- tinée. Pourquoi ? Nestorius s'en explique (p. 519) par des raisons que l'on a peine à comprendre. Elles semblent couvrir une arriére-pensée qui ne laisse pas de jeter une ombre énigmatique sur l'attitude résignée, oüà il vou- lut, dit-il, pour la paix de l'Église, achever ses derniers jours. D'ailleurs, le Lzvre d'Héraclide n'ouvre pas, à qui voudrait poursuivre ces suppositions, des perspectives trés encourageantes. Indiscutablement authentique dans ses grandes lignes, il ne l'est peut-étre pas, quant au détail, avec la plénitude qu'on souhaiterait en ces questions, oü la valeur d'une preuve peut tenir à des nuances de pensée assez fuyantes. Tel qu'il nous a été conservé, par une transmission maladroite et infidéle, il est fort loin de refléter partout, avec une exactitude suffisante, son contenu origi- nal ; et nous avons le regret d'ajouter qu'à le lire en traduction, il sera par- fois malaisé de discerner son contenu actuel. M. Bethune-Baker s'est servi, pour son travail, d'une version anglaise qui n'a pas été publiée et qui, parait-i]l, n'était pas digne de [l'étre. Une traduction frangaise avait été commencée par feu l'abbé Ermoni. Interrompue par la mort de ce regretté savant, elle fut achevée ou plutót DES PUBLICATIONS IHAGIOGRAPHIQUES. 359 refaite par M. l'abbé Nau avec le concours de M. l'abbé Briére et sous le contróle de M. Bedjan lui-méme. Nous venons de la parcourir dans lc beau volume oü elle est excellenment imprimée, avec des notes explicatives, de bonnes tables et une introduction érudite et claire, comme son auteur s'en- tend à les tourner. On y trouve partout la trace de l'énorme labeur qu'elle a coüté, et aussi, en quelques endroits, celle de la confiance primesautiére, qui a franchi, en se jouant, tant d'obstacles et de difficultés. C'est une res- triction que nous avons eu parfois le déplaisir d'ajouter aux éloges si large- ment mérités par le talent et l'activité de M. N. Il nous pardonnera de la lui répéter encore cette fois, avec tout le respect dü à ses éminents services. Lelivre de Nestorius est intitulé en syriaque o osxloicoa rébiox rh Negoliatto Heraclidis (le « Bazar d'Héraclide », disait l'interpréte de M. Bethune-Baker). Sous ce terme insolite de eo reb, M. N.a reconnule grec mpavpareía (p. xvir; cf. Revue de l'Ortent chrélien, XIV, 208-209). C'est fort bien. Mais aprés avoir ainsi constaté, dés le tout pre- mier mot du texte, à quel drogman il se voyait livré, comment ne l'a-t-il pas traité en conséquence ? Le travail à faire était double ; il fallait d'abord trouver un sens au galimatias du traducteur syrien, puis, à travers ce sens apparent, déméler la pensée de Nestorius. Ces deux opéra- tions, quoique distinctes, devaient, par endroits, se compénétrer, à moins que l'on ne voulüt se borner à mettre les non-sens du texte en francais du Kurdistan. M. N. était armé mieux que personne pour ce difficile travail, à la seule condition de se résigner à prendre son temps. Le temps lui aura manqué, ou bien le goüt. Il dira qu'il étaitlibre de se renfermer dans son róle d'interpréte non pas de Nestorius, mais des copistes (1r) du traducteur de Nestorius.C'est vrai; mais qu'il daigne songer à ce que leurs logogriphes vont devenir sous l'exégése des théologiens qu'il inviteà y rechercher la doctrine authentique de Nestorius. Sans parler du désordre inhérent à la pensée méme, lorsqu'elle s'enchevétre en des subtilités obscures, voici un Spécimen des énigmes que l'on rencontre dans la partie narrative, qui celle-là pouvait étre claire : « (Admettons que tu n'étais pas mon. ennemi, ni, mon accusateur) ; du « moins tu étais juge, comme tu t'étais établi avec le reste des autres, je « dis méme que tu étais plus. Le temps du jugement arriva aussi, auquel il « fallait que nous fussions jugés. Ceux qui jugeaient avec toi ne vinrent pas « et vous avez été obligés de les appeler. Tu voulais amener à ton senti- « ment tous ceux qui étaient présents. Pour moi qui demandas qu'il y eüt (1) Voici, par exemple, un cas, oü le scribe seul cst en faute: «Il (le Christ) souffre... pour détruire notre gloire ct notre rédemption » (Nav, p. 87). Le texte porte: «et pour détruire notre rédemption»: J$es»o .$o3e29 Mjas* «9$29y (BEDJAN, p. 134) ; lire: «5$29y : «[pour la destruction de] notre raison ». 360 BULLETIN '« un jugement, je protestais à tous qu'on ne devait pas me juger avant que « fussent assemblés tous ceux qui avaient été appelés pour juger. Ton juge- « ment avait une base excellente si tu n'avais pas jugó comme tu as été « appelé (1).—Mais (diras-tu) cela t'était difficile. — Tu avais le pouvoir de « t'en aller'et de faire comme si tu ne pouvais pas juger dans ta cause.—Ce « n'est pas que je ne suis pas venu, mais je ne pouvais pàs (m'en) aller(2).— « Il fallait donc le faire savoir à celui qui avait le pouvoiret il aurait dési- « gné la présidence ; car personne ne croyait que tu choisirais la présidence « pour toi-méme... » (p. 105-106). En tenant compte que ce texte est une version en style désarticulé, nous le rendrions à peu prés comme suit (cf. BEDJAN, p. 174-75) : Judex tamen eras: (1udicem) quippe te tpse creaveras parem celeris, dixerim. eliam matorem. Apbropinquavit porro tempus quo iudicandi eramus, necdum advenerant 1i qui lecum. iudices erant : quos (iu el tui) convocaveratis inviti ; volebas (enim) omnes praesentes ad tuam sententiam adducere. Cum vero ego ipse qui rogaveram ul 1udictum fieret, antestatus ommum fidem, me iudicari posse negarem. antequam adessent 1, qui ad yudictum. convo- catt erant, iudicto tuo (libi) omnino supersedendum erat (3). Cum vero non designatus fuisses ut. iudicares, libi, elsi difficile, liberum. tamen | evat abire, el ita agere, non quod ego non comparuissem, sed quod 1n tua causa iudicare non bosses. Quod. si abire non poteras, certiorem illum a. te fieri oportebat qui potestatem habebat, cet. Nous ne voulons pas dire quela traduction francaise renferme beaucoup de passages aussi peu satisfaisants ; mais, à parler franc, ils sont moins rares qu'on ne le souhaiterait en un document qui donnera lieu à tant de gloses et de contestations. Nous devons à M. N. l'hommage de lui avouer que, de son savoir et de sa longue pratique, on pouvait espérer une ceuvre plus achevée. Sans doute quelque nouveau travail le réclamait déjà lorsque l'encre de celui-ci n'était pas encore séche ; ou bien son attention, partagée entre les diverses publications qu'il méne de front, n'a-t-elle pas réussi à se concentrer sur un sujet qui la requérait tout entiére, si puissante soit- elle? Nous le regrettons pour ce beau volume, qui gardera l'air d'une ébauche, parce que, cà et là, le dernier coup de lime a manqué. En appendice, M.N. nous donne le texte grec de trois homélies inédites . de Nestorius, que son heureuse fortune lui a fait retrouver. Quelques autres piéces justificatives clóturent cette riche collection de documents, dont nous ne voulons nous séparer finalement que sur un mot de vive et sincére reconnaissance. P.P (1) Le sens doit-étre : « tu aurais bien fait de ne pas accepter le róle de jugc que l'on t'offrait. » (Note de M. NAv).— (2) Peut-étre : « je ne pouvais ni ne pas venir ni m'en aller. » (Note de M. N.) — (3) 91 jwaeo o5 *5 o» [oo b. DES PUBLICATIONS HAGIOGRAPHIQUES. 361 82.— J.P.Krnscn. Die heilige Caecilia in der rómischen Kirche des Altertums. Paderborn, Schóningh. 19ro, in-89, vi1-77 pp. (STUDIEN ZUR GEscHICHTE UND KULTUR DpEs ÁLTERTUMS. IV, 2). — Par quelque cóté que l'on envisage l'histoire du culte de St« Cécile, on se heurte partout à des difficultés insurmontables. On en a le sentiment bien vif en l'étudiant dans des livres comme celui de M. K. à qui l'on ne peut contester ni l'érudition nila compétence; c'est par de pareils travaux qu'on doit arriver à une solution, si vraiment on peut espérer en trouver une. St Pergama dextra... Nulle part nous n'avons rencontré un jugement mieux formulé sur le carac- tére propre des Áctes de St'« Cécile. L'auteur les réduit à leur juste valeur, et les écarte définitivement du débat, qu'ils ont tant contribué à embrouil- ler. Puis, il va droit aux éléments vraiment solides du probléme, qui sont avant tout les souvenirs de la sépulture de Ste Cécile, la basilique du Tran- stévére, les mentions du martyrologe et la liturgie. Pour donner sur une * dissertation aussi serrée que celle-ci, comme aussi sur les derniéres rccher- ches de D. Quentin, un avis motivé, il faudrait reprendre le sujet par le menu. Nous serons peut-étre amenés à le faire un jour. En ce moment nous nous bornerons à quelques bréves indications sur un ou deux points principaux. Mgr K. n'essaie point,faute de documents historiques, de recon- stituer la physionomie de la sainte, et avec non moins de raison il rejette toute. chronologie basée sur Adon. Il ne désespére pas, toutefois, de fixer l'époque du martyre, et il prend son point de départ dans les nouvelles recherches sur la catacombe de Calliste, sur la crypte de St** Cécile et ses rapports avec la sépulture des papes. La sainte doit, d'aprés ces données, avoir souffert le martyre à la fin du second siécle, au plus tard dans les pre- miéres années du troisiéme, et elle a été aussitót déposée dans la chambre funéraire que tout le monde connait. Les déductions de l'auteur paraitront plausibles à quiconque regarde .comme définitives les derniéres données de l'archéologie. L'état de désolation du célébre sanctuaire, les découvertes inattendues de ces derniers temps, autorisent quelque hésitation. Et la haute antiquité assignée à la martyre n'est pas faite pour simplifier les choses. Du coup, Ste Cécile se trouverait rangée dans une catégorie de saints dont le culte ne s'est pas établi d'une facon normale. Les origines de l'église du Transtévére ne sont pas beaucoup plus claires. Mgr K.croitqu'on y célébrait la féte de Ste.Cécile dés le IV* siécle, et peut-étre méme qu'elle était déjà désignée sous son vocable (le mot « Titelkirche » préteà l'équi- voque). L'une et l'autre de ces hypothéses parait peu vraisemblable, et le cas d'une église urbaine dédiée à un martyr des catacombes serait unique à cette époque. Ne faudrait-il pas dire plutót que primitivement l'église du Transtévére était le ttlults Caeciliae, du nom de la fondatrice, auquel s'est substitué insensiblement celui de la martyre ? Le martyrologe hiérony- mien, dont Mgr K. a extrait les différentes commémoraisons de S'* Cécile, ne nous vient guére en aide. Les hypothéses de M. Dufourcq sont écartées 362 DULLETIN avec raison. Le rapprochement du groupe Valerianus, Tiburtius, Maxi- mus avec Caecilia n'appartient pas à la tradition primitive. Il a été fait sous l'influence de la Passion. H. D. 83. — Alexander RiEsEe. Die Inschrift des Clematius und die kólnischen Martyrien, dans les BoNNER JaugsücHER, Heft 118 (1909), P. 236-45. — Aprés un repos de quelques années, la célébre et énigma- tique inscription de Clematius (sur les avant-derniers essais d'interpréta- tion voir Azal. Boll., X, 476 ; XVI, 98; XXII, rro), vient d'étre remise à l'ordre du jour et a été l'objet de traitements fort divers. Sommairement, presque dédaigneusement, M. A. Domaszewski la classait naguére parmi les sburtiac (C. I. L. XIII, II, 2, no 1313*) :« Damnavimus », pronongait-il séchement. « Nam litterae non sunt aetatis Constantini sed saeculi XV et « ad marginem litterae fraude dimidiatae adpositae sunt, ut speciem . « fracturae efficerent. Sermonem absurdum tituli nemo adhuc explicare « potuit ». Que le texte de l'inscription soit fort malaisé à interpréter, on le sait de reste. Mais que la pierre actuelle ait été gravée au XV* siécle, C'est bien vite dit, et voilà qui nous méne aux antipodes du jugement, et du jugement motivé de J.-B. de Rossi, de Le Blant, de Ritschl, lesquels n'étaient cependant pas les premiers venus. Ritschl, par exemple, décla- rait que, d'un boutà l'autre, les traits avaient un caractére antique tres puret trés rigoureux ; que nul faussaire moderne n'aurait pu produire pareille piéce, — à plus forte raison un faussaire du XV* siécle ; — que l'on serait presque porté à reconnaitre en elle l'euvre d'un lapicide anté- rieur méme au V* siécle etc... Àu surplus, la sentence hátive et arbitraire de M. Domaszewski ne peut porter que sur la pierre actuelle. L'inscrip- tion elle-méme est indubitablement antérieure de beaucoup au XV* siécle. La premiére moitié est formellement citée dans le Sermo $» matali (BHL. 8426), lequel est probablement du IX* siécle, mais n'est en tout cas pas plus récent. Or on y lit : Cutus thonumenia lapidibus $slic servan- lur incisa, quae el. huic operi verbis eiusdem. butavimus $nserenda : DIVINIS...; suivent les lignes r-8 de l'inscription. Celle-ci, de plus, est transcrite tout entiére dans la passion BHL. 8427, ch. 17, laquelle date d'une des années 969-976, et elle a été utilisée, intégralement aussi, dans la Passion BHL. 8428, dont on a un manuscrit copié au X* siécle (Bruxel- les, 7984). Si donc M. D. avait raison autant qu'il semble avoir tort, le probléme serait simplement déplacé et nous aurions affaire — comme texte, sinon comme pierre — à un document datant au plus tard du X* et méme, en partie au moins, du IX* siécle. : L'étude de M. A. Riese est autrement digne d'attention, et sa théorie non seulement moins simpliste, mais méme un peu compliquée. Pour le dire tout de suite, il nie résolument le martyre des « onze mille » vierges, voire l'existence d'aucune des vierges et martyres de Cologne. Par un DES PUBLICATIONS IIAGIOGRAPIIIQUES. 363 groupe serré de témoignages contemporains, il s'attache à faire voir qu'il n'y eut, durant la persécution de Dioclétien, dans!a partie de l'empire gouvernée par Constance, absolument aucun martyr. Si lon s'en tient donc aux légendes qui placent le martyre des vierges de Cologne sous Maximien, mais visent, dit M. R., les années de la persécution de Dioclétien, il est difficile de ne pas étre de son avis. Mais doit-on attacher une importance spéciale à ces légendes, dont la plus ancienne ne date guére que du IX* siécle ? C'est là une question qu'il ne faudrait pas perdre de vue, au risque d'ajouter, à tant d'autres incertitudes qui enveloppent les martyres de Cologne, celle de savoir à quelle époque elles ont péri. Si le point de départ est, comme nous venons de l'indiquer, discutable etle fondement pas assez solide, la construction tentée par M. R. ne laisse pas que d'étre ingénieuse. Il remarque que les huit premiéres lignes de l'inscription ne disent pas précisément que les vierges martyres aient souffert à Cologne et qu'elles soient enterrées dans la basilique à laquelle se rapporte l'inscription ; les deux points, au contraire, sont clai- rement affirmés dans les lignes suivantes. Or les huit premiéres lignes sont seules directement attestées dés le IX* siécle, dans le Sermo :n natali. Voici conséquemment sa facon de concevoir les choses. Ces premiéres lignes sont une inscription du IV* siécle, relative à des vierges martyres orientales. Plus tard, aprés l'année 852, qui marqua, c'est notoire par ailleurs, un développement du culte des saintes honorées à Cologne, on transforma les vierges orientales en vierges colonaises ; la seconde partie de l'inscription fut composée, et toutes deux furent gravées, sur la pierre qui est parvenue jusqu'à nous, par un habile lapicide, qui imita, . avec un art consommé, dans la premiére et tout aussi bien dans la seconde partie, les caractéres de l'inscription originale du IV* siécle; celle-ci aurait disparu ensuite. Nous craignons que cette explication ne paraisse fragile. | L'hypothése que M. Jean Ficker a suggérée à l'auteur et que celui-ci expose en fosí-scripíum, est plus compliquée encore, et, franchement, tout à fait en l'air. Il se rallie à la maniére de voir de M. Riese pour la seconde partie de l'inscription et croit utile de rappeler que le IX* siécle vit se pro- duire « une autre falsification tendancielle »... les fausses décrétales ! Quant à la premiére partie, il distingue : la seconde moitié seule serait antique, et méme tellement antique qu'elle daterait d'avant le christianisme ; la pre- miére moitié de la dite premiére partie aurait été ajoutée environ au temps de Grégoire de Tours. Peut-étre essaiera-t-on un jour de justifier ces con- jectures, qui semblent, jusqu'à nouvel ordre, absolument arbitraires. AP. & 84. — L. VAN MizRT. De H. Donatus, patroon tegen het onweder, 364 | BULLETIN dans STUDIEN, TIJDSCHRIFT VOOR GODSDIENST, WETENSCHAP EN LETTEREN, t. LXXI (Maastricht, 1909), p. 482-88. — Le culte de S. Donat, patron contre la foudre, date de 1632. C'est, en effet, un saint catacombaire, dont les reliques furent envoyées cette année-là au collége des Jésuites de Mün- stereifel. Depuis lors, gráce au zóle des Jésuites et des Capucins, le saint est devenu célébre, notamment en Belgique et en Hollande. L'article que le P. L. v. M. consacre à son histoire (sil'on peut parler d'histoire, dans l'espéce) et surtout à son culte, est une mise en ceuvre, sensée et intelli- gente, des éléments fournis par les ouvrages imprimés que l'auteur signale p. 482. H | A. P. 85. — * Félix REMizE. Saint Privat, martyr, évéque du Gévaudan, III: siécle. Mende, 1010, in-85, [viri]-432 pp., illustrations. — S. Privat de Mende à qui Grégoire de Tours assigne une place parmi les sept ou huit saints les plus illustres de ]a Gaule (Hist. Franc. X,29; Vsrl. Iuliani 30), a étél'objet d'assez nombreuses nionographies. Mais la plupart sont trés insuffisantes ; parmi les publications qui présentent un caractére scientifi- que, la notice de Mgr Duchesne, dans ses Fastes éptscopaux (1I, 124-26), est nécessairement trés courte et limitée à quelques points essentiels, et celle du bollandiste Cuypers (Act. SS., Aug. IV, 433-41), pour étre plus développée, n'en reste pas moins incompléte et demande à étre mise au point. Le travail de M. le chanoino Remize vient donc combler une lacune et il mérite à plus d'un titre de retenir l'attention des historiens. La piété qui anime le savant auteur envers le patron de son diocése n'a été qu'un stimulant de plus pour le pousser à faire, tout le long du volume, avant tout ceuvre d'historien, d'historien diligent et sincére. Méme sil'on n'est pas toujours d'accord avec lui sur les conclusions qu'il défend, il n'est que juste de reconnaitre en lui une information étendue et vraiment remarqua- ble, une grande connaissance de la topographie et de l'archéologie locale, une tendance accentuée vers les bonnes méthodes d'investigation histo- rique. L'ouvrage est de belle taille, mais on peut dire qu'il est bien rempli ; il suffirait, du reste pour en juger ainsi, de constater que plus de la moitié est » occupée, comme on le verra, par des textes anciens, qui n'avaient pas encore jusqu'à présent été convenablement publiés. Le martyre de S. Privat est un épisode de l'invasion en Gaule du chef Alaman Chrocus; et le premier des cinq chapitres,dans lesquels est répartie la matiére de l'ouvrage, est en conséquence consacré à l'étude critique de cet événement (p. 7-65). Niles sources anciennes, ni les historiens récents ne sont d'accord pour le dater. Les uns placent l'invasion etle martyre du saint peu aprés le milieu du III* siécle, vers 258/259 ; d'autres au commen- cement du V*, d'autres au début du régne de Constantin, peut-étre avant le concile d'Àrles en 314, d'autres au milieu du IV* siécle ; d'autres hésitent, DES PUDLICATIONS HAGIOGRAPHIQUES. 365. et il en est méme qui reléguent Chrocus parmi les personnages légendaires; M. le chanoine R. se prononce pour la premiére solution et tire trés habi- lement parti, à ce propos, des données archéologiques ; elles fournissent, de fait, en faveur de la réalité historique de Chrocus, un argument qui n'est pas négligeable. Dans le ch. 2 (p. 67-116) sont examinés et publiés les Actes de S. Privat. Il y a une courte Passion (BHL. 6933) reproduite d'apres Vincent de Beauvais, et une autre, plus longue (D311L.6934). Cette der- niére avait été imprimée par le P.Cuypers d'aprés deux manuscrits du XIII* et du XIV* siécle, et par M. Pourchez d'aprés un manuscrit du XII*. M. le chanoine R.connait l'existence de quatorze exemplaires,dont un du X* siécle et trois du XI. Négligeant, avec raison, divers manuscrits de basse époque, il en a retenu dix (1), qu'il a collationnés, répartis en groupes et dont il s'est efiorcé d'établir la filiation. Sa méthode d'édition est, par exem- ple, un peu déroutante : il commence par reproduire tel quel le seul exem- plaire du X* siécle ; puis il imprime une seconde fois la Passion, en tenant compte des dix manuscrits ; toutefois, son but n'est pas, dit-il, de - reconstituer la version la plus rapprochée de la source originale, mais de fournir « un texte intelligible et au moins relativement correct ». On hési- tera aussi, me parait-il, à approuver sa théorie sur l'áge des deux recensions. La Passion courte, d'aprés lui, est antérieure à l'autre ; ce serait peut-étre une sorte de procés-verbal rédigé au lendemain du martyre. La longue Passion, du reste, serait aussi fort ancienne,et pourrait bien avoir été écrite par Grégoire de Tours. La place nous manque ici pour examiner de prés .. ces propositions, qui ont l'air fort aventureuses ; nous comptons y revenir à loisir ailleurs. Les chapitres 3 et 4 (pp. 117-58 et 159-298) donnent le texte, accompagné d'une traduction frangaise, d'un recueil anonyme de miracles arrivés au milieu du XI* siécle (BHL. 6535 et 6942) et des six opuscules dans lesquels l'évéque de Mende Aldebert (de 1151 à 1187) a raconté l'invention du corps de S. Privat en 1169/1170 et les miracles qui ont suivi (BHL. 6936-6941). Ds tous ces ouvrages, qui ne manquent pas d'intérét, on n'avait que l'édi- tion, fort originale certes, mais aussi trés imparfaite et pratiquement inuti- lisable, de l'abbé Pourchez (cf. A4zal. Boll., XVIII, 56-57). Ils sont désor- mais accessibles aux travailleurs. Aprés un appendice, oà M. R. a relaté quelques miracles modernes (1) S'il l'avait connu, il aurait sans doute cherché à utiliser un témoin plus ancief que tous ccux-là, le ms. 528 de la Reine de Suéàdc, du IX*/X* siécle. La longue Passion sc rctrouve aussi dans le ms. 517 dc l1 Reinc, du XIIc/XItH«* sié- cle, et dans le Vaticanus 8565, du XIe/XII* siéclce (Cf. Catal. Lat. Vatic., pp.231*", 347*, 355'*). On pourrait signaler encore d'autres exemplaires, par cxzles. mss. 93 ct 9290 de la Bibliothéque Royale dc Bruxelles, tous deux du XII« siécIec (Cf. Catal. Lat. Brux., t. I, p. 40"! ; t. II, p. 308*:). 366 BULLETIN .(p. 299-307), vient le dernier chapitre, qui traite du culte de S. Privat (p. 309-412). C'est un dossier considérable ct oà rien n'est négligé : histoire des rcliques (nous comptons proposer un jour les doutes qui nous sont venus sur la réalité de la translation dc S. Privat au VII* siécle dans la grande abbaye de Saint-Denys),liturgie (imposante série de messes,d'oftices,d'hym- nes ctc.), patronage, numismatique, iconographie. Certains détails auraient pu, ici et ailleurs, étre précisés et rectifiés (1) ; mais l'ensemble est fort recommandable et, en somme, il s'en faut de beaucoup que les monographies de saints locaux qui nous passent par les mains, égalent souvent celle-ci en solidité et en intéret. | A. P. 86.— * Andreas BricELMAIR. Die Afralegende. Dillingen, r9ro, in-8^5, 83 pp. Extrait de l'ARcHIV FüR DIE GEscHICHTE bes HocnsriIFTS AUGSBURG, t. I, 139-221. — Travail trés consciencieux, qui se divise en trois parties. La premiére (p. 1-36) est une sorte de revue de tous les textes et documents relatifs à Ste Afra, du VI* à la fin du XVI* siécle, depuis Venant Fortunat jusqu'à Guillaume Wittwer. La seconde (p. 36-63) est consacrée aux con- troverses sur la valeur historique de la légende, notamment textes DIL. IO8, ro9). La discussion a été trés active, surtout depuis quinze ans, et s'est poursuivie non seulement dans les recueils scientifiques proprement dits, mais aussi dans les suppléments des journaux. Ce dernier genre de littérature est pratiquement inaccessible pour qui n'est pas sur les lieux, et l'exposé clair et impartial que M. B. fait, avec une diligence remarqua- ble, des multiples incidents de la lutte, dispensera les travailleurs de recherches pénibles et souvent vaines. Enfin, la troisiéme partie renferme l'apport personnel du savant auteur. En 1909, M. H. Goussen (Die áltesten Akten über die hl. Afra, dans 'THEoLoGtE uNp GLAUBE, I, 791-94) avait remarqué et traduit un récit arménien (BHO. 30), sur lequel il semblait fonder de grandes espérances. M. B. fait voir que c'était là trop d'opti- misme, que le texte arménien est de basse époque et ne peut nullement servir à faire reconstituer l'hypothétique recension originale des Actes de la sainte. Quant aux Actes latins, M. B. établit que non seulement la « conversion » de Ste Afra (BHL. xo8), mais aussi sa « Passion » (BHL. I09)n'a guére de valeur comme document historique. Le premier point (x) P. 399, le martyrologe hiéronymicn aurait dà étre cité d'aprés l'édition Dc Rossi-Duchesne, et non d'aprés Migne. Ibid., M. F. aurait pu voir dansl'ouvrage de Dom H. QuEwTIN, Les martyrologes historiques, que Béde ne mentionne pas S. Privat. Et pour me borner à une derniere observation, ce qui est dit (p. 63-64) des « actes célébres de S. Amatius, évéque d'Avignon » aurait été avantageusc- ment remplacé par un résumé de l'cxcellente notice que M. Duprat a consacrée naguére (p.45-50 de l'ouvrage signalé Asal. Boll., XXIX, 180) à cet évéque « polvcarpique », DES PUBLICATIONS HAGIOGRAPIIIQUES. 367 est généralement reconnu ; le second est l'objet principal des longues dis- cussions soutenues par M. Krusch et consorts contrc divers contradicteurs. M. B. donne raison, comme nous l'avons fait nous-méme (ial. Dcll., XXVII, 211) à M. Krusch. Mais il fait bien ressortir que l'existence de la sainte, solidement attestée par un culte antérieur à la rédaction des docu- ments hagiographiques en litige, n'est nullement mise en jeu par toutes ces controverses. Le travail est long, quoique nullement diflus. Mais il n'était pas mau- vais, dans le premier numéro de l'Arch:;w d'Augsbourg, de résumer en détail ce que l'on a dit sur la patronne de la ville. M. B. l'a fait d'une manié- re qui dénote un historien probe et compétent, et qui permet aussi de bien augurer de la nouvelle revue. A. P. 8*7. — * Alfred Leonhard Frpzs, S. J. Studien zu Hilarius von Poi- tiers. I. Die sogenannten « Fragmenta historica » und der sogenannte « Liber l ad Constantiumimperatorem » nach ihrer Ueberlieferung ,inhalt- lichen Bedeutung sind. Entstehung. Wien, Hólder, 191o, in-£», 188 pp. deux fac-similés (SITZUNGSBERICHTE DER KAIS. ÁKADEMIE DER W'ssksN- SCHAFTEN IN WiEN, CLXII, 4). — Le P. Feder est chargé d'éditer dans ie Corpus de Vienne les « Fragmenta historica » et d'autres opuscules de S. Hilaire de Poitiers. À cet effet, il s'est livré à de longs travaux pré- paratoires, dont un mémoire présenté à l'académie de Vienne fait con- naitre les premiers résultats. Nous ne pouvons qu'indiquer briévement ici les principales et trés importantes conclusions auxquelles est arrivé l'érudit chercheur. Les Fragmenta historica dcivent étre partagés en trois groupes, appartenant à des parties d'un méme ouvrage qui ont paru à des intervalles assez longs: la premiére aurait vu le jour en. 356. Le P. F., tirant parti des articles de Dom Wilmart sur la matiére, y rattache le /ib. I ad Constantium ; Yoeuvre était intitulée Opus historicum adversum. Valen- Lem el. Ursacium. La deuxiéme partie, écrite probablement à Constanti- nople pendant l'hiver de 359/360, formait le /;vre II du méme ouvrage. Enfin un írotsióme livre aurait été publié en. 367 à la fin dc la carriére d'Hilaire ou immédiatement aprés sa mort. Une question qui intéresse dc plus prés l'hagiographie, est celle de l'authenticité des quatre l:ttres de Libére écrites pendant son exil Studens paci, Pro detfico, Quia scio, Non doceo. Le P. F. y consacre un long appendice. D'aprés lui, ces documents trouvent leur place dans les « Fragmenta historica » et ne peuvent étre rejetés parmi les spuria. Tout en regardant leur authenticité comme n'étant pas établie avec une entiére certitude (p. 162), il fait valoir tant et de si bonnes raisons en faveur de ces piéces qu'on voit bien que pour lui elles émanent de Libére. On ne sait ce qu'il faut le plus admirer dans tout ce travail, ou de la paz- faite probité scientifique du P. F., ou de sa trés grande süreté de méthode. 368 BULLETIN Gráce à un sens critique trés averti, il parvient à tirer au clair des pro- blémes souvent fort embrouillés. Aussi souhaitera-t-on voir paraitre bientót la suite de ces remarquables études ; elles sont pleines de promesses pour la future édition des J^ragmenta historia. V. D. V. 88. — * Gustave Banpv. Didyme l'aveugle. Paris, Becauchesne, 19ro, in-8e6, xx11-279 pp. — Aveugle dés l'áge de quatre ans, Didyme parvint à acquérir, gráce à une mémoire qui tenait du prodige, un savoir fort étendu et laissa de nombreux écrits. La réputation de sa science et de ses vertus se répandit au loin. S. Jéróme lui-méme, déjà avancé en áge, le visita à Alexandrie et pendant trente jours suivit ses lecons. Malheurcusement pour la gloire de Didyme, les doctrines d'Origéne sur la préexistence et l'apocatastase avaient laissé,dans certaines de ses ccuvres,des traces,relevées déjà par Jéróme. Aussi, probablement dés 553, fut-il englobé dans la sen- tence qui frappa Origéne. Cette condamnation voua à l'oubli la plupart de ses écrits, méme orthodoxes. M. D.. en analysant avec soin ce qui est par- venu jusqu'à nous de l'eeuvre de Didyme, a réussi à nous offrir un aperqu suffisamment complet de toute la théologie de l'aveugle d'Alexandrie. Son exposé, clair et sobre, dénote une connaissance approfondie du sujet. L'auteur a profité comme de raison, de l'étude de M. J. Leipoldt sur le méme sujet (Leipzig, 1905 ; cf. Azal. Boli., XXV, 181) ; sur plus d'un point il rectifie et compléte les vues de son prédécesseur. V. D. V. 89. — * Albert BRuckNER. Die vier Bücher Julians von Aeclanum an Turbantius. Ein Beitrag zur Charakteristik Julians und Augus- tins. Berlin, Trowitzsch, 19ro, in-89, i16 pp. (NEuE STUDIEN Zum GrE- SCHICHTE DER THEOLOGIE UND DER KiRcHE, herausgegeben von N. Bow- wErscH und R. SEEBERG, VIII) — Nous devons déjà à M. B. d'utiles contributions à l'histoire de la controverse pélagienne (cf. 4zal. Doil., XXVI, 107). C'est à la méme période que se rattache son nouveau travail. Comme il ne touche àl'hagiographie que d'une fagon bien indirecte,il faudra nous borner à une rapide analyse. Les quatre livres adressés par Julien, évéque d'Aeclanum, à Turbantius ne nous sont connus que par les citations insérées par S. Augustin dans les divers ouvrages oü il combat Julien. M.B. s'est appliqué à réunir et à classer ces différents fragments ; il en compte 471, de longueur variée. CEuvre utile, assurément, qui permet d'apprécier d'une facon plus objective l'ouvrage perdu de Julien. Rien d'étonnant à ce qu'il faille rabattre quelque chose des critiques que, dans le feu de la discus- sion, S. Augustin adresse au livre de son adversaire. V. D. V. 90. — Louis SarrEr. Unelégende théologique. Étude critique sur la Viede S. Fleuret d'Estaing, dans le BULLETIN DE LITTÉRATURE ECCLÉ- SIASTIQUE DE TOULOUSE, 1910, p. 435-44. — La Viede S. Fleuret (BHL. DES PUBLICATIONS HAGIOGRAPHIQUES. 369 3032) avait inspiré peu de confiance au P. Du Sollier qui sans hésiter l'avait considérée comm: une légende tardive destinée à faire sortir le saint de l'oubli.Depuis, Mzr DBourret, évéque de Rodez, avait cherché, mais sans y réussir, à expliquer les erreurs de cette biographie et à préciser l'année de la mort du saint. Une heureuse trouvaille de M. S. a définitivement démasqué la supercherie de l'auteur anonyme. Le sagace critique a remar- qué que le discours attribué par l'hagiographe au pape Poncius était littéralement emprunté au symbole de Grégoire le Thaumaturge d'apres la traduction de Rufin (Hist. Eccl., VII, 26). De plus, la controverse baptis- male qui occupe une si grande place dans la Vie de S. Fleuret, semble inspirée par une difliculté tháologique qui surgit entre les années 1170 et 1177. Lors de cctte discussion, Poncius, évéque de Clermont, soumit ses doutes au pape Alexandre III. Cette circonstance aura probablement fait donner le nom de Poncius au pape qui est censé prononcer le discours. La: Vie de S. Fleuret n'a donc aucune valeur historique ; c'est un pastiche audacieux, composé au plus tót à la fin du XII* siécle. H. Monzrus. 91.— L'abbé F. ArrEMAND. Actes authentiques de la translation des reliques de saint Pólade en 1485 et 1764, dans le BurLETIN DE LA SocIÉrÉ D'ÉTUDES DES HaUTES-ArLPzs, 1909, p. 271-86. — Le mot « Actes de la translation » ne doit pas étre entendu dans le sens qu'on lui donne habituellement en hagiozraphie ; il s'agit plutót de deux procés-verbaux, l'un en latin, l'autre en frangais, relatifs à une concession ou donation de reliques de S. Pélade, évéque d'Embrun. M. l'abbé A. les publie d'aprés les exemplaires manuscrits conservés dans l'église de Montgardin. Dans la courte introduction qui précéde (p. 271-73), l'éditeur résume non seulement: les deux piéces, mais aussi l'histoire de S. Pélade. A le lire, on ne se dou- terait pas que celle-ci est on ne peut plus obscure. En fait, méme son nom et sa qualité d'évéque d'Embrun ne sont attestés que par des documents de basse époque et de trés mince valeur. Áussi on est assez étonné d'appren- dre (p. 271, note) que « d'apres une plus saine critique et sur des données « solides, il est à peu prés admis aujourd'hui qu'il remplaga Catullin et fut « évéque de 518 à 523 ». Voir DucukswE, Fastes épiscopaux, t. I*, p. 29r. A. P. 92. — * H. M. Dzrsanr. Sainte Fare, sa Vie et son culte. Paris, Grabalda, 191r, in-82, xv-372 pp., illustrations. — Madame D. a su donner à son livre un cachet tout spécial. Loin de se contenter de passer au crible de la critique les événements rapportés par Jonas ou .par les biographes de quelques contemporains de St'* Fare,et de reconstituer tant bien que mal un, portrait assez effacs, elle s'est plu à faire revivre la physionomie de l'ab- besse et son milieu, te's que ses biographes les ont congus. Non point que M* D. reconnaisse dans ces récits,souvent bien merveilleux,le reflet exact ANAL, BOLL, XXX. 25 470 BULLETIN de la réalité ; mais elle a voulu, en traduisant les miracles que Jonas raconte de bonne íoi, nous permettre, à nous qui n'avons plus l'áàme du moyen áge, d'entrer en communication avec elle et d'obtenir ainsi une connais- sance qui ne peut étre sans charme, ni sans profit (p. xir). M"* D. a su réaliser avec bonheur cette conception, et la lecture de son livre est fort attachante. Ce serait se tromper de croire que M* D., si éprise de la poésie du moyen áge, ignore ou n'apprécie pas les travaux de la critique.Dien qu'elle n'ait pas jugé opportun de donner de bibliographie critique et que l'annota- tion soit sobre, on s'apergoit aisément qu'elle est au courant de la littéra- ture de son sujet, tant ancienne que moderne, et qu'elle a su généralement s'informer aux bons endroits. Bien plus, mérite fort rare surtout dans les travaux destinés principalement à l'édification, Mme D. s'est imposé la peine de travailler d'aprés les manuscrits. Non seulement elle a utilisé la Vie inédite de S'* Fare BHL.1490, mais elle a consulté les archives nationales, celles de Seine-et-Marne, et multiplié ses recherches dans les bibliothéques de Paris, celle de Sainte-Geneviéve, la Mazarine etla Nationale. Mc D. y a trouvé surtout un bréviaire de Faremoutiers du XIII* siécle et un recueil trés intéressant, le Ms. 11569 de la Bibliothéque Nationale, qui lui a permis de retracer d'une maniére trés vivante et trés circonstanciée la renaissance au XVII* siécle du culte de la sainte abbesse au monastére de Fare- moutiers. Cette renaissance précéda de quelques années l'introduction de son culte en Sicile. Dans une série d'appendices, M" D, étudie quelques points de détail ; l'identification de Pipimisicum avec Poincy ; l'épiscopat de S. Walbert à Meaux et sa parenté avec S'* Fare ; le culte de Ste Aubierge, le testament de S'e Fare réédité d'aprés Toussaint-Duplessis, la relique de Ste Agnes à Faremoutiers. H. MonETUs. 93. — * Chrysanthe LoPAnEv. 'O óyi0; "A0aváctog ó B' rrarpiápyng "Axe£avbpelac (817-825). Alexandrie, éx« ToÜ Tarpiapyio0 TurtOTpa- qeiou, 1908, in-8», 19 pp. Extrait de l'ExiànciagTikóg Oápoc (BifAio- 6nkxn éxxnciactiko0. Oápov, dpiO. 2). — La partie principale de ce travail est le commentaire d'un passage de la Vie de S. Paul du Latros publiée ici méme (4zal. Boll., XI, 42-43). La liste des patriarches d'Ale- xandrie, telle qu'on la connaissait jusqu'ici, donnait, pour la premiére moitié du IX* siécle, les noms suivants : Politien (768-813), Eustathe (813- 817), Christophe, 817-841), Sophrone (841-860). M. Loparev a découvert . dansla Vie de S. Paul un nouveau nom à insérer entre Eustathe et Christo- phe, celui d'Athanase II, et il s'étonne que nous n'ayons pas fait cette découverte avant lui. Le savant auteur nous permettra de lui dire que, méme à la lumiére de ses ingénieuses hypothéses, nous ne parvenons à distinguer, dans le portrait esquissé parle biographe, aucune trace de "^ bo. 1 cC W*S DES PUDLICATIONS HAGIOGRAPHIQUES. 37! mitre ou de crosse, et que partout l'Athanase en question nous apparait revétu de la simple robe de moine. Voici à quel propos il est parlé d'Atha- nase. S. Paul veut mener la vie de stylite. On lui montre une colonne non faite de main d'homme, qui avait été la demeure du grand Athanase, « non pas celui qui, bien auparavant, avait illlustré le siége d'Alexandrie, mais un homonyme, dont on peut dire en vérité qu'il l'égalait par ses ver- tus et son zéle, quoiqu'il ait vécu longtemps aprés ui; car il vivait sous Michel, celui qui adhéra aux folles erreurs des iconomaques. Pendant que sévissait cette hérésie, notre Áthanase quitta Constantinople, se rendit au Latros et monta sur la colonne non faite de main d'homme ... il y resta vingt-deux ans. Illa quitta pour entrer dans un monastére de Phrygie, nommé Aphapsis, oü il mourut aprés s'étre rendu fameux par ses mira- cles. » Nous avons rapproché (t.c., p. 43) de cette courte biographie quelques textes oà figure un moine Athanase, sans oser nous prononcer sur l'identité de ces personnages, et là s'arréte tout ce que nous savons sur le stylite du Latros. Le lecteur se demandera, comme nous, si le fait de le comparer avec S. Athanase d'Alexandrie et de l'appeler óuórQo:iov f) ónóZnAov revient à dire que le nouvel Athanase avait tenu le méme rang et occupé la méme place que son homonyme. Cela parait d'autant moins probable que la petite notice du stylite Athanase est congue en termes fort précis. Les étapes de sa carriére sont nettement marquées et, S'il avait été revétu de l'épiscopat, notamment sur un siége aussi illustre que celui d'Alexandrie, l'auteur ne serait pas contenté d'une allusion trés vague, mais il l'aurait dit non moins clairement que le reste. Il n'y a donc pas lieu de discuter la suite des combinaisons au moyen desquelles M. L. parvient à dater les principaux événements de la vie du prétendu patriar- che. Nous ne nous arréterons pas non plus à la seconde partie de son étude, oüà il essaie de mettre sur le compte du second Athanase d'Alexan- drie les spurta qui encombrent les ceuvres du. premier. Remarquez qu'au nombre de ces piéces apocryphes il y a l'histoire du crucifix de Beyrouth, ]ue au second concile de Nicée en 787, lorsque, d'aprés les calculs de M. L. lui-méme, notre Áthanase pouvait avoir dix ans. Certes, M. L. s'est aperqu de la difficulté. Je n'oserais dire qu'il ait réussi à la résoudre. Puisque l'occasion se présente de revenir à la Vie de S. Paul, voici deux observations qu'il n'est pas inutile de consigner ici. Nous avions cité (t. c., 43) d'aprés Scholz (Novum Testamentum graece, 1I, 466), le texte d'un synaxaire annoncant, à la date du 15 mai: Tv ÓGíwv Tmarépuv fdv Tlaxuuíou xoi 'Avacracíoag év ri) Aárpu, et nous avions fait remarquer que ce texte a évidemment besoin de correction, qu'il fallait peut-étre lire 'AGavacíou au lieu de 'Avactacíag. Depuis lors nous avons pu nous reporter au manuscrit méme dont Scholz s'est servi. C'est le Coislin 199. La vraie lecture, fol. 17, est celle-ci : Tv ógíuv mrarépuv fiudv Tloxwpíou xoi 'Avacraciou év rij Aóárpu. Un seul de ces deux 472 BULLETIN saints, Anastase, appartient à la sainte montagne. Nous l'avons trouvé dans un autre synaxaire (Synax. Eccl. CP. 688) : 100 óciou rrarpóq fudv 'Avacraciou ToO év rU) Aárpu mÀnoíov tf; uovfig ToO dYíou Tfaóhou xeuévov. L'autre est probablement le grand saint Pachome, dont on fait la mémoire également au 15 mai. Dans ses Chrisiusbilder (p. 217*), M. E. von Dobschütz s'est prononcé sur la date approximative que nous avons proposée pour la composition de la Vie de S. Paul, une vingtaine d'années aprésla mort du saint (| 956). Voici, en deux mots, les éléments de notre calcul. D'une part, on ne peut guére dépasser les vingt ans, à cause d'une phrase oü le biographe fait remarquer que l'auteur d'un meurtre remontant aux environs de l'année 961 'a pas encore été pris. D'autre part l'histoire du moine Luc, quia survécu à S. Paul, et dont le corps a été trouvé sans corruption afrés dix- Sept asis, ne permet pas de rétrécir la limite. Or, il est dit (ch. 33) que le moine Luc continua, aprés la mort du saint, à se rendre utile à tous les fréres, et l'on fait ressortir son mé:ite en évaluant la durée de son service : ouK év Bpoxyd Taórnv (biakoviav), dXÀAà Tap' Óhlotg mévTe kai Tpiákovra xpóvoig ápkécacav. À partir de quel moment faut-il compter les 35 années ? Nous avons cru devoir les faire commencer avec la vie reli- gieuse de Luc. M. D. préfére les compter à partir de la mort de S. Paul. Voicioü cela nous méne. Le moine Luc serait mort en 99r, en roo8 on aurait retrouvé son corps. En supposant que le biographe ait pris la plume deux ans plus tard, nous voilà en roro, et on ne comprend pas qu'il se préoccupe encore du sort d'un assassin dont le crime a été commis cinquante ans auparavant. Nous croyons donc devoir maintenir notre chronologie, qui cadre mieux (voir le détail, t. c., p. 12) que celle de M. D. avec d'autres indices épars dans la Vie du saint. La question pourra étre reprise dans la nouvelle édition, que nous préparons, de ce texte. H. D. 94. — Christian REUTER. Ebbo von Reims und Ansgar. Eiz Beitrag zur Missitonsgeschichte des Nordens und zur Gründungsgeschichte des Bislums Hamburg, dans HisroniscHE ZErrscunrrr, t.CV (1910), p.237-84. 95. — Christian REUTER. Zur Geschichte Ansgars, dans ZEITSCHRIFT DER GESELLSCHAFT FÜR SCHLESWIG-HOLSTEINISCHE GEsCHICHTE, t. XL (1r9ro), p. 484-92. — M. R. soumet à un nouvel examen diverses ques- tions relatives aux premiéres tentatives d'évangélisation des pays situés au nord de l'Elbe. ll y alieu surtout de signaler ici, parmi beaucoup d'autres, deux conclusions particuliéres touchant S. Anchaire: ce serait seulement en 858 qu'il serait devenu évéque de Bréme et entre 858 et 864 qu'il aurait recu le titre d'archevéque. A.P. DES PUBLICATIONS HAGIOGRADPHIQUES. 373 96. — * Charles DizHg1. Manuel d'art byzantin. Paris, Picard, 19ro, in-85, x1-837 pp. La collection des manuels d'archéologie et d'histoire de l'art entreprise par la librairie Picard vient de s'enrichir d'un nouveau et précieux volume, une histoire de l'art byzantin qui réunit tous les avantages de l'ordre histo- rique et de l'ordre systématique. On y trouve sans difficulté tous les ren- seignements que l'on peut demander à un manuel, en méme temps qu'on se rend compte du développement général de l'art et dela place que les monuments de toute catégorie occupent dans l'ensemble. Il fallait, pour concevoir pareil plan et l'exécuter avecla maitrise que l'on admire ici, une étude approfondie des monuments, une grande connaissance des nom- breux travaux de détail. publiés sur la matiére dans tous les pays, et un rare talent d'exposition. M. Diehl, qui posséde toutes ces qualités, a eu encore la bonne fortune de rencontrer un éditeur qui comprend les néces- sités actuelles. Le volume est maniable, la disposition claire, l'illustration abondante et d'une valeur documentaire sérieuse, le prix modique ; tout enfin se réunit pour assurer à M. Picard, non moins qu'à M. Diehl, la reconnaissance des byzantinistes. - L'art byzantin, né au lendemain du triomphe de la foi nouvelle et destiné à servir largement l'Église, est né sous des influences assez complexes et longtemps méconnues. Dés les premiéres pages, M. D. rencontre la ques- tion posée avec tant d'à propos par Strzygowski, « Orient ou Rome » (voir ci-dessus p. 342) et sans nier quelques menues exagérations que les initia- teurs ne parviennent guére à éviter, il rend hautement justice aux mérites du savant autrichien, et adopte ses idées directrices. Les origines syriennes, égyptiennes, anatoliennes de l'art nouveau sont exposées successivement, et les formules caractéristiques étudiées dans une série de monuments impor- . tants, encore debout dans les diverses parties du monde romain. C'est natu- rellement à Constantinople que viennent surtout se rencontrer les apports divers de l'Orient et que s'opére la fusion ; c'est Constantinople qui devient le grand centre d'oü partiront ces influences combinées. M.D. partage l'his- toire de l'art byzantin en trois périodes. Le grand áge d'or, qui va de Justi- nien aux Iconoclastes, s'ouvre par la merveilleuse création d'Anthémius de Tralles et d'Isidore de Milet, deux Asiatiques, dont le chef d'ceuvre ne cessera plus de hanter le cerveau des architectes. Aprés les belles pages con- sacrées à St Sophie, M. D. résume en quelques chapitres l'état des connais- sances actuelles sur l'architecture religieuse, civile et militaire, sur la pein- ture ou la mosaique, sur les tissus, sur la sculpture, sur les arts du métal. Un chapitre spécial traite de la formation et du caractére de l'iconographie; un aperqu sur la crise iconoclaste forme la transition, entre la premiére période et le second áge d'or de l'art byzantin, correspondant à l'époque des Macédoniens et des Comnéne. Les diverses branches de l'art sont de nouveau passées en revue. À remarquer ici les chapitres sur l'illustration 374 BULLETIN des manuscrits et sur la sculpture, et dans ce dernier ce qui concerne les ivoires. Nous aurions donné quelques pages de plus aux ménologes à rninia- tures. Celui de Basile, qui est plutót un synaxaire, est seul traité ici. Or il nous est parvenu de véritables ménologes illustrés qui méritaient d'étre signalés. Les homélies en l'honneur dela Vierge du moine Jacques de . Kokkinobaphos sont une ceuvre à part. La scéne reproduite fig. 297, p- 597, nereprésente pas, comme le pense M. D., le Christ gardé par les anges, mais les sexagtnía fortes ex fortissimis Israel qui entourent la couche de Salomon (Cat. III, 7). Aprés avoir, pour terminer cette. section, cherché à déterminer les limites de l'influence byzantine sur l'art de l'Occident, M. D. étudie la derniére évolution de l'art byzantin, qui se produit du XIII* au milieu du XVI: siécle. La capitale, tombée aux mains des Occidentaux, reste quelque peu dans l'ombre. Ailleurs, on constate un véritable renou- veau de l'art, auquel on a assigné diverses causes. Les uns l'ont expliqué par des influences venues de l'Occident ; d'autres ont imaginé un retour aux « primitifs » syriens. M. D., sans contester la part de vérité que renfer- ment ces hypothéses, les trouve insuffisantes pour rendre compte du grand mouvement d'art du XIV* siécle: « Si des influences étrangéres ont pu « aider partiellement à sa brillante floraison, ila tiré de lui-méme, des « racines profondes par oü il plongeait dans le passé, ses fortes et originales « qualités. » H. D. 97. — * V. N. BENESEVIC. Apwanckiit npozors o csm. Bopucb m I"rÉ6Eb — Un prologue arménten sur les SS. Boris et Gléb. Extrait de Wss'Ecria Ormkbnenis pycck. s3íKa& HB cuoBecHocrTH liwmn. AkageMim Hayxse t. XIV I909, p. 201-36. — Les différentes recensions du synaxaire arménien publiées jusqu'à présent consacrent toutes une longue notice aux deux célé- bres martyrs de Kiew, Romain et David, appelés ordinairement, de leurs noms indigénes, Boris et Gléb. On ne s'étonnera pas de l'y trouver. Les deux saints nationaux de l'église russe sont entrés dans l'hagiographie arménienne comme les saints de Gaule, dont nous parlions naguére (cf. supr. p. I2), ou encore comme tel niartyr anglais du moyen áge, car le S. Thomas brat [rasdprsanges php ocquig , rappelé par M. le professeur BeneSevié (pp. 215, 218 note 1), n'est autre que l'archevéque de Cantor- béry, Thomas. Becket (cf. Fr. Macren, Catalogue des manuscrits avmáé- ntens el géorgiens de la. Bibltothéque Nattonale, xoo). Mais il s'agirait de savoir quel chemin ils ont suivi. Le synaxariste arménien parle d'une his- toire ou Passion développée des SS. Romain et David : Passion armé- nienne ? Passion grecque ? ou quoi encore ? M. B. estime que la question n'est pas müre, et qu'il serait surtout prématuré de vouloir déterminer le rapport de cette piéce disparue à la Passion slavonne et à la chronique de Nestor. Il parait cependant regarder comme plus vraisemblable que le texte duquel dépend le synaxaire arménien, était grec ou provenait du grec. AÀ DES PUBLICATIONS HAGIOGRAPHIQUES. 375 notre avis, l'existence de cette rédaction byzantine demeure problématique. On peut admettre, sur la foi du pélerin Ántoine de Novgorod, que les SS. Boris et Gléb avaient leur chapelle à Constantinople dés le XII* siécle (BENESEViC, 208), mais 1l n'y a rien à tirer du synaxaire byzantin, oü les deux martyrs ne figurent pas. La note qui les concerne, dans le manus- crit cité par V. VassiLrEvsKIJ, est une addition de trés basse époque (VasiLrEvskij, Pyccko-msuasanriltekin maczabuiosanig, I, St-Pétersbourg, 1893, cLxixx); elle n'infirme pas la présomption contraire créée par tout lensemble de la tradition manuscrite. L'hypothése d'un original grec, si on la maintient, devra donc étre soutenue par une autre preuve; mais nous ne voyons pas qu'elle soit seule possible. On peut encore supposer, par exemple, que ]la Passion des SS. Romain et David & été arrangée en Crimée par quelque lettré de la colonie arménienne, qui était en mesure de consulter les gens et les livres du pays. De Kiew à Sébastopol il y a la distance voulue pour que la légende ait pu s'altérer en chemin, puisque M. B. répugne à croire qu'un témoin oculaire ait pris à son compte les bévues répétées par le synaxariste (p. 209). Il convient au reste d'ajouter que cette qualité de témoin oculaire s'évanouit au delà d'un rayon trés court à compter du théátre méme des événements, et les hagiographes ne font point exception à cette régle générale. Le but principal de l'auteur était de rééditer letexte du synaxaire armé- nien. Dans l'état présent de la question, il ne fallait pas songer à faire ceuvre définitive. M. B. a pris comme base l'édition du « Tér Israel » publiée à Constantinople en 1834 (voir ci-dessus, p. 6). Il l'a collationnée sur deux exemplaires manuscrits de la recension de Grégoire Dserents ; le texte imprimé, qu'il n'avait pas à sa portée, ne lui eüt guére fourni,en guise de variantes supplémentaires, qu'une belle série de fautes d'impression. L'introduction critique traite de l'origine et des remaniements successifs du synaxaire arménien. Nous regrettons vivement ne n'avoir pas connu quel- ques semaines plus tót cette étude, qui nous aurait permis de préciser en certains points les trop rapides observations que nous avons consacrées au méme sujet. M. B. a pu mettre à profit la dissertation inédite de M. Adontz, que nous avons mentionnée d'aprés une communication de M. Marr (ci- dessus, p. 14). De son analyse, il ressort que le jeune arméniste est arrivé, sur examen des textes inédits, à se convaincre : I? que le haisthavourkh de Kirakos l'Oriental est représenté par un manuscrit arménien de la Biblio- théque Nationale de Paris, daté de l'année 1316 ; autrement dit par le manuscrit 180, oà le R. P. Bayan croyait avoir retrouvé le « Tér Israél » (cf. BENESEVKC, p. 204 et ci-dessus, p. 6) ; 2? que le synaxaire de Tér Israél a été publié à Constantinople d'aprés un manuscrit actuellement conservé dans la bibliothéque des Mechitharistes de Venise (BENESEviC, p. 204). Les res- semblances que nous avions notées entre le manuscrit de Sis et celui quia servi au regretté P, Alishan (ci-dessus, p. 10-1), s'expliqueraient donc de la 576 DULLE TIN maniére la plus simple du monde. A parler franc, cette explication nous était venue à l'esprit, mais nous n'avions pas cru permis de nous y arréter, à cause des pratiques étranges qu'elle force d'imputer soit à l'un soit à l'autre des deux éditeurs qui auraient employé ce méme manuscrit. Nous avouons qu'il nous reste encore quelque dcute sur la légitimité des supposi- tions qu'elle implique. On savait déjà que M.Adontz attribue à Grégoire d'Anazarbe la rédaction du haismacourkh cilicien adoptée dans l'édition officielle de Constantinople (ci-dessus, p. 13-14, note 5). Le texte qui a servi de base au travail de - M. B. serait donc une recension déjà plusieurs fois remaniée. Nous ajou- terons qu'il a vu le jour par les soins d'un éditeur qui vaut à lui seul plu- sieurs générations de copistes. Tout cela ne contribue pas à lui mériter une confiance absolue. La parole est maintenant au R. P. Bayan, qui, nous aimons à le croire, ne selaissera pas décourager par les difficultés nouvel- les qu'on lui a fait remarquer dans son utile entreprise. A luide nous mettre en mesurc de juger si, comme on le dit, son manuscrit représente l'ceuvre de Kirakos. Quand on le saura au juste,il s'agira de voir s'il existe à propre- ment parler un synaxaire de Grégoire d'Anazarbe, d'en retrouver la teneur authentique, et ce déterminer dans quelle mesure il a influé sur la tradition postérieure. Présentement la question est moins claire que jamais, s'il est exact qu'en 1316 un scribe reproduisait, dans le manuscrit de Paris armen. 18o, le texte de Kirakos, en tenant pour non avenues les retouches de Gré- goire d'Anazarbe. Et quant à la rédaction de Grégoire Dserents de Chlath, rien n'autorise à dire qu'elle soit une simple corruption du document reflété par l'édition officielle. Cette supposition ne résiste pas un instant à l'exa- men des faits. | L'intéressant travail que nous venons d'analyser est déjà une excellente introduction aux recherches qui restent à faire. M. B., que nous avons le plaisir de rencontrer pour la premiére fois, tiendra sans doute à reviser ses conclusions actuelles, quand il pourra consulter le texte du manuscrit de Paris dans l'édition du R. P. Bayan. Tout permet d'augurer que la question fera alors, gráce à lui, un pas décisif. P. P. 98.— Luzian PrLEGER. Kaiser Heinrich der Heilige und das Bistum Strassburg, dans ErsássiscHE MoNATSsCHRIFT FüR GESCHICHTE UND VOoLKsKUNDE, t.l(191o), p.65-79. — Depuis qu'on a célébré, en 1907, le centenaire de la fondation de l'église de Bamberg, les publications concernant S. Henri se sont multipliées. I:n quelques pages, M. Pfleger, l'un des rédacteurs de la nouvelle revue E/sásstsche Monatsschrift, retrace les rapports amicaux qui unirent le saint empereur et l'évéque de Stras- bourg, Werner. I] s'occupe ensuite d'une légende rapportée par Grandi- dier: S. Henri, lassé des luttes politiques, aurait désiré partager la vie réguliére des chanoines de Strasbourg et, malgré les protestations de son DES PUDLICATIONS HAGIOGRAPHIQUES. 377 entourage, ilse serait résolu à abdiquer et à terminer ses jours dans le recueillement et la priére. Pressé de le recevoir, Werner y aurait consen- ti, aprés s'étre fait promettre obéissance par l'empereur ; mais aussitót, l'évéque aurait enjoint au nouveau chanoine de reprendre le gouver- nement de l'empire.Cette légende, étrangére à l'ancienne liturgie du dio- cése, y fut introduite à partir du concordat. Les plus anciens chroniqueurs l'ont ignorée ; Jacques Twinger le premier raconte que le roi désira faire partie du chapitre et que, sur les représentations des siens, il se contenta d'instituer une prébende pour un chanoine qui le remplacerait. Il est fort à croire que le saint roi sentit de l'attrait pour la vie religieuse et qu'il fonda une prébende canonicale en faveur du chapitre de Strasbourg. C'est sans doute ce qui donna lieu à la légende. Il est remarquable, du reste, que l'abbaye du Mont-Cassin et celle de Saint-Vannes prétendirent l'une et l'autre avoir inspiré à l'ascétique monarque le désir de se retirer dans leurs murs ; mais ce sont autant de légendes, ainsi que M. Dresslau l'a dé- montré. H. MonrrTvus. 99. — * J. Armitage RoBiNsoN. Gilbert Crispin, Abbot of Westmin- ster. A Study of the Abbey under Norman Rule. Cambridge, at the University Press, 1911, in-85, xi-180 pp., gravure (— NorEs AND Docv- MENTS RELATING TO WksrMINSTER AnBEY, N? 3). Sh. 5. — Ce nouveau volume de la collection si heureusement entreprise par le savant doyen de Westminster, est digne des deux premiers (cf. A4zal. Boll., XXIX, 336-37) ; peut-étre méme les dépasse-t-il en intérét. Gilbert Crispin est le premier des abbés de Westminster sur le compte duquel on soit bien informé ; il est parmi les plus grands qui gouvernérent l'illustre abbaye, áme noble et pro- fondément bonne, et que la plus touchante amitié unit à S. Anselme de Canterbury. La monographie que lui cousacre M. J. A. R. n'est pas seule- ment une ceuvre d'érudition, c'est aussi un témoignage de fervente et sympathique admiration. Tous les documents accessibles, tant.imprimés qu'inédits, ont été utilisés pour exposer, dans une premiére partie, l'ori- gine de Gilbert et sa :eunesse monastique dans l'abbaye du Bec, l'histoire de sa famille, sa longue prélature à Westminster (rc85-1ir1i7), le détail de son administration, les ouvrages qu'il a COmposes « et qui lui ont valu une haute reputation de science. La seconde moitié du volume comprend des textes : la correspondance de Gilbert, son Liber de stmoniacis, un grand nombre de chartes, en trés grande partie inédites,et surtout —c'est, spécialement à notre point de vue, l'ouvrage le plus important qui soit sorti de la plume de Gilbert, — la Vie du B. fIerluin abbé du Bec (p. 87-100), publiée d'aprés un manuscrit de Cambridge, Corpus Christi College, 318, du XII* siécle. Chose singuhére, ce texte (BHL. 3836), source capitale pour l'histoire des origines de la célébre abbaye normande, n'avait jamais été reproduit dans son intégrité. 378 BULLETIN Milon Crispin, le biographe de Lanfranc (BHL. 4719), n'a pas eu d'autre document pour raconter la premiére partie de la carriére de son héros, et il lui a fait de larges empruuts. Dom Luc d'Achery, aprés avoir publié, en téte des ccuvres de Lanfranc, la Vita Lanfranci, donna, sans doute, dans un appendice, la Vita Herluini; mais, pour éviter des répétitions, il omit de nombreux paragraphes, qu'il remplaga par des «etc. » Or ces para- eraphes avaient subi des changements et des additions en passant dans la Vita Lanfranci, tellement que l'on se tromperait fort si l'on croyait retrou- ver partout dans celle-ci le récit méme de Gilbert Crispin. Les éditeurs postérieurs se sont bornés à transcrire le texte mutilé de d'Achery. La » publication intégrale de ce document si intéressant n'est pas le seul gain direct que nos études retireront de l'ouvrage trés distingué que nous annon- cons. On y trouvera aussi (p. 24-25) la traduction d'un passage de la Vie inédite de S. Édouard le Confesseur par Osbert de Clare (BHL. 2422) : c'est . le récit, fort curieux, de l'ouverture de la tombe du saint en rroa. A. P. 100. — Gustav SoMMERFELDT. Zu den Lebensbeschreibungen der Hildegard von Bingen, Aebtissin zu Rupertsberg, dans NEkuEss ARcHIv DER GESELLSCHAFT FÜR &áLTERE DEUTSCHE GESCHICHTSKUNDE, t. XXXV (191o), p. 572-81. — M. S. présente diverses observations, par- fois un peu embrouillées, sur les deux Vies de Ste Hildegarde BHL. 3927 et 3929. Il retire sagement (p. 575-76) la conjecture qu'il avait proposée naguére ailleurs et qui identifiait le moine Thierry (d'Echternach ?), à qui l'on doit la rédaction finale de la Vie BHL. 3927, avec l'abbé Thierry de Saint-Trond. Ce dernier, en effet, est mort en avril 1107, plus de soixante- dix ans avant St* Hildegarde (1 1179). À diverses reprises, M. S. s'occupe d'une édition de la Vie latine de la sainte qui, d'aprés Á. von der Linde, aurait paru à Louvain en 1822, sous le nom de Thierry abbé de Saint-Trond (pp. 576, 577, 581), etil táche de conjecturer ce que pouvait bien étre ce texte.Il n'y ariend'étonnant queM. 9. ne soit point parvenu à trouver un exemplaire de l'édition dont il s'agit ; car elle n'a jamais existé.Le petit volume publié à Louvain en 1822, sous le titre trés inexact : Vite de S'* Hildegarde,abbesse du Mont-Satnt- Rupert dans le diocése de Mayence, écrite en 1209 par Thierry abbé de Saint- Trond, traduite en 1821 (in-32 de 136 pp.),contient uniquement,sans méme un mot d'introduction, la traduction frangaise dela Vie BH.L.3927. A. P. 101. — * Antonio DEMICHELI. Le antiche leggende di Francesco di Assisi e la critica francoscana di questi ultimi decenni. Studio cri- tico con appendice. Spalato, Tipografia sociale Spalatina, 1908, in-12, 40 et xiv pp. Kr. r. — Apergu sommaire et incomplet des publications franciscaines, parues depuis trente ans. C'est embrasser beaucoup en peu DES PUBLICATIONS HAGIOGRAPHIQUES, 379 de pages. Non pas que l'esprit critique et l'art de condenser fassent défaut à M. D. ; mais son information est par trop insuffisante. Ainsi nos Z?alecía Bollandtana sont pour lui un recueil absolument fermé. D'aucuns penseront sans doute que pareille lacune est regrettable. Méme ignorance des études de W. Goetz, de H. Tileman et de bien d'autres. Par contre,il connait l'étrange thése de M. Tamassia, et concéde à cet écrivain paradoxal que la i'* Vie de Thomas de Celano est un roman, tout en pro- testant contre ses autres déductions. ll éléve sur le pavois la légende tradi- tionnelle des Trois compagnons, qui repose en partie sur ce travail de Celano, mais il repousse la reconstruction artificielle tentée par les PP. Mar- cellino da Civezza et Teofilo Domenichelli. Il dédaigne le magnifique ouvrage de M. H.Thode (Fa»z von Assisi und die Aufánge der Kunst der Renaissance 1n. Italien), et estime que « la seconda edizione (de 1904) di questa opera, per quanto riguarda la biografia di S. Francesco e la parte critica, é di molto inferiore alla prima » (p. 24, note). La critique de M. P. Sabatier, notamment sés vues sur le Speculum perfectionis trouvent moins gráce à ses yeux que son ceuvre littéraire, tandis qu'il admire et exalte les idées de M.K. Müller au sujet de la constitution primitive de l'Or- dre de S. Frangois. L'écrivain dalmate est assurément un esprit éclectique, ces traits suffisent à le montrer. A la fin, il promet que sous peu il fera paraitre une nouvelle biographie « storico-critica » du séraphique patriar- che d'Assise. Nous verrons alors à le juger plus à fond. V. O. 102. — * LéoPorp pE CuÉRANCÉ. Saint Antoine de Padoue, d'aprés les documents primitifs. Paris, Poussielgue, 1906, in-I2, xv1-258 pp. (NoUvELLE BIBLIOTHEQUE FRANCISCAINE, I'* Série, t. XVIII). 103.—* Karl Wirk. Antonius von Padua. Eine Biographie.Breslau, Aderholz, 1907, in-8?, virr-98 pp. URCHUNOSCOIGIMEDE ABHANDLUN- GEN de M. SDRALEX, t. V.) 104. — * Niccolo Dar-Gar, O. F. M. Sant' Antonio di Padova, tau- maturgo francescano (1195-1231). Studio dei documenti. Quaracchi, Collegio di S. Bonaventura, 1907, in-89, xL-424 pp., portrait. 105, — * Nicolas Dar-Gar, O.F. M. S. Antoine de Padoue. Traduit de l'italien parle P. Théobald AuMassoN O. F. M. Paris, Vic et Ámat, s. a. (1908), in-89, Lv1-408 pp. 106. — La voce di S. Antonio. Quaracchi, Collegio di S. Bonaven- tura, t. X-XIV (1905-1910). Illustrations. 107. — * Léon pE Kenvar. L'évolution et le développement du merveileux dans les légendes de S. Antoine de Padoue. Paris, Fischbacher, 1906, in-89, paginé 219-288 pp. (OPuscuLEs pE cRirIQUE HISTORIQUE, fasc. XII, XIII, X1V). Trois nouvelles Vies de S. Antoine de Padoue dans l'espace de trois années, c'est un signe de la popularité toujours croissante du grand thau- 390 |. BULLETIN maturge. Cette vogue s'explique moins peut-étre par l'attrait fort considé- rable du sujct et les manifestations variées du culte qu'on rend au saint, que par la vive impulsion donnée en ces derniers tempsaux études franciscaines. Antoine, le plus extraordinaire des disciples du séraphique patriarche . parmi ceux dela premiére heure, devait devenir avec le temps un objet curieux de recherches scientifiques. Sa vie est fort peu connue ; c'est une matiére plutót maigre et propre à désespérer ses biographes, s'ils n'avaient en guise de compensation le grand nombre de prodiges, qu'on lui préte, leur diversité, voire leur étrangeté ; et ces prodiges vont toujours se multipliant dans les légendes du XIII* et du XIV* siécle, à mesure que l'on s'éloigne des temps oü vécut le thaumaturge. Chacun sent qu'à cóté de faits trés respectables, il y a aussiles produits équivoques d'une extréme crédulité, et qu'il importe de soumettre ceux-ci, méme en écrivant pour le grand public, à un véritable travail d'épuration critique. Cette táche a été fort bien comprise par les nouveaux biographes du saint, mais ils ne s'en sont point acquittés tous trois dans la méme mesure. Le P. Léopold de Chérancé a observé trés justement que « les anciens bio- graphes du héros portugais semblent n'avoir eu d'autre préoccupation que de peindre le thaumaturge » (p. 193). D'oà tendance à combler les lacunes, que le récit incomplet de sa Vie laisse voir, par des suppositions plus ou moins plausibles, mais qui ne sont plus la véritable histoire ; tendance encore à masquer la pauvreté du fond, par des développements oratoires. Tout en rendant hommage au mérite littéraire du R. P. Dal-Gal, je ne saurais partager sa confiance dans les documents du XIV* siécle et je serais plutót porté à imiter la réserve de M. Wilk, sans éprouver le besoin d'ana- lyser lés textes avec autant de minutie ni d'exprimer mon étonnement (par exemple, p. 65) devant certaines déclarations trés téméraires des bio- graphes médiévaux (Cf.aussi le compte rendu du R.P.L.Lemmens,dans T 5eo- logische Revue,1907,col.630-31).De tous ces travaux il n'est guére résulté de connaissance plus compléte,plus lumineuse de la vie du saint ; mais le type traditionnel a été rendu fidélement, finement,avec une note de sympathie et d'édification, qui n'a rien d'exagéré ; et je me réjouis tout particuliérement que le P. Dal-Gal ait. rencontré dans son confrére le P. Th. Aumasson un traducteur consciencieux, souple, éclairé, capable de rendre dans une langue correcte et aisée toutes les nuances de l'original. L'ouvrage du P. Dal-Gal a paru d'abord, sauf l'étude des sources qui forme l'introduction, dans La Voce dt S. Antonto, tome X à XII. Quoique cette revue mensuelle, dont l'infatigable P. Dal-Gal est la cheville ouvriére, se propose avant tout pour but de promouvoir dans les masses la dévotion au célébre thaumaturge de Padoue, elle renferme cependant des articles d'art et d'érudition, qui sont de nature à piquer la curiosité des hagiographes et des historiens. Tel, un travail trés sage, trés bien con- duit, du P. Livario Oliger sur le B. Jacopone da Todi et le lieu de sa DES PUDLICATIONS IIAGIOGRAPHIQUES. 381 premiere sépulture (t. XI, p. 343-48) ; des notices biographiques concernant les bienheureuses Cécile Coppoli, Louise de Savoie et Michelina da Pesaro ; une longue description (t. X, XI, XII) de l' Appenniuio Scrafico, notamment de la montagne de l'Alverne, oü foisonnent les détails sur la topozraphic de ce site merveilleux, l'histoire, la lézende, les coutumcs du pays ; une étude critique sur la province franciscaine de S. Antoine de Padouc (t. XIII et t. XIV); un mémoire trés fouillé sur J/ tempio monumentale di S. P'ran- cesco in. Lucca, que l'auteur intitule modestement de zofe slorico-illustra- tive (t. XII et t. XIII) ; enfin chaque mois, sous la rubrique spéciale Clo di S. Antonio, on rassemble avec soin une foule de traits piquants arrivés au jour le jour en divers coins de la chrétienté, exaltantle pouvoir bien- faisant du thaumaturge franciscain et la reconnaissance de ses clients. 'Tous ces menus faits, pour n'étre point passés au crible d'une censure sévére, n'en dénotent que mieux l'áàme populaire et apportent ainsi un sujet captivant d'étude psychologique. | L'opuscule de M. L. de Kerval se ressent de l'esprit critique qui anime d'ordinaire l'auteur, quand il aborde l'histoire antonienne (cf. A4zal. Doll., XXIV, 307). Je ne dis pas que c'est un mauvais esprit ; mais il faudrait parfois en modérer les élans. Ainsi l'auteur croit trop facilement décou- vrir dans l'évolution d'un récit des infiltrations merveilleuses qui ne s'y trouvent pas. Il n'est pas exact non plus de prétendre « qu'entre deux « légendes hagiographiques concernant les mémes épisodes, celle-là cst « incontestablement la plus récente dans laquelle ces épisodes sont les plus « chargés de merveilleux » et de déclarer sans restriction que « pour la « critique des textes cette régle est fort importante » (p. 237). Cela est vrai pour les légendes qui évoluent spontanément, rnais non pour des abrégés, qui sont le produit de suppressions. D'autre part, comme exemple topique d'altération légendaire à l'aide d'une forte dose de merveilleux, il y a lieu de citer, comme l'a fait le critique, l'épisode de l'entrevue d'Antoine avec Ezzelino de Vérone (p. 224-28). Sous l'action du temps et de prodiges sans cesse renouvelés, l'imagination des Padouans transforma en un triomphe éclatant la stérile intervention du thaumaturge. VS. 108. — Louis Sarrer. Le prétendu Pierre Swanington, secré- taire de saint Simon Stock. Un bel exemple d'hypocritique, dans le BULLETIN DE LITTÉRATURE ECCLÉSIASTIQUE de Toulouse, 4* série, t. III (1011), PP- 24727, 85-99, 120-38. 109. — P. Maniz-JosgP?H DU SacnÉ-Caung. Premiére réponse à M. PAbbé Saltet sur son article : « Un faussaire Bordelais en 1642 », et Quelques précisions sur la méthode critique de M. Saltet dans les Érupzs HISTORIQUES ET CRITIQUES SUR L'ORDRE DE N. D. pu MoNT-CanMEL par les PP. Carmes Déchaussés, de la province de France, t. I (x91r1), pp. 1-23 et 95-103. '382 | DULLETIN Dans l'histoire de la dévotion du scapulaire etde son principal promo- teur, saint Simon Stock, le récit d'un Carme anglais du nom de Pierre occupe une large place. Swanington est avant tout redevable de sa notoriété à un conírére frangais du XVII«* siécle, le Pére Chéron. C'est en 1642 qu'on voit livrée pour la premiére foisà la publicité une rela- tion datée de r25r, et cela dans des conditions si mystérieuses, si suspec- tes, qu'elle parut à des esprits calmes et judicieux entacher la probité littéraire de l'éditeur. À son tour, M. Saltet vient de reprendre et d'approfondir la question à travers deux articles fort fouillés ; et il n'hésite pas à conclure que le document attribué à Pierre Swanington est une piéce apocryphe composée en 1642 et dont la responsabilité retombe tout entiére sur le P. Chéron. Ce travail critique, qui ne fait que traduire et compléter les arguments produits par le P. Carme Bénédict Zimmerman, avec l'approbation ou tout au moins la permission de ses supérieurs religieux, permissu supe- riorum, n'a pas eu la chance de plaire à tout le monde. Soit. Mais en mani- festant sa désapprobation, il eüt m:eux valu employer un style moins agressif et ne point s'imaginer que l'auteur a voulu attenter à l'honneur du Carmel. En fait, quel crime a conc commis M. Saltet ? S'est-il attaqué seulement à l'histoire du scapulaire ? Nullement. Il s'est contenté d'exa- miner de prés le texte de Pierre Swanington ; et le résultat de son enquéte a été delui dénier toute valeur historique. La ligne de conduite de son con- tradicteur était tout indiquée. Au lieu de se répandre en récriminations contre un confrére dont les travaux et les recherches scientifiques hono- rent son Ordre, aulieu de s'attarder à dénoncer comme aventureuse la méthode de M. Saltet — c'est aujourd'hui la méthode de tous les esprits sensés — on aurait dü s'évertuer à battre en bréche ses allégations et à en démontrer la fausseté. Quoique, à parler franc, latentative eüt été vaine. Il y asans doute, dans l'argumentation de M. Saltet, des détails qui appel- lent des réserves (1). Mais l'ensemble est solide et emporte la conviction. Si nous nous sommes empressé de rendre compte de cette polémique, c'est pour en déplorer les excés et exprimer le vceu que, lorsqu'on se croit astreint à rompre une lance avec des confréres et des champions de la vérité, on se fasse un point d'honneur de ne jamais se servir que d'armes courtoises. | V.O. 110. — A.-T. Baxsn. Vie de saint Richard, óvóque de Chichester, (1) Ainsi il n'y a rien à tirer du titre de beatus contre l'authenticité du texte de Pierre Swanington (p. 32). Par contre, le texte des constitutions de 1369, décou- vert à la bibliothéque Vaticanc et oü il est question d'un parvum scapulare cum tunica. ad tacendum (p. 93) pourrait bien aider à expliquer tout autre chose que cc qu'espére lc R. P. Maric-Joscph. DES PUBLICATIONS HAGIOGRAPHIQUES. 383 dans REVUE DES LANGUES ROMANES, t. LIII (1910), p. 245-396. — Il s'agit du poéme anglo-normand composé peu aprés l'année 1270 par Pierre de Peckam. S. Richard étant mort en 1253, ce serait un document historique important s'il n'était tout simplement la traduction trés fidéle de la Vie latine BHL. 7209. ll comprend 3006 vers. M. B., aprés une étude trés détaillée de la langue et de la versification du poéme (p. 250-315), publie seulement la premiére partie, soit 1696 vers. Il fera paraitre la seconde « quand », dit-il, « il aura eu l'occasion d'étudier sur tous les manuscrits les autres ceuvres de l'auteur. » A. P. 111. — * Francesco M. Paorr1NI. Il B. Francesco dei Maleficii di Firenze delP Ordine dei Frati Minori. Roma, Artigianelli S. Giu- seppe, 1909, in-89, virI-136 pp., illustrations. — Mémoire principalement composé en vue d'obtenir du saint-siége la reconnaissance du culte immé- morial rendu au frére mineur Francesco dei Maleficii. Au témoignage d'un compilateur de la fin du XIV* siécle, Darthélemy de Pise, qui est le premier à en faire mention, ce digne fils du séraphique patriarche, originaire d'une famille noble de Florence, remplit quelque temps sur la montagne sacrée de l'Alverne les fonctions de pieux cicerone ; il passa ensuite en Corse, oü ses confréres se livraient à un rude apostolat (Livre des Conformités, dans Analecta franctiscana, t. IV, pp. 262 et 558) et semble y avoir terminé ses jours vers 1290.C'est tout ce que l'on sait de la vie du saint personnage. La continuité de son culte, pour les temps antérieurs à 1534, n'est guére avérée ; les premiers jalons font défaut. Le document le plus précieux est un portrait du bienheureux, que des experts en peinture datent de la fin du XV* siécle ; la téte est ceinte d'une auréole (pp. 39, 40). Je souhaite que le vaillant postulateur général de l'ordre de S. Francois fasse encore d'autre découvertes de cette valeur. V.O.. 112. — Ernst voN MozrrER. Der heilige Ivo als Schutzpatron der Juristen und die Ivo-Bruderschaften, dàns HisronRiscHE VIERTEL- JAHRSCHRIFT, t. XII (1909), p. 321-53. — Le bon S. Yves a été beaucoup honoré jadis en Allemagne, presque exclusivement du reste dans les facul- tés de droit des universités ; maintenant il y est pour ainsi dire inconnu, et c'est pour le tirer de cet oubli que M. le professeur E. v. M. a réuni, dans cet article fort érudit, une quantité de détails : x) sur la diffusion du culte de S. Yves dans les différents pays de l'Europe; 2) sur les diverses manifestations de ce culte (fétes liturgiques, sermons, régals etc.), et plus patticulierement 3) sur les conífréries de S. Yves, dont il n'a trouvé de traces qu'en France, en Belgique et en Italie. . A. P. 113.— * Achille Rarrr. Vita di Bonacosa da Beccaloó (1352-1381) ed una lettera spirituale a Bianca Visconti di Savoia. Milano, Tipo- 384. BULLETIN grafia S. Giuseppe 1909, in-8^, Lr1-106 pp., fac-similé. — A l'occasion de l'hyménée Jacini-Borromeo, Mgr A. Ratti a publié, suivant un usage cher aux Italiens, un souvenir nuptial, un joli volume renfermant la pieuse légende d'une noble Milanaise du XIV* siécle ct un réglement de vie spiri- tuclle adressé par un humble frére augustin à Dlanche de Savoie, femme de Galeazzo II Visconti. Il convenait que, dans la personne de son chef, la bibliothéque Ambrosienne prit à coeur de perpátuer la mémoire de cet heureux événement, puisqu'elle est une création du cardinal F'réderic Bor- romée et qu'elle a été depuis plus de trois siécles l'objet constant de la haute et efficace protection d'une des premiéres familles patriciennes de Milan. Les textes, que Mgr Ratti a eu la délicate pensée de dédier aux nouveaux mariés, sont inédits. Écrits à la fin du XIV* siécle dans un dialecte popu- laire un peu épuré de la Lombardie, ou à tout le moins du nord de l'Italie, ils offrent un sérieux intérét philologique. Inutile d'ajouter, je pense, que l'édition en a été faite selon toutes les exigences de la critique moderne. V. O. 114. — * Wilfred P. Musranpr. On the Eclogues of Baptista Man- tuanus. Extrait des l'RANSACTIONS OF THE ÁMERICAN PHILOLOGICAL Asso- CIATION, N. S., t. VI, 191o, p. 151-83. — Les dix églogues du D. Daptiste Spagnolo, général des Carmes (f 1516), comprennent 2063 vers et ne forment pas la vingtiéme partie des poémes publiés par ce trés fécond auteur. M. M. fait voir en détail, par une longue et érudite série de cita- tions, la vogue extraordinaire et l'influence dont jouit cet autre « poéte de Mantoue » dans les différents pays d'Europe, notamment en Angleterre. À la fin (p. 180-83), quelques renseignements sur les poétes dont Baptiste Spagnolo s'est lui-méme inspiré. En téte, une courte notice biographique. A. P. 115. — J. H. PorreN, S. J. Some new lights about St. Ignatius of Loyola dans Tug MowrH, t. CXIV (1909), p. 1-:2. — Article de bonne vulgarisation, oü l'auteur attire l'attention sur quelques particularités, con- .cernant S. Ignace de Loyola, qui ont été mises en lumiére tout récem- ment : le véritable nom d'Ignace, ses excés de jeunesse, ses premiéres idées au sujet de la fondation de son ordre (cf. notre travail Mavirése el les origines de la Compagnie de "fésus, AwAr.Borr., XXVII, 1908, p. 393-418) et deux faux autographes, qui avaient été düment dénoncés par M. Th. Heitz (Revue d'histoire ecclésiastique, t. IX, 1908, p. 47-51 et p. 5060. — V. O. 116.— Herbert Tuunsros, S. J. St. Charles Borromeo and the recent Encyclical, dans Tug MowrH, N? 556, octobre 1910, p. 330-405. — L'en- cyclique Editae saepe a été pour le P. Thurston l'occasion d'écrire un judi- cieux article sur l'attitude de S. Charles Borromée vis à vis des hérétiques DES PUBLICATIONS II'AGIOGRAPIIIQUES. 355 et des sorciéres. Si le saint archevéque réprouvait avec vigueur les doctri- nes attentatoires à la foi catholique, personnellement il se garda toujours de pousser aux répressions sanglantes de leurs fauteurs ; et il se comporta à l'égard des pauvres victimes de la sorcellerie avec bien plus de douceur et de modération que les protestants eux-mémes. V. O. 117. — * [Giovanni Saccawi]. Memorie storico-ecclesiastiche di Ba- gnolo in Piano,pubblicate nel IV centenario di S. Francesco di Paola. Reggio-Emilia, Artigianelli, 1907, in-12, 46 pp.,illustrations. — Dagnolo cst une grosse commune de l'Émilie, située à sept kilométres de Reggio, chcf- lieu de la province. Dés la moitié du XII* siécle, il est question cans des documents pontificaux de plebem de Bagnolo cum capellis (p. 10-11). Les religieux Minimes de S. Francois de Paule étant venus s'établir sur ce terri- toire, on dédia en 1588 une église à leur fondateur. C'est l'église paroissiale actuclle. Les fétes du IV* centenaire de S. Frangois de Paule ont fourni à MgrSaccani, un sagace connaisseur de l'histoire locale de Reggio, l'occasion de retracer le passé des édifices relig:eux, qui recouvrent le sol de Bagnolo. Sa monographie, fort condensée, se présente comme un laborieux travail d'archives. Quoiqu'il eüt été désirable d'y rencontrer un peu plus de réfé- rences bibliographiques, on peut néanmoins s'en rapporter au zéle et à l'esprit critique de son auteur, pour accepter de confiance le résultat de ses recherches. V. O. 118. — * L. DELPLACES. J. Le catholicisme au Japon.T. II. L'óre des marbyrs, 1593-1660. Bruxelles, Dewit, 1910, in-85, 278 pp., fac-similé. — Le martyrologe des chrétientés japonaises du XVII: siécle égale, s'il ne les surpasse point, les annales sanglantes de la primitive Eglise. Une éclatante démonstration nous en est fournie par le nouveau volume du P. Delplace. Ce qui assombrit encore le tableau, ce sont les rivalités aigués des ordres religieux établis dans l'archipel nippon. Au plus fort de la per- sécution, ils achevaient de s'épuiser par de vaines querelles de juridiction. Sous ce rapport, rien n'est plus tristement instructif que la lettre, adressce en 1628 aux communautés chrétiennes de l'Oshu par le supérieur des Pran- ciscains. « La Compagnie de Jésus », dit-il. entre autres compliments, « si « recommandable qu'elle soit, c'est une société nouvelle; elle n'a que « deux saints canonisés, S. Ignace et S. l'rangois Xavier. Elle compte sans « doute dans son sein un grand nombre de savants distingués, et elle a « annoncé l'Évangile dans beaucoup de pays. Mais outre cela, qucl bien « a-t-elle fait ? C'est à ses membres eux-mémes qu'il faut le demander » (p. x21). Toute la lettre, qui voit le jour pour la premiére fois (p. 119-123), est écrite dans ce ton. L'inédit, bien entendu de l'inédit intéressant, démonstratif, occupe une ANAL. BOLL. XXX. 30 386 DULLETIN large place dans la documentation du P. Delplace. C'est par là que son livre peut soutenir, tout à son avantage, la comparaison avec les ouvrages de Léon Pagés, Murdoch, Steichen et les remarquables articles du P. Thur- ston (The Month, février, mars, avril et mai 19o5). J'ai été seulement désappointé de n'y pas rencontrer de bons index qui permettraient de se guider dans ce dédale de noms propres et de citations textuelles. C'est dommage ; carl'érudition amoncelée dans ces pages les destine à étre un ouvrage de consultation plus encore que de lecture. En résumé, le second volume du P. Delplace mérite de figurer à cóté de son ainé (Azal. Boll., XX, 224-25). L'ensemble constitue un travail historique, oà mar- chent de pair l'information, lasincérité et une appréciation équitable des choses et des hommes. V.O. 119. — *C. BEccant. Rerum Aethiopicarum scriptores occiden- tales inediti a saeculo XVI ad XIX. T. VII. P. Emmanuelis d'Almeida S. I. Historia Aethiopiae liber IX el X. Romae, C. De Luigi, 1906, in-85, 1v-573 pp. Fr. 25. T. VIILIX. Patriarchae Alph. Mendez S. I. Expeditionis Aethtopicae liber I et II. Ybid., 1908, in-£o, Lx-409 pp., 2 fac-similés. Fr. 25. — Ltber III el IV, x909, 545 p. Fr. 25. T. X. Relattones et epistolae variorum. Pars prima. Liber I. 191o, in-85, XVI-502 pp., 3 fac-similés. Fr. 25. Les livres IX et X de l'histoire d'Éthiopie par le P. Emmanuel d'Almeida racontent le désastre final de la premiére mission catholique en Abyssinie. Rédigés d'aprés les connaissances personnelles de l'auteur et d'aprés des témoignages de premier ordre, i's ont une importance encore trés supérieure à celle des livres précédents (cf. 4m»al. Boll, XXVIY, 8o- £2). ; . Almeida, qui repartit pour les Indes en 1633, n'assista point au complet achévement de la catastrophe. Les derniers chapitres de son ouvrage, s'inspirent principalement de l'Exfeditio aethiopica d' Alphonse Mendez. Sous ce titre, le vénérable patriarche d'Éthiopie écrivit, aprés sa retraite à Goa, une histoire détaillée de la mission qu'il avait gouvernée. 1l la fit pré- céder d'un long apergu rétrospectif, oü l'on voit reparaitre la reine de Saba, Menilehec fils de Salomon, S. Frumentius, les Neuf saints et tous les ornements tráditionnels des lézendes Axumites et autres. Paez et d'AI- meida ont fourni presque toute la substance de ce résumé assez incolore. Mais l'intérét grandit tout à coup à partir de la date oà Mendez commence à rapporter ses propres souvenirs. La relation du patriarche ressemble moins à une histoire proprement dite qu'aux mémoires d'un homme qui a joué un róle prépondérant dans les événements qu'il raconte. Malgré son défaut de perspective et sa prolixité, elle ne fatiguerait pas un instant l'attention du lecteur, si Mendez ne l'avait déparée, comme à plaisir, par DES PUBLICATIONS HAGIOGRAPHIQUES. 387 la prétentieuse incorrection de son latin. Mais l'effet agacant du style est amplement racheté par la haute valeur du document, qui compléte à mer- veille la grande histoire d'Emmanuel d'Almeida. On ne saurait assez remercier le P. Beccari de nous avoir rendu accessibles ces deux sources excellentes. I | Nous commencerons par en extraire un renseignement d'histoire litté- raire, qu'on ne s'aviserait sans doute pas d'aller y chercher. Parmi les ches dü mouvement qui prépara l'expulsion des missionnaires catholiques, se signala un certain Tacla Hàjmanot, supérieur d'un couvent situé dans une ile du lac Tzana. Ce remuant personnage, retourné à l'hérésie aprés avoir fait ostensiblement profession de catholicisme, avait composé un martyrologe de tous les monophysites irréductibles qui furent punis de mort ou tombérent les armes à la main, dans les révoltes tentées au profit de la foi Alexandrine, sous le régne de Saltàn Saguad. Il fut lui-méme tué par des rebelles, dont il allait rejoindre le camp, lors du dernier souléve- ment qui décida l'empereur à sacrifier la mission catholique (ALMEIDA, l. IX, c. 27, n. 2; MENDZZ, l. II, c. 29, n. 7). Il n'est pas impossible que son « martyrologe » reparaisse un jour à la lumiére, ou que l'on en retrouve des traces dans quelque recension récente du synaxaire éthiopien. Que l'on se souvienne alors de l'hagiographe Tacla Hàjmaànot ! Mendez et d'Almeida, qui nous le font connaitre, fourniront aussi un bon supplé- ment de détails sur plusieurs des saintes gens dont il a composé la peu véridique légende." Plus large et plus édifiante est la contribution qu'ils apportent aux Actes des martyrs de l'Église catholique. La mission d'Éthiopie périt dans le sang. Non seulement les jésuites demeurés dans le pays aprés le bannissc- ment de leurs confréres, mais un grand nombre de fidéles indigénes payé- rent de leur vie leur attachement à la foi romaine. D'autres eurent le mérite de supporter sans faiblir la spoliation, l'exil et les pires extrémités. La persécution fit encore des victimes parmi les missionnaires franciscains qui tentérent aussitót de relever l'ceuvre des jésuites. Deux de ces derniers, les PP. Agathange de Vendóme et Cassien de Nantes furent .béatifiés en 1905. C'est un rapport officiel du patriarche Mendez qui servit d'argument décisif pour leur faire reconnaitre la qualité de martyrs (BEccani, t. VIII, p. xvii, note 2). Peut-étre assurera-t-elle un jour le méme honneur à plu- sieurs autres des généreux chrétiens qui moururent pour la foi avec une si magnifique intrépidité. Au R. P. B. reviendra le mérite d'avoir tiré de l'oubli ces beaux exemples, qui éclairent d'un reflet héroique la derniére page d'une histoire incomplétement glorieuse, d'oü l'apostolat catholique aurait à tirer plus d'une legon. Les Relationes et. epistolae variorum. possédent, à un degré supérieur, l'intérét qui faisait autrefois et fait encore aujourd'hui le prix des relations de missionnaires. Il est superflu de souligner l'importance d'une lettre 388 i | |. . BULLETIN signéc d'un Nuiiez ou d'un Oviedo. Le temps viendra, oü les érudits éthio- piens qui voudront connaitre l'état rcligieux, politique et social de leur patrie au XVI* siécle, iront chercher dans la correspondance de ces prétres latins, des renseignements de bon aloi qu'ils demanderaient en vain à la littérature sauvage de leurs ajeux. Ils salueront alors avec respect la mémoire du savant éditeur qui leur aura épargné la peine de les exhumer. En attendant cct hommage, le P. B., peut, de son vivant, compter sur notre reconnaissance, s'il la distingue dansle concert d'éloges dont les échos doivent lui revenir de partout. | P.P. 120. — * Geoffroy pE GRANDMaISON. Madame Louise de France, la vénérable Thérése de Saint-Augustin (1737-1787). Paris, Gabalda, 1907, in-I2, V1-208. (Les SAiNTs). — Dans un cadre plutót restreint, M. G. de G. a réussi à nous donner une vie compléte, trés documentée, trés tou- chante de l'admirable princesse, de la sainte carmélite que fut la derniere fille de Louis XV, Madame Louise de France. Rome, on peut l'espérer, . courcnnera un jour tant de vertu par les honneurs de la béatification. La i. ouvelle biographie de la vénérable est bien faite pour háter cette solennité. Elle est digne, à tout point de vue, de grossir le dossier de la cause qui s'instruit devant la congrégation des Rites. Trés au courant de la littéra- ture du sujet, l'auteur s'est surtout inspiré d'un riche fonds épistolaire et de nombreuses dépositions, figurant au procés de béatification. Mais il s'est préoccupé de n'y puiser qu'en critique averti. « J'ai eu grand soin », dit-il, « de ne rien avancer que sur la parole de bons témoins, écartant l'affirma- « tion de pure dévotion, encore qu'elle ait son prix, étayant la tradition « par le document, choisissant de préférence ce dernier » (p. II.) Ainsi son livre exprime la pure vérité historique dans une tonalité édifiante et de bon aloi. V. O. 121. — *Edmond CnRaPEgz. La vénérable Catherine Labouré, fille dela charité de Saint Vincent de Paul (1806-1876). Paris, Gabalda, I9II, in-I2, XVI-214 pp. (Les SarNrs).— Catherine Labouré est une humble fille de S. Vincent de Paul qui, des 70 années qu'elle vécut, en passa 46 parmi les vieillards de l'hospice d'Enghien, à Paris. On congoit aisément le genre d'apostolat quilui échut dans cemilieu de pauvres gens. Son dévoue- ment, sa patience, son abnégation ne se démentirent pas un instant au cours de sa longue et ingrate carriére. Mais ces vertus sont l'apanage d'un bon nombre de filles de la Charité. Et quoique Catherine les ait pratiquées à un degré supérieur, peut-étre l'eüt-on moins remarqué, si cette robuste enfant de la campagne, sachant à peine lire et écrire, en qui ses directrices du noviciat reconnaissaient un esprit et un jugement peu saillants, mais un bon caractére, de la piété, de la vertu (p. 72), si cette fille, dis-je, n'eüt été favorisée, au début de sa vie religieuse, en 1830, d'apparitions de la sainte DES PUBLICATIONS HAGIOGRAPHIQUES. . 389 Vier;ze. Dés lors elle s'employa de toute son ardeur, sans rien négliger dcs obligations de sa charge, à proparer le culte de Marie, par la diffusion d'une certaine médaille, qui lui valut d'étre appelée avec le temps /a voyartte dc la snédaille miraculeusc. | C'est ce cóté extraordinaire de son existence que M. C. s'est attaché à faire paraitre avec éclat. Peut-étre méme la beauté du sujet l'a-t-il entrainé hors de ses justes limites. Bon nombre de pages de son intéressant volume sont moins une Vie de la vénérable qu'une large esquisse du culte de l'Im- maculée Conception en France, durant la premiére moitié du XIX- siécle. Avant de s'abandonner à ces digressions, il eüt été convenable de se deman- der pourquoi, lors de l'enquéte canonique de 1836, roulant sur les appari- tions dont la vénérable fut gratifiéóe en 1230, on a négligé de la citer en per- sonne, pour s'en rapporter uniquement à la déposition de son confesseur. Quoi qu'il en soit, on ne peut contester que Catherine Labouré ait exercé une influence efficace sur cette nouvelle manifestation dela piété catholi- que. La médaille miraculeuse, honorée dans tout l'univers, enrichie d'in- dulgences et de priviléges, a sans doute contribué, avec son renom de sainteté, à introduire la cause de sa béatification en cour de Rome, dés 1907, dix ans avant le terme requis pour entamer ces sortes de procédures. V. O. PUBLICATIONS RÉCENTES Plusieurs de ces travaux seront l'objet d'un compte rendu dans un prochain numéro de la revue. * ALTANER (Berthold). Venturino von Bergamo O. Fr. 1304-1346. Breslau, Ader- holz, xgrr, in-8, 6 ff., 168 pp. (2 M. SpRALEK, Kirchengeschichtliche Abhand- lungen, IX, 2). Mk, 4. * BATi1rFoL (Pierre). Histoire du bréviaire vomain. 'Troisiéme édition refondue. Paris, Picard, 19t£r, in-I2, x-449 pp. Fr. 3,50. * BAUMGARTNER (Alexander) S. I. Geschichte der Weltliteratur. VI. Die italienische Literatur. Freiburg im Br., Herder, 19xxz, in-8o, xxi11-943 pp. Mk. 15. * BoEHMER (H.). Les Tésuites. Ouvrage traduit de l'allemand avec une introduc- tion et des notes par Gabricl Mowop. Paris, Colin, r91o, in-18, rxxxri- 304 pp., phototypic. * BnaAuN (Joseph). Die Kirchenbauten der. deutschen Tesuiten. Zwcitcr (Schluss-) Teil: Die Kirchen der oberdeutschen und. der. oberrheinischen Ordenzprovinz. Freiburg im Br., Herder, 1gt1o, in-8o, xi1-390 pp., 31 gravures, I8 planches hors texte (2 STIMMEN Avus Mani4-LaAAcH, Ergánzungshefte 103/104). * BRocLIE (Emmanuel pnr). La vénérable Louisc dc Marillac, Mademoiselle Le Gras (1591-1660). Paris, Gabalda, 1gir, in-12, vini-219 pp. (Les SaiNTS). Fr. 2. 390 BULLETIN * BucmaNAN (E. S.) The four Gospels from the Codex Veronensis (b), being thefirsl compleie edition of the Evangelium purpureum in thé Cathedral Library ai Verona. Oxford, at the Clarendon Press, 19rrz, in-8o carré, xxim-198 pp.,2 fac- similés (2 Orp-LATIN BiBLICAL TrexTs, No VI). Sh. ar. * Byzantinische Legenden, Dcutsch von Hans LiETZMANN. Jena, Diederichs, 1911, in-8o, 104 pp. Mk. 5. *: CALLAEY (Frédégand), O. M. Cap. L'idéalisme franciscain spirituel au XIVe siécle. Etude sur. Ubertin de Casale. Louvain, 191r, in-89 xxvr1-280 pp. (Uni- vcrsité dc Louvain. RECUEIL DE TRAVAUX..., 28). * CHAILLAN (L'abbé M.). Le bienheureux Urbain V. (1310-1370). Paris, Gabalda, I9II, in-I2, 226 pp. (LEs SartNTS). Fr. 2. * CHAPMAN (Dom John), O. S. B. Tohn the Presbyler and the fourth | Gospel. Oxford, at the Clarendon Press, 1x9xx, in-89, xo8 pp. Sh. 6. * CuARLAND (Paul-V.), O. P. Madame saincte Anne et son culte au moyen-ágc. 'Tomce I. Paris, Picard, x9rr, in-8o, 349 pp. ** CouEN (Gustavo). Rabelais et la légende de saint Martin. Paris, Champion, 1910, in-8o, 21 pp., fac-similé. Extrait de la REvUE DES ÉTUDES RABELAISIENNES, t. VIII. * DELLA TonnE (Arnaldo). I Fioretti d£ S. Francesco con introduzione e com- mento, Torino, Paravia, s. a., in-80, Lv1-286 pp. L. 2. * Dr STooP (E.) Vic d' Alexandre l'Acéméte, Texte grec et traduction latine Paris, Firmin-Didot, s. a. (xg11). (2: PATROLOGIA ORIENTALIS, t. vr, p. 641-706.) * EDUARDUS ALENCONIENSIS (P.), O. M. Cap. Bibliotheca Mariana Ordinis FF. Min.Capuccinorum seu Catalogus scriptorum eiusdem ordinis qui de B. V.Maria opera ediderunt vel. manuscripta reliquerunt... Romae, Ig1o, in-49, X1I-95 pp. * EDUARDUS ALENCONIENSIS (P.), O. M. Cap. S. Laurentii Brundusini Ord. Min. Cap. de rcbus Austriae et Bohemiae 1599-1612 commentariolum autogra- phum... Romae, rgro, in-49, 64 pp., fac-similé. * Évangiles apocryphes. I. Protévangile de 'acques, Pseudo-Matthieu, Évangile de .. Thomas. Textes annotés et traduits par Charles MicuEL. Hisloire de Joseph le charpentier. Rédactions copte et arabe traduites et annotées par P. PEe- TERS. Paris, Picard, 191r, in-12, XL-255 pp. * FouRNIER (Paul). J5tudes critiques sur le Décret de Burchard de Worms. Paris, 1910, in-89, 145 pp. Extrait de la NOUVELLE REVUE DE DROIT FRANCAIS ET ÉTRANGER. ROT *' FoURNIER (Paul). Études sur. 'Yoachim de Flore et ses doctrines. 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Ce n'est pas le jugement que l'on portera sur U'histowe qui nous a été vévélée l'an dernier fav une excellente. traduciton russe de M. l'archiprétre Corn. Kehe- lidze (1). Le vieux manuscrit. géorgien qui en a fourni l'original, esi snalenconireusement déparé par deux. lacunes, qui obscuvcissent le début du récit. Malgré ces mutilaitons, celui-ct garde un tnlérét peu ordinaire. Nous nous serions empressé de le meltire sous les yeux. de nos lecteurs, s'il n'y avati un inconvéntent sérieux à relraduire,d' aprés une version moder- ne, un document qui, visiblement, est déjà une lraduction. A défaut du texte lui-méme, une analyse détaillée pouvait rendre ser- vice. Elle se trouvatt préte à l'umpresston quand un hasard nous fit mettre la main sur les Marepianm mo rpysmuckoii arionzorim (2) publiés lan dernier pay M. le professeur. Khakhanov, presque en. méme lemps que paraissatt. le. travail de M. Kekelidze. La Passion géorgienne de S. Romain s'y trouvait. édilée tout. au. long, et cette fots sans. lacune, d'aprés un antique manuscrit. d'Totron, au. mont Athos. En. confirmant Bresque toutes nos conjectures, cetle piéce nouvelle les rendait. superflues ; 1a1$, pour le coup, rien n'empéchait plus de donner une traduction inté- grale du doeument. La voici, avec les quelques observations qu'il reste nécessaire d'y ajouter. I. Romain naquil, dans un village de Galatie, vers l'année 730, car 4l avait alleint la quarantaine lorsqu'il tomba entre les mains des Sarrazins, au prinlemps de 771. Grec d'origine et de langue, 1l. eut cependant un jour à se défendre contre le soupgon d'étre un espion syrien ; ce qui. donne (1) HoBooTrKphrTBil ariozormueckiii rrawsTHMK'b uKOHOÓOpuecKol 23TIOXI, dansles Travaux de l'Académie ecclésiastique de Kiev, juin 19ro, p. 201-238. — (2 Dans les Tpynb mo BocTokoBhahuio de l'Institut Lazarev à Moscou, fasc. XXXI (19ro), . p. 25-46. ANAL. ROLL, XXX 27 394 | S. ROMAIN LE NÉOMARTYR lieu de supposer. qu'il avait appris l'arabe pendant sa longue captivilé dans la prison de Dagdad. | Attiré vers la vie ascéltque dis sa premiere jeunesse, 1 avait quitté son pays naial pour se consacrer à. Dieu dans un. célóbre monastére appelé Tomantion, (59056(yombo. Tomantion, nousdit le narrateur, est le nom d'un lac. Ce mot de lac nous laisse libres de songer à une grande flaque d'eau. Lac, élang ow marais, on y voyait une &le et, dans cette ile, un monastàre de religieuses. Le couvent. qu'habitait S. Romain $e dressait sur la terre ferme, au bord des flots. Des relations étrottes ÜDunissaient à celui de l'ile. Le tour du récit donne méme à penser que les moines devaient obéissance à la supérieure du couvent lacustre : situation cano- nique dont 1l est d'autres exemples dans l'église grecque (1). Cette charge élait alors occupée par une sainte femme, qui jouissait dans tout le bays environnant d'une réputatton de voyante et de thaumalurge. Elle s'appe-.- last Anthusa (2). Ce nom ei les détails qui l'entourent éclatrent ici notre document d'une lueur aussi vive qu'inattendue. Le synaxaire. grec mentionne, à la date du 27 jutllet, une sainte Anthusa (3), qui confessa la foi sous Constan- iin Copronyme. Aprés s'éire. formée à la pratique de l'ascóse sous la direclion d'un saint prélre appelé Sisinnius, elle requt. de lut, avec le voile des vierges, l'ordre d'aller. habiter &v Ti) viovbpíu Tfjg TteÀa- Loógng Tí) lTepkxué xuüpum Mpgvng. Conformément à la prédiciion de son maílre, elle y fonda un monastàre, puis un. second ; le premier pour les religieuses, avec une église dédiée à la. Vierge, le second pour les moines, avec une église dédiée aux SS. Afpótres : bó0 vaobg é£. abTÓV- BáOpuv peyíoroug ávéoTqOe Tí Te Ocouüropt xai Toig doo TÓloig : üv TÓV puév Tfjg Oconnropocg Toig novaZoUcatig dbeAlpaicg, TÓv óé TÀV &mocTÓÀuv Toig uovayoig árekxArpuoe. L'endros était. dénommé rà ToO. Mavriwéov. Le cas est donc aussi clatr que possible. S. Romain fut l'un des disci- ples de S'* Anthuse, à la légende de laquelleson histoire aporte tout à coup une tvàs frappante confirmation. Il habitait au monastére des SS. Apó- ires, et le nom de Tomantion feut étre. hardoment corrigé en à Mav- 1ivéou, ou xà Mavrnwéuv. Il vesterait à déterminer la position exacte de la localité qui le portait. M. Ramsay cherche Mantineon dass l'Honoriade et, semble-L-1l, aux. alentours. de Claudiopolhs (4). En (1) Citons celui du monastére double de Saidnaia prés de Damas; cf. Anal. Boll.,t. XXV, p. 137 et suiv.; MarTHIEU Panis, éd. H. R. LuaRD (Londres, 1874 — RERUM BRITANNICARUM SCRIPTORES, n9 57), t. II, p. 487. Voir ci-apres, p. 403. — (2) Danse texte de M. Kekelidze, Anysia, t. c., p. 22t. — (3) Synax. Eccl. CP., p. 848-52; cf. Act. SS., Iul. t. VI, p. 447-48. — (4) The historical Geogra- phy of Asia Minor (Londres, 1890), p. 194. D'APRÉS UN DOCUMENT GÉORGIEN. 395 ce cas, le lac de Perkile pourrait étre l'ancien lac Daphnusis au nord de l'Olympe de Dithynte, aujourd' hui P Eftene. Gol, nappe d'eau maré- cageuse, au milieu de laquelle émerge un lot. Le narrateur insinue qu' Anthusa avait connu par vévélation la. des- tinée qui attendait son disciple ; ; mais) n'y parait pas autrement dans la suite du. récit. Un jour, elle chargea Romain | d'une inission concer- nant les intéréts du monastére. Le saini se mit en roule en. compagnie d'un vieux motne, dans une direction qu'il ne faut point songer à préci- ser, mais qui, vraisemblablement, se rapprochait de la frontióre exposée aux incurstons. des bandes sarrazines. Une de ces bandes renconíra les voyageurs et les fit prisonniers. Tous deux furent envoyés à « Babylone, qui est Bagdad ». Là 1s furent présentés au khalife ' Abd Allah abu Ga'far, qui les fit mettre aux fers. Le vieillard ne tarda. guére à succomber et Romain se trouva dans le plus complet 1solement, En février-mars 780, sa. captivité avait déjà duré neuf ans révolus ; ce qui en tet le. début à la fin de P hiver ou au printemps de l'aniée 771 (1). Trés peu de temps aprés la mort de son compagnon, Roman fut. rejoint par deux de ses compairioles, nommés Jean el Syméon. Le premier étast un ancien diacre de Sainte-Sophie ; le second avait occupé le méme rang dans une autre église de Constantinople. Attirés par la vocatton. reli- gieuse, ils avaient fui de la ville qmpériale et s'étaient. faits moines. dans une localité appelée Phargani, prés de Séleucie. Sans nous presser de traduire Phargani, par « Phrygten », correction qui iout à l'heure semblera presque dini? Qous bouvons eon ecLumer que la ville désignée ict est Seleucia Sidera en Phrygie. Cette province était alors comprise dans le thóme des Thracésiens, oi Michel Lachano- dracon exerqa ses fureurs conire les moines en 771 (2). Or, précisément vers celle époque, ean et Syméon se virent chassés de leur retraite par une brusque reprise de la persécutton tconoclaste. Forcés de quitter le ter- riloire de l'empire, sls furent arvétés, au mépris de la foi jurée, par la garnison d'une forteresse arabe. Les officiers qui la commandaient voulu- vent lirer parti de leur capture pour faire valoir leurs services auprés du khalife. Ils lui expédiérent les deux prisonniers sous escorte,en compagnie d'un prince grec nommé Georges, qui s'élast laissé prendre sous les murs d'une place byzantine, au. cours d'une promenade dans ses domaines. Les deux moines furent vevétus d'habits blancs. Ils devaient figurer l'un (x) Voir ci-aprés,p.403. — (2) Théophane, Xpovovpagia, éd. Dg Boon,p. 445. Ce fut sans doute versle méme temps que le monastére de Mantineon regut la visite des persécuteurs (Synax. Eccl. CP., p. 850). Cet incident, dont le bio- graphe de Romain ne parle pas, dut avoir lieu entre le départ du saint (771) et la mort de Constantin Copronyme (775). 396 S. ROMAIN LE NÉOMARTYR le secrétaire du prince, l'autre son conseiller, capturés avec leur tnaitre au cours d'une razzia. | On scrait. embarrassé de marquer l'endroit. d'ou cetle smascarade se serail acheminée vers la nouvelle capitale des Abbassides. Le texte porte simplement que "ean et Syméon étaient partis « pour lOrient ». M.Kehke- lidze croit qu'ils furent arrétés sur. quelque point de la frontiére qui cou- rail de Tarse à Malatia en. passant par. Adana, Massissa, Anazarbe ei Marache (1). Cela importe peu à la vraisemblance de cet épisode, contre laquelle 1l est permis de se récrter. Arrivés à. Bagdad, les prisonniers furent remis à un officier du khalife, qui s'abpelait « Rabia ». Ceci a seilleure apparence. Abu 1-Fadl IISRHOE ben Iunos, TUM -- jl J3 9! affranchi de Manstr abu Ga far, est un personnage bien historique. Notre auteur lui donne le titre de mehele, 0363e»3, que l'on trouve employé flus loin. (8 23) au sens générique de « serviteur ». M. Kekeltdze le rend $ci par « vizir » (2), traduction qui force un peu l'étymologie et ne répond pas exactement à la réalité des faits. Rabi' ne parait avoir exercé la charge de vizir que sous le khalife Hadi, qui se serait débarrassé de lui par le poison, au bout de quelques mois (3). Pendant le rógne de Mansur, on le voit figurer dans les chromiques en qualité de chambellan ou wm (4), fonction qui, d'apris le protocole arabe, s'accorde fort bien avec le vóle qu'il joue. dans notre récil. Au fond le titre officiel de son emploi n'importe guére ; l'essentiel, c'est que l'hagtographe met 4ci en scóne, dans une situatton vrate, un personnage bien authentique. S1 l'on. en croit. l'astorien arabe al-Bagdàdi, le hagib Rabà! devait savoir le grec, car Mansür le chargeast parfois soit d' héberger ou de pro- mener un voyageur de qualité venu « du pays des Grecs », soit de s'expli- quer avec un envoyé byzantin admis à son audience (5). Toujours est-il que ean et Syméon réussirent, à force de gestes et de cris, à lus dé- broutller. leur histoire. Ils nen. furent bas motns écroués avec le prince Georges, dont ils composatent le cortége. Leur arrivée tira S. Romain de (1) T. c., p. 208.— (2) Ibid., p. 209.M. Khakhanov emploie le terme plus vague de « lieutenant », (t. c., p. xv1).— (3) Voir pourtant le «$ x4) vd d'Ibn at- Tiqtaqa,ed.H. DERENBOURG, A4J-Fakhri, Histoire du khalifat et'du vixirat, BiBL10- THÉQUE DE L'ÉCOLE DES HAUTES ETUDES, t. CV (1895), p. 239-44. — (4) Cf. T4- BARI, A4fnfales, ed. DE GOoEJE, t. III, p. 380 et pass.— (5s) Ed. G. SaLMoN, L'éntro- duction topographique à l'histoire de Bagdádh d'Aboti Bakr Ahmad ibt Thábit, BIBLIOTHÉQUE DE L'ÉCOLE DES HAUTES ÉTUDES, t. CXLVVIII (1904), texte arabe, pP- 38, 18-19, trad, franc. pp. 119, 96; TABARI, t. C , p. 323. D'APRÉS UN DOCUMENT GÉORGIEN. 397 sa iriste solitude ; elle ne. devait pas tarder à entrainer four lui des conséquences tragtques. Sur la route de leur. exil, les nouveaux venus avatent. passé leurs lon- gues élapes à se disputer violemment. Georges, iconoclaste déclaré, soute- nail la politique de l'empereur. son. smaítre. Les moines, de leur. cóté, défendaient le culte des images, probablement avec plus d'érudition. que d'opporlunité el, en loul cas, sans autre résultat que d'exaspérer leur adversaire. En prison, la controverse recommenga de plus belle, sous une forme moins «noffensive. Bagdad, oii j les captafs subissaieni leur. réclusion, n'existatt alors que depuis quelques années, Abu Ga "far, son fondateur, venatl à peine d'y iransférer le sióge du khaltfat. (1). Il est. à croire que les installations réservées aux détenus y étaient encore bien plus sommaires qu'elles n'ont coutume de l'étre en Ortent. Dans l'enclos oii. ils se voyatent parqués, les woines s'éleverent une sorie. de hutte, à l'abri de laquelle tls reprirent, selon la mesure du possible, toutes les observances de la vie monastique. De son cóté, Georges irouva parma? ses compagnons de caftiwité un nombre considérable d'autres Grecs, gens de guerre ou ctvils, entre les- quels son rang et son éducation lui crécrent une situatton prébondérantc. Tous étant comme lui ou devinrent gráce à lut. de francs tconoclastes. Entre ces fanatiques et. l'esbéce de couvent dont tls élatenl condamnés à subir la présence jusqu'en. ce. lteu de misere, les rapports se tendirenti à ce pointque le partt iconoclasie. délibéra d'assassiner. Romain et. ses compagnons dans leur cabane. Un jeune Arabe, qui entendait le grec, surprit ce projet criminel el le dévoila à ses coreligtonnaires ; car, dit le narralteur, les détenus étatent iris nombreux dans la prison et les musulmans n'y manquatent pas. L'histotre, qui en sait long sur le despotisme de Mansur, pourrait apporler,à l'appui de ce témotgnage,une liste considérable de noms connus. Les musulmans résolurent. de smeltre à |a raison Georges et ses com- plices, moins peul-éire par sympathie pour les moines que pour avoir une occasion d'écharper quelque Grec ; car, au. lieu d'avertir le gouverneur de la prison, ils laissérent les choses aller leur train. Le jeune homme ft posté aux aguets pour épier les agissements des conjurés. Le moment venu, 1l donna l'alarme. Les. Arabes aymés de pierres et de. gourdins, se précipilérent au secours de Romain et de ses compagnons.Des chrétiens d'autre nationalité s'élatent Joints à eux. Le biographe spéctfie qu'il. y avast là des Syrtens ef des. Francs et qu'ils étatent. nombreux : qo». dom (1) La construction de la ville semble avoir été commencée en 546a (Ar- BacHpàpi, ed. SALMON, t. c., p. 75; cf. TABARI, ed. DE GoEjE, t. c., p. 271-78). 398 S. ROMAIN LE NÉOMARTYR 036» 09363b 0653»3€»5o 4j60b6355360g» »b56550563e»50 q» 9303x600 : etuna cum eis aderant etiam christiani complures Syri et Franci (S 15). Cela encore est de l'histoire. Nous savons, par exemple, que Georges de QenneSre, patriarche des 'Syriens Jacobites, passa dans les prisons de Bagdad les meuf dernióves années du régne d'Abn Ga'far (1). L'éristhav du. Karthli, Nerse fils d'Adarnersó, s'y lrouvast. enfermé à la méme époque, comme nous l'apprend la. Passion. de S. Abo de Tifüs (2). On devait y rencontrer aussi. des captifs occidentaux, cl rien n'empéche de prendre au sens propre le nom de: « Francs » employé ici par notre auteur. En 765 ou 766, racontent nos vieilles chrosiques, on vit arriver à la cour d'Amormuni, regi Saracinorum, /es atbas- sadeurs du rot Pépin le Bref (3). Il est plus que probable qu'ils avaient été précédés sur la route de Bagdad par des prisonniers de guerre envoyés [4 de Narbonne ou de la cóte de Provence. La prison était placée sous les ordres d'un gouverneur qus, sans élre chrétien (4), parait avoir été antmé d'intenttons fort. conciliantes. Ce brave homme, averti de l'échauffourée qui venait de se produire, s'inter- posa entre les partis, ratsonna | ses penstonnaires el. finit pax rétablir le calme. Cependant les moines ne se sentaient qu'à demt rassurés. Un chré- Hen de la ville qui s'intéressait à leur sort, demanda et obtint. la permis- sion de les héberger chez lui, en répondant sur sa téte, de les Yavener à la premiore réquisition. Sur ces entrefaites, mourut Abu Ga far (7? octo- bre 775), précédé de quelques semaines dans la tombe bar som funeste rival, Constantin Copronyme ((14 seplembre 775). Aprés des inirigues dans lesquelles les annalistes arabes font intervenir notamment le ha&ib RabV, le khalifat fut dévolu au second fils de Mansur, Mohammad al- (x) J.B. CuaBor, Chronique de Denys de Tell-Mahré, BiBLIOTHÉQUE DE L'ÉCOLE DES HAUTES ÉTUDES, t. CXII (1895), texte p. 104 ; trad. p. 87 ; Id., Chro- nique de Michel le Syrien, texte p. 476-78 ; trad. t. II (Paris, 1901-1904), p. 527-29. — (a3) G. SaBININ, b5456033e£» b b50mob3 -— Paradisus Hiberiae (Saint- Pétersbourg, 1882), p. 338; cf. K. Scuurzs, Das Martyrium des hl. Abo von Tiflis, TExTB UND UNTERSUCHUNGEN, N. F., t. XIII, 4 (905), p. ar, et KEKELIDzE, t. c., p. 214, note. — (3) Chronicarum, quae dicuntur Fredegarii scholas- tici continuationes, ed. Br. KRuscH, MG., Scr. rer. merov. t. II, p. 19r. — (4) Le texte de Tiflis affirme le contraire (KEKELIDZE, t. c., p. 229). I1 doit y manquer une particule négative. Le hiographe aurait.il pris soin de marquer qu'il fallut corrompre ce charitable chrétien ? (cf. 5 16). En soi-méme, du reste, le cas ne laisserait pas d'étre surprenant. Mansur était hostile aux chrétiens ; il les tracassa de toute maniére; cf. THÉoPHANE, Xpovorpagía, ed. Dr Boon, DP- 430, 439, 444; 446, 448. La chronique du Pseudo-Denys de Tellmahre fait une peinture trés sombre des maux que les chrétiens de Mésopotamie eurent à subir sous le khalifat d'Abü Ga'far (ed. CHABOT, p. 114-237 ; trad. p. 96-195, passim) D'APRÉS UN DOCUMENT GÉORGIEN. 399 Mahdi. Mtchel le Syrien. (x) et, à sa suite, Barhebraeus (2) affirment que Madhi élargit lous les prisonniers délenus. par son pire. On cite, en effet, plusteurs personnages à qui son avónement apporta la délivrance ; Lels Périsihav Nersà et Georges le patriarche que nous venons de men- tionner (3). Mais les capttfs grecs durent étre exceplés de cette mesure de clémence ; car les hostilités ne cesserent pas entre les Arabes. et l'empire byzantin (4). . Romain, "Jean et Syméon se virent donc retenus à Bagdad. Il leur arriva méme de nouveaux compagnons dés la premicre année de Mahdt. Deux moines, originaires d' Amortion, et. trois autres furent amenés de Chypre, oX ils avaient été velégués sous Constantin V (& 16). Les pros- crits avaient afflué dans la grande ile pendant la persécution iconoclaste. Le fanatique gouverneur du thàme des Thracésiens, Michel Lachanodra- con, y déporta en. masse la population des monastéres. de plusteurs pro- vinces (5). Il y a, du veste, plus d'une maniere d'expliquer que les pil- lards sarrazins aient encore trouvé des exilés em Chypre pendant Paccal- mie qui marqua les premiers temps du régne de Léon IV. Les cinq survenants furent à leur. tour vecueillis par le chrétien chart- table qui donnail asile à Romain et à ses compagnons. On remarquera que la sollicitude de cet homme de bien se portait sur les moines grecs à l'ex- cluston des syriens. Il y avait donc à Bagdad, dans les premieres années qui suivireni la fondation de la ville, des chrétiens andigónes, de. langue arabe probablement, dont les sympathies étaient. plutót. orthodoxes que jacobites. Le fait mérite d'étre pris en. considération, quand onreprendra la question de savoir à quelle confession appartenatent certaines. tribus chrétiennes de U Iraq, les Thaghlibites par exemple. — La suite du récit est suffisamment claire par elle-méme. Un moine grec apostat, nommé "Tacques, voulant faire sa cour au khaltfe, lui. insinua que Romain pourrait bien étre un. certain espion natif de EIims qui allast et venail enire le pays arabe el le territoire byzantin. Émotion de Mahdi, arresiation des moines, inlerrogatoires, confrontations : la narration suit exactement le cours qui se devine, jusques eb y compris la confusion finale du délateur. Le dénouement, inévitable aussi, fut que Romain, reconnu viclime d'une calomnie,demeura néanmoins relenu en PIEven tO et gardé étroitement dans un cachot. (1) Ed. CHABoT, p 478 ; trad. t. II, p. 529,t. III, p. x. — (2) P. BEDJAN, Gregorii Barhebraei Chronicon syriacum (Parisiis, 18901, p. 126. — (3) Ci-dessus, p. 398. — (4) Contrairement à ce que semblent croire Michel le Syrien et Barhebraeus (loc. cit.) au dire desquels Léon IV aurait de son cóté libéré tous les prisonniers arabes qu'il trouva dans Jes fers à son avénement. — (5) THÉOPHANE, Xpovorpa- Qa, ed. DE BooR, p. 445. Voir ci-dessus, p. 395. : 400 S. ROMAIN LE NÉOMARTYR Le biographe poursuit : « Quelque temps apris» — ce qui peut voulotr dire deux ans comme deux semaines — « le prince des croyants voulut « se rendre à Térusalem, pour y prier et faire un tour en Syrie. Il quita « Bagdad et. se rendit en un lieu appelé Baradín (6305c0060), à douze « milles de là,oi se trouvait un. palats avec. des salles d'audtence (1) ». C'est. la traduction, en siyle hagtographique, d'un fait rvelaté par les chroniqueurs arabes. avec des circonstances plus précises. D'aprés Tabari (2) et. d'autres annalistes (3), confirmés en. cect par la. chrono- graphie de Théophane (4) et par une inscription tout au. motns. (5), Mahdi enireprit une expédition contre la Syrie byzantine au. printemps de l'année. 163. de l'hégtre (17 septembre 779 - 5 septembre 780). Il concentra son armée à Baradàn, au confluent du. Tigre et du. Nahr al-Khalts, à une quarantaine de. kilométres en. amont de Bagdad (6). Là, 1l stationna environ deux mots, pour exercer ses troupes et. achever ses préparattfs. Reniré momentanément à. Bagdad, afin. de conférer à son fils Misa l'intérim du. khalifat, 41. vejoignit. son. camp. le. premier ratab, qui tombait celle année le 19 mars (7). Puts, 11 s'ébranla avec ses cavaliers dans la direction du nord. Au retour de cetie méme expé- dition, rapporte Ibn al-Athir, Mahd: fit un pélerinage à. Jérusalem : Navi L2 Jb 33 5 c qe£d! st ui, (8). Pendant son séjour à Baradan, Mahdi se ressowvint. de som prison- nter. Il se le fil amener étroitement garrotté, avec un voile sur les yeux. Mantfeslement, le soupgonneux khalife gardait l'idée que Romain. pou- vau, malgré tout, élve l'esbion. de Elims. Comme 1l. s'apprétast tout justement à. envahir. U'Émésóne. el le pays. d' Alep, 4l comptait tirer. de lui, par intiimidation, quelques renseignements. Peine inutile. Romain rébondil d'un lel ton que Mahdt, outré de fureur, se précipita suy lui, l'empoigna des deux matins et. luy. déchira son froc jusqu'à la ceinture. Puis 1l le remit à la garde de. l'émir Rabi , avec ordre de l'emmener, sous bonne escorle, à la sutile de l'armée. Ce délail peut encore. étre accepté comme exact. Le, M. — Rabi faisait partte de l'expédstion(g); (1) Voir ci-aprés, p. 404.— (2) Atnales, t. c., p. 494 et suiv. — (3) Par exemple, Imw At-ATHI, ,JÉÓ| GU -— Summa historiae, t. VI (Cahirae in Aegypto, 1883), p. 25 et suiv. — (4) Dx Boon, t. c., p. 452, sous l'année 6272 — a. Chr. 780. Michel le Syrien place en 779 la venue de Mahdi dans le pays d'Alep (ed. CHABOT, p. 478; trad. t. IIT, p. 1). — (5) J.-B. CHaBor, Notes d'ébigraphie et. d'archéologie orientales, JoURNAL ASIATIQUE, ge sér., t. XVI (1900), p. 286-87. — (6) F. WüsTENFELD, Jacut's geographisches Worterbuch, t. I (Gotha, 1866), p. 552 ; SALMON, t.c.,p.37.Cf. KEKELIDZE, p. 212. (7) TABARI, t.c., p.494.— (8)T.c., p. 25. Tabari indique la méme date, mais il ne spécifie pas que le pelerinage de Mahdi eut lieu au retour de sa campagne (t. c., p. 500). — (9) Ibid. p. 495. D'APRÉS UN DOCUMENT GÉORGIEN. 40I 1l devait. accompagner le fils cadet de Mahdi, le futur. khaltfe Hartün ar-Ra&id dans sa longue randonnée à travers la province du Pont. Vers [a fin du mots. d'avril, P'armée arabe s'en fut. camper à Raqqa, ou Dlulól, comme le texte géorgten le porte avec précision (S 22). dans la ville fondée prés de Raqqa par le pére de. Mahdi, Abn Ga'far : G5353»«, 6m93e»36b j3e»54jo x.0$60b3»2, 6(93e»0o 303936» 050»b» | Qobbs 055e»0039»3q0 83b. On ste pouvait souhatter une indication. en sneilleur accord. avec la Poe Ye P hie el avec l'histoire. L'antique cité de Callinice- Nicephorium appelée par les arabes ar- Raqqa, 345)! commandait sur la rive gauche de l'Euphrate une. des Brincipales entrées du Gazira. A. raison de son imporlance siratégtque, Abu Ga far l'avait, en 772, fait. doubler (x) d'une place forte,construste sur le méme plan que la ronde Bagdad (2). La nouvelle ville requt d'abord le nom de Ràfiqa. Elle attira, paraít-il le mouvement commer- ctal de l'ancienne Raqqa, la condamna à dépérir et finit par. lui. prendre Son "ot. (3), en attendant de décliner à son tour. Mahdi,qui avait présidé en personne à la. construction de Ràfiqa. (4), y passa certainement lors de sa marche sur. Alep au printemps de 780. Nous savons, en effct, pav des témotgnages précis, que son. armée, pariie de. Baradàn, avait com- mencé par remonter la vallée du Tigre jusqu'à Mossoul, avant d'obliquer à l'ouest (5). Il est probable que, là comme ailleurs, 4l laissa de sintstres souvenirs dans la mémoire des populations chrétiennes (6). C'est aussi à Raqqa, que se place quelques années plus tard le dernier acte de la Passion de S. Antoine le Qoraisite (7). (1) Le pseudo-Denys de Tellmahre dit improprement que Callinice fut rebá- tie (ed.CuABOT, p. 120-22; trad. p. xo1-102). — (2) TABARI, t. c., pp. 372-73, 276; cf. IBN. AL-ATHtn, t. c., p.2, et Iàgür, ed. WüsTENFELD, t. IL (186 ), pp. 802- 803, 734-35. I| est curieux d'observer que l'enceinte, aujourd'hui ruinée, de Raqqa, affecte la forme d'une demi-ellipse. M. Chapot qui en donne le tracé, semble n'avoir songé qu'à la ville gréco-romaine (La frontiere de lEuphrate de Pompée à la conquéte arabe, BiBLi0THÉQUE DES ÉCOLES FRANCAISES D'AÁTHENES ET DE RoME, t. IC, 19o7, p. 288-90) Sur Cal- linice-Raqqa, voir également E. SaAcHavu, Reise in Syrien und. Mesopotamten (Leipzig, 1883) p. 241 et suiv. L'Euphrate, qui doit avoir changé de cours à plusieurs époques, coule maintenant à un mille de la citadelle, dont les escarpements dominent un de ses anciens lits (CHAPoT, p. 289, note 4). — (3) IàqüT, t. c., p. 734. — (4) TABARI, t. c., p. 373 et autres. — (5) TABARI, t. c., p. 498; IBN Ar-ATHtR, l. c. -- (6) Théophane et Michel le Syrien, d'accord avec l'inscription mentionnée plus haut (p. .400), parlent de violen- ces effroyables commises par Mahdi contre les chrétiens du pays d'Alep. — (7) Musulman converti. martyrisé sous Hàrün ar-Ra$id. Sa Passion existe en arabe dans un manuscrit de l'Université St-Joseph à Beyrouth ; en éthiopien dans le manuscrit 179 du fonds d'Abbadie à la Bibliothéque Nationale de Paris 402 S. ROMAIN LE NÉOMARTYR Celui qui termina la confession de S. Romain est d'une héroique sim- plicité. Tandis que le. khaltfe stationnait à Raqqa, son. camp fut rejoint par un part de cavaliers arabes amenant quelques prisonniers grecs. Ces malheureux apostasiérent par. crainte des tourments et. de la nort. Lc saint caplsf eut le bonheur de les ramener au devotr. Dénoncé pour cet acte de prosélylisme,1l comparut devant Rab ,qui commenga par le fasre crucl- lement fouelter. Puis sa cause fut déféréc à Mahds, qui lenta. en vain d'ébranler sa constance. Aux dernicres instances de son juge, le martyr rébondit en demandant un jour pour délibérer. Mahdi, croyant qu'il était sur le point de faiblir, le congédia avec de bonnes paroles. Roman passa la nuit entióre à se préparer à la mort. Le lendemain, vers les neuf heures, 3l. fut. ramcné devant son juge. Sans forfanteric aucune, mais avec la plus visible résolution de brusquer le dénouetnent, 1l s'abpliqua à décourager les velléités bienveillantes de Mahdi. Finale- ment el comme à regret, celui-ci. se vit forcé de prononcer la sentence. Le martyr. fut décafité. Les dernicres péripélies, dont nous venons d'indiquer les grandes lignes, méritent d'étre lues dans la relation. originale. Celite page vaul les plus belles que nous atit léguées en ce. genre. l'antiquité chrétienne. On trouvera peut-étreque le khaltife y joue, avec une mise en scéne un peu tro connue, le personnage du tyran qui passe de la vtolence à la douceur el des promesses aux menaces, bour avoir raison de sa vicltme. En effet, quelques détails trahissent les procédés habituels de l'amplificatton hagio- graphique. Mais la. donnée qu'elle développe reste 1ci dans les vraisem- blances de l' histoire. Mahdt se serait déjugé trop manifestement s'3l avait reconnu l1nnocence. d'un prisonnier qu'il s'obstinasi, depuis des années, à lenif en prévention. L'accusation. insoutenable qu'il. s'étast engagé à jrowver, venas. d'élre abandonnée et. vemplacée par un. délit nouveau, comme Romain lui-méme en fil la remarque. Il. devenait difficile de reculer une seconde fots. Mais les exéculions capttales bour simple fait de religion n'étaient pas dans les habitudes des premiers. khaltfes. Mahdi, qui eut le iriste honneur d'en inaugurer la tradition (x), dut. se vendre comple qu'il posatt un principe gros de conséquences odieuses et. dange- reuses. On comprend fort bien qu'au début $1 ail essayé d'échapper à la nécessilé de prendre unc allilude qu'il serait forcé de maintenir. (Catalogue raisonné de manuscrits élhiopiens apparlenant à Antoine d'Abbadie, p. 183), enfin en géorgien dans le manuscrit 57 d'Iviron au mont Athos, celui méme d'oü provient la Passion de S. Romain (N. Mann, Ariorpadjmueckie M&aTepia/Ib: IIO TDY3HHCKHM pyKorncsw» l'Ipepa,dans 9amackm Bocrounaro Orrbzbnia M. P. Apxeozormueckaro Oó6mecrsa, t. XIII, xgor, p. 57-58). Nous espérons pouvoir éditer prochainement cette piéce d'aprés ces trois rédac- tions. — (1) Suivant une indication orale du P. Lammens. coo t s C 0X ed D'APRÉS UN DOCUMENT GÉORGIEN. 403 Les restes du martyr furent jetés dans l'Euphrat:. La téte et le tronc, se rejotgnant à la surface du fleuve, flotlérent de conserve en. suivant le fl de Peau. De la. rive, quelques chrétiens les aperqurent. Ils appelerent des passants à leur aide el, réunissant leurs. efforts, ils recueillirent les saintes reliques. Elles furent portées triomphalement dans la cathédrale de l'ancienne ville. Aprés une solennelle veillée de priires, elles furent déposées, avec les cérémonites d'usage, dans le martyzium de la grandc église. | La mort de S, Romatn eut lteu le 1** mai sur les dix heures du matin. Le narraleur observe que ce jour élait un lundi. Ce synchronisme répond exaciement à l'année 780,marquée plus haut d'apres les sources avabes et autres. La dale, un peu vaguement indiquée dans le raccourci de la nar- ration, se lrouve ainsi repérée avec toute la. précision désirable. Nous ferons observer à ce propos que, d' aprés les paroles du martyr. dans son avani-dernier inlerrogatoire à Raqqa, un temps relativement long avait dá s'écouler depuis l'accusation d'esbionnage porlée contre lut en 778. ' II. Telle est la Passion de S. Romain. Il n'y a qu'un mot pour la carac- tériser ; c'est une pice excellente, que déparent à peine. quelques. tivades d'éloquence intempestive. Elle dott avoir élé composée peu de temps apris la mort du saint, avant 787 probablement. A cette date, le VII* conce occuménique, lenu à Nicée, interdit la. création de nouveaux monastéres doubles (1), en alléguant, avec une discrétion transparente, des vatsons assurément peu flalleuses pour les anciens (2). Il est douteux qu'aprés un jugement tombé de si haut, le biopraphe de S. Romain aurait encore f^ célébrer, sans l'ombre d'une. arríióre-pensée, l'édification mutuelle que se donnateni les moines et les moniales de S'* Anthuse (3). Qut est l'auteur de noire document ? Avant de chercher à le connaitre, tl s'agit de résoudre une question préalable : en quelle langue cette piéce a-l-elle été rédigée ?. Pour nous, celle question ne laisse place à aucun doute : la version géorgtenne dérive d'un original arabe. Par malheur, les indices qui le. prouvent le plus clairement ne sont pas ceux qui sc pré- lent. le mieux à étre mis en. évidence (4). En voict pourtant. quelques- uns qui pourront suffire. (1x) Mausi, t. XIII, col. 438. — (2) En 81o, le patriarche S. Nicéphore supprima les monastéres doubles antérieurs au concile de Nicée. Cf. J. PARGOIRE, dans Échos d'Orient, t. IX (x9o£), p. 21-25. — (3) $2 ; voir ci-dessus, p. 394. — (4) Hl faut compter ici en premier licu la contexture générale de la phrase, oü les formes de coordination propres à la syntaxe arabe se retrouvent avec le méme sens, sous des équivalents d'une exactitude trop servile.Il en est résulté plusieurs incohérences, qui seront relevées dans les notes de la traduction. 404. S. ROMAIN LE NÉOMARTYR Noms propres empruntés à lonomastique arabe :./ 3027) x 59330, q6x»bo, xob6. — Abü Ga'far ($ 5), Farfani ($ 6), Gazira (S 22) sont arabes de par la phonétique; le nom de ville Hims ( Emése) el son adjectif dérivé : 303930, 303939»0, le sont également, malgré la chute de l'aspiration initiale ( ven: Les mots oy036x 650, 936053 260 « Francs » (8 15), sur. lesquels épilogue M. Kekelidze, appartien- neni sans doute à l'elhnographte légendaire géorgienne ; mais qu'ils apparaisseni ict avec le sens propre de « chréliens occidentaux » ou méme de « Francs » (x), c'est une preuve qu'ils remplacent l'arabe go xL | Arabes encore, pour d'autres raisons, le nom "67363. — $5; « Luctfer » dans l'allusion. au texte. d'Isaie 14, 2 ($8 3), et Raca — Callinice (2). On nous pardonnera d'attacher une importance particu- livre à ce toponyme. M. Kekelidze, trompé par une fausse legon de son manuscril, l'avail rendu par Kapn, Cari, et. Pappliquatt à la ville de Carrhac-Harran, en. Mésopotamie (3). En vYaisonnant sur les seules données du lexle, nous étions arrivé à [la cerlitude que la ville en question sie pouvait étre que Raqqa, ce qui nous conduisait à supposer un original arabe. Cetie conjecture. s'élani irouvée juste, l'hypothése qu'elle tmpliquait peut. élre. regardée comme bénéficiant de la. méme confirmation. Choses et nottons arabes : le nom. d'amir al-mu'minin réguliórement etnployé pour désigner le khaltfe ; au $ 21, la circonlocutton désignant le cháteau de Baradàn: 335603800 b3» 002039390, « palats des séances » — QJ ; aug 25,l ordre donné pav Mahd: aux bourreaux d'élendre à terre le tapis de cuir el de brandir leur cimeterre: 5005. 0 c30( 6 69530 935302990 «€» $q»390b«o6 0oao 9Sobb» qo» 2663365 0946009»9b» G65»0» 300535«93b $469q9»oov» Ooo, Pfaraphrase du commandement sinistre «ll 2 V de. Expressions et locutions arabes. 8 10 : Il ne parla plus d'eux au prince des croyants : 36036» 350c:5955»«» 0b3j06 93300 3906358:595b; : (uo b) e^ Oue,gl o oe 1 455 — 8 24: iréve de paroles inutiles ; bz) 5365863»3$»99 bofg3»o» dgbo» — gs Wy (1) Voir plus haut, p. 398. — (2) Ci-dessus, p. 400. — (3) T. c., pp. 213-14, 233, 238. D'APRES UN DOCUMENT GÉORGIEN. 495 GILL pis. — $ 15 : de nombreux Sarrazms :/ 0 93603400 b36506eQ'6o0»a ; 54] P t p" Ajoutez un certain nombre de bévues qui. s'expliquent par. des expres- sions arabes mal lues ou mal comprises. Cà ei là, 3l faut mettre des mots arabes sur le géorgien pour tirer de celui-ct. un sens raisonnable. Les exemples suivanis sont choisis parmi les plus évidents. D'auires, qu'il valait mieux ne pas 1soler, seront notés dans la traduction méme. Demi-non-sens : 8 16 et. sutvanls : l'homme charitable qui | héberge S. Romain et ses compagnons, est. partout. appelé un vieillard, àc573- 0392)e»0 ; sais tout le contexte suggére qu'il s'agit d'un cheikh. — $ 22: Romain demande d'en finir « en son temps», 35960 Jobbo ; live « tout de suite ».— «ce, o^ Non-sens complets $ 23 : les exéculeurs se relayent pour que les coups soient Dlus douloureux. Le lexte porie « pour que les coups laissent un souvenir » : 033865939«m«qo»b, Le Ana pour ana $ 20 et dans toute la suite du récit, les gardiens de S. Romain sont réguliérement appelés des « laics » ; 3000b3590», 90b» 33560 : con- fusion non pas probable mais flagrante entre (Ye, « séculier »,« laique» et ous, « appariteurs ». Ces quelques exemples, qui sont lotn d'épuiser la matiére, mous sem- blent décisifs. La version géorgienne dérive donc d'un. texte. arabe (x). Et celui-ci ? D'arés les présomptions ordinaires, 1l devrait venir d'un original grec. Cependant 1l est permits d'en douter. Ni S. Romain, ni ses amis Jean el Syméon, qui font également figure de confesseurs, n'ont passé dans lhagiographte byzantine. S'^ Anthuse y est entrée par. une tout autre voie. A nolre connaissance, du moins, aucun texte laturgique ne 1nenltonne les bremiers, el ce silence universel me laisserait pas d'étre lout à fait invratsemblable, si la passton de S. Romatn avait existé en grec dans le milieu ovi nous la voyons apparaitre. L'intitulé de. la piece est ltbellé en. ces. termes: o. Q»obbs » 05930»a $90c00b» 6 m0»6o6 »5g»ob3 0c 950obsa | 6005e0 of30» 3395,mó»b» 390330 Ob3bc6bs 0390b» —»e»qobb» (1) Faut-il ajouter que le fait pris en soi-méme n'offre absolument rien de surprenant. On en trouvera plus loin un autre exemple. C'est de l'arabe aussi, dansle méme milieu et peut-étre à la méme époque, que fut traduite en géorgien la relation d'Antiochus Strategus sur le sac de Jérusalem par les Perses en 614 (cf. N. ManR,TexcT& m pasHckaHis Ho apMsaHo-rpysmHckoii duozorin,t. Ix, 1909, p. II-I2). 406 S. ROMAIN LE NÉOMARTYR c O»Xoobbs) : 60360 ^ »x9939» 035»6056 — b39»b; qoadabageodab — 60co0 ogcG 3jOweo 930505 a»bo €o»3060b» eJocoob» | da0ob» fa3:60b» bao»sabo : Mensis maii I. Sancti Ro- mani recentioris martyris, qui imperante rege daemonicola Mahdi martyrium fecit,Passio quam conscripsit beatus Stephanus Damas- cenus, qui fuit unus e patribus laurae sancti patris nostri Sabae. La rubrique du manuscrit de. Tiflis ne daffere de celle-ci que par. des variantes sans smportance. De ce titre, 2l faut retenir tout d'abord que la. Passion de S. Romain a pour auteur un moine de Mar Sabas. Dans le cas présent, sl en devient d'autant. moins naturel. d'admetire qu'elle ait. été rédigée en grec. Un document d'un tel ntérét, oi les préoccupations de l'éboque se rejJiétent en de si vives lueurs, aurait élé publié en grec, à Saint-Sabas, et n'aurait point rencontré le. moindre écho dans lhistoriographie byzantine: il faudrait une raison plausible pour expliquer une telle mise en oubli. Cette raison, on ne la vot bas. | Au contraire, on. en. apercoit plus d'une pour que, vers la fin du VIII siecle ou peu aprés, des motnes orthodoxes atznt jugé préférable de se sou- layer en. arabe de leur indignation conire Constantin Copronymoe ct la politique iconoclaste. D'autre part, différents exemples tendent à prouver que, durant cette période, la Palestine vit éclore une littérature hagtogra- phique originale en. langue arabe. S. Jean. Damascéne — autre héros dangereux à célébrer en grec — eut un. Arabe pour premier biographe. Nous le savons par Jean de Jérusalem,qut déclare lui-méme s'étre inspiré de ce dernier : áqeMg aüróg ecópnküg xol bi0ekrO) 'Appápuv xai vpáupact keipuevov (x). En fatt, le manuscrit 25 du musée d' archéo- logie eccléstastique de Ttflis contient une verston géorgtenne de la Vite de jean Damascéne composée en arabe par un cerlain. motne Michel (2). Si nous comprenons bien. un renseignement nolé au passage par M. Marr, d'aprós un manuscril géorgien du couvent de Sainte-Catherine au Sinai, Éphrem Misire, au XI stécle, connaissait un iraducteur qui avait snis en grec la Vie de ean Damascéne d'apres un original arabe, celui de Michel ou quelque autre (3). La Passion de S. Antoine le QoraiSite, qui semble provenir aussi. du méme milieu syro-palestinien, nous a élé conservée en arabe ; 1l ex existe (1) Act. SS., Maii t. II, p. 230. — (2) KEKELIDZE, t. c., p. 218. — (3) IHepxo- BHH4 PBbnoxocrH, janv. 1907, supplément, p. IO05 ; cf. Anal. Boll, t. XXIX, p. 357-59. Rappelons à ce propos que la Passion des soixante martyrs massacrés par les Arabes à Jérusalem en 717 a été traduite ou rédigée en grec par le moine Jean, qui, dit-il, l'avait lue cupior( dans un recueil d'Actes des martyrs. XupiTí peut fort bien signifier en karSüni (cf. A. PAPADOPOULOS-K ERA- MEUS, IIpaBocztaBHMÉ naaecrmHckili Cóopunmks, t. XII 1892, p. 7). D'APRES UN DOCUMENT GÉORGIEN. 407 des versionséthtopienne et géorgienne ; les Grecs ne paraissent pasd' avoir jamais connue (x). C'est encore une recenston ibérienne, inédite malheu- reusement, qui nous a révélé l'existence d'un. saint Michel moine de Mar Sabas el marlyr (2), dont les textes grecs ne nous disent vien (3). Tous ces exetiples et d'autres sur lesquels nous comptons revenir à bref délai, per- snettent de regarder à tout le moins comme possible qu' Étienne de Damas ail rédigé en arabe la Passion de S. Romain. | Mais qui est. Étienne de Damas ? Il va de. soi que la. rubrique qui s10us le fait connaílire ne représente pas, dans son énoncé actuel, le titre original du document, Elle a. été relouchée ou complétée aprés la mort de l'auteur. Reste à savoir avec quel degré d'exactitude. M. Kelelidze l'accepte felle quelle et il en rapproche une autre indication. du méme manuscrit, d'apres laquelle Uhitotre des moines martyrisés à Màr Sabas par les Arabes aurait. élé écrite par 5303363 0365-00b9;056, par « Étienne fils de Manstür » (4). En complétant ces deux mentions l'une par l'autre, 41 arrive à la conclusion que le biographe de S. Romain serait S. Élienne le Sabaite, propre neveu de S. "Jean Damascéene (5). Nous avons le vegret de devotr faire observer. que ce rapprochement s'appuie sur une tnalenconireusc glose de copiste et. qu'l embrouille tris inulilement la question. S. Elienne le Sabaite mourut le 91mars 794 (6) environ irois ans avant l'invasion de la laure par les. Arabes, qui eut lieu en 797 (7) et. dont un autre Etienne le Sabaite écrivit la relation (8) assez longlemps aprés (9). Il faut douc examiner à part les raisons, inégalement vraisemblables, qui rendraieni possible d'attribuer soit à lun soit à l'autre la Passion de S. Romain. Si nous sommes fondé à supposer que ce document fut. d'abord rédigé en arabe, l'historiographe des massacres de 797 m'y est certainement pour rien. Celui-là était un. Grec de. naissance et d'éducation, un Grec renforcé, qui avait, en véritable Hellóne, l'orgueil de sa langue, dans (1) Voir ci-dessus, p. 401. — (2) Mann, 3aungeun, t.c., p. 63. — (3) Au moment oà cetarticle doit étre mis en pages, nous apprenons par un entrefilet de la Revue Biblique (juillet 1911 p. 478) que M. J. Phokylidés vient de publier dans Néa 2wbv la Passion d'un S. Michel, qui fut martyrisé aprés le milieu du VIII: s. et qui était parent de S. Théodore le Sabaite, évéque de Har- ran. Nul doute que cene soit Michel de Mar Sabas. Quant à dire d'oà vient sa Passion et si l'exemple que nous en tirions doit étre supprimé, nous ne le pou- vons en ce moment, le numéro de Néa Zibv ne nous étant point encore parvenu. — (4) T. c., p. 217, note 4. — (5) Ibid., P. 218. — (6) S. VartHÉ, Échos d'Oricnt, t. IX (1906), p. 29. — (7) Cf. Act. SS., t. c., p. 166-68; cf. A. PAPADOPOULOS-KE- RAMEUS, XuMor!TaÀanrivng kal cupiakfig &ptoXoríac, t. I (— Cóopnnuke t. XIX, 3, 1907), p. itt. — (8) PAPADOPOULOS-KERAMEUS, t. C., p. I-4I. — (9) Étienne invoque à plusieurs reprises le témoignage des anciens de la laure, 408 S. ROMAIN LE NÉOMARTYR laquelle 3l. S'exerqait en prose et en. vers (1). Parm les miracles qu'il rapporte des martyrs de Mar Sabas, on lit. le trait sutvant. Us smoine syrien de la laure se livrait depuis longtemps à des efforts aussz vaillants qu'inultles pour apprendre la. prononciation. grecque. En. vain s'escri- »atit-il sur son psautier ; son organe barbare n'émetiast que des sons in- harmonieux.Cet insuccés persévérant avait fini par le mettre de fort snau- vaise humeur,lorsque,un jour ou une nuit,lun des martyrs,nommé Anas- tase lui apparut en songe et lui dit: « Monire-moi ta langue» ; et, poursuit Étienne, « rap tavro0 fáxog cvi xowóv éxfaluv mepiérpiBe xai é£énacoev aóTàv xai yAi0XpóTqTá Tiva Tax€iav xai xAouóbrn rTtepi- kaO0apícac dmémT» » (2). Le moine s'éveilia guéri de son 1ncapacité nalive à prononcer. le mélodieux tdiome des Hellónes. Voilà us. sniracle que les gens du pays devaient lire. sans édificalion, et un hagtographe d'origine arabe e&t cerlainement flairé que sa langue maternelle aurait son tour d'étre dénoncée à la commiséralton des gens pieux,si les thauma- Lurges grecs se mellaient à traiter l'accent. syrtaque comme une. infir- nAaé. La méme raison n'existe blus quand il s'agit de S. Étienne le Sabaile. 4ssu d'une vieille famille syro-arabe, il n'avait pas oublié la langue de ses ancétres. Toule son histoire montre qu'il parlait larabe et rien me porte à douter qu'il ft capable. de l'écrire. C'est. du veste à lut que les mots : « Bienheureux Étienne de Damas» font songer tout d'abord,ne fft-ce qu'à raison de son lten de parenté avec Pilsstre. Damascéne. Ils sembleraient loul à fait décisifs en sa faveur, si la rubrique oÀ ils se lisent étatt. d'une authenlicité bien garantie. Elle ne l'est bas dans la mesure nécessaire ; et peut-élre serait-on. en droit d'y. ofposer le silence absolu du biographe de S. Élienne. La question reste donc pendante. La. Passion de S. Romain y perd iz supplément d'importance que lut assurerail une origine. aussi? recomman- dable. Mais si son auteur m'est point S. Étienne le Sabaite, 4l était comme lui, votsin des événements et, autant que lut, en. situation de les bien. con- naítre (3). Son euvre suffit à se recommander elle-mémoe, et l'attachante gure qu'elle a sauvée de l'oublt appartient désormais à l'histoire. "La version géorgienne est ceriainement de vieille date.Plusieurs indices que nous essaierons d'exposer dans leur ensemble une autre fois, donnent à penser qu'elle ful faite en Palestine ou en Syrie bar quelque moine ibérien. (1) PAPADOPOULOS-K ERAMEUS, t. C., p. III. — (2) Ibid., p. 36. — (3) La copie deTiflis fait dire au narrateur qu'il a entendu lui-méme les gens de Mantine- on raconter les miracles de Ste Anthuse (KEKELIDZE, t.c. p. 221). Mais il est plus prudent de ne pas insister sur cette lecon, qui peut provenir d'une légére alté- ration dans une forme verbale. D'APRÉS UN DOCUMENT GÉORGIEN. . 409 L'exemplaire de. Tiflis, écrit au. X, stócle, comme celui de l'Athos (1),a été copié at; couvent. de Saint-ean-Bapliste à. Parkhalt, d'apris unu nanuscrit du. couvent. d'ISkhan en. Tao-CardZethi (2). Les variantes qu'il nous a été pratiquement possible d'extratre de la traduction. de M. Kekelidze sont indiquées par la lettre 'T (A désignant á texled' Iviron, d'apres l'édition de M. Khakhanov). P. P. (1) MARS, t. c., p. 47 ; cf. ISHAREANON, t. c, p. IV. — (2) KEKELIDZE, t. c., P-202, cf. p. 219. Maii I. Sancti Romani martyris recentioris, qui imperante rege daemonicola Mahdi (r1) martyrium fecit, Passio quam conscripsit beatus Stephanus Damascenus unus e patribus (2). laurae sancti patris nostri Sabae. 5$ 1. Àuuis Constàntini regis impii, qui fallaciis (deceptus) diaboli, bellum excitavit et violentiam in sanctas imagines multisque ictibus et contumeliis ecclesias Christi Dei nostri non modice per- turbavit, (qui) eiecitet inexsilium pepulit homines Deo servientes, qui vitam elegerant (3) angelicam sanctumque schema monasticum roinduerant, exstitit hic Christi martyr inclitus sanctus Romanus, natione Galata, filius hominum fidelium Deumque colentium. Qui informarunt eum ad probatam pietatem qua erudiuntur ornan- turque Christi fideles. Ut autem assecutus est adultam aetatem, pronuntiarunt ei divinorum librorum sermones bona divinitus I5 praeparata, quae maneant eos qui faciunt voluntatem Dei. Tunc ardenter captus est animus eius delectatione cupiditateque adipi- scendi regni caelorum, quod in aeternum manet neque umquam abolebitur ; contempsit autem et aspernatus est omnes curas perpetuamque interturbationem mundi huius fugacissimi et tran- 20Sseuntis eumque aversatus est sicut pulverem, captus amore | vitae beatioris et requietis (4). Et confestim secessit a vico suo abiitque in monasterium aedificatum in regione quae dicebatur Mantineon (5). Est autem Mantineon (5) lacus, in quo medio locus - est siccus, ubi aedificatum fuit monasterium sanctarum vir- (1r) A maldi (cf. MARR, t. c., p. 65, annot. 3). — (2) T : qui vivebat in laura. — (3) Hic incipit lacuna in T. — (4) 85609565 9oba»b, 3003005 029300 bog359:79g»0 *504330g»»« «5 8565293639050»; E: $5 QE A y 4». Ul» c — (5) Cod. Tomantioni ; cf. supra, p. 394. ANAL. BOLL, XXX a8 4to S. ROMAIN LE NÉOMARTYR ginum : itemque in litore huius lacus monasterium alterum aedificatum est, quod incolunt sancti patres monachi, prodi- giorum patratores. Hi sanctis virginibus illis inserviunt in omnibus corporis muneribus ; quodcumque est iis, illarum est, iisdemque illi provident quasi sibi ipsis,cum summo eas in omnibus 5 iuvandi studio, ut sanctae illae omni sollicitudine careant neque ad comparandas sibi res corpori necessarias umquam egrediantur. Illarum autem est suis manibus conficere vestimenta sanctorum patrum, ne horis labori manuum destinatis otiosae sint et desidio- sae, et ut pariter monachi studii curaeque suae vicem accipiant ro seque ipsi a sollicitudine incommodisque removeant. j 2. In hoc igitur inclito illustrique monasterio sanctus hice Romanus a puero monachus factus est, ac psalmos Davidis omnes- que monasticos ritus didicit. Erat hic studiosus legendi libros spirituales mentemque suam aquis illis Spiritus sancti (et) vivifici rs abluebat, idemque, prout dixit propheta, erat quasi arbor plantata Ps.4,3. ad cursum aquarum, quae fructum fert suo tempore ; atque ad inserviendum omnibus sanctis patribus manus eius indesinenti stu- dio operam navabant : (et) quamvis defessae essent, (si) quodlibet utile ministerium occurreret, numquam ab eo arcebatur, T'empore 2o autem orationis velocius omnibus ad ecclesiam se conferebat indeque postremus omnium recedebat.. Cum autem pauperes infir- mique advenirent,studiose illis famulabatur iisque laboris tempore inserviebat. Magno animo (adversa) perpetiebatur, opprobria ferebat humiliter, iuvenilemque petulantiam ieiunando, labo-25 rando, vigilando per noctem, cubandoque semper in humo nuda reprimebat frangebatque. Cogitationes malas voluntatesque car- nis vituperabiles mortis recordatione ventilabat et domabat. Poe- nas ineluctabiles, quae coram iusto iudice dandae erunt, tormen- taque aeterna, ante oculos suos (1) descripserat, et perpetuo ac 3o sine ulla oblivione animo commentabatur. Perversam elationem, superbiam, cogitationes foedas retundebat, easque perfecte dissi- pabat, mansuetudine (usus) ac modestia Filii Dei unici et ineffa- bilis, qui magna voce per sanctum evangelium inclamat dicens, Matth. 141, 29 iis qui velint ei assimulari :« Discite a me quia mitis sum et humilis 35 corde », (proinde) : « non ab archangelis, non ab angelis, sed a me Cf. Ioh. 10.48 discite omnia, Deo et servatore»,itemque : « Sponte trado animam meam ». 8. Ut igitur (verbo) omnia complectamur, hostis omaes insidias, vim validasque impugnationes, crucis armis fortiter instructus 4o cum virtute debellavit. Itaque de eo completa est altera pars illius - (1r) Hic desinit lacuna in T. T ^ i D'APRÉS UN DOCUMENT GÉORGIEN. 4XI . verbi : «Qui dat fructum tempore suo ». Neque alia verba profere- bat nisi huiusmodi : « Nihil magni profecto nobis est, qui inhabi- tamus naturalem humilitatem terrae nostrae, si ad salutem animarum nostrarum servis nostri similibus nos subiciamus, cum 5 rex ille regum aeternorum Deus, pro nobis humilibus et contem- nendis se demisit crucisque ignominiosae neci se tradidit. Propter superbiam autem, ille (t) qui dicebatur Lucifer (2), ad infernarum tenebrarum caliginem, quae ei reservata est, tandem damnabitur ; diabolum inquam, qui ab excelso delapsus est. Pariter Adam, qui ; zo supra mandata creatoris sui animo elatus est, propter superbiam e paradiso illo laetitiae ignominiose pulsus est. Humilitate autem et patientia beatus Ioseph (3) nomen bonum consecutus est san- Ps. 4, 3. Cf.2 Petr. 2, 17. Iud. 6 Cf. Is. 14, 2. ctamque reliquit memoriam. Item Iob, patientiae columna illa . herosque plurima perpessus, humilitate, patientia et gratia omnibus | 15 factus est exemplo (4). Pariterque admirandi illi apostoli et marty- res ita se submiserunt, ut Deus oculis suis cunctas eorum res pro- spiceret (et) pro eorum voluntate perficeret. » 4. Volebat porro sanctus Romanus eorum consimilis fieri, eiusque suprema cupiditas erat ut pro Christo gladio moreretur. | 20 Neque frustrata est voluntas eius: solent quippe athletae a 25 memoravimus, praeposita erat magistra, mulier sancta et in uni- Christo coronari. In monasterio autem omnibus patribus carus erat ob praeclaras suas laudesgratiamque quibus in sua humilitate etlaudabili oboedientia splendescebat. Omnibus enim obsequeba- tur, prouti volebant. Porro virginum coenobio illi, quod superius versailla regione virtutibus (5), abstinentia et sanctitate celebris, divinisque donis exornata, quae Anthusa (6) vocabatur ; cuius facta plane stupenda praedicabant (7) accolae huius loci. Diligebat autem haec beata anima sanctum Romanum ; quia 30 praedictum ei fuerat a Deo ad quantas res hic vocatus esset (8) eique vehementer commendabat ut, propter interiorem hominem Christum, exteriorem istum hominem corruptibilem contemneret : (iam tum) enim annos quadraginta hic natus erat. Tum beata magistra propter monasterii negotia sanctum illum ut ministrum(9) 35 senis cuiusdam sancti gratiisqueomnibus exornati misit in regionem quandam, ad quam, sicut ferebant officium et oboedientia, profecti (1) Supremus slle T. — (2) Zuhra ; vide supr. p. 404. — (3) Ita legendum cum T; A: Iob.—(4) Proprie: imago, b368: ,JU& pro UA — (5) virtutibus om T. — (6) T. Anysia ; cf. supra, p. 394. — (7) T. add. mihi; cf. supra, p. 408, annot, 3. — (8) Hic incipit altera lacuna in T. — (9) A: eg buaxov(av ;. (4&2) 412 S. ROMAIN LE NÉOMARTYR sunt vendendi et comparandi causa (quae) integerrimis animabus istis (opus erant). 5. Porro inimicus humanae salutis hostisque sanctorum ira exarsit, volensque affligerebeatam magistram, iustos illos in perni- ciem adduxit. Immisit in Christi servos quosdam bellicosos 5 grassatores saracenos, qui interceperunt eos vinculisque constrin- xerunt. Et captivos abduxerunt lupi illi crudeles agnos Christi mansuetos transmiseruntque Babylonem usque, quae est Bagdad, ad regem Ismaelitarum, qui tunc erat, nomine Abd Allah abu Gafar. Hic porro iussit eos vinciri et in carcerem mitti. Senex quidem ro post paucos dies, in senectute bona, probatus meritis (1) divinis- que muneribus cumulatus, reliquit hanc vitam abiitque in portum tranquillum, ad requiem aeternam et obtulit Deo sui laboris manipulum. Beatus autem Romanus, cum ab illo recte amico venerandoque viro seiunctus esset, vehementer doluit ob amissum r5 illum, qui ademptus ei fuerat, tutorem et consolatorem, et omnium aerumnarum gravissime banc tulit. Angebatur maxime quod inter homines esset improbos, abreptoque sene, videbatur ei dupli- cata captivitas. Inter. haec omnia, Deo referebat acceptas huius carceris angustias ; attamen Christum precabatur ut sibi consola- 20 torem mitteret ; erat enim custodia acerbissima, et incredibilis dolor solitudinis et captivitatis inter homines impios et infideles et praeterea carentiae rerum corpori necessariarum, sine quibus vita duci non poterat. 6. Erat (igitur) sanctus in summa tristitia, Tum a Christo submis- 25 sus est ei consolator, pro illo qui mortuus fuerat. Erant enim duo monachi, Deo amabiles, quorum alter Iohannes vocabatur, alter oymeon; qui Byzantii natione erant,amboque diaconi gradum obti- nebant — quippe Iohannes erat Sanctae Sophiae diaconus— ambo- que paribus votis optarunt ut monachi fierent curasque mundi 3o relinquerent. Itaque Byzantio ex urbe regia exierunt, decus hono- remque mundi reliquerunt, malueruntque viam augustam decur- rere, quae perducit ad expetendam laetitiae amplitudinem, Et cum Seleuciae attigissent regionem portae illius quae dicitur PAar- gam (1), illic assumpserunt iugum Christi bonum et mansuetum. 35 Schema induerunt monasticum, monasticosque ritus didicerunt ab iis qui probe noverant. Et verbis evangelii saginati, perfectioni et progressioni suae consulebant (atque), sicut dixit propheta, ascen- (1) A : probatis vestigiis, byo30003, 4 Ji — (1) 9562560. Probabi lius corruptum ex " nA ^ «Phryzius, Phrygia », quod Seleuciam appellabat. Vid. supra, p. 395. D'APRÉS UN DOCUMENT GÉORGIEN. 4I3 siones in corde suo disponebant. Suorum tamen charismatum obliti ad anteriora festinabant, sicut dicit Apostolus. 7. Quae (1) cum ita essent, regnum capessivit Constantinus iconomachus, hostis verae fidei et, suadente diabolo, bellum et 5insectationes commovit adversus monachos, ut qui fide et moribus animum gereret quasi iudaicum. Hic sanctas imagines foras expelli iussit, comminui flammisque tradi imaginem Domini nostri Verbi Dei salvifici, imaginemque Dominae nostrae sanctae Dei genetricis et sanctorum omnium, (Quamquam) cum traderent rosancti patres orthodoxi probatique interpretes ritus canonesque ecclesiarum, sanctorum imagines in iis constituerunt, ad comme- moranda illorum praeclare gesta et facinora. Tunc (vero) si qui illas colerent et invocarent, eos rex eiusque perversi asseclae nomine idololatriae notabant. Erat iste maxime insipiens et perversus, in- rs dignus qui salubria illa spectacula cerneret neque aliis (ea) permittebat ; sed violenter cogebat omnes ut diabolicos hippo- dromos, theatra, indecora spectacula et ludos adirent et spec- tarent. Imaginem suam ignominiosam, (2) in omnibus locis illis fieri et coli iussit, et qui id fieri prohiberent, cruciatibus tradebat. 20 Imagines autem regis regum et genetricis eius, apostolorum et martyrum sanctorumque omnium iniuriis afficiebat et contemptui habebat. Qui vero illas colerent, tormentis eos tradebat ; nempe membra eorum concidi iubebat, oculos iis avelli, eos in exsilium pellebat et in mare demergebat. Complures gladio interfecit. Neque 25 Christum Deum, a quo regia dignitas ei data fuerat, tanti faciebat quanti seipsum, qui regia maiestate dignus non erat. Multos qui- dem magnitudinem unius momenti diligentes ad se convertit, stultos et ignorantes, et quotquot vi adegerat neque resistebant ei propter metum tormentorum,et ignavia victi, morem ei gere- 3o bant. Monachos autem sanctosque episcopos, qui librorum divino- rum et doctrinae spiritualis observatores sunt assidui, atque soluti sunt a diaboli retibus vinculisque humanae servitutis, ei restite- runt et audacter eum impietatis arguerunt. Exinde movit adversus eos pugnam vehementem et persecutionem violentam, quas 35 adversus hostes barbaros, ipse animo plane barbarus. Multosque sanctos episcopos patresque Deo acceptos extra fines in exsilium eiecit ; multos ex illis, ut diximus, tormentis interfecit ; multi schemate monastico violenter exuti sunt et inter saeculares ad pagos reversi, uxorem duxerunt, formidine metuque regis et mor- 40 tis. Multa et innumerabilia mala fecit iste diaboli servus, adeo ut (x) Hic desinit lacuna in T. — (2) Jgnominiosam om. T. Ps. 82,6. Cf.Phil, 9,13. 414 S. ROMAIN LE NÉOMARTYR Constantinopoleos patriarcham, virum sanctum Deique reveren- tem, qui Constantinum ipse nomen habebat, interficeret. - 8. Eiusmodi porro periculis et angustiis coacti sunt sancti monachi illi, quos supra memoravimus, lohannes et Symeon, migrare ex regno Constantini perversi imperatoris, atque in orien- 5 tem profecti sunt (1). Advenerunt ad arcem quandam Saraceno- rum acceptoque abiis iure iurando inter eos ingressi sunt. Tumqui ius iurandum dederant, fidem eorum fallentes, comprebenderunt eos et in carcerem coniecerunt, eo consilio ut in Syriam mitterent. Quae cum ita essent, quidam ex iis Saraceni viri Graeciam invase- Io runt ad populandam terram. Ibi principem quendam ex aula regia interceperunt, plane solum, quippe qui ex oppido exiisset ad sementes suas considerandas. IÍnvaserunt (igitur) eum et captivum fecerunt. Nomen ei Georgius erat. Eum cum gaudio in suamarcem adduxerunt. Volebant porro eum mittere ad regem suum « princi- 15 pem fidelium » (2), apud quem insignes se praestare cupiebant, quasi pro rege suo praeclara facinora fecissent. Tunc eduxerunt monachos illos eosque supra partem vestium eorum albis saecula- - rium vestibus induerunt, et principi fidelium eiusmodi (litteras) scripserunt : « Excurrimus in imperium, multamque terram cum 20 incolis cepimus. In cuius rei fidem, ad regiam tuam maiestatem amandavimus principem aliquem una cum eius notario et consilio- rum ministro ». Has igitur litteras et principem simulque duos illos monachos miserunt. 9. Dum autem iter faciunt adcaptivitatem, accidit utinter eorum 25 sermones mentio fieret sanctarum imaginum. Tum coepit Georgius princeps cum iis verba facere de sanctis imaginibus ; has idola vocabat, et qui eas venerarentur, idololatras ; multis iniuriis ac vituperiis illos vexabat, invehebaturque: in eos omnes, qui resisterent mandatis Constantini (3) regis. Erat autem iste homo 3o maleficus, superbia improbitateque plenus. Itaque sancti patres, sicut decet viros Deo acceptos, cum modestia, verbis placidis et sapienter eum redarguebant, ut eum ab eius impietate et haeresi reducerent remque (4) totam is perspectam haberet confirmatamque : orthodoxae fidei regulis, prout illas tradiderunt sancti patres eccle- 35 siae apostolicae ; et multis sermonibus e sanctis libris: dictisque theologorum apostolicae confessionis ei rationem reddiderunt. Nec (1i) Atque it orientem. profecti sunt. om. T. — (2) A, hoc loco ct passim, amirmumni (codex nonnumquam amirmumli ; cf. KHAKHANOY, t. C., p. Xv, annot., MARR, Sarmoxz, t. c., p.66, annot.) ; arabice: ov^ ovd. — (3) Constantini om. T. — (4) A : aspectum, "$6568. sl ) D'APRÉS UN DOCUMENT GÉORGIEN. 415 tamen improbus iste ullo pacto ad veram fidem conversus est, sed omnibus viribus suam malitiam corruptionemque significabat, ver- bis indecoris cum iracundia et indignatione cum iis contendebat, ac si quo(quo) modo id potuisset, promptus fuisset ad mortem iis 5 inferendam (r), utpote hostibus regis, si, (inquam), manibus pedi- busque constrictus non fuisset : haec enim mali facinoris inhibitio fuit. À custodibus etiam continebatur nec potuit exsequi malignam suam voluntatem (2). 10. Postquam autem Bagdadum (3) advenerunt, adduxerunt IO eoS ad cubicularium (4) principis fidelium, cui nomen erat Rabi. Qui cum, audita eorum historia, de illis (secum) deliberaret, excla- maruntii magna voce dicentes : « Monachi sumus, acceptoque iure iurando egressi sumus e terra nostra, neque ullo pacto in bello capti fuimus. Sed (5) qui iuratam fidem nobis dederant, nos I5 fefellerunt et istuc transmiserunt quasi milites. » Et ad orationem | suam confirmandam ostenderunt barbas suas prolixas vestesque monasticas quibus subter induti erant ; mos enim erat saecularibus barbas radicitus abradere. Ut autem intellexit cubicularius, eosa quibus isti missi fuerant de his mentitos esse, de istorum negotio 20 non amplius rettulit principi fidelium, sed eos in carcere custodiri iussit. Illic (6) invenerunt sanctum Romanum Dei servum, ad quem, ita providente Christo Deo, missi fuerant hi duo monachi sancti corde fideque perfecti. Ut eos vidit et cum iis sententiam contulit, vehementer gavisus est Christumque Deum laudavit, 25qui desperationi non tradiderat eum, postquam monacho illo sibi caro fuerat orbatus, sed pro isto binos ei consolatores submiserat. 11. Hos, ut aspexit, honore prosecutus est sicut patres, iisque famulabatur et allevamentum omni modo procurabat, qui in eius esset facultate. Hi tres igitur alter alteri consolatores facti sunt ; 30una voluntate, uno corde unoque consilio in Deo vivebant, sem- perque una regula iis erat serviendi Deo viventi, ac velut in con- vivio nuptiali (7) cum laetitia et gratiarum actione vitam ducebant in carcere. In quo medio sibi fecerunt parvum tabernaculum, ut secluderentur a tumultu lusibusque captivorum qui illic inerant ; 35 nam inibi custodiebantur complures malefici perversique homines. Ibidem detinebatur et Georgius princeps ille graecus, cuius memi- nimus. Erant porro sancti patres in tabernaculo suo plane sicut in (1) Pressius : expetendam. — (a) Hoc loco verba interpretis non nihil contorta sunt, etsi sententia ipsa satisaperte cernitur. — (3) T Babylonem.— (4) Vid. supra P. 396.— (5) Monachi sumus ; e terra nostra. egressi, sponte, acceptoque ire iurando ad vos transivimus. Sed... T. — (6) Cum in carcerem eos inlroduxissent add. T. — (7) Vt5bdg»abo. T ; in aedibus regiis. 416 S. ROMAIN LE NÉOMARTYR Cf 4Cor.6,19, ecclesia Dei, quia templa Spiritus sancti facti erant oratione, ieiu- nio et psalmodia perpetua. Appetebantque insaturabiliter verba (sacrorum) librorum Deique obsequium, ad quem concinebant Ps. 118,4 03. dicentes : « Dulcia sunt faucibus meis verba tua, Domine, magis quam mel ori meo. » Neque laetari prohibebantur in hoc carcere, 5 Ps.23,4. aut quominus Deo servirent (1r) ; aiebant enim : « Domini est terra universa, mundus et omnes qui habitant in eo. » Neque (huic Ps.32,4, rel) obstabat (2) quod inter latrones erant ; concinebant quippe dicentes : « Propter nomen tuum, Domine, pervademus vel inter umbras mortiferas, neque timebimus malum, quoniam tu nobis- 10 Rom. 8,95. cum es. » Haec etiam Apostoli verba recordabantur : « Quis nos seiunget a caritate Christi ? calamitas an angustia, insectatio an fames (3) ? » Sed de his gaudebant laudabantque Deum, quod con- sortes se fecisset passionum Christi, sicut de eo scriptum est: « Inter sceleratos reputatus est. » Proinde spem habebant se cum 1$ illo in eius regno futuros, aiebantque : « Si cum eo passi fuerimus, cum eo etiam magnificabimur. » CfAPeir.413. |. 2. Mirabantur porro captivi omnes fideles infidelesque illorum Is. 52, 12. constantiam in orando, ita ut per eos Deus magnificaretur lauda- Marc. 15, 28. returque. Àc de his impletum est hoce verbum Domini : « Sic2o Luc. 22, 37 |uceatlux vestra coram hominibus, ut videant opera vestra bona, Cf.Rom.8,18. c& olorificent Patrem vestrum, qui est in caelis. » Habebantque mts edus semper ante oculos suos Christum, qui corda eorum gaudio et Matth.1820 laetitia replebat; qui et dixit: « Equidem aio vobis, ubicumque fuerint duo vel tres congregati in nomine meo, ibi adero in medio 25 eorum » ; idemque eius modi monitum dederat in sancto evangelio . Matth. 10,22 dicens : « Odio eritis omnibus propter nomen meum ; beati eritis Marc. 13, 13. cum vos.persequentur ac vituperabunt, et propter nomen meum Luc.?1,17 male vobis dicent; gaudete et exsultate, quoniam merces vestra edi multa est in caelo. » Iamvero hanc beatorum patrum vivendi regu- 30 : lam ferre noluit inimicus, diabolus invidiosus et piorum (hominum) adversarius, ut in eiusmodiloco habitationis, inter maleficos et pec- catores, gratia pietasque splendescerent. Et iniecit in animum Georgii principis, qui erat thesaurus idoneus pestiferi sui con- silii (4), ut vexaret agitaretque sanctos illos carosque patres. 35 Concitavit in eos Graecos omnes qui illic inclusi erant ; quibus dixit: « Isti monachi hostes sunt regis nostri,» atque eosdem icono- latras et idololatras vocabat. Sic enim eos vocitabat impius iste rex (x) Nihil prohibebat eos Deo servire T. — (a) Profecto haec sententia cum supe- riori conectenda erat. Videtur ab interprete hibero soluta fuisse compago orationis. — (3! Ati suditas ? add. T. — (4) Instrumentum idoneum. perficiendo suo consilio T. D'APRÉS UN DOCUMENT GÉORGIEN. 417 Constantinus, omnibusque plebeiis et indoctis hominibus persua- debat ut eos quasi idololatras odio haberent,insectarentur ac vitu- perarent (1r). À quibus proinde terrebantur plectebanturque omnes pietatis cultores Deoque accepti, maxime qui vitam elegerant ange- 5 licam sanctumque schema monasticum induerant. De quibus omni- bus ne nuntium quidem rex audire poterat eosque nomine tenus commemorari reapse prohibuit, qui propter insipientiam suam ipse memoria indignus erat, cum sic persequeretur tormentisque interi- meret sanctos innocentesque viros atque in amentiam verteret 1o homines stultos et ignaros utin omnibus locis illos plecterent et insectarentur (2). Quod autem animo decreverat penitus exstinguere et abolere schema monasticum, non noverat inimicus iste Dei hoc schema fuisse Iohannis Baptistae (3), eum vero qui illud oderit hostem esse Iohannis Baptistae. | I5 18. Hic commemorare nos expedit rem aliquam praeteritam, qua regis stultitia arguatur. Fuit quondam archipapas quidam, id est patriarcha sanctae urbis Hierosolymorum, a quo monachus aliquis in peccato deprehensus est. Eum igitur punire voluit et coram omnibus ignominia sic afficere ut infamaretur in tota 20 civitate. Tunc istius gratia intercesserunt multi (4) amici eius, ut causa monachi non manifestaretur. Quorum oratu (patriarcha) non exsecutus est quae de isto decreverat, sed eum exuit schemate monastico atque dimisit. Schema autem eius et cucullam assumpsit iisque porcum induit (5) mandavitque ut hunc per totam urbem 25 Hierosolyma circumducerent (6). Porro indignissime id tulit ami- cus Christi carissimus Iohannes Baptista ; qui patriarchae se ilico ostendit et ait : « Humano oratu hominibus honorem dedisti, sed schema meum dedecore affecisti et infamasti. Propterea tui accu- sator ero in illo die et loco iudicii Christi. » Tum contremuit patriar- 30 cha voluitque sancto IohanniuBaptistae satisfacere. Et cum aedifi- casset ei ecclesiam perpülchramr ad miraculum, eamque omni apparatu exornasset, peccati sui veniam precatus est. Verum non respexit eum sanctus Iohannes Baptista. Quin immo dixit ei: (1) Insectarentur ac vituberarent cum sequentibus coniungit T. — (2) Qui viri memorabiles ut sibi ne commemorarontur. quidem studebat, indignus ipse memoria propter stultitiam suam ; neque modo illos sanctos innocentesque omni tormen- torum generc ipse persequebatur, sed in eos concitabat... T. — (3) A : Iohannem Bap- tistam; item T,ob ppaetermissam verborum geminationem : é lA o! di» geal| Um y é^ — (4) Multi om. T.— (s) T : asinum. — (6) A : infamarent 80590335«5. Lege cum T:0039356q56. Ps. 139, 4. 418 S. ROMAIN LE NÉOMARTYR « Crede mihi, o patriarcha, tibi veniam non fore, donec coram tribunali Christi veri iudicis consistamus. » Hoc igitur schema angelis simulatum,animo constituerat rex (1)ignominia afficere.Sed providentissimus Deus eum non sivit nisi ad breve tempus, ut prc- barentur (eius) athletae servique, et ut electi manifestarentur. Iam. ad priorem orationem revertamur ; quamquam propter ea quae dicenda sunt haec diximus, (2) et abeo divertimus de quo loque- bamur. 14. Porro iustitiae inimicus et athletarum (Christi) adversarius acquiescere non potuit integris(3) moribus sanctorum patrum, IO praesertim in eiusmodi loco, sicut ante diximus, ac studiose quae- rebat ut, per Georgium principem, illos hac vita privaret, Etsi enim invidiosus Iste, pro odio suo, illos e monasterio eorum expu- lerat, non tamen eorum sanctitati et pietati quidpiam intulit detri- menti ; (quin adeo) hostes istos suos adversum se magis confirma- 15 vit armavitque et gravius ab iis debellatus ac victus, ignominiam sibi comparavit. Persuasit enim Georgio principi omnibusque Graecis, qui erant in carcere — plurimi quidem isti erant, milites et cives — ut sanctos patres vel occiderent. Omnes enim pariter morbo affecti erant imagines respuentium et iam pridem in hoc20. errore fuerant atque pios homines inique damnare et insectari didicerant. Acuerunt igitur linguas suas in eos cum indignatione et furore ; quasi idololatras traducebant cultores imaginum Serva- toris eiusque sanctorum, et propterea Christi servis malum inferre parabant, suadente Georgio principe, — hunc enim quasi natu25 maiorem habebant,— ut patres etiam interficerent, sicut diximus 15. Verum qui semper custodit servos suos non sivit istos illis tunc malum inferre. Erat enim cumiis in carcere iuvenis quidam saracenus, qui noverat linguam graecam. Ut autem audivit consi- lium istud vim inferendi monachis, rem nuntiavit amicis suis sara- 30 cenis (4). Nam inibi erant captivi plurimi (5) et (inter eos) sara- ceni non pauci. Qui cum a iuvene haec audirent, illorum audaciam stultittamque mirati sunt. Mandarunt itaque iuveni ut eos observa- ret et cum illi consilium suum malignum,quod de patribus ceperant, exsequi vellent, certiores se faceret. Ita egit iuvenis, et ut vidit 35 eos accingentes se ad occidendos patres in ipso eorum tabernaculo, magna voce inclamavit (6) amicosque suos evocavit. Illos igitur (1) hostis Christi add. T. — (2) quamquam-dixtmus om. T.— (3) sniegrts om. T. (4) amico... saraceno (T- —(5) A, T: insignes, djO»5gb0g»b6o (cf. KEKELIDzE, p. 229). Profecto arabice scriptum fuit 5,2. « 3|» vel quid simile. — (6) A : inclamavit iwvenis. Digitized by Google D'APRÉS UN DOCUMENT GÉORGIEN. 419 confestim adorti sunt isti, unaque christiani multi, syri et franci, et cum bacillis, lapidibus alüisque telis sanctos (xz) patres e mani- bus illorum eripuerunt. Itaque saraceni, (homines) alienae fidei, meliores se praestiterunt,quam eos qui se arbitrabantur christiani, 5 et monasticum schema melius reveriti sunt quam qui fideles puta- bantur. Odit quippe malus sanctitatis reverentiam (2). Volebant porro saraceni perversis Graecis malum inferre. Sed carceris praefectus, etsi christianus ipse non erat (3), bonis tamen multis- que precibus et promissis tumultum, qui de illis (4) obortus erat, 1o composuit, 16. Erat autem in hac urbe senex (5) quidam egregiae fidei et pietatis, qui sanctis patribus in eorum carcere ministrabat eosque omni studio recreabat. Ut igitur eos vidit in hac perturbatione et maestitia (6), quae singulis diebus iis creabant iconomachorum x5iniuriae, contumeliae minaeque perpetuae, adivit ad praefectum carceris multisque donis precibusque persuasit ut sibi traderet monachos : eos, quandocunque repeterentur coram eo adductum iri ; sin minus caput sibi praecideretur. Tum abduxit eos in habita-- tionem suam ; propriam sedem iis a domo sua scclusit, eosque 20 illuc introduxit, ut Dei ministerio sine timore neque interturbatio- ne vacarent, precando orandoque pro consuetudine sua. Cunctis eorum necessitatibus corporisque allevamentis liberaliter provide- bat, eosque rogabat ut sibi, christianis omnibus, sanctisque.eccle- siis pacem apprecarentur. | 25 1". Cum illic essent, mortuus est rex saracenorum, « princeps fidelium, » eiusque loco (regni)solium possedit filius eius,cui nomen erat Mahdi. Eius regni anno primo adduxerunt ad eum alios quinque monachos, qui a Cypro captivi abducti fuerant. Tres eorum Amorienses erant, duo autem aliunde orti. Qui (omnes) in 30 Cyprum a Constantino imperatore iconomacho relegati fuerant. Postquam autem eos Babylonem adduxerunt, quae est Bagdad, in carcerem eos immiserunt, quem supra memoravimus. Ibi senex ille bona recordatione dignus, cum captivis res necessarias affer- ret,eos quoque repperit in carcere eosdemque a custodiae praefecto 35 acceptos abduxit in domum suam. Eos cum prioribus patribus coniunxit,et factusestnumeruseorumseptem. Omnes porro illi erant interdiu noctuque orationi ac Dei ministerio dediti, et christiani, quotquot aderant in hoc loco, Deum magnificabant et praedicabant. Splendescebat autem inter eos Dei servus sanctus Romanus, sicut (1) A : et saticfos. — (a) Odit-reverentiam om.T. — (3) qu£ et ipse christianus erat T. Vid. supra, p. 398. — (4) Inter illos T. — (5) Vid. supr. p. 405. — (6) cogtovit- que omnia add. T. 420 S. ROMAIN LE NÉOMARTYR sol lucidus inter stellas. Humiliter iis omnibus inserviebat et sic adimplebat praeceptum Servatoris, qui in sancto evangelio dixit : Matth, 20, 96 « Qui vult inter vos magnus esse, sit vester nrnnister. » Marc. 10. 43 Ps.7, 16 18. Sed rursus hostis ille servorum Dei et caput mali draconis invidit iis, nec patienter videre potuit iusti huius pia obsequia eius- 5 que morum spiritualem integritatem. Iterumque armis se accinxit, ut ei bellum inferret. Il'oveam ei fodit alteram ; immo vero incidit in foveam quam fecit ; ac tantummodo sanctum, nullo eius damno, corona iustitiae, integritatis et incorruptionis coronavit mali- gnumque suum consilium illi perutile fecit invitus. Exinde (enim) 1o suscitavit et Iudam aliquem proditorem (r), sicut Servatori nostro priorem istum Iudam, qui annumeratus erat apostolis ; hoc modo Christi servo exitiosum (hominem) subornavit (2). Repperit enim (hominem) aliquem miserandum, qui monachi similitudinem induerat, Iacobum nomine. Hic e sua mente expulerat Christi I5 metum, «C... (3) ^ quae tandem reapse complevit. Nempe miser iste post paucos dies a fide defecit et Christum eiuravit. Hic igitur ter miserandus voluit apud principem fidelium acceptior fieri. Cum autem specie Dei (vestitu) esset indutus, reapse autem diaboli, frequens adibat ad sanctum Romanum, quasi fidelis Dei- 20 que servus. Inaudivit (3) porro discipulus iste diaboli hominem quemdam Emesenum, cui nomen esset Romanus, ivisse in Grae- ciam et inde rediisse ; sibique persuasit homo stultuset miser, hunc esse Romanum (nostrum). Tunc curavit, sicut diximus, ut animum principis fidelium in se converteret (5), modum (idoneum) repperit 25 coram eo constitit fictoque studio dixit: « Custodiat te Deus, princeps fidelium! In dicione tua est explorator, qui Graeciam adiit indeque rediit. Hic Graecis nuntios refert secretorum tuorum. Est autem natione Emesenus, Romanusque vocatur. » Tertio tunc anno regnabat Mahdi. 3o 19. Ut autem haec audivit princeps fidelium, advenis sanctum Romanum crimen admisit ; accusator enim erat christianus idem- que monachus. Ilico misit principem Rabi reumque iussit adduci. Princeps, misso (nuntio), arcessivit hos monachos numero septem, interrogavit eos singillatim de eorum nomine ; et accesserunt (6)35 atque omnium postremum adduxerunt sanctum Romanum. Qui cum de nomine suo respondisset, ilico eum (7) in alium carcerem (x) Iudam domesticum proditorem T. — (2) exitium paravit T. — (3) Omissa hic videntur verba quaedam de consilio quod ille ceperat. T : deposito timore Christi, post. aliquot dies defecit a. fide. —(4) Audierat antea 'T. — (5) volens hoc modo uli, ut animum principis... 'T. — (6) accesserunt om. T. — (7) eum apprehen- derunt et. T. D'APRÉS UN DOCUMENT GÉORGIEN. /^^— 421 transtulerunt; ceteri vero patres illuc redierunt ubi (antea) fuerant. Venerandusille senex, cum, adhibito studio, rescivisset locum (ubi erat) sanctus Romanus, illuc se contulit, ibique eum vidit gravibus vinculis constrictum ; vehementer doluit eumque rogavit ut sibi 5 bene precaretur (ri). Die autem tertio, princeps fidelium Mahdi recordatus est sancti (2), eumque ad se adduci iussit. Quem coram illo constituerunt. Interrogavit ergo eum num vera essent quae de eo dicerentur. Respondit ei sanctus Romanus et dixit : « Homo graecus sum ; Emesae numquam habitavi neque umquam vidi IO Syriam, nisi quando captivus abductus sume patria mea. Explora- tor vero,sicut dicitis, numquam fui.» Tunc ursit eum princeps fide- lium ut confiteretur ; praecepitque satellitibus (3) suis ut vestibus eum exuerent et ad verbera manus attollerent, Rursusque iussit introduci accusatorem Iacobum (4), ut coram eum convinceret I5 eorum de quibus eum accusaverat. ! 20. Cum autem introductus esset iste ante principem fidelium, » videretque beatum imminentibus lictorum verberibus expositum parataque tormenta coram eo, timore ac tremore correptus est, stuporeque obriguit ; loqui enim non poterat. Tunc princeps fide- 20 ]ium, videns colorem vultus eius mutatum esse, intellexit sanctum falso fuisse accusatum. Respondit et dixit ei: « O Dei hostis, hostisque principis fidelium, quomodo mihi mentiri ausus es homi- nemque iustum sine causa insimulare ? » Respondit stultus iste et dixit : « Custodiat te Deus, princeps fidelium ! Quando haec audivi, 25 puer eram, neque scio num hice homo sit Romanus ille de quo (haec)inaudivi. » Tunc certo intellexit princeps fidelium et commen- sales (5) eius sanctum esse innocentem. Iussit igitur delatorem ignominiose foras expelli, Romanumque in carcerem mitti, donec rursus de eo quaestionem institueret. 30 24.Post paucos autem dies voluit princeps fidelium Hieroso- lyma proficisci, precesque (ibi) persolvere atque Iudaeam (6) invi- , sere. Bagdado igitur profectus est petiitque locum qui dicitur Baradini (7), milibus duodecim remotum, ubi erant aedes conses- suum (8). Postquam illuc advenit, Romani recordatus est eumque 35 adduci iussit, ut causam eius denuo cognosceret. Missi milites eum e carcere eduxerunt, caput eius velarunt, loris eum constrin- (1) Intellege : u£ sibi benediceret, «Je lo QV. — (2) principi... de sancto rettu- lerunt T. — (3) À, hoc loco et passim: laicis, saecularibus. Vid. supra, p. 405. — (4) Jacobum om. T. — (5) 890605305. Intellege: eos qui ei assidebant, «LJ. — (6) Syriam T.— (7) Lege Baradat; cum T. Vid. supra, p. 400.— (8) Vid. supra, P- 404. 422 S. ROMAIN LE NÉOMARTYR xerunt et sic, velato capite (1) toto itinere deduxerunt constitue- runtque coram principe fidelium. Qui astutis (2) oculis sanctum intuitus, eum iactantibus (3) verbis ursit, ut fateretur num specu- lator esset. Respondit ei Christi servus et dixit : » Semel tibi dixi : Graecus sum, neque speculator umquam fui. » Respondit ei prin- 5 ceps fidelium et dixit: « Mentiris, o Dei hostis, hostisque sarace- norum ac proditor imperii huius mei. Homines praesto habeo, qui te syrum observatorem esse testificentur. » Respondit ei sanctus audacter animoque constanti et dixit : « Neque si univer- sum regnum tuum congregaveris, poterit quispiam me huius rei 1o arguere. Quod si quis mendaciter (hoc) dixerit, is hostis est verita- tis (4). » Tunc furore exarsit princeps fidelium, et in. iracundiam concitatus est propter eius audaciam. E solio suo exsiluit quasi fera, ut agnum Christi devoraret. Arripuit eum ambabus manibus eiusque vestem, (id est) pallium, usque ad cingulum discidit. Tunc 15 sanctus, apprehensa eius manu, dixit: « Precor te et adiuro, in nomine Dei tui, cui servis, quod mecum agere vis, age quantocius; quoniam in isto carcere, tui patris diebus tuisque, annos egi novem. » Respondit ei Princeps fidelium et ait: « Non ut tibi lubet, improbe, sic tecum agam. Iam vero, ante omnia, te in Syriam 20 traducam ibique coram te exhibebo tui spectatores qui te coar- guant. Quo etiam tempore, te ut mendacem dolorumque adversus regnum meum artificem, morte afficiam. » Tunc principem Rabi (curare) iussit ut illum in Syriam adducerent. Qui militibus eum tradidit (5), ut eum caute secum ducerent. 25 22. Postquam autem princeps fidelium Callinicum (6) advenit, hancinquam Gazirae urbem, quam pater eius prope exstruxerat, cum sanctus Romanus non esset in eius (urbis) carcere (7), in ipsis castris satellites eum custodiebant. Porro sine intermissione perstabat neque considebat die nocteque orandi causa, laudesque 30 Deo offerebat ac precabatur ut sua tempora consummarentur, (8) proutilli placeret. Hoc autem tempore a Graecia adducti sunt captivi quidam. Et cum producerentur (9) isti coram principe fidelium, metu tormentorum et mortis, miserandi illi vita vera se abdicarunt, christianam fidem deseruerunt ac saracenorum 35 religioni se addixerunt. Ut autem miserandi apostatae isti san- (1r) velato capite om. T. — (2) 055:540063393£»0o0»» (555:5510006303£»005» ?) T : acri obtutu. — (3) T : superbis. — (4) Quod si quis hoc fecerit is mendax est et hostis... T. — (5) Qui-tradidit om. T. — (6) I. e. Raqqa. T: Cari. Vid. supra, p.40r. —(7) Equidem propensius intellexerim : cum illic carcer nos essct. — (8) Intellege : mox, brevi moreretur ; 305 »3509b629»5396 35960 Oob6o ; «x D^ e 1j Ct. supra, p. 405. — (9) T : e£ produxerunt eos. D'APREÉS UN DOCUMENT GÉORGIEN. 423 ctum Romanum viderunt orantem coram Deo, commiserati sunt et corripuit eos paenitentia. Porro die isto nox dominica adve- nerat sanctusque Romanus erectus et insomnis in oratione et canticis coram Deo vigilavit. Erant autem graeci apostatae illi 5 prope eum collocati. Cernentes eum invidebant illi suique misere- bantur, qui bona aeterna dimisissent vitamque permanentem cum brevi et transeunte (vita) huius temporis commutassent. Ut autem illuxit, adierunt ad eum cum lacrimis et peccata sua confessi sunt. eumque interrogaverunt quid sibi facto opus esset, ut illud age- IOrent(r) Tunc sanctus exprobravit iis ignaviam mentis eorum desertamque ab iis veram fidem. Postea illos adhortatus est confir- mavitque ac docuit eos quid iis facto opus esset ad maius bonum animorum eorum et dixit : « Quamquam peccavistis (et) in imam impietatem praecipites vos dedistis atque hanc vitam brevissimam I5et marcescentem elegistis prae illa permanenti, attamen conver- timini ad Deum vivum, facti vestri paenitemini et vivent animae vestrae ; quoniam bonus est ille hominumque amans. Vestri cy, p; 33, f miserebitur, si modo eum audacter confitebimini ; non enim vult mortem peccatoris sed ut convertatur et ut eum paeniteat. » Haec 20 aliaque eiusmodi peccatores istos docebat vir beatus, 23. Tum custodes eius circumspexerunt ; illi autem lacrimaban- tur ad sancti Romani pedes. Rem igitur hi ad principem detule- runt. Qui sanctum arcessivit eique dixit : « O Dei hostis hostisque . servorum eius, non tibi sufficit dolus quo usus es in principem 25 fidelium et perfidia ? Nunc vero fidelibus istis saracenis suades ut christiani fiant ? Respondit sanctus Romanus et dixit : « Equidem, ut videtis, ligatus et constrictus sum ; globus satellitum me custo- diunt, (2) neque mihi copia est quemlibet adeundi. Quod si quis ad 3o me venit meque de spe mea interrogat, paratus sum sine ullo timore nec tremore eum ad meliora hortari, quae potiora sint ei et animae eius salutaria. » Quae cum audivisset, ira commotus est princeps et indignatione exarsit quasi igne. Extemplo praecepit ut quattuor lictores manus in eum attollerent (3) eumque inhumane nervis 35 bubulis siccisquindecimsatellites vicissim caederent; unusquisque enim inferebat quina (verbera), deinde vicinus ei succedebat, ut valide verberarent doloresque eo acerbiores (4) fierent. Cum autem sanctum caedere inciperent, ter dixitille : « Domine, miserere mei» ; (dein), mutata oratione exclamavit: « Christe, adiuva me ! » neque aliud quidquam dixit. Tum carnes eius humi defluxe- (1r) interrogaverunt : « Quid nobis agendum est ? » T. — (a) Nulla mihi velaxatio est add. T. — (3) s... vestibus ewm exuerent et foras educerent ac deinde add, T. — (4) A : magis memorabiles, Cf, supra, p. 405. 424. S. ROMAIN LE NÉOMARTYR runtex atrocitate verberum eiusque sanguine locus complebatur. Et quasi enectus humi prolapsus est. Princeps nihilo setius indigna- tione plenus erat. Tunc consurgens (1) adiit ad principem fidelium sanctumque accusavit his verbis : « Perversus iste et perduellis in regnum tuum Romanus non intermittit ad impietatem reducere, 5 quosdam (2) conversos ad veram fidem, conaturque ut eos avertat ab observantia nostra et ad christianam convertat. Quod mihi testati sunt viri sinceri. Nostrae igitur religionis studio percitus eum corripui et tormentis tradidi, prout oportebat ». 24. Tunc mandavit princeps fidelium ut eum sibi sisterent. Ut 1o autem sanctum introduxerunt, dixit ei: « Non amplius tibi consu- lam, Romane : una tibi salutis via relicta est ut iussis meis pareas ; sin minus mala nece morieris. Áge vero,mihi obtempera ; tibi enim suadeo (3) quod tibi magis expediat. Relinque errorem istum tuum; amplectere fidem nostram et a me accipies mercedem r5 immensam honoremque omni opinione maiorem. Quod si me tibi bona suadentem audire noles, acerbis cruciatibus immitibusque plagis te tradam et ad extremum crudeli nece perimeris, utpote adversus regiam potestatem perduellis tuique ipsius boni dementer incuriosus. Iamvero si mihi parueris, vicem tibi reddam ignomi- 20 niae qua inter nos ignoranter afficeris et repentinae huius saevi- tiae (4) mandaboque peritissimis medicorum meorum (5) ut tibi curando congruentem curam adhibeant. Cito curabunt corporis tui vulnera et mox ab istis doloribus prorsus liberaberis ». Haec aliaque plura sancto Romano dicebat princeps fidelium. "Tum 25 sanctus martyr respondit et dixit: « Hactenus a te habitus sum ut vir dolosus regionisque tuae speculator; qua de causa minute me examinasti (6) et iactanter me compellasti quasi (7) coram me producturus esses qui me coarguerent. Nunc vero prioris causae de qua interrogatus a te fui, mentionem ipse omisisti et 30 cum altera commutasti, quae illa etiam gravior est et peior (8). Noli amplius sermonem protrahere ; sed quod primo te rogavi, iterum iam te rogo. Respice Deum tuum, quem colis. Mecum, quod agere vis, age quantocius, Gratia enim Dei christianus natus sum, (x) Tusc consurgens om. T.—(2) A.(cf. T.) corde conversos, pro CX A1) cs (A (3) T: ef a me accipies. — (4! T : finem imponam ignominiae et cruciatibus quae apud nos passus es ex ignorantia. Aut locus corruptus est aut haec a rege dicun- tur, quasi excusatio anticipata quaedam pristinae suae crudelitatis. — (5) Peritis- Simis om, T. —(6) A : attenuasti, Ofoeogngasao, de 5. T: eruciasti, — (7) A: e£ quasi. — (8) ef peior om. T. D'APRÉS UN DOCUMENT GÉORGIEN. 425 E christianus sum et more christiano moriar (ri). Haec «st mca voluntas. » 29. Iunc promisit ci princeps fidelium se daturum ei bona omnia huius mundi, si modo sibi oboediret Christumque eiuraret. 5 Rursusque, nisi oboediret,acerbos cruciatus petulanter ei minatus est. Tum sanctus, cum intellegeret horam suam appropinquasse, respondit his verbis : « Concede mihi diem ; quid mihi magis expediat, mecum considerabo et crastino die renuntiabo tibi quid mecum agere oporteat. » Itaque impius iste existimans illum 1Oa se allectum fuisse ad exsequendam voluntatem suam, iussit illum abduci et ait: « Bonam suavemque vitam elige prae mala et acerba morte. Quod si voluntati meae parueris, (in te) benigni eri- mus,paratique ad exsequendum, pro nostra facultate,quidquid tibi libuerit teque recreabit. » Sic abiit sanctus Christi martyr Roma- I5nus, Haec autem egerat beatus, ut omnes preces orationesque suas Christo Deo (2) persolveret,antequam ex corporis huius infirmitate et corruptione exiret. Tota porro nocte, donec illuxit (3), perpetuo erectus (in pedibus) Deum oravit, pro omnibus christianis, ut res eorum bene cederent (4), ut anima sua in pace acciperetur et ut 20 placide eriperetur e manibus impii et iniqui tyranniatquespirituum malorum, qui sunt in aere. Hoc igitur modo per totam noctem cum lacrimis ac suspiriis vigilavit. 26. Postero autem die, hora nona, princeps fidelium, misso (nuntio), arcessivit sanctum, iterumque coepit captionibus uti ac 25 blanditiis, multa bona promittendo vicissimque minitando crucia- tus et mortem. Respondit sanctus martyr et dixit: « Quid frustra laboras, princeps fidelium, et te ipse illudis, me alloquens velut parvulum ? Etiamsi millena tormenta mortesque pro Christo mihi oppetenda essent, ea propter desiderium quo in eum feror, gaudium 3olaetitiamque reputabo non secus atque unicam illam mortem, quam natura humana haud dubie sibi impositam habet (5) neque opum multitudine imperiive terriculis a se usquam arcere potest. Hono- res autem et dona quae mihi polliceris, omnisque regni tui gloria mihi sunt quasi fenum aridum, quasi fluxum somnium umbraque 35evanida, neque his pervincere me poteris ut deseram Creatorem meum et Deum lesum, et patrem eius ineffabilem, et Spiritum sanctum eius inaccessum, Trinitatem sanctam, parem essentia, adeoque daemones adorem, quos colitis. Iam age quod voles neque amplius hac de re inanem molestiam suscipias. » Deinde (1) christianus natus — moriar om. T. — (2) Deo om.T. — (3) donec illuxit om. T. — (4) ut-cedercnt om. T. — (5) T : cum lactitia et gaudio perferam innumerabilia tormenta, adeoque mortem, quae necessaria sors est naturae humanae. ANAL. BOLL. XXX. | 49 Cf.x Reg.2,30. 426 S. ROMAIN LE NÉOMARTYR improbus ille tyrannus multo tempore illum sollicitavit (r), modo blanditiis (2) ac promissis bonis, modo tormentorum minis ; modo patrem illum appellabat, modo impium vocitabat (3). Rursus eum universo regno suo se praefecturum esse pollicitus est. Verum ille ne verbo quidem huic impio respondit. Ut igitur vidit eum esse ve- 5 luti saxum durum et infragile,animus eiusindignatione oppletus est, praesertim quodsibi non reponeretullum verbum. Tunc praecepit ut corium assutum (4) afferrent et expanderent ; lictorem vero iussit ei gladium intentare, donec sibi verbo responderet (5) Proinde san- ctus manus suas post tergum reduxit, ad orientem se convertit (6) 1o collumque suum gladio subiecit;iin animo autem suo ad Deum ora- bat, sed tyranno ne verbum quidem dicere amplius voluit. Mira- tus est autem princeps fidelium et omnes eius commensales (7) sancti audaciam, imminente morte. Tunc caput eius amputari iussit.Itaque lictor eum percussit eiusque sanctum caput praecisum 15 fuit. Iussit autem iniquus iste praecipitari corpus illius cum capite in fluvium, qui prope erat ; is est Euphrates magnus. 27.lamvero miraculorum effector Deus signum caeleste edidit omnibusque amorem ostendit quem ille apud se meritus esset ; atque gloriam dedit ei, sicut scriptum est : « Vivo ego, dicit Domi-20o nus, qui glorificantes me glorifico. » Aquae veluti reveritae sunt membra eius sancta (8) ; quae non mersa sunt in profundum sed in superficie fluctuaverunt (9). Accessit autem sanctum eius caput et coniunctumr est (10) cum eius reliquiis atque sic delata sunt super aquas. Accidit autem ut quidam ex christianis qui illic occurrebant, 25 cum viderent miraculum quod acciderat, adduxerunt secum mul- " tos fideles christianos, quos obviam habuerunt, donec Callini- cum ad urbem veterem (rr) advenerunt. Ubi ex aquis eduxe- runt (12) corpus sancti martyris Romani, ut illud pariter cum puro eius capite deponerent, et ad sanctam catholicam ecclesiam 3o detulerunt. Illic congregatus est omnis coetus orthodoxorum, vigiliamque per noctem fecerunt. Die insequentein hac ecclesia sanctum corpus deposuerunt in tumulo sanctorum qui ibi erant ; (1) A : orationem faciebat. Suspicor sententiam ita restituendam esse : iyran- fus cotpit eum urgere» , dum ille orat:qo5 (3)g* 391903023 Gobbs, des PYL — (2) Om. T. — (3) modo paterne compellans, modo impie cum eo agens T.— (4) Vid. supra, p. 404. — (5) donec-responderct om. T. — (6) ad orientem se convertit om. T. — (7) Vid. supra, $ 20, p. 421. — (8) Proiecta in fi:men add. T. — (9) iacnerunt in aquis velut it lecto 'T.— (10) A : 093056», consertum est. — (11) Vid.supra, $ 22, P. 422. ; et cf. p. 4o. — (12) T. alio ordine : eduxerunt ex aquis corpus sancti martyris Romani una cum puro capite, advenerunt ad veterem urbem Cari ; ubi intulerunt... D'APRÉS UN DOCUMENT GÉORGIEN. 427 mysticum sacrificium perfecerunt laudaveruntque Christum Deum. Simul de sanctitate et gratia beati huius communicaverunt quasi eulogias novi martyris incliti et gloriosi, qui a Deo datus - erat eorum civitati. 5 Completa est passio sancti martyris Romani die primo mensis maii, secundo hebdomadis die, hora nona, ad laudem Patris et Filii et Spiritus sancti, nunc et semper et in saecula saeculorum. Amen. les Actes de S. Privat du (évaudan. Le plus ancien témoignage à date certaine qui nous soit parvenu sur S. Privat, se trouve dans Grégoire de Tours, Hisioire des Francs, livre I, ch. 34 (al. 32), qu'il faut rapprocher du ch. 32 (al. 30), oà la date des événements est précisée. Ce témoignage est court, un peu obscur par le fait méme de sa concision, mais il esquisse en traits suffisamment nets, bien que sommaires, la phy- sionomie de l'évéque que Grégoire ailleurs range parmi les plus «rands saints des Gaules (1r). Aucun fait essentiel n'est ajouté dans les Vies anciennes du saint, mais seulement un certain nombre de détails, dont il y aura lieu de tenir compte si l'autorité de ces Vies est solidement établie. Elles sont au nombre de deux, l'une plus longue (BHL. 6932), l'autre fort courte (BHL. 6933) et qui s'accorde si bien avec la premiére qu'on peut, pour ainsi dire, l'y retrouver tout entiére mot pour mot. | On n'est pas d'accord sur la date de ces deux piéces. [adis, le P. Jean Columbi S. I. avaít opiné que la Passion BHL. 6932 était antérieure à Grégoire de Tours et lui avait servi de source (2). Tout autre fut l'avis de Tillemont (3) et de Dom Rivet (4) ; pour eux, cette Passion est postérieure au X* siécle et n'a guére été écrite qu'à la fin du XI*. Notre prédécesseur le P. Cuypers, ébranlé, semble-t-il, par l'argumentation de Tillemont, n'ose pas se pro- noncer. Toutefois, il se demande si la Passion courte BHL. 69333 ne serait pas plus ancienne que l'autre, et bien qu'il se défende de rien décider, on dirait qu'il penche vers cette hypothése (5). Naguére M. le chanoine F. Remize (6) l'a faite sienne et il s'est résolument prononcé en sa faveur. Pour lui, la Passion courte est antérieure à la longue ; elle a été rédigée trés peu de temps aprés le martyre du saint (7), c'est-à-dire, vu la date qu'il assigne à ce (x) Híst. Franc., l. x, ch. 29; D» virt. S. Iuliani, ch. 30. — (2) De rebus gestis episcoporum Vivaricnsium, lib. II, num. a (réimprimé dans Joannis Columbi... opuscula varia historica, Lugduni, 1674, p. 192). — (3) Mémoires pour servir à l'his- toire. ecclésiastique, t. IV, p. 651. — (4) Histoire littéraire de la France, t. VIII, P. 511-I2. — (5) Act. SS., Aug. t. IV, p. 436, num. 13-16; p. 441, note f. — (6) Saint. Privat, martyr, évéque du. Gévaudan (Mende, 1910), pp. 3, 104-16. Cf. ci-dessus, p. 364-66. — (7) ll va jusqu'à dire que ces Actes « paraissent une sorte de procés-verbal, rédigé au lendemain du martyre » (p. 3). Mais c'est Évi- LES ACTES DE S. PRIVAT DU GÉVAUDAN. 429 martyre, peu aprés le milieu du III* siecle. Quant à la Passion longue, il ne la croit guére postérieure au VI* siécle, ou du moins à l'année 631, et il regarde comme probable qu'elle est l'eeuvre de Grégoire de Tours lui-méme. Nous voudrions exposer les raisons qui nous font hésiter à adopter cette maniere de voir. Pour la Passion courte, disons-le franchement, il n'y a pas seu- lement chez nous de l'hésitation. Nous ne pouvons en aucune facon lui reconnaitre la haute antiquité que lui attribue M. le chanoine Remize. Bien plus, nous la croyons plus récente d'environ dix siécles : elle ne date, selon nous, que du XIII:, et elle est en réalité ce qu'au premier abord elle a l'air d'étre, un simple résumé dé la longue Passion, rédigé par Vincent de Beauvais et inséré par lui dans son Sfeculum histortale (x). C'est par là et, en fiu de compte, par là seulement que nous la connaissons.Car si nous mentionnons l'unique manuscrit oü nous l'avons trouvée à l'état isolé, Utrecht, Bibl. de l'Université, 39r, t. I, fol. 86-86", nous ne le faisons que par acquit de conscience ; il s'agit en effet d'un manuscrit du XV* siécle, qui appartenait autrefois aux chartreux d'Utrecht et qui contient principalement des résumés. Qu'il suffise de dire que les 256 feuillets dont il se compose ne renferment pas moins de 270 Vies de saints. Enn dehors de cet exemplaire de basse époque, la courte Passion n'a été signalée et nous-méme nous ne l'avons rencontrée dans aucun manuscrit, à part, bien entendu, ceux du Speculum. de Vincent ; et si on la trouve, identiquement la méme, sauf quelques variantes sans importance (2), dans le Sanctuarium de Mombritius (3), 11 est abusif d'appeler les textes de Vincent et de Mombritius deux « versions » du document (4). Il n'y a qu'un demmentlà une exagération oratoire,comme on s'en convaincra aussitót en lisant d'affilée ce récit et peu importe quelle des Passions incontestablement authen- tiques auxquelles on peut, jusqu'à un certain point, donner le nom de procés- verbal ; par exemple la Passion de S. Cyprien ou celle des martyrs Scillitains, — (1) L. xri, ch. 75. — (2) C'est M. Remize qui le constate, p. 67. D'autre part, il y a lieu de signaler une absence de variante qui parait fort significative. Le chef alaman Chrocus, dont parlent Grégoire de Tours et la longue Passion, est désigné, dans les éditions de Vincent, comme aussi du reste dans quelques manuscrits de la longue Passion, sous le nom d'Hérode ; or Mombritius repro- duit cette appellation fautive et fantaisiste. — (3) T. II, fol. 225; 2* éd. (1910), t. II, p. 4u. — (4) REMIzE, p. 67: « Les deux versions concordent », Une fAcheuse faute d'impression fait dire au méme auteur, au début de son argu- mentation sur les Acta breviora (p. 113): « Pour le XII* siécie, nous avons une, peut-étre deux versions » (de la Passion courte). Cette Passion n'est nullement attestée au XIIe siécle. Les deux exemplaires auxquels M. R. fait allusion sont du XIII* (Vincent) et du XVe (Mombritius). 430 LES ACTES DE S. PRIVAT seul témoin, c'est Vincent, à qui Mombritius a emprunté le récit, en le copiant mot pour mot. Aussi bien, sur les trois cents et quel- ques documents hagiographiques que renferme le Sanciuarium, environ 75 ont été pris par Mombritius dans le Speculum htstortale. Mais, dira-t-on, Vincent n'a-t-il pas lui-méme copié tel quel un texte préexistant, beaucoup plus ancien, qui, par un fácheux hasard, ne se serait conservé nulle part ailleurs à l'état isolé ? Nous n'en croyons rien. D'abord, parce qu'il a mis en téte du récit l'indication qui se rencontre des centaines et des centaines de fois dans le Speculum, quand il insére dans son ouvrage un résumé de sa facon : Ex gestis eius. Ensuite, parce que, de fait, la Passion courte a exactement l'allure des autres résumés de Vin- cent, qui d'ordinaire prend et omet dans ses sources ce qui lui paraít convenable et, en condensant les parties qu'il retient, a soin. de conserver, dans la limite du possible, la teneur littérale des : originaux. Enfin, parce qu'aucune des six raisons alignées par M. Remize, dans le paragraphe oü il s'attache à montrer « l'anté- riorité des Acta breviora » (x), ne fournit une véritable preuve, et que les considérations qu'il développe ont leur explication adé- quate dans le fait que ces Aca breviora sont un simp]e résumé fait par Vincent de Beauvais. Premiére raison : « Les Acía breviora se sont conservés, au « cours des siécles (2), parallélement aux 4cía longiora. Pour le « XIIesiécle, nous avons une, peut-étre deux versions des pre- « miers (3), concurremment avec trois versions des seconds (4), « Ce fait provoque l'attention : il doit avoir sa raison d'étre. Si ces « Acla breviora n'étaient qu'un résumé quelconque, pourquoi ont-- «ils survécu de. préférence à tant d'autres (5), qui, pour étre « aussi brefs, étaient plus complets? S'ils n'avaient que l'impor- « tance d'une notice calquée sur les Actes, cette notice pouvait « étre refaite à plaisir sur l'originalet ne méritait pas les honneurs (1) Op. C., p. —à — - (3) C'est une maniàre de parlef. Il eüt été iius exact de dire : « depuis le milieu du XIIIe siécle » ; car on n'a, pour les 4cta breviora, aucune attestation antérieure.— (3) Voir cicdessus- p.49: dote 4. — (4) Ceci aussi .est un terme impropre. Il y a divers exemplaires de la longue Passion, qui peuvent, gráce àdes variantes de détail, étre répartis en plusieurs groupes ou familles ; il n'y a pas plusieurs versions. — (5) Je ne sais pas ce que peuvent bien étre tous ces autres résumés, aussi brefs, mais plus complets, qui n'ont pas survécu... En fait, on connait seulement deux autres résumés, celui de Pierre Calo (t 1348), qui dérive de Vincent de Beauvais (cf. Anal. Boll., t. XXIX, p. 93971), et celui de Pierre Natal (anaroeus sanctorum, vir, 98), aui dérive de Pierre Calo. DU GÉVAUDAN. 451 « dela postérité. Une seule raison peut justifier leur conservation : « la priorité d'origine. S'ils sont antérieurs, c'est le document de « premiére main, le type, la source; et dés lors il valaitla peine « qu'on prit les précautions voulues pour assurer la transmission « de cette précieuse relique aux áges suivants. » Mais pas du tout. Si le résumé dont il s'agit a survécu, c'est tout simplement parce qu'il formait le chapitre 75 du livre XII du Sfeculum historiale, et voilà qui « justifie » et qui explique surabondamment. sa conser- vation. Deuxiéme raison : « L'abréviateur — dans l'hypothése — desti- « nait son cuvre ou aux fidéles ou aux recueils de Vies de Saints. « Dans le premier cas, il. pouvait prévoir qu'elle n'aurait pas de « vogue, en face des Áctes antérieurs, officiels, consacrés par le « temps. Dans les deux cas, l'intérét de son ceuvre exigeait qu'il « ne retranchát pas bon nombre de détails topiques qu'il avait « sousles yeux dans les grands Actes... » Inutile de prolonger la citation. Car le raisonnement porte à faux. L'abréviateur desti- nait son ceuvre à son Sfeculum histortale, oà elle figure à l'égal de cent autres abrégés en tout semblables et que l'existence d'Actes antérieurs n'a pas empéché d'avoir la « vogue » à laquelle peut prétendre un modeste chapitre de l'immense compilation. Je passe les trois raisons suivantes, qui sont du méme genre et appellent des réponses analogues, et je cite encore, plutót du reste par acquit de conscience, la sixiéme : « Quand on résume une « ceuvre, on ne s'amuse pas à en détacher cà et là quelques pla- « ques, pour en former,un tout. On s'efforce de condenser la « matiére, de serrer l'expression ; et, si l'on est obligé de retenir « de nombreux termes, du moins on n'a pas fait un travail qui « puisse se recoller tel quel à l'original. Or, c'est ce qui arrive « pour les Acía breviora. On peut les prendre dans Vincent de « Beauvais et les replaquer, phrase par phrase, dans les Zcía lon- « giora », Parfaitement, et en cela, tout juste, ils ressemblent à tant d'autres abrégés faits par Vincent. Bref, dans la tradition manuscrite, ce qu'on a appelé la Passion courte se présente uniquement comme un résumé inséré dans le Speculum historiale et qui ne différe en rien des nombreux autres résumés avec lesquels il voisine dans cet ouvrage. Rien dans ce résumé, pas plus qu'aucun témoignage quelconque étranger au SPECIHIM, n'est le moins du monde de nature à faire penser qu'il n'a pas été,. comme les autres, rédigé par MISCERE lui-méme. La cause nous parait entendue, 432 LES ACTES DE S. PRIVÁT Reste la Passion dite longue. Ici, un point déjà est acquis : la piéce est de deux siécles au moins plus ancienne que ne le croyaient Tillemont et Dom Rivet, puisqu'il en subsiste plusieurs exemplaires manuscrits du X* siécle et du IX* siécle (1). Faut-il aller plus loin et reporter sa rédaction jusqu'à l'époque mérovin- gienne ? On l'a cru et non sans quelque apparence de raison. « Saint Privat », dit-on (2), « était célébre au VI* siécle. Ce fait, « à lui seul, prouve qu'à cette époque ses Actes devaient étre rédi- « gés. Il serait étrange, pour ne pas dire incroyable, qu'un saint « rangé, dés le VI* siécle, parmi les plus grands saints des Gaules, « n'ait eu ses Actes définitivement composés qu'au X* siecle ».C'est là un argument de .vraisemblance (3), qu'il ne faut pas rejeter sans plus. Cependant, en hagiographie comme ailleurs, le vrai peut quelquefois n'étre pas vraisemblable, et il est peut-étre per- mis de ne pasregarder cette preuve comme absolument décisive. Mais il est un argument d'ordre beaucoup plus positif (4). Au témoignage de Grégoire de Tours (5), le corps de S. Privat, au VT* siécle, reposait encore à Mende. Or l'évéque Aldebert, dans un de ses traités sur les miracles du saint (6), rapporte que le corps de celui-ci fut enlevé de son tombeau et transporté au monastére royal de Saint-Denys, prés de Paris, par le roi Dago- bert. Ce transfert a dà étre exécuté aprésla mort de Caribert (T 632) (7). Environ un siécle et demi plus tard, on peut consta- ter la présence du corps de S. Privat à Salonnes, en Lorraine. (1) En effet, aux manuscrits de Paris Bibl. Nat. lat. 11748, du Xe siécle,utilisé par M. Remize, et de Rome, Vaticane, Reg. Suec. 528, du IX*/X* siécle, signalé naguére par nous (ci-dessus, p. 365, note 1), nous pouvons maintenant ajouter deux autres exemplaires que nous venons de rencontrer tout récemment : le ms. 5o (alias 137) de la bibliothéque publique de Tréves, du IXe siecle, fol. 189- 192, etle ms. 371i de la bibliothéque impériale de Vienne, du X* siécle, fol. 135'-138. — (2) REMIZE, p. 109. — (3) Proposé par M. le chanoine Remize, il perd toutefois un peu de sa force. Car le savant auteur est d'avis que la « Pas- sion courte » est probablement antérieure à l'époque mérovingienne elle-méme. Des lors, lesaint était pourvu, et il n'y aurait plus rien d'étrange, en soi, à ce qu'une autre rédaction de sa Passion ne date que du IXe, du Xe siécle, ou méme de beaucoup plus tard. — (4) Exposé par M. REMizE, p. xo8-xo. — (5) Hist. Franc., l| x, ch. 29: Ecce adest..... Privatus ex Mimate; De virt. S. Iuliani, ch. 30: Adest. Privatus ex Gabalis... — (6) BHL. 6338; éd. REMIzE, t. c., p. 267-68: Ferlur siquidem quod Dagobertus vex Francorum, qui monasterium Sancti. Dionisii prope civitatem Parisios magnificentia vfesgia construxit, beati Pri- vati martyris corbus de Mimatensi ecclesia nostra, ut. et aliorum sanctorum corpora, quos sanclitate ac miraculis praecipuos noverat, de suis ccciestis ad. monasterium Beati Dionisii transportavit. — (7) C'est bien en cette année,et non en 63x,comme le dit encore M. R., qu'est mort Caribert. Mais il est clair que cela n'a ici aucune importance. DU GÉVAUDAN. 433 D'autre part, d'aprés le méme Aldebert (r), il fut rapporté de Saint-Denys à Mende par un moine nommé Clocbert et caché dans une crypte, sous l'église de Sainte-Thécle. Malheureusement, Aldebert ne donne pas la date de ce retour. On peut toutetois conjecturer qu'il n'est guére postérieur à l'année 925, date ap- proximative d'une invasion des Hongrois en Aquitaine et de la destruction de l'église Sainte-Thécle. Ces préliminaires posés, on raisonne à peu prés ainsi : le rédac- teur de la Passion, s'il avait écrit au X* siécle, à une époque voisine, sinon contemporaine, du transfert définitif de S. Privat à Mende, n'aurait pas oublié de faire au moins allusion soit à l'absence, soit au retour du corps du martyr. Or il parait ignorer le tout. Donc la Passion a été composée avant le X* siécle et elle date au plus tard de l'époque carolingienne. Mais il y a mieux. Au moment oà écrivait le rédacteur, S. Privat reposait dans sa .crypte primitive. Car la Passion, dit au sujet des chrétiens con- temporains du martyr : eryptam... 4n subterraneo fecerunt, in qua. san- ctum corpus cum summa veneratione collocatum est ; ub; Dominus Deus noster viriutum suarum beneficia paene cotidte,sanctt martyris sui meritis astipulantibus, bene demonsirare dignatur (2). Or depuis 631-638, — ou mieux 632-639 (3), — selon la tradition de l'église de Mende jusque,au plus tard,vers 925,le corps de S. Privat fut absent de son tombeau et reposa à Saint-Denys, puis à Salonnes, puis encore à Saint-Denys.Il n'est pas possible qu'un hagiographe écrivant entre ces deux dates ait igunoré l'exode de S. Privat vers l'abbaye de Saint-Denys,dont il était devenu l'un des titulaires, et en Lorraine, oü il avait donné son nom à un monastére et à trois localités.Il n'est pas possible que, connaissant ces détails, de premiére importance pour son sujet, il n'en ait fait aucune mention. D'oà 11. faut néces- sairement conclure que la Passion: a été rédigée antérieurement à (1) L.c. ; REMIZE, p. 268 : Quod beati martyris corpus, Domino | miserante, qui nollet ecclesiam Mimatensem proprio frustrari batrono, dum per. quendam clericum religiosum cum multo labore et periculis, quae longum est enarrare, ad. ecclestam propriam refervclur, sanctarum veliquiarum baiulo iam. propius consistente, coepere campanae ecclesiae, nullo agitante, uL fama perhibet, clangore suo ventura urbi gaudia nuntiare ; et plus loin, p. 269 : Cufus etiam vei, videlicct quod beati martyris corpus, ita ut diximus, ad. ecclesiam suam fuerit. reportutum, monumento sunt ecclesiae in suburbiis civitatum Aurelianensis, Bituricensis seu aliis locis per quae sanctissimi corporis baiulo transitus erat, in honore beati Privati martyris constitutae. Undc et ille qui pro vecuperando corpore beati martyris se. periculo dederat, tam. egregto molimine adeo celebris est effectus, ut ex eius nomine hodie quoque appelletur cognatio Clocbertorum... — (2) Passion BHL. 6932, ch. xo (RrwtzE p. 98). — (3) Caribert et Dagobert sont morts respectivement eri 632 et 639, et non en 631 et 638. - 434 LES ACTES DE S. PRIVAT 631-638 (mieux 632-639), pendantla période oü S. Privat TOposmt encore dans sa crypte primitive. L'argumentation est vigourcusement menée et mérite considéra- tion. Toutefois, avant de souscrire aux conclusions qui semblent en découler, il est sage de contróler les divers éléments sur lesquels clle s'appuie, et notamment le trausfert du corps de S. Privat loin de Mende. Ici il faut distinguer deux ou méme trois choses : le fait du transfert, sa date et l'endroit vers lequel le saint émigra. Le fait ne semble pas douteux.En 777,reposaient dans l'église du prieuré de Salonnes, en Lorraine, fondé par Fulrad, abbé de Saint- Denys, les corps des SS. Privat et Hilaicc, comme l'atteste Fulrad lui-méme dans son testament (1r): Séómihier Salona, ubt edificavi ecclesia t11 honore sanctae Mariae, ubi requiescunt sanctus Privatus.mar- lyr sanctus Iarus confessor; comme l'affirme aussi Charlemagne, dans un diplóme accordé à l'église de Salonnes le 7 décembre 777 (2) : t1 loco qui dicitur Salona, que est consiructus 1n honore sancta Det genc- lrice et. beatorum martyrum et. confessorum et. virginum, ubi sanctus Privatus snarthur ct sanctus Ilarus confessor xequiescere viduntur. On semble généralement d'accord pour identifier ces deux saints avec les deux évéques de Mende du méme nom (3), et nous ne voyons pas qu'il y ait des raisons sérieuses d'en douter. Le corps de S. Privat a donc, au plus tard vers le dernier quart du VIII* siécle, été transporté à Salonnes. Mais n'a-t-il pas été aussi à Saint-Denys de France ? D'aprés M. Remize (4), cela serait attesté par deux diplómes de Charlemagne, dans lesquels il trouve méme la preuve que S.Privat était devenu le patron secondaire de l'illustre abbaye. Dans le premier diplóme (5), de 774, Charlemagne rapporte que Fulrad 2s amore vel reverentia beatissumt et sancti Diontisit vel Privat a fondé, dans un endroit nommé Fulradovilare, un prieuré w5: beatissimus el. sanclus Yppolilus corpore requiescit ; à a demande de Fulrad et iz amore beatorum sanctorum. Diomisu et Privati. necnon et sancli Yfpolitt, il fait don au nouveau monastére de quelques biens fonciers. Il y alieu de rapprocher les deux passages indiquant les motifs de piété auxquels ont obéi l'abbéet le roi : $» amore... in amore. S. Hippolyte ne reposait pas à Saint-Denys, mais dans le prieuré qui prit son nom. Y a-t.il une raison d'interpréter différem- ment la mention de S. Privat ? Ce qu'ont fait le fondateur et le (1) J. TARDIE, Monuments historiques (Paris, 1866), p. 62. — (2) MG., Diploma- tum Karolinorum t. I, p. 165. — (3) C'était déjà l'opinion regue à Mende méme du temps d'Aldebert. Voir REMIZE, p. 268. — ud P. 309-10. — (5) MG., t. c., p. X2I. Lac C s Mer lar * DU GÉVAUDAN. 435 bienfaiteur de Saint-Pilt, ils l'ont fait par amour pour S. Denys (reposant dans la grande abbaye gouvernée par Fulrad), pour S.Privat (reposant dans le prieuré alsacien fondé par Fulrad),pour S. Hippolyte (reposant dans un autre prieuré fondé par Fulrad). L'autre diplóme de Charlemagne (1r), daté de novembre 775, ne nous semble pas dire autre chose. Par cette piéce, diverses pro- priétés situées dans le Seillegau sont données ad casa sancti Dionisit el sanct. Privati, ubi tbsi. preciost 1n corpore requiescunt, Cadalago et Salona in pago Salaninse. A qui va la donation ? On n'est pas d'ac- cord pourle définir. D'aprés M. Remize (2), les mots que nous venons de transcrire désigneraient l'abbaye de Saint-Denys prés de Paris « que Charlemagne appelle mmozastére de saint Denis et de sainil Privat ». D'aprés E. Mühlbacher (3), ils désigneraient l'église de Salonnes : Fulrad, en fondant ce prieuré, lui aurait donné le nom de Cadolacus, qui était l'ancien nom de Saint-Denys-sur-Seine et qui serait tombé en désuétude à Salonnes,comme à Saint-Denys. .Ni l'une ni l'autre explication ne nous paraít satisfaisante. Car enfin, d'une part, il est clair, à lire le texte, que la donation a été faite en faveur du prieuré de Salonnes. D'autre part, jamais, que l'on sache, le corps de S. Denys n'y a été transporté. Devant ce pluriel si formel : ubi tfst precios: 1n corpore requiescunt, ne serait-il pas permis, sans étre taxé de paradoxe, de regarder les mots qui précédent comme désignant deux monastéres distincts. Fulrad est abbé de Saint-Denys ; il est le fondateur de Salonnes, et cette pos- - session, qui était sienne, il l'a passéeàla grande abbaye (4). En " conséquence, les biens du Seillegau dont il s'agit, Charlemagne les donnerait en quelque sorte à la fois à l'abbaye de Saint-Denys et au prieuré de Salonnes : ad casa sanctt Dionisii et sancti Privati, aux monastéres de Saint-Denys et de Saint Privat, ubi ips? precios? 1n corpore requiescunt, Cadalago et Salona n pago Salaninse, oà chacun d'eux respectivement repose, S. Denys à Cadalago prés de Paris (5), S. Privat à Salonnes dans le Seillegáu. : (t) Ibid., p. x52. — (2) P. 310. — (3) MG., 1. c. — (4) On dit souvent (voir, par ex., Mühlbacher, 1. c.), que Fulrad a fait ce transfert de propriété dans son testament de 777. Mais, si nous comprenons bien, quant à Salonnes, il se borne à ratifier une donation antérieure : Síémiliter Salona... quicquid. ibidem datum . fuit de conlata populi, et ipse populus mihi tradidit, omnia et ex omnibus, sicut. per lestamenium meum iam-confirmavi, a partibus sancti Dionisi ipsa cella debeat aspi- cere... ((TARDIF, t. c., p. 62). — (5) Cf. le testament de Fulrad (TAnpir, t.c.,p.6r), oü il est dit de la grande abbaye : ad loca sanctorum beatorum mariirum Dionisio, Rustico et Eleutherio, ubi ibsi domni corpore requiescunt, in. loco qui dicitur. Cado- laco. C'est le vicus Catulliacensis, Catulliacus, oà le saint avait souffert le mar- tyre. Cf. J. HAvET, Gtmres, t. I (1896), p. ato. 436 | LES ACTES DE S. PRIVAT Si l'on .n'admet pas cette interprétation, il resterait que, dans le diplóme en question, .Charlemagne aurait affirmé la présence à Salonnes, — car c'est incontestablement de ce prieuré qu'il s'agit, — des corps de S. Denys et de S. Privat, et non pasla présence de S. Privat à l'abbaye de Saint-Denys. Ny fut-il jamais transporté aprés 777 ? C'est là une autre question et, quoiqu'il n'existe à ce sujet aucun témoignage ancien, il n'est pas impossible que les reli- ques de S. Privat et de S. Hilaire aient été transportés de Salon- nes à Saint-Denys. On a dit (1) que cela se fit probablement en 8r5, « lorsque Louis le Débonnaire détacha Salonnes de Saint-Denys pour l'attribuer à Saint-Mihiel » ; mais le diplóme de Louis le Pieux concernant ce changement de propriétaire, est un faux (2). On a dit que Salonnes « fut uni à l'abbaye de Saint-Mihiel en Lorraine en 815, par un traité passé à Reims entre les abbés de- Saint-Denys et de Saint-Mihiel et ratifié par Adalbéron archevé- que de Reims » (3); mais il faut avouer que la ratification aurait été bien tardive, Adalbéron n'étant devenu archevéque qu'en 969, et Dom Félibien, qu'on cite comme garant du fait, dit, sans indi- quer de date précise, que « dans la suite Salone fut donné ou engagé à l'abbaye de Saint-Mihel de Verdun », et il n'apporte lui-méme en preuve que « plusieurs sentences rendues soit par les papes, soit par leurs légats dans le XII* et XIII* siécle » (4). Du reste, on peut voir, par un diplome de Louis le Pieux, qu'en 82r la cella de Saint-Privat de Salonnes appartenait encore à Saint- Denys (5). D'autre part, dansun récit, d'ailleurs de basse épo- que (6), on lit que du temps du roi Dagobert, à ce que l'on croit, les Toulousains, ayant obtenu des moines de Saint-Denys la resti- - tution du corps de leur évéque S. Sernin, leur envoyérent en échange plusieurs corps saints, notamment celui de S. Hilaire de Mende. On ne voit pas trop comment les Toulousains pouvaient disposer de ce dernier. Toujours est-il qu'à Saint-Denys, à partir du XII* siécle, on croyait le posséder (7). Qu'en était-il, au vrai ? Il est bien difficile de le déterminer, en l'absence de documents réellement anciens. ^ — | Pour en revenir à S. Privat, il n'y a, nous paraít.il, que deux (1) REMIZE, p. 312. — (2) Cr.BórmuEgn-MünrBACHER, Regesta, t. I3, no 587 (567). — (3) REMIzE, p. 3rx-I2. — (4) Histoire de l'abbaye royale du Saint-Denys en France (Paris, 1706), p. rot. — (5) BóHMER-MüHLBACHER, t. c.,n9747 (722). — (6) BHL. 3912. — (7) Voir l'opuscule III d'Aldebert de Mende (REwizE, p. 268) et d'autres témoignages réunis parle P. V. De Buck, Act. SS., Oct. t. XI, p.6ar, num. 8. S 33 DU GÉVAUDAN. 437 faits avérés : en 775-777, son corps setrouvait au prieuré de Sa- lonnes en Lorraine ; en 1170, on découvrit à Meude, dans la crypte de l'église en ruines dédiée à S'* Thécle, un squelette enfermé dans un cercueil de plomb (1). Pasla moindre inscription ; mais il ne manquait que la machoire inférieure, et précisément on racontait que celle-ci avait été placée, vers 1102-1105, dans le maítre-autel dela grande église. D'autre part, d'aprés une tra- dition assez secréte, mais qu'on disait ancienne, les restes du saint avaient été Jadis transférés du lieu primitif de leur sépulture — la crypte de la grande église — dans une autre crypte (2). Bref, Aldebert n'hésita pas à reconnaitre, dans les ossements décou- verts, les reliques de S. Privat. Mais le reste est bien moins sür. Que le corps du saint ait été enlevé de Mende vers 632-639, nous n'en avons pour garant qu'Aldebert, c'est-à-dire un témoin postérieur de plus de cinq cents ans à l'événement ; et encore Aldebert se borne-t-il à re- produire un on-dit (3). Que S. Privat ait séjourné à Saiunt-Denys de France, c'est encore Aldebert seul qui le raconte, et s'il sait le nom du clerc qui, au milieu de mille périls, a été le prendre à Saint-Denys et le rapporter à Mende, c'est qu'une famille du pays se glorifie d'avoir ce clerc parmi ses ascendants et de porter encore son nom (4). Àu reste, Aldebert ne dit pas, et vraisemblablement il ne sait pas, quand la chose est arrivée. Il faut, de plus, remar- quer, que cette histoire du transfert à Saint-Denys et du retour à Mende n'apparaít que dans le troisiéme opuscule d'Aldebert. Dans le premier, il parle souvent et uniquement d'une translation faite sur place, dela crypte de la grande église, oü le saint avait (1i) Voir l'opuscule I d'Aldebert, BHL. 6936 ; REMIZE, p. 176-232. — (a) REMIZE, p. 187-88 : A multis enim vetro. temporibus, quamvis non ila publice, ferebatur in ecclesia Mimatensi quod. corpus beati martyris non. esset in eo. loco ubi primo sepultuin fuerat el ubi a multis esse putabatur, immo in alia quadam crypia... ' His auditis, magno repletus gaudio mecum coepi reputare quod aliqua de hís quac narrabatnt ego ipse audieram a pueritia nostra, videlicet translata fuisse a maio- ribus nosíris et. abscondita marLyris aliorumque sanctorum corpora... Cf. ibid., p. 203, et encore p. 221-22: qui corpus beati martyris de loco ubi prinum sepultum fuerat quacumque de causa in. locum. alium transtulerunt, non in loco humili, sed celeberrimo sanctissimoque reposuerunt illud, scilicet. in. ecclesia Beatae Teclae. ... Multo tempore, postquam $n solitudinem. redigi coepit. ecclesia illa et locus ipse humanis usibus occupari, latuit ibi corpus beati martyris..., et aussi pp. 228, 229. Bref, Aldebert ne sait qu'une chose: un jour, les fidéles de Mende ont retiré le corps du saint de son tombeau et l'ont transporté, pour le cacher, dans la crypte de Sainte-Thécle, oà il est resté jusqu'à la découverte de 1170. — (3) REMIzE, p.267-68 : Fertur siquidem quod Dagobertus vex Francorum...beati Privati martyris corpus de Mimatensi ecclesia nostra... ad monasterium | Beati Dionisii transportavit, — (4) Voir ci-dessus, p. 433. note 1. 438 LES ACTES DE S. PRIVAT Cté enseveli, dans celle de l'église Sainte-Thécle, oà on crut le retrouver en r170 (1). Voilà bien des obscurités et des incertitudes, et il nous paraít illusoire de se baser sur les données que nous venons de passer au crible, pour dater la Passion du martyr. Dire que « l'exode de « S. Privat a duré trois cents ans (631-925 ?) » (2) et partir de là pour assurer que la Passion, qui est antérieure à la derniére date (3), ne peut étre postérieure à la premiére, c'est oublier qu'en réalité aucun témoignage sür ne nous apprend quand l'exode en question a commencé, et qu'on ignore absolument quand il a fini. Passe encore si l'on soutenait que la Vie n'a été écrite ni aux environs immédiats des années 775-777, alors que S. Privat était à Salonnes, ni plus tard. Avant ce temps, ily a lieu de croire que son corps reposait encore dans la crypte oü il avait été enterré ; et,à prendre les derniers mots de la Passion au pied de la lettre, quand on écrivait celle-ci, le corps saint n'avait pas encore été déplacé. Voilà, si l'on s'en tient aux documents autorisés, tout ce qu'on peut dire de plus favorable à l'antiquité de la Passion. Ala rigueur, toutefois, on peut imaginer qu'aprés 777, à une date et pour des raisons que nous ne pouvons déterminer (4), les reliques de S. Privat auraient été rapportées de Salonnes à Mende et replacées à l'endroit de la sépulture primitive. La Passion aurait été écrite un peu plus tard, et le rédacteur ou n'aurait pas songé à parler de l'absence momentanée du corps saint, ou aurait jugé bon de se tàire à ce sujet. Plus tard encore, par exemple à ' l'occasion de l'invasion hongroise de 925, les reliques auraient été retirées de la crypte de la grande église Sainte-Thécle. Tout cela n'est qu'hypothéses, c'est entendu, et hypothéses peut-étre moins probables que l'opinion qui mettait la rédaction de la Passion avant 775; il n'était pas cependant, croyons-nous, inutile de les énoncer. Les témoignages étrangers à la Passion étant ainsi líquidés; reste à voir si le texte de celle-ci fournit quelques données pour déterminer la date de sa composition. On a dit que oui, et on signale notamment, du moins dans le plus ancien manuscrit (1) Voir ci-dessus,p.437, note 2. — (2) REMIZB, p.x13.— (3) Ceci est exact,puis- que nous avons au moins un manuscrit du IXe siécle, — (4) Comme on peut le voir par un diplóme du roi Zuentibold (BónMwER-MüHLBACHER, t. c., no 1962 (1910) : ad usus pauperum et matriculariorum sancto Privato cotidie servies- tium, en 896 S. Privat était encore regardé comme 1e patron du prieuré de Salonnes. Mais cela n'exclut pas nécessairement la possibilité du départ de ses reliques pour Mende. DU GÉVAUDAN. 439 utilisé, le Parisinus 11748, du X* siecle, « une certaine allure mérovingienne » (1i); on cite en preuve un accusatif absolu, Galliam pervcagatam (ch. 2), quelques particularités phonéctiques, surtout la substition due à 1 : 2» montes supercilio (ch. 3), meritis sanctissimi antestiles, tmarlyres. el confessores (ch. 9), antestes, contene- bantur (ch. 1) (2), quelques syntaxes irréguliéres : 1» Galliis fetie- runi (ch. 2), 15 Mematensem habitans viculum, 1n receptaculum invenit (ch.3), 1*8 receptaculum commorart (ch.4) ; on ajoute, du reste, et avec raison, que les copistes ont para suite corrigé ces passages et qu'on manque d'éléments suffisants pour établir des conclusions plausibles. Au surplus, méme les singularités conservées dans l'exemplaire du X* siécle ne sont pas spécifiquement mérovingien- nes ; on les rencontre encore fréquemment dans les textes de la seconde moitié du VIII siécle, et plus tard encore. Mais, et ceci serait autrement grave, « on peut se demander, « avec raison, si la Passion n'est pas l'eeuvre de Grégoire de « Tours » (3). Le principal motif invoqué en faveur de cette conjecture (4), est tiré de « certaines similitudes d'expressions » entre la Passion et les écrits de Grégoire. Ces ressemblances, M. Remize les a diligemment, et au prix d'un grand labeur, ras- semblées et transcrites au bas des pages, en dessous du texte de la Passion (5). Certes, il y a une énorme différence entre le style de celle-ci etlalangue rustique du bon évéque de Tours et des écrivains mérovingiens en général. Mais « à défaut des barbaris- mes et des incorrections familiers à S. Grégoire, auxquels les copistes (de la Passion) ont dü faire la chasse, nous retrouvons son vocabulaire, sa tournure de pensée, sa facon de traduire les mémes idées. Sans doute, chaque citation, prise à part, ne prouve rien ; mais l'ensemble nous parait un argument sérieux. Nous constatons, dans le parallélisme, la méme maniéce d'ex- &À& ^ ^ ^ ^M A (x) REMIZE, p. xio. — (2) On pourrait ajouter iscolomes pour imco- ljumis (ch. x) et Aostiles terror (ch. 3). — (3) REMIZE, p. IlO-I3. — (4) Les autres arguments allégués sont vraiment trés faibles : que le rédacteur de la Passion est bien informé, qu'il a lu les historiens et les Actes des martyrs ; que Grégoire de Tours était originaire d'Auvergne et, par conséquent, compa- triote de S. Privat, puisqu'un office du XIIe siécle (témoin bien tardif franche- ment) dit que le saint martyr appartenait à la méme cité ; que Grégoirc a écrit la vie et les miracles de plusieurs autres saints gaulois les plus en vogue de son temps ; que Grégoire, par son savoir, sa piété, sa proximité d'origine, sa qualité d'hagiographe,était tout indiqué pour que l'évéque de Mende le chargeát de rédi- ger la Passion...'Il faut cependant, pour étre équitable, se rappeler le point de départ de l'argumentation : on suppose, en effet, prouvé que la Passion est anté- rieure en 632-639 ; mais nous croyons avoir montré que cette supposition est fort contestable. — (5) P. 76-86. 440 LES ACTES DE S. PRIVAT « primer les mémes idées, la méme tendance à habiller certains « inots des mémes épithétes, l'identité dans certaines expres- « Sions... » (1). De fait, il y a d'assez nombreux points de contact entre les deux vocabulaires ; et si une partie notable est d'une parfaite banalité, comme les mots: edictum, deinceps, ou les ex- pressions 2» nomine Domini, datis multis muneribus, cuslodats man- cipare..., le reste est toutefois, par sa masse, de nature à faire une certaine impression et doit étre expliqué. Il est méme un passage oü le parallélisme est tout à fait marquant. GRÉGOIRE. PASSION. Hist. Franc. IX, 12 : Ferebant enim ibi castrum antiquitus fuisse ; sed nunc non cura, sed natura tan-- Ch. 2 : fraestdium 1onttis ex- celsi, quem adhuc non cura qnunie- bat, sed natura. lum munitus erat. Avant de conclure, il importe de considérer une série d'autres textes, également remarquables, mais d'une nature toute spéciale. Car là, la ressemblance n'est pas seulement dans les mots, mais aussi dans les choses. Supposons un moment que le rédacteur de la Passion n'est pas Grégoire de Tours. Dans cette hypothese, il est certain qu'il a eu sous les yeux les chapitres de l'Histoire des Francs oü est raconté le martyre de S. Privat. GRÉGOIRE. Hist. Franc. I, 32: Vicinsimo septimo loco Valerianus et Gallte- «aus Romanum vnperium — sunt adepti, qui gravem conira christia- nus persecutionem suo — tempore commoverunt. Tunc Romae Corni- lius, Cyprianus Carlaginem felici sanguinem — idlustrarunt. Horum lempore et Chrocus 1lle Alamanno- rium rex,commolto exercito,Gallias pervagavit. Hic... collectam, ut di- xemus, Alamannorum gentem,uni- versas Gallias pervagatur cunctas- (1) Ibid., p. 11a. PASSION. Ch. r : Valeriani et. Gallieni lemporibus, qui tunc Romanae rei- publicae. praesidebant, gravis ad- versus christianos persecutio saevie- bat...Ea namquetempestate Rotnae Cornelius, Cyprianus Carthagine summi antistites bro Christi nomi- nec glorioso martyrio coronati sunt. Ch. 2: E quibus Alamanni...in Gallüs petierunt... Quibus Chro- cum regem 1llo tempore praefuisse confirmat antiquitas. Haec. itaque gens multitudine | innumerabilis DU GÉVAUDAN. 44I que aedes... a fundamentis subver- tit. es lI, 34. : Irruentibus autem. Ala- snannis 1n Gallias, sanctus Priva- tus Gabalstanae urbis. episcopus $n cripbiam | Memmalinsis | montis... - reperitur, | populum | Gredonensis castri monitione. conclusum. Sed dum oves suas ul bonus pastor lupis tradere non consentil, daemonus immolare. confellstur. Quod spur- cum aille tam exsecrans quam refu- tans tamd«u fustibus caeditur. quo- adusque putaretur exanimis. Sed ex ipsa quassatiome, inlerposiis pau- cis diebus, spiritum exalavtt. CU... 1101 SOolitt Gallias periaya- vet, Sed el unvoersa proster neret vel deleret... Ch. 3 : Zeitur cum. se praefatae regionis populi in. Gredonensis montis munitione clausissent, san- cium Privatum episcopum in. su- pradiciae caunae suae receptaculo hostilis terror invenit... Ch. 6 : wt tantae sanctitatis vi- rum ad idolorum compellerent ün- molationem.. . Ch. 5 : statim eum fustibus cae- dunt... Ch. 8 : wt... sacerdos Dei... exanmis relinqueretur... Ch. ro: ex tfsa tamen crucia- ttone quassaius non smulto post sac- culo excedens... Toujours dans P'hypothése proposée, 1l ne semble pas qu'il y ait rien d'extraordinaire à ce que celui qui aurait ainsi utilisé les cha- pitres de Grégoire de Tours relatifs à S. Privat, eát étendu ses lec- tures au reste des ceuvres de l'évéque de Tours, de facon à s'appro- prier, dans les limites restreintes que permet de constater la com- paraison des textes, une petite partie de son vocabulaire. Ce voca- bulaire, au surplus, dans la trés grande majorité des cas signalés, n'a fien d'exclusivement caractéristique. Toutefois, si l'on croit devoir tenir compte des ressemblances signalées, il se peut bien qu'on le fasse suffisamment en attribuant la rédaction de la lonzue Passion non pas à Grégoire de Tours lui-méme, mais à un lecteur assidu et diligent de ses oeuvres. A. P. ANAL. BOLL. XXX. 30 LA PATRIE DE 5. SOCRATE. Le P. Delehaye a trés heureusement posé la question à propos d'une inscription inédite de Zénonopolis (x) ; mais les documents qu'il aréunis me conduisent à une conclusion différente de la sienne. I?) Le doublet : z& Briiiania Socratis (17 septembre) et i» Mau- Yitania Socrali (17 octobre), que présente le martyrologe hiérony-- mien, provient de deux corruptions indépendantes d'un méme texte original : :» Abrettania Socratis. Il s'agit de l'ABperrav (2) ou "Afgperrmv, région de la My- sie, dont la ville principale était Ancyre — "Arkupa Zi5npà. Les explorations de Th. Wiegand (3) ont démontré que la domi- nation romaine fut effective dans cette région et queles Byzan- tins avaient fortifié la ville d'Ancyre. On congoit aisément comment le texte primitif : Abrettanta ou Abritlania a pu étre corrompu par les uns en Britíamia, par les autres en Maur:iiaxia. Dans le premier cas, il s'agit d'une simple mutilation ; dans le second, — à moins qu'il ne s'agisse d'une conjecture maladroite, — l'altération du texte peut s'expli- quer par la dittographie de la préposition £5 qui fournit l's initiale, tandis que auritamia provient de abritania, par la substitution fréquemment observée de s pour 6 (4). Cette double corruption doit étre antérieure au martyrologe hiéronymien, puisqu'elle y aboutit au départ fictif de deux person- nalités,différenciées tant par la forme de leur nom (Socrates, Socra- (i) Ci-dessus, p. 316-20. — (2) La forme 'Afperravr est garantie par les témoignages concordants de Pline, de Strabon et de Suidas. — (3) Cf. Mifthei- lungen des deutschen Instituts, Athenische Abtheslung, t. X XIX (1904), p. 254-339. * — (4) De Rossi-Duchesne constatent,à propos du Martyrologe de Carthage (Martyrologium hieronynianum, p. Lxix) : Biftinia (Bithynia) nonnumquam Britiania factum esse liquet, ex Briltania Mauritania. L'analogie des faits est purement apparente. Dans le cas du martyrologe africain, non seulement le texte initial est différent, mais la tradition ne saurait étre la méme, puisqu'elle supposc, non point la coexistence,mais la substitution successive des variantes ; enfin, la substitution elle-méme de Mauritania à Brittania n'est sans doute pas indépendante des préoccupations régionalistes de l'auteur. LA PATRIE DE S. SOCRATE. 443 ius), que par la place qu'elles occupent dans le calendrier p 17 " Seplembre, 17 octobre). 29) C'est le S. Socrate d'Ancyre (en Abrettane) que connaissait l'auteur de la Vie de S'* Théodote. Comme son héroine, se rendant en Bithynie, passait par une ville qui s'appelait Ancyre, il a cru bon de méler l'histoire de S. Socrate à celle de S'* Théodote, sans prendre garde qu'il confondait Ancyre.d'Abrettane avec Ancyre de Galatie. 3?) Reste la question de Zénonopolis.S5i le culte de S.Socrate,peu répandu à ce qu'il semble, est un indice pour la situation de cette ville, ce n'est pas en Isaurie, mais en Abrettane qu'il la faut cher- cher, eten particulieraux environs d'Ancyre.L'inscription de Zéno- nopolis fournit d'ailleurs elle-méme une indication dans ce sens: les monuments dédiés à S.Socrate ont été construits par un architecte de Prymnessos, ville de Phrygie; orla région d'Ancyre (en Abretta- ne),oà nous plagons Zénonopolis, est précisément limitrophe de la Phrygie. Malgré tous ces indices concordants, la Zénonopolis de l'ius- cription de Braunsberg peut demeurer inystérieuse. Ce nom de ville apparait daps une inscription contemporaine de l'empe- reur Zénon ; il a pu disparaítre avec lui ou du moins n'avoir qu'une existence éphémére.1l suffit,en effet,de parcourir leslistes intitulées 60oi TÓv TÓÀeuv év Toig boOTepov xpóvoig ueruvouácOncav (r) pour constater que souvent les villes portant un nom d'empe- reur ont recu dans la suite des dénominations différentes, Paris, juin 19rr. : D. SEgRRUvs. (r) HigRocLES, ed. BURCKHARDT, p. 6t-69. EGERIA QU AETHERIA ? Dans l'étude qui précéde notre récente édition de la lettre de Valérius (r), nous nous sommes occupé, en passant, du nom de la pélerine (2). Notre but était surtout d'écarter la correction Euche- "ia, qui n'a pas d'attache paléographique et présente des difficultés phonétiques assez sérieuses. Quant aux deux autres formes (Egeria, Aetheria), nous les déclarions toutes deux bonnes, bien que, pour des raisons qui nous semblaient assez plausibles, nous préférions la derniére. Le R. P. Dom Wilmart vient de reprendre cette petite question dans la Revue Bénédicttne (3). Nous y consta- tons qu'au fond il renonce à la forme Ewucheria, tout en la regar- dant comme une conjecture recevable, une heureuse suggestion. Quant aux deux autres, il ne voit pas que l'hésitation soit possible un moment, si l'on a düment apprécié la situation. Le résultat est pour lui spontané, d'une exactitude mathématique : la lecon Egerza est seule en cause, seule traditionnelle (4). Ce serait celle que por- tait le manuscrit dont Valérius s'est servi pour la rédaction de l'épitre ; c'est celle, qui est attestée par deux autres témoins indé- pendants de celui-ci, savoir le catalogue de Limoges et la charte de Celanova (5). La variante ZAether:ia s'explique aisément, toujours d'aprés Dom Wilmart, comme une Correction. Elle demeure sans attestation réelle, une pure bévue ou, ce qui revient au méme, l'invention d'un scribe (6). Nous sommes d'accord avec Dom Wilmart pour ce qui regarde l'importance du point précis du débat. Il est par lui-méme insigni- fiant. Mais puisque l'on croit qu'une question de méthode y est impliquée et puisque c'est au nom de la critique textuelle et de la philologie qu'on veut rejeter la lecon ZAefherta, nous tenons à dire encore un mot sur cette minime affaire. (1) Anal. Boill.,t. XXIX, p. 377-99. — (2) Ibid., p. 385-86. — (3) T. XXVIII (1911), p. 68-75. — (4) Ibid., p. 70. — (5) Nous examinerons plusloin ce que vaut ce dernier témoignage. — (6) L. c., p. 74. ? " EGERIA OU AETHERIA 445 Dom Wilmart a recueilli les variantes du nom de la nonne gallega avec beaucoup plus de soin que nous ne l'avions fait nous- méme, et nous reconnaissons volontiers l'exactitude de plusieurs de ses remarques. Mais nous craignons que, pour le fond de la question, il ne soit trop affirmatif. De fait, nous ne nous expli- quons pas la facilité avec laquelle on élimine, comme l'inven- tion. d'un scribe, sans en donner la preuve, une lecon qui se trouve dans tous les manuscrits de la meilleure famille TCH et par suite dans l'archétype, d'aprés l'aveu de Dom Wilmart lui-méme (r). Sans doute, Egeria est représenté en apparence dans CT une fois sur trois. Admettons aussi que H, qui donne toujours Aetheria, ait corrigé le nom dans les deux premiers passages. S'ensuit-il que Egeria soit la vraie legon (2) ? Autant vaudrait dire que, dans le choix des variantes, il faut tenir compte du nombre de fois que chacune d'elles se rencontre dans les manuscrits. Notons du reste que la lecgon du titre ne peut fournir un argument décisif ; car le titre n'est peut-étre pas original, comme Dom Wilmart l'a trés bien remarqué, et, pour la transcription du nom, le rubricateur s'est tenu probablement à la premiére forme qu'il a trouvée dans le texte. En tout cas, la statistique définitive complétement süre, qui peut servir de base à l'argumention, ne serait pas, pour la meilleure famille des manuscrits, Egeria 2[3, Aetheria 1/3, mais Egeria 1|2, Aetheria x[2. Sans doute, la variante Egeria est confir- mée unanimement par l'autre groupe, moins bon, ES. Mais cela ne suffirait pas à prouver que Valérius ait lu et regu cette forme, L'argument définitif, celui qui dirime la question pour Dom Wil- mart, ce seraient ]la charte et le catalogue. : Il est vrai que le catalogue de Limoges préte un appui assez fort à la thése de Dom Wilmart. Mais il n'est pas moins vrai que ce témoignage ne suffit pas à éclaircir la variante Aetheria de l'archétype CHT, qui reste toujours une énigme dans l'hypothése du savant bénédictin. C'est en tenant compte de ce fait que nous avions indiqué, avec M. Meister, une autre voie pour résoudre la difficulté qui est réelle, et je m'étonne aussi, pour ma part, que Dom Wilmart ne l'ait pas remarqué. M. Meister écrivait à ce pro- pos : Neve mimis 1n eo haereas quo pacto ex E-THERIA corruptela EaE- RIA mala sit, utramque litleram T el G. inler. vocales in lingua volgari plerumque. aut. commutatam | esse aut. obmuluisse fac. memineris. (4). (1) Ibid., p. 73. — (2) Ibid., p. 74. — (3) Ibid. — (4) Rheinisches Museum für Phi- lologte, t. LXIV (1909), p. 339. 446 EGERIA OU AETHERIA ? Nous répétions à peu prés la méme chose. Mais soyons mainte- nant plus explicite. On sait que, dans le latin vulgaire de l'Espagne, le £ entre deux voyelles est une des consonnes les moins consistantes. Il se change souvent en d, lequel à son tour se transforme en Z aspiré dans le territoire portugais, dont il faut rapprocher la Galice, ou disparaít complétement, comme dans les autres régions dela péninsule (r1). Nous pouvons donc exprimer graphiquement, dans le cas présent, toutes ses transformations comme il suit : Aitheria — Eitheria — Eideria — Eweria — Eiherta — | Egeria. Rien de suprenant dans ce procédé, qui est en parfait accord avec toutes les régles philologiques. Maisil y a plus. La charte de Cela- nova précisément nous en fournit un exemple. M. Meister l'avait déjà signalé (12): Im indice autem Celanovenst, non solum Gertzae, sed eliam INGERARIUM fro ITINERARIUM legt tas Ferotinus monia. On verra par là avec quel peu de succés on peut invoquer le témoignage de la charte pour prouver que Egeria est la vraie . lecon. Ce fait acquis, demandons-nous maintenant s'il est possible de concevoir l'inverse, c'est-à-dire le passage de Egerta à Aetherta ou, ce qui revient au méme, du g au / ? Aucune difficulté pour la trans- formation de Egeria en Etherta ; mais, à partir de là, on ne saurait plus avancer de pied sür. Voilà une des principales raisons pour laquelle nous nous étions décidé à abandonner le nom Egerta pour celui de Aetherta, si bien fondé d'ailleurs paléographiquement et si commun en France et en Espagne parmi les contemporains de la pélerine. Il n'est pas besoin de recourir au lieu commun de « l'invention d'un scribe », qui, au fond, ne dit rien, pour expliquer cette variante. F?geriía n'est qu'une dérivation phonétique et orthogra- phique de ce nom, et il faut en revenir là, si on ne veut pas rejeter a priori et arbitrairement une lecon conservée par tous les manus- crits du meilleur groupe. Que cette transformation ait eu lieu, C'est ce que nous montrent ces mémes manuscrits, qui donnent les deux formes et la charte de Celanova, laquelle fournit, dans le mot zngerarium, un exemple parallele. Quant à l'époque oà ce changement s'est effectué, on ne saurait (1) R. MgNÉNbpEz PipAL, Manual elemental de gramática histórica espatsiola, 21 éd. (1905), p. 79; MEvER-LüBkE, Grammatik der romanischen Sprachen 11890), t. I, p. 362. — (2) L. c. EGERIA OU AETHERIA ? 447 pas la fixer exactement. En tout cas, on n'a pas d'argumoent positif pour le faire remonter à Valérius, tous les manuscrits ayant cté écrits plus de deux siécles aprés lui. Dien plus, on sait que toutes les transformations de ce genre se font lentement. Bref, nous croyons que ni la philologie ni la critique textuelle n'ont rien à craindre de notre procédé. Personne ne contestera l'exactitude du principe invoqué par Dom Wilmart à l'appui de sa thése (r). Mais peut-étre, le principe qui trouve réellement son application dans le cas présent, est-il plutót celui-ci: « De deux lecons différentes, celle-là doit étre préférée dont l'autre peut dériver ; celle-là doit étre rejetée, dont l'autre ne peut pas déri- ver » (2). Mais ne soyons pas trop affirmatif. Laissons à la forme Ererta la probabilité qu'elle a, tout en avouant quoe, jusqu'à preuve meil- leure, Aetherta est mieux fondé et a beaucoup plus de chance d'étre le vrai nom de la pélerine. Vienne. » Zach. GaRcí4, S. I. (1) L. c., pp. 74. 75. — (2) L. Foucx, Wissenuschaftliches Atbeiten. (1908), p. 221. LES SAINTS D'ADOUKIR Les piéces hagiographiques concernant les SS. Cyr et Jean sont assez connues pour que nous n'ayons pas à les analyser ni méme à les énumérer (BHG. 469-479). Il suffit de rappeler les prin- cipales,qui sont les trois allocutions prononcées par S.Cyrille d'Ale- xandrie à l'occasion de la translation de leurs reliques à Menou- thi, et le recueil des miracles qui a pour auteur Sophrone de . Jérusalem. Voici comment on s'accordait jusqu'ici à retracer la suite des événements. A Canope, Théophile d' Alexandrie avait fait disparaítre le temple de Sérapis et installé un monastére de religieux de Ta- bcnne, auprés d'une église dédiée aux saints Apótres. A Menouthi, une localité voisine, distante tout au plus de deux milles, il y avait un temple d'Tsis, qui fut également supprimé ; une église y fut con- struite sous le vocable des Évangélistes. Ces mesures ne suffirent pas à faire entiérement oublier aux populations les anciennes divinités. Cyrille d'Alexandrie sen émut et tenta d'y remédier en installant à Menouthi le culte d'un mar- tyr chrétien, sur lequel se serait reporté la confiance dont on continuait si obstinément à honorer la déesse. I| fit ouvrir à Alexandrie la tombe des martyrs Cyr et Jean, avec l'intention, semble-t-il, de ne transférer qu'un seul des saints corps. Mais les ossements se trouvérent mélés dans une telle confusion qu'il dut se résoudre à les prendre tous les deux. Il les déposa dans l'église des Évangélistes, Il y eut une cérémonie à Menouthi, le 1*' aoüt ; l'évéque y parla. La veille, il avait égale- ment prononcé quelques mots à Canope, pour inviter les moines à assister à la féte. A partir de ce jour le culte des deux martyrs prit un essor extraordinaire, dont les écrits de Sophrone rendent témoignage. On n'avait point jusqu'ici rapproché de cette version le récit des événements qui eurent lieu à Mcnouthi à la fin du V* siécle. Une cachette y fut découverte, oà l'on avait refugié une quantité d'idoles, et on. sut que les sacrifices et autres anciennes pratiques s'y continuaient en secret. Divers incidents amenérent un certain LES SAINTS D'ABOUKIR. 449 Paralios à dénoncer les paiens de Menouthi. Une expédition s'organisa, qui amena au grand jour les secrets du mystérieux sanctuaire et mit fin aux menées clandestines des paiens. En cette circonstance, les chrétiens de Menouthi se distinguérent surtout par leur faiblesse et leur pusillanimité. Ces détails et bien d'autres nous ont été conservés par un témoin oculaire, Zacharie de Gaza, auteur de la Vie de Sévére ' d'Antioche. Mgr Duchesne (1) a été frappé de la différence des situations que supposent, d'une part les documents concernant les SS. Cyr et Jean, de l'autre les récits de Zacharie. Le triom- phe des martyrs dans la premiére moitié du V* siécle lui parait incompatible avec l'état de choses constaté à la fin du méme siécle, et la contradiction lui paraít tellement irréduc- tible qu'il a recours à une solution assez radicale. La trans- lation des reliques n'aurait pas eu lieu à l'époque indiquée, mais au moins soixante ans plus tard, sous Pierre Monge, ou aprés. « Le nom de Cyrille a été introduit dans cette histoire « à la place de celui de Pierre Monge (482-490) ou peut-étre « de quelqu'un de ses successeurs immédiats ». La substitution des noms aurait été le résultat d'une poussée d'orthodoxie, dont il y a d'autres exemples. C'est ainsi qu'à Mopsueste on constata que le nom de Cyrille avait remplacé, sur les diptyques, celui de l'évéque Théodore. | Du moment que l'anachronisme est établi, on ne saurait, je pense, trouver une réponse à la fois plus ingénieuse et plus solide à la difficulté que Mgr Duchesne a encore le mérite d'avoir le pre- mier signalée. Mais, pour intéressante que soit la constatation dc l'état d'esprit des chrétiens de Menouthi à la fin du V* siécle, je ne vois pas avec une entiére évidence qu'il devienne inexplicable, dés qu'on admet la présence parmi eux des corps saints apportés par Cyrille d'une part et, de l'autre, l'attachement des paiens auxobjets de leur culte et à leurs anciennes superstitions. Il suf- fisait, semble-t-il, de dire que la cérémonie de la translation des reliques n'eut pas un effet foudroyant et qu'il fallut quelques années pour changer la face des choses. Les documents qui don- nent une impression contraire sont d'une époque — le VII* siécle — oüleculte des deux martyrs avait pris un grand développe- (i) L. DucuzesNE, Le sanctuaire d'Aboukir, BurLLETIN DE LA SociÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE D'ÁLEXANDRIE, n? 12, IgIO, p. 3-I4. P. SiNTHERN, Decr Rómische Abbacyrus in. Geschichte, Legende und. Kunst, RoMISCHE QUARTAL- SCHRIFT, f. XXII (1908), p. 196-239, n'a pas tenu compte du témoignage de Zacharie. | 450 LES SAINTS D'ADOUKIK. ment et ctait parvenu à son apogéc. Les petites homélics dc Cyrille n'ont pu étre que l'expression d'un espoir qui, sans doute, ne s'est réalisé que bien lentement. It comme nous savons que la fortune du sanctuaire de Menouthi — plus tard Aboukir, appa Küpoc, — a.cté faite surtout par les pelerins étrangers, nous - constaterions peut-étre ici un fait assez universel, c'est que, dans les lieux de pélerinage, ce ne sont pas les habitants qui profitent le plus abondamment des fruits spirituels que l'on vient y chercher. * Et voici un indice qui pourrait du méme coup fixer la vieille chro- nologie et rendre plausibles les considérations que nous venons d'énoncer. Eunape (fT aprés 414), dans sa Vie d'Aedesius, s'occupe de la ruine des temples paiens de Canope, dela colonie monastique qui s'y établit et des reliques des martyrs que l'on commenga à y vénérer. Le passage suivant est surtout intéressant: 'Ooréa yàp kai xepalàág TUv émi moMoig dóuaprüuacgiv éaÀukóTUv OuvaMZovtecg, oüg TÓ ToÀtnikov ékóÀhaZe bikaOTüpiov, OcoUg T€ &mebeíkvugdav kai TpogGekalMvóo0vro Toi; [uviuagi) kai kpetrrouc UTeÀlóáufBavov eivat uoÀuvópevor Tpóc TOlg Tápoicz. Máprupec voOv ékaloO0vro kai Oiákovoi Tiveg xai TpéoBeig TUV aitmoeuv Tap TUV Oeuüv, ávópómoóa óebouleukóta xaküg xai uóáoTi£t karaóbeba- ravnuéva, kai Tàg Tfjg uoxOnpiag ureaàg év Toig eibuNotg gé- povra (BoissoNADE, éd. Didot, p. 472). Eunape, il est vrai, ne pro- nonce pas le nom de Menouthi, maisil semble bien en disant rà T€pi tóv Kávuov iepà avoir en vue toute l'agglomération dont Canope .était la partie principale avec son temple de Sérapis ; Menouthi, oà se trouvait le temple d'Isis, y était relié par une route bordée de villas, de bains et d'autres monuments. L'écrivain peut donc ne pas avoir voulu préciser et le sujet l'amenait à rester dans un certain vague, s'il a voulu faire allusion à la cérémonie de la translation des reliques dans l'église des Évangélistes, Nous savons en effet que les moines de Canope y prirent part, sur l'invi- tation de l'évéque. Cela étant, on ne peut s'empécher de penser que nous avons dans le passage d'Eunape un souvenir de la céré- monie présidée par Cyrille. Les translations des reliques n'étaient pas, aprés tout, si fréquentes, elles laissaient des souvenirs dura- bles, et rien ne fait soupconner que Canope avant Menouthi ait été le théátre d'un événement de ce genre. Mais si Eunape a pu avoir connaissance de la translation des SS. Cyr et Jean, celle-ci a eu lieu dans les premiéres années du V* siécle et au commen- cement de l'épiscopat de Cyrille. — | H. D. BULLETIN DES PUBLICATIONS HAGIOGRAPHIQUES N. B. Les ouvrages marqués d'un astérisque ont été envoyés à la rédaction. 122.— K.CoNr: RosstiNt. Vitae sanctorum indigenarum. l. Acta sca- ci Abakerazun. Yl. Acta sancti Takla Hawaryat. Rome, De Luigi, 1910, deux volumes in-89 : textus, 135 pp., versio, 120 pp. CORPUS SCRIPTORUM CHRISTIANORUM ORIENTALIUM. Scriptores aethiopici, ser. altera, t. XXIV.— Le XV* siécle vit éclore et se propager en Éthiopie une sorte de schisme ou d'hérésie monastique. Ses adhérents paraissent avoir fortement réduit, sinon rejeté tout à fait, le culte de la Vierge et celui de la croix ; le reste de leur doctrine, s'ils en avaient une, demeure enveloppé de mystére. Leur fondateur étaitun certain Abba Istifanos ou Étienne, d'oü leur nom de Stéphanites. Une répression implacable se déchaina contre eux et, aprés les avoir exterminés au bout d'un siécle de luttes, s'appliqua encore à effacer leur souvenir. Les instructions spirituelles d'Istifanos, rédigées par lui-méme ou recueillies par ses disciples, n'ont pas été retrouvées et ne le seront sans doute jamais. Sa Vie, qui fut écrite peu de temps aprés sa mort (Cowr1 RossiNr, texte p. 9, trad. p. 0), doit étre considérée comme perdue. Perdues également les légendes et les Passions des saints et des martyrs de la secte. Le fondateur avait formellement recommandé de les mettre par écrit pour l'édification et l'encouragement de ses fidéles. La Vie d'Abakerazun en mentionne quelques unes : Confession de six moines appréhendés par les satellites de l'empereur, à la porte de la caverne oü le saint se tenait caché (texte p.19, trad. p. 18), Passion de plusieurs martyrs au monastére de Qeferyà (texte p. 21, trad. p. 29), Vie d'Abunafer, disciple d'Abakerazun (texte p. 37, trad. p. 33) : tout a disparu, et la piéce que M. Conti Rossini a eu la bonne idée de publier et de traduire est, jus- qu'à présent, le seul monument demeuré de cette littérature. Étant donné le milieu spécial pour lequel elle fut composée, on: s'atten- drait à la trouver encore notablement inférieure au niveau moyen de 452 BULLETIN l'hagiographie éthiopienne. Mais il n'en est rien. Le témoin oculaire qui a raconté la vie d'Abakerazun, a tracé de son maitre un portrait sans art, mais vivant et presque tout à fait raisonnable. Les terribles persécutions endurées par le pauvre homme sont énumérées, avec des détails précis, dans une narration qui respecte la vraisemblance non moins que la chro- nologie et la topographie. Abakerazun y apparait comme un doux obstiné, prét à tout subir sans se plaindre, pour l'idée qu'il s'est faite de la perfection chrétienne. Les lecons qu'il adressait à ses disciples ont une portée morale infiniment supérieure aux extravagances ordinaires de l'ascétisme éthio- pien. Du reste, sa vie ne contient pas trace des doctrines propres de la secte. À en juger par cet exemple, les Stéphanites étaient surtout des maniaques ; leur idée fixe mise à part, ils valaient sans doute beaucoup mieux que l'orthodoxie monophysite, dont ils subirent si courageusement les fureurs. Abakerazun mourut en exil, le 28 genbot (13 mai) r47r, à l'áàge de. 81 ans. Il était né prés d'Axum et avait commencé par suivre la discipline monastique de l'abbé Samuel au monastére de Hajgwemze. Entré vers 1409 dans la secte des Stéphanites, il en était devenu le chef depuis la captivité du fondateur. Le manuscrit d'aprés lequel sa Vie est publiée, est une copie moderne exécutée pour Ant. d'Abbadie (Paris, Bibliothéque Nationale, fonds d'Abbadie, n? 174). Il est malheureusement trés fautif ; et nous regrettons que M. C. R., avec sa profonde connaissance de la langue, n'ait pas déployé plus d'efforts pour le rendre lisible. P. 28, au lieu de:f/49' 4 : ACC av FE E : traduit par. Sinutbium. Arstamateydes, (p. 25), il faut dire : 4,44 : Aa» FC? E: : ( AC ov T-£ Rn :) Sinuthium. archimandritam. — P. 35, 1. 19: les fréres se rassemblent AfI2A : HOT : 44-29 : EDT : c'est-à-dire, non pas pour la féte de l'Épiphanie (trad. p. 32), mais pour celle de Ste Fébronia. Avec la Vie de Takla Hawarjat nous retombons dans la plus basse lit- térature d'édification qui ait eu cours en Éthiopie. Cette histoire, qui se présente sous la forme d'uu panégyrique pour la féte du saint, était déjà connue par les longs extraits que M. B. Turaiev &8 donnés en traduction russe (cf. xal. Boll., XXVII, 427). Néanmoins, à raison des quelques services qu'elle peut rendre, il n'était pas mauvais qu'on en possédát le texte. M. C. R. l'a édité d'aprés l'exemplaire unique conservé dans le manuscrit 63 du fonds d'Abbadie. L'introduction qu'il y à jointe est fort sommaire, mais une autre publication qu'il projette lui donnera occasion de revenir sur quelques passages plus intéressants de la Vie de Takla Hawarjat. P. 88,1. 3-4,les mots («71 , :) 41? : flU4, : (272: AFF : £hil: : 0-497 : ne signifient pas petra in. Romani imperii civi- Late, cut nomen. est Tripolis (cf. trad., p. 79), mais plutót: lapis, in urbe Roma, qui dicitur Tetrapylon ; allusion à un passage des Actes apocryphes DES PUBLICATIONS HAGIOGRAPHIQUES. 453 de S. Pierre (cf. E. A. Wallis BupcE, Te Contendings of the Apostles, I, London, 1899, p. 7-8). — rad. p. x19, au lieu des mots: Ice, o filii mei, quae Dominus mihi concessi, il faut rétablir le texte connu: Ecce ego el pueri mei, quos dedit mihi Deus (Is. 8, 18; Hebr. 2,13) : 3€ : A? : «0» £. 4e : nui : A7 IL Ads C : — Trad. p. 63,1. 1: comesestun lapsus pour cosa. Ce n'est pas le seul; mais M. C. R. a trop bien mérité des études orientales pour quil soit encore permis de le taquiner avec de pareilles vétilles. Ip 123. — F. Nau et L. LeROov. Les légendes syriaques d'Aaron de Saroug, de Maxime et Doméce, d'Abraham mattre de Barsoma et de l'empereur Maurice. Les miracles de saint Ptolémée, dans PATRO- LOGIA ORIENTALIS, t. V [19to], p. 693-808. — Le t. V dela Patrologia orientalis, oà nous avons trouvé le premier mois du synaxaire arménien (voir ci-dessus, pp. 5-8, 375-76), s'est clóturé par un « recueil de monogra- phies » composé en entier de légendes hagiographiques. Nous en indique- rons briévement le cóntenu. 1?) Une Vie syriaque d'Aaron de Sarüg par son disciple Paul (p. 701-49). Cette attribution est un premier mensonge, suivi de beaucoup d'autres. Il n'y a rien à retenir de cette piéce, sinon peut-étre l'existence d'un vague S. Aaron, fondateur d'un monastére sur le mont Berichà, prés de Méliténe, oü sa légende parait avoir été localisée. L'anecdote du démon enfermé sous une auge en pierre magnétique,que le saint l'avait condamné à transporter, rappelle, dans sa premiére partie (p. 739-41), un miracle de S. Grégoire le - Thaumaturge,d'aprés une Vie arménienne (cf. A. PoucELEr, Recherches de science religieuse, I, 1910, p. 158), et dansla seconde (p. 741-43), une historiette qui avait cours en Ántiochéne, au sujet de S. Barlaam du mont Casios (cf. Mélanges de la Faculté Orzentale de Beyrouth, III, 2, p. 8xo). La région de Méliténe dans la petite Arménie est une maniére de carre- four, qui a trés bien pu servir de confluent à ces deux sources. Aaron passe pour étre mort à l'áge de x18 ans, le 28 mai 337, le jour de la Pentecóte, à 9 heures du matin. Ce chiffre et cette date inspirent le méme degré de con- fiance que le personnage et son histoire. Mais gráce à cette indication, le S. Aaron mentionné au 28 d'iar dans le martyrologe de Rabban Sliba, est identifié avec une évidence absolue (voir 4zai. Boil., XXVII, 184). Nous avons cru autrefois qu'un autre Aaron, marqué au 22 octobre, ne faisait qu'un avec le précédent (ibid. p. 166) ; mais depuis lors nous avons remar- qué que, d'aprés une notice de Jean d'Asie, un prétre arménien de méme nom est mort à Constantinople, dans le monastére des Syriens, le 22 octo- bre 560 (LAND, Anecdota syriaca, Il, 222-24). 1l est vrai que le livre de - monachis orientalibus, qui nous a conservé cette information, n'a guére laissé de traces dans le martyrologe de Sliba. Mais l'exception isolée que nous croyons constater ici pourrait prouver uniquement que les chapitres 4.54. BULLETIN composant le recueil actuel n'avaient point à l'origine la cohésion qu'on leur suppose assez gratuitement. 2^ Vie des SS. Maxime et Doméce. Deux recensions syriaques de la légende connue. L'une suit d'assez prés le texte copte publié par M. Amé- lineau (BHO. 742) ; elle est publiée in extenso (p. 752-62). L'autre y ajoute trois miracles, qui sont publiés en appendice à la premiére (p. 762-66). 3» S. Abraham, qui fut, dit-on,le maitre du fougueux monophysite Bar- sauma, est mentionné par le martyrologe de Sliba au 18 avril, date de sa " mort (t. c., p. 180). Son histoire aurait été écrite par un autre de ses disci- ples, nommé Étienne, qui fut élevé à l'épiscopat. Le petit texte syriaque, qui nous est donné ici (p. 768-73), se présente comme un extrait de cette Vie. On y apprend qu'Abraham était né à Constantinople et qu'il fonda un monastére en Syrie sur la « Haute Montagne, pres d'Antioche ». Le reste est de la basse hagiogrephie et fait douter que le susdit Étienne, s'il a réel- lement existé, ait jamais connu Màr Abraham. 4? La mort tragique de l'empereur Maurice, brülé vif au milieu du Bosphore par l'usurpateur Phocas (22 nov. 602), a inspiré un récit d'édifi- cation, qui semble destiné à prendre place dans un synaxaire ou dans une collection d'Actes des martyrs (p. 773-78). Maurice exergait un réel ascen- dant sur le roi de Perse Khosrau II, qu'il avait jadis aidé à triompher de son rival Bahram. Il sut en profiter à l'avantage des chrétiens d'Orient, et l'on ne s'étonne pas trop de lui voir faire figure de saint, dans le manus- scrit de Paris syriaque n? 309, qui est d'origine nestorienne. Les quatre textes qui précédent ont été publiés et traduits par M. l'abbé "Nau, à qui nous épargnons pour cette fois nos compliments sur son inlassable activité. 9» « Les miracles de S. Ptolémée », qui remplissent le reste du fasci- cule, sont une des derniéres publications du regretté abbé Leroy. Ces récits, au nombre de six, ne répondent que trop bien, fond et forme, à ce que l'on attend des thaumaturges copteset de leurs historiographes. Le texte est en plat arabe égyptien, et les corrections que l'éditeur y a faites ga et là ne sont toujours celles qui s'imposaient tout d'abord. P. 78r, 1. 5, lal. nevautpasmieux que j|, comme porte le manuscrit ; lire Cl. Ibid, l 9, la legon juaJ| 5 : «étroit de poitrine » ou « de cceur », c'est-à-dire impatient, ne gagne pas à étre modifiée en 4 j| o : « étroit de patience ». Mais ce n'est pas à de telles vétilles que l'on aime à songer devant l'eeuvre prématurément interrompue d'un savant modeste et désintéressé. Les services qu'il a rendus dans sa trop courte carriére ont le prix des efforts qu'ils lui ont coütés, et de plus heureux que lui auront eu moins de mérite. PP. DES PUBLICATIONS HAGIOGRAPHIQUES., ] 455 124. — A. KuakHANOV. Marepia.ru ro rpysuuckKoi ariozorim no pyxko- nBEC4w5 X zmbka. Moscou, 1gro, in-8?, xxvi-80 pp. (— Tpymua no socro- konzbnrauin, fasc. XXXI). 125. — A. KHAKHANOV. JKurie c». Oeojropa Crparmaara m Tmpona m» rpysmmekolh nepesomb, dans Boroczosckiü Bhcrumkz, r91o, t. III, p. 324- 332. | Les « matériaux hagiographiques » mis au jour parle professeur Kha- khanov sont extraits du ms. 57 du couvent des Ibéres, au mont Athos. Ce précieux document a été décrit, en grand détail, par M. N. Marr, dans une monographie que nos lecteurs connaissent déjà (1). M. Kh. n'a pascru nécessaire de reviser les indications de son éminent devancier. Son recueil comprend d'abord une Passion de S. Théodore, sur laquelle nous revien- drons dans un instant, et l'histoire de S. Romain le Néomartyr, dont il y a été longuement question ci-dessus (p. 393-427). Le reste du volume est rempli par dix Vies ou Passions, d'importance diverse. C'est encore à M. Marr que revient le mérite de les avoir identi- fiées (Hs HOB5süKM HA Aeon, dans JKypnare Munucrepcrsa Hapoyruaro IIpocsbmenis, (cccxxir, 1899, partie scientifique, p. 1-24). Toutes ces pié- ces sont traduites de l'arménien, d'aprés des originaux en partie connus et publiés. Les voici, suivant l'ordre oü elles se présentent dans l'édition. II. (p. 10-24). Passion de S. Sukhias et de ses compagnons. C'est, nous dit M. Marr, une traduction littérale du texte publié (par Alishan) dans DU bhpp duylpuljafip — Libri armenii, XIX, 33-56 (BHO. 1104). M. Kh. fait observer, avec raison (p.xr-xit), que la version géorgienne est allongée d'un passage relatif aux reliques de ces martyrs et à la préten- due vision de l'empereur Constantin qui en aurait amené la découverte. Il fallait ajouter que la source de cette histoire est connue. Aucher en a pu- blié le texte arménien dans les notes de son grand recueil de Vies des saints t. II, p. x19-20 (BHO. 1105). — IV. (p. 47-49). Passion de S. Isaac (Sahak) le Parthe. Original disparu. M. Marr suppose que l'historien Élisée l'aurait eu entre les mains (t. c., p. 19). — V. (p. 49-51) Passion de S'* Sudanik : répond trait pour traità la plus courte des deux Passions arméniennes (BHO. xro8). Une autre rédaction géorgienne, notablement plus longue, a été insérée dansle grand recueil de Sabinin,b55600339»ab b59o5;, Pp. 181-92. M. Kh. trouve regrettable que M. Marr ne dise point quel rap- (1) Ci-dessus p. 40r, note 7. Nous nous permettons d'exprimer le regret que le catalogue ou plutót la liste sommaire des manuscrits géorgiens d'Iviron, tout récemment traduite par M. O. Wardrop dans le Journal of theological studies, t. XII (1911), p.593-607, n'ait pas été corrigée et mise au point d'aprés les travaux de M. Marr. La savante revue d'Oxford avait habitué son public à une informa- mation plus consciencieuse. 456 BULLETIN port existe entre cette version et la Passion arménienne développée (HO. IIC7). S'il tenait à le savoir, rien ne l'empéchait d'y regarder lui-méme. Il n'aurait pastardé à reconnaitre que ces deux piéces sont séparées par d'assez larges différences. — VI. (p. 51-57). Passion de S. lazdbuzid. Tra- duction de /33HO. 433. — VII. (p. 57-60). Histoire des SS. Aristaces, Ver- thanes et autres descendants de S.Grégoire l'Illuminateur.Original inconnu. — VIII. (p. 60-62). Passion de Ste Sanducht. Traduite de BHO. 1040. — IX. (p. 63-65). Passion de S. Oski et de ses compagnons. Traduite de BHO. 709. — X. (p. 65-69). Passion des SS. Nerses et Khad. Original inconnu. — XI. (p. 70-72). Histoire de Vardan et de ses compagnons. Version d'un original arménien qui ne répond à aucun des textes connus et que M. Marr semble vouloir ranger aussi parmi les sources d'Élisée (t. c., P. 19). — XII. (p. 72-77). Passion des SS. David et TiridSan. L'original s'est perdu sans laisser de traces et la version géorgienne est, semble-t.il, le seul souvenir qui reste de ces deux martyrs. David et TiridSan étaient deux jeunes Arméniens, fils d'une veuve chrétienne. Ils furent mis à mort par leur oncle qui convoitait leurs biens. Cet oncle était idolátre. Frappé de cécité en punition de son crime, il fut guéri miraculeusement et se con- vertit au christianisme. Cela se passait djoynó3b» 3»630530b»b» «o5 b505000630b 30»36»0b», « sous le roi Arsace, Héraclius régnant sur les Grecs ». Ce synchronisme est une lourde contradiction. Il y a d'autres invraisemblances dans cette histoire, qui est difficilement acceptable en sa teneur actuelle. E Tous ces documents sont reproduits, sans l'ombre d'une annotation critique, d'aprés une copie faite pour M. Kh. par un moine d'Iviron, le P. Bakradze. L'éditeur nous prévient (p. xxiv) que cette copie n'est pas entiérement fidéle, et qu'il n'a pu en obtenir la vérification, son auteur étant mort depuis plusieurs années. En effet, dans le texte traduit ci-des- sus, il est aisé de remarquer un certain nombre de lecons si évidemment fausses que nous les avons traitées comme de pures fautes d'impression. Ainsi, par exemple (KHakHANOV, p. 3I, l. 8-9), 5pdc3b5359»oo», «de l'Orient », au lieu de 5(5005b5359»»«o, «vers l'Orient », que tout le contexte suggére, sans doute possible(r). À ces erreurs du copiste se sont ajoutées, par un dernier malheur, une assez forte série d'accidents typo- graphiques. M. Kh. défend avec une certaine vivacité un de ses précé- dents travaux contre un critique méticuleux, qui s'est donné le plaisir féroce d'y compter, « en chiffres ronds », 300 fautes d'impression (p. xxvi). je ne sais s'il a été bien inspiré d'agacer ce terrible homme ; car si l'autre se pique au jeu, les Matiériaux d'hagiologie géorgwnne pourraient lui (1) Cf. supr. pp.396 et 414. Méme faute probablement, KHAKHANOY, p.29,1.I9-20: 53£33500, pour b9$733505«.à moins que le texte n'ait porté primitivement : «au sortir de Séleucie » (cf. supr. p. 412). bis DES PUBLICATIONS HAGIOGRAPHIQUES. 457 fournir matiére à de nouvelles statistiques. Mais ce sont là des défauts secondaires, sur lesquels nous avons les meilleures raisons de ne pas insister et dont il serait peu équitable de prendre prétexte pour déprécier l'utile publication de M. Kh. , Son article sur S. Théodore est destiné à servir de préface à la Passion géorgienne du saint, ou plutót il est la répétition en d'autres termes des idées exprimées dans l'introduction du volume (p. 11-xi). Celle-ci laissait pourtant quelque chose à dire et les sources immédiates du document pourraient étre distinguées plus nettement. Le texte géorgien est presque certainement traduit de l'arménien ou composé de piéces traduites de l'arménien. Tout le début du récit, oà sont relatées la naissance de S. Théo- dore, son éducation, sa lutte avec le dragon etc., rappelle de fort prés la petite histoire De Amasia civitate ac de nativitate S. Theodori (BHO. II7I). Ailleurs, c'est un original grec qui apparait à travers une double traduction. Dans ses grandes lignes, le texte géorgien est une compilation hétéroclite, oü la légende de Théodore le stratélate est entremélée à celle de Théodore le conscrit. M.Kh., à qui les travaux du P. Delehaye semblent avoir échappé, tient encore les deux Théodore pour des personnages dis- tincts (Marepiazm, Iv et suiv. ; JKurie ca. Oeonopa, 317). Pour la question d'histoire littéraire, ce point de vue ne tire pas à conséquence. La dualité des saints Théodore était généralement admise quand on s'avisa de fusion- ner leurs légendes et nous ne voudrions pas jurer que l'hagiographe qui se chargea de l'opération ait eu clairement conscience qu'il supprimait un dédoublement artificiel. Mais son intention de réunir sur la téte d'un méme personnage l'illustration des deux homonymes n'en est pas moins évidente. Elle apparait jusque dans le titre qu'il a donné à sa rhapsodie. On en remarquera l'énoncé : « Premiére semaine du caréme, le samedi » — c'est à cette date que les Arméniens fétent Théodore le stratélate — « mémoire du saint et victorieux Théodore d'Euchaita, ToÜ véou oTpa- Tu)üTrou Yvevouévou (35g9»3: b6»óocmó»x 93amga»5393g»oby , Sa vie et ses exploits. » M. Marr est vivement repris par M. Kh. pour avoir rendu les mots transcrifs ci-dessus par « Tiron » (ri). Ce n'est pourtant pas si mal traduit, puisque t']puv — fixo signifie, par définition, un soldat nouvellement entré au service. Cependant l'observation de M. Kh. n'est pas une pure chicane. C'est avec une intention marquée que le rédacteur . delalégendea évitéle mot trjpwv, pour le remplacer par une locution contenant un paronyme de OtpatTnAóTnQg. Cette périphrase est déjà un trait du syncrétisme dont toute la piéce est inspirée. ' Au début de son article, M. Kh. se plaint, en quelques termes assez tran- (i) 3anmcxa, t. c.. p. 6r. Observer les variantes orthographiques du méme titre géorgien, chez les deux auteurs. ANAL. BOLL. XXX. 31 458 ; BULLETIN chants (p. 324-25), de l'indifférence que les savants d'Europe montrent à l'endroit de la littérature géorgienne. Les « savants d'Europe » onttort, évidemment, de négliger cette lumiére, qui leur éclairerait en effet plusieurs cótés de l'horizon. Mais pourquoi ceux qui l'ont allumée mettent- ils tant d'obstination à la tenir sous le boisseau ? Là oü leurs publications ne deviendront pas accessibles en temps utile ou continueront de ne l'étre pas du tout, on gardera philosophiquément l'habitude de les traiter comme inexistantes. Si c'est la faute de quelqu'un, ce n'est pasla nótre. — P. P. 126. — * Omaggio della Società italiana per la ricerca dei papiri greci in Egitto al quarto convegno dei classicisti tenuto in Firen- ze dal XVIII al XX aprile del MOMYXI. Firenze, Ariani, I9II, in-45, 26 pp., fac-similés. 127. — * Arthur S. HuNr. Catalogue of the Greek Papyri in the John Rylands Library Manchester. Vol. I. Manchester, University Press, I9I1, gr. in-45, X11-202 pp., Xo planches. 128. Papyri. Part VIII, edited with L'anslaBons and notes: London, Offices of the Egypt Explora- tion Fund, 19rr, in-45, 314 pp., 7 planches. 129. — Paul M. MEvzn. Die Libelli aus der Decianischen Chris- tenverfolgung, ABHANDLUNGEN DER KÓN. PREUSSISCHEN ÁKADEMIE DER WISSENSCHAFTEN, phil.-hist. Classe, 1910, Abh. V., in-4?, 34 pp., planches. Si l'euvre laborieuse'du déchiffrement des papyrus, qui se poursuit , partout avec une louable émulation, a surtout profité jusqu'ici aux études - classiques et à la connaissance de la vie et des institutions romaines, il y a tout lieu d'espérer que l'hagiographie, à son tour, en retirera d'importants résultats, ne füt-ce que pour déterminer l'áge de certains textes dépourvus jusqu'ici de toute attache chronologique. La société italienne pour la recherche des papyrus grecs, qui ne se contente pas d'accumuler, mais qui déchiffre et commente les textes sous l'habile direction de M. G. Vitelli, vient de mettre au jour, avec d'autres fragments qui nous concernent moins directement, une partie des Áctes de St* Christine d'aprés un papyrus du V* siécle, dont l'autre face contenait la Passion de S. Paphnuce. Ce n'est pas le moment de chercher à éclaircir la question si embrouillée des origi- nes du culte de S:** Christine et de ses homonymes. M. Lorenzo Cammelli, l'éditeur du fragment, a bien indiqué ces difficultés, et rappelé que les idées de De Rossi avaient été notablement influencées par ce fait que S'* Christine lui semblait avoir été complétement négligée par les hagio- graphes grecs. À défaut du papyrus d'aujourd'hui, il suffisait de la notice des synaxaires au 24 juillet (Sysax. Eccl. CP. 839) pour se persuader du contraire. Comme c'est généralement le cas, cette notice est le résumé d'un texte plus développé, et l'on peut affirmer que la Passion de St* Christine lue par le compilateur était au moins apparentée à celle du papyrus : DES PUBLICATIONS HAGIOGRAPHIQUES. 459 abr fjv éx Tfj; Tupiuv móNeuc OUpfavoü rtvoc aTpatrQAárov Ovpárnp. La martyre se présente également comme la propre fille du juge Urbain dans le fragment antique. Enn attendant que nous ayons le loisir de nous occuper des textes dela Passion de S'* Christine du ms. 29 de Messine (voir Axal. Boll., XXIII, 37) et du ms. 17 du Patriarcat de Jérusalem (PAPADOPOULOS-KERAMEUS, I, 74), les vingt-cinq lignes qui nous restent du vieux texte donnent une idée suffisamment nette de la catégorie à laquelle il doit se rattacher ; c'est celle des récits d'imagination mélés de rémi- niscences et de lieux communs. M. Cammelli a souligné plusieurs paralléles avec les Acta Barba»: publiés ici-méme (Anal. Boll., XXIX, 276). D'autres morceaux encore les lui fourniront également avec d'autres piéces de rap- port. Il est intéressant de constater, par un exemple suffisamment daté, quelles origines lointaines peut revendiquer ce genre d'hagiographie. Nous n'apprenons malheureusement rien de nouveau sur S'* Christine elle- méme ; la découverte d'un sanctuaire de la méme époque serait autrement importante à ce point de vue que celle d'une légende. M. Hunt, qui s'est consacré à la lecture des papyrus avec une science et une abnégation à laquelle tout le monde savant rend hommage, a décou- vert, dans le fonds dela John Rylands Library de Manchester (n? xo), un fragment hagiographique du VI* siécle, oà malheureusement le saint n'est pas nommé, On reléve, dansles paroles du martyr, la mention du tour- ment de la faim et de la soif enduré durant vingt jours. On songe tout natu- rellement à S, Lucien, et c'est l'idée qui nous était venue à la lecture du passage que M. H. a bien voulu nous communiquer. Toutefois le texte ne répond pas à la Passto Luctant que nous possédons. Il reste là un probléme à résoudre. Ce sera un hasard presque miraculeux si on retrouve un autre bout du papyrus mutilé. Dans les papyrus d'Oxyrhynque, récemment publiés, nous en rencon- trons deux du cinquiéme-sixiéme gsiécle avec des noms de saints. Dans le n. I51I,une amulette chrétienne,nous relevons les suivants :tpeopeíaic Tfjc begmoívng fuv Tg Ocorókou xai Tüv évbóEuwv dpyapréhuv xoi TOO ávíou xai évbóEou | dmoGrÓAou xai eUa[yehuoto0 xai Ocoló[ou "Iluávvou xai ToO dyíou Xepüvou kai ToO dyíou OuoEévou xai ToO évíou Brrupoc xoi roO áyíou 'lobgTou kai móvruv TÀv dyíuv. S. Philoxenus est mentionné dans une autre piéce, n. 1150: 'O Oeóg ToO Tpoctárou fjv ToO áy(ou DuXoEEvov. L'économe ToO &yíou "louoTov et le uaprÜpiov de ce saint figurent dans une piéce antérieurement publiée (n. 941). | Tout le monde connait les /ibellt ou certificats délivrés durant la persécu- tion de Déce à ceux qui avaient sacrifié aux idoles. M. Ch. Wessely avait réuni les cinq exemplaires découverts avant 1906 dans son recueil intitulé Les plus anciens monuments du christianisme écrits sur papyrus (Patrolo- 460 BULLETIN gia orientalis, IV, 2). Nos richesses en ce genre viennentde s'accroitre notablement par les acquisitions récentes de la. bibliothéque de la ville de Hambourg, parmi lesquelles il n'y a pas moins de r9 libelli nouveaux pro- venant tous du village de Theadelphia, qui jusqu'ici n'en avait livré qu'un - seul (WzrssELv, p. 113). M. Meyer publie tout le groupe de Theadelphia, soit vingt exemplaires, et le fait suivre des quatre autres, de provenance diverse. Déjà la collection n'est plus compléte et il faut y ajouter le n. 12 de la John Rylands Library (publié par M. Hunt), provenant d'Arsinoé et remarquablement conservé. Les porteurs de ces attestations étaient-ils tous des chrétiens, comme on l'a pensé (cf. plus haut p. 117) ? Il n'est pas impossible, hélas, qu'il y en ait quelques-uns dans le nombre. Toutefois rien ne l'indique. Mais le nombre des exemplaires conservés montre assez que l'édit de Déce fut poussé avec vigueur. Dans l'abondante « littérature » réunie par M. Meyer, je cherche en vain P. FRANcHI, Due ltbelli originali di libellatici dans le Nuovo Bullettino d$ archeologia. cristiana, 1, 68 etsuiv. | H. D. 130. — * Conradus KirgcH S. I. Enchiridion fontium historiae ecclesiasticae antiquae. Friburgi Brisgoviae, Herder, r9ro, in-89, xxix- 636 pp. Mk. 8. — Le recueil publié par le P.C. Kirch est appelé à rendre de réels services aux étudiants en théologie. Il y alà, rangés par ordre chronologique et partagés en plus de mille numéros, un grand nombre - d'extraits de l'ancienne littérature chrétienne ou des Péres. Ils sont publiés avec grand soin et d'aprés les meilleures éditions; aux textes grecs est jointe une traduction latine. Ces passages, souvent cités dans les cours de théologie, n'étaient pas tous.facilement accessibles. Une bonne table des matiéres permet de retrouver aisément les morceaux afférents à un méme sujet ; dansl'idée de l'auteur, ils pourront étre utilisés pour les exercices pratiques des séminaires. Le nouvel ouvrage supplée en quelque facon à toute une bibliothéque ; il va de soi que quiconque veut pousser à fond une question ne pourra pas se contenter de ces glanures, ni se faire d'aprés elles seules une idée compléte et juste de toute la patrologie. Le choix de cer- taines piéces peut sembler discutable. Prenons comme exemple l'in- vention de la croix à Jérusalem : nous trouvons aux n. 842 et suiv. le récit - de Sozoméne ; plus haut, aux n. 473 et suiv.,le témoignage de S.Cyrille de Jérusalem sur la diffusion des reliques de la croix. Comme éléments d'une discussion,ces textes sont évidemment insuffisants ; il faudrait ou les suppri- mer, ou, si on veut examiner à fond la question, y joindre le récit de S. Ambroise (P. L. XVI, p. 1400 et 1401, n. 45), celui de Rufin (ib. XXI, P- 475 Sq.) etc. Mais l'ouvrage prendrait peut-étre des proportions qui ne cadrent pas avec le plan de l'auteur. Tel qu'il est, on peut lui prédire un légitime succés; il forme le pendant de /'Enchiridton symbolorum de Denzinger-Bannwart et est non moins indispensable à tout étudiant en DES PUBLICATIONS HAGIOGRAPHIQUES. 461 théologie. L'usage courant auquel est certainement appelé ce précieux manuel ne tardera pas à apprendre comment on pourra le perfectionner encore. | V. D. V. 131. — * D. A. WirMARr. La lettre LVIII de saint Cyprien parmi les lectures non bibliques du lectionnaire de Luxeuil. Extrait de la REvuxe BÉNÉpiCTINE, t. X XVIII (1911), p. 228-35. — Parmi les six lectures extrabibliques du célébre lectionnaire mérovingien de Luxeuil (Paris, Bibl. Nat. lat. 9427), deux ont été empruntées à un passionnaire : fol. 33-72, la Passion de S. Julien d'Antinoé (BHL. 4523) et, fol. 198*-21r, la Passion des apótres Pierre et Paul par le Pseudo-Marcellus (BHL. 6657). C'est, semble-t-il, à tout le moins pour la Passio S. Iuliani, le plus ancien exemplaire actuellement connu. L'intéressante notice du R. P. D. Wilmart mérite d'autant plus d'étre signalée ici que le Parisinus 9427 a malheu- reusement été omis par nos collégues dans leur catalogue des manuscrits hagiographiques latins de la Bibliothéque Nationale. A. P. 132. — * Hans LrETZMANN. Die drei áltesten Martyrologien. Zweite Auflage. Bonn, Marcus und Weber, 191r, in-85, 18 pp. (KrEgmNE TExTE Fün THEOLOGISCHE UND PHILOLOGISCHE VORLESUNGEN UND ÜBUNGEN). — L'en- treprise des Kletne Texte, on le sait, témoigne de l'esprit pratique de M. Lietzmann. Les trois martyrologes, c'est-à-dire les deux Dépositions romaines, le calendrier de Carthage, l'abrégé syriaque, que l'on a constam- ment besoin de feuilleter, n'encombreront plus désormais les tables de tra- vail. Une mince brochure comprend le texte des deux premiers et la traduc- tion allemande du troisiéme. À cette nouvelle édition M. L. a ajouté une table des noms trés commode. L'éditeur a proposé quelques corrections, trés justifiées, au martyrologe syriaque. Je m'étonne qu'il.n'ait pas touché .À cette mention du 6 janvier : in Heliupolts Luktapos. Il faut lire trés cer- tainement £z Helenopolis. : : H.- D. 133. — I. Guipr. Le synaxaire óthiopien. II. Le mots de hamle, dans ParRoLoGIA ORIENTALIS, t. VII, 3 (s. a.), p. 206-440. — La partie du synaxaire éthiopien qui a été confiée par les directeurs dela Patrologta orientalis aux soins de M. Guidi, promet d'étre rapidement achevée. L'il- lustre orientaliste poursuit cette táche, outre plusieurs autres, avec une belle vaillance que les années n'ont pas méme effleurée. Si les autres sec- tions du livre avangaient aussi rapidement, ou si les éditeurs du synaxaire copte-arabe pressaientle pas, on pourrait bientót songer à établir. entre les deux documents la comparaison méthodique dont tout le monde sent la nécessité. Le présent fascicule comprend le mois de ha*/é (8 juillet- G aoüt). On y remarque un bon nombre de notices empruntées aux Actes apocryphes des Apótres : aux 1 et 2, Miracles de S. Thomas, sous des noms 462 BULLETIN différents ; au 5, martyre des SS.Pierre et Paul ; au 15, miracle des mémes; au I8, S. Jacques ; au 28, Ste Thécle; au 3o, miracle de S. André etc... Il serait utile de savoir si ces abrégés sont traduits de quelque exemplaire du synaxaire alexandrin ou bien s'ils sont extraits dela version éthiopienne des apocryphes apostoliques. Cette question mérite d'étre reprise dans une étude d'ensemble, quand il sera devenu possible de songer à comparer le synaxaire copte-arabe à son dérivé abyssin. MM. Singlas et Desnoyers ont prété leur concours à M. G. pour 1a tra- duction francaise. Une note finale de l'éditeur donne quelques renseigne- ments complémentaires sur l'appareil critique, auquel est venu s'adjoindre le manuscrit 66 de la collection d'Abbadie. x WC 134. —* John DowpEN.The Church Year and Kalendar. Cambridge, University Press, 19r1o, in-89, xxv1-160 pp., fac-similés. 135. — * Arthur John MacrgawN. The ancient Church Orders. Cam- - bridge, University Press, x9ro, in-80, xr1-181 pp., deux fac-similés. . (Tn& CaMaRIDGE HaNpBooxs or LrrugcicAL STUDY). 136. — * K.-A. Henri KertNER. L'annóe ecclésiastique et les fétes des saints dans leur évolution historique (EoproAovía). Traduit sur la derniére édition allemande par le R. P. Jacques Buwp. Paris, Lethielleux, S. a. (1910), in-89, xrx-556 pp. Deux théologiens anglais bien connus, MM. Swete et Grawley ont'entre- pris la publication d'une série de manuels pour l'étude de la liturgie, dont la rédaction est confiée à des spécialistes. Ils s'attacheront surtout à l'his- toire età l'analyse raisonnée des principaux rites du culte chrétien, en s'arrétant de préférence à ceux qui se présentent comme l'expression des croyances. La disposition des volumes est trés claire, et ces manuels, agréables à consulter, contribueront beaucoup à la connaissance de la liturgie. Le malheur a voulu que le volume consacré à l'année ecclésiasti- . que et au calendrier füt, pour ainsi dire, un livre posthume.L'auteur n'était plus là lorsque les épreuves Sortirent de l'imprimerie, et il est bien difficile qu'une main étrangére, quelque habile qu'on la suppose, supplée à toutes les lacunes du manuscrit. Celui de l'évéque Dowden n'était pas entiérement au point. On s'en apergoit surtout en lisant le chapitre oà il est question du calendrier des Grecs. L'information est tout à fait insuffi- ' sante, L'auteur l'a prise surtout dans l'ZTeortologte de Kellner qui, préci- sément sur ce point, laisse beaucoup à désirer. Le Propylaeum ad Acta SS. novembris n'est pas seulement resté inconnu à l'auteur, qui aurait pu y trouver certains renseignements sur les livres liturgiques des Grecs, mais il manque aussi dans la bibliographie générale, qui a été retouchée. Les Acta Sanctorum ne comptent pas 55 volumes, comme il y est dit, mais 65, actuellement 96: DES PUBLICATIONS HAGIOGRAPHIQUES. 463 Le plan de l'ouvrage est simple. On étudie successivement la semaine, les fétes des martyrs, les fétes de la nativité et de l'épiphanie, les autres fétes du Seigneur, les fétes de la Vierge, les fétes des apótres, des évan- gélistes etc., les temps de préparation et de pénitence, les calendriers et martyrologes de l'Occident, les fétes mobiles, le calendrier de l'église orthodoxe. On le voit, l'ordre historique a été sacrifié. Trois appendices assez courts traitent de la question de la páque dans les églises celtiques, des calendriers des églises orientales séparées, du calendrier de l'église: d'Angleterre depuis la réforme. L'ouvrage de l'évéque de Moray, A. J. Maclean, a une tout autre impor- tance. Il a pour but d'orienter le lecteur dans cette littérature à moitié litur- gique, à moitié canonique, des canons d'Hippolyte,du Testament de Notre- Seigneur, de la Didaché, des constitutions apostoliques etc. Aprés l'avoir caractérisée dans son ensemble,l'auteur analyse les différents écrits qui en- trent dans la catégorie,etgroupe ensuite les renseignements que l'on peut en tirer pour l'histoire du culte, de l'organisation du clergé et de l'ordination, des sacrements,de la doctrine, des fétes. Enfin,il cherche à établir les rela- tions de dépendance qui existent entre ces divers réglements.En bonne par- tie,conclut-il,ils dérivent d'un méme original perdu, qui pourrait étre l'ceu- vre d'Hippolyte. Ni les canons d'Hippolyte, tels que nous les avons, niles Constitutions apostoliques ne peuvent étre regardés comme la source com- mune. Les canons, abstraction faite de quelques interpolations, datent du commencement du IV* siécle, mais ont conservé fidélement beaucoup de traits de l'écrit primitif. De méme les canons d'Égypte — l'auteur sépare ' les canons égyptiens, les canons éthiopiens, les fragments de Vérone — appartiennent à cette époque. Le Testament du Seigneur est du milieu, les Constitutions apostoliques de la fin du IV* siécle. A plusieurs reprises l'auteur insiste sur la difficulté que l'on éprouve à dater des écrits dont une bonne partie n'est connue que par des traductions, et recomrnande la pru- dence; conseil que nous suivrons en ne nous empressant point d'adhérer d'enthousiagme à l'ensemble de ses conclusions, qui, sans doute, ne sont pas énoncées à la légére, mais qui exigent un contróle de détail auquel nous ne saurions nous livrer ici. m M. Kellner n'est pas de ceux qui peuvent se plaindre de notre excessive sévérité à son égard. On était certainement en droit d'attendre de lui des retouches plus nombreuses et des modifications plus profondes de son pre- inier essai que celles qui caractérisent la seconde édition. Les progres réalisés en ces matiéres, à défaut des critiques, auraient dü lui ouvrir les yeux et l'amener à remanier tout au moins la troisiéme partie de son livre, oü l'on fait connaissance avec les sources et oü l'on est censé apprendre la maniére de s'en servir (voir Azal. Boll., XXVII, 92). Le traducteur fran- cais a suivi la seconde édition allemande, en faisant disparaitre quelques inexactitudes, dit-il, signalées par le consciencieux auteur, en atténuant 464 | BULLETIN tel de ses jugements critiques. Cela n'était pas bien nécessaire. N'aurait-il pas mieux valu réserver son attention pour la transcription exacte des noms propres et des citations dans les notes ? Le P. B. écrit Shantz pour Schanz, Marcelli pour Morcelli, Weales pour Weale, Briegers pour Brie- ger, Wiltig pour Wittig, et attribue un article anonyme des Zzalecta au « P. Lejay, Bollandiste. » Je signale avec regret ces taches,qui déparent un livre qui ne manque pas de sérieuses qualités et oà il n'y a nulle trace d'étroitesse d'esprit. Mais c'est la qualité indispensable d'un manuel d'étre: bien au point et exact à la fois. Certaines parties de celui de M. K., surtout dans la traduction frangaise, ne le sont pas suffisamment. A propos de l'époque du martyre de St* Cécile, j'ai été amené autrefois (/4»tal. Boll., XXII, 86) à contredire M. K. L'auteur le constate (p. 413), en faisant remarquer que je n'oppose aucun argument à ses conclusions. ll a sans doute voulu dire que je ne propose, de mon cóté, aucun systéme, ce qui y . est exact, car je n'en ai pas; mais on a essayé de montrer qu'aucun des arguments de sa démonstration ne tient. Cela n'est pas une simple fin de non-recevoir. H. D. 137. —*P. Bamrrror. Histoire du bréviaire romain. Troisiéme édition refondue. Paris, Picard, 191r, in-89, x-449 pp. — Il n'y a pas lieu d'insister, à propos de cette nouvelle édition, sur les mérites d'un livre que nous avons recommandé à nos lecteurs dés sa premiére apparition (Anal. Boll., XIV, 349-51) et que l'auteur n'a cessé de tenir à jour et d'améliorer. .« Les grandes lignes du livre ont été maintenues ; les théses « fondamentales, fortifiées ; la justification documentaire, contrólée et « enrichie ; Sur plusieurs points, on a atténué les assertions premiéres ». On reconnait ici l'érudit consciencieux, qui .a l'attention toujours en éveil et qui sait que l'horizon du savant se modifie sans cesse. Pour tous ceux qui ne Se contentent pas des grandes lignes et cherchent la précision dans les moindres détails, la nouvelle édition ne fera pas double emploi avec les premiéres. L'Histowe du bréviaiwe fait désormais partie de la Bibliothàque d'his- tore religieuse (n. 6) publiée par la librairie Picard, et dans laquelle ont paru déjà d'autres excellents travaux. Nous avons recu en dernier lieu la traduction, par M. l'abbé Páquier, du Luther du P. Denifle (tome I), et, trois volumes de M.le chanoine Pisani sur L' Église de Paris et la Révolu- tion. Le premier de ces ouvrages a conquis une suffisante célébrité pour qu'on nous dispense de dire autre chose sinon que le traducteur a ajouté ce qu'il faut pour en faire une adaptation réclamée par un public nouveau. Les études sur la période révolutionnaire sortent complétement de notre cadre. Il ne nous sied de louer chez M. le chanoine Pisani que ce qui est de la compétence de tout le monde, la méthode et l'exposition. Les spécia- listes, nous semble-t-il, ne peuvent manquer de compléter l'éloge. H. D. DES PUBLICATIONS HAGIOGRAPHIQUES. 465 138.—* K. Lürorr.Patronate rómischer christliche Kirchen in der Schweiz (4. Jahrhundert), dans ScHwEIzERISCHE KIRCHEN-ZEITUNG, I9IO, p. 457-60. — Dans cette consciencieuse étude, qui fait suite aux recherches de l'auteur sur le Proprium Bastileense, M. L. constate que les chrétiens ne bátirent pas d'oratoires publics en Suisse avant le IV* siécle. Il établit ensuite dans quelles localités on peut démontrer l'existence d'une église à cette époque et signale les endroits oü la tradition prétend faire remonter aussi loin la construction de la premiére chapelle. H. Monzrvus. .139. — * Prosper Viaup O. F. M. Nazareth et ses deux églises de PAnnonciation et de.Saint-Joseph, d'aprés les fouilles rócentes. Paris, Picard, r9ro, in-89, xir1-200 pp., nombreux plans, gravures et plan- . ches hors texte. — Le R. P. Viaud paraits'attendre qu'on attaquera son livre. Il répéte avec une certaine insistance et comme pour implorer miséricorde, qu'il est un archéologue improvisé et qu'il ne voudrait point paraitre empiéter sur la compétence d'autrui. Nous espérons qu'il se trom- pe et que personne n'aura le mauvais goüt de lui chercher querelle. Un des appendices du livre contient une longue consultation de M. le comte de Lasteyrie ; un autre est tout entier de la plume de M. Clermont-Gan- neau. Le nom de ces maitres suffit à recommander le volume auquel ils ont collaboré ; et du reste les pages qu'ils y ontécrites sont loin d'en faire tout le prix. Le R. P. V. parle de choses qu'il a vues et touchées de ses mains. Il les décrit en prenant un vrai luxe de précautions pour que le lecteur se les représente exactement. Plans et descriptions s'encadrent dans un récit animé, oü résonne encore un écho de la joie triomphante qui, à chaque nouvelle découverte, mit en rumeur tout le Nazareth chrétien et musulman (cf. pp. 54 et 92). Il reste aussi quelque chose de ce bel entrain dans les conjectures à l'aide desquelles le R. P. V. interpréte ses trouvailles ; mais rien d'excessif. Le respectable auteur fait les plus visibles efforts pour empécher son imagi- nation de se lancer dans des combinaisons aventureuses ou du moins de s'y accrocher. Les reconstitutions qu'il propose sont plausibles, et peut- étre leur vraisemblance apparait-elle mieux encore sur le terrain que sur le papier. Cependant, il y a des distinctions à formuler. Le résultat positif des fouilles si bien conduites par le P. V., c'est que les croisés ont élevé à Nazareth deux églises monumentales, l'une à cent métres environ au nord de la basilique actuelle de l'Annonciation, l'autre sur l'emplacement méme de cette derniére, mais suivant une direction perpendiculaire à son axe. L'aspect général de ces deux églises peut étre retracé, dans ses gran- des lignes, avec une certain précision de détails. On sait enfin qu'elles ont été édifiées sur les décombres de deux sanctuaires démolis. Jusqu'ici rien que de fort clair; l'histoire et les ruines se trouvent d'accord. 466 | BULLETIN — Mais les incertitudes commencent dés quel'on cherche à remonter plus haut. Nous ne ferons pas un reproche au R. P. V. de l'avoir essayé ; il n'était pas libre de s'en dispenser. Pour montrer comment des parties de l'ancienne bátisse ont été appropriées par les croisés, il était nécessaire de savoir à quel ensemble elles appartenaient primitivement. Seulement, il est trop manifeste qu'à partir d'ici les conjectures du R. P. V. n'ont plus la méme fermeté. Les débris et les matériaux de remploi qu'il a reconnus sont bien loin de porter tous en eux-mémes la marque authentique de leur destination premiére. On neréussira pas mieux à les assembler en recou- rant, sans éclaircissements préalables, aux indications éparses dans les itinéraires de Terre-Sainte. Le R. P. V. nous pardonnera de lui avouer franchement que là nous parait étre le point faible de son étude. Il faut avoir la sincérité de reconnaitre que les naifs pélerins du bon vieux temps méritent moins de créance encore que les modernes qui ne se bornent pas à copier un 4 guide » ; quand ils parlent en langage précis, c'est pour se contredire à qui mieux mieux. Si l'on veut les mettre à contribution, il faut commencer par les lire en philologue, avec une attention entiérement libre et en tournant le dos aux ruines sur lesquelles on désire les interroger. Mais à vouloir se servir de leurs descriptions hésitantes pour agencer des débris sans caractére marqué, puis de la forme rendue à ces débris pour interpréter ces mémes descriptions, on risque d'expliquer l'incertaiu par l'impossible. Et, de bonne foi, que sert-il d'invoquer la tradition, si c'est pour aboutir à constater, par exemple, que l'identité du sanctuaire de la maison de S. Joseph « était affirmée ab astliquo par les habitants et acceptée par un homme de la valeur de Quaresmius », en 1620 (p. 147) ? On passerait cette idée à un archéologue novice. Le R. P. V. en était un peut-étre quand il commengcait ses fouilles ; il ne l'est plus maintenant ; il a fait ses preuvés, etil se doità lui-méme de compléter, par une étude entiérement rigoureuse des documents écrits, l'oeuvre à laquellé il attachera son.nom. S'il reprend en historien certains chapitres de son livre pour leur.donner une forme définitive, il s'épargnera l'infortune d'avoir, lui aussi, báti pour les dévastateurs. mE p.R 140. —*W. pE GRüNEISEN. Sainte Marie Antique, avec le concours de HuELsEN, GionRGIs, FEpERICI, Davip. Rome, Bretschneider, r9rr, in- ' fol., 563 pp., nombreuses gravures et plans, et Album épigraphtque par V. FEpznicr. Fr. 300. — Les touristes qui ont visité Rome au cours du siécle dernier, ont pu voir, au pied du Palatin, prés des colonnes du temple de Castor et Pollux, une église du XVII* siécle connue sous le nom 'de Santa Maria Liberatrice, ou encore Sancta Maria libera nos a. poenis inferni. Elle fut démolie en janvier 190o, et l'on vit paraitre sous ses ruines la vieille église qui 'attire actuellement la curiosité des voyageurs àl'éral des principaux monunients du forum romain. Tout le monde, DES PUBLICATIONS HAGIOGRAPHIQUES. 467 actuellement, s'accorde à y reconnaitre les restes de l'église désignée dans les vieux documents sous le nom de S. Maria Antiqua. Avant les fouilles, on discutait beaucoup sur son emplacement. Les principaux textes dont on disposait manquaient de clarté, mais l'ensemble des témoignages semblait donner raison à ceux qui situaient S. Maria Antiqua à l'autre bout du forum, à l'endroit méme oü l'on voit actuellement l'église de Sainte- Frangcoise-Romaine. Ceux qui se pronongaient pour le voisinage de l'Atrium Vestae paraissaient recourir à une interprétation forcée des docu- ments topographiques et quelques-uns abritaient leur opinion sous le témoignage suspect des Acfa Stilvesirt. Le dernier mot est resté à la pioche. La question de topographie a été tranchée en faveur de ceux qui regar- daient du cóté du monte Tarpeio, sans toutefois donner aucune consistance, il faut bien le noter, aux interprétations symboliques de la légende de . S. Silvestre assez malencontreusement mélée au débat. D'ailleurs, pour intéressante qu'elle soit, Santa Maria Antiqua ne peut aucunement préten- . dre à la haute antiquité qu'on voulait lui assigner. L'ensemble des données . monumentales que les fouilles ont relevées, ne permettent pas de remon- ter au delà du VI* siécle. De nombreux travaux de détail ont paru depuis quela vieille basilique a revu le jour, et une monographie importante, celle de M. Rusforth, dans le tome I (1902) des Papers of the British School at. Rome, a. fait ressortir toute l'importance de la découverte au point de vue de l'art et de l'épigra- phie. La grande publication de M. de Grüneisen reprend et compléte tous les travaux antérieurs, et une illustration d'une abondance et d'une perfection rares la rendent indispensable à tous ceux qui voudront désor- mais s'occuper de S. Maria Antiqua et de l'artromain du VI* au VIII* siécle. L'auteur a le droit de rappeler les recherches pénibles poursuivies pendant de longues années,souvent au prix de fácheuses déceptions et de contradic- tions inattendues, qui ont abouti à un ouvrage d'un cadre si étendu et si soigné dans les détails. La science, qu'il a voulu servir avec désintéresse- ment, ne lui doit que de la reconnaissance, comme aussi aux collaborateurs qui ont répondu à son appel: M. Huelsen, qui a spécialement étudié la topographie du lieu et le monument paien qui précéda S. Maria Antiqua ; M. G. Giorgi, qui s'est occupé des procédés techniques de la peinture murale de la basilique ; M. V. Federici, à qui nous devons le chapitre sur l'épigraphie; M. J. David qui s'est attaché à la question liturgique et hagiographique. Tout le reste, bibliographie, revue des sources, histoire des fouilles, plan et description détaillée de l'église, disposition iconogra- phique et description des peintures, étude du costume des personnages représentés, objets symboliques, style des peintures, en y ajoutant d'excel- lentes tables trés détaillées, tout cela est dà à M. de Grüneisen lui-méme. Nous ne pouvons énumérer icitout ce qui,dans le volume et l'album épigra- phique qui l'accompagne,méritede retenir l'attention de l'archéologue et de 468 BULLETIN l'historien. La série des vues,gravures et photographies, représentant divers états du forum romain suivant le progrés des fouilles, est trés curieuse et sera souvent consultée. Dans l'album se trouvent condensés, surtout à l'usage des paléographes, des matériaux trés nombreux et trés importants, . et il n'est guére de lecture que l'on ne soit à méme de contróler. Ceux qui connaissent la compétence exceptionnelle de M. Huelsen dans les matiéres qu'il a accepté de traiter, liront certainement le chapitre consacré au temple d'Auguste et à la bibliothéque qui y était annexée. C'est sur l'emplace- ment de celle-ci et avec une partie de ses matériaux que fut bátie Santa Maria Antiqua. Nous sommes heureux de constater que l'hagiographie a été traitée avec un soin spécial, ce que réclamait d'ailleurs un monument oü le culte des saints a laissé tant de traces. Les peintures qui représentent la passion de S. Cirycus et de St* Julitte sont commentées trés savamment, et M. de G. a poussé la conscience jusqu'à mettre sous les yeux du lecteur letexte de la Passion des deux martyrs d'aprés un manuscrit du VIII* siécle de la bibliothéque nationale de Turin. Le chapitre spécial de M. David se termine par un catalogue raisonné des saints représentés ou men- tionnés sur les parois de la basilique. Pour chacun d'eux il indique les sour- ces, les textes, la bibliographie. C'est un travail trés érudit et remarquable au point de vue critique. Les quelques observations qui vont suivre n'ont .aucunement pour objet d'en rabaisser le mérite, mais d'en rendre l'usage plus sür et plus fructueux. P. 485, le nombre des saints aa*2yres est nota- blement étendu au delà de l'usage des Grecs. Les anargyres proprement - dits sont les SS. Cosme et Damien (3 groupes), S. Pantéléemon et S. Her- molaüs, les SS. Cyr et Jean, (voir Anal. Boll., XXVI, 290). P. 438 et 513, la lecture Óó. &y10; Bapxa... ne me parait pas tout à fait certaine, et s'il faut l'admettre, je proposerais plutót une correction Bapayx[íotoc] que le style de ces inscriptions ne rend pasinvraisemblable. En tout cas Barhad- besabba n'est pas recevable. Il n'appartient ni à Phagiographie grecque ni àlalatine, et Santa Maria Antiqua ne sort pas de ce cadre. J'hésite à admettre (p. 558) le dédoublement de S. Vit. Le Veith allemand est bien le martyr que l'hiéronymien place 2s Lucania. L'histoire des reliques ne pourrait ici que nous égarer.M. David s'est occupé (pp. 486, 524) avec pré- dilection d'un groupe de saintes « dont Dieu sait les noms », et dans une dissertation tràs fouillée et trés ingénieuse, il a essayé de prouver que ce - sont les martyres d'Antioche dont S. Jean Chrysostome a fait le panégyri- que sans prononcer leurs noms, et que l'on aurait appelées plus tard Agape, Prosdoce et Domnina. Il faudrait reprendre un à un les arguments de M. D. pour montrer qu'il a été ici moins bien inspiré qu'ailleurs. Mais il suffit pour faire crouler toute son argumentation de noter qu'il a été induit en erreur par une lecture d'un des éditeurs du martyrologe syriaque de 4I1I. Ce n'est pas Prosdoce, Beronice e(. Romanos, au 20 avril, mais Prosdoce, Beronice et Domnina qu'il faut transcrire. La distraction s'expli- DBS PUBLICATIONS HAGIOGRAPHIQUES. 469 que paléographiquement. Elle n'en est pas moins regrettable puisqu'elle a engagé M. David sur une fausse piste. Nous n'insisterons pas davantage, et nous continuerons à ignorer les noms des martyrs que Dieu seul connait. H. D. 141. — * Eugenios ANToNIADzs. "Exoppaoig tfj; 'Avíag Zogíac. Leip- zig, Teubner, 1907-1909, trois volumes gr. in-4?, 179, 360 et 268 pp., 625 gravures, 100 planches hors texte. — M. E. Antoniades vient de consa- crer un ouvrage considérable à l'église de Sainte-Sophie ; c'est gráce à la générosité de MM. Pantoléon et Théodore Mavrocordato que les deux derniers volumes de cette luxueuse publication ont pu voir le jour. Concu sur un large plan, le travail de M. A. retrace l'histoire de la basili- que justinienne depuis ses origines jusqu'à nos jours. Lorsque, à l'oc- casion de la révolte de Nika, l'église construite par Théodose périt dans les flammes,le plan du nouvel édifice qui devait s'élever sur les ruines de l'ancien avait sans doute déjà été congu et des matériaux rassemblés. On ne s'expliquerait pas, .en effet, comment cinq semaines aprés le: désastre on ait pu mettre la main àl'ceuvre. Dix mille ouvriers furent réunis sur le chantier et en moins de six ans l'ceuvre grandiose congue parles archi- tectes Anthemius de Tralles et Isidore de. Milet se trouvait achevée ; le 27 décembre 537, Justinien puten faire l'inauguration solennelle. Il est difficile de préciser les sommes énormes que nécessita cette construction gigantesque, non moins remarquable par l'harmonie de ses lignes que par la profusion inouie des marbres,des mosaiques, des métaux précieux qui en relevaient l'éclat. Aprés cette vue sur la genése de Sainte-Sophie et une description assez rapide des bátiments qui l'entourent, M. A. nous donne quelques apergus sur son emplacement, son orientation, les matériaux de construction,etc.; de là il passe àl'analysedétaillée des différentes parties de l'édifice ; chemin faisant, il évoque ce qui a disparu et a été remplacé au cours des siécles. Des reconstitutions, souvent personnelles à l'auteur, nous aident à le suivre dans ses développements ; ici surtout il s'appuie sur Paul le silentiaire, sur le livre des cérémonies du Porphyrogenéte etc. A la description des propylées et du narthex succéde, dans le second volume, celle du vaóc proprenent dit,avec ses piliers et ses prestigieuses colonnes de marbre et de porphyre, puis celle de l'ambon, de l'autel etc. ; viennent ensuite les étages, avec le gynécée et la salle conciliaire. Au dernier - volume est réservé la description détaillée de la coupole et des absides. Dans tout l'ouvrage, les données techniques abondent et l'architecte y trouvera d'innombrables renseignements : à cóté .des dimensions des parties principales de l'édifice, nous avons celles des colonnes, cha- piteaux, fenétres, portes ; de méme, la description minutieuse du revéte- ment de marbre et des mosaiques, avec leur áge et le sujet représenté. Pour quantité de points on y trouve des tableaux comparatifs entre les diffé- 470 | BULLETIN rents édifices byzantins. Tous les monogrammes, toutes les inscriptions retrouvées soit sur les briques, soit sur les murs du temple, sont soigneuse- ment notés. L'inscription reproduite au n. 491 doit étre lue trés proba- blement: « SIMON IVSTINIANVS 1504 » ; impossible d'admettre, avec M. A., que le premier mot a été écrit en caractéres renversés : le NOVIS ainsi obtenu ne donne aucun sens. Malgré cette accumulation de détails, ouvrage est clair, facile à consulter ; partout la méme marche méthodi- que, parfois un peu longue et entrainant des répétitions, Ces qualités d'ex- position se trouvent singuliérement aidées par une illustration abondante ; peut-étre trouvera-t-on à une ou deux planches un caractére un peu fan- taisiste ; par endroits on souhaiterait plus de renvois aux nombreux plans destinés à éclairer le texte. Mais on doit reconnaitre que l'ensemble des gravures est superbe et aide puissamment à faire comprendre et admirer l'incomparable chef-d'eeuvre de l'architecture byzantine qu'est Sainte-Sophie. La seconde partie du tome III fournit quelques détails sur les revenus de l'éelise, sur le personnel, sar lesprincipales cérémonies que l'on voyait s'y déployer périodiquement. La fin de l'ouvrage présente comme une maniére d'éphémérides des grands événements dont 'Afía X0oqía a été le théátre ; c'est en raccourci toute l'histoire byzantine, avec bien des péripéties et bien des drames,dont le vénérable monument est le témoin séculaire. Il va de soi qu'il se rattache étroitement à l'hagiographie byzantine. Sans compter les saints qui ont été représentés sur la mosaique des voütes et des parois de l'édifice et ceux dont les reliques y étaient conservés, —M.A.en a dressé la liste assez curieuse— leurs fétes y étaient célébrées avec pompe ; beaucoup d'ailleurs ont prié sous ses voütes, et dans leurs Vies ily a maints détails à glaner au sujet de la basilique. Pour s'en convaincre, il suffit de jeter un coup d'oeil sur l'index du synaxaire de Constantinople et celui du dernier volume paru des Acta Sasctorum. | Tous ceux qui s'occupent de byzantinisme sauront gré à M. X. d'avoir mené à bien, au prix de longs travaux et de laborieuses études,cette impor- tante monographie de l'église Sainte-Sophie. V.D. V. 142. — * Robert ErsLER. W'eeltenmantel und Himmelszelt. Reli- gionsgeschichtliche Untersuchungen zur Urgeschichte des antiken Weltbildes. München, Beck, 19gro, deux volumes in-4?, xxxIr-8II pp., gravures. — Il n'y a pas si longtemps que l'étude de la mythologie et des religions antiques était communément regardée comme la chose au monde la plus étrangére à l'hagiographie. C'étaient vraiment les antipodes, et il ne serait jamais venu à l'esprit d'un mythologiste de feuilleter les Acta . Sanctorum, tout comme les hagiographes auraient cru perdre leur temps en s'occupant des dieux et des déesses. Les temps sont bien changés. La premiére chose que nous ayons à faire lorsqu'il nous arrive un nouvel DES PUBLICATIONS HAGIOGRAPHIQUES. 471 ouvrage de mythologie, c'est de chercher le nom du saint dont letour est venu d'étre compromis par l'école à la mode. C'est ainsi que nous sommes arrivés à feuilleter le gros ouvrage de M. Eisler, et il n'a pas fallu aller loin pour y découvrir un nouveau saint successeur des dieux, plus exactement, une sainte héritant d'une déesse. M. E., à qui l'hagiographie n'est pas étrangére, a rencontré dans le voisinage de S. Domitien (5 février) dont il s'est occupé jadis (voir Anal. Boll., XXVI, 352), St* Agathe, honorée le méme jour, et il lui a semblé qu'elle se rattachait à son sujet de la facon la plus naturelle du monde. | Le sujet est peu banal. Le langage biblique nous a familiarisés avec l'image du ciel étoilé que la main du Seigneur déploie au-dessus de nos tétes comme un large manteau ou comme une tente immense. Quelles sont les origines de ce double symbole ? Quelle a été sa fortune à toutes les époques, dans tous les pays, dans la littérature, dans l'art, dans la religion? En voyant M. E. prendre pour point de départ le manteau impérial de Henri II, conservé àla cathédrale de Bamberg, et qui n'est pas, comme on . 'a cru, un vétement liturgique, s'occuper dans le méme chapitre du man- teau de l'empereur de la Chine, du costume du grand-prétre des juifs, d'un manteau de cérémonie signalé à Carthage six siécles avant notre ére, con- clure enfin que le manteau impérial du moyen áge, orné de symboles cos- miques, dérive en ligne directe du costume officiel des empereurs romains, on se rend compte aussitót des proportions du plan et dela variété des matériaux employés pour le réaliser. L'érudition de M. E. est immense ; il est difficile d'imaginer une plus vaste lecture et c'est à se demander si- Frazer lui-méme a remué un tel nombre de volumes. C'est d'ailleurs la méme accumulation de choses étonnamment disparates, qui, on ne sait comment, s'appellent les unes les autres, et les critiques capables de suivre jusqu'au bout l'exposé de M. E. et de le contróler dans tous les détails doi- vent étre peu nombreux. Nous avouerons simplement n'étre pas de ces privilégiés, Parmi les ques- tions qu'on serait amené à aborder, il y a les mystéres de l'isopséphie. Rappelons à qui ne s'en souviendrait point que c'est une égalité entre deux mots dont les lettres sont traduites en nombres. À propos de la tunique du Christ, — on ne pouvait manquer de s'en occuper en méme temps que du manteau céleste, — l'attention du lecteur est appelée sur l'isopséphie sui- vante : IHXOYX. — XITQN. Le calcul est rigoureux, si l'on admet les valeurs données aux lettres : 9 4-7 4- 18 4- 15 3- 20 4- 18 87 22 4- 9 4- 19 4- 24 3- 13 — 87 On aura remarqué que les lettres n'ont pas ici la valeur conventionelle généralement usitée, sans cela nous obtiendrions : IHZOYZ — ro --8 4- 200 4- 7o 4- 400 -- 200 —888- XITQN — 600 -- xo 4- 300 4- 800 4- 50 — 1760. 472 | BULLETIN C'est tout simplement leur rang respectif dans l'alphabet qui fixe la valeur de chaque lettre : & — r, 1 — 9, U — 24. Mais il suffit de: s'enten- dre. Donc il est admis que IHXOY£ — XITQN. Et puis? Je ne veux pas rabaisser le mérite de ceux qui, pour mieux pénétrer la doctrine des vieux philosophes, essaient de les suivre dans ces jeux puérils. Mais est-on assez sür de les entendre, et convient-il de compliquer des problémes nouveaux en y introduisant du premier coup des données aussi abstruses ? Mais occupons-nous de la partie du livre que nous croyons comprendre, et qui a été signalée comme une des mieux réussies (W. Arv,dans Deutsche Litevaturzeitung, 19ir, col. 262). D'abord, on devine, étant donné le genre, qu'il By avait aucune difficulté d'accrocher au manteau céleste la légende de S** Agathe. Puisque l'on sortait de l'armoire tous les manteaux célébres, tous les peplos, tous les tissus de quelque notoriété, il convenait de produire aussi le voile de S* Agathe, que l'on porte en procession à Catane lorsque l'Etna menace la ville. Or, voici une des légendes qui ont cours. Agathe était une fileuse d'une trés grande beauté. Elle avait résolu de garder la chasteté, mais sa mére lui destinait un beau parti. Pour échap- per à ses importunités, elle promit de se marier dés qu'elle aurait mis la derniére main à un beau voile qu'elle avait sur le métier. Elle réussit à reculer indéfiniment le jour du mariage en défaisant chaque nuit ce qu'elle avait tissé la veille. Voilà ce qui se racontait à Malte, oàü St* Agathe se serait réfugiée (voir Act. SS., Febr. I, 604). Plusieurs proverbes siciliens font allusion à cette histoire, oà le fameux voile joue un róle analogue à celui de la toile de Pénélope. Ceci ne sera contesté par personne ; mais il n'est pas inutile de faire remarquer — M. E. l'a trés bien reconnu — que le trait ne figure nullement dans les Actes de Ste Agathe et appartient exclu- sivement à la tradition populaire. Cette réminiscence a donné à M. E. l'dée que le culte de S'* Agathe devait étre la continuation d'un culte paien, et il a cherché à le prouver, d'abord, en opérant une sorte de fusion entre Pénélope et Coré, une déesse qui parait avoir également tissé la toile et qui était spécialement honorée dans les deux iles oà l'on attribue à S'* Agathe le petit stratagéme de la vertueuse épouse d'Ulysse. Il n'est pas étonnant, dit-on, qu'une sainte ait pris la place de Core, à qui l'on donnait spécialement le nom de á[vf| — sancta. Puis on se rejette sur son nom, qui est bien paien: AYa0f] — boza ; comment ne pas penser à la bona dea ? Que l'on songe d'ailleurs à la date des fétes de Ste Agathe. La principale tombe en février. C'est le mois de la grande féte des morts chez les Romains, des farentalta se terminant par les feralta. La seconde féte, celle du 17 aoüt est proche du 15 aoüt, marqué par les ávavtyia d'Aphro- dite. Il ne faut pas oublier l'usage des « alberi di cucagna » que les Siciliens dressent à l'occasion de la féte de S'* Agathe. On rappelle à ce propos um usage paien, rapporté par Firmicus Maternus (27,1) : [m Proserpinae sacris caesa arbor in effigiem. virginis formamque componitur el. cum DES PUBLICATIONS HAGIOGRAPHIQUES. 473 intra civitatem fuisset inlata, quadraginta noctibus plangitur, quadragc- sima vero nocle comburttur. Or — c'est toujours l'auteur qui raisonne ainsi — d'aprés sa Passion, S'* Agathe périt sur le bücher. Donc. 1l y a d'autres arguments de cette force, mais il est inutile delesdétailler. Évidemment, s'ils prouvent quelque chose, il faut conclure que S:* Aga- the n'a point existé, et qu'elle n'est qu'une transformation de la Corée antique. Mais M. E. ne va pas jusque là. Il cite ce passage de la Passion : lam Iudae: quam. etiam. gentiles unanimes cum. christzvamts communiter venerart coeperunt. sebulcrum, et ajoute : « On n'admettra pas qu'une martyre chrétienne ait été honorée d'un culte institué par les paiens à l'instar de celui des héros. Comme dans beaucoup d'autres cas, il s'est simplement passé ceci : une ressemblance fortuite des noms, délibérément soulignée, a .mis en rapport des conceptions paiennes indéracinables avec la figure incertaine et presque oubliée d'un martyr chrétien, et de ces élé- ments en apparence EODD est né un culte nouveau, devenu rapi- dement populaire. » M. E. croit de bonne foi qu'il y a beaucoup d'exemples d'une pareille fusion, et il ne se demande pas si, pour la réaliser, il ne faut pas supposer beaucoup de choses qui n'ont aucune chance d'étre vraies. S'* Agathe figure au martyrologe hiéronymien, à la date du 5 février, 2»: Sictlta ctvi- tate Catenas natale Agathae virginis, etil y atoute probabilité qüe ce soit là l'indice d'un culte traditionnel réguliérement établi dés le premier anniversaire de sa mort et continué sans interruption. Peu d'années aprés les événements, on avait peut-étre oublié les détails de la vie de la sainte, c'est chose fréquente ; mais on n'avait certes pas oublié qu'elle était une martyre, et cela suffisait pour qu'on ne songeát nulle part à lui décerner d'autres honneurs que ceux que l'Église avait établis. Et alors méme que cela ne serait pas, il est permis de sé deman- der comment le nom d'Agathe — les noms jouent toujours le róle principal dans ces prétendues transformations — a pu amener un rapprochement avec le culte de Coré. D'abord la boza Dea n'était pas Core, et puis les Grecs ne connaissaient pas l'&[0a07| 0cóc, qui devrait étre l'intermédiaire. Plutarque en parle comme d'une déesse dontle nom est exclusivement romain: Égti 6€ 'Pupaíoig 0cóg fjv 'AyaOnv óvonáZovotw uüorep "EMnveg fuvaixetav (Caesar, 9); 9ecóv fjv 'Pupgoiot pév "Ara0Tnv "EMnveg 56 l'uvaikeiav óvouáZouci (Cicero, 19 ; cf. Quaest. Rom. 20). Ailleurs, nous trouvons bona dea traduit par Bovabia üsaniet, Inscr. graec. Ital. 1449). Le nom d'Agathe n'évoquait donc aucune ReidiseHos fácheuse. De toute la démonstration de M. E. il n' yaqu'un fait à retenir, c'est qu'on a adapté à S'* Agathe l'histoire de la toile de Pénélope, c'est-à-dire qu'un ANAL. BOLL. XXX. 32 474 BULLETIN théme de folklore s'est attaché à un nom de sainte, fait banal qui n'a aucun lien avec le culte (r1). C'est bien à contre-coeur que l'on se décide à contester des résultats acquis au prix de pénibles recherches, surtout lorsqu'on ne constate chez l'auteur aucun parti-pris, mais plutót une réelle largeur de vues et un désir sincére d'arriver à la vérité. La méthode d'Usener a porté,une fois de plus, ses fruits naturels. Que cette méthode, dans son ensemble, préte à la cri- tique, c'est ce que de plus savants que nous ne se génent plus pour dire. Voir dans Memnon, t. IV (19ro), p. 173-186, l'article de E. Siecke, Her. Usener's Mylhologische Anschauungen. | H. D. 143.— *Stephan BrissEL S.I. Geschichte der Verehrung Marias im 16.und 17. Jahrhundert. Ein Beitrag zurReligionswissenschaft und Kunstgeschichte. Freiburg i. Br., Herder, 1910, in-89,1x-517 pp., 228 gra- vures. Mk. 12. — En 1909,le DP. Beissel faisait paraitre l'histoire du culte de: Marie en Allemagne pendant le moyen áge (Axal.Boll.,XXIX, 199) ; dans .ce nouveau volume il étend ses recherches au XVI* et au XVII- siécles. Cette fois, l'étude n'est pas circonscrite à la seule Allemagne, elle embrasse les principaux pays de l'Europe. En effet, les communications entre les peuples de la chrétienté deviennent plus fréquentes ; les mémes courants d'idées se retrouvent ; de différents cótés et presque parallélement on voit surgir et se développer des pratiques de dévotion identiques; les éco- les de peinture et de sculpture des divers pays ne sont pas sans influence les unes sur les autres. Formes variées du culte de Marie,ceuvres d'art qu'il fait éclore partout, voilà les deux objets principaux de l'étude du P. B. Il traite successivement de l'Ave Maria (ch. 1),qui,aprés s'étre lentement déve- loppé, ne se voit répandu universellement sous sa forme actuelle qu'au XVII* siécle; évolution analogue de l'Angelus (ch. 2), dont l'auteur recher- che les preraiéres origines ; ce n'est que depuis le XVII* siécle ou méme plus tard qu'il atteint tout son développement et toute sa signification. Des études analogues sont consacrées au rosaire (ch. 3-5) et, vers la fin du volume, aux litanies de la Vierge (ch. 18). Chose frappante, les formes les plus populaires sous lesquelles se manifeste de nos jours la dévotion à Marie, sont toutes relativement récentes; dans toutes pourtant on retrouve les mémes lignes de développement, parfaitement en harmonie avec les senti - ments qui, depuis les premiers siécles, ont poussé les fidéles à honorer la Mére de Dieu. Ces résultats ne sont pas nouveaux sans doute, mais le P. B. refait les démonstrations antérieures ; partout il remonte aux sour- ces, contróle et compléte; aussi le livre constitue-t-il une mine de ren- seignements précieux. (1) L'article de E. Ciaceri sur la féte de Ste Agathe etle culte d'Isis à Catane (voir 41tal. Boill., t. XXV, p. 509), a échappéà M. Eisler. DES PUBLICATIONS HAGIOGRAPHIQUES. 475 Une autre partie de l'ouvrage, et non la moins importante, est consacrée aux productions artistiques nées sous l'influence du culte de la Vierge. Ici l'auteur, qui est peut-étre encore davantage sur son terrain pro- pre, excelle à faire parler les tableaux. Témoins précieux pour l'histoire du culte, ils nous renseignent sur les diverses manifestations du sentiment religieux. Le chapitre consacré à l'Immaculée Conception est typique sous ce rapport. Les premiéres ceuvres d'art consacrées à ce dogme présen- sentent un caractere plutót didactique ; elles s'attachent à mettre en relief les motits de notre croyance, tandis que les derniéres, écloses à un moment oü le dogme est universellement admis, se bornent à nous représenter la Vierge immaculée dans sa rayonnante beauté. Sous la conduite d'un criti- que fort expert, nous passons en revue les principaux chefs-d'ceuvre destinés à fixer les épisodes de la vie de Marie. De riches et nombreuses reproductions illustrent et éclairent sans cesse les développements de l'auteur. Un chapitre est consacré à la Santa Casa de Lorette. On ne peut dire qu'il forme un hors-d'ceuvre, l'influence du célébre pélerinage ayant été trop grande pour qu'on püt le passer sous silence dans une histoire du culte de Marie. Le P. D. reprend toute la discussion. Sans parti pris, sans idée préconcue, il examine et pése les arguments émis pour ou contre l'authenti- cité de la translation de la Sainte Maison. S'il reproche à M. Ulysse Cheva- lier de regarder comme auteur de la légende traditionnelle Tolomei (p. 430) — quelques indices semblent montrer que, dés la Xin de XIV* siàcle, la légende était déjà en formation, — il reconnait d'autre part le bien-fondé de la plupart des arguments de l'érudit chanoine. Quelques points secon- daires, qui laissent intacte la question principale, exigent un examen encore plus approfondi avant d'avoir regu leur solution définitive (p. 463). C'est bien avec cette tranquille sérénité et cette préoccupation exclusive de la vérité que doivent étre envisagées ces délicates questions. Cette rapide analyse laissera peut-étre l'impression que l'ouvrage ne forme pàs le tout harmonieux qu'on eüt souhaité ; certains chapitres ont plutót l'air de monographies et on ne retrouve pas dans l'ensemble un plan fortement charpenté. Ce qu'on pourrait regretter de ce cóté est largement compensé par des qualités máitresses ; le livre est à la fois l'oeuvre d'un historien soucieux de ne rien avancer qui ne soit rigoureusement contrólé et d'un artiste interprétant avec cceur et intelligence les belles ceuvres dont i| s'est épris. Ajoutez-y qu'un sentiment de véritable et tendre piété em- baume ces pages, oü l'auteur a mis toute son áme. Aussi le public attend-il avec impatience le dernier volume, qui formera le couronnement de ce monument élevé à la mére de Dieu. Le P. B. nous avertit qu'il traitera des pélerinages et des associations en l'honneur de Marie,ainsi que du dévelop- pement de son culte au XVIII* et au XIX* siécle. V.D. V. 476 BULLETIN 144.— * V. Paruukxo. Melita nelnaufragio di S. Paolo éó l'isola Meleda in Dalmazia. Studio di geografia biblica, Spalato, Tipografia Leonina, 1910, in-89, 59 pp., cartes. — À propos du naufrage de S. Paul prés l'ile de Malte (Act. 27, 28), un érudit du XVIII* siécle, Giorgi, écrivit un gros livre. dont le titre est de ceux qui provoquent une douce gaieté : D. Paulus apostolus 4n mari quod uunc Venetus sinus dicilur naufragus et. Melitae Dalmalensi. insulae post. naufragium hospes, sive de genuino significatu duorum. locorum-$n Actibus Apostolorum (Venise, 1730). On pouvait croire que l'accueil fait à ce gros livre par les exégétes de toute opinion avait découragé pour toujours le patriotisme des Dalmates. Mais non. Voici une nouvelle tentative intrépide pour assurer à l'ile de Méléda l'honneur d'avoir recueilli lillustre naufragé. La discussion est menée avec une ardeur extréme, qui n'exclut nullement la loyauté. L'auteur la pousse méme fort loin en dressant la carte du voyage, arme décisive entre les mains du contradicteur. On y voit en effet S. Paul partant de l'ile de Créte, faisant la longue traite de Méléda, située sur la cóte de Dalmatie à peu prés à la hauteur de Teramo, partant de là pour aller à Syracuse, de là à Pouzzoles et à Rome. L'objection nait d'elle-méme. L'auteur la formule et y répond en ces termes : « Per andare a Roma da Malta, si passa per Siracusa ; ma per andare a « Roma da Meleda, dall' Adriatico, non si passa per Siracusa. Dunque « S. Paolo non si trovava naufrago a Meleda, bensi a Malta. R?spondo. « Per andare a Roma da Malta, si passa per Siracusa, disiinguo: é piü « naturale passare vicino a Siracusa, cozcedo ; bisogna passare vicino « a Siracusa, 4ego. Ma non si é obligati di fermarsi.a Siracusa. Per andare « a Roma da Meleda non si passa per Siracusa, d?slinguo : non é necessario « passare per Siracusa, e ordinariamente non si passa, cozcedo ; ma che « non Si puó passare per Siracusa, 727020 ». On ne contestera pas à l'auteur une certaine vigueur de dialectique. Et dire qu'il se trouvera des récal- citrants pour demander autre chose encore. A lire dans le DBwulletino dt archeologia e& storia Dalmata, 1909, p. 185-91, les spirituelles réflexions de Mgr Bulié sur l'esprit de clocher, à la fin d'un compte rendu trés sérieux de l'ouvrage. H. D. 145. — * W. LübrkE und TH. NisseEN. Die Grabschrift des Aber- kios. Ihre Ueberlieferung und ihr Text. Leipzig, Teubner, 191o, in-8o, 5I pp.,planche.— Depuis plusieurs années M.Th. Nissen s'occupe de la Vie d'Abercius (cf. Azal. Boil., XXVII, 456; XXVIII, 491). En attendant que son travail voie le jour, il vient de publier, en collaboration avec M. Lüdtke, une étude sur l'inscription célébre insérée dans le récit. La grande édition des ménées éditée par Macaire contient la, méme Vie en langue slave; il se fait qu'elle remonte à un archétype grec, aujourd'hui disparu mais qui, à travers la version littérale, est encore reconnaissable; elle NN x im] EE NN DES PUBLICATIONS HAGIOGRAPHIQUES. 477 forme un bon appoint pour la constitution du texte. M. Lüdtke reproduit ici les quelques lignes qui se rapportent à l'inscription et y joint une traduc- tion latine et des notes. De son cóté, M. Nissen a mis en ceuvre ces maté- riaux et a táché de reconstituer le texte grec qui se trouvait à leur base. Pour l'inscription elle-méme, les résultats, sans étre infructueux, sont moins définitifs qu'on ne l'eüt souhaité. Peut-étre d'autres versions slaves con- servées dans les manuscrits jetteront-elles plus de lumiére sur ce texte énig- rnatique ; c'est en partie en vue d'attirer de ce cóté l'attention des travail- leurs que M. N.édite ce fascicule. Relevons deux détails dans la dissertation de M. Lüdtke; p. 1o, il dit que le texte grec complet des miracles de S. Ártémius n'a pas été conservé ; il a été publié en 1909 par M. A. Papadopoulos-Kerameus (cf. 441. Boll., XXIX, 324) ; p. 21, on semble supposer que l'original du martyre de S. Phocas, est perdu ; il y a beau temps qu'il a été publié dans les Acta Sanc- torum (cf. BHG?. 1536). V. D. V. 146. — Karl KAsrNER. Irenáus von Lyon und der rómische Pres- byter Florinus, dans DE& Karnorirk, Vierte Folge, t. VI (r91o), pp. 40- 54, 88-105. — La date de la naissance de 5. Irénée, fort importante surtout pour les exégétes, est, on le sait, trés controversée. M. K. rappelle sommai- rement les rétroactes de l'affaire, notamment la discussion entre MM.Zahn et Harnack. Lui-méme penche, avec a plupart des critiques modernes, vers la date tardive (aux environs de l'année 140) défendue par M. Harnack, et il présente à l'appui quelques considérations, qui paraissent justes. Un argument tout nouveau et de grand poids viendrait confirmer la thése dont il s'agit, s'il fallait admettre la conjecture à laquelle, en somme, la trés grande partie de l'étude de M. K. est consacrée : le prétre Florinus dont Irénée combattit, dans trois écrits au moins, lesopinions hérétiques, ne serait autre que Tertullien, Quintus Septimius FLonEws Tertullianus. J'ai lu et relu la démonstration de M. K., sans arriver à y trouver de quoi me convaincre du bien fondé d'une aussi extraordinaire hypothése. — A. P. 147. — Albert PoucrELET. La Vie latine de S. Grégoire le thauma- turge, dans RECIIERCHES D'HISTOIRE RELIGIEUSE, t. I (1910), p. 132-60. Note complémentaire, ibid., p. 567-69. — L'objet principal de ces pages est de montrer que la Vie latine BHL. 3678, ignorée ou négligée par ceux qui récemment ont étudié les sources de l'histoire et de la légende de S. Grégoire de Néocésarée,est cependant un texte fort ancien; nous croyons, en effet, avoir prouvé qu'il a été utilisé et copié par Rufin d'Aquilée et qu'il date, en conséquence, au plus tard des toutes premiéres années du V* siécle. : Subsidiairement, nous avons cherché à établir en quel rapport se trouve bi ce texte avec l'homélie grecque (BHG*. 715) généralement attribuée à 478 BULLETIN Grégoire de Nysse. Un prologue inédit, retrouvé aprés coup et que nous avons publié (p. 568) d'aprés le ms. de Naples Bibl. Naz. XV. AA. 13, nous a finalement amené à conclure que l'écrivain latin, comme il l'expli- que plus ou'moins clairement dans sa préface, a remanié de fond en com- ble le texte de l'homélie grecque, lui empruntant à peu prés tous les faits, serrant de prés et traduisant presque, à de trés rares endroits, son modéle, mais en somme le retravaillant, de maniére à transformer ce qui était une homélie en un opuscule hagiographique taillé sur le patron ordinaire des Vies de saints. Nous croyons avoir établi de plus que les Vies syriaque et arménienne (DIO. 356, 355) sont aussi des remaniements de la méme homélie grecque, mais avec addition de traits fort fabuleux. AV. 148. — Xwuqgpóviog unrponoMmg AeovromóAeug. "AkoAlouOía TUV óGYiuv uoapropuv Ebo1patíou, AüU£evríou, Euveviov, Mapbapíou xai 'OpégGTou, dans 'EkxkAnotiac tikóg Oápoc, t. IV (1909), p. 343- 357. — L'auteur a comparé une acolouthie de S. Eustrate et de ses compa- enons conservée dans un manuscrit de Lemnos, du XVII* siécle, et origi- naire de l'Athos, avec le texte des ménées; il donne in extenso les parties oü elle s'écarte de l'ouvrage imprimé. Dans le méme codex se trouve la Vic d'Eustrate par Métaphraste (B.HG?. 646), ainsi qu'une métaphrase en grec moderne. Àu point de vue hagiographique, le document n'a pas d'impor- tance. V.D. V. 149.—* Henri MonErUs, S. I. Les saintes Eulalies. Paris, 19x1, in-8, 35 pp. Extrait de la REVUE DES QUESTIONS HISTORIQUES, t. LXX XIX, p. 85- II9.— Le cas des deux Eulalies, la martyre de Mérida et celle de Barcelone, est bien connu. On les féte actuellement à deux dates distinctes, le ro ' décembre et le 12 février. Mais, à part cela, les récits qui nous restent de leur martyre sont si semblables, les témoignages en faveur de la vierge de Mérida si décisifs, ceux relatifs à son homonyme si discutables, qu'il ne faut pas s'étonner si l'existence de cette derniére a été depuis bel áge mise en doute. Déjà le bon Vincent de Beauvais (Sfec. hist. xir, 123) opinait pour l'identification, quitte à admettre que l'unique sainte avait été inscrite à deux endroits du martyrologe ; à moins, ajoutait-il, — en soulignant l'invraisembable de l'hypothése, — à moins que, par hasard, deux saintes de méme nom n'aient été mises à mort dans le méme pays, durant la méme persécution, et, ajouterons-nous, dela méme maniére. Le P. Moretus ne s'est pas proposé de résoudre définitivement les multi- ples problémes que souléve la question des deux Eulalies. Mais, par son étude toute positive et oü les conjectures ont une part trés minime, par le soin minutieux qu'il a pris de déterminer la dépendance des divers docu- ments qui entrent en ligne de compte et de fixer leur chronologie, il est parvenu, sur la plupart des points, à présenter des conclusions nouvelles, DES PUELICATIONS IIAGIOGRAPHIQUES. 479 claires, solides ct qui ne laissent plus guére de doute sur le résultat final de la controvcrsc. | Pour Eulalie de Mérida : aprés avoir montré que l'hymne de Prudence (DIIL. 269)), malgré sa haute valeur documentaire, ne doit cependant Ctre utilisée qu'avec circonspection et discerrement, le D. M. établit que la Passion DHL. 2700, dont le caractére beaucoup plus léezendaire est évi- dent, n'est qu'une combinaison de l'hymne de Prudence et de la Passion de S. Vincent de Saragosse. Une constatation non moins intéressante est faite au sujet de l'office de la sainte de Mérida dans le bréviaire wisigothique : cet office dépend dé la Passion BHL. 2700, mais lui-méme il a été connu par Grégoire de Tours. Ainsi, d'une part, la rédaction de cette Pas- sion est rapportée au plus tard au VI* siécle, d'autre part est confirmée l'opinion de Dom M. Ferotin, que la liturgie wisigothique s'est surtout développée au VI* et au VII* siécle, et que l'office de Ste Eulalie appartient au noyau ancien de cette liturgie. Les documents relatifs à Eulalie de Barcelone sont plus nombreux, mais de bien moindre valeur. L'hymne de Quirice (Cugvarigg, Refert. hymz. 10278) est difficile à dater ; il se peut qu'elle soit du VII* siécle et que donc, dés ce temps-là, des reliques de Ste Eulalie aient été vénérées à Barcelone ; en tout cas, à partir de 878 on croyait posséder le corps de la sainte dans la cathédrale. Le texte BHL. 2696 est la plus ancienne des Passions barcelo- naises; elle est antérieure à Déde ; c'est du reste un simple résumé de la Passion de Mérida BHL. 2700. Le texte BHL. 2693, entiérement indépen- dant de BHL. 2696, dérive de l'hymne de Quirice et de la Passion BHL. 2700; il n'est pas postérieur au IX* siécle. De tout cela découle une con- clusion dont l'importance saute aux yeux : la plus ancienne Passion de la sainte de Barcelone, rédigée au plüs tard tout au commencement du VIII* siécle,n'est qu'une adaptation de la Passion d'Eulalie de Mérida à une sainte barcelonaise ; on ne savait donc à Barcelone rien de précis au sujet dela mort de la jeune sainte locale. L'étude des documents liturgiques améne à des constatations plus surprenantes encore ; il en. résulte notam- ment ce fait capital qu'Eulalie de Barcelone était primitivement fétée le IO décembre, c'est-à-dire le jour méme de la féte de la sainte de Mérida. Une date spéciale (12 février) est assignée pour la premiére fois à la sainte de Barcelone, au commencement du IX* siécle, par l'auteur du martyro- loge de Lyon, qui semble l'avoir identifiée, par conjecture, avec une Eula- lia indéterminée inscrite ce jour-là au martyrologe hiéronymien dans un groupe de martyrs. Tous ces faits, et bien d'autres qu'il nous faut passer, aménent le P. M. à conclure, d'une part, quant à Eulalie de Mérida, que son existence est indiscutable et son histoire peu et mal connue (p. 94), et à reconstituer ainsi ce qui s'est fait à propos d'Eulalie de Barcelone: « On honora de bonne heure à Barcelone une sainte Eulalie, qu'on fétaitle 1o décembre. 480 BULLETIN Ce fut d'abord celle de Mérida ; ensuite l'on crut à l'existence d'une.sainte locale du méme nom, et ce fut celle de Barcelone. Dés le VII* siécle, la persuasion de l'existence des deux martyres homonymes fit transformer la Passion (BHL. 2700) d'Eulalie de Mérida en une Passion (BHL. 2696) d'Eulalie de Barcelone. L'hymne de Quirice etla Passion BHL. 2693 furent composées dàns le méme esprit. Vers le commencement du IX* siécle, soit par une erreur de l'auteur du martyrologe de Lyon, soit pour mieux Séparer le culte des deux martyres, on célébra la féte de la sainte locale à une date spéciale... Ce qui est certain, c'est que nous ne connais- sons ni sur la vie, le martyre ou méme la légende d'Eulalie de Barcelone, ni sur les honneurs liturgiques qui lui auraient été rendus, ni sur la date de sa féte, aucun détail qui n'ait été emprunté à l'histoire ou au culte d'Eula- lie de Mérida. Sans doute, on crut de trés bonne heure, dés le VII* siécle, à l'existence de la martyre barcelonaise, et on vénérait sa sépulture. Peut- étre avait-on de bonnes raisons de l'admettre ; toujours est-il que ces raisons nous les ignorons absolurent. » On remarquera la netteté et la vigueur de ces conclusions ; c'est vraiment le résumé de.la solide argu- mentation qui précéde. A. P. 150. — * Abbé R. Couzanp. Sainte Héléne d'aprés lhistoire et la tradition. Paris, Bloud, r9rz, in-16, rx-240 pp. — La conversion de Con- stantin eut trop de retentissement pour que, de bonne heure, la légende n'ait pas embelli tout ce qui touche au premier empereur chrétien. On peut en dire autant de Ste Héléne, dont le souvenir se trouve généralement associé à celui de son fils ; dans l'église grecque leur féte se célébre le méme jour, le 22 mai ou plus exactement le 2r. Il y a là une raison de plus de se montrer défiant et de n'admettre qu'à bon escient les renseignements four- nis par ce qu'on appelle la tradition. Mais, à ce compte, ce que nous savons dela mére du grand Constantin se réduit à bien peu de chose et le róle de l'historien devient difficile ou facile, comme on veut l'entendre. Le nou- veau biographe de Ste Héléne avait conscience de cette situtation délicate ; ila préféré toutefois s'en tenir aux données traditionnelles et n'élaguer que ce qui était le plus suspect. Héléne se convertit-elle avant son fils ou la conversion de ce dernier entráina-t-elle la sienne ? L'histoire est muette à ce sujet ; à plus forte raison tout ce que M. C. rapporte de l'éducation chrétienne de son héroine rentre-t-i! dans le domaine de l'hypothése. Pour ce qui est de la part prise par S'* Héléne à la découverte du bois de la croix, il y aurait également des réserves à faire. Àux yeux de la critique, l'authen- ticité des reliques d'Hautvillers est fort sujette à caution (zal. Boll., XXIX, 482-83). Bref, M. C. semble avoir eu pour but de livrer au public une Vie édifiante, plutót qu'une histoire proprement dite. On peut dire qu'il y a réussi ; son ouvrage se lit agréablement. V. D. V. DES PUBLICATIONS HAGIOGRAPHIQUES. 481 151. — H. LreoPorp. Der Maestrichter Confessio - Petri - Schlüs- sel, dans RóMiscHE QuARTALsCHRIFT, t. XXIV (1910), ÁArchàáologie, p. x31- I54, gravures, — La célébre clef de S. Servais conservée à Maastricht ne daterait que du XII* siécle ; c'est du moins ce que le P. Sinthern S. I. croit pouvoir vraisemblablement conclure des caractéres de son ornementation. M. H. Leopold reproduit et fait sienne cette estimation, que lui a fournie le savant archéologue. Mais il conjecture que la clef actuelle n'est que le fac-similé d'un original plus ancien, qui aurait été un jour volé et aurait disparu à jamais. Cet original aurait été trouvé vers 726 par S. Hubert dans le tombeau de S. Servais; peut-étre était-il de beaucoup antérieur à cette date. Le Sanct Servatius de M. F. Wilhelm (cf. Anal. Boll., XXIX, 349) a paru seulement en 1910, et M. H. L. n'a pu le connaitre. C'est fácheux ; mais il est plus regrettable encore qu'il n'ait pas fait un meilleur usage des ressources dont il disposait déjà. Certes, il se montre convenablement érudit et trés ingénieux ; mais son érudition est souvent de seconde main, sans le contróle nécessaire, et son ingéniosité semble parfois excessive. Deux points surtout méritent de retenir l'attention, car ils sont comme les pivots de la démonstration : 1?) le fait que S. Hubert aurait retrouvé la clef de S. Servais ; fait historique certain, dit M. H. L.(p. 152) et sur lequel il insiste (pp. 147, 148, 149, 152), et non sans raison ; car, s'il était avéré, son importance serait extréme et marquerait une date assurée. Il apporte comme garant la trés ancienne Vie de S. Hubert, écrite par un auteur à peu prés contemporain des faits et oü serait racontée la campagne de Charles Martel en 726 contre les Sarrazins, la priére adressée par Char- les à S. Servais, au cours de la lutte, et, une fois la victoire remportée, l'envoi à Maastricht de l'évéque Willigise, pour restaurer et orner l'église du saint. C'est alors, « d'apres la tradition », qu'aurait eu lieu l'ouverture du tombeau et la découverte de la clef. Oril est certain que M. H. L. n'a pas été voir la trés ancienne Vie de S. Hubert ; car elle ne dit pas le moindre mot de toute cette histoire; celle-ci est une fable qui apparait pour la premiére fois dans les Gesta S. Servatti du XI* siécle et qui, du reste, met la campagne en question au compte de Charlemagne, lequel ne devint roi que quarante ans aprés la mort de S.Hubert. Ainsi tombe l'argu- ment capital de M. H. L. (1). (1) Un autre argument, auquel M. H. L. attache un trés grand prix, est tiré de la clef de S. Hubert (p. 147-48) ; mais l'histoire de cette autre clef, sur laquellc l'auteur épilogue avec tant de confiance, est elle-méme une légende de basse époque et qui ne mérite aucun crédit. Quant à ce qu'il a cru lire dans unc vieille Vie de S.Servais (BHL. 7613; MG., Scr. rer. merov. t. III, p. 9o, ch. 3), savoir qu'au moins une fois on a renouvelé les vétements dont le corps dc S. Servais était enveloppé dans son tombeau, ct donc que le tombcau a été 492 BULLETIN 2^ Je crains bien qu'il n'ait pas été plus heureux dans ce qu'il a imaginé au sujet de la clef actuelle. Sa conjecture, trés hardie, au sujet d'une clef perdue ou volée, qui aurait été peu aprés reproduite (de mémoire ?) aussi fidclement que possible, est l'interprétation ou plutót la transposition vrai- ment trop ingénieuse d'un texte de Gilles d'Orval. Le caractére légendaire de ce récit du XIlIesiécle est sans doute ouvertement reconnu par M.H.L.; mais il a cru pouvoir y retrouver, « conime dans presque toutes les légen- des », un noyau solide et un reste de vérité. Je doute fort que sur ce point, comme sur bien d'autrcs encore (1), il emporte conviction. A. P. 152. — * Jos. SrorreErLs. Die mystische Thoologie Makarius des Aegypters und die àltesten Ansàtze christlicher Mystik. Donn, IHanstein, 1908, in-86, v1r1-173 pp. 153. — Jos. SrorrELs. Makarius der Aegypter auf den Pfaden der Stoa, dans TuHEoLocGiscHE QuanrALscHRIFT, t. XCII (xgro), pp. 88- IO5, 243-65. 154. — * Jos. SrorrELs. Die Angriffe der Dáàmonen auf den Ein- siedler Antonius. Ein Beitrag zur Geschichte der Mystik. Pader- born, Schóningh, r9rr, in-89, 33 pp. Extrait de THEOLOGIE UND GUAUBE, t. II, pp. 721-32, 809-30. ouvert, il n'y a malheureusement Jà qu'une grosse erreur d'interprétation. Le texte transcrit par M. H. L.: cutus sancium corpus el renovandum est,ut. dignas stolas $$ iudicio vecibiat, parle tout simplement, et sans doute possible, de la résurrection glorieuse qui, d'aprés]la doctrine catholique, précédera le juge- ment dernier. (1) Je citerai encore deux passages, qui portent sur des points trés accessoires, mais qui font toucher du doigt l'insuffisance du contróle exercé par M. H. L. sur les faits qu'il avance.En 1643, le jésuite Jean-Baptiste Verax,préchant en Corse, y avait trouvé dans une éógliseune « clef de S. Pierre », qui servait surtout à guérir Jes brebis malades; ce qu'il y avait de particuliérement remarquable, c'est que, si cette clef venait à se perdre, on la remplagait par une autre qui produisait les mémes effets merveilleux.Ce renseignement,donné par Papebroch (Act. SS., Iun. t. V, p. 4545), a été fort mal résumé dans Bock- WILLEMSEN, As£i- « quités sacréecs, p. S8: « Le P. J.-B. Verax...fait mention d'une clef,vénérée autre- « fois dans une Église de l'ile de Corse... ; mais elle ne s'y trouvait plus quand « parut le volume cité des Acta Sanctorum». M. H. L. n'a pas été consulter les dits Acta et, défigurant à son tourle résumé déjà trés fautif de Bock-Willemsep, il écrit (p. 135, note r): « Mais les Bollandistes ne trouvérent plus cette clef quand ils préparaient leur nouvelle édition »! Dans Ja méme note, on reproche à Mgr Cozza Luzi d'avoir confondu Lodi (Laus Pompeia) avec Liége-Lüttich (Leodium).La critique porte à faux.Il y avait aussi à Lodi une «clef de S.Pierre», et M. H. L. l'aurait constaté s'il avait ouvert les Acta SS., tout juste à la page oà le renvoyait le Bock-Willemsen (cf. Acf. SS., t. c., p. 454-56). ba DN La MAS NRCCNN DES PUBLICATIONS HAGIOGRAPHIQUES. 493 En ces derniéres années M. l'abbé J. Stoffels a consacré plusieurs tra- vaux à l'étude de la mystique chrétienne des premiers siécles. Ce sont les Péres du désert, S. Macaire l'égyptien et S. Antoine l'ermite, qui ont obtenu ses préférences. Dans le livrc consacré à Macaire, il donne un tableau com- plet de la mystique du saint, fruit de laborieuses recherches. Entre autres résultats de cette étude, nous lisons que le moine égyptien dépendait à certains égards de la philosophie stoicienne ; des concepts empruntés à cette école se rencontrent dans ses ceuvres et semblent donner la clef de plusieurs passages d'interprétation difficile. Dans un article de revue, M. J. S. revient sur le méme sujet et táche de mettre davantage en lumiére sa position initiale. Il semble difficile de nier que le saint ne soit réellement tributaire de la Stoa antique ; ce n'était là, ne l'oublions pas, qu'une aide subsidiaire dans la construction de son systéme ascétique. Si l'on se remet dans le milieu oü Macaire écrivait, on s'étonnera peut- étre moins de quelques emprunts, qui paraissent étranges à premiére vuc. Parmi les anciennes Vies de saints, une des plus populaires assurément est celle de S. Antoine l'ermite par S. Athanase. D'une lecture fort attachante, le récit constitue de plus un dccument de valeur ; il est en effet l'eeuvre d'un contemporain, qui connut personnellement Antoine et qui bien des fois entendit des témoins oculaires des faits racontés. On sait le róle important que jouent, dans cette histoire, les tentations de S. Àn- toine, qui eurent tant de vogue au moyen áge et inspirérent souvent nos artistes. Sur tout ce qu'éprouva le saint nous sommes trés suffisamment renseignés. D'aprés le récit d'Athanase, aux yeux de l'anachoréte toutes ces apparitions n'étaient que de la fantasmagorie, dont il n'y avait qu'à rire et à se moquer. Faut-il, avec ÀÁntoine, les attribuer au démon ? M. Stof- fels ne le croit pas ; à son avis, la plupart de ces phénoménes trouvent leur explication naturelle dans des hallucinations et des phobies. Épuisé par les jeünes et les veilles, Ántoine, qui était de complexion délicate, dut étre assez naturellement sujet à des impressions de ce genre. Comme de son temps, en Égypte surtout, on voyait le démon un peu partout, quoi de plus naturel que d'entendre le solitaire interpréter comme manifestation diabolique ce qui n'était que phénoméne pathologique ? On pourrait objecter, que, dans toute cette longue Vie, Antoine fait plutót l'impression d'un homme jouissant d'une santé parfaite ; parvenu àl'áge de cent ans et au delà, il était encore bien conservé. Son bon sens était surprenant ; bien qu'il n'eüt recu aucune instruction, il n'y a rien que de trés pondéré dans toutes ses paroles et dans tous ses jugements ; en lui rien du neurasthénique. Je ne voudrais pourtant pas nier que, dans l'explication de M. S., il n'y ait beaucoup de vrai. Quelque véridique que l'on suppose le témoignage d'Athanase, la plupart des faits lui ont été racontés par des tiers, et l'on sait combien des informations de cette nature s'exagérent et se généralisent facilement lorsqu'elles passent nar 484 BULLETIN plusieurs bouches. En outre, la biographie s'adressait à des moines avides de faits extraordinaires et qui parfois avaient sur la matiére des idées peu orthodoxes. Certaines paroles de S. Antoine lui-méme méritent considé- ration. Traitant des tentations en général, ne déclare-t-il pas($ 41) que le plus souvent elles surgissent de notre propre fonds? Quoi qu'il en soit, düt-on restreindre, et méme beaucoup, la part du démon dans ce qu'il eut à souffrir, sa gloire n'arien à y perdre. Ce qu'il y a d'admirable, c'est. le calme du saint et le courage tranquille avec lequel il marche vers l'idéal qu'il s'est proposé. Il est intéressant d'observer comment plusieurs conseils du saint ($ 36) rappelent les régles du discernement des esprits tracées par S. Ignace dans son livre des Exercices spirituels. Est-ce simple coincidence ou bien Ignace aurait-il, dés le début de sa conversion, lu la Vie d'Antoine ? Nous ne pouvons qu'approuver M. S. lorsqu'il conclut que, pour la saine appréciation des phénoménes extraordinaires qu'on rencontre dans beaucoup de Vies de saints, on ne peut perdre de vue les données süres fournies par les sciences psychiques. V.D. V. 155. — G. B. ParMa. Vitadi S. Onofrio. Testo siciliano del secolo XIV, dans AncHivio sTORICO SiciLIANO, nuova serie, t. XXXIV (1909), p- 33-49. — Le manuscrit V. C. 22 dela bibliothéque nationale à Naples renferme une Vie de S. Onuphre eu dialecte sicilien. M. P. s'est donné la peine de rechercher d'oü ce texte pouvait dériver. Aprés l'avoir comparé sans résultat avec les Vies grecques BIHG?. 1378 et 1380, il a examiné dans le méme but la traduction latine de Lipomano, ainsi que la version ita- lienne de Cavalca qui dépend de celle-ci. Les traces de parenté sont ici beaucoup plus nettes ; toutefois les variantes, omissions, additions relevées par M. D. sont trop nombreuses pour conclure à une dépendance directe. Peut-étre qu'en: confrontant les textes encore inédits dela biographie on parviendra à un résultat plus satisfaisant. À la fin de son travail, M. P. cherche à déterminer le couvent sicilien oü peut avoir été rédigé cette Vie de l'anachoréte égyptien ; il opine, non sans formuler quelques réserves, pourle monastére basilien élevé sous le vocable de S. Onuphre prés de Termini et aujourd'hui en ruine. V.D. V. 156. — Mario EsPosrro. Conchubrani Vitae sanctae Monennae,dans les PRocEEDINGS OF THE RovAr Inrsu AcApzMy, t. XXVIII, section C, n? 12 (19ro), p. 202-51, 2 fac-similés. — La Vie de Ste Monenna (BHL. 2096), appelée aussi S'* Darerca, ne nous a été conservée que dans un seul manuscrit (Brit. Mus. Cotton. Cleopatra A. 1I). Elle fut publiee jadis par le P. Pien (Act. SS., Iul. II, 297-312) à l'aide d'une copie assez défectueuse. Irappé de l'insuffisance de cette édition, Reeves avait résolu d'en donner une nouvelle, et déjà il avait soigneusement revu le texte, lorsqu'il DES PUBLICATIONS HAGIOGRAPHIQUES. 485 mourut prématurément. Ses notes, déposées à la bibliothéque de Trinity . College à Dublin, ont servi de base au travail de M. E. En maniére de pré- face, M. E. se borne à énumérer les diflérentes Vies imprimées ou manu- scrites de Ste Darerca, sans chercher à retracer la biographie de la sainte ni à apprécier la valeur du texte qu'il réédite. L'édition, à en juger d'aprés les feuillets du manuscrit reproduits en fac-similé, est soignée. Dans un appendice ont trouvé place quelques hymnes liturgiques en l'honneur de la sainte. L'index lexicographique est trés abondant, mais aurait pu, sans préjudice aucun pour sa valeur, étre allégó de mots comme : desertum, dormitorium, indumentum, ineffabilis, anfantulus, mellfluus, pontifex, presbyter. | H. Monzrvus. 157. — * Alois PosrruA. Sankt Arbogast, Bischof von Strassburg und Schutzpatron des Bistums. Strassburg, Le Roux, r9ro, in-85, 38 pp., 4 phototypies. Mk. 1,20. — Le but de l'auteur est de réchauffer la dévo- tion des catholiques alsaciens envers le saint évéque et de promouvoir la construction, à Strasbourg méme, d'une église sous son vocable. C'est donc avant tout un ouvrage de piété, mais pour lequel M. P. a diligemment con- sulté les publications historiques, méme les plus récentes ; c'est ainsi qu'il a fréquemment mis à profit le premier volume des Regestes des évéques de Strasbourg, publié en 1908. L'opuscule, élégamment illustré, comprend deux parties : dans la seconde sont réunis de nombreux renseignements sur le culte ancien et actuel de S. Arbogaste en Alsace et hors de l'Alsace (p. 26-38).La premiére partie est consacrée à l'histoire du saint. Cette histoire est fort mal connue. L'auteur de sa Vie (BHL. 656) est relativement récent et avoue qu'il est peu renseigné ; et cet aveu est confirmé surabondamment par ce qu'il raconte (1). Il fait notamment d'Arbogaste le contemporain d'un roi Dago- bert, et les deux tiers du texte sont remplis par le récit d'un miracle opéré en faveur d'un fils de ce roi. M. P., qui entend bien faire oeuvre d'historien sincére, n'hésite pas, sur ce point de chronologie comme sur d'autres encore, à rejeter des opinions ou « traditions » qui furent jadis longtemps (1) Tl existe deux sortes d'exemplaires du texte latin ; à peu prés identiques pour le reste, ils ne différent que par quelques phrases ou bouts de phrases, qui se lisent dans les uns et manquent dans les autres. M. P. avait, il y a quelque douze ans, publié la recension « courte » (BHL.656 a) d'aprés le ms. de la Reine 484, du XII* siécle (cf. Catal. Lat. Vatic., p. 330-31). I1 a lu les observations que nous lui avons présentées au sujet de son édition (Asa. Boll., t. XVIII, p. x91) etil prend la peine d'y renvoyer (p. 7); mais il n'en a tenu aucun compte et loin de préparer, à l'aide des autres manuscrits connus et que personne n'a encore utilisés, une Édition critique, il reproduit son texte de 1898 en y insérant, entre parenthéses, les passages qu'on trouve en plus dans la recension « longue » (BHL. 656 b). 486 BULLETIN en honneur.Il fait vivre, et avec raison, S. Arbogaste au VI* siécle (on sait - que le premier des Dagobert n'a commencé à régner qu'en 623). Toutefois divers passages de son opuscule font voir qu'il n'a pas tiré toutes les consé- quences qui résultent dela date tardive et de la nulle valeur de la Vie DBHL.656. ; AST. 158. — GrLosckLzEn. Saint Arbogaste a-t-il vécu au VI* ou au VII* siécle ? dans la REvUE D'ÁLsACE, nouv. série, t. XiI (r9rr), p. 107-15. — Si « la science moderne essaie de prouver que S.Arbogaste a vécu au VI* et non au VII* siécle», c'est, affirme M.G., « POUR ruiner la tradition du mira- cle » que le saint, d'aprés sa légende latine, aurait opéré en faveur du fils d'un roi Dagobert (voir ci-dessus, n? 157). En conséquence, M. G. consa- cre les deux premiéres pages de son article à un véritable sermon contre « la critique irréligieuse, l'athéisme, le libéralisme, le laicisme ». Dans les: cinq autres pages, M. G. « résume briévement les arguments qui démon- trent que S. Arbogaste a vécu au VII* siécle ». See prétendue démonstra- tion est d'une faiblesse lamentable. . A. P. 159.— Hugo Kocu. Die Ehe Kaiser Heinrichs II. mit Kunigunde. Kóln, Bachem, 1908, in-89,20 pp. (— GónREs GEsELLscHArT... Sektion für Rechts-und Sozialwissenschaft, Heft V). 160. — * Joh. Bapt. SácMürLER. Das impedimentum impotentiae bei der Frau vor Alexander III. Ein Beitrag zur Ehe Hoinrich II. d. H. mit Kunigunde. Extrait de THEoLociscHE QuaRTALsCHRIFT, t. XCIII (191r), p. 90-126. L'explication proposée par M. Ságmüller pour l'histoire et la légende du mariage de S. Henri (cf. Axal. Boll., XXIV, 299-30 ; XXVII, 233) a été approuvée par d'autres que par nous ; elle a rencontré aussi des contradic- teurs et, parmi eux, tout spécialement M. H. Koch. Ce dernier affirme avec grande énergie que jusqu'au XII* siécle l'empéchement d'impuissance chez la femme a été totalement inconnu ; que le cas de Ste Cunégonde était, d'aprés les sources, celui d'une simple stérilité; et il refait à sa maniére, en partant de ces données, l'histoire de la légende du mariage virginal des deux saints. M. Sàgmüller n'a pas de peine à prouver que, de ces deux affirmations, la premiére est absolument inexacte et en contradiction for- melle avec de nombreux textes canoniques, et que la seconde ne résiste pas davantage à l'examen. A. P. 161. — * Paul FounNrER. Études critiques sur le Décret de Bur- chard de Worms. Paris, 19ro, in-89, 145 pp. Extrait de la NouvEgrrLE REVUE HISTORIQUE DU DROIT FRANCAIS ET ÉTRANGER. — M. P. F. n'a pasraconté, — etil n'avait pas à le faire ici, — l'histoire de l'illustre DES PUBLICATIONS HAGIOGRAPHIQUES. - 487 évéque de Worms (1). Aprés une trés courte notice sur sa carriére, il s'em- ploie tout entier à étudier son Décret, cette compilation fameuse, dans laquelle sont répartis, en vingt livres, prés de 1800 fragments canoniques, et qui fit époque dans l'histoire du droit. Les deux études critiques que M. F. ]ui consacre portent, l'une sur les sources du décret, l'autre sur la maniére dont Burchard y présente les textes canoniques. C'est un modéle de recherches approfondies et consciencieuses, et les résultats auxquels elles ménent sont vraiment intéressants. Nous signalons notamment le résumé de la premiére étude, donné dans un « tableau récapitulatif » en face dela page 72. Les 1785 chapitres du Décret y sont répartis en 18 colonnes, représentant autant de sources ou. d'espéces de sources. La seconde étude est plus instructive encore. On y voit, par exemple, au sujet des i4scripitones qui précédent chaque chapitre et sont censées en indiquer l'origine, comment Burchard a, d'une part, éliminé systéma- tiquement certaines catégories d'jzscripttones et d'autre part, donné des $nscripltones fausses à plus de 500 canons. 1l est ainsi responsable d'une foule d'apocryphes lancés par lui dans la circulation et recueillis par les col- lections canoniques postérieures, De plus, non seulement il a fabriqué de toutes piéces quelques chapitres du Décret, mais il a altéré plus ou. moins complétement le texte de beaucoup de chapitres qu "1l avait puisés à des sources plus anciennes. " We P. 162.— * Louis Kanr. Vie de sainte Élisabeth de Hongrie. Extrait de la Z&rrscHRIFT FUR ROMANISCHE PuiLoLoarE, t. XXXIV (1910), p. 708- 733. — On a déjà publié trois poémes en vieux frangais sur S'* Élisabeth. En voici un quatriéme, dont le seul exemplaire complet jusqu'ici retrouvé est le ms. de Bruxelles, Bibl. Roy. 10295-10304, de l'année 1428. Mais l'édi- teur a reconnu que 545 vers sur 916 se retrouvent, avec quelques altéra- tions, daus le poéme de Frére Robert de Cambligneul, contenu dans le ms. de Paris, fr. 19531, du XIII*/XIV* siecle. Il s'est servi des deux manuscrits tant pour publier la piéce que pour étudier la langue de l'auteur. De plus, selon sa bonne habitude, il a recherché avec soin les sources latines du poéte, et il réimprime en appendice, (p. 7313 3) l'une d'entre elles, la nar- ration BHL.2511. . A. P. 163. — * P. BRAUN. Der Beichtvater der heiligen Elisabeth und deutsche Inquisitor Konrad von Marburg (i 1233). Extrait des BErrRácE zuR Hkssiscug KiRcHENGESCHICHTIE, t. IV (Darmstadt, 1910), pp. 248-300, 331-64. — Les premiéres pages de ce travail, publiées sépa- (1) On posséde une ancienne biographie de Burchard, écrite sous la forme de Vie de saint (BHL. 1486). Du reste, il ne semble pas qu'il ait jamais été l'objet d'un culte liturgique ; cf. Ac, SS., Aug. t. IV, p. 2-3. 488 BULLETIN rément en 1909 comme dissertation universitaire (cf. 4zal. Boll., XXVIII, 499), nous avaient fait une excellente impression, qui se confirme et S'accentue encore aujourd'hui. Nous avons là une monographie solide, intéressante, compléte, sans longueurs ni hors-d'ceuvre, dans laquelle il a été tenu compte, autant que nous avons pu le constater, de toutes les publications les plus récentes, et qui dénote chez son auteur un vrai tem- pérament d'historien. Pour apprécier Conrad de Marburg, M. B. s'est mis résolument, comme il convenait, au point de vue de l'époque oüà celui- ci a vécu. Le jugement qu'il porte semble parfaitement équitable, et si la sympathie domine, on doit reconnaitre que là oü la sévérité s'imposait, M. B. l'a dosée avec beaucoup de mesure ct de bon sens. Il y a, dans la carriére de Conrad, deux cótés principaux, que rappelle le titre du travail. Nous n'avons pas à nous occuper ici de.son róle comme inquisiteur. C'est le seul qui appelle les justes réserves de l'histoire, comme il a suscité, du vivant méme du héros, les plus vives critiques de la part du haut clergé allemand. Au contraire, dans sa conduite comme directeur spirituel de Ste Élisabeth, il ne mérite que des éloges, et la sévérité qu'il montra par- fois envers son illustre pénitente et qui, à premiére vue, semble devoir choquer notre sensibilité, était, quand on examine les choses de prés, prudence et sagesse. C'est ce que M. B. fait fort bien voir (1). A. P. 164. — * Conradus EusBEL O. M. C. Bullarii franciscani epitome sive summa bullarum in eiusdem bullarii quattuor prioribus tomis relata- rum, addito supplemento in quo tum gravissima illorum quattuor volumi- num diplomata verbotenus recepta, tum nonnulla quae in eis desiderantur documenta sunt inserta.... Apud Clares Aquas, typis collegii S. Bonaven- turae, 1908, in-fol. virr-350 pp. — Aprés avoir publié, avec la maitrise qu'on lui connait, les volumes V, VI et VII du Bullarium franciscanum,le R. P. Eubel a jugé bon, au lieu de poursuivre sa táche, de revenir sur ses pas et de faire un travail de récapitulation sur les quatre premiers volumes, qui embrassent une période d'environ un siécle (1218-1303). Tout le monde sait quel attrait exerce de nos jours l'histoire de l'Ordre de S. Francois d'Assise ; on sait aussi combien, au moyen áge, les fréres Mineurs ont été mélés aux événements politiques et religieux de leur temps. Mais ce qu'on ignore apparemment, c'est que les quatre volumes de l'ancien bullaire franciscain sont devenus d'une extréme rareté. Comme on ne pouvait songer à lesréédi- ter, à cause de l'énorme dépense que cette entreprise eüt entrainée, (1) A signaler une autre étude du méme auteur sur un point spécial: Die angebliche Schuld Konrads von Marburg an dem Kreuzzug gegen die Stedinger vom, jahre 1234. Hannover, Geibel, 1911, 6 pp. Extrait du JAHRESBERICHT DER Màn- NER VOM MORGENSTERN, XII. : DES PUBLICATIONS HAGIOGRAPHIQUES. 489 les érudits se voyaient privés d'une foule de documents de réelle importance. C'est pour leur venir en aide que le docte frére conventuel s'est déterminé à composer et à mettre au jour un épitomé de l'ancien bullaire. Le contenu , de chaque piéce est résumé trés fidélement, avec beaucoup plus de rigueur que dans les en-téte des piéces correspondantes de la premiére édition; sou- vent on cite les paroles mémes du texte, et l'on ne néglige pas de signa- ler les moindres particularités du document. Cela forme la premiére partie (p. 1-224) du nouveau recueil. Les travailleurs ont ainsi à la main un regeste franciscain, qui leur rendra les meilleurs services. | Le P. Eubel, qui est lui-méme un travailleur hors ligne, a encore accru la valeur de son ouvrage en dressant, dans une seconde partie, de minu- - tieux index et en reproduisant 7»; exíezso les bulles apostoliques les plus importantes de l'ancienne collection, sans compter d'autres documents inédits, qui avaient échappé aux recherches des premiers éditeurs. La plupart de ces piéces proviennent des archives Vaticanes et du couvent de Sainte-Marie-des$-Anges.Le nombre en eüt été considérablement augmenté si, comme le remarque l'auteur lui-méme, il avait pu parcourir les princi- paux dépóts d'archives et bibliothéques de l'Europe. Les piéces qui restent à exhumer n'ont peut-étre qu'un intérét restreint ; mais que de fois l'histoire générale profite d'informations particuliéres et d'un caractére local. Quoi qu'il en soit, le P. Eubel vient de conquérir de nouveau les suffrages du monde de l'érudition, en lui offrant un précieux instrument d'investigations. Gráce à l'épitomé, on se laissera tenter plus facilement d'acquérir les autres volumes du bullaire, qui sont un trésor de science et de probité littéraire (Anal. Boll., XVII, 257 ; XXII, 117-18; XXIII, 4or-4). V. O. 165.— Leo L.Dusois. Thomas of Celano, the historian of St Fran- cis, dans TuE CarHoLic UntvEngsrTY BurLETrIN, t. XIII (1907), p. 250-68. — Article fort sensé sur la carriére et l'ceuvre littéraire du premier histo- riographe de l'ordre de S. Frangois. Le critique apprécie comme il convient les relations de Thomas de Celano avec le pape Grégoire IX et le frére Élie ; il explique d'une fagon trés claire la différence de ton et de style qui existe entre la premiére et la seconde légende de S. Frangois ; et quoiqu'il soit encore tenté d'accorder une certaine importance à la légende tradition- nelle des Trois Compagnonset au Speculum perfectionis, n'hésite pas cepen- à leur préférer le travail du biographe officiel du foverello d'Assise. « It is from his two lives that we may draw our knowledge of the saint » (p. 268). V. O. 166. — * Francesco PENNACCHI. Legenda sanctae Clarae virginis, tratta dal ms. 338 della Bibl. Comunale di Assisi. Assisi, Metastasio, I9IO, in-8v, Lxxx-140 pp. (2 SOCIETÀ INTERNAZIONALE DI STUDI FRAN- CESCANI IN AssisI). L. 7. ANAL. BOLL. XXX. 33 490 BULLETIN 167. —.* The Life of St Clare ascribed to Fr. Thomas of Celano of the Order of Friars Minor [a. D. 1255-1261] translated and edited from the earliest mss. by Fr. Paschal RonBiwsoN. Philadelphia, Dolphin 'ress, 1910, in-12, XLIII-170 pp., illustrations. r dollar. 168. — * Paschal RoBiNsoN, O. F. M. The Writings of St Clare of Assisi. 19Io, in-86, 15 pp. Extrait de l'ARCHIVUM FRANCISCANUM HISTO- RICUM, t. III, p. 433-47. 169. — Lucien RounE. Sainte Claire d'Assise, dans les ÉTUDES, t. CXXIV (Paris, 191o), p. 297-316. Le ms. 338 de la bibliothéque communale d'Assise est assurément un des meilleurs exemplaires de la Vie primitive de St* Claire (BHL. 1815) : aussi M. Pennacchi s'est-bil empressé à le mettre à la base de sa publi- cation. Ce n'est pas à dire que nous ayons une édition définitive de la Vita S. Clarae. ll aurait fallu à cet effet collationner encore d'autres manuscrits, de meilleure marque, indiqués par M. Pennacchi lui-méme (p. Lxix-Lxx1). Néanmoins, telle qu'elle est, la nouvelle édition est plus correcte et plus commode que celle des Acta Sanctorum, etil y a lieu de féliciter le critique de la peine qu'il s'est imposée. Que Thomas de Celano Soit l'auteur de cette Vie primitive, i] n'est plus permis, je crois, d'en douter, surtout que l'on a, en faveur de cette paternité, le témoignage d'un chroniqueur trés attentif, Mariano de Florence (Anal. Boll., XXV, 387). D'autre part, le P. Robinson a peut-étre tort de- trop souligner les jeux de mots, dont le nom latin de Claire, Clara, fournit facilement l'occasion, et qui sont bien conformes au penchant littéraire de Celano ; car on les retrouve déjà dans la bulle de canonisation, antérieure à la Vie de la sainte. Cette bulle est alléguée à juste titre par M. Pennacchi, comme une des principales sources de l'ancienne biographie ; quelques parallélismes frappants — et il y ena — eussent mieux servi à le prouver que de vagues indications. De plus, quand on compare les deux textes, on est surpris que Thomas de Celano ait négligé plusieurs détails topiques contenus dans]la bulle. Enfin, contrairement à l'assertion du distingué professeur d'Assise (p. L1), je ne sache pas qu'une nouvelle régle ait été donnée aux Clarisses en 1224 (Anal. Boll., XXII, 360). Une version anglaise de la Vie primitive de SteClaire est une nouveauté; il n'en existait pas jusqu'à présent. On en sera d'autant plus reconnaissant au P. Robinson que l'on sait avéc quelle fidélité, quel tact, quel souci de l'élégeance, il a l'habitude de s'acquitter de sa táche de traducteur ; il apris soin au préalable de confronter le texte latin imprimé avec le ms. 338 de la bibliothéque d'Assise. Dans son introduction (p. xvr et suiv.), le docte écrivain s'est complu à détailler les recherches qu'il a entreprises sans succés dans les principaux monastéres des Clarisses de l'Ombrie, avec l'espoir d'y découvrir des documents intéressant leur fondatrice, surtout les fameux roíul? du frére Léon. C'est un résultat négatif utile à DES FUBLICATIONS HAGIOGRAPHIQUES. 491 consigner pour les travailleurs; mais je n'ai pu m'empécher de sourire en voyant la foi du P. Robinson dans cette chimére des roízu/t. L'illustra- tion est bien choisie ; elle figure les endroits d'Assise que la présence de Ste Claire a rendus célébres. L'article sur les écrits de la sainte, lettres, régle, testament, s'occupe principalement de cette derniére piéce. La- conclusion est sage. Si l'on ne posséde pas la preuve adéquate de l'authenticité du testament de S'* Claire, si certains indices rendent le document plutót suspect, on ne peut cependant prétendre que son caractére apocryphe soit rigoureuse- ment démontré. Soit; mais on a fait du progrés depuis 1903 (4zal. Boll., XXII, 360). | A ceux qu'intéressent les problémes psychologiques éclairés et résolus par les faits, il sied de recommander la sérieuse analyse, à laquelle M. l'abbé Roure a soumis le caractére et ce qu'on est convenu d'appeler la conversion de S'* Claire. Cette analyse est encore rehaussée par des citations choisies fort à propos dans la correspondance de l'illustre vierge d'Assise. Subsidiairement, l'auteur combat avec vigueur quelques théories modernes, notamment la part excessive que l'on fait à l'influence du milieu pour expliquer les vocations extraordinaires. Peut-étre exagére-t-il à son tour la portée de certains détails de la vie de St* Claire. Il n'en demeure pas moins établi que, dans l'áme de cette recluse, qui vécut quarante ans entre les murs d'un étroit couvent, la constance et la joie, les plus sürs indices d'une belle santé morale, se manifestaient dans un ensemble harmonieux.. V. O. 170. — L. LaunAND, S. I. Le « Cursus » dans la légende de saint Frangois par saint Bonaventure, dans la REVUE D'HISTOIRE ECCLÉSIAS- TIQUE, t. XI (r9ro), p. 257-62. - 171. — L. LAURAND. Le Cursus dans la légende de saint Francois par Julien de Spire, dans RECcHERCHES DE SCIENCE RELIGIEUSE, t. I (1910), p. 351-58. Les applications du cz*sus, c'est-à-dire d'un rythme spécial qui affecte, dans la prose latine du moyen áge, la fin des phrases et des membres de phrases, ne sont pas seulement pour les philologues un curieux objet d'étude ; elles peuvent encore fournir un excellent instrument de critique aux historiens. Telle est l'impression qui se dégage des deux articles qu'un spécialiste en la matiére, M. L. Laurand, a consacrés à deux biographies de S. Frangois d'Assise. S. Bonaventure a observé avec une rigueur con- stante le cursus dans la composition de sa légende du séraphique patriar- che. Ainsi se trouve confirmée l'authenticité du prologue, que l'on a par- fois révoquée en doute. De méme, le cursus permettra de mieux fixer certaines lecons du texte. Pour Julien de Spire, l'examen du cursus confirme l'attribution qu'on 492 | BULLETIN lui a faite du fameux prologue 4d Aoc quorundam, et partant de 1a légende elle- méme. Il résulte encore de la présence d'un grand nombre de cadences rythmiques, non seulement àla fin des phrases, mais encore à la fin des membres de phrase, méme les plus courts, que la légende en prose est antéricure à l'office rimé, dont le style est beaucoup plus simple. Sinon l'adaptation contraire eüt été un casse-téte chinois. Au cours de son travail, l'auteur constate que Thomas de Celano suit aussi les lois du cuxsus ; on les retrouve de méme, mais moins fréquem- ment, dans la légende des Trois Compagnons publiée par les PP. Marcel- lino et Domenichelli. Mais le caractére composite de cette compilation demanderait ultérieurement que l'on examine de prés les passages oü l'on trouve trace du cursus . Celui-ci parait absent du Speculum perfectionis, édition Sabatier et édition Lemmens « Redactio I », ainsi que des zctzs S. Francisci, édition Sabatier, 1902. En résumé, travail trés suggestif,. conduit avec circonspection. V. O. 172. — * F. PENNACCHI. Actus S. Francisci in Valle Reatina. Foli- gno, Salvati, Igrr, in-12; 64 pp. (Extrait des Miscellanea francescana, t. XIII, p. 3-21). — Les anciens biographes de S. Francois d'Assise ont raconté un certain nombre de traits de sa. vie, se rapportant au séjour qu'il fit dans la vallée de Rieti. Puis, il s'est trouvé, versle début du XV* siécle, un Frére Mineur, probablement originaire de ce coin pittoresque de l'Om- brie, qui eut la dévotion de grouper ensemble ces traits épars. Cela forme une petite légende, faussement attribuée par Wadding à Ange Tancredo de Rieti. La majeure partie du texte a été empruntée, le plus souvent mot pour mot, à la Vie du séraphique patriarche par S. Bonaventure ; il n'en existe qu'un seul manuscrit, le 679 de la bibliothéque communale d'Assise. M. le professeur Pennacchi a pu croire que, malgré son peu de valeur his- torique, il y avait un intérét littéraire à produire au grand jour cette sorte de mémoire inédit. Encore si l'édition en eüt été soignée ! Mais les mau- : vaises lectures et les fautes d'impression y foisonnent (par exemple, pages 37 à 39). Le mal n'est peut-étre pas si grand ; car jamais on ne songera, à l'instar de Wadding, à puiser dans cette insipide décoction du texte de Bonaventure comme à une des sources pures de la vie de S. Francois. Ce qui déconcerte véritablement, c'est que l'auteur des 4zzales ordinis Mtno- 14m n'en ait pas reconnu la provenance. V. O. 173. —* E. JoRbAN. Les origines de la domination angevine en Italie. Paris, Picard, 1909, in-89, cLin-662 pp. — Si j'avais les coudées franches, je serais fort tenté d'écrire un long compte rendu de ce respecta- ble volume, pourvu d'une non moins respectable introduction de 153 pages. Stiva rerum, mais de choses rassemblées et triées à bon escient, disposées avec art et développées d'une plume souple, alerte et spirituelle. C'est un DES PUBLICATIONS HAGIOGRAPHIQUES. 4.03 livre d'une érudition consommée, riche d'apercgus, de rapprochements, de contrastes ingénieux et profonds, marqué enfin au coin de la plus sévére. impartialité. Ceci n'est point un éloge banal quand il s'agit d'apprécier un . ouvrage oü l'on voit, d'une part un représentant de la dynastie capé- tienne, fort, non point des encouragements, mais de la simple approbation de son frére Louis, le plus saint monarque de l'époque, préparer peu à peu la guerre contre le bátard de Frédéric II, Manfred, l'usurpateur du royaume de Sicile, et, d'autre part, le saint-siége, qui veut rester le maitre . absolu de la situation, solliciter avec une lenteur calculée le concours indispensable de la France. Le corps de l'ouvrage, abstraction faite de l'introduction, comprend une période de quinze années, de la mort de Frédéric II (13 décembre 1250) à celle de Maníred, écrasé par les troupes de Charles d'Anjou dans la plaine de Grandella, prés de Bénévent (26 février 1266). L'introduction, oü l'on regrette l'absence de toute référence bibliographique, tandis que le reste de l'ouvrage est sobrement, mais suffisamment annoté, l'introduc- tion, dis-je, reprend les choses d'un peu plus haut, un demi-siécle environ, et offre un tableau trés animé, trés varié, souvent pittoresque, des rivalités et des conflits communaux qui marquérent à cette époque toute la vie poli- tique des villes italiennes. On peut encore déplorer que, dans ce vaste laby- rinthe de considérations historiques, souvent embrouillées de leur nature, déconcertantes par leur nouveauté et écrites dans un style assurément cor- rect et méme élégant, mais oü les incises s'entassent à plaisir dans chaque phrase, il ne s'offre nulle part au regard le moindre titre pour orienter et fixer l'esprit des lecteurs. Sous ce rapport,on dirait que M. J. est allé prendre lecon chez les historiens allemands d'il y a cinquante ans. Je me háte d'ajouter que ce défaut est en partie racheté par une table alphabéti- . que des noms propres, dressée de judicieuse maniére. Une des idées les plus lumineuses que le savant auteur est parvenu à dégager parfaitement dans son introduction, c'est qu'au commencement du XIII* siécle les villes italiennes se querellent et se font la guerre sous l'im- pulsion d'intéréts locaux et non, comme les historiens l'ont prétendu long- temps, par attachement ou par hostilité à l'empire ; les exemples qu'il en fournit (p. Lr1 et suiv.) sont tout à fait démonstratifs. Les communes d'alors ne concoivent pas, ne recherchent pas la liberté comme au XV* siécle, dans l'autonomie de leurs institutions ; la premiére liberté à leurs yeux est celle de hair et de combattre leurs voisins. Aussi avait-on l'habitude - de vivre avec eux sur pied de guerre. Comme les tréves et les périodes d'accalmie étaient rares et de courte durée, on congoit que le visionnaire Joachim de Flore ait prédit à la chrétienté régénérée, qu'il entrevoyait dans ses réves, une époque de tranquillité et d'entente cordiale, et qu'un S. Francois d'Assise, dont l'apparition et l'apostolat furent uue bénédiction : pour l'Italie, se soit presque exclusivement borné à précher la paix et la 494. | BULLETIN pénitence. Au milieu de ce désarroi politique et de ces dissensions meur- triéres, le saint-siége avait de la peine à maintenir sa précaire suzeraineté. Qu'on se souvienne qu'en moins d'un demi-siécle Rome chassa le pape cinq fois hors de ses murs (p. cxxi1). C'est sous Innocent III et gráce à sa ténacité,à sa souplesse, à son génie diplomatique, à la noblesse de son caractére et à son esprit de justice,que le saint-siége consolida sa puissance temporelle. Son successeur Honorius III compléta son ceuvre de revendi- cations territoriales. Par son encyclique du 8 février 1221, il put, avec une joie et une fierté bien légitimes, annoncer «*b: et orbi la reconstitution des patrimoines domaniaux de l'Église (p. xcvrt-cr). Au fond, la lutte était circonscrite entre le sacerdoce et l'empire, la papauté étant plutót favorable à un régime d'émancipation municipale sous la haute tutelle de l'Église, son rival au contraire poursuivant la mise en vigueur d'un gouvernement absolu, voire despotique. Au moment le plus critique, Charles d'Anjou, conseillé, sinon poussé, par son frére le roi de France, intervient résolument comme le soutien et l'allié du souveraia pontife ; et c'est la victoire de Bénévent qui assure au saint-siége la pos- session tranquille de son domaine temporel. S. Louis n'était pas un chaud partisan de cette intervention ; auparavant déjà, au plus fort des démélés de Frédéric II avec Innocent IV, il s'était tenu prudemment à l'écart, sans rien sacrifier de sa dignité royale ni de ses devoirs de fils dévoué de l'Église. Il fut máme sur le point d'entrer en campagne, quand il vit que la situation du pape était devenue presque intenable. C'est dans des con- jonctures analogues qu'il permit à son frére, le comte d'Anjou, d'examiner : l'éventualité d'aller préter main forte au saint-siége contre Manfred. Au cours des négociations qui furent laborieuses, il dábattit lui-méme une à une toutes les conditions auxquelles on voulait conférer à son frére la cou- ronne de Sicile. D'autre part, Urbain IV, qui ne pouvait pas se passer du: concours de la France, était tout disposé à y mettre le prix, mais rien que le juste prix. Tout ce que M. J. a écrit à ce sujet est du plus haut intérét, et il a rendu à l'attitude de S. Louis, à son d'esprit d'équité, un magnifique hommage-(par exemple, p. 401-2). Il a aussi tracé de main de maitre (p-410-3) un fidéle portrait de Charles d'Anjou et réhabilité sa mémoire dans une juste mesure. Quant aux papes Innocent IV, Alexandre IV, Urbain IV surtout et Clément IV, on doit reconnaitre à M. J. le mérite d'avoir récrit lhistoire de leur pontificat dans ce qu'elle offrait jusqu'à ce jour d'obscur et d'embrouillé. C'est, en effet, la spécialité de l'auteur de déméler les intrigues politiques, d'exposer avec clarté les péripéties confuses des lut- tes qui mirent aux prises le sacerdoce et l'empire, de pénétrer les mobiles Secrets qui faisaient agir les personnages de premier et de second plan. Sans doute, il lui arrive parfois de s'abandonner à des raffinements de pensée, qui ne sont pas l'exacte appréciation d'événements historiques du temps, mais le résultat de l'éducation politique d'un homme du XIX* DES PUBLICATIONS HAGIOGRAPHIQUES. 495 siécle ; d'autres fois aussi sa verve d'écrivain l'entraine au paradoxe. Est-ce bien, par exemple, « le goüt instinctif des nouveautés qui empéche, à cha- « que interrégne, de nommer un pape trop semblable à ses prédécesseurs » (p. cxv) ? Mais ce sont là des taches imperceptibles dans un ouvrave étincelant de beautés de premier ordre, solidement charpenté, etdont la lecture attentive s'impose à quiconque veut étudier sérieusement l'histoire . politique, ecclésiastique et pontificale des XII* et XIII* siécles. V. O. 174. — *Francesco Novarr. Freschi e minii del dugento. Confe- renze e letture. Milano, Cogliati, 1908, in-r2, v1-364 pp., illustrations. — Pour commémorer vingt-cinq ans d'enseignement universitaire, M. Novati a réuni, sous un titre métaphorique un peu vague, une douzaine de ses conférences et lectures, oü des questions d'art et de littérature italienne, se rapportant au XIII* siécle, sont traitées avec ampleur, avec finesse, avec élégance, avec le souci de la vérité historique. Ceci soit dit pour rendre hommage aux. intentions trés droites de l'auteur, plutót que pour approuver tous les jugements qu'il porte sur les événements politico- ecclésiastiques auxquels il lui a fallu toucher. Ainsi, ce n'est pas seule- ment parce que Frédéric 1I fut un mécréant que la papauté s'est acharnée à le combattre. Il y avait pour ce faire et pour poursuivre l'écrasement de ses rejetons, Manfred et Conradin, des raisons de haute politique italienne, et je m'étonne qu'un Milanais fort perspicace du XX-* siécle ne les ait point appréciées à leur valeur. En outre, que l'Église ait caressé au XIII* siécle le réve d'étendre sa suprématie temporelle sur toute la pénin- sule, cela peut se lire dans des ouvrages de vulgarisation quelconque ; mais pareille exagération va à l'encontre des derniers progrés de la critique historique. Et il est regrettable que l'auteur n'ait pas eu, pour se guider dans ces questions délicates de politique générale, le remarquable travail de M. Jordan, notamment l'introduction à ce travail (voir plus haut, n? 173). Ces défaillances et le développement excessif de certains con- trastes et de certains rapprochements forcés seraient-ils inhérents au genre méme cultivé par l'auteur ? Quand on leur parle en public, les Italiens aiment qu'on leur fasse à toutle moins des allusions à l'unité politique réalisée dans leur pays au XIX* siécle ; peut-étre notre conféren- cier s'en est-il trop fréquemment souvenu. Il y était d'ailleurs fatalement amené par la matiére méme qu'il s'était proposé de traiter. Au fond, le volume que nous examinons se compose d'études sur la Divine Comédie, ou plus spécialement sür quelques illustres personnages du XIII* siécle que Dante a stigmatisés ou exaltés dans son poéme. M. Novati s'évertue à découvrir quelle est la raison intime de cet enthou- siasme ou de cette aversion,et si elle est justifiable devant la postérité. - Le XIII* siécle, fécond en transformations politiques et en renouvelle- ments religieux, offre plus d'une ressemblance avec l'époque oü nous 496 BULLETIN vivons. Voilà l'écueil. D'autre part, l'histoire de personnalités aussi marquantes que Frédéric II, dont M. N. admire profondément le génie et l'extraordinaire culture intellectuelle, qu'un Pierre della Vigna, le célébre notaire, dictator de l'empereur —j'aurais souhaité un peu plus d'éclaircisse- ments sur la fonction précise du dicfator, — que le Sordello da Goito, représenté par Dante comme le type du patriote (1), que S. Frangois et le B. Jacopone da Todi, cette histoire est semée d'obscurités capables de stimuler la sagacité du critique. En général, les solutions qu'il propose, avec beaucoup de modération, rallieront, je crois, tous les suffrages. Contre l'avis de maint commentateur trop lyrique, il a raison de reven- diquer (p. 7o et suiv.) l'utilité de l'exégése historique pour comprendre pleinement et goüter certains épisodes dela Divine Comédie. En consé- quence, la comparaison de la vie de S. Frangois d'Assise avec celle de S. Alexis n'est pas des plus heureuses. La priére du séraphique patriarche pour obtenir «le trésor de la plus profonde pauvreté », telle qu'on 1a lit dans le Sacrum commercium B. Francisci cum. domina paupertate, se retrouve dans l'Arbor vile crucifixe d'Hubertin de Casale. C'est, selon toute vraisemblance, de ce dernier ouvrage, dont la lecture lui était familiére, que Dante se sera inspiré à son tour ; de méme, il n'est point douteux que, pour composer l'éloge de S. Frangois, le poéte n'avait pas devant les yeux l'oeuvre de Thomas de Celano,mais celle de S. Bonaventure (Anal. Boll., XIX, 66). A part ces légéres remarques, les deux conférences Dane e S. Francesco d'Assisz, L'amor mistico in S. Fr. d'Assisi e in "facopone da Tod: (p. 205-251) sont remplies de grandes beautés, d'aper- cus suggestifs et instructits. Voici une de ces réflexions. Jacopone da Todi était un poéte religieux, comme S.Frangois ; mais ses chants s'adressaient à 3 une élite, les Fréres Mineurs, et non aux masses populaires. .C'est extré- mement vrai. Ailleurs, l'éloge, peu banal aujourd'hui, de Girolamo Tira- boschi, « quel miracolo d'erudizione e di critica» (p. 5), m'a causé le plus vif plaisir. J'ai l'impression que le disciple qui apprécie si justement son maitre n'est pas à placer beaucoup en dessous de lui. Dans tout le volume, pas une note, pas une référence. Ce systéme est-il à encourager, méme pour un recueil de conférences ? NE | V.O. 175.— *Domenico CaMBi4Aso. S. Francesco e il terz' ordine in Genova. Monografia storica. Genova, tipografia della Gioventà,1909,in-8», vIII-248 pp. ,illustrations.— M.Cambiaso s'est appliqué à une táche ingrate, bien méritoire d'ailleurs ; il serait à souhaiter qu'il eüt des imitateurs. Le (1) Je ferai remarquer à M. N. que,dans un pays aussi fractionné que l'Italie du XIIIe siécle, le patriotisme se confondait avec l'amour du lieu natal. Pour le Calabtais, la Calabre, non l'Italie entiére, était sa patrie ; et Crémone, pour 1e Crémonais. Ne commettons pas d'anachronisme pour contredire le Dante. DES PUBLICATIONS HAGIOGRAPHIQUES. 497 Tiers Ordre de S. Frangois d'Assise est assez connu dans ses grandes lignes ; mais l'attention des historiens n'a guére été attirée jusqu'ici sur ses développements, sur ses vicissitudes régionales. On peut croire cepen- dant que, lorsqu'on en connaitra mieux les groupements locaux, on: pénétrera du méme coup plus avant dans l'histoire politique, économique et Sociale des villes et des communes oü ils fleurirent ; tant cette institu- tion a exercé une influence profonde sur les organismes de la vie publique au moyen áge. Le Tiers Ordre a été, pendant des siécles, populaire en Italie. Il est généralement admis que, là oü le premier ordre de S. Frangois parvenait à s'implanter, son Tiers Ordre ne tardait pas à son tour à y pousser des racines. Que S. Frangois,en se rendant en Espagne, se soit arrété à Génes, cela me parait une pure conjecture ; d'autre part, des testaments authen- tiques de 1226 prouvent qu'à cette date les Fréres Mineurs possédaient une église dans cette ville. Les tertiaires assurément suivirent ; néanmoins le premier document positif qui atteste leur apparition à Génes date de I266. Et dés lor&, comme le prouve M. C., il est facile de retracer leur histoire dans cette ville. A la fin du XIII* siécle, ils constituaient en Italie plusieurs provinces distinctes et tenaient, à des époques fixes, leurs réunions pléniéres dans la péninsule. Toute la monographie de M. C. abonde ainsi en'traits intéressants, puisés aux sources les plus variées et les plus cachées. Ce n'est pas toujours un apport direct à l'histoire du Tiers Ordre génois du séraphique patriarche ; l'auteur consacre méme tout un chapitre aux autres ordres de la Pénitence, qui eurent leur temps d'épa- nouissement dans le centre commercial de la Ligurie. C'eüt été l'occasion de dire également un mot des compagnies de d?scipitnati et de battutt, qui, à partir du XVI* siécle, ont supplanté plusieurs de ces Tiers Ordres. Toutes nos félicitations à l'auteur pour son consciencieux mémoire. | 'V.O. 176. — F. Tocco. L'eresia dei Fraticelli e una lettera inedita del beato Giovanni dalle Celle, ians RENDiCONTI DELLA R. ÁCCADEMIA DEI LiNcEI, Classe di scienze morali, storiche. e filologiche, serie V, t. XV (1906), pp. 3-18, 109-8o. . 177. — * Pia Civiparr. Il beato Giovanni dalle Celle. Roma, 1907, in-495, 130 pp. Extrait des MEMonIE DbELLA CLAssE DI SCIENZE MORALI, STORICHE E FILOLOGICHE DELLA R. ACCADEMIA DEI LiNcrt, serie V, t. XII, P- 353-477- | jean dalle Celle.est un personnage fort peu connu, méme dans la con- grégation religieuse à laquelle il appartenait. Son premier biographe nous apprend seulement qu'aprés avoir expié une faute grave par une année de prison, Jean continua jusqu'à lafin de sa vie, qui fut longue, d'en faire une ápre pénitence dans les profondeurs boisées de Vallombreuse. Il y 498 BULLETIN occupa un des petits ermitages qu'on aveit bátis en cet endroit pour Jes moines les plus fervents. De là le nom daile celle, qui lui est resté. Cette solitude, qu'il aima sincérement, ne l'empécha pas cependant d'avoir des relations avec le dehors. On vint l'y trouver, plütót qu'il ne chercha à en sortir. C'était un homme de Dieu, d'un ascétisme éclairé et pratique, d'une culture supérieure, et trés préoccupé du salut des ámes. La longue lettre découverte et publiée par M. F. Tocco (p. 109-17) révéle un dialecticien vigoureux, ardent à combattre dans ses derniers retranchements l'hérésie des Fraticelles et à venger le clergé et l'Église en général de leurs calom- nies et de leurs accusations exagérées. Elle aidera aussi, avec les docu- ments inédits qui y font suite, à mieux comprendre cette sorte de religieux dévoyés. Entre ces sectaires et les zélateurs de la pauvreté évangélique on ne peut nier qu'il existát une étroite affinité. Le saint-siége était le point de mire de leurs attaques. Et ilest curieux de voir (Doc. IV, p. 159-65) la part prise à cette agitation insurrectionnelle par des hommes fonciére- ment pieux, tels que le B. Jacopone da Todi, le B. Conrado d'Offida, le B. Simon da Cascia, Pierre- Jean Olivi, Hubertin de Casale, « il qual fu gran conforto de' frati spirituali » (p. 16r). On vivait dans une atmosphére de révolte, et les premiers à se soulever furent les spirituels (1). Le mémoire de M*!!e Cividali se concentre davantage sur la personne méme du B. Jean. En analysant minutieusement la correspondance du saint ermite, surtout les nouvelles lettres qu'elle a eu la bonne fortune de découvrir et dont elle reproduit le texte avec beaucoup de soin, la patience et l'ingéniosité de l'auteur ont réussi moins à reconstituer le curriculum vtiae du maitre, qu'à préciser sa physionomie morale et son talent litté- raire. Il est avéré maintenant qu'il entretint un commerce épistolaire avec Ste Catherine de Sienne, dont il admirait le caractére, les ascensions mys- tiques et la prudente direction, sans partager cependant toutes ses vues, notamment en ce qui concernait ses projets de pelerinage en Terre Sainte pour les jeunes filles. Lui fut-il jamais donné de se rencontrer avec elle ? La chose est incertaine. Il eut encore la douleur de lui survivre et de traverser sans son appui et ses conseils la période la plus ténébreuse du grand schisme, puisque, selon toute probabilité, il faut placer la mort du grand serviteur de Dieu entre les années 1394 et r400(p.24). Ses lettres et ses ceuvres de vulgaridation lui assurent un rang honorable parmi les prosateurs du siécle d'or de la littérature italienne. Un mérite encore du pénétrant critique, c'est d'avoir tenté de classer la correspondance du bien- heureux d'aprés l'ordre chronologique. P. 13, il disserte longuement sur une de ses lettres, comme si elle était de 1347. Or cette date ne me (1) P. 13, ligne 6 vers le bas, corrigez ferfetta en smperfetta, que porte le texte ; P. 150, il ne faut point remplacer Benedetto par Giovanni, car c'est bien avec Benoit XI qu'Hubertin de Casale eut ses plus gros démélés. DES PUBLICATIONS HAGIOGRAPHIQUES. 499 semble nullement prouvée. Quant à la lettre XXV du recueil de Sorio (p. 45-55), elle est antérieure à la mort de S. Jean Colombini et de son disciple Francesco Mini (p. 49), qui suivit son maitre au tombeau à quinze jours d'intervalle; antérieure par conséquent au r5 aoüt 1367. Enfin, si l'on poursuit jamais à Rome la reconnaissance du culte de Jean dalle Celle, il importera de tenir compte des observations iconographiques du docte écrivain. Toute la monographie de M*!'« Cividali fait honneur à l'Istituto di studi superiori de Florence, dont elle fut un des plus brillants éléves ; son travail était digne de passer à la postérité parmi les mémoires de l'illustre Académie des Lincei. V.O. 178. — *Guilelmus vAN GurIk et Conrad EunEr O. M. C. Hierarchia catholica medii aevi. Vol. III saeculum XVI ab anno 1503 complectens. Monasterii, Reyensberg, r9ro, in-45, vin-384 pp. — Le R. P. C. Eubel, absorbé par son bullaire franciscain et par d'autres travaux, semblait bien décidé à ne point pousser au-delà de 1503 sa Hterarchta catholica medit aet. C'était vraiment dommage qu'un si utile répertoire s'arrétát au seuil d'un siécle remarquable par ses bouleversements ecclésiastiques, les réformes du concile de Trente et l'apostolat catholique dans le Nouveau Monde : autant de causes qui amenérent de profonds changements dans la répartition des siéges épiscopaux de la chrétienté. On souhaitait donc vivement qu'on fit pour cette période la refonte de Gams, avec le secours des documents originaux. Le P. Eubel en avait si bien compris lui- méme la nécessité qu'il avait décidé un jeune prétre trés intelligent du Campo Santo teutonique de Rome à s'atteler à cette besogne. Le choix avait été trés avisé.L'ardeur de M. van Gulik ne connut point de bornes, et au bout de trois ans à peine d'un labeur acharné les fiches étaient prétes pour l'impression d'un nouveau volume. Le vaillant ouvrier allait donc gotter les fruits de son érudition, quand une maladie foudroyante l'emporta en quelques jours. Pour que cet amas de matériaux excellents n'allát point se perdre, la Scciété Goerres, prise au dépourvu, vit qu'il ne lui restait qu'à solliciter le dévouement du P.Eubel.Au fait de la situation, le vénérable vieillard, qui s'était retiré dans son cher pays de Baviére aprés dix-huit ans de séjourà Rome, se résigna à remonter un calvaire qu'il avait déjà gravi deux fois. Il accepta donc de compléter l'ouvrage du regretté défunt et d'en surveiller la difficile impression, à la condition qu'unsavant résidant à Rome se chargeát de mettre au point la partie déjà préte du manuscrit et de faire les collations nécessaires; lui-méme recopierait et arrangerait pour l'impression le restant des fiches, compose- rait les trois appendices et la liste des errafa de tout l'ouvrage ; en somme l'équivalent d'une bonne moitié du volume (p. 168-384). Ainsi vint au jour ce III* tome de la Hierarchia catholica, dans des con- ditions assez pénibles, avec le concours d'une direction fort soucieuse de bien faire, mais s'exergant à distance, loin.du lieu oii se conserve le princi- pal fonds a'informations.Il suffit en effet deconstater la multiplicité des réfé- rences, pour comprendre combien: l'éloignement des sources risquait d'étre préjudiciable à la correction de l'ouvrage et privait l'éditeur d'un moyen rapide de vérifier les lectures douteuses, les confusions de chiffres et de let- tres, qui ne frappent souvent l'auteur que lorsqu'il a sous les yeux les pla- cards imprimés. On a encore reproché avec raison au P. Eubel de n'avoir point adopté les sigles employés par son prédécesseur défunt pour désigner les registres des trois fonds que comprennent les archives consistoriales, et on a regretté que ni l'un ni l'autre n'ait pris la peine de moderniser leurs références. Il en résulte une confusion, qui rend bien malaisé le contró- le (1).Mais cette imperfection n'amoindrit guére la valeur de leur témoi- gnage. On connait assez la fagon de travailler du P. Eubel. Les listes des cardinaux, des évéques résidentiels et titulaires, avec les dates qui les accompagnent, la foule de renseignements variés entassés dans l'annota- tion, sont de tout repos. On peut les accepter de confiance. Si, dans un cas particulier, on avait à recourir aux sources, il y aurait, pour les actes con- sistoriaux, à s'aider deg tableaux de concordance et d'interprétation des sigles dressés par M. Vidal. V; O. $00 : BULLETIN 179. — * Il Panedi S. Antonio, bollettino mensile, ann. X e XI (1908, 1909). — À noter dans ce bulletin mensuel des notes hagiographiques de M. le chanoine Fr. Tonelli sur quelques saints personnages du diocése de Mondovi fort peu connus ailleurs, tels que le B. Balthasar de Castelnuovo, de l'ordre de S. Francois, décédé à Mondovi le 25 avril 1525, la B*« Cathe- rine Mazzucchi, tertiaire dominicaine, qui périt de la peste en 1520, et le B. Odon de Novare, une gloire de l'ordre des Chartreux de la fin du XIIe siécle. Les indications qui les concernent sont empruntées à des ouvrages qu'il n'est pas toujours facile de consulter. V. O. 180. —*Wilfred P. MusrAnp.The Eclogues of Baptista Mantuanus, edited with introduction and notes. Baltimore, John Hopkins Press, I9II, in-12, 156 pp. — M. W. P. M. republie (p. 61-119), d'aprés l'édition princeps de 1498, les dix églogues du B. Baptiste Spagnolo. Il les fait suivre d'un commentaire (p. 121-51), dans lequel il s'applique surtout à signaler les sources littéraires du poéte. À 1a fin (p. 153-56), un index ; en téte, une ample introduction surla vie etsur les ceuvres du B. Baptiste. Cette introduction reproduit en somme, avec quelques suppressions et avec de nombreuses additions, l'intéressant article que nous avons signalé ci- dessus, p. 384. | A. P. (1) J., M. VipaL. Les références aux. Actes conssstoriaux dans le IIIv vol. de la « Hierarchia catholica » de Vas Gulik et Eubcl, MÉLANGES D'ARCHÉOLOGIE ET D'HISTOIRE, t. XXXI (Rome, 19rz), p. 3-9. DES PUBLICATIONS HAGIOGRAPHIQUES. 50I 181. — J. J. C. TauziN. Le mariage de Marguerite de Valois, dans la REVUE DES QUESTIONS HISTORIQUES, t. LXXX (1906), p. 447-98. 182. — * Eletto PALANDnI, O. F. M. Les négociations politiques et religieuses entre la Toscane et la France à l'époque de Cosme I*' et de Catherine de Médicis (1544-1580), d'aprés les documents des archives de l'État à Florence et à Paris. Paris, Picard, 1908, in-86, Ltv- 288 pp. (RECUEIL DE TRAVAUX DE L'UwrvEnsrITÉ DE LouvarN, XXII) (1). Ces deux travaux intéressent particuliérement nos études, à cause de la large place qui s'y trouve faite au pape S. Pie V. Le P. Palandri prend les choses de plus haut que M. Tauzin et embrasse un plus grand nombre de questions. Comme l'indiquent le titre de son ouvrage, et plus encore sa maniére de procéder par des extraits ou de longs résumés de piéces diplomatiques, souvent inédites, l'auteur s'est moins soucié de composer un livre d'histoire que de grouper et d'agencer ensemble une documentation solide, en partie neuve,capable d'éclairer d'un jour plus vif les relations de Cosme I avec la reine de France Catherine de Médicis. Le procédé, pour ceux qui cherchent à s'instruire, n'a rien de déplaisant ni d'ennuyeux. Cosme I, malgré ses moeurs déplorables, fut un habile homme d'état, un bon administrateur. Catherine, italienne jusqu'au bout des ongles, trés fine, trés souple, vrai disciple de Machiavel, eut un régne fort agité par les guerres de religion ; les huguenots de son pays d'adoption ne cessérent de lui susciter de trés graves alarmes. Les deux souverains eurent souvent à traiter avec la nature la plus franche, la plus loyale, la plus honnéte de leur temps, le saint pape Pie V. Malgré certains heurts, le duc de Florence réussit toujours à se maintenir dans les bonnes gráces du pontife. Non qu'il l'aidát à ceindre la tiare. Contrairement à ce que pense le P. Palandri, le róle de S.Charles Borromée, et partant de Cosme 1, dont ce cardinal était l'homme lige, fut trés effacé dans le conclave qui élut Michel Ghislieri (cf. ce que j'ai dit à ce sujet dans les Anal. Boll., XXIX, 232, à propos du livre de P. Herre,Pafstium und Pafstwahle ym. Zeitalter Philipps ID.J'ajouterai que si le cardinal Morone,le candidat de Borromée, échoua, ce fut à cause de l'opposition acharnée que lui fit dans le conclave le cardinal Ghislieri. Morone avait eu des démélés avec le Saint-Office ; et quoique son innocence eüt été reconnue, il était néanmoins demeuré sus- pect au Grand Inquisiteur, le cardinal Ghislieri. : Du jour que Cosme I consentit à livrer le protonotaire Carnesecchi aux tribunaux de l'inquisition romaine, il passa aux yeux de Pie V pour un prince d'une parfaite orthodoxie et ne tarda pas à jouir de ses faveurs. La principale fut assurément le titre de grand-duc que lui décerna le pape.Mais, (r) Le chapitre VI de ce mémoire a été donné en primeur aux lecteurs dc la Revue ecclésiastique de Louvain, t. IX (1908), p. 508-534. 502 | BULLETIN comme le montre fort bien le P. P., elle faillit lui mettre une grosse guerre sur les bras. L'empereur et le roi d'Espagne étaient enclins à la lui déclà- rer ; on táchait d'y entrainer la France. Ce fut le parti huguenot qui épar- gna àla Toscane pareille calamité, en poussant Catherine de Médicis à porter plutót ses armes en Flandre pour faire piéce à Philippe II (Sur les intrigues que trama en cette occurrence la reine d'Angleterre Élisabeth, voir l'ouvrage récent de A. MEvEn, England und dte katholssche Karche uniery Elsabelh und den Stuartis, t. I. D'autre part le P. P. explique avec beaucoup de clarté comment, malgré la victoire de Moncantour, Catherine de Médicis fut obligée, le 8 aoüt 1570, de conclure avec les huguenots la paix de Saint-Germain. Le pape en fut extrémement cour- roucé ; il ne pouvait, disait-il, que verser les larmes les plus améres, en songeant qu'on venait de porter à lareligion un coup plus funeste que tous ceux qu'elle avait regus durant ces derniéres années (p. 130). Enfin, ce qui acheva d'irriter Pie V contre la cour de France, ce fut l'union que Catherine de Médicis avait projeté pour sa fille, Marguerite de Valois, avec Henri de Navarre, le futur roi Henri IV. La princesse n'était certes pas d'un établissement facile ; les scandales de sa jeunesse devaient plutót éloigner d'elle les prétendants. On comprend dés lors les préoccupations de la mére et sa ténacité à poursuivre un parti sortable. Mais Henri était calviniste, le chef des huguenots ; aussi ne faut-il pas s'étonner que Pie V ait refusé jusqu'à sa mort d'accorder la dispense requise pour ce mariage. Sollicité par Catherine, le grand duc de Florence se mit résolüment en avant pour vaincre l'opiniátreté du pape ; mais il manceuvra avec tant de prudence et de finesse que, loin de s'en offenser, le souverain pontife eüt plutót pour agréable son intervention. C'est ce qui ressort des TE UIOIghages accumulés par le P. Palandri (p. 150 et suiv.). Des diverses phases par oü passérent ces négociations matrimoniales, pour aboutir sous Grégoire XIII à la carte forcée, le mémoire de M. Tauzin pourra donner une idée plus juste et plus compléte. Il y a beaucoup moins d'inédit dans ce travail; en revanche, l'auteur s'est attaché à faire dire aux documents connus tout ce qu'ils renferment. Son exposition est une belle page d'histoire diplomatique. En appendice, le P. Palendri publie £z extenso une dizaine d'instructions générales, données par le duc de Toscane à ses ambassadeurs. D'ordi- naire, ces sortes d'instructions, fort vagues, apprennent peu de neuf; les dépéches au contraire sont une source d'informations plus intimes, plus süres, plus actuelles. Le P. Palandri aurait dü y recourir, de préférence aux instructions. De méme, on a tort de puiser, sans y regarder de prés, dans les relations des ambassadeurs vénitiens. Ce sont de beaux discours académiques, que les chefs de missions diplomatiques prononcaient en sortant de charge, devant les sénateurs dé Venise réunis pour les juger ; DES PUBLICATIONS HAGIOGRAPHIQUES. 503 V le grand art consistait à arranger toutes choses de maniére à produire une bonne impression. Le P. Palandri s'imagine volontiers que Cosme I*r exerca une influence prépondérante sur les événements politiques de son temps et qu'il re- tarda « en Italie l'avénement de la domination despotique que Charles- Quint et Philippe II révaient de faire peser sur elle » (p. 201). Erreur, erreur. La domination espagnole était déjà solidement établie en Sicile, à Naple, en Sardaigne, dans la Lombardie ; et l'apparition du grand-duc de Toscane n'y changea absolument rien. Mais cette appréciation inexacte ne porte nulle atteinte, je me háte de le dire, aux conclusions particuliéres que l'auteur a pu légitimement tirer d'un consciencieux dépouillement d'archives. | V. O. PUBLICATIONS RÉCENTES Plusieurs de ces travaux seront l'objet d'un compte rendu dans un prochain numéro de la revue. * AnNAiSSI (Tobias). Bullarium Maronitarum... Romae, Bretschneider, 1911, in-8o, 577PP. - * BARING-GOULD (S.) and John FisHER. The Lives of the British Saints. Vol. III. London, Society of Cymmrodorion, 1911, in-8o, 509 pp., illustrations. * BEccanr (C.), S. I. Rerum aethiopicarum scriptores occidentales inediti a saeculo XVI ad XIX. Vol. XI. Relationes ct epistola? variorum. Pars I, liber II. Romae, C. de Luigi, 1911, gr. in-8?, x1-562 pp., fac-similés. L. 25. | * BgNDER (Franz J.). Vita sancti Burkardi. Die jüngere Lebensbeschreibung des Hl. Burkard, ersten. Bischof zu Wurzbure. Paderborn, Schóningh, I912, in-8*, xx11-58 pp. * BrasiorTTI (Giovanni). Le diaconie cardinalis el la diaconia S. Viti in Macello. Roma, 1911, in-8o, 47 pp., illustration. * CANDorTTI (P. Clemente), dei Minori. Z7 santuario della Madonna dei miracoli presso Motta d$ Livenza. Seconda edizicne. Venezia, 19rt, in-12, 382 pp. * CAVANNA (P. Nicola), O. F. M. L'Umbria francescana illustrata. Perugia, 19xo, in-I2, XV-415 Pp., carte, 127 gravures. L.8. * CrccorLiNI (Giovanniy. I/ satio anacorela Anauniese. Treato, 1911, in-8o, 27 pp. Extrait de la Rivista Tridentina. * DEBUCcHY (Paul). Us apótre du pays wallon (Tournai, Lille, Tourcoing, etc.) au temps de la Réforme.Le P.Bernard Olivier de la Compagnie de Tésus (1523-1550). Antoing, Guilmain, 19rr, in-8o, 190 pp. fac-similé. * DEsTRÉE (Dom Bruno), O. S. B. Les Bénédictins. Paris, Oudin, s. a. (19ro), in-I2, 214 pp., illustrations. * Dictionnaire d'histoire ct de géographie ecclésiastiques... Fascicules III et IV. Paris, Letouzey et Ané, 1911, gr. in-8o, col. 641-1248. 504. . BULLETIN * DuiNE (F.). Hiéstoire civile ct politique de Dol jusqu'en 1789. Paris, Champion, I9II, in-86, 350 pp., illustrations. (A paru dans L'Hermine dc 1907 à 19rx). * FERNANDEZ (P. Benignus), O. S. Aug. Bernardi Oliverii Augustiniani, Oscensis, Barchinonensis e£ Dertusiensis quondam. episcopi, Excitatorium mentis ad Deum nunc primum ad fidem codicis Escurialensis ed. Matriti, 1911, in-32, XXXII-23Y pp. * FRAZER (]. G.). The Golden Bough. Third edition. Part. III. The dying God. London, Macmillan, r9r1, in-8o, x11-305 pp. Sh. ro. * Fuuk (F. X.). Lehrbuch der. Kirchengeschichte. VI. Auflage von K. BIHLMEYER. Paderborn, Schóningh, 19r1, in-8o, xvirII-864 pp., carte. Mk. rr. * GAIRDNER (James). Lollardy and the Reformation i» England. An historical Survcy. Vol. III. London, Macmillan, 19i1, in-89, xLiv-416 pp. Sh. 10,6. * GEBHARDT (Oscar voN). Die Akten der Edessenischen Bekenner Gurjas, Samonas und Abibos aus dem Nachlass von O. v. G. herausgegeben von Ernst voN DoBscnürz. Leipzig, Hinrichs, rgrr, in-8o, LXVIII-2604 .pP. (2 TExTE UND UNTERSUCHUNGEN, XXXVII, 2). Mk. 12. * GENNE?P (Arnold vaN). Religions, maurs et légendes. Essais d'ethnographie et de linguistique. Deuxiéme et troisiérae séries. Paris, Mercure de France, 1909 et I9IZ, in-I2, 320 et 268 pp. Fr. 3,50 le volume. * GiBsow (Margaret Dunlop). TAÀe Commentaries of Isho'dad of Merv, Bishop of Hadatha (c. 850 A. D.) in Syriac and English. With an Introduction by James Rendel Hannrs. Cambridge, at the University Press, 1911, trois volu- mes in-8o, xxxvrII-290, 238 et 230 pp., fac-similés ( HoRAE SEMITICAE, Ne V-VII). Sh. 6; xo, 6 et 10,6. * HANoTAUXx (Gabriel) Jeanne d'Arc. Paris, Hachette, ri9iI, in-4?, XIV-422- XII pp., nombreuses illustrations Fr. 7,50. * HANUY (Franciscus). Petri cardinalis Pázmány... epistolae collectae. Tom. I et II. Budapestini, typis regiae scientiarum Universitatis, I9gIO et I9II, in-49, XLIV- 804 et xv1-790 pp., fac-similés. * HErELE (H.). Die Bettelorden und das religiose Volksleben Ober-und Mittelitaliess im XIII. Tahrhundert. Leipzig, Teubner, x91o, 1v-x40 pp. (— BEITRÀGE ZUR KULTURGESCHICHTE DES MITTELALTERS UND DER RENAISSANCB, 9). Mk. 4,80. * HenBiIGNY (Michel p!) Us Newman russe, Vladimir Soloviev (1853-1900). Paris, Beauchesne, 19r1, in-I2, xvi1I-336 pp. (BIBLIOTHÉQUE SLAVE DE BRUXELLES, série A). Fr. 3,50. * HorpEn-Ecczg (O.). Einhardi Vita Karoli Magni. Editio sexta. Hannoverae et Lipsiae, Hahn, 191r, in-8o, xxix-60 pp. (SCRIPTORES RERUM GERMANICARUM IN USUM SCHOLARUM...) Mk. x,25. * HoLMEs (T. Scott) The Origine and. Development of the Christian Church. $s Gaul during the first six Centuries of the Christian Era. London, Macmillan, I91I, in-8o, xiv-584 pp. Sh. 1a. * JacoB (Eugen). Johannes von Capistrano. II, 3. XLIV sermones Vratislaviae habiti a. D. MCCCCLIII. Breslau, Trewendt, x91r, in-8^, v1-276 pp. * KEHR (Paulus Fridolinus). Regesta pontificum Romanorum. Italia pontificia. Vol. V. Aemilia sive provincia Ravennas. Berolini, Weidmann, zgir, gr. in-8o, L1v-534 pp. Mk. 20. DES PUBLICATIONS HAGIOGRAPHIQUES. 505 * KEHR (P. Fr.). Regesta pontificum Romanorum. Germania pontificia. Vol. I pars II. Provincia Salisburgensis II et episcopatus Tridentinus, auctore Alberto BRACKMANN. Berolini, Weidmann, 19tr, in-89, xxxiv pp. et p.267-412. Mk. 6. * KorBERG (Joseph). Beiiráge zur Geschichte des Karditals und Dischofs von Ermland Andreas Bathory. "Bisünsberg. Grimme, r91o, in-8o, 172-vi pp. Mk.2,80. * KREMERS (Wilhelm). Ado von Vienne. Seit Leben und scine Schriften. I. Teil. Steyl, Missionsdruckerei, 1911, in-8o, xvi-108 pp. * LANZONI (Francesco). La cronaca del convento di Sant' Andrea in. Faenza, Città di Castello, Lapi, 1911, in-49, 40 pp., illustration. * Lg BACHELET (R. P. Xavier-Marie), S. L. Bellarmin avant son cardinalat, 1542- 1598. Correspondance et documents. Paris, Beauchesne, 1grr, in-8o, xxxiv- 562 pp. Fr. 12. * Lig BACHELET (Le R. P. Xavier-Marie), S. I. Bellarmin et la bible Sixto-Clémcn- tine. Étude et documents inédits. Paris, Beauchesne, 191r, in-8o, xI-210 pp. Fr. 5. * LévÉqUE (Dom L.), O. S. B. Saint Grégoire le Grand et l'ordre. bénédictin. Paris, Lethielleux, s. a. (1910), in-12, XXx11-330 pp. LEgwiN (Reinhold). Luthers Stellung xu. den. Juden. Ein. Deilrag zur Geschichte der. Juden i5. Deutschland. wührend des. Reformationszeitalters. Berlin, Tro- witzsch, x9i11, in-8o, xvi-110 pp. (— EoNwETscH und SEEBERG, NEus STv- DIEN ZUR GESCHICHTE DER THEOLOGIE UND DER KrtRCHE, X). Mk. 4,40. * MaroccHi (Rodolfo). // B. Isnardo da Vicenza O. P. e il suo apostolato in Pavia fiel secolo XIII. Pavia,Rossetti,191o,in-8o, virI-192 pp., Ix gravures hors texte. * May (Johannes). Die heilige Hildegard von Bingen aus dem. Orden des heiligen Benedikt (1098-1179). Kempten, Kósel, gir, in-85, xi1-564 pp., gravure. * MaAYNON (E. ). Le dogme de la perpétuelle virginité de Marie d'aprós les saintes Écritures. Roulers, De Meester, s. a. (1911), in-8o, 497 pp. * MounLBERG (P. Cunibert), O. S. B. Radulph de Rivo, der leizte Vertreter. der altrümische Liturgie. Band I. Studien. Louvain, rxgrr, in-8e, xv-259 pp. (2 UntvERsITÉ DE LoUvAIN, RECUBIL DE TRAVAUX... 29me fascicule). * NEGRI Luigi (Sac.). La Datiana Historia ed i suoi critic antichi e moderni. Milano, 1gr1, in-8o, 63 pp. * NonBERT (P.). Saint Yean Discalcéat, Fràre Mineur (1279-1349).Sa vie, son époque, son ordve en Breliagne... Saint-Brieuc, Prud'homme, 19Io, in-I2, XXX1-454 pp., gravures. , *: PALMIERI (Aurelio), O. S. A. Nomenclator litterarius theologiae orthodoxae rus- sicae ac graecae recentioris. Volumen I, fasc. x (Aaron-Azarias). Pragae, 1910. in-8o, 158 pp. (— OPERUM ACADEMIAE VELEHRADENSIS tomus III). * PánvAN (Vasile). Contributii epigrafice la. historia Crestinismului Daco-Roman. Bucuresti, Socec, xgr1, in-8o, xv1-224 pp. ** PAULUS (Nikolaus). Hexenwahn und Hexenprozess vornehmlich im 46. Yahrhun- dert. Freiburg im Br., Herder, 19to, in-8o, vii1-283 pp. Mk. 3,40. * PEITZz (Wilhelm M.), S. I. Das Originalregister Gregors VII. im Vatikanischen Archiv (Reg. Vat, 2). Wien, Holder, xgxtr, in-8o, 354 pp., 8 héliogravures (SITZUNGSBERICHTE DER K. AKADEMIE DER WISSENSCHAFTEN IN WIEN, philosoph.-histor. Klasse, CLXV, 5). ANAL. BOLL. XXX. 31 506 | BULLETIN * PÉREZ (Fr. Lorenzo), O, F. M. Vida y escritos del beato Apolinar Franco, máriir del Japón, de la orden de San Francisco... Santiago, t9tz, in-ra, 95 pp. Extrait de EL Eco FRANCISCANO., ** PrePENBRING (Cl. Jésus et les Apótres. Paris, Nourry, I9II, in-I2, VIII-330 pp. ,( OFr.5. * RAsHDALL (H.). Fratris Rogeri Bacon Compendium studii theologiae, una cum appendice De operibus Rogeri Bacon edita per A. G. LrrTLE. Aberdo- niae, typis academicis, 191r, in-8o, v1-188 pp. (— BnrTIsH SocrETY or FRAN- CISCAN STUDIES, vol. III). * RiviERE (Ernest-M.), S. I. Corrections e£ additions à la « Bibliothoque de la Compagnie de Jésus ». Supplément au « De Backer-Sommervogel ». Premier fascicule. Toulouse, 191r, in-4, xt pp., 38 col. Fr. 2,50. * RouET DE JounNEL (M. J.), S. I. Enchiridion patristicum. Friburgi Br., Herder, in-8eo, xxrv-888 pp. Mk. 10. * ScuMEiNG (Karl). Flucht- und. Werbungssagen in der. Legende. Inaugural-Dis- sertation. Münster i. W., x9rr, Aschendorff, r9x1, in-8o, 50 pp. ; * SgrP (Bernhard). Das Martyrium Polycarpi, nebst Anhang über die Afralegende. Regensburg, I9Xr,in-89, 48 pp. — * SrTAERK (Dom Antonio), O. S. B. Les manuscrits latins du Ve au XIIe sidcle conservés à la bibliothique impériale de Saint-Pétersbourg. Description, textes inédits, reproductions autotypiques. Saint-Pétersbourg, Krois, gro, deux volumes in fol., xx11-330 pp., 40 planches, et xxix pp., xoo planches. Fr. x35. * 'THIEMAN (Fr. P.), O. M. Hagiographie en historische PIS PACKITEIM de DE KATHOLIBK, t. CXL (1911), pp. 1-11, 97-111. * UBALD D'ALENGON. Les Vies de Ste Colette Boylet de Corbie,réformatrice des Fréres Mineurs e£ des. Clarisses (1381-1447), écrites par. ses contemporains, le P. Pierre de Reims dit de Vaux et Seur Perrine de la, Roche et de Baume, Paris, Picard, I9iI, in-8o, L1v-306 pp., trois gravures, * VALENSIN (Albert). Jésus-Christ e£ l'histoire comparée des religions. Paris, Gabalda, 1912, in-12, 232 pp. Fr. 3. * WiEGAND (Theodor). Séebenter voriáufiger Bericht über die von de K. Museen im Milet und. Didyma unternommenen Ausgrabungen. Berlin, G. Reimer, x9rr, iri-46, 72 pp., illustrations.(Aus dem Anhang zu den ABHANDLUNGEN DER K. PREUSS. AKADEMIE DER WISSENSCHAFTEN vom Jahre 1911). i * ZaNoNI (Luigi). Gli Umiliati nei loro rapporti con. l'eresia, l'industria della lana ed. $ comuni nei secoli XII e XIII, sulla scorta di dócumenti inediti. Milano, Hoepli, 191r, in-8o, XV1-384 pP. (— BiBLIOTHECA HISTORICA ITALICA, serie altera, vol. II). INDEX SANCTORUM Indicem in pagellas 137-245 vid. supra p. 245-251. Aaron Sarugensis 453. Abakerazun 451. Abercius ep. 476. Abrahàm magister Barsaumac 453. Aetheria 444. Afra m. Aug. Vindel. 366. Agatha v. m. 472. Albericus ab. Cisterciensis x26. Angela de Fulginio x38. Anna mater B. V. M. 11a. Anna Maria Javouhey 132. Anskarius ep. Hammaburg. 372. Antonius de Padua 307, 379, 500. Antonius ab. in Thebaide ror, 482. Arbogastus ep. Argentinensis 485, 486. Aristaces et soc. 456. Balthazar de Castellonovo O. Min. 500. Baptista Mantuanus 384, 500. Briccius ep. Turon. 88. Burchardus ep. Wormatiensis 486, Burgundofara abb. 369. Caecilia v. m. 361, 464. Carolus Borromaeus 384. Carterius Cappadox m. 122, 125. Catharina Labouré 388. Catharina Mazzucchi 50o. Christina v. m. 458. Cirycus ct Iulitta mm. 335, 468. Clara v. Assisiensis 489, 490. Cosmas et Damianus mm. 122. Cyprianus ep. Carthag. m. 330. Cyrus et Iohannes mm. 448. David et Tiridsanus 4506. Demetrianus ep. Cytheriac 100. Demetrius m. Thessalonicae xor. Dominicus fund. O. P. 27. Dominicus Soranus 99. Donatus 363. Dormientes (Septem) r18. Egeria 444. Elisabeth lantgr. Thuringiae 487. Eulalia v. m. 296, 478. Eustratius, Áuxentius et soc. mm. 478. Euthymius ab. in Palaestina 125. Evethios m. 336. Falcus de Palena 99. Felix m. 337. Floregius ep. 368. Florentius ep. Argentinensis 328. Florus ep. Lodovensis 329. Franciscus Assisiensis 378, 489,491, 496. Franciscus de Maleficiis O. Min. 383. Gamelbertus presb. 125. Gregorius ep. Magnae Armeniae 106. Gregorius Thaumaturgus 477. Helena imperatrix 480. Henricus II. imp. 376, 486. Herluinus ab. Beccensis 377. Hilarius ep. Pictavensis 367. Hildegardis abb. Bingiensis 378. Hymnemodus ab. Agaunensis 344. Iazdbuzid m. 456. Ignatius de Loyola 384. Iohanna Maria Bonomo r3t1. Iohannes de Cellis 497. Iohannes de Columbinis 130. Iohannes m. 336. Iohannes Vatatzes imp. 100. Irenaeus ep. Lugdunensis 477. Isaac Parthus 455. Iustinus philosophus m. 323, 355. Iustus m. 459. 508 5e Ivo Trecorensis 385. Leonardus conf. Nobiliacensis 244. Liberalis m. 338. Lucius 123. Ludovicus IX rex 493. Macarius Acgyptius 482. Magdalena Sophia Barat 133. Maria B. V. 10o, I13, 350, 459, 465, 474. Maria Magdalena 114, 1x5. Mauritius imp. 453. Maurus m. Afer 238. J. Maximus et Domcetius mm. 453. Menas m. in Aegypto x19. Michael archangelus 111, 349. Monenna v. in Hibernia 484. Montanus ct Lucius mm. 321. Nereus et Achilleus mm. 32r. Nerses ct Khad mm. 456. Nestor m. 323. Odo Novariensis O. Cart. 500. Onuphrius erem. 484. Oski et soc. mm. 456. Paphnutius m. 458. Papias, Diodorus, Claudianus mm.323. Paulus apost. 352, 476. Paulus ep. Cptanus 102. Paulus mon. in monte Latro 370. Peladius ep. Ebredunensis 369. Philoxenus 459. Phocas cp. m. Sinope 252. Pius V papa 5or. " Polycarpus ep. Smyrnensis m. 354. Privatus ep. Gabalitanus m. 365, 428. INDEX SANCTORUM Processus et Martinianus mm. 321. Procopius m. 336. Ptolemacus m. Ántinoi 453. Publius cultus in Melita 353. Richardus ep. Cicestrensis 382. Romanus (Borisus) et David (Glcbus) .374- Romanus neomartyr 393. Sanducht v. m. 456. Sebasteni mm. XL 322. Serenus m. 459. Servatius ep. Tungrensis 481. . Simon Stock O. Carm. 38r. Socrates m. Áncyranus 316, 442. Spyridon ep. Trimithuntis 104. Stapinus ep. Carcassonensis 123. Sukhias et soc, mm. 455. Susanik v. m. 455. Takla Hawarjat 451. Theodorus stratelates 335, 455. Theodorus Studita 108. "Theodorus tiro 323, 335. Theresia a S. Augustino 388. Thomas Aquinas 1238. Trophimus m. 336. Tryphon m. 323. Ursula et soc. vv. mm. 362. Utto ab. Metamensis 125. Valerius ep. Caesaraugustanus 296. Vardan et soc. mm. 456. Victor m. 456. Vincentius diac. Caesaraug. 296. Vitus m. 468. INDEX AUCTORUM QUORUM OPERA IN HOC TOMO RECENSITA SUNT Acta SS. novembris III. 9o. Adontz, L'Arménic 105. Akinian, Cyrion, catholicos des Ibé- riens 106. Albertazzi, Giovanni Colombini 130. Allemand, S. Pélade 369. Amann, Protévangile de Jacques 113. Antoniades, Sainte-Sophic 469. Atchley, The use of incense 93. Austria sancta 327. . Baden, Polykarpmartyrium 354. - ' Baker, S. Richard de Chichester 382. Barbi, Congr. S. Iustine de Padua 130. -Bardy, Didyme l'aveugle 368. Batiffol, Hist. du brév. romain 464. Beccari, Rer. aethiop. scr. vit-x, 386. Bedjan, Nestorius 356. Beissel, Verehrung Marias 474. Bene3evic, Boris et Gléb 374. Béry, S. Justin 355. Besson, L'art barbare... 343. — Antiquités du Valais 343. Bibliografia periodica romana 96. Bigelmair, Dic Afralegende 366. Bihlmeyer, Dic Christenvcríolgung des Kaisers Decius 116. Blunt, Justin Martyr 355. Boudet, Cartulaire de St-Flour 329. Brackmann, Germania pontificia 99. Braun, Konrad von Marburg 487. Bruckner, Julian von Aeclanum 368. Byzantinische Zeitschr. XVI-XIX. 99. Caillard, Anne-Marie Javouhey r32. Calvi, Bibliografia di Roma II. 96. Cambiaso, Terz'ordine in Genova 496. Celidonio, Valva e Sulmona II. 98. Charon, Patriarchats Melkites 11o. Chevalier, Institutions liturgiques de Marscille 347. Ciavattoni, S. Nicola di Sulmona 131. Cividali, Giovanni dalle Celle 497. Cobham,; Saints of Cyprus ro5. Compernass, Zur Legende des hl. Karterios 122. Conti-Rossini, Vitae SS. indigcnz-. rum 451. 25 Cortez, Nos traditions I14. Couzard, Ste Héléne 480. Crapez, Catherine Labouré 388. Dal-Gal, S. Antonio di Padova 379. Delplace, Catholicisme au Japon 385. Delsart, Ste Farc 369. Demicheli, Francesco di Assisi 378. Diehl, Manucl d'art byzantin 373. Dowden, The Church Ycar 462. Dubois, Thomas of Cclano 489. Du Bourg, Jeanne-Marie Bonomo rar. Eisler, Weltenmantel 470. Esposito, Analecta varia 92. — Vitae S. Monennae 484. Eubel, Bullarii franc. cpitome 488. — Hierarchia catholica III. 499. Feder, Hilarius von Poitiers 367. Fournier, Burchard de Worms 486. Franchi, Notc agiografiche III. 32r. Frazer, Totemism and Exogamy 95. Gazay, Stc* Maries de la Mer r14. Gloeckler, S. Arbogaste 486. Gout, Le Mont-Saint-Michel 349. Grech, San Publio 353. Grandmaison (G.de),Madame Louise de France 388. — — La Bse Mére Barat 133. Grüneisen (W. de), Sainte Maric Antique 466. Guidi, Synaxairc éthiopicn II: 461. Hello, Bse Angéle de Foligno 129. Hengstenberg, Januar-Mcnolog. 323. Herre, Quellenkunde zur Welt- geschichte 96. 5X0 Huber, Die Wanderlegende von dcn Siebenschláfern 118. Hunt, Greek Papyri in the John Ry- lands Library 458. — Oxyrhynchus Papyri VIII. 458. Jagelitz, De mortibus persec. 116. Jalabert, Épigraphie 334- Jordan, La domination angevine 492. Karl, Vie dc Ste Élisabeth 487. Kastner, Irenáus von Lyon 477. Kaufmann, Dic Menastadt 119. Kellner, L'année ecclésiastique 462. Kerval (L.de), Antoine de Padoue 379. Khakhanov, Hagiol. géorgienne 455. — Vie de S. Théodore 455. Kirch, Enchiridion 460. Kirsch, Dic heilige Caecilia 361. Koch, Die Ehc Heinrichs II. 486. Kratchkovski, Un miracle de S. Michel xax. Kronenburg, Maria's heerlijkheid in Nederland VI. 350. Laurand,Le Cursus... 49I. Leopold, Der Maestrichter Confessio- Petri-Schlüssel 48r. Léopold dc Chérancé, S. Antoine de Padove 379. Leroy, Légendes syriaques 453. Lietzmann, Die drei áltesten Marty- rologien 461. Loparev, Anathase II d'Alexandrie 370. Loth, Noms des saints bretons III. Lüdtke, Grabschrift des Aberkios 476. Lütolf, Patronate in der Schweiz 465. Maclean, Ancient Church Orders 46a. Mandonnet, Écrits de S. Thomas 128. Marie-Joseph du Sacró-Coeur, Un faussaire bordelais 38r. Marucchi, Museo cristiano Pio-La- teranense 333. Meyer, Die Libelli 458. Moeller (E. von), Decr heilige Ivo 383. » Montagné, S. Stapin 123. Moretus, Les saintes Eulalies 478. Müller (G.), Citeaux unter dem Abte Alberich 126. INDEX AUCTORUM Müller (H.), Martyrium Polycarpi 354. Mustard, Baptista Mantuanus 385,500. Nau, Légendes syriaques 453- — Nestorius 356. Nissen, Grabschrift des Aberkios 476. Novati, Freschi e minii 495. Palandri, Négociations politiques 5or. Palma, Vita di S. Onofrio 484. Palmieri, Theol. dogm. orthod. 344. Palunko, Mclita nel naufragio di S. Paolo 476. Pancenko, Synax. dc Sirmond 325. Pane (Il) di S. Antonio 500. Paolini, Francesco dei Malcficii 383. Pennacchi, Actus S. Francisci 492. — Legenda S. Clarae 489. Pfleger, Kaiser Heinrich der Hl. 376. — Legendenliter. des Elsasses 328. Pognon, Inscriptions sémitiques 339. ' Pollen, St Ignatius of Loyola 384. Poncelet, Grégoire le thaum. 477. Ponschab, Utto und Gamelbert 125. Postina, S. Arbogast 485. Rabbath, Documents inédits II. rxo. Ratti, Bonacosa da Beccaloé 383. Remize, S. Privat 364. Reuter, Ebbo von Reims 372. — Zur Gesch. Ansgars 372. Riese, Die Inschrift des Clematius 362. Robinson |J. À.), Gilbert Crispin 377. Robinson (P.), Life of St Clare 490. — Writings of St Clare 490. Roure, Ste Claire 490. Saccani, Bagnolo in Piano 385. Ságmuller, Zur Ehe Heinrich II. d. H. 486. Saltet, Pierre Swanington 381. — S. Fleuret d'Estaing 368. Schmidt, Acta Pauli 352. Schoenaich, Die Libelli 116. Schróder, Heiligenkalendarien 346. Schütz, Gesch. des Rosenkranzes 350. Sicard, Ste Maric-Madeleinc 115. Sommerfeldt, Hildegard von Bingen. 378. Sophronios métrop., SS. Eustrate et . comp. 478. INDEX AUCTORUM 5II Stoffels, Der Einsicdler Antonius 482. — Makarius der Aegypter 482. Strzygowski, Amida 341. Stückelberg, San Lucio 123. Studia Pontica III 334. Tamarati, L'églisc géorgienne 106. Tauzin, Marguerite de Valois Sor. Texte und Untersuchungen 330. Thurston, St Charles Borromeo 384. 'Tocco, L'eresia dei Fraticelli 497. : Vailhé, S. Euthymc I25. Van Berchem, AÁmida 341. Van Gulik, Hierarchia cath. III. 499. Van Miert, De H. Donatus 363. Viaud, Nazareth 465. Voce di S. Antonio 379. Warner, The Benedictional of St Aethelwold 347. Webb, Ioannes Saresberiensis 126. Weyh, Kosmas und Damian 122. Wilk, Antonius von Padua 379. Willems, Pieter Doorlant x12. Wilmart, Ácta Pauli 352. — Lectionnaire de Luxeuil 46x. Wilson, The Benedictional of St Aethelwold 347. ] Zilliken, Kolner Festkalender 93. Zimmerman, Ordin. du Carmel 347. ERRATA. P. 28, l. 17, intercaler aprés uf miracula les mots suivants ? quedam a vobis pari- ter destinata legende. P. 315, 1. 18, lire « idemque » aullieu de « eundemque ». P. 456, supprimer la note r. HOC VOLUMINE CONTINENTUR Paul PEETERs. Pour l'histoire du synaxaire arménien . , ; 5 Frangois VAN OnrTROY. Pierre Ferrand O. P. et les premiers bio- graphes de S. RA fondateur de l'ordre des Fréres Précheurs : . : i j . " 27 Albert PoNCELET. À propos de S. BH. à : 88 Albertus PoNCELET. Catalogus codicum Rasiosra OPE latino- rum bibliothecarum Neapolitanarum " I37 APPENDIX. I. S. Mauri martyris Afri translatio Lavellum, auctore Iacobo de Venusio 236 II. Miraculum S. Lsonardi- ; 244 Charles VAN DE VoORST. S. Phocas. . : ; , : 252 APPENDICE. Paul PEETERs. La Passion "— M de S. Phocas" 290 Paul PERTERS. Une invention des SS. Valére, Vincent et Eulalie. dans le Péloponése . 296 Frangois VAN OnTnoY. Les SoHNIAES donbnica ies de S. Atoine de Padoue . , . 397 Hippolyte DELEHAYE. puede di 9. Socrate à 2 isononolis 316 Paul PgETERS. S. Romain le néo- martyr uu 1*7 mai 780), d'aprés un document géorgien , . ] . ; . à : . 393 Albert PoNCELET. Les Actes de S. Privat du Gévaudan . 428 D. SgRRUYs. La patrie de S. Socrate 442 Zach. GARCÍA, S. I. Egeria ou Aetheria ? | 444 Hippolyte DELEHAYE. Les saints d'Aboukir . ; " " . . 448 Bulletin des publications hagiographiques . . . 90, 321, 451 Le Révérend Pére Charles DESMEDT. .. . . p.rx, portrait. ADERAT IN APPENDICE Ulysse CHEVALIER. Repertorium hymnologicum. Supplementum alterum, fol. 12-19 (p. 177-304). RoLLAnRu FLANDpRORUM. —-Typis IuLI1 De MekssTER. t — HÀ ————————— — 0 —À Pm DM ^u M m " VNIILILIO P 28 "— ^ LP puc. 4 4c *. aM APR, LE T" . ! & » I v2 Mw ) l ! , que J : , , 314 * e P »* » Me SIURY P qe ? ; CarJ "CT e ous pr e z ma ; i" " A í --o.9» *. a ; £ it ME m 17 Ln qAE ; VN ia qu 4 Ras PR ua -m m y Ri n ] ! | : - - c? , "v à» | itt nr LJ » a, id M e q^, P P 4 r AE (Mer d Sus Ld tnn A: 2 2 M Maa E024. ' ". PAIN E f — 4 ' P drop en A ad M TC EET eS Muse TET "t EIE CUUUU UAM opu Uc p Td ceo. t Tas "u 1 eee A LN Ly A "zn Py e e ms. p? Hu T. b. "Go UN l^ w" J p "15:20 - : Y Y os - " Ww n £ t P € toe. Lon e» IOS . ui E *4 - "n "v - - H í/ , , m-— 8 í |I ] 4 " T4 A] T aro" »t "L^ . 9 ] E b " » ENML- .-. i do & H Ca Swoa TP T , " ^ZT Wa - - uU E "1 M ! 1 - RA EP x ' - - 2^ "d , " 1) r . Uw X à ' r &8 "EM ivt * eh AS v coe pe^ M ] z E v T P y duh " BO L «" — "rs E sta J s. JA v j "T - : * , ^ 8 p. EE tn ur M S Ó 4 " "E 4 ^s ^ E H ] x n j* lc HEISE IA". C IUMPO: Aelio, " "w^ ; oO NS v d P RLAMEVANI uos e . puo r: * * —- d á * a , $- * » , C » EL "111 " ,F. 4 Pet L Ls - Ó - ' M ^ ) . "o 1 e « i. : * H 1 i] LES d EE V POWER x Op LT beet. "2 . e X P RE n , j y 2n PS - "n ^ "* d e^ » : ) *: n J "wx y"A i et A. ^e [4 L As AJ ,* i, 7 " - a 4 * " , P. "4 P, . - T £^ "vj ^ 9s 1 V N ^" "AT i . , ER. a Set a AUR bes . " - ; v" Y. - eT. . y - a ? LO : ' " ; : H * » k 1 7C EBSRESEER uan cw Jie T un^ MICI rid ! L Han d.n | ) EA - ii "aic | Z^ » : í * ' : £ | « - " ) ^ Ld . » - í ^j E , Á "P. - * à " " " K M. 7 gon Ty " dá ; M E , ;- 4 L H "Jg d i " , b D * "4 4 4 p T d AY d ' 1 ! Aw . ( - : , 4 p * . - r ( , M ^ r 1 , t d " - ; i UN E, zi t U f ^ P " - " L^» r . i " - i 0 COP e eam EMG ANC ORMERT vod H : | i a - T Cw E. " ' * 164,4 d. à "^ C v1. Ed u 1 ' L0 »^ d ) P. r - * d " 4 4 * " . A. a ü e hoa. " p &t s "Ld ".:. a m - A. X 4757 ls v Ra ' - . a rAnu^ si 2 j 4 M ' MI - J—Á2 | 1y "Er ir 4X I or^ ^ es 2^3 "e el . à L 'e M s "4 rf ' mr, , *L META eL ME " ov de! Ber die m [ ] * . i Tes r * "- H À B . . * ue c €. i " "th acAdM fT " | A Dr "T , n s 2 Dente d , * 1a MUUOL »« p NJ AMA Ue Vr wr : P "adl. , 2 927 c i ] r r , ' 1 4 "TE CJ X E X - , E » á ^ 1 r "v. p. T p 1 s - » á m - Á " i , J Lj] BEEN Wat VALLMAEPVOERY mAb cv» uu. 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